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30/09/2013

Homme A

« Ecce homo » : Voici l’homme.

Existe-t-il ? Vous ne le rencontrerez pas vivant, mais vous vous en souviendrez. Chacun d’entre nous a, au moins une fois dans sa vie, rencontré un tel homme. Vous vous en souvenez. Il ne vous a pas marqué par une prestance particulière, ni la mise en valeur de son intelligence, ni même une extraordinaire sagesse.

Et pourtant il vous en est resté une impression de force douce, d’ardeur suave, de sérénité ferme. Vous pouvez partir au bout du monde avec lui en toute sécurité.

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07/09/2012

Robert Tatin : la Frénouse (voir les 6 et 18 août)

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"Ainsi que tous les jeunes gens de mon âge je m'inquiète de la Religion, de la Mort, de la maladie, de la santé, de la guerre, de la misère... Je m'inquiète surtout du bonheur du malheur - mais considère toutes ces choses très loin - pour plus tard - pour demain ?... J'ai même besoin d'oublier toute cette agitation du monde afin de me faire, premièrement, un corps sain, un esprit clair et un Cœur Humain. J'ai même Peur de ce trop grand Idéal que d'aucune philosophie m'apporte avec l'intention de m'Eclairer. Pourtant une LUMIÈRE insolite me visite, me visite et me laisse une lueur... Véritable "Conscience" Véritable responsabilité d'où répondre... la réponse... l'écho... D'où faire ART... afin de communier avec tous les enfants du monde..."   (Robert TATIN)

 

Papin avait l’âme d’un créateur. Il aimait tout faire et n’était pas comme ces artistes qui donnent des directives à une poignée de petites mains qui sont ses exécuteurs de « chefs-d’œuvre ».

 

Il a été architecte :

Tatin architecte.jpg"Nous sommes en présence d'un module architectural imaginé en fonction de la Nature environnante, par essence non finie. Une initiative, comme celle entreprise par cet Artiste, peut entraîner une continuité architecturale. L'esprit de cet ensemble comporte d'ailleurs en lui-même un exemple à suivre quant à l'Adaptation de la Nature, apportant un élément nouveau pour les Urbanistes et les Architectes, recherchant depuis le début de ce siècle, la forme, le volume et les caractéristiques d'édifices pouvant s'allier avec l'environnement Naturel..."  (Lise TATIN)

 

 

 

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Il a été céramiste :

TATIN qui était depuis longtemps sur la piste d'un matériau nouveau est arrivé à constituer ce matériau avec de la terre mêlée de colorants qu'il "tape" sur des poteries et qu'il travaille alors comme une vraie peinture au pinceau, au couteau, au doigt. La cuisson rend la peinture inaltérable. TATIN s'enorgueillit d'être à présent, non seulement "sculpteur de terre" mais "peintre de terre". Il y a là, en effet, une vraie révolution dans la céramique.  (Pierre GUÉGUEN, 1954)

 

 

 

 Mais il a surtout été peintre :

"...Il n'y aurait qu'à regarder et à voir, si tu peux regarder et voir tes propres yeux: tu sais peindre. Il n'y a pas à savoir dessiner, tu vois bien, alors tu trouves les moyens de dessiner à ta mode. Il s'agit de trouver par toi-même tes propres signes, il s'agit encore de signifier tes propres signes, avec foi, avec violence, avec la paix, avec tendresse et autres et autres. Il s'agit de peinturer en se souvenant de la parole de Chesterson : "tout enchaînement d'idées peut conduire à l'extase, tous les chemins mènent au royaume des fées". "Le progrès en peinture n'a rien à voir avec ce que la T.S.F. appelle progrès, trop de traités de peinture tous emplis de grandes bonnes volontés se montrent trop épris d'un art X ou Y et pas assez de l'art sans adjectif sauf celui de RÉEL. Voir c'est être présent, opter c'est voir, voir serait confortable avec choisir ou opter, optimisme alors...Peut-être". (Robert TATIN)

 

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Le sculpteur :

dessin_1_encre_chine_face_valadonutrillo.jpgRobert Tatin a utilisé deux manières : la statue et le bas-relief. Il travaillait d’abord l’idée, puis la technique. L’idée, c’était sa conception du monde, des relations entre l’homme et l’univers, entre l’homme et l’image que l’homme se fait de lui-même, entre les hommes eux-mêmes et plus profondément entre l’homme et Dieu. La sculpture n’avait rien de représentative des attitudes ou expressions. Elle s’efforçait de donner sur un bloc l’essentiel de ce qu’avait été celui qui était représenté. Les bas-reliefsDragon.jpg sont encore plus symboliques, il ne représente que des idées. Ils sont l’expression de la conception du monde de Robert Tatin. Ses voyages lui ont permis de progressivement atteindre une connaissance des cultures et d’en faire une synthèse personnelle. Ses bas-reliefs en donnent des flashs. Comment définir ce personnage à cheval, à la fois chevalier, roi mage, prince hindou ou sorcier africain ? Le rêve et la réalité confondus dans des scènes multiples et oniriques.

 

 

Robert Tatin mérite notre respect. Il a vécu sa vie comme il l’entendait, se moquant des racontars et du qu’en dira-t-on. Il a bâti son jardin secret qu’il partage maintenant avec nous et cela fait du bien de savoir que des hommes vivent leur rêve dans la réalité quotidienne.

 

22/03/2012

Exposition Aleksi Gallen-Kallela, au musée d’Orsay


 

Imatra en hiver, peint en 1885


 

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Le mouvement de l’eau en contraste avec l’immobilité de la neige. Les flots jaunes et sales bourdonnent en écume violente grâce aux petits coups de pinceau qui font éclater les bulles d’eau et d’air. La neige n’est pas sereine non plus. Elle épouse les lignes et les formes de matière, tourmentées en fond de tableau, plus paisibles au premier plan.

Au loin, dans le brouillard, on distingue un pont, passage de l'impassibilité à l’agitation, comme si la neige était elle-même en ébullition, l’eau mordant sans cesse sur la rive et transmettant sa folie à l’inertie des flocons agglomérés, les faisant entrer dans sa danse de fin du monde.

Que s’en dégage-t-il ? Le froid réchauffé par le mouvement des flots, un bouillonnement permanent face au calme silencieux des molécules neigeuses et un entre deux anxieux, incertain de son avenir, le tout noyé sous un brouillard qui occulte la vallée. Une atmosphère de cataclysme, dans l’irréalité.

 

 

Le lac Keitel, peint en 1905

 

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Vu  à quatre ou cinq mètres, un lac quasi sans ride occupe presque tout l’espace de la toile. Au fond, la forêt, puis la montagne. Quelle belle étendue, calme et immobile, toute en reflets. Si l’on s’approche, tout change. Ce sont des traits qui semblent abstraits, de gris en horizontal et de blanc en vertical. On voit de gros pâtés de couleurs. Et pourtant, comme il est tendre et harmonieux vu de plus loin.

 

Orante, peint en 1894

 

Aucune photographie sur Internet concernant ce tableau. Et pourtant, il est beau, d’une beauté intime, soulignée par les taches rouges du sol qui contrastent avec la délicatesse de la très jeune fille nue levant les bras et regardant le ciel. Elle est plus dessinée que réellement peinte. Le sol est fait de trainées rouges vifs, comme si elle se trouvait sur un volcan. Le ciel est illuminé de jaune, les rayons semblant sortir de son visage. Elle est belle d’innocence, de simplicité et de candeur.

 

 

Certes, ces trois tableaux ne donnent aucune idée de l’œuvre de Gallen-Kallela et des différentes périodes de sa vie de peintre. L’exposition met en évidence l’évolution de sa peinture. De très belles toiles, passant de portraits bourgeois aux scènes de vie campagnarde en Finlande, aux paysages de son pays, pour ensuite se tourner vers un symbolisme flamboyant, dont le tableau Orante. L'exposition présente aussi les surprenantes fresques exécutées par l'artiste, d’un style tout neuf, en illustration de l'épopée nationale du Kalevala et une très étonnante série de tableaux réalisés en Afrique.

  

Akseli Gallen-Kallela de son vrai nom Axel Waldemar Gallén (né le 26 avril 1865 à Pori, en Finlande, et mort le 7 mars 1931 à Stockholm, en Suède) est un peintre et graveur finlandais de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Il fut l'un des artistes finlandais les plus connus internationalement. Son œuvre est associée aux styles Nationaliste romantique, symboliste et Réaliste.

(From : http://fr.wikipedia.org/wiki/Akseli_Gallen-Kallela)

 

26/01/2012

Musée national Gustave Moreau (1826-1898)

 

Ce musée a upeinture, dessin, gravure, abstrait, symbolismene particularité, il fut construit du vivant de l’artiste.

 

A la maison initiale furent ajoutés deux étages d’atelier couvrant en peinture, dessin, gravure, abstrait, symbolismepièces uniques la surface de la maison.

 

Un contraste incroyable entre le premier étage, très petit bourgeois, et les deux étages supérieurs quelque peu prétentieux en raison de leur taille, mais disposant d’un magnifique escalier les reliant.

 

 

 

 

L’art de Gustave Moreau est singulier. Il fut pourtant très apprécié des milieux parisiens, même si la critique ne le ménagea pas lors de sa première expositionpeinture, dessin, gravure, abstrait, symbolisme au Salon. Il commença par s’initier aux sources de l’art, l’Italie avec la peinture de la Renaissance et de l’antiquité. Ces années resteront sa référence artistique : Raphaël, Léonard de Vinci, le Titien, Botticelli. Conforté dans ses certitudes, il revient à Paris. Gustave Moreau considère que la peinture, miroir des beautés physiques, réfléchit également les grands élans de l'âme, de l'esprit, du cœur et de l'imagination et répond à ces besoins divins de l'être humain de tous les temps. C'est la langue de Dieu ! Un jour viendra où l'on comprendra l'éloquence de cet art muet ; c'est cette éloquence dont le caractère et la puissance sur l'esprit n'ont pu être défini, à laquelle j'ai donné tous mes soins, tous mes efforts : l'évocation de la pensée par la ligne, l'arabesque et les moyens plastiques, voilà mon but. peinture, dessin, gravure, abstrait, symbolisme

Pour lui, la peinture, et d’abord le dessin, sont œuvres de l’esprit avant d’être exécuté par le corps. Ces tableaux avaient pour ambition de condenser toutes les aspirations de rêve, de tendresse, d'amour, d'enthousiasme, et d'élévation religieuse vers les sphères supérieures, tout y étant haut, puisant, moral, bienfaisant, tout y étant joie d'imagination de caprices et d'envolées lointaines aux pays sacrés, inconnus, mystérieux.

 

 

 

Moreau est avant tout un dessinateur hpeinture, dessin, gravure, abstrait, symbolismeors pair. Ce n’est pas un coloriste. Tous ses tableaux demandent de longues esquisses et le dessin final est très précis, empruntant à David ou Ingres et s’inspirant de nombreux modèles antiques, tant italiens qu’indiens ou persans. De plus il annote ses dessins pour se souvenir de ce qu’il veut faire. Pour ses dessins, il emploie le crayon, mais également le fusain et la sanguine, et même la plume et l’encre. Il réserve l’aquarelle à sa peinture intime.

 

 

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C’est à la fois un symboliste qui s’intéresse au mysticisme, un précurseur du fauvisme et même un abstrait : "N'étant plus en goût ni de me défendre, ni de rien vouloir rien prouver à qui que ce soit, j'en suis arrivé à cet état bienfaisant d'une humilité délicieuse vis-à-vis de mes vieux maîtres du passé et de cette unique joie de pouvoir m'exprimer librement et en dehors de toute juridiction".

 

 

 

 

Sa peinture cependant laisse perplexe. Elle est triste, inachevée le plus souvent, quelque peu barbouillée de marron et de noir. On a parfois l’impression d’un peintre débutant. Mais le Prométhée exposé au Salon de 1868  est magnifique d’imagination et de conception.

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22/11/2011

Soir antique, d’Alphonse Osbert, 1908, huile sur toile

 

Comme au travers d’une fenêtre, assis tranquillement dans son salon, le visiteur contemple le coucher de soleil sur l’océan, tel le capitaine Nemo ayant fait surface avec son Nautilus. Et le spectacle en vaut la peine. Quatre naïades alanguies contemplant un coucher de soleil, sans un mot, extasiées par la luminosité étrange d’un couchant d’or sur une eau calme. C’est une sorte de trêve, quasiment enlacées deux à deux, les jeunes femmes sont sans visage ou presque, et regardent, épanchées, un ciel limpide qui se reflète dans les eaux tout juste ridées par une brise très légère.

 

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La beauté du tableau, qui se trouve au musée du Petit Palais à Paris et qui est emprunt malgré tout de romantisme exacerbé, tient à la luminosité des couleurs du ciel, de la mer et des robes dont les plis reprennent le cheminement des vaguelettes, principalement pour celle qui se tient accoudée aux genoux de la femme assise. Et cette robe bleu pâle, presque blanche, constitue un prolongement visuel des derniers tremblements des vagues, comme si elle allait se fondre dans l’eau lorsqu’elle s’endormirait. C’est pourquoi elle se tient éveillée auprès de l’autre, peut-être échangeant parfois quelques phrases inutiles, mais qui permettent de ne pas se laisser aller à une somnolence coupable.

 

 Les deux autres femmes, élancées, regardent, indolentes, le disque d’or disparaître à l’horizon, vêtues également de robes antiques, mais dont la couleur se fait sombre parce que plus éloignée des derniers rayons.

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Certes, le sujet peut sembler désuet et peu réaliste, mais c’est le propre du symbolisme. Souvenez-vous du tableau de Maurice Denis, Jeu de volant, peint en 1900 (voir 21 mai 2011 dans Impressions picturales) : un tableau « beau, d’une beauté artificielle certes, mais ensorceleuse, apportant une atmosphère propre, mystérieuse, non dénouée d’émotion, mais malgré tout intemporelle, comme figée dans sa beauté formelle ». Tel est également le cas de ce « Soir antique ».

 

Le symbolisme a été un mouvement littéraire, lancé par le poète russe Valéry Brioussov. Pour ce mouvement, qui s’est ensuite étendu à de nombreux arts, le monde reste un mystère et la beauté artistique tient à la capacité de décrire le monde réel en utilisant des représentations métaphoriques. La nature se perçoit par les sens qui procure des impressions qui, seules, font apparaître son identité spirituelle. C’est pourquoi la peinture, avec Gustave Moreau, Kupka, Lucien Lévy-Dhumer (voir le 26 mai), le groupe des Nabis, et la musique avec Debussy, Erik Satie (voir Gnossienne n°3, le 25 mai), évoquent une nature traitée par l’esthétisme, voire emprunt d’un mysticisme réel.

Oui, même si ce tableau apparaît démodé, trop distant, il possède une beauté de l’âme que lui donne le traitement de la lumière qui éclaire non seulement la vision, mais également l’intérieur de l’être, suggérant un autre monde derrière la sécheresse de la réalité, même offerte sous ses meilleures couleurs comme c’est le cas ici.