20/10/2013
Matière et esprit
Est-il possible que nos scientifiques ne prennent comme objet d’étude que la matière ? Ignorent-ils que la pensée existe ? Surement pas ! Pourtant, pour eux, seule la matière est réelle. L’esprit ou l’âme, ou le moi et le soi, n’existent pas. L’intelligence ? Peut-être. Un simple assemblage de cellules qui, par le hasard ou la nécessité, est devenu un objet capable de produire de la pensée.
Mais qu’est-ce que la pensée ? Une activité psychique (et non physique) ou une représentation psychique permettant de concevoir le monde (pensare : peser), c’est-à-dire se le représenter et s’en faire une idée. La pensée, nous dit Platon, est le « discours que l'âme se tient à elle-même sur les objets qu'elle examine ». Elle établit, grâce aux informations fournies par nos sens, une sorte de miroir face au réel qui lui permet d’émettre un jugement et de prendre des décisions. Peut-on dire que toute cette merveilleuse machine qui permet la connaissance n’existe pas ?
Theillard de Chardin donne, à la suite d’autres philosophes (et maintenant, imperceptiblement, de quelques scientifiques), une explication : chaque parcelle de matière est faite d’un extérieur (perceptible par nos sens et étudié par la science) et d’un intérieur, qui échappe à l’étude de l’extérieur. Il y aurait donc un psychisme de la matière comme elle a un physique : chaque particule de matière dispose d’une psyché. Ce n’est que récemment que l’homme s’est rendu compte que non seulement les animaux, mais également les plantes pensaient et même agissaient. La mécanique quantique décrit la structure et l'évolution dans le temps et l'espace des phénomènes physiques à l'échelle de l'atome. Elle montre que « les électrons ne sont ni vraiment des ondes ni vraiment des particules. (…) Le monde quantique est étrange, le flou probabiliste y règne et au fond, il indique une structure sous-jacente aux phénomènes qui est au-delà de l'espace et du temps » (www.futura-sciences.com). Cela expliquerait le principe de superposition dans lequel un système physique peut se trouver dans un état et dans un autre (le chat de Schrodinger).
Mais n’entrons pas dans ces considérations trop compliquées pour nous et contentons-nous d’une réflexion d’hommes ordinaires. Certes, la science (mais laquelle ?) prend bien en compte le psychisme en tant que données d’étude permettant à la médecine et la psychologie d’établir des règles et de définir des principes. Mais inversement, la pensée en soi est exclue de l’étude de l’univers en tant qu’élément important pour le comprendre. On sait maintenant que la compréhension, c’est-à-dire toute vision de l’univers, dépend de la position de l’observateur (donc de son point de vue). Il y a ainsi une imbrication étroite entre l’univers physique, dit réel, et un univers psychique ou plutôt entre une vision de l’univers extérieur et une vision intérieure.
Oui, nous avons besoin de commencer à rapprocher philosophie et science, métaphysique et physique. C’est un des plus grands défis posé à nos chercheurs : agrandir la vision de ce qu’ils ont à chercher.
                                                        07:28 Publié dans 11. Considérations diverses  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : science,  philosophie,  univers,  métaphysique,  théologie,  pensée |  Imprimer
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19/10/2013
Les taches sur le mur
Les taches sur le mur
Sont l’ombre de mes pensées...
Une fenêtre recèle le ruban
Que porte un homme dans la rue...
La glace reflète l’envers des murs
Et les ombres transformées
Sont sans doute la vérité…
Qui se cache parmi les mots ?
C’est une longue énigme
Que je cherche encore
© Loup Francart
                                                        07:48 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poème,  écriture,  poésie,  littérature |  Imprimer
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18/10/2013
Hélicéchappée
Elle aurait pu tourner et s’échapper dans le vent de l’espace, mais la pesanteur a refreiné ses envies. Elle est rivée à son cadre et rien ne peut l’en faire bouger. Elle rêve pourtant de partir au loin, d’acquérir l’autonomie du trait, de la forme, voire de la couleur. Mais... Elle est figée pour l’éternité !

Acrylique sur toile, 80x80cm
© Loup Francart
                                                        07:33 Publié dans 23. Créations peintures  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : art cinétique,  art optique,  op art,  peinture acrylique |  Imprimer
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17/10/2013
La formule de Dieu, roman de José Rodrigues dos Santos
Acheté dans une brocante, qui trainait sur une table… Un thriller qui traite de l’origine de l’univers, à la frontière de la science et de la théologie mystique… Il n’est pas vieux (il date de 2006), il est important (575 pages), il combine de manière fine les dernières découvertes de la science sur le Big bang et son origine avec la Bible, le bouddhisme, le Tao, le Zen et autres philosophies ou religions. Tout cela est enrobé, comme une tarte tatin, d’une couche de messages codés où la cryptographie a fort à faire et se trouve surmonté du fantôme d’Einstein à l’origine de l’énigme.
 manière fine les dernières découvertes de la science sur le Big bang et son origine avec la Bible, le bouddhisme, le Tao, le Zen et autres philosophies ou religions. Tout cela est enrobé, comme une tarte tatin, d’une couche de messages codés où la cryptographie a fort à faire et se trouve surmonté du fantôme d’Einstein à l’origine de l’énigme. 
Quel galimatias me direz-vous. Eh bien non ! C’est, malgré une histoire qui ne sert que de couverture au vrai fond du livre, un trésor de construction et de connaissance. Le point de vue de tous les grands savants y passe, chacun apportant sa pierre. L’illumination des grands mystiques également : la Cabbale avec ses sephirot, la bhagavad gita, le ying et le yang.
C’est beaucoup mieux que Dan Brown ou même Umberto Ecco. Bravo à ce journaliste qui met en scène Tomas Noronha, professeur de cryptologie et de langues anciennes et Ariana Pakravan chargée d’identifier un manuscrit écrit par Einstein, qui donnerait une formule permettant de construire une bombe atomique avec des moyens très simples. En fait, ce manuscrit cacherait la formule de Dieu, c’est-à-dire de l’origine du monde. Tout se précipite dans un tourbillon incessant entre l’Iran et ses ayatollahs, les Etats-Unis, bien sûr avec la CIA, le Tibet, toit du monde, et la fin de la vie, interrogation aussi pressante que celle de son commencement. La boucle est bouclée, mais comment : Que la lumière soit (telle est la formule de Dieu) ! Qui a fait naître cette lumière ?
L’univers naît, vit, meurt, entre dans la non existence et renaît à nouveau dans un cycle infini, dans un éternel retour qu’ils appellent la nuit et le jour de Brahman. L’histoire hindoue de la création du monde est celle de l’acte par lequel Dieu devient le monde, lequel devient Dieu. (p.570)
A la fin du silence se trouve la réponse.
A la fin de nos jours se trouve la mort.
A la fin de notre vie, un nouveau commencement. (p.571)
La fin est décevante. Elle ne nous apprend rien. Mais que de chemins parcourus entre la première et la dernière page. 
Qui a créé la lumière ?
                                                        07:25 Publié dans 41. Impressions littéraires  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : roman,  thriller,  religion,  science,  big bang,  dieu,  mystique |  Imprimer
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16/10/2013
Le vol du bourdon, de Rimski Korsakov
http://www.youtube.com/watch?v=XZXippwOh8Q
Un moment de virtuosité, où le temps suspend son vol. Le bourdon est là, actif comme à son habitude, feuilletant chaque bouton de trèfle. Est-ce réellement un bourdon ? On pense plutôt à une abeille ou une guêpe. Le bourdon est trop lourd et maladroit. Mais Rimski Korsakov a dû en étudier beaucoup avant de pouvoir créer cette musique géniale. Exemple parfait d’une musique descriptive, alliance du son et de l’image, l’un réel, l’autre virtuelle, mais si profondément ancrée en soi que l’on se voit couché dans l’herbe, à l’écoute de ces battements d’ailes qui créent une tempête dans les nuages de l’imagination.
 http://www.dailymotion.com/video/x111qdx_le-vol-du-bourdon-au-piano_music
Les deux interprétations se valent. La bassiste est aussi frêle que son basson. La pianiste a des mains ailées comme la voilure du bourdon.
Elles nous donnent à tous une leçon de travail qui vaut toutes les morales du monde !
                                                        07:28 Publié dans 51. Impressions musicales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : musique,  nature,  virtuosité,  piano,  basson |  Imprimer
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15/10/2013
Les yeux
L’œil est le fond de l’âme
Mais celle-ci est-elle noire ou bleue ?
Le tripot ou les enfants sages ?
Trou d’épingle dans une feuille de papier
On y admire la pointe de l’humain
Source d’un rayonnement intense…
Ce peut être un soleil chaleureux
Une lune chafouine et malheureuse
Un astre inconnu et sans vie
Une étoile aiguisée et scintillante
Ou même un trou noir aspirant ton regard…
Les yeux de l’esprit sont la lampe de poche
De l’explorateur du château de verre
Ses larmes sont la seule vérité
Que la vue entraperçoit dans la brume…
Un tremblement à la surface de l’eau
Un grattement de doigts fragiles
Fuite du temps, absence d’espace…
Tu n’as plus que les yeux pour pleurer…
Il coûte les yeux de la tête !
Rien que cela ! Fait à l’œil pourtant
Par un aveugle aux mains de fée
Et la femme enceinte jusqu’aux yeux
L’achète comme un talisman précieux
Pour les beaux yeux de son amant…
L’argent, elle s’en bat l’œil 
Ses rondeurs ne lui font pas froid aux yeux…
Et lorsque le regard, aux soirs d’été,
Dénote l’harmonie des sentiments
Qui est le mieux loti, l’œil de chat
Ou la larme de gazelle…
Manger des yeux vaut mieux
Même s’ils sont plus gros que le ventre
Que se manger le blanc des yeux…
L’œil de verre seul est impassible
Devant tant de provocations…
Ouvre l’œil ô mon âme
Et marche vers la lumière, impassible…
Quel coup d’œil ! Verts, les a-t-elle
Emeraudes en couple, deux phares dans la nuit…
De braise, l’autre les porte
On ne peut l’approcher, elle brûle…
De jais, ceux-ci roucoulent tendrement
Surpris de ne pas trouver la paire…
Noisettes, ils sortent des bois, tendres
Et se posent sur vous, charmeurs…
Vairons, l’âme boite dans son logement
Merlan frit ou œil de biche ?
Oui, le monde vu de l’œil de bœuf 
Devient le centre du cyclone
Alors…
Ne gardez pas vos yeux dans votre poche
© Loup Francart
                                                        07:32 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poème,  écriture,  poésie,  littérature,  vue,  regard âme |  Imprimer
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14/10/2013
Les photographies de Robert et Shana Parke-Harrison
Et voici d’autres artistes américains tout aussi loufoques qu’Ethan Murrow, mais aussi doués, dans un processus de création très différent. Ce sont en effet des photographes. Mais dotés d’une imagination sans limites.

Ils réalisent leurs tableaux, parce que l’on peut bien parler de tableaux, c’est-à-dire d’une vision du monde propre à l’artiste, à partir de premières photographies montées sur papier grand format, qu’ils ajustent de façon à créer une véritable scène, dans laquelle leurs personnages jouent un rôle comique, naïf, navrant ou poétique. Tout cela est photographié à nouveau pour donner ces chefs d’œuvre imaginatifs.

« Notre processus de création tente bien souvent de faire une réplique de ce qui se passe dans les rêves, où des éléments n’ayant visiblement rien à faire ensemble, obéissent tous à un instant placé dans un cadre narratif plus grand (…) Nous recherchons divers sujets pendant quelques mois. Ensuite nous commençons à développer les idées et à faire des croquis des images. À partir de là nous fabriquons les accessoires et commençons à expérimenter en photographiant tout cela. Nous continuons à développer les accessoires et les idées jusqu’à ce que nous obtenions l’image désirée. Nous la photographions à ce moment-là. Puis nous collons plusieurs images afin d’obtenir l’impression finale qui est ensuite montée sur un panneau puis peinte. »

Chaque personnage est confronté à la nature, envoûtante, belle et étrange. Chaque morceau de celle-ci est détourné de sa fonction réelle. Regardez ce pré tout ce qu’il y a de plus banal. Il devient une couverture gigantesque que le personnage s’efforce de tirer vers lui pour recouvrir une terre aride, le tout sous un ciel normal, tranquille, un ciel de tous les jours.

Et là, quelle étrange machine, une sorte d’avion, dirigeable, hélicoptère, encombrée d’hélices, de seaux, tournant dans un ciel irréel, avec un personnage qui sème ou laisse tomber quelques pièces d’on ne sait quoi !

Oui, il faut sauver cette terre qui, malgré ses défauts, fait de nous ce que nous sommes, des hommes perdus dans l’immensité, et dont la tâche est d’instaurer un monde plus clair, plus humain. Mais quelle tâche difficile qui demande tant et tant d’efforts !


Alors, parfois, cet homme pète les plombs et s’envole vers un monde encore plus irréel…

Ou plus poétique…
Ces artistes sont exposés à la galerie Suzanne Tarasieve, 7 rue Pastourelle 75003 Paris.
                                                        07:25 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : art contemporain,  photographie,  peinture,  image,  tableau,  imagination,  nature,  poésie |  Imprimer
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13/10/2013
Première prise de fumée
Il y a des souvenirs corporels qui restent même si l’on en oublie les circonstances. Ainsi, lisant un livre où l’auteur évoque sa première cigarette, il se souvint de sa « première prise de fumée ». Au moulin, comme ils avaient coutume d’appeler le lieu de leurs ébats, on trouvait de nombreux sureaux dans la haie de séparation avec le voisin. Vous connaissez ces petits arbustes de bois souple et léger qui produisent des fleurs blanches et odorantes, puis des fruits noirs en grappes serrés. Des fleurs, on peut faire des beignets au parfum sublime. Des fruits, on extrait de la gelée ou du sirop. Du bois, on tire d’excellentes cigarettes s’il est suffisamment sec. Ils ne le savaient pas. Un enfant du pays leur révéla l’intérêt de ces branches séchées et leur montra comment tirer au travers de ce tube pour fumer élégamment et tousser au mieux.
L’initiation faite, ils firent des provisions de branches de sureau, droites et grosses comme des cigares de la Havane. Ils les firent sécher à l’abri des regards des parents et quelques jours plus tard, prirent une après-midi pour fumer, comme les adultes prennent une heure ou deux dans un bistrot pour déguster un bon vin. Ils avaient dérobés dans la cuisine une boite d’allumettes. L’ainé s’essaya le premier à cette tâche nouvelle : tirer sur un morceau de bois pour en extraire une fumée foncée et lourde qui le fit immanquablement tousser. Qu’à cela ne tienne ! Tous voulurent s’éprouver. Les yeux piquants de cette fumée acide, les lèvres imprégnées de poussière de bois coupé, les poumons enflammés par cette vigueur bizarre qui leur faisait croire qu’ils goûtaient la drogue du diable, ils riaient et parlaient forts sous l’emprise de cette nouvelle addiction.
Ce n’était qu’une illusion qui avait le charme du prohibé. Pendant une année, ils se réservèrent des après-midis au fond du petit bois, à l’abri des regards soupçonneux, pour fumer à loisir. Ils en ressortaient fatigués, avec un mal de cœur obligatoire, mais heureux bien sûr de s’essayer à l’interdit.
                                                        07:30 Publié dans 11. Considérations diverses  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : fumer,  fumée,  addiction,  loisir,  initiation |  Imprimer
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12/10/2013
Le défi de l’artiste
« Un défi ? C’est d’avoir trente mille francs pour exécuter une œuvre monumentale et de sortir, pour ce même prix, une œuvre qui vaudrait dix fois plus si elle était réalisée par des gens salariés et protégés – et cela sans compter le prix de la conception de la forme.
Un défi permanent, c’est d’affirmer que notre temps de travail ne vaut rien par lui-même, que seule compte l’œuvre qui nous satisfait, c’est d’être capable sans sourciller de détruire un travail qui nous a pris deux mois d’exécution et de peine. Notre défi, jeunes Sculpteurs, c’est de ne pas compter, de ne jamais compter dans une société qui veut nous transformer en comptables. De ne pas plus compter nos efforts que nos victoires, que nos déceptions, que notre argent. Notre défi, c’est de donner notre vie à un métier qui n’a pratiquement plus de sens dans notre civilisation. » (Vincent Batbedat, Le prix de mon âme, Editions Alain Gorius, 2012, p.37)
Oui, on comprend l’auteur de ces lignes. Pour un artiste, le temps de travail compte peu. Quelle est l’œuvre produite ? La satisfait-il, lui ?
Le premier juge de ce qui est produit est le créateur lui-même. Certes, il est toujours enthousiasmé par ce qu’il a réussi à faire après de nombreuses heures d'exaltation mêlées d'inquiétudes. Il en connaît les courbes, les droites, la masse, les apparences et la réalité. Elles lui ont donné beaucoup de peine pour en arriver là.
Alors, selon son caractère, il montre sa composition à ceux qui connaissent la valeur du travail effectué et qui ont la capacité de juger de l’efficience et de la qualité de cette production. Ou encore il la dévoile à ses proches, juste pour voir l’effet produit, le coup de cœur ou le rejet.
Puis, quelques jours plus tard, il pourra à nouveau regarder son œuvre d’un œil neuf, avec les avis des uns ou des autres. Il y décèlera ce qu’il n’avait pas vu, tellement préoccupé par la finition. Il remarquera le léger défaut, si visible qu’il ne l’avait pas remarqué, ou si bien caché qu’il en est invisible. Il pourra ou non le corriger.
Il se remettra à l’ouvrage. Il aura à nouveau recours au pinceau, au burin, au stylo, pour affiner ce qu’il a chéri au cours des longues heures de sa création. Mais si c’est un défaut de conception, à l’origine de l’œuvre, il n’aura plus qu’à la détruire, irrémédiablement. Il considérera soit qu’elle n’est pas digne de lui parce que d'habitude il fait mieux, soit qu’il n’est pas digne d’elle, c’est-à-dire qu’il n’a pas l’envergure pour produire ce qu’il avait cherché à créer. Au panier, à la décharge ! Ce n’est qu’un objet sans intérêt, un encombrant, un ouvrage fâcheux.
Et il repartira, toujours vaillant, les yeux révulsés, le tremblement dans les mains, la tête pleines d’images et d’idées, à la conquête d’une nouvelle phobie, toujours plus belle, toujours plus attirante, comme une femme rêvée, mais jamais tenue dans ses bras.
                                                        07:40 Publié dans 11. Considérations diverses  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : création,  art,  peinture,  sculpture,  musique,  poésie,  oeuvre |  Imprimer
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11/10/2013
Ton âme
Ton âme, un univers en soi…
Tu pars dans l’immensité
Et tu retournes au point de départ…
Tu en fais vite le tour…
Elle est emplie de vide
Et ce vide t’aspire, t’attire
Broie tes doutes et tes vertiges…
Ce globe précieux
Que tu chéris tendrement
Est ton talisman…
Sans lui tu n’es rien
Avec lui tu n’es plus…
Et n’être plus te mènes
Dans l’espace chaleureux
De l’absence du moi…
Garde ton âme
Et perds le reste
C’est ton seul bien
Au-delà de toi…
© Loup Francart
                                                        07:26 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poésie,  écriture,  poème,  littérature,  âme,  éternité,  univers |  Imprimer
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10/10/2013
American ego, dessins d’Ethan Murrow
Il est américain et il expose pour la deuxième fois à la Galerie Particulière, 16 rue du Perche 75003 Paris.
C’est un excellent dessinateur. On pense parfois aux gravures passées, celles qui illustraient les aventures extraordinaires de Jules Verne. Il en possède l’imagination, le talent, la poésie de l’insolite, le charme vieillot (mais pas tant que cela).

Mais il pratique en même temps la science-fiction, ou presque, voire l’insolite à la manière de Magritte.

On peut également penser à Monsieur Hulot, éternel égaré dans un monde rationnel.

Et, pourquoi pas, Michel Strogoff :

Alors, si vous voulez rêver, passer un moment d’irréalité si proche du réel, participer à la folie de la création artistique, allez voir cet artiste qui, cette fois-ci, se consacre à la culture américaine, à ses stéréotypes.

Il tente de mettre en évidence les paradoxes d’un « American Ego ». Il est constitué d’orgueil patriotique, de courage, de foisonnement mais aussi de chauvinisme, d’un romantisme provincial, d’une idéalisation des rapports à établir entre les pays. Oui, l’exposition tente de détecter, derrière des scènes de vie insolites, l’extraordinaire imagination des Américains.

                                                        07:23 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : dessin,  amérique,  insolite,  science-fiction,  romantisme,  imaginatiion |  Imprimer
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09/10/2013
Que l’esprit vienne au secours de notre faiblesse
L’Esprit se découvre lorsqu’on atteint le fond de soi-même. Ayant perdu toute richesse et nous découvrant nus, se révèle cette part de nous-mêmes qui n’est plus notre personnalité, mais notre être véritable. C’est comme un grand souffle glacé, un vide ineffable qui, paradoxalement, réchauffe le cœur.
Maranatha est un mot araméen qui signifie "Maître vient" (1 Corinthiens 16:22).

© Loup Francart
                                                        07:42 Publié dans 53. Créations musicales, 62. Liturgie  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : liturgie,  religion,  éveil,  souffle,  accomplissement,  réalisation de soi |  Imprimer
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08/10/2013
Remembering, par le trio Avishai Cohen
http://www.youtube.com/watch?v=E4kc0Aby2vA
 
C’est une promenade hors du temps, dans les champs d’étoiles, loin de la vie réelle, une sorte de rêve dans un sommeil lourd, mais si vivant. Souvenirs d’instants uniques, entrecoupés de trous de mémoire. Tous ces moments se succèdent dans le même vide de décors et de personnages. Ce sont des images, tendres, presque joyeuses : les courses dans les prés, les éclats de voix dans la rivière, le jus des fruits mangés à pleine bouche, les premiers baisers. Ces images défilent sous vos yeux, dans le désordre, au fil des évocations, sans queue ni tête, mais si agréables à revivre. Un pincement au cœur et vous repartez dans vos rêves, scotché, drogué, enserré dans vos souvenirs qui n’en sont pas forcément.
En 2:45, vous vous brouillez, votre rationalité s’estompe, votre jugement vous échappe. Le violoncelle gratte ses quelques notes de manière intempestive pendant que le piano bafouille son thème éternel.
Où allez-vous ? Instants semblables au mélange dans un verre de deux liquides de densité différente. Ils ne se mélangent pas, puis, doucement, leurs couleurs finissent par se confondre, d’abord en longues trainées, puis en larges taches qui se perdent dans une nouvelle matière. Vous bougez le verre, et tout ceci n’est plus qu’une impression.
Spleen, mélancolie bienheureuse si elle ne dure pas. Se réfugier dans les replis de sa mémoire et se laisser bercer comme on se jette d’une montgolfière rien que pour sentir l’air frais vous saisir.
                                                        07:38 Publié dans 51. Impressions musicales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : musique,  jazz,  souvenir,  spleen |  Imprimer
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07/10/2013
Merci
Quel petit mot sublime et doux
A peine glissé entre les lèvres mi-closes
Avec une ébauche de sourire gêné…
Mot pudique, petit, sans brillance
Comme le cri d’un oisillon sur l’arbre
C’est un murmure inaudible, mais réel
Qui éveille le récipiendaire… 
Il chemine de l’oreille distraite
Aux neurones enchevêtrés
Et produit ce déclic enchanteur
Qui fait fuir les nuages…
Cette goutte tombée d’un mot, un seul
Provoque les ondes de la félicité 
Qui s’échappe jusqu’aux tréfonds
De votre être intime et assoiffé…
Et ces lèvres qui l’ont prononcé
Connues ou inconnues
De rose vêtues et de parfum céleste
Délivrent leur message divin
Avec allégresse et insouciance
Merci… Merci… Merci…
La chaîne monte dans l’azur
Et explose à la face du monde
Pour remercier le créateur anonyme…
Ame et nature, étroitement unies 
Par ce mot si petit et si simple
Qu’il passe inaperçu…
Mais quel émoi en chacun de nous…
© Loup Francart
                                                        07:01 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poème,  écriture,  poésie,  littérature |  Imprimer
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06/10/2013
Cordages
Achetez ces liens qui tissent l’amitié. Ils trainent par terre et tous peuvent en faire provision. Il suffit de quelques billets qui vous ouvrent la porte et font de vous l’homme le plus heureux du monde.
Serrés en rouleaux étroitement enlacées, ces cordages sont adaptés à tous, petits ou grands, maigres et gros, bien-portants ou malades. Ils ont l’air inoffensifs, mais font preuve d’autorité. On dirait des rouleaux de cordons explosifs : « Achetez-moi, sinon… »

Quelle envie enfantine ! Acheter une grande brassée de cordages et en décorer sa pièce de travail : couleur et tension. Des roses vifs, des jaunes lumineux, des bleus étincelants, des verts attendrissants, des blancs insoutenables. Et ces couleurs clignotent devant vos yeux, attirantes comme des éclairs de pierres précieuses.

Cet instant de pure folie vous fait oublier où vous êtes. Plus rien ne compte que cette symphonie de ficelles et cordes qui vibrent ensemble pour le plus grand plaisir des yeux.
Allons, il est temps de reprendre ses esprits et de poursuivre sa promenade au long des rues encombrées d’objets hétéroclites. Quel déballage et comme nos greniers regorgent de richesses oubliées qui sentent la poussière et font éternuer.

Mais vous conservez en vous-mêmes l’image ineffable des cordes vibrantes et colorées qui chantent seules dans leur caisse en un chœur vierge et pur.
                                                        07:35 Publié dans 12. Trouvailles diverses  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : brocante,  loisirs,  société,  à vendre |  Imprimer
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05/10/2013
Homme Z
L’homme Z, archétype de l’individu machiste et faible qui se cache derrière une apparence brillante. Une façade inaltérable dans un smoking bien taillé. Un trou d’épingle le dégonfle, mais il faut trouver l’endroit où le piquer. Il peut être de toute condition, riche ou pauvre, bien habillé ou mal vêtu, drôle ou prétentieux. Il est carré et viril et fait ressortir ses angles. Sa posture est la force. Il saura vous parler, même en vous choquant, mais il aura toujours une idée en tête : vous utilisez pour sa propre réputation.
Alors, ne vous laissez pas séduire par une fausse prestance !

                                                        07:02 Publié dans 23. Créations peintures  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : machisme,  psychologie,  virilité,  homme,  masculin |  Imprimer
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04/10/2013
Introduction et danse chamane de l’Equateur, par Patricio Cadena Perez & Miguel Arcos
http://www.youtube.com/watch?v=wxiSJxwOzos&list=UUCXpMqfV5bos-JTzm1iONpg
Une longue litanie qui s’égrène sans fin et qui commence sur quatre notes en mineur, sorte de support à la mélodie principale qui monte comme un cri ou un gémissement. Oui, ce sont des pleurs qui exprime l’inquiétude de l’homme face à l’immensité du monde et l’incompréhension qu’il en a. Derrière la mélodie principale apparaît tout à coup une sorte de chant sourd, puis plus clair, comme un appel venant du plus profond de l’âme, une âme perturbée, égarée, noyée dans l’immensité du cosmos. Parfois un hoquet dans le souffle de l’instrument. Progressivement le chant se transforme en une demi-danse rythmée, accompagnée par la guitare qui devient diserte. Elle prend de la place, s’exprime à son tour, en contrepoint du chant qui devient ténu. Puis tout reprend sa place, chant et accompagnement.
Une atmosphère étrange que cette introduction qui est une véritable pièce en soi. Les anciens d'Equateur disaient : « Pour soigner ou participer à une cérémonie, il faut venir con corazon puro y mente en blanco » (avec un cœur pur et le mental blanc). Dépouillé du sens habituellement donné au monde, le chamane dresse son propre monde face à l’ordinaire et découvre l’envers qui existe en lui. Il devient chasseur, un être qui n’a plus d’histoire et qui devient inaccessible. « Un chasseur est intimement en rapport avec son monde et cependant il demeure inaccessible à ce monde même. Il est inaccessible parce qu’il ne déforme pas son monde en le pressant. Il le capte un tout petit peu, y reste aussi longtemps qu’il en a besoin, et alors s’en va rapidement en laissant à peine la trace de son passage. » (Don Juan, d’après Castaneda).
                                                        07:38 Publié dans 51. Impressions musicales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : musique sacrée,  musique d'amérique latine,  spiritualité |  Imprimer
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03/10/2013
Les ondes
Elles sont partout…
S’en préserver revient à vivre
Dans une caverne loin du monde
Elles vous traversent le corps 
En laissant un parfum glacé
Et remuent en cœur vos cellules 
Parfois vous vous sentez affaibli
Alors vous écoutez Mozart
Qui ravive l’harmonie des traversées
Et vous repartez guilleret
Dans la nuit opaque du matin
Qui apporte ses nuages de pessimisme
Diffusés par la boîte à bruits
N’écoutez pas ! Laissez-vous aller
A la paresse de l’esprit troublé
Ah, le téléphone… Rien ne nous épargne
Les doigts dans les oreilles
Vous répondez aux sollicitations
D’un vendeur de rêve disert…
Non, rien, je ne suis rien
Que pourrais-je acheter ?
Pourtant tout n’est qu’ondes
Ou corpuscules
Lumière des cœurs
Vous résistez aux assauts du temps
En vous étendant dans l’espace étoilé
L’onde noire du Styx ne vous est pas accessible
Vous avez encore à œuvrer sur terre
A vous laisser porter par les eaux courantes
D’une vie agitée, mais passionnante
Du plus grand au plus petit
De l’atome à l’univers
Tous traversés d’ondes de sympathie
Vous vous découvrez système d’informations
Qui échange avec d’autres
Des contenus stupides ou dérangeants
La noosphère entretient vos méninges
Les lie dans le Tout des idées
Vous êtes vous-mêmes ondes
Et voyagez dans les flots déchaînés
D’un avenir inconnu…
Mais où donc se trouve la sortie ?
© Loup Francart
                                                        07:07 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poésie,  écriture,  poème,  littérature |  Imprimer
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02/10/2013
Doko Nakamura, à la galerie Etienne de Causans
Un très aimable vieillard qui s’est levé à mon approche et s’est incliné jusqu’à hauteur de la ceinture. Il était accompagné de deux vieilles femmes qui se sont également inclinées de la même manière. Aussi n’ai-je pu faire autrement, je me suis également incliné très bas. Nous nous sommes cependant serrés la main, mais cela n’est visiblement pas dans ses habitudes. Il ne parlait pas français. Je ne parle pas japonais. Il disait deux mots en anglais, moi de même.

Un maître japonais dans toute sa vérité et sa grandeur. Admirez ce lavis. Il est magnifique, d’une finesse sans égale, avec des fondus extraordinaires. Un paysage aérien, lumineux, chaud de blancheur cotonneuse qui semble ressortir alors que ce sont les seuls endroits qui ne sont pas peints.
N’oubliez pas que la photo ne rend nullement la vérité du papier, de la lumière et de la présence du maître.
Il n’est pas connu en France, bien sûr. J’ai cherché sur Internet et n’ai trouvé que deux œuvres. La seconde est de la même facture, émouvante de sobriété : un moulin à eau dans la montagne. Ce sont des rêves, vaporeux, précis, comme une expression symbolique de la réalité ou encore une image de la qualité spirituelle de la nature. Mais la photo est de piètre facture.

Allez à la galerie Etienne de Causans (25 rue de Seine 75006) qui expose ce maître. Vous y verrez des chefs d’œuvre d’une beauté éblouissante.
                                                        07:58 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : encre de chine,  dessein,  peinture,  lavis,  japon |  Imprimer
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01/10/2013
La naissance de l'univers
Qu’y avait-il avant le big-bang ? La science s’interroge sur la question de la naissance de l’univers qui auparavant relevait de la théologie.
La réponse qui simplifie tout, tout en laissant en l’air l’interrogation, est qu’il n’y a pas d’avant puisque le temps n’existait pas. Quel paradoxe. En un instant, le temps, l’espace et la matière se décide à exister. Avant : rien. Bref, on escamote la question et il n'y a pas de réponse.
D’autres répliquent qu’il n’y a pas un seul univers. Andrei Linde, un des théoriciens de l’inflation, explique que notre univers est une bulle d’espace-temps noyée dans une mousse d’autres univers. Ainsi le big-bang n’est pas la naissance du cosmos à partir du rien, mais une expansion dans un « faux vide ». Ce faux vide se caractériserait par une énergie très élevée et un champ gravitationnel répulsif, une sorte de gravitation " négative " ou antigravitation : remplissez un ballon de faux vide, il se dégonfle ! Les physiciens utilisent aussi le terme " champ scalaire " pour désigner ce faux vide. Cette expansion de bulles donne naissance à des bébés univers possédant leur propre temps, espace et matière.
Mais là aussi se pose toujours la question de la formation du premier bébé univers. L’univers, ou plutôt les univers, se sont-ils formés à partir de rien. Oui répliquent certains astrophysiciens. L’univers initial, très petit, recourt à la physique quantique où les mêmes conditions initiales peuvent aboutir à des résultats différents. En mécanique quantique, un corps peut violer les lois classiques de conservation de l’énergie pendant un très court instant. C’est ce que les physiciens appellent l’effet tunnel. Certes, cette explication est intéressante, mais pourquoi le rien engendre-t-il le tout ? Serait-ce le hasard seul qui l’aurait décidé. En fait cette théorie résout le problème par un jeu de dé sans capacité d’expliquer pourquoi l’on joue. La théorie des cordes ou cosmologie branaire envisage un super-univers doté de dimensions supplémentaires. Notre univers est enfermé dans une structure appelé brane (minuscules brins d’énergie), né de la rencontre de deux branes d’une autre dimension. Là aussi cette théorie ne se contente-t-elle pas de reporter toujours plus en arrière dans le temps et l’espace le problème de la naissance d’un univers, le nôtre ou un univers plus large dans lequel le nôtre baignerait ?
Alors ce bouillonnement de l’univers quantique dans lequel il n’y a ni avant ni après, où l’on peut être en plusieurs lieux à la fois, est-il une réponse satisfaisante à la question de l’origine de l’univers ? Restons sur notre quant-à-soi. Il y aura d’autres réponses dans les années à venir.
Mais qui nous fera faire le saut de la rencontre entre la théologie et la science ?
                                                        09:19 Publié dans 11. Considérations diverses  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : univers,  big-bang,  naissance,  science,  théologie |  Imprimer
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30/09/2013
Homme A
« Ecce homo » : Voici l’homme.
Existe-t-il ? Vous ne le rencontrerez pas vivant, mais vous vous en souviendrez. Chacun d’entre nous a, au moins une fois dans sa vie, rencontré un tel homme. Vous vous en souvenez. Il ne vous a pas marqué par une prestance particulière, ni la mise en valeur de son intelligence, ni même une extraordinaire sagesse.
Et pourtant il vous en est resté une impression de force douce, d’ardeur suave, de sérénité ferme. Vous pouvez partir au bout du monde avec lui en toute sécurité.
 
 
                                                        07:39 Publié dans 23. Créations peintures  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : homme,  symbolisme,  philosophie,  société |  Imprimer
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29/09/2013
Présence
Vous arrive-t-il parfois, dans la pesanteur des jours
De descendre au-delà de vous-même
Dans ce vide cosmique, chaud et sans visage
Que vous ne touchez que d’un doigt malhabile ?
Dans cette absence se cache la présence
Vous la cherchez, vous l’espérez, 
Elle ne dit rien, elle ne se manifeste pas
Mais elle réchauffe votre nuage intemporel
Et fait pleuvoir sur vos angoisses
Le miel apaisant du néant apprivoisé 
Fantôme déchue ou réalité virtuelle
Ou encore germe de vie dans la solitude du moi
Ou insufflateur  de bulles d’air
Qui encombre l’espace de délires joyeux
J’attends au creux de la nuit apaisante
L’étincelle qui déforme la vision
Et donne à l’âme esseulée
Une poussée de fraicheur délirante
Lorsque vient l’aurore, les yeux clos,
Je contemple, le cœur chaud,
Ce noyau de prune agaçant
Qui s’agite en moi hoquetant
Et fait rire les voisins
Pourtant rien n’est plus extatique
Que cette perle dorée que vous portez
Dans ce château-fort aménagé
Que vous appelez Moi
Qui s’avère Soi
Et parfois Autre, mais quoi ?
                                                        07:41 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poésie,  écriture,  poème,  littérature |  Imprimer
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28/09/2013
Le Pré Catelan, dans le bois de Boulogne
C’est au capitaine des chasses de Louis XIV, Théophile Catelan, que nous devons l’origine du nom du jardin. Mais la légende l’attribue à un troubadour du nom d’Arnault Catelan, qui y aurait perdu la vie, alors qu’il apportait des présents à Philippe le Bel, de la part de Béatrice de Savoie, comtesse de Provence. Autrefois simple pré d’où l’on extrayait les pierres qui sont venues paver les allées du bois de Boulogne, il s’est transformé à la fermeture des carrières en parc d’attraction. C’était un lieu plein de vie où l’on venait boire du lait frais dans la laiterie, écouter des concerts, faire quelques promenades en vélocipède ou des tours de manège. Mais les cris de joie se sont évanouis avec la guerre de 1870 et les affrontements de la Commune. (From : http://equipement.paris.fr/pre-catelan-et-jardin-shakespeare-2780)
Peut-on encore parler de lieu plein de vie ? Peu de personnes s’y promènent, et elles n’y marchent qu’à pas compassés. Le silence y est impressionnant.
On croise quelques vieillards emmitouflés, deux ou trois couples d’amoureux, le plus souvent couchés dans l’herbe moite et quelques célibataires lisant le journal dans la clarté du soleil.
Attention, ne pas le confondre avec le jardin de Marcel Proust d’Illiers-Combray, site romantique dit le « parc de Swann ».
Ce jardin a la beauté du paradis. Mais le paradis de nos grands-parents. Bien coupé, bien entretenu, il semble sorti des malles naphtalinées débarquant d’une diligence. Les femmes en robe longue et ombrelle colorée déambulent sur les sentiers, les hommes, rares, promènent leur canotier et canne de bambou, les enfants jouent au cerceau, courant à petits pas sans jamais se salir. Le paradis des enfants sages, bien brossés, feutrés comme leurs culottes de peau.
Les arbres y resplendissent dans le soleil d’automne. Verts et fiers, ils se penchent sur la rivière qui coule lentement, bordée d’une allée de graviers. A l’image des promeneurs, ils commencent à jaunir, atteints par l’ardeur du soleil. Mais cette vieillesse latente apporte le romantisme attendu d’un tel lieu.
Si vous suivez la rivière, sortant du pré très boisé, vous tombez sur une sorte de jardin japonais grand comme un mouchoir de poche, mais si crevant de vérité qu’on le croirait débarqué de l’Orient immuable. Que fait-il là comme ayant poussé sans aide ni intention ?
                                                        07:49 Publié dans 14. Promenades  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : jardin,  romantisme,  arbre,  loisirs,  repos |  Imprimer
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27/09/2013
Sam Szafran, le peintre inclassable
  Sam Szafran est un homme de séries. Il s’adonne à un thème, en explore les possibilités, l’utilise sur tous les supports voulus, puis change de thème, lassé par cet approfondissement ou repu de rêves sur le même leitmotiv. C’est ainsi qu’il peint de multiples philodendrons agrémentés d’un personnage, des ateliers encombrés d’objets, des serres aux lianes exubérantes et étouffantes.
Sam Szafran est un homme de séries. Il s’adonne à un thème, en explore les possibilités, l’utilise sur tous les supports voulus, puis change de thème, lassé par cet approfondissement ou repu de rêves sur le même leitmotiv. C’est ainsi qu’il peint de multiples philodendrons agrémentés d’un personnage, des ateliers encombrés d’objets, des serres aux lianes exubérantes et étouffantes.

Mais ses meilleures séries sont sans doute les escaliers. Des colimaçons descendant ou montant en éternels virages déformés donnant le vertige et la nausée, mais avec un charme et une lumière qui fait penser à une forme vivante et exigeante pour le spectateur.

L’escalier devient un monde en soi, un rêve ou une hallucination, une obsession entortillant la cervelle. L’œil est au centre du tableau, sorte de point focal, globuleux et exorbité, autour duquel tournent les escaliers. On regarde au travers d’un globe de verre déformant qui donne à la montée d’escalier une impression de descente en enfer.


C’est un univers kafkaïen qui s’offre aux yeux qui se cherchent dans le déséquilibre qu’introduit le dessin, à dessein bien sûr. Un cauchemar vivant, imaginaire, mais devenu réel par la puissance du trait et de la couleur. On pense parfois à Shiva, la déesse aux multiples bras et ces marches sont comme les membres innombrables d’un démiurge invisible qui s’empare de votre esprit.
Un dernier coup d’œil sur ce monde à x dimensions, autant psychologique que physique, qui donne le vertige au plus farouche montagnard.

Sam Szafran est né le 19 novembre 1934 à Paris. Ses parents, émigrés juifs polonais, sont installés au 158, rue Saint-Martin, dans les Halles. Son père est tué au début de la guerre, le jeune garçon est confié à un oncle, puis placé à la campagne chez des paysans qui le maltraitent. Il trouve refuge chez des Républicains espagnols, dans le Lot. A la fin de la guerre, la Croix-Rouge l’envoie en Suisse. Il est accueilli par une famille près de Winterthur. En 1947, il embarque avec sa mère et sa soeur sur un navire à destination de l’Australie. Il a treize ans et demi et supporte mal le déracinement. Son exil se passe dans de mauvaises conditions. 
 
 Il rentre en France en 1951, s’inscrit aux cours du soir de dessin de la ville de Paris, gagne misérablement et s’installe dans le quartier de Montparnasse. En 1953, il s’inscrit à l’atelier de la Grande Chaumière et rencontre d’autres artistes (Ipoustéguy, Pélayo, Clavé). Une rencontre importante est celle avec Django Rheinardt, en 1955, qui lui donne la passion du jazz. 
 
 A la fin des années 50, il se lie avec des sculpteurs, Jacques Delahaye, Alberto et Diego Giacometti en 1961, Raymond Mason, Joseph Erhardy. D’autres influences se font sentir après ses rencontres avec Nicolas de Staël et Jean-Paul Riopelle, des peintres qui lui ouvrent les portes de l’abstraction. En 1958, retour à la figuration. Sam Szafran reçoit une première boîte de pastels. Il abandonne la peinture à l’huile. Il expose pour la première fois dans la galerie de Max Kaganovitch, grâce à Riopelle, en 1963. César et Ipoustéguy le signalent ensuite au galeriste Claude Bernard qui l’expose dès l’année suivante. La série des «Choux» date de cette époque. Il épouse Lilette Keller, originaire de Moutier en Suisse. En 1964 naît leur fils, Sébastien. 
 
 Jacques Kerchache lui offre en 1965 sa première exposition personnelle. Bernard Anthonioz, directeur du Fonds National d’art contemporain, lui achète une vingtaine de dessins, ce qui le tire momentanément de la misère. Entre 1967 et 1983, il collabore avec la revue «La Délirante» de son ami le poète libanais Fouad El-Etr. En 1970, la Galerie Claude Bernard présente une exposition personnelle avec la série des «Ateliers». En 1972, il fait partie de l’exposition collective «Douze ans d’art contemporain» au Galeries nationales du Grand Palais. A la même époque, il se rapproche d’Arrabal, Roland Topor et Jodorowsky, se lie d’amitié avec Henri Cartier Bresson auquel il donne des cours de dessin. Il développe une nouvelle série, les «Imprimeries». Il s’installe à Malakoff en 1974, dans une ancienne fonderie, et amorce la série des «Escaliers». 
 
 De 1986 date l’apparition des grandes aquarelles des Ateliers, des Serres et des Escaliers: «Mon obsession des plantes a trouvé là le meilleur terrain pour s’exprimer». Dans les années 90, il découvre un nouveau support pour ses aquarelles, la soie, et explore des compositions en mosaïque à partir de polaroïds. Dans la série des «Escaliers», les images se déploient en lames d’éventail. 
 
From: http://www.gianadda.ch/wq_pages/fr/expositions/ancienne-szafran50ans.php 
                                                        07:25 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : peinture,  dessin,  contemporain,  irrationnel |  Imprimer
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26/09/2013
Sonate n°1 pour piano de Robert Schumann
http://www.youtube.com/watch?v=CcKMPCmQkYM
Une magnifique pièce de Schumann, l’introduction de la sonate n°1, un poco adagio. Elle part dans tous les sens et vous donne des frissons et trémolos sur tout le corps. Elle vous caresse et vous titille.
Les premières notes sont mélodramatiques, puis très vite romantiques et cette allée et venue est pleine de charme. Elle vous entraîne dans des pays imaginaires, ceux des sons chaleureux et diserts.
Vient l’allegro vivace, une course effrénée dans les bois avec quelques poses sur les hauteurs. C’est un printemps radieux qui enchante le corps malgré l’essoufflement de la course.
Quel bel exemple de passage de la fougue sonore au romantisme apaisant. Schumann est un enchanteur qui entraîne ses auditeurs dans les recoins ignorés de leur personnalité. Merci aussi au pianiste Ionel Streba malgré un piano au son un peu grêle.
                                                        06:29 Publié dans 51. Impressions musicales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : musique classique,  romantisme,  sonate |  Imprimer
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25/09/2013
Une femme, c'est...
Une femme, c’est une bouche
Chaude, rouge, pétillante
Que l’on embrasse un soir d’orage
En attendant la pluie bienfaisante
Et ces lèvres sublimes parlent
Dissertent, bavardent, babillent
Elles veulent dire tout ce qui leur vient
A l’esprit pour s’en débarrasser
Lui ne dit mot, médite devant ce fait
Pourquoi parler de que l’on n’a pas connu
Quel mirage prévaut sur la réalité?
Façonne ton jardin avant de l’exposer !
Mais lorsqu’elle se dénude avec pudeur
Et entrouvre ses lèvres offertes
On ne peut que tendre amoureusement
Nos oreilles à cette source légère
                                                        07:40 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poème,  écriture,  poésie,  littérature |  Imprimer
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24/09/2013
La Déesse des petites victoires, roman de Yannick Grannec
Un livre étrange où l’on passe de la plus haute mathématique aux soins d’une vieille dame à l’humeur inégale. Les premières pages (au moins une bonne cinquantaine) laissent le lecteur dérouté. 1980, à Princeton : première rencontre entre Anna Roth, une jeune documentaliste et Adèle Gödel, femme du mathématicien Kurt Gödel, ami d’Einstein. La première est chargée de récupérer les archives que détient la seconde. Pour y arriver, elle devra devenir l’amie d’Adèle, petite femme coriace, au destin particulier : elle a veillé toute sa vie sur un des plus grands mathématiciens du siècle qui se comporte comme un enfant sans jugeote. Deuxième chapitre : Adèle, une jeune serveuse de bar, fait connaissance avec Kurt Gödel, un jeune homme au comportement bizarre qui réfléchit en marchant la nuit dans les rues de Vienne. Kurt et moi n’avions rien en commun, du moins si peu. J’avais sept ans de plus, je n’avais pas fait d’études ; il préparait son doctorat. (…) La promenade s’est achevée comme elle avait commencé, dans le très inconfortable silence où chacun cachait ses pensées. Même si je n’ai jamais été douée pour les mathématiques, je connais ce postulat : une toute petite inflexion de l’angle de départ fait une énorme différence à l’arrivée. Dans quelle dimension, quelle version de notre histoire, ne m’a-t-il pas raccompagnée ce soir-là ?
 mathématicien Kurt Gödel, ami d’Einstein. La première est chargée de récupérer les archives que détient la seconde. Pour y arriver, elle devra devenir l’amie d’Adèle, petite femme coriace, au destin particulier : elle a veillé toute sa vie sur un des plus grands mathématiciens du siècle qui se comporte comme un enfant sans jugeote. Deuxième chapitre : Adèle, une jeune serveuse de bar, fait connaissance avec Kurt Gödel, un jeune homme au comportement bizarre qui réfléchit en marchant la nuit dans les rues de Vienne. Kurt et moi n’avions rien en commun, du moins si peu. J’avais sept ans de plus, je n’avais pas fait d’études ; il préparait son doctorat. (…) La promenade s’est achevée comme elle avait commencé, dans le très inconfortable silence où chacun cachait ses pensées. Même si je n’ai jamais été douée pour les mathématiques, je connais ce postulat : une toute petite inflexion de l’angle de départ fait une énorme différence à l’arrivée. Dans quelle dimension, quelle version de notre histoire, ne m’a-t-il pas raccompagnée ce soir-là ? 
On ne comprend que plus loin que le livre s’organise entre la vraie vie d’Adèle et de Kurt (Vienne, fuite devant l’Allemagne nazie, installation aux Etats-Unis) et la vie d’Adèle devenue vieille, phagocytant la vie d’Anna, missionnée auprès d’elle pour obtenir le nachlass de Kurt (documents faisant figure d’héritage intellectuel recueillis de manière posthume). Un chapitre dans les années suivant la deuxième guerre mondiale, un chapitre dans les années 80.
Les mathématiciens sont comme des enfants qui empilent des briques de vérité les unes sur les autres pour construire le mur qui remplira le vide de l’espace. Ils se demandent si certaines sont vraiment solides, si elles ne vont pas s’écrouler ensemble. J’ai prouvé que sur une certaine partie du mur, certaines briques sont inaccessibles. On ne pourra donc jamais vérifier que tout le mur est solide. C’est ainsi que Kurt explique son travail sur le programme de Kilbert, liste de questions dont il a résolu une partie avec son théorème d’incomplétude prouvant que certaines résolutions étaient inaccessibles. Pour Kurt, les mathématiques sont la vraie beauté. Il s’interroge sur l’existence de l’infini. Il explique la théorie des ensembles à Adèle qui lui demandait si l’on invente les mathématiques ou si on les découvre. Et il ajoute : « Je cherche à établir la décidabilité de l’hypothèse du continu. (…) J’ai l’intuition, Adèle, que l’hypothèse du continu est fausse. Il nous manque des axiomes pour construire une définition correcte de l’infini. (…) Je dois savoir si cet infini que j’explore est une réalité ou une décision. Je veux témoigner de notre avancée dans un univers de plus en plus lisible. Je dois découvrir si Dieu a créé les nombres entiers et l’homme, et le reste. »
Mais Adèle est perdue devant ces réflexions : Je retournais à ma cuisine. Les larmes avaient monté malgré moi ; ils devaient me croire inquiète pour l’avenir de l’humanité, en réalité, je m’apitoyais sur mon sort. J’étais une enfant dans un monde d’adultes. (…) Je ne serais jamais d’ici ; je serais toujours une exilée au milieu de tous ces génies. J’atteignais l’âge où les hommes seraient plus charmés par ma cuisine que par mes jambes : l’âge de la résignation.
Kurt finit par mourir. Est-il décédé de malnutrition comme ils l’ont dit ? Non, plutôt d’un accident du travail : il interrogeait l’incertitude ; il était mort rongé par le doute. La vie n’est pas une science exacte ; tout y est fluctuant, indémontrable. Il ne pouvait la vérifier paramètre par paramètre. Il ne pouvait pas axiomiser l’existence. Qu’avait-il cherché qui n’était pas dans son cœur, son ventre ou son sexe ? Il avait décidé de ne pas s’impliquer ; de se placer en dehors du monde pour le comprendre. Il y a des systèmes dont on ne peut s’exclure. Albert (Einstein) le savait, lui. S’exclure de la vie, c’est mourir.
Oui, un livre qui passe des plus hautes réflexions sur l’univers aux plus ordinaires sentiments d’une vieille femme qui s’accroche à son destin. Et pourtant : Je n’existais pas pour eux. Je n’ai jamais existé.
                                                        07:27 Publié dans 41. Impressions littéraires  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : littérature,  roman,  mathématique,  science,  incertitude |  Imprimer
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23/09/2013
Qui es-tu ?
Si vous posez à quelqu’un la question : « Qui es-tu ? » Il peut vous dire son nom, où et quand il est né, quels diplômes il a obtenu. Ces réponses ne touchent pas à son être essentiel.
Je peux approfondir et demander : « Quel est ton caractère ? » Il ne pourra probablement pas répondre. En effet, la plupart des gens ne connaissent pas leur caractère. Mais ceux qui le fréquentent en donneront aisément une description. S’il lui arrive d’entendre cette description, elle sera presque certainement déçue, car ce que les autres considèrent comme son caractère, ne correspond pas à sa personnalité la plus profonde.
Il faut donc aller encore plus loin, jusqu’à l’inconscient. L’aide d’un psychologue, voire d’un psychiatre, sera peut-être requise. Grâce à ce dernier, vous parviendrez peu à peu à une compréhension plus profonde de la structure de la personnalité, de ses aspects positifs ou négatifs et vous saisirez mieux comment tout cela est apparu et s’est développé au cours des ans. Mais cette connaissance n’épuise pas l’être profond.
Et si vous pénétrez plus profondément, jusqu’à un niveau que la psychologie des profondeurs ne peut atteindre et que vous posez la question : « Qui es-tu ? » Il vous sera répondu : « Je ne sais qui je suis. Mais je suis unique et autre ».
« Dieu m’est plus intérieur que ma propre intériorité », dit Saint Augustin.
                                                        07:03 Publié dans 61. Considérations spirituelles  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : le moi,  psychologie,  spiritualité,  unicité de l'être |  Imprimer
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22/09/2013
Roy Lichtenstein
Roy Lichtenstein était un peintre facétieux que la galerie Gagosian, près des Champs Elysées, expose actuellement.  Son style convient à toutes les peintures, puisqu’il ne pratique qu’une conversion de tableaux ou de dessins originaux. Il s’est illustré en tant que promoteur de la bande dessinée. Qui n’a pas vu ces femmes au dessin voluptueux, exprimant des sentiments de midinette. Mais ce n’est pas sa seule source d’inspiration. Il se commet également avec la publicité et, plus étrange, avec l’histoire de la peinture, dont le surréalisme et le cubisme.
 Champs Elysées, expose actuellement.  Son style convient à toutes les peintures, puisqu’il ne pratique qu’une conversion de tableaux ou de dessins originaux. Il s’est illustré en tant que promoteur de la bande dessinée. Qui n’a pas vu ces femmes au dessin voluptueux, exprimant des sentiments de midinette. Mais ce n’est pas sa seule source d’inspiration. Il se commet également avec la publicité et, plus étrange, avec l’histoire de la peinture, dont le surréalisme et le cubisme.
L’exposition Gagosian nous montre des œuvres propres à la période 1979-1980 pendant laquelle Roy Lichtenstein découvre l’expressionnisme allemand. Il va s’approprier le style en le transformant à sa manière, cela va sans dire. Il reprend, par exemple, les jaunes et les verts criards, les contours noirs, les visages anguleux d’Ernst Ludwig Kirchner. Il s’inspire des gravures sur bois du Blau Reiter, tel ce portrait du Dr Waldmann de 1980.

Il reprend les paysages expressionnistes de Cézanne (les baigneuses) recréant à sa manière l’atmosphère et la lumière du midi.


Il peut également se stimuler en utilisant l’art nègre :
 
Sa manière : une utilisation des couleurs primaires, l’emploi de points ou de traits pour représenter des ombres, mettre en valeur ou au contraire brouiller le sujet dans son environnement, comme cette tête de femme qui est à la fois triste ou au moins mélancolique, et joyeuse ou fraiche par le bleu qui traverse le tableau.
Une exposition qui nous contraint à nous demander où se trouve la frontière entre l’art et l’usage habituel d’autres types d’information tels que la publicité, le stylisme, l’objet culte, voir les illustrations pour enfants, etc.

Allez… Un retour sur son style habituel :
                                                        07:50 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : peinture,  pop art,  peinture moderne,  contemporain,  publicité,  stylisme,  graphisme |  Imprimer
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21/09/2013
Les artistes au matin
Le poète se réveille l’esprit aux aguets
Il cherche les ombres délicates
Leur attribue formes et intentions
Pour s’envoler dans la fraîcheur
Le musicien, bercé par l’angélus
Se réveille au chant des oiseaux
Préparant sa cuisine de notes grêles
Seule importe sa symphonie intérieure
Le peintre n’ouvre pas ses yeux hagards
Il contemple en solitaire la couleur 
Derrière ses paupières closes
Et choisit l’assemblage de la journée
L’écrivain agite ses doigts gourds 
Les échauffe au feu de son imagination
Et façonne ses phrases et galimatias
En dentelles savantes et prolixes
Le sculpteur rêve en caressant le drap
Il lui prête des formes lascives
Et ébauche l’enlacement magique
Des formes de pierre ou de terre    
L’architecte a un sommeil de pierre
Il ne se réveille qu’au son troublant
Du moteur de la bétonneuse
Alors, il se fait sagace et éloquent 
Le comédien au matin ne joue aucun rôle
Il lessive sa nuit au théâtre
Et se rend aux cieux de l’olympe
Pour sourire aux applaudissements
Dieu, que tous ces artistes sont beaux
Des réveils en face à face avec eux-mêmes
Et nous, innocemment, sans effort
Dormons encore sans y penser
                                                        07:26 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poème,  écriture,  poésie,  littérature |  Imprimer
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