16/01/2023
attente
Un bouillonnement…
Un flot d’incompréhension lui flotte sur la tête
Que sait-il ? Il ne sait plus…
Il ne voit plus, n’entend plus, ne goûte plus
Il ne vit que par procuration
Plus rien ne l’intéresse
Ni la sollicitude des passants
Ni même ses passions passées
Il est submergé de pensées sans référence
Sans rapport entre elles-mêmes
Elles s’embrouillent dans sa tête
Il ne sait plus où se rattraper
Il se prend pour Tarzan sautant de branche en branche
L’horizon reste vide, blanc de toute trace
Il tourne en rond de désespoir et d’indolence
Il avance jusqu’à la ligne, mais ne peut franchir
Il voit l’agitation, la constate
Mais rien ne vient la remplacer
Ni la plume du paon ni l’ombre de la terre
Adieu petit homme, repose-toi et attends
05:27 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : spleen, gachis, repos | Imprimer
14/07/2021
Nature (symphonie nippone : photos Gildas de La Monneraye)
Et les ans passent…
Immuable, la brume
Sur un fond serein
07:10 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : repos, nature, quiétude | Imprimer
14/07/2020
Indécision
Sur la bascule
tu rêves le temps et l'espace
sans pouvoir choisir !
© Loup Francart
06:39 Publié dans 22. Créations numériques, 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pictaïku, rêverie, matin, repos | Imprimer
30/10/2017
Coucher et marcher à la belle étoile
L’arbre pénètre de sa solitude la terre dénudée, l’herbe rare siffle entre les jambes, le soleil huppe de gaîté la cime des pins.
Dans ma tente, une maison de toile à l’ombre gigantesque au matin, je devine la nuit le bruit de l’arbre qui se gratte l’écorce, de la fleur qui minaude à l’ombre de la lune. J’entends aussi la quiétude des respirations, un dormeur qui se retourne sur son lit de paille, la toux d’un inquiet sous ses couvertures.
Souvenirs de manœuvre, quand dans la poussière, tu rêvais au calme d’une vallée où coule l’eau fraîche.
Brusquement, réveil. « Vite, debout, nous partons ! » Où, je ne sais. Pourquoi, encore moins. Mais c’est ainsi. Déjà les derniers hommes quittent le campement. Voilà, c’est bouclé ! Le sac arrimé sur le dos, la marche reprend dans la nuit. Il fait frais, mais bon. Je sens la fraîcheur de l’aurore qui sommeille encore avant de naître en douceur. Je ferme la marche. Devant, mon prédécesseur enfonce ses grandes jambes dans les herbes hautes. Je ne vois plus que son buste s’agitant bravement. Une route qui s’étire mollement entre les ombres arborescentes. C’est bruyant, mais la marche est simplifiée. On sait où le pied va, car sa résistance est toujours semblable. Elle berce la volonté et lui donne un fond de vérité tranquille, doucereux, plutôt qu’un combat permanent contre soi-même.
Je m’éveille complètement, léger, attendri par l’air rafraîchissant, allégé des miasmes de la nuit, aux aguets d’un jour nouveau, exaltant parce que différent des habituels matins. Les sens exacerbés, je vais au bout de moi-même, ouvert à tous les vents, délivré de ce moi qui me pèse et m’empêche de marcher. Le ciel est étoilé et un sentiment de profonde reconnaissance naît dans l’intimité de la solitude. Je pourrais marcher des jours dans cet état second où le rien devient tout.
07:43 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nuit, repos, réveil, intensément | Imprimer
27/02/2016
L'abbaye de Clermont (2)
La cour intérieure vous a sans doute échappé. On s’intéresse d’abord à l’abbatiale. Mais lorsqu’on en sort, le lieu apparaît, désolé et auparavant grandiose.
Un côté de la cour est en ruine. Il s’agissait, paraît-il, des Communs (transformés aux XVIe et XVIIe siècles).
Le bâtiment des Convers possède deux magnifiques salles voutées, dont le cellier.
Hors de l’enceinte de la cour se trouve la porterie du XIIe siècle.
Lorsque vous revenez au début de la visite, vous regardez avec curiosité le bâtiment offert en premier à la vue, celui des religieux de chœur, datant du XVIIe siècle.
Mais si vous aviez vu l’état de l’abbaye en 1954, vous remercieriez dix mille fois les deux demoiselles qui ont pris à leur charge les travaux de restauration.
Il reste encore cependant quelques vitraux aux très jolis dessins, à la manière orientale.
07:39 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : visite, monuments historiques, méditation, repos | Imprimer
24/02/2016
L'abbaye de Clermont (1)
Fondée par Saint Bernard en 1152, elle a résisté aux siècles et aux hommes. Elle se cache dans les fonds, le feuillage et le silence. On entre dans son intimité par un chemin creux et elle se découvre à votre arrivée. Alors on part à pied et le cœur vous guide, les yeux écarquillés. On a du mal à l’imaginer en activité, emplie de moines silencieux et fervents, mais la quiétude du lieu incline à penser à la majesté divine. On s’y sent bien, poursuivi par un tremblement d’émotions et la lumière de l’inconnu.
Deux demoiselles l’ont achetée et ont consacré leur vie à une restauration difficile. Merci à elles. Elle serait en ruine sans leurs soins.
Voici l’entrée, à l’arrivée du chemin qui y conduit.
Et, tout de suite, l'église abbatiale :
On fait le tour. On ne peut entrer par la porte, alors on se glisse dans la cour et ses dimensions apparaissent : en majesté, mais ruinée.
Et si haute, qu'elle touche le ciel :
07:58 Publié dans 14. Promenades | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : visite, monuments historiques, méditation, repos | Imprimer
28/09/2013
Le Pré Catelan, dans le bois de Boulogne
C’est au capitaine des chasses de Louis XIV, Théophile Catelan, que nous devons l’origine du nom du jardin. Mais la légende l’attribue à un troubadour du nom d’Arnault Catelan, qui y aurait perdu la vie, alors qu’il apportait des présents à Philippe le Bel, de la part de Béatrice de Savoie, comtesse de Provence. Autrefois simple pré d’où l’on extrayait les pierres qui sont venues paver les allées du bois de Boulogne, il s’est transformé à la fermeture des carrières en parc d’attraction. C’était un lieu plein de vie où l’on venait boire du lait frais dans la laiterie, écouter des concerts, faire quelques promenades en vélocipède ou des tours de manège. Mais les cris de joie se sont évanouis avec la guerre de 1870 et les affrontements de la Commune. (From : http://equipement.paris.fr/pre-catelan-et-jardin-shakespeare-2780)
Peut-on encore parler de lieu plein de vie ? Peu de personnes s’y promènent, et elles n’y marchent qu’à pas compassés. Le silence y est impressionnant.
On croise quelques vieillards emmitouflés, deux ou trois couples d’amoureux, le plus souvent couchés dans l’herbe moite et quelques célibataires lisant le journal dans la clarté du soleil.
Attention, ne pas le confondre avec le jardin de Marcel Proust d’Illiers-Combray, site romantique dit le « parc de Swann ».
Ce jardin a la beauté du paradis. Mais le paradis de nos grands-parents. Bien coupé, bien entretenu, il semble sorti des malles naphtalinées débarquant d’une diligence. Les femmes en robe longue et ombrelle colorée déambulent sur les sentiers, les hommes, rares, promènent leur canotier et canne de bambou, les enfants jouent au cerceau, courant à petits pas sans jamais se salir. Le paradis des enfants sages, bien brossés, feutrés comme leurs culottes de peau.
Les arbres y resplendissent dans le soleil d’automne. Verts et fiers, ils se penchent sur la rivière qui coule lentement, bordée d’une allée de graviers. A l’image des promeneurs, ils commencent à jaunir, atteints par l’ardeur du soleil. Mais cette vieillesse latente apporte le romantisme attendu d’un tel lieu.
Si vous suivez la rivière, sortant du pré très boisé, vous tombez sur une sorte de jardin japonais grand comme un mouchoir de poche, mais si crevant de vérité qu’on le croirait débarqué de l’Orient immuable. Que fait-il là comme ayant poussé sans aide ni intention ?
07:49 Publié dans 14. Promenades | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jardin, romantisme, arbre, loisirs, repos | Imprimer
08/08/2013
Le chat
J’ai hérité d’un chat. Pour quelques jours, Dieu soit loué. Impassible, il contemple les papillons et lève la patte pour tenter de les attraper. Mais ce sont des papillons de nuit qui s’élèvent haut dans le ciel. Alors il lève ses moustaches et les regarde partir jusqu’à ce qu’ils soient hors de sa vue. Il semble dormir, mi-assis mi-couché sur le lit, mais le moindre bruit le fait sursauter. De temps à autre, un frémissement parcourt sa colonne vertébrale, comme la main d’un spectre fouillant sa fourrure.
Ah ! Il se lève et vient près de moi en ronronnant. Il se couche complètement et son ventre respire au rythme de ses grognements chaleureux. Sa queue remue parfois, juste à la pointe, comme un être à part entière, indépendant de la masse de poils bercée par la brise venant de la fenêtre ouverte. Le bruit de l’envol d’un pigeon dans le noir le redresse instantanément, les yeux apeurés. Il est souple, vif, et reposé, serein, presqu’apathique. Il passe ses jours et ses nuits assis, couché, sur un tapis, dans un fauteuil, sur un lit.
Tiens ! Nouveau petit bruit qui le conduit à la porte fenêtre. Il s’assied face à l’obscurité, le visage tourné vers la lune, baigné d’une faible lueur, comme une porcelaine. Il sort même sur la terrasse et ses yeux luisent dans le noir. Mais bien vite, il rentre d’un pas délié, remuant sa fourrure avec noblesse, faisant admirer les liaisons entre son corps et ses membres. Oui, un chat se déplace avec fierté ou en folie, griffant le sol, courant entre les pieds des fauteuils, dérapant sur les tapis, pour atteindre en une seconde la porte entrouverte.
C’est un compagnon qui s’adapte à votre rythme. Il ne veut qu’une chose, quelques caresses sur son dos arrondi, couché contre votre corps, s’imposant pour un bain d’intimité. Puis il repart comme s’il ne vous connaissait pas, indépendant, solitaire. Quelle drôle de vie que celle d’un chat ! Indépendance et affection ou, tout simplement, une vie de chat.
07:59 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, vacances, repos | Imprimer
14/06/2013
Un après-midi à Bagatelle
Le paradis aux portes de Paris. Je ne connaissais pas. J’ai été conquis. J’en suis reparti charmé, renouvelé, apaisé. Je n’y ai pourtant vu que de vieilles dames et vieux messieurs ou des jeunes femmes avec quelques enfants.
Entrée du côté Seine sous un soleil bienfaisant. Quelques mètres et déjà le comble de la beauté animale, un paon reposant dans une herbe fraiche, alignant sa traîne de plumes légères et colorées. Proche du pavillon chi-nois, pas plus incongru que cela dans cette mer de verdure, il se laisse photographier, indifférent. Les enfants l’admirent et le respectent. Il n’est pas si souvent possible de voir s’ouvrir sa palette lumineuse. Ce ne sera pas le cas avec lui.
Passage auprès d’un petit étang, disons une mare ou même un bassin. Une famille s’est installée à proximité, au frais sous les couverts. Encore quelques pas entre les frondaisons et l’on arrive à l’orangerie.
Versaillaise est-elle, pleine de majesté et d’équilibre. On voudrait être à la place des orangers et autres espèces qui y passent l’hiver. Quelques vieilles personnes, assises sur des bancs, devisent petitement, entre elles. Elles se chauffent au soleil, souriantes de cette aubaine. Elles sont presqu’au paradis, leur prochaine destination. Jardin à la Française oblige et plus loin, la roseraie surmontée d’une gloriette dans laquelle, à l’abri du soleil, devisent trois personnes. Elle a le charme des accessoires de ville d’eau et domine la plaine jusqu’à la Seine qui n’est pas visible. Après bien des détours, je me dirige vers un pavillon, une fermette de briques, près du mur de clôture. C’est le potager, conservé au frais, pourvu de nombreuses espèces insolites ou communes. Certes, elles sont peu nombreuses. Quelques pieds par ci par là, mais si joliment plantés qu’ils font un parterre de reine.
Sortir des légumes, se retrouver dans le jardin mi- français, mi- anglais et tomber sur un paon en majesté. Quel éblouissement ! Le plus drôle se trouve derrière où il agite ses ailes à la manière d’un ventilateur. Vision inhabituelle qui enchante. Oui, le paradis…
Poursuivant vers l’autre partie du parc, je traverse l’image de la France telle qu’on l’imagine et qu’on ne voit qu’exceptionnellement. De vastes prairies rafraichies par les arbres immenses, des couverts de verdure léchée, des pièces d’eau qui humanisent ces étendues verdoyantes. Et mes pas tombent sur des bernaches du Canada, expatriées si loin de leur pays originel, se dandinant plaisamment au bord d’une pièce d’eau (une de plus).
Redescendant des grilles de l’entrée principale, j’arrive près des deux pavillons. Le premier, tout volet fermé, est dans son écrin de verdure. Le second, plus majestueux, plus noble, presque un décor immortel, étale son rose éternel sur les jardins qui l’entourent, gardé de lions à tête de femme, impassible dans la chaleur de l’après-midi. A l’arrière, sur le jardin pourvu de magnifiques pivoines de toutes les couleurs, il étale sa panse arrondie de bon petit bourgeois.
Et je repars, les yeux en arrière, comme si un film me faisait remonter le temps d’une entrée dans cette merveille, gardée par des arbres centenaires. Je me retrouve sur le pavé parisien, ébloui. Paris réserve des surprises permanentes. Comme il est étonnant que je n’ai pas connu plus tôt ce coin de paradis.
07:53 Publié dans 14. Promenades | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, loisirs, culture, campagne, repos | Imprimer