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29/01/2015

Sonia Delaunay, exposition musée d’art moderne de la ville de Paris

Rien ne m’a plus intéressé que la première salle, celle où se trouvent les portraits des finlandaises. De purs chefs d’œuvre que ces visages colorés, grossiers, d’une rondeur inhabituelle, qui laissent une impression de paix intime, une atmosphère d’enfance innocente. Et pourtant, les nez sont gros, manquant d’élégance telle qu’on la conçoit actuellement, les yeux sont cerclés et épais, les mains ne pourraient tenir un objet. Mais tous regardent l’invisible derrière le visible, tous possèdent cette pointe d’humanité qui fait d’un peintre un visionnaire.

Elle emploie les couleurs avec bonheur. Des couleurs aux tons purs, le rouge et le bleu en particulier. Et chaque visage renferme une qualité unique de lumière, comme s’il était illuminé de l’intérieur et semblait nous dire quelque chose.

Celle-ci paraît triste, mais simultanément, elle donne toute sa beauté au spectateur, rayonnante et contemplant l'invisible.

Ces deux finlandaises, la mère et la fille probablement, semblent figées dans une intimité secrète. La vie s’écoule derrière, hors de portée, indifférente. Seule compte cet instant d’éternité que l’on saisit par intuition, en un instant de grâce.

Enfin cette belle endormie qui ne porte que des bas et dont les reflets bleuâtres en  font un être magique, anguleux et mystérieux. Beaucoup penseront plus à sa finitude malhabile qu’à une icône féminine. Mais elle donne sa personnalité à contempler, froide et chaude selon les couleurs et les lignes de son corps.

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Oui, Sonia Delaunay sut voir l’absence et la présence, l’idéalisme derrière le réalisme, l’invisible derrière le visible. Elle laissait transparaître l’âme derrière le corps.

27/11/2013

Exposition Serge Poliakoff au musée d’Art moderne de la ville de Paris

Une exposition bien préparée, avec des chapitres décrivant les différentes étapes de sa peinture sur les chemins de l’abstraction. Le dépliant donné à l’entrée a pour ambition de souligner la singularité d’une approche particulièrement sensible qui appelle à la contemplation, et de révéler l’intensité d’une œuvre qui n’a d’autre objet que « ce rêve des formes en soi qui est le grand mystère à élucider de l’abstrait » comme l’a écrit le critique Pierre Guéguen en 1950.

L’évolution du peintre se caractérise par 10 périodes qui commencent avec les premières peintures abstraites entre 1946 et 1949. Une très belle huile sur toile se remarque dans cette période. Elle laisse présager de l’avenir. Les couleurs : le rouge, pas trop vif, le jaune empereur de Chine, le bleu très foncé en fond ou plus clair au premier plan. C’est un travail sur les contrastes : clair sur foncé.

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5ème période : Lumière de la couleur. Composition rouge-jaune-blanc (1952, huile sur toile). Je n’en ai malheureusement pas trouvé une photographie.

7ème période : Transparences. Une des plus belles toiles, mais qui n’est pas exposée, est cette composition en jaune – orange et rouge, d’une transparence étonnante. Peinte à la manière des icônes, le jaune est particulièrement étincelant.

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10ème période : Formes. Cette dernière salle donne le meilleur de sa production. Des tableaux dépouillés représentant chacun une sorte de conque fendue à la hache, en deux ou trois couleurs. Poliakoff donne une idée de ce que sera par la suite la peinture de Soulages.

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Le triptyque de 1968 est composé de trois toiles à peu très semblables aux couleurs noir, bleu rappelant l’eau et l’air, rouge vif et foncé, vert foncé. Simple, tellement simple qu’il en est majestueux.

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« Quand un tableau est silencieux, cela signifie qu’il est réussi (…) Une forme doit s’écouter et non pas se voir. »  La caractéristique de ces toiles : la profondeur de l’intensité des tons utilisés, la vibration obtenue, les contrastes savamment constitués. Une fête pour les yeux et les oreilles. Et l’on n’entend que le silence de l’émerveillement.

22/09/2013

Roy Lichtenstein

Roy Lichtenstein était un peintre facétieux que la galerie Gagosian, près desDrowning girl.jpg Champs Elysées, expose actuellement.  Son style convient à toutes les peintures, puisqu’il ne pratique qu’une conversion de tableaux ou de dessins originaux. Il s’est illustré en tant que promoteur de la bande dessinée. Qui n’a pas vu ces femmes au dessin voluptueux, exprimant des sentiments de midinette. Mais ce n’est pas sa seule source d’inspiration. Il se commet également avec la publicité et, plus étrange, avec l’histoire de la peinture, dont le surréalisme et le cubisme.

L’exposition Gagosian nous montre des œuvres propres à la période 1979-1980 pendant laquelle Roy Lichtenstein découvre l’expressionnisme allemand. Il va s’approprier le style en le transformant à sa manière, cela va sans dire. Il reprend, par exemple, les jaunes et les verts criards, les contours noirs, les visages anguleux d’Ernst Ludwig Kirchner. Il s’inspire des gravures sur bois du Blau Reiter, tel ce portrait du Dr Waldmann de 1980.

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Il reprend les paysages expressionnistes de Cézanne (les baigneuses) recréant à sa manière l’atmosphère et la lumière du midi.

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Il peut également se stimuler en utilisant l’art nègre :

 

 

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 Sa manière : une utilisation des couleurs primaires, l’emploi de points ou de traits pour représenter des ombres, mettre en valeur ou au contraire brouiller le sujet dans son environnement, comme cette tête de femme qui est à la fois triste ou au moins mélancolique, et joyeuse ou fraiche par le bleu qui traverse le tableau.

  

Une exposition qui nous contraint à nous demander où se trouve la frontière entre l’art et l’usage habituel d’autres types d’information tels que la publicité, le stylisme, l’objet culte, voir les illustrations pour enfants, etc.

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 Allez… Un retour sur son style habituel :