21/11/2013
Bruissant sous la larme
Bruissant sous la larme des nuages
La forêt abritait nos regards verts
La frange houleuse des flaques 
De nos rires imprégnait nos vêtements
 De perles ternies d’indifférence
Le regard étonné de tes doigts
Pénétrait le chien de lumière
Et les reflets mauves de son apparence
Coloraient d’une ombre de joie
La frontière qui sépare tes lèvres
Le chien sous la dent d’un humain
Prend l’œil des petits enfants
Il gémit pieusement, caninement
Sous sa couverture de poils damés
S’interroge son cœur de chien
Fidélité ?
© Loup Francart
                                                        07:30 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : fidélité,  chien,  rire,  insolite |  Imprimer
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20/11/2013
L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea, roman de Romain Puértolas
Il s’agit bien d’un fakir, un vrai, ou presque, comme on en rencontre en Inde : dissimulateur, affabulateur, magicien et un rien charmant de naïveté et d’humour. On fait sa connaissance par l’intermédiaire d’un chauffeur de taxi à la sortie de l’aéroport Charles de Gaulle : Il vit sur la banquette arrière de son véhicule un homme d’âge moyen, grand, sec et noueux comme un arbre, le visage mat et barré d’une gigantesque moustache. De petits trous, séquelles d’une acné virulente, parsemaient ses joues creuses. Il avait plusieurs anneaux dans les oreilles et sur les lèvres, comme s’il avait voulu refermer tout cela après usage à la manière d’une fermeture éclair.  (…) Le costume en soie grise et brillante de l’homme, sa cravate rouge, qu’il n’avait pas pris la peine de nouer mais d’épingler, et sa chemise blanche, le tout horriblement froissé, témoignaient de nombreuses heures d’avion. Mais étrangement, il n’avait pas de bagage.
 visage mat et barré d’une gigantesque moustache. De petits trous, séquelles d’une acné virulente, parsemaient ses joues creuses. Il avait plusieurs anneaux dans les oreilles et sur les lèvres, comme s’il avait voulu refermer tout cela après usage à la manière d’une fermeture éclair.  (…) Le costume en soie grise et brillante de l’homme, sa cravate rouge, qu’il n’avait pas pris la peine de nouer mais d’épingler, et sa chemise blanche, le tout horriblement froissé, témoignaient de nombreuses heures d’avion. Mais étrangement, il n’avait pas de bagage.
Il veut se rendre chez Ikea pour y acheter un lit à clous. Ajatashatru Lavash Patel (prononcez : J’attache ta charrue, la vache) était célèbre dans tout le Rajasthan pour avaler des sabres escamotables, manger des bris de verre en sucre sans calories, se planter des aiguilles truquées dans les bras et pour une ribambelle d’autres tours de passe-passe dont il était le seul, avec ses cousins, à connaître le secret, et auxquels il donnait volontiers le nom de pouvoirs magiques pour envoûter les foules. Aussi ne fait-il que semblant de payer le taxi avec un faux billet de cent euros imprimé d’un seul côté qu’il récupère aussitôt grâce à l’élastique invisible qui reliait son petit doigt au billet vert.
Ainsi commence les aventures ou plutôt l’extraordinaire voyage du fakir qui va parcourir une bonne partie de l’Europe dans des aventures rocambolesques et parfois douteuses de crédibilité. Il parcourt en un temps record la France (surtout Paris), la Grande Bretagne, l’Espagne, l’Italie, la Lybie et à nouveau la France. Il voyage dans des conditions inconfortables la plupart du temps, le plus souvent dans des armoires ou penderies. Il rencontre des immigrés soudanais, des compatriotes, des Gitans, une belle femme dénommée Marie (au restaurant d’Ikea) auprès de laquelle il s’arrange pour extorquer 20 €, une star qui l’invite dans sa suite et bien d’autres personnages encore tels Wiraj l’Africain.
Le style est gai, jeune, moqueur, sans jamais être vulgaire. Disons qu’il est glamour, à l’image d’une France décomplexée, mais de quoi ? On franchit de nombreuses frontières, toujours inquiétés par les douaniers et policiers. Tout se complique lorsque le fakir se met à écrire un roman et qu’il est payé par un éditeur. Il promène alors son attaché case plein de billets, s’en fait ravir quelques-uns, mais finit par en donner une bonne partie.
Le succès planétaire du livre d’Ajatashatru avait permis à Wiraj de retrouver la piste de l’indien exilé. Il lui avait écrit une lettre dans laquelle il le félicitait et le remerciait encore pour son geste. Avec cet argent, ils avaient construit une école dans son village et sorti plusieurs familles de la pauvreté et de la faim. Les mouches étaient restées. Il n’y avait rien à faire contre cela.
La fin du livre est à l’image de son contenu. Il épouse Marie et le rêve se poursuit. La voiture qui l’accompagnera de Montmartre au temple hindou, elle, est déjà prête. C’est une vieille Mercedes rouge ; légèrement cabossée à laquelle on a accroché une batterie neuve de casseroles Ikea que l’on entendra tinter jusqu’aux lointaines dunes étoilées du désert thartare (sic).
Un livre un peu fou, drôle, extravagant, plein d’imagination et de surprise. Mais on se lasse au bout d’un moment de ces situations et de ces plaisanteries. Il n’y a rien derrière, sauf quelques réflexions sur l’immigration, les pauvres et les riches, les astucieux et les benêts. Une morale de peccadille derrière des pirouettes bien exécutées. Alors on ferme le livre. On s’est bien amusé. Mais on a un peu mal au cœur.
                                                        07:37 Publié dans 41. Impressions littéraires  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : littérature,  roman,  inde,  voyage,  société |  Imprimer
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19/11/2013
Exaltation
Principes d’André Gide :
§ Nous ne sommes jamais si heureux que dans l’exaltation.
§ Ce qui augmente beaucoup le plaisir de l’exaltation, c’est de l’analyser.
Quelle profonde exigence. Non seulement être exalté, mais encore analyser celle-ci pour en augmenter l’effet.
Il est certain que Gide parle là de l’exaltation personnelle, éprouvée par l’intimité de l’être, et non de l’exaltation qu’un tribun pourrait introduire dans l’esprit d’une foule pour obtenir d’elle des réactions favorables.
Cette exaltation personnelle peut être en décalage avec l’environnement. Elle crée des sentiments élevés, une impression d’être au-dessus des contingences de la vie. Elle peut aussi être portée par un évènement qui vous exalte par son originalité, sa beauté, sa vérité. Cet événement vous transforme et fait de vous un autre vous-même.
Mais dans tous les cas, quelle que soit la cause de votre exaltation, elle ne peut s’entretenir que par cette introspection dont parle Gide : l’analyse de l’exaltation. L’exaltation n’est en effet qu’une émotion fugace qui s’évapore aussi vite qu’elle est apparue. La faire vivre, revivre, suppose une attention de tous les instants. Comment est-elle née ? Pourquoi son origine a-t-elle causée en moi un tel trouble ? Ce trouble est-il bienvenu et pourquoi ? Instaurer une méditation froide de l’exaltation, rester au-dehors de sa propre émotion va permettre d’en accentuer les effets et de les prolonger.
Alors laissons-nous griser par la vie, mais méditons sur celle-ci pour mieux la sentir, en éprouver les émotions, les sensations, les sentiments qui vont permettre de l’exalter.
                                                        07:41 Publié dans 11. Considérations diverses  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : vie en société,  méditation,  ardeur,  passion,  enthousiasme |  Imprimer
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18/11/2013
La liseuse
Il y a peu, m’a été offerte une liseuse. Vous savez, ces petits appareils qui s’allument dans le lit (d’où son nom) et que l’on regarde sous les draps pour laisser filer les quelques heures d’insomnie de la nuit. Connaissant ma soif inextinguible d’éveil actif, cet engin me fut remis solennellement au cours d’une cérémonie familiale. Enrobé dans un linceul en peau de zébu intitulé BOOKEEN qui signifie bourrin ou bouquin en langue zébu, il est gris et terne comme un livre de messe et contient un paquet d’ordonnances qu’il faut activer avec un bouton situé sous le linceul. Il faut pour cela utiliser un ongle que vous laissez pousser de façon à pouvoir le glisser entre la coque de la protection et le corps du sujet.
 BOOKEEN qui signifie bourrin ou bouquin en langue zébu, il est gris et terne comme un livre de messe et contient un paquet d’ordonnances qu’il faut activer avec un bouton situé sous le linceul. Il faut pour cela utiliser un ongle que vous laissez pousser de façon à pouvoir le glisser entre la coque de la protection et le corps du sujet. 
Vous réussissez à l’allumer. Par inadvertance, il faut le dire. Surtout ne réappuyez pas aussitôt, sinon vous risquez de ne plus pouvoir le remettre en route avant un moment. Alors profitez de votre adresse momentanée et regardez la fenêtre entrouverte sur les carrés accompagnés de texte. Ce sont tout simplement des images des couvertures de livres. Pas suffisamment gros pour en lire les titres, pas suffisamment petits connaître l’ampleur de votre bibliothèque. En cherchant comment faire évoluer ces carrés et faire le décompte des objets babyloniens (la bibliothèque de Babylone, de Jorges Luis Borgès, n’en contenait pas autant !) et prenant votre liseuse à pleine main, les petits carrés bougèrent et défilèrent à une allure impressionnante. Est-ce le fait d’avoir changé son équilibre par rapport à son centre de gravité ? Vous réessayez de refaire le même geste, mais rien ne se passe. Bizarre ! Le fait de la tenir vous procure de nouvelles sensations, son écran bouge au lieu de rester immobile. Vous reprenez votre engin, à nouveau l’écran défile, dans un sens, puis dans l’autre sans que vous compreniez pourquoi. Vous regardez le cadre de l’appareil et apercevez de petites fentes qui forment un bouton sur lequel vous appuyez. Brillll…lt. C’est un défilé qui ne s’arrête plus. Ah zut ! Je suis déjà à la fin du livre alors que je n’ai même pas vu son titre. Reprenons…
Vous apercevez un bouton rond, noir, entouré d’un cercle d’acier, trônant au milieu de l’appareil, sous l’écran. Vous appuyez dessus. Miracle. Une fenêtre s’ouvre avec des petits dessins d’enfant : une niche à chien, un sac à main, une ampoule électrique et quelques autres signes cabalistiques dont vous ne comprenez pas la signification. Vous croyez que le gnome qui se cache dans l’appareil se moque de vous. Pas du tout. Il vous teste. Serez-vous assez intelligent pour savoir dire pourquoi la niche n’aboie pas lorsque vous appuyez dessus, comment s’ouvre le sac à main et si l’ampoule s’allume réellement et de quelle manière ?
Alors vous vous livrez au test, persuadé que vous allez réussir haut la main cet examen préliminaire avant d’aborder des étapes plus périlleuses. Vous appuyez sur l’ampoule et l’écran s’illumine pour faire la fête. Pas besoin d’allumettes ! Vous êtes aveuglé par mille petits points brillants qui diffusent une lueur irréelle qui, même sous le drap, risque de réveiller votre conjoint(e). Un rail glacial vous permet de régler la luminosité. Tant mieux, vous ne serez pas contraint de porter la nuit des lunettes noires, désagrément majeur lorsque vous ne les trouvez pas dans votre table de nuit.
Vous appuyez sur le sac à main. Il s’ouvre sur un seul mot : Wi-Fi. Oui au défi ! Un triangle zébré trône au dessus du mot comme la devise Liberté-Egalité-Fraternité au dessus des mairies de notre enfance. Rien ne se passe. Vous palpez l’écran, vous le caressez comme la joue d’une femme un soir de fête (l’appareil est illuminé). Rien. Est-il en panne ? Ah, une marche sort de la feuille virtuelle avec des sigles et des explications : activez le Oui Défi, désactivez, etc. La petite croix en haut à droite vous rappelle que vous pouvez effacer cette marche et ouvrir un véritable escalier par quelques touches soigneusement dissimulées sur l’écran qui s’éclairent à ce moment, vous ne savez pas pourquoi.
Vous finissez par appuyer sur la niche, puis sur la photo d’une couverture de livre. Miracle, elle s’agrandit toute seule et vos yeux émerveillés voit enfin un titre, un vrai livre que vous tenez entre vos mains. Il est plat. Il n’a qu’une seule page. Vous la lisez, au petit bonheur la chance. Comment faire pour continuer ? Vous vous rappelez les boutons sur les côtés de l’appareil. Dieu, que cela défile vite. Vous êtes incapable de courir suffisamment vite pour rattraper toutes les pages déjà avalées. Alors, comme sur les touches d’un piano vous donnez juste un petit coup de doigt. La page suivante s’affiche. Vous lisez. Une autre page. Ca y est ! Vous commencez à entrer dans l’histoire, vous vous installez confortablement sous les draps, emprisonné dans cette tente improvisée, commettant le péché de lecture qu’enfant vous aviez sacrifié à la bonne cause. Un geste malheureux et à nouveau votre texte déraille, prend des chemins de traverse et vous atterrissez 46 pages plus loin sans vous rappeler la page que vous lisiez.
Enfin, après trois jours d’errance dans les pages virtuelles de livres dont vous ne connaissez pas le titre, vous maîtrisez votre engin. Vous savez mettre le clignotant quand vous changez de page, vos feux rouges s’allument lorsque vous ralentissez et la clé de contact arrête sans difficulté un texte noir sur fond gris dans lequel vous vous noyez.
Quel merveilleux engin pour vous endormir avant d’avoir eu le temps de lire une ligne ! A moins qu’inversement cela vous empêche définitivement de sombrer dans les brumes colorées d’un sommeil réparateur.
                                                        07:43 Publié dans 11. Considérations diverses  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : littérature,  numérique,  société,  écriture |  Imprimer
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17/11/2013
Partita N°1 de Jean-Sébastien Bach, jouée au luth par Hopkinson Smith
http://www.youtube.com/watch?v=NvGnSxxxwM4&list=RDLtjtuljFPa8
Quelle sonorité ! Elle s’infiltre dans le corps, le faisant palpiter en surface et vous devenez un univers en vibrations. Vous contemplez du fond de votre abri, au cœur du toucher des cordes, cet insaisissable tremblement, calme, sans soubresaut. Il vous émeut en douceur, sans intempestive éruption. Bach, la perfection de la musique, dans sa toute puissance évocatrice de sensations, d’émotions, de méditation.
Hopkinson Smith a transcrit les sonates et partitas pour violon de Bach :
"Un musicien peut passer certaines heures les plus merveilleuses de sa vie avec les Sonates et Partitas pour violon seul de Bach. C'est une musique qui nourrit directement l'âme et stimule constamment l'esprit. En repensant ces œuvres pour le luth, j'ai souvent enrichi certaines harmonies, ajouté des notes de basse qui n'étaient que suggérées ou impliquées. Je n'ai pratiquement jamais jugé nécessaire de doter certains épisodes polyphoniques d'une voix supplémentaire indépendante, ni de compléter une mélodie apparemment fragmentaire. D'une manière générale, j'ai recherché un langage "naturel" n'accroissant en rien la complexité de la musique, mais insistant davantage sur son côté direct."
Hopkinson Smith nous livre ici une compréhension directe de la musique. Elle enserre l’âme et la conduit vers une autre dimension, celle de l’harmonie universelle. Laissons ces pétillements nous charmer, nous enjôler, nous transformer. C’est un bain chaleureux, une plongée dans un monde sans faiblesse, sans heurt, sans aléa.
                                                        07:34 Publié dans 51. Impressions musicales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : musique,  baroque |  Imprimer
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16/11/2013
Eblouissement matinal
Le soleil commençait à monter sur l’horizon. Le ciel était pur, dénué de toute gêne. Pas un bruit. Je me pinçais le nez et soufflais pour déboucher mes oreilles, mais cela ne changea rien. Le silence était là, un monde sans un mouvement, sans une manifestation d’activité. Le temps s’était arrêté. L’espace prenait toute sa place, envahissant l’immensité de la voute céleste, la platitude de l’horizon et la granulosité des champs. Il dévorait et figeait les minutes qui passaient. Les secondes ne s’égrainaient plus. Elles semblaient de grosses gouttes de pluie qui hésitent à tomber et restent à se balancer sur la gouttière.
La voiture elle-même se mit à ralentir. J’étais ébloui par ce soleil qui tapait comme en plein jour à l’heure où il est le plus haut. Et progressivement, comme en mourant, le moteur s’arrêta, en accord avec mes impressions. Nous descendîmes sur le bord de la route, incertains, électrisés par cette ambiance insolite. L’air était frais, presque froid, mais les rayons de l’astre en feu réchauffaient les pommettes. On avait presqu’envie de se mettre nus et de se laisser bronzer, étendus à même le sol. Et toujours ce silence presqu’effrayant, extraordinaire, anormalement pesant. Nous fermions les yeux et nous laissions pénétrer par cette douce chaleur qui complétait le froid du matin. Nous devenions une tarte à la croute bien ferme, mais à la chair encore moelleuse, à peine cuite.
Ne pas parler, surtout ne pas crier. Prolonger cet instant de grâce infinie et de lourdeur sans fond. Le cosmos et la matière s’offrait à nous, bruts, étincelants, nettoyés de tout artifice, à portée de main. Nous contemplions l’astre lumineuse sans lunettes, sans peur de se brûler les yeux, l’extase nous prenait et nous devenions aussi léger que l’air. Ce silence extérieur devenait silence intérieur. Plus de pensée, plus de sentiment, une émotion pure qui ne soulevait aucune image. Le temps est arrêté, l’espace se dilue, l’âme se fait palpable, tout se concentre dans ce cœur dilaté qui bat la chamade.
Tout à coup, un froissement de feuilles et de terre, suivi aussitôt d’une galopade étouffée. Un lièvre est sorti de sa forme, nous a probablement contemplés avant de prendre la fuite. Il court sur cette terre fraichement labourée, émettant de petits nuages de poussière et de respiration, délivrant la nature de cette torpeur obsédante, lui redonnant vie. Progressivement on entendit un petit souffle de vent sur l’herbe rase, un camion qui passait au loin sur la nationale, le bêlement d’un agneau venant de l’est. Le monde se remit en marche, avec sa puissance habituelle, comme si de rien n’était.
Mais que s’est-il passé ce matin-là. Un instant d’éternité ou l’angoissant arrêt du mouvement cosmologique ?
                                                        07:57 Publié dans 12. Trouvailles diverses  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : cosmos,  majesté,  nature,  vie,  silence |  Imprimer
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15/11/2013
Homme et femme
La mort est la seule façon pour un homme d’être beau. La splendeur des femmes est à chaque seconde dans l’affirmation de la vie, prometteuse, orgueilleuse, superbe. Celle des hommes ne peut être que dans l’ultime seconde, qui se voit clairement sur le visage de certains.
(Pascal Jardin, Je te reparlerai d’amour, Julliard, 1975)
Sous des apparences légères, Pascal Jardin nous livre une vérité humaine qui tient à la nature de l’homme et de la femme.
La nature féminine se caractérise par l’ouverture. La femme a besoin d’être admirée, aimée. Elle s’épanouit dans l’admiration et le don de soi. Ce don affirme sans cesse la nature glorieuse de la vie, sa beauté, sa magnificence. La femme est procréation. Elle laisse agir en elle les forces de la nature et s’épanouit dans cette mécanique céleste.
La nature masculine est profondément différente. Elle est tension vers. Et c’est dans cette tension que l’homme se réalise. L’homme est acte et cet acte l’accomplit. L’homme est créateur et cette création lui donne sens. Sans création, sa vie n’a pas de sens.
Cependant, la véritable réalisation de soi pour les deux natures humaines s’accomplit par l’assimilation de la nature de l’autre. C’est dans cette symbiose que chacun se trouve. Alors, la beauté transparaît : naturelle pour la femme, conquise pour l’homme.
                                                        07:26 Publié dans 11. Considérations diverses  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : société,  philosophie,  femme,  culture,  réalisation |  Imprimer
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14/11/2013
Stephane Halleux : transports pas communs (galerie Sibony)

Ce sont des sculptures. Rien à voir avec la sculpture d’artistes bien soignés. Ce sont des œuvres dérangeantes, drôles, surréalistes. Ces étranges petits bonhommes, mi- poupées, mi- soldats de plomb, font rêver et ouvre chez le spectateur une vision décomplexée, à la limite du rêve et de la science-fiction.
 
Regardez cet étrange guerrier, prêt à s’envoler du rebord de sa fenêtre pour donner des hallucinations au petit peuple des sans imagination. Il est prêt à tout, dans une pensée obsédante et bizarre : voler pour la gloire de son auteur.
 
Admirez cet étrange comptable qui ausculte les comptes au microscope et part en apnée dans les cagots poussiéreux des archives de sociétés anciennes ou non encore créées. Quel sérieux pour une tâche si futile.
 
Une cosmonaute flottant dans le vide de sa combinaison, dans un air léger et guilleret en prise au mal de l’espace, chantant à tue-tête des comptines enfantines.
 
Quel monde étrange, irréel, enchanteur, fait de matériaux divers, mais qui sent bon le cuir et l’huile. Tous ces rouages font tourner la tête bien qu’ils ne fonctionnent pas. Et progressivement ce n’est plus par la vue que ces personnages vous impactent, mais par l’imagination, la fiction, la fantaisie. Vous vous laissez porter par ces personnages qui vous ramènent à une enfance délicieuse. Quand le rêve ouvre à un autre monde…
Allez voir cette exposition, à la galerie Sibony, place des Vosges. Elle vous donnera une bouffée d’oxygène pour vaincre ce temps brumeux et froid.

                                                        07:42 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : sculpture,  science-fiction,  surréalisme,  imagination |  Imprimer
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12/11/2013
La nostalgie heureuse, récit d’Amélie Nothomb
« Tout ce que l’on aime devient une fiction. La première des miennes fut le Japon. (…) A aucun moment je n’ai décidé d’inventer. Cela s’est fait de soi-même. Il ne s’est jamais agi de glisse le faux dans le vrai, ni d’habiller le vrai des parures du faux. Ce que l’on a vécu laisse dans la poitrine une musique : c’est elle que l’on s’efforce d’entendre à travers le récit. Il s’agit d’écrire ce son avec les moyens du langage. Cela suppose des coupes et des approximations. On élague pour mettre à nu le trouble qui nous a gagnés. » (Prologue du récit)
 fut le Japon. (…) A aucun moment je n’ai décidé d’inventer. Cela s’est fait de soi-même. Il ne s’est jamais agi de glisse le faux dans le vrai, ni d’habiller le vrai des parures du faux. Ce que l’on a vécu laisse dans la poitrine une musique : c’est elle que l’on s’efforce d’entendre à travers le récit. Il s’agit d’écrire ce son avec les moyens du langage. Cela suppose des coupes et des approximations. On élague pour mettre à nu le trouble qui nous a gagnés. » (Prologue du récit)
S’agit-il de nostalgie ? Et celle-ci est-elle heureuse ? Rend-elle heureux le lecteur ?
Quant à moi, je suis sorti du livre déçu. Amélie retourne au Japon avec une équipe de télévision, en charge de trouver les impressions qu’elle a décrites dans ses livres, dont Stupeurs et tremblements, Métaphysique des tubes. C’est un compte-rendu de voyage écrit par une midinette en mal de souvenirs. Certes, quelques bons mots, quelques réflexions amusantes (et encore, assez peu). Mais l’on passe dans ce nouveau Japon, celui des brisures de la vie, sans y retrouver la magie de l’ancien, celui où s’agitait une petite fille, puis une jeune fille, avec le charme de la découverte du monde. On la sent d’ailleurs gênée de jouer son rôle d’écrivain à la recherche du temps perdu. Elle écrit mal ce qu’elle a bien écrit. L’inspiration n’est plus là. Le texte devient presque radotage.
Elle tente de retrouver la maison de son enfance et voit une femme étendre du linge dans son jardin. Je pense que, depuis l’âge de dix-sept ans, c’est moi qui m’occupe de la lessive. L’unique continuité de mon quotidien à part l’écriture, c’est le linge, au point que je me fâche si quelqu’un s’en charge à ma place. (…) La vérité m’apparaît grâce à cette inconnue : pour moi, être lingère, c’est prouver que je suis la fille de Nishio-san. Je contemple avec intensité cette femme qui pend des chemises mouillées. La caméra en conclut que c’est important et filme la femme.
Après sa visite à Nishion-san, sa nounou, elle pleure. Une joie de rescapée circule en moi. J’ai réussi l’épreuve. (…) Je mesure le miracle : Nishio-san et moi, nous nous sommes revues, je lui ai dit ce qui devait être dit, j’ai laissé circuler entre elle et moi un si terrible amour, et nous avons survécu.
Il lui arrive de se moquer d’elle-même : Pour reprendre la formulation génialement méchante de Balzac, à vingt ans, j’étais une jeune fille d’une beauté modérée. Cela ne s’est guère arrangé par la suite.
Elle retrouve Rinri, son ex-fiancé japonais raconté dans Ni d’Eve, ni d’Adam. Elle conclut cette retrouvaille par cette réflexion : En le retrouvant, j’ai aussi retrouvé un élément de ce qui fut mon quotidien avec lui : la gêne. (…) La gêne est un étrange défaut du centre de gravité : n’est capable de l’éprouver qu’une personne dont le noyau est demeuré flottant. Les êtres solidement centrés ne comprennent pas de quoi il s’agit. La gêne suppose une hypertrophie de la perception de l’autre, d’où la politesse des gens gênés, qui ne vivent qu’en fonction d’autrui. Le paradoxe de la gêne est qu’elle crée un malaise à partir de la déférence que l’autre inspire.
Elle finit sur une considération digne du pays du soleil levant : la grâce de ressentir le vide : A vingt ans, avec Rinri, j’ai vécu une belle histoire. Cette beauté implique que ce soit fini. C’est ainsi. (…) Ressentir le vide est à prendre au pied de la lettre, il n’y a pas à interpréter : il s’agit, à l’aide de ses cinq sens, de faire l’expérience de la vacuité. C’est extraordinaire. En Europe cela donnerait la veuve, la ténébreuse, l’inconsolée ; au Japon, je suis simplement la non-fiancée, la non-lumineuse, celle qui n’a pas besoin d’être consolée. Il n’y a pas d’accomplissement supérieur à celui-ci. (…) Une épiphanie de cet état espéré, où l’on est de plain-pied avec le présent absolu, l’extase perpétuelle, la joie exhaustive.
                                                        07:54 Publié dans 41. Impressions littéraires  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : littérature,  roman,  récit,  japon,  souvenir |  Imprimer
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11/11/2013
Hélicéchappée 4
A partir des deux premiers schémas du 18 octobre et du 4 novembre, toute une série d’impressions sont possibles. Elles comportent volontairement des ruptures visuelles et non la symétrie attendue en premier lieu. Nous verrons les possibilités offertes, nombreuses et variées.
L’attrait de cette impression tient à l’apparente continuité et symétrie des lignes principales formées par les S et disposées en carré qui en fait ne sont nullement droites et symétriques et à la discontinuité flagrante des lignes secondaires.

© Loup Francart
                                                        07:06 Publié dans 22. Créations numériques  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : op'art,  art cinétique,  abstrait |  Imprimer
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10/11/2013
Anniversaire
J’ai longtemps pensé que j’avais vingt ans…
Mais la pensée n’est qu’impression
Elle divague et entretient un climat bienfaisant
Sans commune mesure avec la réalité
Un incident mécanique a rouillé le moteur
Il y a peu. Il tourne sur trois pattes…
J’ai enflé comme un jouet d’enfant
Et commencé à m’échapper, retenu par des cordes…
Maintenant peut-être peut-on lâcher celles-ci
Et me laisser m’envoler virtuellement
Dans l’air poétique et transparent 
Des jours d’automne déclinant sur l’horizon
Je cours toujours, goûtant une liberté retrouvée
Non celle de faire ce que je veux quand je veux
Mais celle de jeter au panier
Une histoire personnelle faite de morceaux de vie
Une vie en hoquets et soubresauts
Passant des sports équestres à la stratégie, 
Agrémentée de propos philosophiques
Voire spirituels et de prétentions artistiques…
Pourtant ne dit-on pas
Qui trop embrasse, mal étreint ?
Mais le champ des investigations
Est si large et tentant…
Comment ne pas se laisser séduire
Par les sirènes d’un monde où tout est à découvrir
Devant ces ignorances déguisées en savoir poussif
Je vous rends hommage, lecteurs inconnus
Qui supportez depuis longtemps
Le fou du roi et l’asticot dénudé 
© Loup Francart
                                                        07:42 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poésie,  écriture,  poème,  littérature |  Imprimer
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09/11/2013
Visite chez Apple, à l'Opéra
Sublime cette atmosphère ! Une banque détournée
Emplie de rêves flottant parmi les spectres…
Ils vont et viennent contemplant les machines
Des rectangles fins, enluminés, chatoyants
Sur lesquelles ils promènent leurs doigts
Tels E.T. levant sa main vers le ciel…
Aussitôt viennent les messagers en bleu
Cavaliers du désert chevauchant les désirs
Faisant briller l’étoile polaire montrée de l’index…
L’écran s’illumine comme une pierre précieuse
Et il parle net, inspiré, d’une voix ferme
Il viole la conscience de l’élu extasié
Il engage ses pions étincelants et alignés
Les fait miroiter en rondes diaboliques
Donne un coup de baguette magique
Et jette son filet sur la tentation solitaire…
Attrapé, le client se laisse aspirer...
Quelles paroles doucereuses susurre-t-il, 
Quelle goutte à goutte distille-t-il
A l’oreille attentive et extasiée
D’appétences goulues et d’espoirs admiratifs…
Alors, convaincu d’avoir jeté la concupiscence
Et d’en recueillir les fruits doucereux
Le mage bleu sort de sa poche la boîte…
Elle n’est pas grande, elle fait tout
Elle tète avec entrain la manne ruisselante
D’un index recourbé, à l’image d’un chef d’orchestre
Il tape les étranges caractères fluorescents
D’un sourire condescendant, mais aimable
Il appuie sur le bouton final, une étincelle
Un départ dans la lune sans retour
Un oui discrètement prononcé : c’est bon…
Et vous voici possesseur d’un petit paquet doré
Merveille de beauté tentatrice, douce au toucher
Rayonnante et radieuse dans vos doigts emmêlés
Que vous ouvrez avec précaution et impatience…
L’objet repose au creux de son écrin
Comme un bijou somptueux et aguichant
Il vous tarde de le saisir et le caresser
Il tient dans la main avec aisance
Il repose au creux de votre paume
Vous allongez la main opposée
Et l’index rougeoyant délivre sa vérité…
Merci ô pourfendeur de rêves
Merci vendeur affriolant et décharné
Vous sortez de la banque enfumée
Et vous vous envolez sur les toits de l’opéra
Contemplant ce monde excité
Qui rassemble dans ce petit appareil
Toute sa vivacité, son emprise et sa tromperie…
La communication vous souhaite la bienvenue !
© Loup Francart
                                                        07:26 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poésie,  écriture,  poème,  littérature,  communication,  commerce,  vente |  Imprimer
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08/11/2013
Dépression et méditation
Un état dépressif a souvent pour origine le sentiment de ne pouvoir maîtriser sa vie. Il vient après un évènement qui remet en cause votre vie, vos projets, ce qui compte pour vous. Ce qui semble être un échec dans votre vie devient un enfer car vous ne pouvez vous en échapper. Ce sentiment devient si puissant qu’il finit par occuper en permanence les pensées et de ce fait crée une tension psychologique incontrôlable. Comment s’en sortir ? Conscient que ma souffrance était due au fait que j’étais incapable de m’empêcher de ruminer toujours les mêmes pensées, j’ai cherché à faire taire cette souffrance.
En dehors de la médecine, je constatais que malheureusement notre civilisation occidentale ne nous offre rien. Je ne trouvais rien dans notre religion qui m’offre les moyens de lutter efficacement, rien que des consolations inopérantes face à une vie subie, de bonnes paroles sur l’amour et la compassion. Je me tournais alors vers la civilisation orientale qui propose non pas des philosophies différentes, mais de véritables sciences expérimentales destinées à transformer la psychologie ordinaire de l’homme.
Je commençais à pratiquer la méditation chaque jour, tôt le matin, sans chercher autre chose que l’apaisement du mental. Méditant d’abord sur le monde extérieur, j’en vins peu à peu à pouvoir méditer sur moi-même et mes propres réactions face à l’événement qui avait détruit mon univers antérieur. Cette pratique de la méditation créa très vite un soulagement. M’ouvrant à nouveau au monde, je me libérais du ruminement permanent des mêmes pensées. Cependant, je constatais qu’elles revenaient progressivement au cours de la journée parce que l’effet de la méditation du matin s’atténuait.
C’est ainsi que j’en vins à comprendre la nécessité d’un contrôle permanent sur soi. La seule méditation est insuffisante si elle ne se prolonge pas au cours de la journée. Elle crée une libération de la pensée, mais cette libération implique pour se prolonger la nécessité d’une transformation de soi, c’est à dire non seulement de son mental, mais aussi de ses perceptions, de ses émotions, de ses sentiments. Peu à peu, je découvris que la compréhension des choses et des êtres ne vient pas seulement de l’intelligence, mais aussi du cœur et du corps.
                                                        07:21 Publié dans 61. Considérations spirituelles  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : méditation,  connaissance de soi,  réalisation de soi,  spiritualité |  Imprimer
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07/11/2013
Nelson Diaz-Lopes
Nelson Dias-Lopes exposait à la galerie Marie-Laure de l’Ecotais (49, rue de Seine 75006) jusqu’au 2 novembre. Il est brésilien, architecte et peintre. Il a commencé avec des collages de papiers peints, puis des assemblages en relief et enfin la peinture. Il n’abandonne cependant pas le relief, mais celui-ci épouse la peinture et n’est là que pour la mettre en valeur. Il apporte simplement la possibilité de créer des variations oculaires qui renforce l’effet bigarré du tableau sans jamais construire autre chose qu’un nouveau jeu de lumière et de couleurs.

Les couleurs sont chaudes, tropicales pourraient-on dire. Elles débordent de pesanteur ardente, comme un coucher de soleil au-dessus de la forêt équatoriale dans la moiteur des fleuves lents et paresseux traversant la plaine qui n’en finit pas. Les courbes sont peu sensibles, alanguies également et l’horizontalité accentue cette oppression visuelle qui devient presque vivante.

Cette fois-ci, c’est le matin. La visibilité est claire, lumineuse, plus éveillée. Les flots coulent avec abondance, encombrés de quelques récifs. Mais la tranquillité n’en est pas entachée. Elle est moins étouffante.
 

Parfois l’effet de paysages n’existe plus. Rien que de la géométrie, de vastes triangles allongées verticalement ou horizontalement avec toujours autant de couleurs vives, flamboyantes, comme un feu permanent qui couve et recouvre les émotions.
 
J’aime moins ces entrelacs et le choix des couleurs, plus terne, plus brouillon, sans doute accrocheur, mais plus par leur bizarrerie que par une vraie beauté sensuelle.
Et là les couleurs de la ville, pauvre, mais joyeuse, à l’image des couleurs des maisons, bariolées, enchantées, délirantes, en contrepoison de la misère. Et l’on entend en sourdine les danses des péons dans le soleil de la soirée, puis dans la noirceur de la nuit.

A l’entrée dans l’hiver l’optimisme nous gagne rien que de contempler cette arrogance dans la couleur.
                                                        07:58 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : peinture,  couleur,  abstrait,  horizon |  Imprimer
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06/11/2013
Le pouvoir
« Il existe deux sortes de pouvoir ; spirituel et politique.
Le pouvoir politique, c’est celui d’influencer les autres par la contrainte. Le pouvoir d’embaucher et de licencier, de punir, d’emprisonner, de tuer même. Le pouvoir politique n’a rien à voir avec la sagesse ou la bienveillance. Il ne tient pas à une personne ni à son caractère, mais simplement à l’argent ou à la position. C’est pourquoi on l’appelle souvent le pouvoir temporel, car il est en général temporaire.
Le pouvoir spirituel, c’est le pouvoir d’influencer les autres à travers notre être, par exemple par la gentillesse, l’humour, la sagesse et l’amour. Son emblème est l’humilité. Plus les gens développent leur spiritualité, plus ils ont conscience que le pouvoir est un don de Dieu et n’a rien ou peu à voir avec leur réussite. »
Dr Scott Peck, Ainsi pourrait être le monde, pour réapprendre à vivre ensemble, Rober Laffont, 1994, p.139.
Alors choisissons le pouvoir spirituel, me direz-vous. Ce n’est pas si simple. D’abord, pour beaucoup de gens, le seul pouvoir est le pouvoir politique. Ils ne peuvent admettre un monde dans lequel ils seraient libres. Cela leur demande trop d’effort. Il est plus simple pour eux de se laisser guider dans un cadre précis duquel toute sortie mérite une punition. Enfermé dans un cocon de fer, tel est leur idéal. L’exercice du pouvoir spirituel n’est possible que si l’autre accepte de s’assumer en toute liberté. Le pouvoir spirituel propose. Il n’impose pas. Le pouvoir politique, lui, contraint. La personne qui l'exerce est dans une position hiérarchique et il peut exercer soit de manière bienveillante, soit de manière oppressante. Tout dépend de son passé et de la façon dont il a obtenu ce pouvoir.
Les limites du pouvoir politique sont données par la loi qui est variable selon les lieux et le temps. Il n’y a pas de limites au pouvoir spirituel. Il est beaucoup plus difficile à exercer pour cette raison. Et l’on a vu dans l’histoire de nombreux cas de pouvoir spirituel transformés en pouvoir politique contraignant. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que le pouvoir spirituel exige en préalable à tout exercice de l’utiliser pour se changer soi-même. Ce n’est que lorsque ce retournement personnel à été fait qu’il est possible de revêtir le pouvoir spirituel.
Alors méfions-nous des faux saints comme des politiques arrivistes et rendons à César ce qui lui appartient, sans confusion des genres !
NB. Scott Peck est un psychiatre. Il est l'auteur du livre "le chemin le moins fréquenté", guide sur l'éducation et la maturité, écrit en 1976. Il a ensuite abouti à son prolongement, "au delà du chemin le moins fréquenté". Il ne fait aucune distinction entre le spirituel et le mental donc aucune distinction entre évoluer spirituellement et évoluer mentalement, pour lui c'est la même chose. Il pense que l'évolution personnelle implique un travail complexe et ardu qui dure toute la vie et considère que la psychothérapie peut être une aide substantielle mais qu'elle n'est pas fondamentale. Il se situe hors tout courant dogmatique, ne se déclare ni Freudien, ni Jungien, ni Adlérien et défend la pluralité des voix vers l'évolution spirituelle.
                                                        07:19 Publié dans 11. Considérations diverses  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : politique,  société,  pouvoir,  autorité |  Imprimer
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05/11/2013
La détermination
Est-il vrai que la prévisibilité entraîne la détermination ?
Certes, il est prévu qu’un jour tout un chacun meurt
Il est sûr que tel jour, à telle heure, l’éclipse aura lieu
Est-ce une prison de fer ou un guide vers la liberté ?
La prévisibilité fixe-t-elle un cadre à la mobilité de l’esprit
Qui va et vient dans la multitude des possibles ?
Si tout bouge, rien ne bouge
La mobilité n’est que par rapport à un point fixe
La prévisibilité est référence, fil ténu étiré 
Qui court d’un point à un autre, tel un muscle
Accroché sur le squelette de la providence
Et cette toile d’araignée s’étire dans l’espace
Des sensations, émotions, sentiments, pensées…
Mais qu’un jour le fil vient à rompre
Alors seule la détermination de l’être
Permettra de rebondir en un saut
Au-dessus du trou béant de l’échec
Résilience, rebondissement de la trajectoire
Ou détermination, sursaut de volonté
Que choisir, l’un qui n’est que circonstance de fait
Ou l’autre qui est rebond de l’esprit au-delà des faits
Les deux sont nécessaires, yin et yang
Chaussure et pied, rêve et réalité
La détermination est le chemin que l’on se creuse
Dans des circonstances incontrôlables
Mais prévisibles. Avec quel bistouri ?
Mélange de volonté, d’espoir et de courage
L’humain s’envole vers d’autres cieux
Ceux  qui ne comptent rien que ce trou
Dans la poitrine devenu l’unique gaz
Du moteur personnel au-delà du moi…
Débarrassé de son histoire personnelle
L’âme fait des pirouettes d’extase
Dans l’air surchargé de bonheur
© Loup Francart
                                                        07:28 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poésie,  écriture,  poème,  littérature |  Imprimer
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04/11/2013
Hélicéchappées 2
Débrayage et glissade ! Le dessin est bien sûr inspiré du précédent (voir le 18 octobre), mais quel silence, un simple bruit de fond, et encore !
Et pour la prochaine fois, un assemblage donnant une toute autre vision.

Acrylique sur toile, 80 cm x 80 cm
© Loup Francart
                                                        07:43 Publié dans 23. Créations peintures  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : op'art,  art cinétique,  abstrait,  géométrie |  Imprimer
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03/11/2013
La sieste
La sieste, obligation enfantine qui, chaque jour, entraîne des protestations, légitimes ou non, de la part des enfants. Mais comment ravir à leurs parents cette heure qui leur permet d’échapper à l’esclavage de leur progéniture ? De ces heures de repos forcé pendant les vacances d’été, il ne retient que le vol des mouches dans la pièce. Non, n’allez pas croire que cette pièce était un taudis attirant les mouches et autres prédateurs de viande fraîche. Elle leur offrait un havre de paix qu’eux-mêmes n’appréciaient guère, mais qui était réel. Il faisait chaud en cette saison, lorsque le soleil tapait sur les tuiles. Ils étaient découverts, une simple chemise et un drap était leur seule protection.
Il ferme les yeux et se revoit, étendu sur un lit cage, l’esprit embrumé, dans le silence de l’après-midi qui permettait d’entendre les rares voitures prendre le tournant à angle droit au bout du pré. Les vaches se tenaient souvent sous un des seuls arbres à deux pas de leur fenêtre. On les entendait ruminer, faire mille bruits, discrets ou non, parfois même meugler pour on ne savait quelle raison. Il attendait que le sommeil, libérateur de son ennui, le prenne dans ses bras et le conduise au pays des rêves. Il rêvait de fraîcheur, d’eau claire, de forêt profonde, de cave froide, jusqu’au moment où il se réveillait transpirant de chaud, une soif inextinguible au fond de la gorge.
Mais ce dont il se souvient le mieux, souvenir corporel et vivant, c’est le bourdonnement des mouches qui avaient élu domicile dans la pièce. C’était supportable lorsqu’elles se contentaient de tourner en rond au dessus de leurs têtes avant de se poser sur le plafond, en défi à toute gravité. Mais il leur arrivait trop souvent d’explorer leurs propres personnes, en particulier leurs visages encore enfantins qui devaient être doux à leurs pattes velues. Alors ils faisaient un geste de la main vers la joue ou le nez pour l’obliger à reprendre son envol ou, simplement, ils bougeaient la tête d’un geste décidé et rapide, comme le font les bêtes qui savent déclencher des ondulations de la peau propres à décourager tout animal à ailes. Le bourdonnement reprenait jusqu’à une nouvelle escale qui pouvait parfois être une main sortie du drap ou un pied en quête de fraîcheur.
Il leur es t arrivé, sachant leurs parents au rez-de-chaussée, loin des cris extasiés des trois frères, de jouer au petit tailleur. « Sept d’un coup », était-ce possible ? Les mouches tourbillonnaient en une ronde inlassable et ne se posaient qu’épisodiquement sur eux. La malheureuse mouche qui s’y essayait, était alors prise immédiatement pour cible. Il s’agissait d’approcher la main en utilisant des stratagèmes dignes de Sun Zu, par derrière, au dessus ou sur le côté. Le plus souvent, c’était peine perdue. L’insecte disposait de ressources insoupçonnées dans l’accélération, décollant comme une balle de fusil, pour ensuite tourner en rond au dessus du bras impuissant. Parfois, une d’entre elles se laissaient sacrifier, comme un suicide volontaire, pour prolonger le jeu. Ils poussaient alors des cris aigus et faisaient un bâton sur une feuille de papier qui servait à compter les points. « J’en ai trois ! » Cela, bien sûr, donnait lieu à des disputes sans fin sur le nombre réel de victoires, chacun ajoutant un bâton supplémentaire lorsque les autres avaient le dos tourné. Aussi en étaient-ils venus à faire des tas, maigres il est vrai, de mouches tuées au champ d’honneur. Ce n’était jamais que trois ou quatre cadavres les pattes en l’air, les ailes défraîchies, qu’ils jetaient ensuite par la fenêtre avant l’arrivée de leur mère pour le réveil. En entendant ses pas, ils se précipitaient dans le lit et faisaient semblant de dormir, ouvrant un œil fatigué à son appel. Certes, le soir la fatigue se faisait plus lourde que d’habitude, mais peu importe, la guerre déclarée était un événement important de la journée à laquelle il était difficile de renoncer.
t arrivé, sachant leurs parents au rez-de-chaussée, loin des cris extasiés des trois frères, de jouer au petit tailleur. « Sept d’un coup », était-ce possible ? Les mouches tourbillonnaient en une ronde inlassable et ne se posaient qu’épisodiquement sur eux. La malheureuse mouche qui s’y essayait, était alors prise immédiatement pour cible. Il s’agissait d’approcher la main en utilisant des stratagèmes dignes de Sun Zu, par derrière, au dessus ou sur le côté. Le plus souvent, c’était peine perdue. L’insecte disposait de ressources insoupçonnées dans l’accélération, décollant comme une balle de fusil, pour ensuite tourner en rond au dessus du bras impuissant. Parfois, une d’entre elles se laissaient sacrifier, comme un suicide volontaire, pour prolonger le jeu. Ils poussaient alors des cris aigus et faisaient un bâton sur une feuille de papier qui servait à compter les points. « J’en ai trois ! » Cela, bien sûr, donnait lieu à des disputes sans fin sur le nombre réel de victoires, chacun ajoutant un bâton supplémentaire lorsque les autres avaient le dos tourné. Aussi en étaient-ils venus à faire des tas, maigres il est vrai, de mouches tuées au champ d’honneur. Ce n’était jamais que trois ou quatre cadavres les pattes en l’air, les ailes défraîchies, qu’ils jetaient ensuite par la fenêtre avant l’arrivée de leur mère pour le réveil. En entendant ses pas, ils se précipitaient dans le lit et faisaient semblant de dormir, ouvrant un œil fatigué à son appel. Certes, le soir la fatigue se faisait plus lourde que d’habitude, mais peu importe, la guerre déclarée était un événement important de la journée à laquelle il était difficile de renoncer.
                                                        07:04 Publié dans 11. Considérations diverses  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : société,  enfance,  famille,  mouche,  petit tailleur |  Imprimer
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02/11/2013
Rêve argentin
http://www.youtube.com/watch?v=0qxbSN_-FP0
Quelle fougue émouvante et mélancolique!
On se promène dans les rues de Buenos Aires un soir de regret, quand la folie tourmente l’entendement et déguise les sens. On part vers le port avec le refrain en tête et peu à peu on court au rythme de celui-ci.
Course folle, parsemée d’imprévus dans les rues glauques et colorées du barrio de la Boca où s’amuse une population insolite de couples de tango déhanchés. Et le rythme s’accélère, devenant de plus en plus prenant, vous conduisant vers l’eau noire sur laquelle flottent de grands navires fantomatiques. Vous croisez des marins enivrés qui chantent les refrains s’échappant des troquets et qui tournoient sur place dans un ballet d’enfer. Enfin vous arrivez au bord de l’eau, noire comme la nuit, et vous contemplez un navire en partance vers un port inconnu, loin de tout.
Assis sur le bord du quai, vous rêvez et ce refrain vous entraîne si loin que vous perdez votre âme et vous retrouvez nu face à l’océan.
                                                        07:30 Publié dans 51. Impressions musicales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : musique,  improvisation,  tango,  argentine,  violoncelle,  accordéon |  Imprimer
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01/11/2013
N'importe quoi !
Tel l’avion qui tourne au ciel
Dans le brouillard des pensées
Il retrouve sa voix dans l’air…
Plongeon dans le vide, vertical
Obsédant et tyrannique …
Une pirouette, puis deux
Avant la succession de figures
En danse hélicoïdale…
Chaque nom se couvre d’opprobre
Banni par la coupure du temps
Il n’en reste plus
Que quelques mots sur la pierre…
Ce ballet aérien poursuit
En attaque flambant
Sa routine meurtrière…
Mais où vont donc les mots 
Qui vous passent par la tête ?
Le cimetière de l’écriture
Est suspendu aux paroles frauduleuses…
Les croix usées des tombes
Grattent leurs puces sauvages
Au dos des concepts insolites
Allons, allons-y… 
Dans les vallons
Des pleurs de crocodile…
Où vont les larmes des mots ? 
© Loup Francart
                                                        07:34 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poème,  écriture,  poésie,  littérature |  Imprimer
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31/10/2013
FIAC 2013 - 3
Commençons par une très belle sérigraphie abstraite de Julio Le Parc, intitulée "A partir d’un ciel de van Gogh".

Quelle élégance ! Faite de vides et de pleins symbolisés par le cercle noir en haut et le demi-cercle blanc en bas, elle se conjugue, dans la deuxième moitié supérieure, avec la délicatesse des cercles qui s’enchevêtrent, en noir ou en blanc, en lunes, demi-lunes, quart de lunes, sous forme de dentelles précises qui arrêtent le regard sans qu’il y trouve quelque chose de précis.

Une huile sur toile de Jakob Bill, de 2005, à la galerie Denise René, très simple, harmonieuse comme un château à la Française, si l’on songe à lui faire faire un quart de tour à droite. Deux couleurs, deux types de traits horizontaux et verticaux, avec au centre une symétrie retournée. On peut penser qu’il manque en bas un trait horizontal à partir duquel partiraient les deux traits verticaux. Eh bien non ! Et c’est sans doute ce qui en fait le charme.
Toujours à la galerie Denise René, cette œuvre qui n’est ni une toile, ni une sculpture, un tableau sur lequel sont collées ces formes, blanches d’un côté et noires de l’autre. C’est l’œuvre d’un groupe d’artistes bruxellois qui explorent de vastes champs (architecture, urbanisme, art, design, musique, danse contemporaine). « Le nom du groupe abrite une signification phonétique et une signification écrite : celle de la prononciation « labo » pour leur approche expérimentale et celle, écrite, de « bau », le mot allemand pour « construction ». Ce double sens à la croisée du médium oral et écrit, représente le cadre d'un travail conceptuel, théorique et artistique étudiant l'influence des technologies de pointe sur l'art ; c'est une conception de l'art comme média. Dans cette perspective, leur nom est aussi une référence au Bauhaus qui poursuivit les mêmes objectifs puisque le design industriel peut être vu comme le résultat d'une méthodologie, d'une réflexion interdisciplinaire et expérimentale sur l'influence de l'industrialisation en cours sur le langage de l'art. » (From : http://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=1829)

Admirons cette sculpture discrète et équilibrée, pleine de majesté, faite de rayons de vélo, de fils entremêlés et de morceaux de toile. Elle a de la classe, mais j’ai mal photographié le nom de l’auteur et ne peux vous le donner.
Pour vous laisser sourire, cette œuvre qui n’a que la beauté de l’insolite. Elle est signée Marcus Oehlen et se dénomme Freefidelity-camp (2001).
Enfin cette sculpture curieuse de deux personnages conversant dans leurs fauteuils, riant furieusement d’être ainsi suspendus sur un mur, comme si le mouvement de leur balançoire avait stoppé sa course contre le panneau. Ils sont gris, pourquoi, je ne sais, et je sais encore moins pourquoi l’un d’eux à deux pantoufles de cuir jaune. L’auteur est Juan Munoz qui a intitulé son œuvre « 2 seated on the wall with big chairs (2000).
                                                        07:54 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : art contemporain,  marché de l'art,  foire,  salon,  op'art,  art abstrait,  sculpture,  peinture |  Imprimer
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30/10/2013
FIAC 2013 - 2

L’art cinétique ou l’optique art et surtout l’art abstrait ont une place importante à la FIAC. Certaines galeries en ont fait leur spécialité, telle la galerie Denise René, qui expose deux très beaux Aurélie Nemours, l’un au-dessus de l’autre, appelés 4+3+9+16 b+t+6 et 7 (facile de s’en rappeler !).
Leur beauté tient à leur simplicité. Surtout ne rien chercher à voir, car alors ils ne signifient rien. Simplement se laisser charmer par leur rondeur (bien qu’il n’y ait que des angles droits) et la couleur des sentiments qu’ils inspirent (malgré l’absence de couleurs si l’on considère que le noir et le blanc ne consacrent que des limites).
Une galerie de Berlin (Captain Petzel) expose une magnifique toile de Sarah Morris, intitulée Marquès de Herval et peinte très récemment.

Elle est tendre, veloutée, très féminine dans ses couleurs, mais très masculine dans ses formes. L’oblique (ni debout, ni couché) le caractérise. L’œil saute immédiatement sur le rectangle le plus grand (en haut à gauche) et sur le saumon prédominant sur l’orange. Puis, les diagonales du bas, à gauche encore, semblent dire : « N’ai-je pas mon élégance ? » Enfin, le troisième coup d’œil va à la rencontre des diagonales et des droites verticales et horizontales, dans ce petit carré non clos, à l’emplacement du nombre d’or. Oui, c’est harmonieux, viril et envoutant.
Tout ceci dans un décor de rêve, du moins en certains lieux, loin des pâtés de certains artistes :

A propos, restons sérieux. La lance à incendie d’hier n’est pas une œuvre d’un artiste connu ou inconnu. Il s’agit tout simplement d’une véritable lance que des gens mal intentionnés ont déroulée de son support. Néanmoins, elle est bien présente à la FIAC ou au moins au Grand Palais.
                                                        07:17 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : art optique,  art abstrait,  art cinétique,  fiac |  Imprimer
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28/10/2013
FIAC 2013 - 1
La FIAC 2013 ressemble à s’y méprendre à celle de 2012 : même foule, composée de personnes âgées habillées en Play boy (pantalon violet, petite veste serrée, col ouvert ou foulard maghrébin, et, pour les femmes, pantalon encore plus serré, ceinture gigantesque, maquillage éprouvé), de messieurs très stricts en costume trois pièces, de jeunes de deux sortes, farfelus de style pseudo-artistes ou élégants comme un homme d’affaires et bien sûr des inévitables hôtesses d'accueil au sourire chaleureux.
Les œuvres, si l’on peut appeler ainsi certaines d’entre elles, sont à plus de cinquante pour cent désolantes, à trente pour cent affligeantes et il ne reste que vingt pour cent sur lesquelles on peut se pencher avec intérêt, et encore… Qu’est-ce qui les caractérise quasiment toutes : le paraître, au même titre que les gens qui les regardent. Et, pour paraître, il faut se faire remarquer. Cela a toujours été le cas, me direz-vous. Oui, mais dans l’art on cherchait, jusqu’à il y a peu, à le faire par la beauté. Maintenant, le laid, le vulgaire, l’insipide servent à attirer autant que la beauté. Surprendre est devenu le maître mot et le seul acte possible dans ce monde curieux où le paraître est le seul mode de vivre. Admirez cette lance à incendie, modèle 1980, inutilisable, symbole d’une humanité molle, acceptant tout, même l’insipide. Ce pourrait être, paraît-il, la vie politique de notre pays…
 ne reste que vingt pour cent sur lesquelles on peut se pencher avec intérêt, et encore… Qu’est-ce qui les caractérise quasiment toutes : le paraître, au même titre que les gens qui les regardent. Et, pour paraître, il faut se faire remarquer. Cela a toujours été le cas, me direz-vous. Oui, mais dans l’art on cherchait, jusqu’à il y a peu, à le faire par la beauté. Maintenant, le laid, le vulgaire, l’insipide servent à attirer autant que la beauté. Surprendre est devenu le maître mot et le seul acte possible dans ce monde curieux où le paraître est le seul mode de vivre. Admirez cette lance à incendie, modèle 1980, inutilisable, symbole d’une humanité molle, acceptant tout, même l’insipide. Ce pourrait être, paraît-il, la vie politique de notre pays…
Cependant, rassurez-vous, il y a également quelques œuvres dignes d’un vrai salon et quelques galeries qui font perdurer l’idéal millénaire. Aujourd’hui, rendons hommage à Louise Nevelson, que j’ai découverte à l’âge de vingt-cinq ans et que je retrouve, intacte et enchanteresse dans ce meuble, objet, œuvre, que sais-je… La poésie des boîtes qui s’assemblent les unes dans les autres, boîtes dont le sens n’apparaît pas parce que contenant et non contenu. Peintes en noir, accumulant parfois quelques autres objets, elles défient par leur équilibre et leur beauté sauvage la notion même d’esthétisme. Cela peut aller jusqu’à d’étranges machines pour ne rien faire, pourvus d’engrenages, de roues qui ne bougent pas, voire de robinets d’où rien ne peut couler. Ici, c’est une sorte de meuble, armoire, buffet, inutilisable, objet de décoration inopérant, ou encore instrument de musique des musiciens ambulants, dont on ne peut bien sûr tirer aucun son.
En quoi est-elle belle, cette pièce ? Tout d’abord l’équilibre harmonieux des différentes boites qui la composent. Mais surtout, et c’est en cela qu’elle constitue un œuvre d’art, elle se laisse regarder, on ne sait que dire, mais on la regarde encore et peu à peu s’installe la paix. Vous êtes transformé par cet objet insolite qui capte votre regard. Vous éprouvez ce tremblement intérieur qui vous fait dire « C’est beau ». Vous ne savez pourquoi, mais cela vous suffit.

                                                        07:12 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : art contemporain,  foire,  beauté |  Imprimer
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27/10/2013
Fin
Un fil, ténu, isolé, tendu comme un arc
Il balance entre le ciel et la terre
Et le cœur chavire entre ces deux extrêmes 
Le plein des souvenirs et le vide de l’avenir
Qui donc coupera de sa lame aiguisée
Ce hauban secoué par le vent et l’âge
Et laissera partir l’âme purifiée
Vers l’inconnu attendu et craint
La vive force s’est calmée, sereine
Et assume sa faiblesse, gracieusement
Le regard dit encore la volonté
Mais elle est désormais intérieure
Et le souffle de la vie se dérobe
Comme le filet d’eau d’une source
Désormais tarie. Quelques gouttes encore
Et l’âme s’échappe en un soupir
Est-elle passée de l’autre côté ?
A-t-elle franchi le rubicond lumineux
Parcouru le tunnel d’inversion
Où l’envers devient l’endroit ? 
Partagé entre le silence et la parole
Chacun est réservé devant le mystère
Une aspiration vers un sourire
Ou l’effondrement d’un rêve ?
© Loup Francart
                                                        07:38 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poésie,  écriture,  poème,  littérature |  Imprimer
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26/10/2013
Jesu, meine Freude (Motet BWV 227) de Jean-Sébastien Bach par le Vocalconsort Berlin
http://www.youtube.com/watch?v=a4SKrGYMp7A
Un moment de pleine paix, un acte d’abandon, l’homme face à l’amour divin, l’agapè, un amour pur qui s’exprime sobrement, à plusieurs voix qui met en évidence son amplitude. L’harmonie chantante n’est perceptible qu’à certains moments, laissant sur d’autres mesures chaque voix indépendante, comme détachée des autres. Et cette succession de passage font du motet un morceau singulier, plein d’inattendus et de variations. L’accompagnement très discret de l’orgue renforce les voix sans jamais les écraser comme c’est souvent le cas.
Alors laissons-nous porter par ce chant magnifique dont les paroles,même si elles sont quelque peu désuètes, oscillent entre l’abandon amoureux et l’impératif moral :
Jésus, ma joie, la prairie de mon cœur,
Jésus, mon ornement,
depuis longtemps, ce (mon) cœur est anxieux
et te réclame !
Agneau de Dieu, mon fiancé,
hors toi, sur la Terre,
rien ne doit m'être plus cher
                                                        07:34 Publié dans 51. Impressions musicales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : musique,  classique,  baroque,  choral,  chant |  Imprimer
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25/10/2013
Ni trop, ni trop peu : le juste milieu
Le juste milieu est la voie de Dieu. C’est un équilibre fragile, toujours en suspend, mais combien prometteur, car il prolonge l’intentionnalité de la vie.
Equilibre des forces, équilibre des volontés, équilibre de tout ce qui s’affronte ou au moins s’oppose. Equilibre et non extinction des affrontements par une entropie des forces et des volontés opposées.
L’univers ne nous conduit ni vers la fuite dans l’infini, ni vers le retour au big bang. Il cherche la maîtrise physique, informationnelle et psychique des influences qui concourent à la réalisation de sa divinisation. Telle est l’intentionnalité du créateur.
La création de la noosphère, nappe de pensée enveloppant la biosphère, puis son développement, comme une enveloppe immatérielle, constitue l’outil qui doit permettre cet avènement. Un outil et non une fin.
« Par jeu conjugué de deux courbures, toutes deux de nature cosmique, – l’une physique (rondeur de la Terre), et l’autre psychique (l’attraction du réfléchi sur lui-même) – l’Humanité se trouve prise, ainsi qu’en un engrenage, au cœur d’un « vortex » toujours accéléré de totalisation sur elle-même. » (Teillard de Chardin).
                                                        07:19 Publié dans 61. Considérations spirituelles  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : religion,  science,  devenir,  équilibre |  Imprimer
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24/10/2013
La galerie Véro-Dodat
Déser te, mais splendide, aux boutiques regorgeant d’objets rares, chers ou insolites, la galerie Véro-dodat est une curiosité parisienne, précieuse et bien peignée.
te, mais splendide, aux boutiques regorgeant d’objets rares, chers ou insolites, la galerie Véro-dodat est une curiosité parisienne, précieuse et bien peignée.
L’entrée est discrète, en particulier dans la rue Jean-Jacques Rousseau. L’autre est plus grandiose de par ses statues qui surmontent le portail.
L’impression de profondeur est donnée par les carreaux de marbre noirs et blancs. On a presqu’envie de se laisser glisser sur les fesses jusqu’à l’autre bout, comme dans un toboggan. La symétrie avec la verrière en fait presqu’une œuvre d’art optique : quelle ligne de fuite parfaite !
Le plafond de verrière possède cependant quelques peintures du siècle dernier, romantiques comme le reste.  
Vous entrez dans un salon aux vitrines strictes, taillées dans le bois et un alliage de cuivre. Elles sont magnifiques, petites fenêtres arrondies en haut, portes somptueuses, éclairages de boules suspendues au-dessus de chaque porte.
Et chaque boutique est souvent un trésor de présentation, parfois d’objets inutiles, comme abandonnées, à la manière des romantiques du XIXème siècle. On s’attend à voir sur un lit de repos une créature rêveuse, pas tout à fait endormie, ni non plus entièrement réveillée. Mais le bruit des pas d’un passant résonant sur le carrelage vous ramène à la réalité : le vide d’un désert grandiose peuplé de cadavres exquis conservés dans leur bocal de verre.
 
Des friandises, bien sûr, ou des produits de beauté
Et même des jambes dans tous les sens
                                                        07:38 Publié dans 14. Promenades  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : promenade,  passage,  curiosité,  boutiques |  Imprimer
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23/10/2013
Avant le big bang
Avant le big bang, qu’y avait-il ?
Le néant, le vide, l’inexistant ?
Ou le Tout, la vie pleine, le créateur ?
Qui a mis cette étincelle en route ?
Cela craque une allumette
Et tout commence par une explosion
"Au commencement Dieu créa le ciel et la terre"
Rien et deux mondes, le psychique et le physique
Le ciel ne se mesure pas. Il vous prend
Et son parfum vous le fait désirer
"Que la lumière soit et la lumière fut"
Transpercé par ce coup de lance
Le monde se mit à bouger. Première nuit
Plongée dans la matière. Quel dépaysement…
© Loup Francart
                                                        07:20 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poésie,  écriture,  poème,  littérature,  univers,  création,  information |  Imprimer
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22/10/2013
Suite pour violoncelle N°1 en sol majeur, interprétée par Mischa Maisky
https://www.youtube.com/watch?v=mGQLXRTl3Z0
Le prélude est une onde intuitive au-delà de la musique…
Une vibration troublant la pensée qui ne peut l’évaluer, entraînée par cette danse qui n’en est pas une… Une onde de notes qui s’enchaînent dans une logique absolue sans que l’on puisse la prévoir.
Bach, musicien de l’âme, a réussi la synthèse entre l’intuition musicale et la raison poussée à l’extrême de la logique musicale. Et cette rencontre entre ces deux manières d’aborder le monde lui donne une force sans équivalent encore dans le monde de la musique.
Laissons-nous porter par ces vagues de notes qui nous entraînent dans un ciel plus pur, dénué de nuages, vierge de l’aspérité égocentrique. Nous volons sur la pensée, la contemplant de loin, comme un pilote de Montgolfière, sans bruit, bercé par le vent léger qui nous entraîne au-delà des idées, au-delà des mots dans cet amas de sensations sans formes qui procure les délices d’une connaissance différente, irraisonnée, mais fortement prégnante. C’est un courant d’ondes, une danse sur un fil électrique que l’équilibriste n’ose toucher longuement. Et l’esprit ne se lasse pas de cet intermède qui s’insinue dans tout le corps, le laissant en transe.
Oui, Bach est vraiment le plus grand des musiciens par la synthèse qu’il effectue entre le cœur, vision intuitive d’une mélodie au-delà d’une phrase musicale, et la raison, construction intelligente et ordonnée des notes entre elles.
                                                        07:29 Publié dans 51. Impressions musicales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : musique classique,  violoncelle,  baroque |  Imprimer
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21/10/2013
Ombres et lumières de Venise : Bernard Bouin
Venise, entourée de sa brume d’ondes et de rêve, mystérieuse comme une femme qui ne se dévoile que prudemment. Elle attire par la tendresse de l’eau et de la lumière qui s’y reflète. Elle rejette par la froideur et l’inaccessibilité de sa masse composée de ruelles et de couloirs.

Et Venise à nouveau, soleil couchant, dans la gloire de son site exceptionnel, eau, ciel et terre confondus, contraste des lumières, diaphane de l’air, aérien de l’eau, noirceur des terres et de la ville.
Encore Venise, approchée, domestiquée, laissant voir ses deux campaniles, chiens de garde de sa virginité. Elle ne se dévoile toujours pas, reste sur son quant-à-soi, imprenable, inimaginable, comme un mythe inatteignable, mais vivant, comme une naissance.
Cette exposition se trouve galerie de l’Europe, 55 rue de Seine, jusqu’au 22 octobre (alors pressez-vous !). Nous en reparlerons, ainsi que du peintre évidemment, qui est Bernard Bouin.
                                                        07:22 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : peinture,  figuratif,  voyage,  cité des doges |  Imprimer
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