20/09/2013
Femme Z
La Femme, pas une femme, celle que vous rencontrez dans la rue, au bistrot ou dans un roman noir, mais le symbole de la femme belle d’une beauté sauvage, tentatrice jusqu’à la séduction, initiatrice d’une liberté de comportement.
Elle est noire, mais se cache derrière ses apparences d’innocentes blancheurs. Elle endort de ses formes courbes et celles-ci sont palpables. La femme Z inverse de la femme A, également rêvée, à d’autres moments et sans doute par d’autres hommes.

07:40 Publié dans 23. Créations peintures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, dessin, optique art, art cinétique |
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19/09/2013
Votre histoire personnelle
« Je n’ai plus d’histoire personnelle. Lorsque j’ai eu la sensation qu’elle n’était plus nécessaire, je l’ai laissé tomber. », explique Don Juan Matus, le sorcier Yaqui de Carlos Castaneda.
Les Evangiles nous disent la même chose sous une autre forme : « Quitte ton père et ta mère », ce qui signifie quitte toutes tes attaches matérielles et surtout émotionnelles, sentimentales et même intellectuelles. Le Zen nous le dit également, mais différemment : « Calme ton esprit, soit présent à toi-même quoi qu’il arrive, fais le vide en toi, fais taire tes émotions ».
Mais sommes-nous capables de nous passer de notre histoire personnelle ? Certains nous diront : « Mais bien sûr, je serai heureux de ne plus penser à mes malheurs, de ne plus ruminer mes manques, mes défauts, mon impuissance à être. » Cependant, la plupart du temps, ils ne vivent que de leurs problèmes et ne peuvent s’intéresser suffisamment à autre chose pour ne plus y penser. D’autres penseront : « Mon histoire n’est pas brillante, mais j’y ai consacré suffisamment de temps pour ne pas la laisser tomber maintenant. » Et dans tous les cas, les autres ne vous adressent la parole que sur leur ou votre histoire personnelle : Qu’avez-vous fait ? Que pensez-vous de ? Alors si vous laissez tomber votre histoire personnelle, vous n’aurez plus de sujets de conversation ; vous deviendrez associable.
Tout ceci est vrai, mais votre histoire a-t-elle autant d'intérêt que vous semblez lui attacher ? Votre état civil, votre état familial, votre profession, votre rôle social ont-ils tant d’importance. N’êtes-vous pas autre chose derrière ces apparences successives ? Fouillez dans votre vie les instants les plus heureux. Ne sont-ils pas ceux pendant lesquels vous vous êtes oubliés, pendant lesquels vous avez perdu de vue votre moi immédiat ? Ces instants d’extase vécus devant un coucher de soleil, une musique qui vous sort de vous-mêmes, un tableau dans lequel vous vous noyez, ne sont-ils pas préférables à toutes les joies de votre petit moi. C’est justement lorsque vous abandonnez votre histoire personnelle que vous découvrez la vraie vie.
Alors tentons de tout laisser tomber. Partez un jour sans rien avec vous, habillez-vous différemment et laissez-vous porter par la vie, seconde par seconde, minute par minute, heure par heure. Quelles vacances rafraîchissantes !
07:41 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : spiritualité, philosophie, réalisation de soi, vérité |
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18/09/2013
Sérénade de l’eau, de John Berg
Cette pièce a été composée par un jeune musicien (14 ans). Elle n’est pas parfaite, mais elle dénote un sens du rythme, une sensibilité à l’extraordinaire, une attention au cheminement entre la perception et l’émotion. Musique étrange, mais tendre comme celle des minimalistes.
Promenade dans le coton… Erres-tu sensément dans cette étrange épaisseur de ta mémoire ?
Les images défilent, mais lesquelles ? Tu t’enfonces, tu te laisses prendre dans les filets enchevêtrés du souvenir.
Où es-tu, toi qui ne sais rien de toi ?
Mystère des sons qui coulent entre les repères de ton existence. Ils glissent sur ta peau et te laissent les rides de l’avidité.
Pas à pas tu avances dans la chaleur envoûtante. Tu écartes le feuillage, respirant à peine. Tu marches à genoux, les yeux fixés sur la fin du rêve qui ne vient pas.
Et quand tout s’arrête, tu ouvres à nouveau le robinet de la douche qui coule petitement sur ton front irrité : quelle impossible sérénade !
Merci John pour ce moment enchanté !
07:20 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) |
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17/09/2013
Les portraits de Peggy Viallat-Langlois, galerie Sibony
Qu’en penser ? Elle se prétend peintre sanguinaire. Elle se montre au travers d’autoportraits grandioses en taille et en effets.

Et elle montre des visages glaciaux ou attendrissants. On ne sait qu’en penser !

Elle se passionne pour la chair brute, rouge, sanguinolente. Son couteau le traduit en larges touches de rouge, vermillon, cinabre, carmin, garance, amarante et sang de bœuf. Mais s’y mêlent également le bleu ou le violet de la chair morte, le rosé, doré, pêche de la sensualité féminine. Le regard franc, brut, qui ne cache rien, et vous ausculte en face. Chaque portrait vous dévisage de haut. Vous vous sentez diminué sans cependant être négligé, happé par cette bouche entrouverte, marquée par les gerçures de la vie.

Son but : donner à voir. Et c’est un choc physique qui provoque une explosion. Dans cette exposition, toujours le même visage, le sien. Toujours différent, empreint d’innocence et de charnel vertige. Que cherche-t-elle dans ces portraits répétitifs ? Empêcher la fuite du temps ? Fixer ses états d’âme ? Se dire dans ses différents états du moi ?

Est-ce beau ? Oui, sans doute, mais au moment de dire oui se mêle une gêne instinctive, comme un avertissement de l’âme devant ce dévoilement sans pudeur et cette soif d’épiderme marbrée.
06:21 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : peinture contemporaine, portrait, dessin, sensualité |
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16/09/2013
Les mains
Elle est là, posée sur le livre, détendue
Elle ne bouge pas, au repos devant ces pages
Elle en caresse la couverture fraîche
Et semble vous dire : ne viens-tu point ?
Mais c’est une main gauche
Et la gauche reste noire
Elle ne peut converser et toucher
Ce que la droite a caressé
Ce n’est pas la guerre des sexes
Mais celle des appréhensions
Ce que la gauche fait
La droite l’ignore superbement
Et pourtant ne vous arrive-t-il pas
De souscrire à deux mains
Aux projets dithyrambiques
Exprimés par une bouche câline
Alors pour l’amour de l’art
On inventa le changement de mains
Mais où donc ai-je mis mes rechanges ?
J’en ai perdu la main
Ainsi, sans mains, ni même visage
Ai-je défié le futur en un éclair
Et regardé au fond de tes paumes
L’avenir incertain de nos passions
Oui nous sommes unis et heureux
Comme les deux doigts de la main
Et nus comme la main et beaux
Apprécions la caresse de ces tentacules
De l’amour comme de la haine
D’autres s’en lavent les mains
Ils résistent au chatouillement
Des doigts recourbés et sagaces
Elles tremblent parfois ces mains
Peuvent être de vieillards
Ou de jeunes enfants
Qui n’osent toucher le miel
Mais l’amour commence toujours
Par un échange de mains
Ou plutôt de caresse des doigts
Sur ceux de l’aimée
Alors celles-ci s’animent
Se reconnaissent mutuellement
S’ouvrent au passage du désir
Et se referment en symétrie
Les mains sur le cœur
On se jure de grands projets
On se regarde par le toucher
Jusqu’au hérissement des poils
Enfin la main devient aérienne
Elle courre dans le ciel
Comme un vol de moineaux
Et se laisse prendre au piège
Plus rien ne sera comme avant
Car ta main demandée m’appartient
Elle me guide en pression habile
Jusqu’au centre de ton être
En sous-main ou dans les poches
Les mains s’activent et s’enchevêtrent
Les mains en l’air et plus haut
Mais que les bras ne vous en tombent pas !
07:29 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |
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15/09/2013
Stop ! La pensée perdue
Expérience d’un instant sans pensée. C’est arrivé subitement, sans effort, sans même penser que je ne veux pas penser. Le trou noir dans un monde de lumière environné d’objets et de pensées. Plus rien, que le silence du cerveau, sans parachute.
Je lisais un livre qui se révèle passionnant par sa simplicité et sa profondeur : le monde de tous les jours pour comprendre un monde que seuls quelques mathématiciens qui se comptent sur les doigts de la main peuvent saisir. Il s’appelle La déesse des petites victoires, écrit par Yannick Grannec et paru en 2012. Nous en reparlerons plus tard. Je réfléchissais à mon incapacité à loger une histoire inventée dans un quotidien imaginaire pour faire un roman crédible. Ecrire un livre pour exposer une nouvelle vision est simple. Il suffit de laisser aller sa logique, puis de la comprimer, de l’empêcher de fuir par les trous de ses jointures, pour finalement sortir un texte qui est une démonstration. Partir d’un point A pour aller à un point B, ou C, ou P (jamais jusqu’à Z. Le fil se rompt avant). Mais combien plus difficile est de créer un monde en soi qui ressemble à s’y méprendre au monde réel. C’est aussi laborieux qu’écrire un poème sur le balai-brosse. Le monde imaginaire est, pour moi, un monde si nouveau que seul un langage différencié du quotidien peut le traduire en paysage que le lecteur saura comprendre. Voir par l’association d’images sans rapport direct avec ce que l’on décrit (c’est le cas de la poésie) est le meilleur moyen pour atteindre l’appréhension de ce monde imaginaire et merveilleux qui vous fait décoller.
En réfléchissant sans but précis, je regardais les tableaux suspendus au mur, puis l’étagère sur laquelle trônent des bocaux de toutes couleurs. Arrivant en un lieu précis, sur l’étiquette de l’un d’eux, ma pensée se bloqua. Rien, plus rien que le grand silence. Et je ne pensais même pas à ce silence subit. La tête comme une coque de noix dans laquelle même une bille de conscience ne subsiste pas.
Combien de temps dura ce trou ? Je ne sais. Brusquement, tout revint sans à-coup, comme une machine bien huilée. Je pris lentement conscience de ce moment extraordinaire, comme un cadeau du ciel : quelques miettes de pain offertes au mendiant d’absolu. Quelle réponse à mes interrogations ! Le silence absolu, preuve d’un autre monde sans changement. Une fois de plus la jonction des contraires : le silence pour exprimer ce que l’on ne peut dire, devient une clé de la compréhension du monde.
Pour provoquer ces instants magiques, Gurdjieff avait mis au point le jeu du stop. Au milieu de tâches quotidiennes, il criait STOP ! Et chacun devait s’arrêter instantanément en moins d’une seconde, dans la position dans il se trouvait. Ce pouvait être dangereux, mais il fallait dans tous les cas tenir cette position envers et contre tout. L’exercice devait aider à prendre conscience de la mécanicité de la machine humaine. Sortir de son confort par l’arrêt subit de toute action.
05:55 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conscience, absolu, expérience, littérature, poésie |
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14/09/2013
La dépression
Un état dépressif a souvent pour origine le sentiment de ne pouvoir maîtriser sa vie. Ce n’est pas les malheurs qui nous accablent qui nous rendent dépressif, c’est le fait que ces malheurs nous prennent tout entier, nous interdisent toute autre pensée, nous centrent non sur ce que nous pouvons faire, mais sur ce que nous ne pouvons pas faire. Ce que le psychiatre Boris Cyrulnik appelle la résilience est la capacité à reprendre un développement malgré l’adversité. Si l’on ne possède pas cette résilience, si l’on n’est pas capable de reprendre le dessus face au malheur, on déprime, on se réduit à l’état de victime, état dans lequel nous entraînent ceux qui nous veulent du bien.
Oui, un état dépressif a souvent pour origine le sentiment de ne pouvoir maîtriser sa vie. Ce sentiment devient si puissant qu’il finit par occuper en permanence les pensées et de ce fait crée une tension psychologique incontrôlable.
Conscient que la souffrance est due au fait que l’on est incapable de s’empêcher de ruminer toujours les mêmes pensées, il faut chercher à faire taire cette souffrance par nos propres moyens. C’est une résilience active et volontaire et non passive et due à un événement indépendant de notre volonté.
La médecine ne nous offre le plus souvent que des cachets antidépresseurs qui soignent les conséquences, mais ne retirent pas la cause. Notre religion en général ne nous permet pas de lutter efficacement. Certes, elle nous entoure de bonnes paroles et de fraternité. Mais là aussi, ce n’est qu’un traitement des conséquences et non de la cause. Il s’agit de changer notre psychologie habituelle, de faire des expériences intérieures qui vont nous permettre de dominer notre incapacité à penser par nous-mêmes. Ne plus être pensé au travers de nos émotions. Le jour où l’on commence à envisager ce changement volontaire en soi, on est sur le chemin de la résilience volontaire. On passe du savoir, à la connaissance par l’expérience. C’est dur, on tombe et on retombe, mais quel chemin si l’on persévère.
07:42 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, psychologie, spiritualité, résilience |
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13/09/2013
L’ultime secret, roman de Bernard Werber
Qu’est-ce qui nous pousse à agir ? Quelle est votre motivation principale dans la vie ?
Samuel Fincher, neuropsychiatre, vient de gagner sa partie d’échec contre Deep
Blue IV. Il est champion du monde, devant l’ordinateur le plus puissant ; mais il meurt le soir même dans les bras de sa petite amie. Ses traits présentent tous les signes de l’extase absolue… Mort d’amour. Isidore Karzenberg, journaliste, prétend qu’il a été assassiné. Avec Lucrèce, une jeune pigiste, ils vont le prouver.
Ils font le tour de tout ce qui peut motiver un être humain : peur, sécurité, faim, plaisir. Les sept péchés capitaux y passent, même s’ils n’ont qu’un lointain rapport avec la motivation. A ceux-ci s’ajoutent le devoir, la colère, la sexualité et bien d’autres au fil de leur découverte. On vit leur aventure. Mais dans un récit parallèle, on vit le passé du docteur Fincher, sa rencontre avec un homme paralysé, Jean-Louis Martin, qui ne voit que d’un œil et n’entend que d’une oreille et qui refuse de mourir. Ils deviendront amis. Jean-Louis Martin se fait opérer par le docteur et doter d’un ordinateur qui lui permet de pensécrire : il inscrit sa pensée directement sur l’écran de l’ordinateur.
L’intrigue laisse du suspens, le thème est intéressant (un cerveau humain, aidé d’un ordinateur, accède à « l’ultime secret »), quelques réflexions de fond, scientifiques ou psychologiques, renforcent l’attractivité du livre. Celui-ci répond à la question : « Qu’est-ce qui nous motive ? La cessation de la douleur, la cessation de la peur, la satisfaction des besoins primaires de survie, la satisfaction des besoins secondaires de confort, le devoir, la colère, la sexualité, les stupéfiants, la passion personnelle, la religion, l’aventure, la promesse de l’ultime secret, l’expérience de l’ultime secret. »
Et la fin du livre ouvre à la sagesse, au rêve, voire au spirituel :
Tout à l’heure, j’ai ressenti une impression étrange, une onde pure volupté qui me transcendait. Juste après, comme le contrecoup de cette onde, j’ai été traversé d’une autre sensation. Une sensation de grande plénitude, suivie d’un vertige comme si je pouvais englober par ma pensée l’infini de l’univers. Comme si, arrivé à un nouveau point d’observation, je m’apercevais que j’avais une conscience fausse de la dimension des choses. (…) On pourrait appeler cette nouvelle motivation : l’élargissement de la conscience. Elle est peut-être plus puissante que toutes les autres motivations. C’est pour cela que nous avons réussi. C’est une notion au-delà des mots, elle est difficile à expliquer.
07:04 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, roman, psychologie, science, cerveau, ordinateur, penser |
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12/09/2013
J'ai dénoué le plomb du soleil
J’ai dénoué le plomb du soleil
Au fil des rayons qui illuminent
La terre et l’eau de ses dons
J’ai déjoué l’innommable coupable
Qui estompe en larges risées
Le théâtre des monts et des murs
J’ai rejoué la grande fantaisie
Qui s’imprime dans le temps
Sur le clavier aux touches d’ivoire
J’ai enfin renfloué mon amertume
De n’être qu’un petit d’homme
Face à l’immensité du rien
Tu n’as rien d’un surdoué...
Alors laisse-toi écrouer !
06:59 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |
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11/09/2013
Musique populaire morave
http://www.youtube.com/watch?v=DL4_r5h3vSE
Au sein de la République tchèque, se trouve la Moravie, région inconnue du reste des Européens. Elle est sauvage, montagneuse, et son peuple a développé une musique particulière, populaire, comme les autres régions d’Europe centrale. C’est un retour un siècle au moins en arrière. Ce n’est pas de la grande musique, mais c’est une musique authentiquement régionale et populaire.
04:21 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique populaire, europe centrale |
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10/09/2013
Le changement (suite de l’article du 25 février 2013)
Le changement caractérise notre monde. Tout y change sans cesse, rien n’est jamais pareil, ni les êtres, ni la matière, ni l’univers lui-même. Et pourtant nous ne le percevons pas. Nous nous habituons à un monde immobile qui nous convient mieux car il ne nous demande pas d’effort.
Ce qui s’oppose à la perception du changement est bien l’habitude qui nous donne un sentiment de sécurité, voire de bien-être. Mais cette habitude apporte avec elle l’immobilisme. Pourquoi entreprendre ?
Acceptez le changement, il est source de rebondissement, de revitalisation, de renouvellement de soi. Acceptez la remise en cause de votre être, des buts que vous vous êtes fixés et renouvelez votre vie, modifiez ses orientations, donnez-vous de nouveaux buts. Quel bain purifiant !
Vivez plusieurs vies, donnez-vous la joie de la nouveauté, abandonnez vos positions installées, gardez simplement de quoi subvenir et abandonnez vos bagages.
Vous en serez plus unique, plus vous-même et vous découvrirez votre moi permanent (le Soi) derrière le moi fugace et malhabile auquel vous êtes habitué.
Et si vous n'êtes pas convaincu, allez voir ce film intitulé "La partition inachevée" : comment le changement intervient à n'importe quel moment !

07:05 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : occasion, société, univers, psychologie, spiritualité |
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09/09/2013
L’apparition, roman de Didier van Cauwelaert
Résumé venant de la quatrième de couverture :
Le 12 décembre 1531, l'image de la Vierge Marie apparaît devant témoins sur la tunique de Juan Diego, un
Indien aztèque. Quatre siècles plus tard, des scientifiques découvrent, dans les yeux de cette Vierge, le reflet des témoins de l'apparition. Embarrassé par les querelles d'intérêts qui se déclenchent autour de la canonisation de Juan Diego, le Vatican charge Nathalie Krentz, ophtalmologue qui ne croit en rien, d'aller réfuter le miracle. Impliquée malgré elle dans les combats secrets que se livrent scientifiques, politiques et princes de l'Eglise, poursuivie par l'esprit de Juan Diego qui, retenu sur Terre par les prières qu'on lui adresse, ne rêve que d'oubli, Nathalie finira par trouver ce qu'elle n'espérait plus : un sens à sa vie...
J’ai vainement attendu un événement qui fasse démarrer l’intrigue : rien. On reste sur sa faim jusqu’à la fin. On ferme le livre : qu’a-t-il voulu dire ?
Sans parler de message, ni même de toile de fond, on se demande, en dehors du simple constat des faits, ce que ce livre contient. Du scepticisme, celui de Nathalie, de l’arrogance et de la concupiscence, toujours elle, de la fausse ou vraie tromperie venant de l’indien que l’on veut faire saint, de la politique de la part du cardinal Fabiani. Bref, beaucoup de tempéraments, mais peu de vrais sentiments. Un monde de mystification qui n’est pas la réalité, un roman si peu vraisemblable humainement qu’il en devient difficilement crédible littérairement.
Quant à dire que Nathalie trouve un sens à sa vie, je m’interroge et me demande de quel sens il s’agit.
07:48 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littéature, roman, religion, psychologie, croyance |
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08/09/2013
Dessalement matinal
La vie : chaque jour, prendre ses jambes à son cou
Et faire le tour de la terre en esprit…
Vingt-quatre heures et une révolution…
Quand la nuit vous enveloppe
Et vous fait plonger dans la piscine
Du petit matin au glacis rafraichissant
Vous sortez en entrebâillant la porte
Vous sucez le glaçon de votre haleine
Et commencez les premières foulées…
Vous flottez dans la purée de pois
Cherchant vainement un appui
Sur un sol cotonneux et fugace
Vos jambes n’ont plus la régularité
Du métronome tic-tac
Vous comptez tique et tâ-que
Vous vous efforcez d’avancer dans cette lourdeur
De l’air que la nuit enveloppe
D’un voile blanc et transparent…
Peu à peu, se dégagent les miasmes
Qui encombrent vos articulations
Les fourmis fuient cette course effrénée
Et relâchent leur pression diurne…
Vous commencez à vous élever…
Le rythme de la danse villageoise
Devient ballet d’audace vertueux...
Les nuages vous accompagnent
Enserrent vos pensées balbutiantes
Vous évacuez rêves et craintes
Et vous sentez plus léger, serein…
Vous voici à votre juste poids
Celui de la liberté retrouvée
Par la cadence allongée des foulées
Et l’absence de résonance du corps...
Quelques minutes de plus
Et vous montez au-dessus des bois
Pour flottez sur vos obsessions
Et les maîtriser pour la journée…
Vous contemplez du haut de la colline
La pâleur rougeoyante d’un demi-soleil
Serait-ce cela… le paradis ?
07:50 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |
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07/09/2013
Femme A
La Femme, pas une femme, celle que vous rencontrez dans la rue, au théâtre ou dans un roman, mais le symbole de la femme, celle qui est rêvée, mais jamais rencontrée, celle qui vous retourne le sang dans les veines et vous incite à un autre vous-même. Elle est immaculée, transparente (trop !), sans angle, on ne peut la prendre, car rien ne permet de l’accrocher. Elle n’est que glissade sans angle, comme une surface glacée sur laquelle on se laisse aller, mais où l’on ne tient pas debout.

05:33 Publié dans 23. Créations peintures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, dessin, optique art, art cinétique |
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06/09/2013
Sculptures de Franck Loret
Il est curieux ce petit homme qui n’a l’air de rien. Il sculpte dans le vide, il fait des trous dans l’insaisissable, il construit des images dans l’ineffable ciel entrevu par les percées pratiquées dans le papier, le vinyle ou d’autres matières légères et destructibles. Ce sont des châteaux de rêve, des toiles d’araignée suspendues aux voûtes d’une église, des objets faits de vide, de néant, qui se construisent autour d’une matière absente.
Admirez ce sapin de Noël du hall de LaSer : un nuage dans le ciel qui flotte au-dessus des soucis et perce les parois de verre.

Et cette carte de géographie irréelle qui se glisse jusqu’au mur en ombre chinoise :

Ecoutez-le raconter sa manière de faire, son art de sculpteur au scalpel :
Certains diront : « Mais ce n’est que de la dentelle ! ». Certes, mais quelle dentelle !
07:08 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sculpture, art contemporain, imagination |
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05/09/2013
Foi et croyance
Le livre d’Henri Babel, Dieu dans l’univers d’Einstein, l’autre manière de croire, Ramsey/Naef, 2006, p.67, insiste sur la différence entre la foi et la croyance. Le monde occidental, sceptique, confond les deux notions : la foi, c’est croire au sens d’une croyance en une représentation mentale expliquant le monde. Or ce que recherchent les hommes n’est pas une illusion, mais la vérité. La science semble les conduire vers la vérité, péniblement, modestement, pas à pas, en s’appuyant sur des axiomes sans cesse remis en question. Foi et science leurs paraissent inconciliables. Il est vrai que longtemps la foi du charbonnier a prévalu : interdiction de s’interroger sur le sens de la vie, l’origine du monde, la finalité de l’homme, la vie après la mort, en dehors du dogme enseigné par l’église.
Il existe pourtant un point commun aux deux notions, auquel les deux parties tiennent par-dessus tout : l’expérience. La science n’est vraie que parce que l’expérience démontre l’intuition ou que l’intuition naît d’une expérience qu’une nouvelle expérience démontrera à son tour. Ainsi avance la connaissance de l’homme. Eh bien, la foi est une expérience qui marque l’homme de son évidence. C’est une expérience personnelle qui seule donne la compréhension de ce qui nous entoure. Il ne s’agit pas d’un savoir appris, mais d’une étincelle de l’intelligence éblouie par la vérité d’une autre forme de connaissance.
La vraie foi ne peut provenir que du rejet de la croyance qui rend aveugle. La nuit obscure de Saint Jean de la Croix est bien ce mystère qui fait passer de la croyance à la foi : elle conduit à la conviction fondée sur l’expérience vécue d’un lien puissant à l’origine de l’univers et des êtres qui y habitent. Et ce lien n’est pas qu’une simple cause, mais un lien permanent, réel, agissant en permanence, qui entretient le monde tout en le laissant libre de se développer à sa guise. La vraie foi, c’est la liberté et le respect de l’univers et de tous les êtres qui s’y trouvent. C'est le contraire d'une croyance enseignée.
07:15 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religion, science, connaissance, expérience, univers, êtres |
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04/09/2013
Suite II pour violoncelle, en ré mineur (BWV 1008)
https://www.youtube.com/watch?v=3WxnXerG4cM
Rêverie…
Qui te prend et t’étire
Quelle gymnastique elle te fait faire
La tête en bas tu es, les oreilles pendantes
Mais quel charme ces extensions !
Tu montes et descends, d’un souffle inspiré
C’est un bocal de sons, résonant et ronronnant
Et parfois un cri d’amour poignant
Coupant comme un sabre effilé
Dans le noir du corps inversé
S’élève la grande plainte des hommes
Corde vibrante des dents acérées
Comment ne pas laisser son cœur
Derrière la page écrite et jouée
Pliée elle se tient attentive
Ensorcelante, adoucie, mâchée
Elle écorche le palais, mais quel goût
En saliver de bonheur
Et pleurer à l’idée de ces caresses
Qui chatouillent l’oreille
Et la rendent câline
Tout n’est que vibration
Qui met en marche la vie
Pour un court instant
Et qui te dépossède
Des rondeurs de l’habitude
La corde du temps
T’étire dans l’espace
Tu es le Tout,
Grain énigmatique
Des poussières de l’illusion
07:45 Publié dans 42. Créations poèmes, 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, musique, littérature, bach |
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03/09/2013
La Vasija de Barro (Musica Ecuatoriana), de Patricio Cadena Pérez
http://www.youtube.com/watch?v=FK2c_lYSD7o&feature=c4...
Le pot de terre crie de terreur devant son incompréhension du monde : « Je suis le récipient, le contenant, pourquoi seul compte le contenu, ce liquide précieux qui coule de ma bouche et déverse dans la gorge des élus son parfum de miel. Qu’ai-je fait au bon dieu de n’exister qu’en creux comme un cadre de tableau précieux entourant l’existence des hommes, mais ne les traversant pas. »
Le rythme d’un battement de pied sur le sol de terre « ta-tam… ta-tam… ». Et l’accord monte et redescend sans qu’on l’entende au premier abord, comme la montée d’une émotion indicible. Et sonne la lamentation des hommes comme un cri de désir et d’ignorance qui monte et redescend. Je suis celui qui pleure et rie devant cette vie qui me berce et que je ne comprends pas. Ma plainte va vers les hommes insatisfaits qui espèrent la vie et ne touchent que le vent qui la transporte dans la valse des arbres au long des jours qui tournent dans un ciel d’étoiles et de rêves.
Passé cet instant de douleur, les cordes s’esclaffent en petits pétillements frais, comme l’eau coule de la montagne et surprend le visiteur. Halte au bord de la rivière, dans le repos de l’esprit enfin pacifié. Que faire devant l’inconnu : se laisser aller, dans le calme. L’orage est passé, la vie va renaître, une autre vie, celle de l’âme.
Le chant s’élève, simple comme le cri d’un âne terreux (burro terroso) dans le désert entouré de cactus. Mais derrière cette plainte s’élève le contre-chant qui étire la plainte dans le ciel bleu, en long filament de nuages d’une blancheur éclatante. Et en ces quelques instants, l’avenir se dessine, sans appréhension, infaillible et accepté. Le chant des anges et des femmes du ciel qui appellent à l’ouverture du cœur, chant pur et reposant comme l’eau qui coule du vase de terre, chaque jour, pour emplir le corps de sa bienfaisance.
Et l’homme terrassé reste meurtri, peint par la main des femmes de la terre qui le façonne, lui ôte ses formes voluptueuses pour les transformer en boue qui s’épancheront dans le vase de terre.
Le corps n’est plus, mais l’âme reste, intact, virile, victorieuse.
Le temps ne peut rien sur l’esprit qui reste comme l’eau vive et coule entre les pierres immobiles.
L’espace s’amplifie à l’infini à l’image de notre riche pauvreté.
Yo quiero que a mi me entierren
Como a mis antepasados
En el vientre obscuro y fresco
De una vasija de barro
Je veux qu’ils m’enterrent, moi,
comme mes ancêtres
dans le ventre sombre et frais
d'un pot d'argile.
Extrait du site de Patricio Cadena Pérez :
http://www.patriciocadenaperez.com/index.php?page=Bio.php
« Est-ce parce qu’il n’a vu le jour ni dans l’hémisphère nord, ni dans celui du sud mais qu’il est né en Équateur, juste sur la ligne… ou bien est-ce parce qu’il n’est ni un indien, ni un blanc mais un métis…que Patricio Cadena Pérez, interprète de guitare classique et compositeur est si insolite dans son art, aimant à marier le soleil à la lune, le yin au yang, la musique classique aux airs populaires… ? »
06:36 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique sud-américaine, chanson, écriture |
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02/09/2013
Féminin 2
Variation par inversion des couleurs (voir le 29 août).
La féminité est bien là, mais elle est à l'opposé de celle du 29 août. C'est une féminité faite de desseins cachés, d'ambition démesurée, de désirs interdits, de séduction voilée. Un moi à l'inverse de celui du précédent, mais tout aussi féminin. L'apparence est courbe, mais le fond est noir.
Ce n'est pas sans attrait. Sans doute même est-ce plus attirant. Sans y penser, on se laisse séduire !

Tableau acrylique 1mx1m
07:05 Publié dans 23. Créations peintures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : optique art, abstrait, peinture, dessin, art cinétique |
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01/09/2013
L'enterrement de l'oiseau
Ils étaient trois, trois enfants devant la tombe de l’oiseau, tout à leur chagrin.
Quel jeu ! Enterrer un pivert trouvé mort dans l’herbe tendre un matin d’été.
Ils l’installèrent dans une boite à chaussures, entouré de coton hydrophile, les plumes soigneusement lissées. La goutte de sang du bec fut essuyée avant sa mise en bière. Le long du mur du jardin, un trou fut creusé dans la terre sèche. Ce ne fut pas sans mal. Pic et pioche furent employés. Ils travaillèrent avec ardeur sous le soleil du matin, protégés par les frondaisons.
Quand tout fut prêt pour l’instant solennel, ils se figèrent au garde-à-vous, l’œil embué et entonnèrent la Marseillaise. Puis, se regardant, ils entreprirent de chanter « Ce n’est qu’un au revoir, mes frères… ». Le carton enfoui dans son trou, ils le recouvrirent de la terre poussiéreuse qui, longtemps encore, laissa voir le bleu du couvercle, comme un avant-goût du ciel.
Alors le plus jeune accrocha à la croix fabriquée par les deux autres l’épitaphe longuement réfléchie et retranscrite telle quelle :
Cher Général Jean-Claude Pivert
Merci de votre loyal service tout au long de ces 50 ans. Merci de nous avoir fait en partie gagner les 2 guerres. Merci de ces trois médailles d’or, ces 4 médailles d’argent et ces 6 de bronze en parachutisme. Au nom de la France : MERCI.
Biographie :
Jean-Claude Pivert, né le 8 octobre 1910, mort le 21 août 2013, à l’âge de 103 ans. Marié avec Marie-Dominique, il eut trois enfant ; Pierre ; Paul ; Jack, qui ont 50, 20 et 10 ans. Mort Fauché par une voiture numéroté ZZ 345 SR département 01 : Ain.
07:41 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chanson, france, guerre, poésie, société |
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31/08/2013
Loup, où es-tu ?
Loup, y es-tu ?
Mais où donc suis-je ?
Ou cours-je sans jambes ni cervelle ?
Un petit pois seul me maintient
Dans la droite ligne des farceurs…
Meurs donc saltimbanque
Que tes os déchus
Fatigués de tant de nuits inutiles
Brulent sans vergogne dans l’âtre
Loup, où vas-tu ?
Au pays des rêves sans pied
Qui tiennent debout par volonté
Comme la chèvre à son piquet
Ils me conduisent mollement
Dans le substrat fumeux des tavernes
Et m’enferment dans ma solitude
Loup, entends-tu ?
Oui, les cris des oiseaux
La haine des volontaires
Qui applaudissent en chœur
A la déchéance humaine
Tels des poules caquetantes
Sans daigner jeter un œil
Aux beautés hors nature
Loup, meurs-tu ?
Toujours vivant
J’émerge de ma coquille
Et m’épanche sans difficulté
Vers les cimes vertueuses
De la création
Je m’empare du balai
Et chevauche mes rêves
Sans parvenir à dissocier
Ce qui est de terre
De ce qui est du drapé
D’une imagination défaillante
Loup, vis-tu ?
La vie comme la mort nous prend tout entier
Tiens-nous fermes dans notre délire de vivre
Et fais peser sur nous ton regard impitoyable
La pensée ne finit pas et poursuit sa ronde
Au-delà de la corporalité grasse des repus
C’est bon… J’arrive… J’arrive…
03:53 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |
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30/08/2013
Le Seigneur soit avec vous
« Le seigneur soit avec vous »
« Et avec votre esprit »
Cette formule est une formule de salutation sacrée.
La première phrase s’adresse à la fois à Dieu et à l’assistance : à Dieu parce qu’elle lui demande d’accorder à chacun des fidèles présents la grâce, à l’assistance parce qu’elle est l’expression de l’amour du célébrant qui, ayant découvert l’Esprit, a pour seul désir de le partager avec d’autres. Enfin, si l’on se place du point de vue du fidèle, s’il est disposé à accueillir le Seigneur, la formule est libératrice du moi. Le fidèle seul ne peut accomplir totalement sa transformation. L’aide du célébrant va permettre cette mutation par la seule force la foi.
La formule résume une grande partie du mystère de la messe et explique le caractère sacré du prêtre, intermédiaire, intercesseur entre Dieu et l’homme. Est prêtre, est sacré, celui qui vit en esprit. Dieu lui donne la grâce d’être l’intermédiaire entre lui et ceux qui n’ont pas encore la vie en esprit, soit parce qu’ils l’ont perdu, soit parce qu’ils ne l’ont pas encore connue. Tout homme qui vit en esprit reçoit une mission d’action temporelle dans ce monde. La prêtrise est une de ces missions. Pour que ce rôle qu’il a parmi les hommes soit conforme à la volonté de Dieu, il est nécessaire qu’il s’efforce en permanence de vivre en esprit. Ce don de Dieu, cette grâce, n’est possible qui si sa vie est tendue vers une constante purification.
La réponse des fidèles « Et avec votre esprit », a aussi deux significations. La première est qu’il s’agit d’une nécessité pour que le sacrifice de la messe soit conforme à la volonté divine. La seconde est que le fidèle contribue à cette purification en demandant à Dieu d’accorder à son ministre la vie en esprit.
Ainsi, le sacrifice de la Messe doit procéder d’une action trinitaire où Dieu, le prêtre et le fidèle vivent un échange permanent et invisible. Le fidèle demande à Dieu la grâce pour le prêtre, le prêtre demande à Dieu la grâce pour le fidèle, Dieu accorde au fidèle sa grâce par l’intermédiaire du prêtre. Ceci s’accomplit par la grâce du Christ qui dispense l’amour du père dans la communion de l’Esprit Saint.
07:43 Publié dans 62. Liturgie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : spiritualité, libération, trinité, mystique |
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29/08/2013
Féminin 1
Série de toiles sur le même thème que celles du 11 février 2012, du 5 janvier 2011.
Il s’agit maintenant d’aller au bout de l’inventivité avec les mêmes ronds ou carrés disposés de la même manière, uniquement en noir et blanc. Les combinaisons sont multiples.

Le féminin dans toute sa fécondité et sa douceur. Le cercle caractérise le féminin qui est, en premier lieu, corps, marqué par une physiologie et une morphologie différente de celle de l’homme. Mais le féminin se détermine également par sa bienveillance, son amabilité, sa délicatesse, sa finesse, qualités de l’esprit.
Certes, il y a bien un carré. Mais peut-il y avoir du féminin sans une part de masculin et inversement ? Non. Remplacez le carré par un rond et le tableau perd toute signification. Il en est de même pour l’essence du féminin et du masculin. Chacun d’eux contient en germe une part de l’autre, plus ou moins importante, plus ou moins à développer, sans jamais atteindre l’égalité et encore moins la dépasser.
Alors, à la prochaine fois sur ce thème.
Tableau acrylique 1mx1m.
07:02 Publié dans 23. Créations peintures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art optique, peinture, dessin, art cinétique |
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28/08/2013
La quatrième main, roman de John Irving
Elle n’existe pas cette quatrième main, mais elle ressent ce qu’elle devrait toucher au point que
l’ombre du désir devient réel.
La troisième main fut perdue sans que le chirurgien sache pourquoi. Devenue bleue, elle fut jetée.
La deuxième main fut mangée par un lion au cours d’une interview dans un cirque indien.
Dieu soit loué, le micro était dans l’autre main, celle qui sert à tout dorénavant.
Mais les mains des femmes préfèrent caresser la main manquante comme en hommage au martyre vécu par le journaliste Patrick Wallingford, dit Pat, l’ami des dames. Elles veulent un enfant de lui. Pourquoi ? Allez savoir.
La main d’Otto était grosse, celle de sa femme, Mrs Clausen, Doris de son prénom, caresse sans vergogne le corps de Pat et finit pas le séduire. Il se fait renvoyer, difficilement, et va désormais commencer la vraie vie :
Lorsque Wallingford, nu lui aussi, sortit de la salle de bain, Mrs Clausen avait déjà éteint la télévision et elle l’attendait dans le grand lit. Il éteignit la lampe et se glissa auprès d’elle. Dans les bras l’un de l’autre, ils écoutèrent le vent : il soufflait fort, en rafales, mais ils cessèrent bientôt de l’entendre ?
– Donne-moi ta main, dit Doris.
Il savait de laquelle elle parlait.
Il prit d’abord sa nuque au creux de son bras ; de sa main droite, il s’accrocha à l’un de ses seins. Elle se mit à serrer son moignon entre ses cuisses, où il sentit les doigts perdus de sa quatrième main la caresser.
S’il faisait bon dans leur hôtel, au dehors, la bise annonçait l’hiver qui arrivait ; mais ils n’entendaient plus que leur souffle rauque – oublieux comme tous les amants du vent qui tourbillonnait, et soufflait sans fin dans la nuit âpre et indifférente du Wisconsin.
Ainsi se termine ce roman fou qui, comme le précédent, laisse un goût curieux dans une bouche anesthésiée. On ne sait si on aime ou s’il faut le jeter avant la fin. On saute de nombreux passages, on les relit quelques pages plus tard, mais sans que cela apporte quelque chose. Quand on ferme le livre, on se sent soulagé. Et pourtant, peu de temps après, on le rouvre pour y chercher ce qu’on n’a pas trouvé : le goût amer des sentiments cachés.
07:58 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, roman, etats-unis, journalisme |
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27/08/2013
Soirs d'été
Longues étaient-elles ces soirées qui n’en finissaient pas
Assis sur le pas de la porte ouverte sur l’inconnu
Le chat suit du regard le vol des pigeons
Il rêve aux soirs d’hiver, quand la plume écrit
Et condense sa noirceur sur les lignes de la main
Marqué à vie par l’odeur de sable chaud
Le lézard se désaltère dans la tasse du percepteur
Qui d’autre pourrait mieux que lui
Prendre une goutte de café et sombrer
Les chauves-souris éclatent de leurs ailes miroitantes
Et dansent la sarabande entre les murs de la chambre
Elles déposent leur mitraille dans l’espace
Laissant l'habitant extasié dans le vide nocturne
Au loin, derrière la platitude des collines
Se dressent la lente dégradation des jours déclinant
On ne voit que son ombre, agitée et fragile
Mais précautionneusement elle étire sa robe de bal
Sur fond d’azur noircissant aux rayons de lune
Longues étaient-elles ces soirées qui ne sont plus
Elles éveillent encore en nous l’image émouvante
De cris d’enfants, de chants d’amour frais
De parfums étourdis, de sons ouatés
De ce qui fait la vie et la mort en un jour
Oui, longues étaient ces soirées désormais endormies
07:11 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poèésie, écriture, poème |
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26/08/2013
Musica vini
L’entrée est longue et noble, loin de toute habitation. On prend le bateau de l’errance et c’est le départ pour une aventure unique. Rien dans les mains, rien dans les poches, presque rien dans la tête. Et défilent les champs et les arbres jusqu’à l’arrivée. L’atmosphère y est différente. Tout est tamisé : le regard erre de l’eau, de l’herbe, du ciel et des pierres aux sensations les plus insolites, la couleur des robes, le sourire des enfants, les plaisanteries des hommes, la vie qui passe, qui demeure et qui persiste.

Musique ! Mais aussi le vin liquoreux (presque, mais pas tout à fait), ample, d’or transparent, aux reflets onctueux, à garder de la main dans son contenant au doux chatoiement. Admire sa toison telle le velours d’un chat. Elle te caresse la joue et danse pour toi avec une tranquille assurance : danse lente et majestueuse, ornée de broderies, du clavecin ouvert devant les yeux clairs de l’assemblée. Le son est étouffé. Il se fraye un passage parmi les cris des oiseaux, les craquements du bois, le raclement des chaises, la plainte d’un enfant. Les notes s’égrainent, une par une, deux par deux, puis trois contre deux, jusqu’à trois contre trois. Un violon entame la mélodie, courbe, ensorcelante, délurée, mais reposante, parfumée, au goût de miel et de myrrhe. Et danse devant tes yeux les bras dorés des femmes ensorceleuses et des enfants endiablés. Tu te laisses aller. L’arôme du vin active tes sens. Ils s’échauffent en toi comme l’eau du ruisseau sort de son lit. L’enivrante boisson te prend à la gorge, gouleyante, primesautière, insidieuse et, comme la fumée de l’innocence, te vole la primeur de la rationalité. Pourquoi chercher, te questionner, encombrer ta machine à penser ?
Laisse errer ton corps : écoute l’odeur ineffable des pas sur les feuilles, goûte l’ombre de la valse lente décrite par les notes caillouteuses de la guitare, vois le toucher rugueux du vin de Cristal qui palpite dans ton cerveau et l’enchante de mille sons et senteurs subtiles. Tu souris enfin, sans arrière-pensée. Le vide céleste t’envahit, ton regard ne se pose plus sur les faits, mais sur l’étincelle d’un sourire, la caresse d’une main, l’éclat d’une chevelure vibrante, la courbe d’une épaule dénudée. Alliance magique de l’ouïe et du goût, mais aussi de l’odorat, du toucher des cordes par l’archet et de la vue dansante d’une après-midi enchanteresse sous le soleil tardif, mais réel.
Le soir, retour aux réalités de la normalité, tu entrevois ce songe béat : l’archet du vent caresse les grappes de la félicité et emplit l’air de senteurs boisées qui te font tourner la tête. Folie de l’imagination (et de la boisson).
Merci à tous les organisateurs de cette après-midi. Un rayon de soleil sur une planche à repasser qui danse la gigue !
Et si vous avez l’esprit curieux (de quoi parle-t-il ?), entrez par la porte virtuelle dans la magie de cet événement :
06:38 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : université d'été, musique, chanson, écriture, femme, vacances |
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25/08/2013
Te Deum, d’Arvo Part
http://www.youtube.com/watch?v=CPd3e5woOyc
La plupart des Te Deum commencent par une explosion de sons venant des instruments ou des voix. Ici rien de tout cela. Le grognement de la terre, l’écho du travail de la matière dans l’immensité de l’espace. Puis un « Te Deum laudamus » empreint de sérénité et de confiance malgré la terreur de l’existence. Réponse des voix de femme, en écho, elles aussi pleines de foi et de loyauté.
Te Deum laudamus,
te Dominum confitemur.
Te aeternum Patrem,
omnis terra veneratur.
Nous te louons, Dieu,
Nous t'acclamons, Seigneur.
Père éternel,
Toute la Terre te vénère.
S’agit-il réellement d’un Te Deum ? Les violoncelles, puis les violons s’épanchent pour rappeler la fugacité de la vie, sa fragilité. La troisième strophe éclate tout à coup (Sanctus, Sanctus, Sanctus…), puis se calme, puis explose (Pleni sunt caeli et terra…).
« Sanctus, Sanctus, Sanctus
Dominus Deus Sabaoth.
Pleni sunt caeli et terra
maiestatis gloriae tuae. »
« Saint, Saint, Saint,
Dieu, Seigneur de l'univers ;
le ciel et la terre sont remplis
de la gloire de ta majesté. »
Le Te Deum est sensé exprimer la louange et l’action de grâce. Mais ici, celles-ci sont toute intérieures. C’est un condensé de louange qui s’échappe d’un petit trou dans la conscience, une sorte de trou noir dans la toile de l’espace et du temps, fuyant l’existence des hommes.
On suit difficilement ce qu’a voulu dire le compositeur, car ce Te Deum ne ressemble à aucun autre. Il est tendre, plein de grâce intimiste, empli d’une dévotion intemporelle. Certains peuvent penser le contraire : glacial. Oui, c’est un paysage arctique, désert et coupant, qui s’étend sur des kilomètres carrés et qui reflète l’inconnaissance humaine face à la toute puissance divine (Sauvez ton peuple, Seigneur,...). Mais cette inconnaissance est accompagnée par la tendresse d’une promesse : Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne dieu (Saint Irénée). On peut penser que ce qu’a voulu exprimer Arvo Part, c’est l’intimité de cette transformation.
07:26 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique minimaliste, musique sacré, louange |
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24/08/2013
Où sommes-nous ?
Il arrive parfois qu’à la vue d’un paysage l’œil se demande ce qu’il regarde. Où suis-je ? me murmure-t-il à l’oreille. Alors le cerveau s’enflamme. Ce qu’il voit ne correspond pas à ce qu’il ressent, ni à ce qu’il sait. Là, la réalité dépasse la fiction. Cela tourne dans la tête comme dans le tambour d’une machine à laver et même quand cela s’arrête, ce n’est pas suffisamment à l’horizontal pour qu’on commence à avoir une idée précise de la réalité. J’ai un kaléidoscope dans la tête, et j’ai beau remuer les morceaux de verre pour les mettre à l’endroit, rien ne vient. On s’affole donc : qu’est-ce ceci ?
Un lac vu de la rive boisée avec quelques bateaux flottant tranquillement sur la surface calme de l’eau. Le soleil est actif, l’eau devient ruisselante de lumière et prend ce ton éblouissant, quasi aveuglant, qui procure à l’œil un défaut de vision par saturation. Lac enchanteur des jours d’été, envie impulsive de plonger dans une eau pure et fraiche, bonheur sensuel des corps au-delà de toutes considérations intellectuelles.
La photo suivante, enclenchée cinq à six secondes après cette première prise de vue, donne une vision fondamentalement différente.
Je suis transporté à l’ombre des bois, en pleine campagne, auprès d’une prairie verdoyante où paissent quelques bêtes. C’est le matin, la lumière est crue, mais tamisée par la tendresse de l’éveil. C’est là aussi l’été, mais un été plus tendre, plus alangui, et cependant revigorant.
Le plus curieux n’est pas cette différence de sensation entre deux clignements d’œil qui fait bouger les pièces du kaléidoscope, mais le fait que cette sensation bizarre n’est pas due à la réalité, mais aux photos de cette réalité. Il n’y a aucun trucage. Mais l’œil mécanique a manifesté un semblant d’insuffisance humaine. C’est bon de savoir que la technique a également des difficultés d’adaptation.
06:34 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : film, photographie, écriture, quotidien |
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23/08/2013
Le flûtiste invisible, roman de Philippe Labro
Un roman qui n’en est pas un, puisqu’il est constitué de trois nouvelles, et qui mentionne en liminaire : « Tout est déterminé par des forces sur lesquelles nous n’exerçons aucun contrôle. Ceci vaut pour l’insecte autant que pour l’étoile.
Les êtres humains, les légumes, la poussière cosmique – nous dansons tous au son d’une musique mystérieuse jouée à distance par un flûtiste invisible (Albert Einstein) ». Et l’auteur ajoute : Comme Schindler, je crois qu’il n’y a qu’une seule chose dont nous devrions être certains : la sensation qu’autour de nous, avant ou après, en dedans ou en dehors, il y a un élément inconnu sur lequel n’avons aucune prise, aucun contrôle, mais dont nous pouvons imaginer qu’il en exerce un sur nous. C’est l’élément inconnu qui m’intéresse.
Seule la première nouvelle m’a paru digne d’intérêt. Pourquoi ? Elle semblait vécue, alors que les deux suivantes m’ont paru plus compassées. Elle se dénomme « Bye bye Blacbkbird ». Blackbird est une jeune américaine qui voyage sur un transatlantique et que rencontre un jeune garçon qui se rend aux Etats-Unis pour étudier. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment une rencontre, mais le fruit d’un pari fait avec ses camarades : Qui serait assez culotté pour aller faire un compliment à cette jeune femme si belle, là-bas, à la table de gauche ? Ses cheveux étaient d’un jaune éclatant, comme des fleurs de tournesol, un jaune qui aurait pu virer à l’orange. Elle lui donne rendez-vous le soir même, mais n’y vient pas. Le troisième soir, elle ouvre en pyjama sa porte. Ils parlent. Elle lui demande : « qu’attendez-vous de moi, au juste ? ». Devant son absence de mobile, elle éclate de rire : « Seriez-vous trop bien élevé ? Vous ne voyez pas qu’il se voit votre désir ? Vous croyez qu’un homme peut dissimuler son envie d’une femme ? Vous avez faim d’amour, c’est cela, pourquoi ne pas le dire ? » Elle avait une capacité unique et déconcertante à passer de l’ironie à la langueur, de l’intime à la distance. Elle met le disque de la chanson Bye bye Blackbird et lui dit à la fin : « On ne choisit rien. Et rien n’est impossible, sauf de refuser la mort. Et tout est possible, mais rien n’est important. Tout est fatal. » Lorsqu’il va partir, elle lui demande de l’embrasser. Je pouvais sentir son corps sous la soie, touchant le mien sans bouger : « Eh bien, dites-moi, quelle vigueur dans le pantalon ! Mais dans quel émoi êtes-vous tombé ? ».
Il en devient fou, ne pensant qu’à elle, la cherchant partout et elle, se dérobant, l’évitant jusqu’à l’arrivée à New-York. Là, contrairement à toute attente, elle se donne à lui subrepticement. Puis, immédiatement après : « Rhabillez-vous. Allez, vous avez eu ce que vous vouliez ». Je l’ai regardé. Elle avait une expression voilée, hantée, une cernure mauve avait creusé sa peau sous chacune de ses paupières. On ne pouvait lire aucune satisfaction nu aucun plaisir sur ce visage auquel, en vérité, je ne comprenais rien. Quelque chose de mortel est passée dans ses yeux.
En épilogue, l’auteur philosophe : « Tout est mouvement, écrit Balzac, la pensée est mouvement. La nature est établie sur le mouvement. Balzac continue et se dévoile enfin. Il ose, enfin !, (sic) écrire les quatre lettres DIEU : « Dieu est le mouvement, peut-être. Voilà pourquoi le mouvement est inexplicable comme lui et, comme lui, profond, sans bornes, incompréhensible, tangible. »
07:58 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, roman, livre, écriture |
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22/08/2013
Le chien
C’était bien un chien…
Une grosse boule de poils
Mal léchée et sale…
Il marchait en vieillard
Une patte après l’autre,
Tirant sa carcasse
Et s’arrêtant pour souffler…
Les enfants en avaient peur…
Il s’approchait doucement
Sans bruit, sans un coup de queue
De sa langue râpeuse
Il caressait patiemment la main
Celle qui traînait ici ou là
Et l’enfant poussait un cri
Lui, il ne bougeait pas
Il le regardait de ses yeux doux
Ne comprenant pas sa réaction
Il se couchait à ses pieds
Mais l’enfant changeait de chaise
Se réfugiait dans les bras de sa mère
En disant « Je n’aime pas les chiens »
Et lui ne disait rien
Il fermait les yeux et rêvait
Du temps où il courrait avec les enfants…
Aujourd’hui seuls les souvenirs
Lui font remuer la queue
D’un contentement timide…
07:43 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |
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