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22/04/2020

Edward Hopper

https://www.youtube.com/watch?v=sWFewI_bfDA


La beauté derrière la banalité de la vie quotidienne.

Elle ne tient qu'à l'absence du décor social qui habituellement voile notre regard sur les choses.

La vie crue d'un homme du XX° siècle.

16/09/2017

Philip Glass - Metamorphosis

https://www.youtube.com/watch?v=M73x3O7dhmg


 

Un bel exemple de musique minimaliste et répétitive, que le compositeur préfère appeler « musique avec structures répétitives ». Étrange musique dont l’enchantement naît de la reproduction à l’infini d’une petite phrase musicale qui sert de fond sonore sur lequel il disserte avec des sons variés et produit des effets sonores qui laissent une impression de revenez-y obsédant. Musique mélancolique au possible !

13/12/2014

Les éphémérides d'Alcide

C'est un calendrier pas comme les autres qui vient du Canada et qui renferme une véritable encyclopédie : 

http://expressorion.com/ephemerides.htm

Intéressant... Mais sans abus.

10/10/2013

American ego, dessins d’Ethan Murrow

Il est américain et il expose pour la deuxième fois à la Galerie Particulière, 16 rue du Perche 75003 Paris.

C’est un excellent dessinateur. On pense parfois aux gravures passées, celles qui illustraient les aventures extraordinaires de Jules Verne. Il en possède l’imagination, le talent, la poésie de l’insolite, le charme vieillot (mais pas tant que cela).

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Mais il pratique en même temps la science-fiction, ou presque, voire l’insolite à la manière de Magritte.  

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On peut également penser à Monsieur Hulot, éternel égaré dans un monde rationnel.

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Et, pourquoi pas, Michel Strogoff :

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Alors, si vous voulez rêver, passer un moment d’irréalité si proche du réel, participer à la folie de la création artistique, allez voir cet artiste qui, cette fois-ci, se consacre à la culture américaine, à ses stéréotypes.

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Il tente de mettre en évidence les paradoxes d’un « American Ego ». Il est constitué d’orgueil patriotique, de courage, de foisonnement mais aussi de chauvinisme, d’un romantisme provincial, d’une idéalisation des rapports à établir entre les pays. Oui, l’exposition tente de détecter, derrière des scènes de vie insolites, l’extraordinaire imagination des Américains.

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20/08/2013

Le monde selon Garp, roman de John Irving

Le livre était lourd et volumineux (650 pages d’une écriture serrée), ce qui n’est pas encourageant pour en commencer la lecture. De plus, la quatrième de couverture était peu engageante, contrairement à ce qu’a voulu l’éditeur. Elle13-08-20 Le monde selon Garp.jpg évoquait le féminisme, la violence des hommes, la peur des femmes, cette opposition des sexes qui fit pendant un temps les premières pages des médias d’outre-manche. Bref, les clichés d’une Amérique éternelle peuplée de machos texans. Et je continuais à le penser au bout d’une cinquantaine de pages, malgré quelques bons mots : Jenny avait l’impression que ses études n’étaient rien d’autre qu’une façon polie de gagner du temps, comme si elle avait été une vache mise en condition pour recevoir la canule de l’insémination artificielle.

Je finis par me détendre et lus avec curiosité les cinquante pages suivantes. Enfin, je fus pris par le récit, non pas à la manière d’un triller à l’intrigue palpitante, mais en raison de la personnalité du personnage principal, S.T. Garp, fils de Jenny, une jeune fille de bonne famille devenue infirmière, qui se fait faire un enfant par un malade, le Sergent Technicien Garp, mitrailleur de queue d’un avion atteint par les balles au cours de la seconde guerre mondiale. Huit jours plus tard, je fermais le livre en me se disant que j’aurais bien poursuivi la lecture de cette saga délirante, bien qu’apparemment anodine : Garp luttant contre la concupiscence des hommes, rejetant la violence de l’environnement quotidien et assurant la protection des enfants. Tel est le sujet du livre, les peurs d’un père dans un monde fou, mais habituel. Et souvent je me suis dit : ces descriptions sont trop longues, ces sentiments sont trop étalés, je les saute.  Mais je revenais par la suite sur ces métaphores pour ne rien perdre de l’ensemble.

Le livre est ambigu. Cela tient au mélange entre le récit parfois trop lent et la rapidité des événements clés qui ne sont qu’évoqués, puis repris de manière indirecte. Ainsi l’accident entre l’auto de Garp et celle de l’amant de sa femme, dont les dégâts sur la famille ont été considérables, n’est abordé qu’à travers ses conséquences. Pierre-Yves Petillon, qui présente le livre dans sa version française, nous dit : « On les compte sur les doigts d’une main, finalement, les livres où l’on rit à voix haute, où l’on s’esclaffe comme autrefois, lorsqu’on avait dix ans et qu’on allait voir un Laurel et Hardy dans un petit cinoche de quartier. » Je pense plutôt à une espèce de nostalgie difficilement interprétable que donne le roman, comme un arrière-goût d’entente entre l’auteur et le lecteur, mais qu’on n’ose pas avouer, n’y même reconnaître. On est gêné, mais heureux de l’être. On y prend plaisir sans savoir pourquoi. C’est ce qui fait la qualité du récit : inattendu, tant dans les événements que dans les émotions de Garp. Il en reste un sentiment curieux qui vous contraint à achever le livre sans comprendre son intérêt.

Quelques descriptions font rire : « Aaa, fit Garp (le père), comme Jenny l’attirait en elle et s’accroupissait en pesant de tout son poids. – Garp ? demanda-t-elle. ça va ? Est-ce que c’est bon, Garp ? – Bon, approuva-t-il, très distinctement. (…) A mesure qu’il se recroquevillait et que sa semence suintait sous Jenny, il se retrouva une fois de plus réduit aux « Aaa » ; il ferma les yeux et pleura. Quand Jenny lui offrit le sein, il n’avait pas faim. (…) Elle se sentait plus féconde qu’une glèbe bien préparée – la terre nourricière – et elle avait senti Garp lâcher en elle un jet aussi généreux que celui d’un tuyau d’arrosage en été (à croire qu’il voulait inonder une pelouse).

D’autres épisodes sont quasi sordides : Le mouvement des Hellen-Jamesiennes appartient à un monde inconnu dans lequel des jeunes femmes se font couper la langue pour lutter contre la violence faite aux femmes en souvenir d’Hellen James, violée à l’âge de douze ans.

Il est impossible de raconter en quelques phrases le livre, trop long, trop imaginatif et, apparemment, banal. Il s’achève sur les enfants de Garp : « Dans le monde selon son père, comme le savait Jenny Garp (sa fille), il faut avoir de l’énergie. Sa célèbre grand-mère, Jenny Fields, nous voyait naguère comme appartenant à diverses catégories, les Externes (les hommes qui avaient été brûlés), les Organes vitaux (les hommes blessés qui souffraient en dedans), les Absents (des hommes qui avaient cessé d’être là) et les Foutus (absents souffrant de maux propres aux externes ou aux organes vitaux). Mais dans le monde selon Garp, nous sommes tous des incurables (de la concupiscence).

26/11/2012

4ème mouvement « Fuga, allegro con spirito » de la sonate pour piano opus 26 de Samuel Barber (1949)

http://www.youtube.com/watch?v=Ga_280If08A&feature=fvwp&NR=1

 

Le thème donne un accent guerrier, triomphant, à cette fugue équilibrée, à la fois classique dans son organisation et moderne à la manière de Stravinsky.

Déferlement de notes en cascades avant une pause à la manière de Bach en 0.24 : cela dure peu, mais quel rappel au grand compositeur.

En 1.50, introduction d’un nouveau thème, rappelant la musique de Gershwin ou de Bernstein (West Side Story). C’est bref puisqu’en 2.06 on revient au thème principal, arrangé, clairsemé de bouquets de notes, comme un rappel nostalgique.

La sonate finit en étincelles, en gerbes de notes distendues, feu d’artifice en finale qui laisse l’auditeur épuisé, mais heureux.

 

 

Admirons le jeu de Marc-André Hamelin. La partition est extrêmement difficile et trouver une unité dans ce puzzle demande un effort de réflexion, puis de restitution dans le jeu, dont peu de pianistes sont capables.

04/06/2012

Menus abîmes, poèmes d’Emily Dickinson, traduit par Antoine de Vial (2ème partie)

« Le rivage est plus sûr, mais j’aime me battre avec les flots
Un mot peut vous inonder quand il vient de la mer »

 

littérature,poésie,amérique
Emily Dickinson est une femme restée adolescente dans l’esprit, spirituellement toujours en mouvement. Mais ses interrogations ne se disent pas ouvertement, elles se laissent deviner au fil des vers. En cela, elle se laisse laver chaque matin par son inspiration et peut alors déclamer fortement sa vision du monde.
Les mots prolongent sa pensée, la rythment au fil du jour et s’éteignent le soir après les avoir couchés sur le papier. Et chaque jour est un émerveillement de tout, bien qu’elle n’ait jamais que vécue dans sa maison familiale. Vide de toute pensée utilitaire et personnelle, elle se laisse griser par la toute-puissance de la nature, s’enivre du soleil, du vent et des couleurs de l’univers.

 

N’en disons pas plus et laissons-nous porter par ce poème :

Ce fut un chemin de silence –
Il demanda si j’étais sienne –
Je répondis sans mots –
Mais du regard –
Alors – il m’emporta si haut
Avant même ce bruit mortel
De la fougue d’un Char –
Loin – comme le ferait des roues –
Notre monde avait disparu –
Comme les champs au pied
De qui se penche d’un ballon
Pour scruter une rue d’éther –
Le gouffre – derrière nous – n’était plus –
Les continents étaient nouveaux
C’était l’éternité avant –
L’éternité prévue –
Plus de saisons pour nous –
Ni nuits et ni matins –
Mais un soleil – qui en ce lieu –
S’était fixé en son aurore –

Merci, Emily, pour cette bouffée de fraicheur et votre délicate espérance.