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08/11/2018

Recherche philosophique de Dieu

Ambiguïté de la recherche philosophique de Dieu : atteindre le principe premier qui est à la fois la cause, l’exemplaire et la fin de tout ce qui est. Le principe s’appelle Dieu.

Elle y parvient par une exigence d’intelligibilité. Mais elle veut alors appliquer à Dieu la méthode qui l’a conduite à lui, elle le veut aussi intelligible. C’est alors qu’elle le perd.

Dieu est l’intelligible par lequel tout le reste est intelligible. Mais lui-même n’est pas intelligible par la raison. Seul le soi, hors du moi, ouvre l’homme à la compréhension de Dieu. Mais il reste toujours un brouillard à explorer et à perdre à chaque instant.

 

05/04/2015

Signification de la Pâque

20/04/2014

Celui qui Est, transcendant, immanent et personnifiant

Qui est Dieu pour moi ?

Quelle question ! Cela relève tellement de la conviction intime que l’on ne peut échanger sur ce sujet. Mais comme personne n’a de réponse à cette question, peut-être faut-il se contenter de questions qui permettront de faire progresser notre connaissance ou notre expérience de Dieu au-delà des réponses des religions quelles qu’elles soient.

C’est à l’expérience que je veux faire appel et non pas à un savoir sur Dieu. Cette expérience s’appuie sur trois constats et une conclusion (non expérimentale pour moi) :

Dieu est transcendant. C’est le Dieu dont commence à parler la science, l’initiateur du Bigbang. On ne sait rien de lui. Est-ce un être avec une volonté qui sait ce qu’il fait ? C’est probable. Mais certains parlent de hasard ou de nécessité. Quelle nécessité de créer l’univers à partir du néant ? Même cette idée suppose la volonté de créer. De plus, le néant peut-il engendrer ? S’il le fait, c’est qu’il n’est pas néant.

Dieu est immanent. Il vit en toutes choses. Il est l’univers en même temps qu’il est hors de l’univers. C’est pourquoi l’univers est beau et nous tire des larmes de joie. C’est aussi pourquoi chaque être est unique, homme, animal, plante, voire planète et constellation. Mais pour le voir, il faut s’éduquer par expérience personnelle, retirer ses lunettes et se laisser réjouir par la vie.

"Prendre conscience de notre être véritable, c'est réaliser le sens de notre vie en relation avec le cosmos tout entier, c'est nous identifier à la divinité qui pénètre toute vie, qui est derrière chaque pensée que nous avons, chaque forme que nous voyons, chaque fleur que nous rencontrons."

Ma Anandamayi

Dieu est personnifiant. Il nous entraîne à chercher toujours plus en nous, à nous personnifier. Il facilite ainsi le passage d’une idée abstraite de la nature humaine (l’homme est matière et pense par hasard) à l’idée de la personne humaine tendant à devenir personne divine (l’homme est esprit avec un corps matériel). Mieux, Saint Irénée n’affirme-t-il pas que Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu ? Cette personnalisation est l’œuvre de la vie d’un homme, chacun à sa manière. C’est ce que les orientaux appelle la réalisation de soi, bien que l’on ne se réalise jamais complètement, sauf peut-être (qui sait ?) au moment ultime de la mort. Mais seuls ceux qui sont de l’autre côté peuvent le savoir.

Dieu est celui qui est, plus nous-même que nous. Enfin, certains entrent en relation avec Dieu et font l’expérience de Dieu en tant que personne. Comment ? Seuls ceux qui en ont fait l’expérience le savent et peuvent le dire.

" Lorsque l'âme est libérée du temps et de l'espace, le Père envoie son Fils dans l'âme."

Maître Eckhart

"On atteint la perfection de la connaissance lorsqu'on voit Dieu en chaque homme."

Ramakrisna

"Qui est Dieu ? Je ne puis penser à une réponse meilleure que; celui qui est. Rien n'est plus approprié à l'éternité qu'estDieu."

Saint Bernard

 

01/01/2014

L'infini

 

Quel paradoxe : nous parler de l’infini un premier janvier, jour de finitude, marqué du sceau des mathématiques. Mais le premier janvier est réservé à la méditation : les idées ont-elles une existence ?


« Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine ;
mais en ce qui concerne l’univers,
je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. »
Albert EINSTEIN

poésie,méditation,poème,science,théologie,religion

Un hélicoptère s’enfonce dans le ciel
Toujours plus loin.
Hélice tournoyante, il devient point
Puis rien, ou tout

Le zéro et l’infini sont frères
Plus je divise un chiffre
Par une valeur proche de zéro
Plus le quotient tend vers l’infini
Et si je divise le fini par le zéro
J’obtiens l’infini

« …ces extrémités se touchent et se réunissent
à force de s'être éloignées,
Elles se retrouvent en Dieu et en Dieu seulement »
Oui, Pascal était théologien autant que physicien

Parce qu’Achille court avec célérité
On peut distinguer l’infini en acte
De l’infini potentiel qui n’est pas réalisable
L’infini serait-il un principe inapplicable
Ou une réalité tangible qui dépasse l’homme ?

L’infini, c’est tout ce qui n’est pas fini
Première approche…
Mais le temps est-il fini ou non ?
Et comme il est lié à l’espace
Celui-ci est-il fini ou non ?
Le temps et l’espace n’existe que par la matière
Un grain de sable et l’on fabrique l’univers
Sans lui rien n’existe, ni le temps, ni l’espace
Sans existence, plus rien… ou tout…

Pourtant il y a de nombreuses existences
Qui n’ont pas de réalité physique
Un concept a-t-il une existence ?
Oui… et non…
Il est réel et fictif
Du domaine de l’imagination
Mais celle-ci donne accès à la fois
A une réalité existentielle
Et à une réalité non essentielle
Les idées existent-elles ou non
Ont-elles valeur d’existence ?
Sans essence peut-on concevoir
L’existence non essentielle ?

Mais Dieu existe-t-il hors du grain de sable ?
Dieu est-il le grain de sable
Sur lequel tout s’appuie ?
Est-il en dehors de l’essence
Ou est-il lui-même l’essence ?

L’infini est cette interrogation permanente
De l’homme devant la grandeur
De l’action et de la pensée
Dieu joue-t-il à cache-cache ?

© Loup Francart

09/12/2013

Dieu n’est pas un objet de pensée

« La difficulté majeure, c’est que l’homme pense Dieu ; Dieu n’est pas un objet de pensée. » (M.M. Davy, Un itinéraire, à la découverte de l’intériorité, EPI, Paris, 1977)

 Marie-Magdeleine Davy, reprend la question de Socrate : « Qui es-tu toi qui sais ? ». Comment faire pour répondre sans s’adresser au savoir ?

 C’est pourquoi, dans la tradition d’un certain nombre de mystiques, elle distingue Dieu que l’homme met à son service pour justifier son comportement et la Déité, au-delà de l’être et de la personne. Dieu fait partie de la croyance encrée par l’éducation. Il existe en fonction de l’homme. Au-delà, se trouve le vrai mystère, inaccessible, mais vivant dans la réalité de la profondeur de l’homme.

 Avec Dieu, l’homme bavarde. La déité est silence : « Tais-toi, ne me parle pas. Si tu parles de moi ou si tu me parles, c’est parce que tu me considères en dehors de toi. »

 Démêler ce qui vient de nous, c’est-à-dire de l’humain au sens pluriel, de ce qui est. Mais ce n’est pas pour autant que l’on saisit la Déité. C’est la différence entre la théologie et la mystique. L’une parle de Dieu en langage humain, l’autre le vit sans parler.

20/10/2013

Matière et esprit

Est-il possible que nos scientifiques ne prennent comme objet d’étude que la matière ? Ignorent-ils que la pensée existe ? Surement pas ! Pourtant, pour eux, seule la matière est réelle. L’esprit ou l’âme, ou le moi et le soi, n’existent pas. L’intelligence ? Peut-être. Un simple assemblage de cellules qui, par le hasard ou la nécessité, est devenu un objet capable de produire de la pensée.

Mais qu’est-ce que la pensée ? Une activité psychique (et non physique) ou une représentation psychique permettant de concevoir le monde (pensare : peser), c’est-à-dire se le représenter et s’en faire une idée. La pensée, nous dit Platon, est le « discours que l'âme se tient à elle-même sur les objets qu'elle examine ». Elle établit, grâce aux informations fournies par nos sens, une sorte de miroir face au réel qui lui permet d’émettre un jugement et de prendre des décisions. Peut-on dire que toute cette merveilleuse machine qui permet la connaissance n’existe pas ?

Theillard de Chardin donne, à la suite d’autres philosophes (et maintenant, imperceptiblement, de quelques scientifiques), une explication : chaque parcelle de matière est faite d’un extérieur (perceptible par nos sens et étudié par la science) et d’un intérieur, qui échappe à l’étude de l’extérieur. Il y aurait donc un psychisme de la matière comme elle a un physique : chaque particule de matière dispose d’une psyché. Ce n’est que récemment que l’homme s’est rendu compte que non seulement les animaux, mais également les plantes pensaient et même agissaient. La mécanique quantique décrit la structure et l'évolution dans le temps et l'espace des phénomènes physiques à l'échelle de l'atome. Elle montre que « les électrons ne sont ni vraiment des ondes ni vraiment des particules. (…) Le monde quantique est étrange, le flou probabiliste y règne et au fond, il indique une structure sous-jacente aux phénomènes qui est au-delà de l'espace et du temps » (www.futura-sciences.com). Cela expliquerait le principe de superposition dans lequel un système physique peut se trouver dans un état et dans un autre (le chat de Schrodinger).

Mais n’entrons pas dans ces considérations trop compliquées pour nous et contentons-nous d’une réflexion d’hommes ordinaires. Certes, la science (mais laquelle ?) prend bien en compte le psychisme en tant que données d’étude permettant à la médecine et la psychologie d’établir des règles et de définir des principes. Mais inversement, la pensée en soi est exclue de l’étude de l’univers en tant qu’élément important pour le comprendre. On sait maintenant que la compréhension, c’est-à-dire toute vision de l’univers, dépend de la position de l’observateur (donc de son point de vue). Il y a ainsi une imbrication étroite entre l’univers physique, dit réel, et un univers psychique ou plutôt entre une vision de l’univers extérieur et une vision intérieure.

Oui, nous avons besoin de commencer à rapprocher philosophie et science, métaphysique et physique. C’est un des plus grands défis posé à nos chercheurs : agrandir la vision de ce qu’ils ont à chercher.

01/10/2013

La naissance de l'univers

Qu’y avait-il avant le big-bang ? La science s’interroge sur la question de la naissance de l’univers qui auparavant relevait de la théologie.

La réponse qui simplifie tout, tout en laissant en l’air l’interrogation, est qu’il n’y a pas d’avant puisque le temps n’existait pas. Quel paradoxe. En un instant, le temps, l’espace et la matière se décide à exister. Avant : rien. Bref, on escamote la question et il n'y a pas de réponse.

D’autres répliquent qu’il n’y a pas un seul univers. Andrei Linde, un des théoriciens de l’inflation, explique que notre univers est une bulle d’espace-temps noyée dans une mousse d’autres univers. Ainsi le big-bang n’est pas la naissance du cosmos à partir du rien, mais une expansion dans un « faux vide ». Ce faux vide se caractériserait par une énergie très élevée et un champ gravitationnel répulsif, une sorte de gravitation " négative " ou antigravitation : remplissez un ballon de faux vide, il se dégonfle ! Les physiciens utilisent aussi le terme " champ scalaire " pour désigner ce faux vide. Cette expansion de bulles donne naissance à des bébés univers possédant leur propre temps, espace et matière.

Mais là aussi se pose toujours la question de la formation du premier bébé univers. L’univers, ou plutôt les univers, se sont-ils formés à partir de rien. Oui répliquent certains astrophysiciens. L’univers initial, très petit, recourt à la physique quantique où les mêmes conditions initiales peuvent aboutir à des résultats différents. En mécanique quantique, un corps peut violer les lois classiques de conservation de l’énergie pendant un très court instant. C’est ce que les physiciens appellent l’effet tunnel. Certes, cette explication est intéressante, mais pourquoi le rien engendre-t-il le tout ? Serait-ce le hasard seul qui l’aurait décidé. En fait cette théorie résout le problème par un jeu de dé sans capacité d’expliquer pourquoi l’on joue. La théorie des cordes ou cosmologie branaire envisage un super-univers doté de dimensions supplémentaires. Notre univers est enfermé dans une structure appelé brane (minuscules brins d’énergie), né de la rencontre de deux branes d’une autre dimension. Là aussi cette théorie ne se contente-t-elle pas de reporter toujours plus en arrière dans le temps et l’espace le problème de la naissance d’un univers, le nôtre ou un univers plus large dans lequel le nôtre baignerait ?

Alors ce bouillonnement de l’univers quantique dans lequel il n’y a ni avant ni après, où l’on peut être en plusieurs lieux à la fois, est-il une réponse satisfaisante à la question de l’origine de l’univers ? Restons sur notre quant-à-soi. Il y aura d’autres réponses dans les années à venir.

Mais qui nous fera faire le saut de la rencontre entre la théologie et la science ?