25/06/2021
L'enfance
L’enfance est un lieu unique
Où tout se plie à ta volonté
Il est très simple d’emploi
Il suffit de pleurer et pleurer encore
Tu ne seras peut-être pas satisfaite
Tu devras passer par des méandres
Te couvrir de gentilles soumissions
Mais toujours tu gagneras sur le temps
Car tu es la seule à pouvoir dire
Je suis éternelle malgré ma petitesse
J’ai peur mais je suis invincible
Rien ne me fera changer d’avis
Alors les mortels devront trouver
Des subterfuges de délicatesse
Des distractions plus excitantes
Qui te feront oublier ton désir
Oui, l’enfance est un lieu unique
Où l’imagination l’emporte
Sur la réalité par le poids de l’amour
Et la tendresse d’une mère
04:36 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature, écriture | Imprimer
14/06/2021
Vernissage du 10 juin : discours de présentation
Discours de présentation lors du vernissage du 10 juin 2021 à la société des poètes français :
« Aller au-delà du visible et accéder à l’invisible. » L.F
Chères amies et chers amis bonjour et bienvenue à tous
Tout en demeurant dans la mesure et la prudence, c’est une joie immense que de vous retrouver après cette trop longue zone d’ombre, dans l’espérance d’une lumière nouvelle et d’un essor transcendé.
Réel plaisir de partager à nouveau cette renaissance progressive de nos activités culturelles.
Ce lever de rideau est réservé à Loup Francart, un artiste aux multiples talents qui n’est pas sans déclencher un certain étonnement. D’ailleurs lorsque j’évoque Loup Francart, je ne suis pas sans songer à l’esprit des artistes de la Renaissance et des Lumières qui conjuguaient et maitrisaient couramment diverses disciplines, peinture, musique, sculpture, mathématique, astronomie, etc.
Léonard de Vinci et Michel Ange entre autres en sont de remarquables exemples.
Loup Francart beaucoup plus modestement et à sa façon, demeure dans cette mouvance multidisciplinaire. Il entretient cet environnement par un esprit curieux et toujours en éveil.
Loup Francart a lui aussi différentes cordes à son arc, je préfère dire à sa lyre, l’arc symbolisant toujours l’image de la chasse ou de la guerre. Rassemblons-nous alors autour des muses de notre artiste, peinture, poésie, musique et littéraire aussi au titre d’essayiste. Thématique sensible sur laquelle notre ami théoricien vous donnera des indications ou pas !
L’art fut toujours dans la vie de Loup Francart porteur et révélateur. Au seuil de la vingtaine et au-delà d’études déjà bien avancées, il éprouva le besoin de découvrir l’art pictural plus en profondeur et ce sera devant une œuvre cubiste de Georges Braque « Le guitariste », enfin une des versions, qu’il reçut une sorte de « choc pictural » . Signe annonciateur sans doute, car à bien y réfléchir le cubisme ne contient-il pas les prémices de l’art optique par la déstructuration de l’image, le jeu des mouvements et des perspectives en aplats.
Mais attendons un peu l’art abstrait sera pour plus tard, car Loup Francart passa déjà par la case figurative ce qui dans la logique est préférable pour l’évolution progressive des compositions.
Ainsi il peignit durant une longue période des paysages qui subiront de plus en plus les effets de l’abstraction.
Cette expérience figurative et peu à peu abstraite le conduira vers l’art optique, puis cinétique et puis viendront les nouvelles technologies numériques.
Loup Francart est un artiste minutieux qui travaille avec précision, qui calcule les effets produits par les formes, les volumes et les couleurs. Ce sont nous dit-il « … par des petits bouts de rien qu’on parvient à composer une œuvre débordante de levain, de vie et d’amour. »
Loup Francart ressent ce besoin d’aller au-delà du miroir des illusions, il lui faut découvrir un autre monde parallèle, regarder les choses en prenant un peu plus de hauteur. L’art selon lui est un surplus d’être.
Et si l’art n’était qu’une illusion qui dévoile l’unité derrière la diversité.
Par la création Loup Francart tente d’aller du visible à l’invisible.
Fasciné par les mathématiques, c’est tout naturellement, comme par instinct que Loup Francart se dirigea vers l’art optique, cinétique et numérique, dont les initiateurs bien avant l’heure dans les années 1910-1920 furent les futuristes italiens. Mouvement repris et développé par Victor Vasarely et dans son sillage, Yvaral.
Afin de mieux la percevoir, il faudrait décrypter dans l’œuvre de Loup Francart quelques formules mathématiques pour avoir une perception moins fragmentée, plus globale de l’unité des choses ou du monde, dépendant des mêmes liens.
Par l’acte créateur, Loup Francart tente d’aller du visible à l’invisible. Il se trouve ainsi confronté à l’espace d’un champ d’expression ouvert sur l’infini, c’est aussi une manière de nous dire qu’au-delà de notre formatage ordinaire, il y a derrière ce que nous considérons comme réel, tout un champ des possibles tout aussi réel, mais qui n’est pas nécessairement perceptible au premier regard.
L’art optique c’est avant tout développer et créer des formes et des volumes géométriques multiples et accéder progressivement à l’invisible. C’est suggérer des formes qui trompent l’œil et n’existent pas et qui donnent pourtant une impression de réalité.
L’art, c’est aussi son double indissociable, son alter ego, la poésie où Loup Francart excelle dans un langage et une réflexion très personnels et nous allons saisir l’occasion et avoir le plaisir de vous en offrir quelques spécimens à trois voix.
Michel Bénard.
Lauréat de l’Académie française.
Chevalier dans l’Ordre Art et Lettres.
02:58 Publié dans 11. Considérations diverses, 21. Impressions picturales, 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, poésie, littérature, cosmos, musique | Imprimer
31/05/2021
Avant, après, maintenant
Plus rien ne sera comme avant
Mais rien ne sera comme après
Tout semble immuable et serein
Et pourtant lentement la roue tourne
Les astres font le tour d’autres astres
Suivant des révolutions complexes
Et vos idées de l’existence évoluent
Jusqu’à se contredirent chaque jour
Pendant que votre corps s’affaisse
Gardez toujours le regard vers le haut
Là où l’horizon n’est plus qu’un point
Qui brille dans l’achèvement de la vie
Et l’entrée dans une béatitude éternelle
07:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, écriture, littérature | Imprimer
05/04/2021
Liberté
Le limon n’est qu’une glu d’impressions
À transformer en matières premières
Comme les galaxies, il erre dans le vide
S’assemblant peu à peu, se rejetant
Ou se dissolvant dans l’éther primordial
Ne reste de tout cela qu’un poids
Qui encombre l’esprit et pèse sur la conscience
Pour resurgir un jour sous forme de texte
À assembler et exploiter jusqu’au livre
Qui engrange le meilleur et le pire
Empli de signes désespérants
La charge s’alourdit et pèse
Sur la conscience et l’espérance
Jusqu’à ne plus bouger
Alors, et seulement à ce moment
L’homme peut courir en toute liberté
02:04 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature | Imprimer
11/02/2021
Blanc et noir
Nuit envahissante
Mais pas un bruit
Il ne se passe rien
Excepté le coton
Tombant sur l’herbe
Qui devient blanche
La ferveur des femmes
Se dévoile peu à peu
Elles ôtent leur corsage
Et roucoulent d’aise
La fraicheur les glisse
Entre deux pages écrites
De leurs plaintes douces
Caresse-moi, toi
Ami de toujours
Qui rafraichit le corps
Et nettoie l’esprit
Fond sur mon cou
Emplis ma chevelure
Étonne mes longues jambes
Ouvre mon cœur
Et prends mon âme
Rien ne m’appartient plus
Je suis la neige immaculée
J’ai perdu ma consistance
Et mes couleurs troubles
Tu ne peux me prendre
Car si tu me touches
Je fonds et m’évanouis
Je suis la passagère
D’un jour, d’un matin
Au réveil ébloui
Entre deux draps
Oui, je suis…
07:19 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature | Imprimer
01/02/2021
Peurs
La beauté de ton environnement
t’est-elle, un jour, venue à l’esprit
Tu erres sans cesse entre tes idées
Et ne vois plus la punaise cachée
Tu retournes une page blanche
Et n’aperçois pas la fuite d’un cafard
À une plus grande échelle
Tu glisses ta main dans le mur
Et sens les fourmis grouiller
La prison de tes sens exacerbés
T’empêche d’apprécier la chatouille
Des pas de tendres mille-pattes
Et la symphonie ailée des moustiques
Alors, fais l’expérience un jour dans ta vie
Enferme-toi dans la prison
Ferme tes écoutilles, serre tes poings
Et laisse-toi aller dans tes peurs enfantines
Jusqu’à verser quelques larmes
Avant d’ouvrir la porte sur le monde
Et de rire de tes frayeurs inavouées
07:15 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, écriture, littérature | Imprimer
23/01/2021
Verte
Le décor n’a guère changé
Le vert en compose la toile de fond
Vert de la fièvre de l’enfance
Vert des délires verbaux
Vert des fumeries d’opium
Vert d’un mal de tête
Et pourtant tu trônes hors de toi-même
Dans l’obscurité de tes maux
Et la blancheur de tes pouvoirs
Le décor se meut hors de toi-même
Tu marches léger, en chaussettes
Un brin d’herbe entre les dents
Tu regardes défiler ta vie
Un va et vient d’automne
Une immobilité bienvenue
Une queue de rat comme main courante
Qui parfois s’immobilise
Pour mieux te piéger et tromper
Ton sens aigu de l’écoulement du temps
As-tu vu passer ces années ensoleillées
Ta jeunesse dans ses craintes
Tes désirs ambigus et vertueux
La caresse troublante et passionnée
De celles que tu convoitais
Jusqu’au jour où tu la rencontras
Verte de vertus esseulées
Parapluie contre l’adversité
Immortalisée et tremblante
Sous la pluie de sa beauté
Que toujours tu contemples
Encore maintenant et à jamais
Le regard fixe et émerveillé
Seul point fixe dans ton rêve
D’une vie de jeune homme
Toujours à fleur de peau
Oui, le vert te va bien
Même lorsqu’il jaunit
04:26 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, écriture, littérature | Imprimer
20/01/2021
Fil d'Ariane
Vous arrive-t-il d’être muet
Et de n’avoir aucune pensée
Rien qu’un vague écœurement
Qui vous fait rejeter l’environnement
Et vous contraint à vous lover
Sur un délicat et discret secret ?
Le monde vous délaisse
Eh bien laissez-le tomber
Prenez votre tête en main
Et courez la mettre au coffre-fort
Puis sortez en toute liberté
Aux vues de tous et toutes
Montrer vos faiblesses
Faites entendre vos plaintes
Transformer votre solitude
Jusqu’à ce point unique
Où tout ne rime à rien
Et rien devient le tout
Alors se dévoilera l’absence
Ce tendre matelas de laine
Où s’enfonce ce moi
Et d’où émerge le soi
La légèreté faite autre
Hors de toute connaissance
Flottez au-dessus du quotidien
Mêlez-vous à l’inconsistant
Aux nuages sans image
Jusqu’à n’être plus qu’un filament
Encore attaché au pouvoir
D’être homme sans devenir
A… Dieu…
Ne rompez pas le fil…
03:41 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, écriture, littérature | Imprimer
15/01/2021
La vie
Le vers de terre est un drôle d’être
Comment ne pas lui donner raison ?
Il lui arrive d’être prisonnier
Mais il se délivre sans difficulté
En se lovant sur lui-même
L’oiseau moqueur a une grande gueule
Et un petit bec prétentieux
Il ne sait pourtant pas protester
Face aux attaques des petits
Qui l’accablent et rient de son inconséquence
L’homme dans sa naïveté frêle
Court après la vie sans pouvoir la doubler
Il lui tend même des embuscades
Sans toutefois pouvoir la piéger
Il ne sait pas feinter le dernier jour
07:33 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature, écriture | Imprimer
03/01/2021
La grande Charlotte
Plus rien ne sera comme avant
Elle n’aura plus ses cheveux blonds
Ne sera plus harnachée de la tête aux pieds
Elle ne partira plus sans que l’on sache où
Elle n’errera plus dans les rues de Tokyo
Ni dans celles de Topahunca la désolée
Dorénavant, elle ira comme sa sœur
Sage et froide comme la mort
Elle sourira aux passants échevelés
Elle caressera les plumes du paon
Elle ira bravement à la ville voisine
Voir si son professeur de musique
Joue toujours du violon à cinq cordes
Elle partira courir aux pieds du Mont Blanc
Et toujours reviendra fraîche et jolie
Auprès de tes rêves les plus fous
Jusqu’à t’enjôler et te rendre fou
Ainsi dépassa en une matinée
L’image dévoyée de la grande Charlotte
Qui dansait la nuit dans les rues de Paris
Et pour moi, ce n’est plus qu’un souvenir
Qui passe au creux de ma mémoire
Et s’évapore au fond d’un rêve
07:18 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature, écriture | Imprimer
10/12/2020
mort d'un personnage
Mort… Il est mort
Celui qui vécut un train d’enfer
Qui courut au-dessus de ses jambes
Et tint longtemps la dragée haute
A ses concitoyens égarés
Affairé, mais discret, il suivait
Sa tâche, guidant les autres
Seul, sachant ce qu’il voulait
N’expliquant rien, pensant en lui-même
Jusqu’à ce qu’il tombe une nuit
Comme une masse de roc
Ou une fleur desséchée…
Il était le maire
Il fut le père du village
Que le Seigneur l’accueille
Et le comble de ses grâces…
02:06 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature | Imprimer
20/11/2020
Le chat qui pêche
Le chat qui pêche n’a plus vingt ans
Son poil lustré est couvert de farine
Il étire mollement ses membres
D’une grimace de dégout et de crainte
Laissant sa queue dans l’eau
Sous la contrainte de la faim
De l’autre côté du miroir, sous la surface
La raie étale son corps de rêve
Et caresse les vagues d’un air tendre
Attendant qu’un jour, lasse
Elle épuise ses dernières forces
À surfer sur le creux des eaux
Et s’enfonce dans l’ombre noire
Le chat, qui regarde en lui
Voit le manteau blanc de la raie
Passer sur son ombre grise
Caresser la queue luisante
Subjugué par la proéminence
Flottant au fil de l‘horizon
Oui, les raies ont aussi une queue
Qui danse à la surface ondulée
L’étincelle se produit
L’air et l’eau se rencontrent
L’étincelle explose
La mort a fait son œuvre
Le rêve s’est évanoui
Ne restent que quelques poils
Couleurs d’argent et d’or
Qui tournent en rond
Jusqu’à l’engloutissement
La faim de la fin n’est plus
07:15 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature | Imprimer
08/11/2020
Nombres (6)
Mais on n’en resta pas là dans la duperie
On inventa l’analogique et le numérique
L’analogique reproduit les variations au plus près
Et reste le plus fidèle à l’état du sujet
Le numérique transforme le signal
En une suite de zéro et de un, soit deux amplitudes
Au lieu d’une multitude dans l’analogique
Le premier représente la danseuse idéalisée
L’image dans la tête du sculpteur
Le second n’est que l’essence du mouvement
Succession de sauts entre ciel et terre
Bon, on arrête ! Il n’y a ni moutons ni bergères
Il n’y a que des êtres diaphanes
Errant dans les mondes des nombres
Auquel s’ajoutent maintenant des lettres
Qui représentent des nombres
C’est l’invasion ! Sauve qui peut
Les migrants sont là, ils avancent
Les mots étouffent et la poésie s’effondre
Le numérique nous étrangle
Mayday… Mayday… Mayday…
07:07 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, écriture, littérature | Imprimer
05/11/2020
Nombres (3)
Pythagore, un petit malin, découvrit les nombres irrationnels
On ne peut les écrire sous forme d’une fraction :
La diagonale d’un carré n’est pas exprimable
En un nombre rationnel qu’il soit entier ou fractionnaire
Tel est le nombre Pi, illimité en décimales
Serait-ce un nombre fini qui s’exprime en infini ?
Archimède en montra la transcendance
C’est un nombre non algébrique et non constructible
Pi serait-il un nombre univers, c’est-à-dire un nombre réel
Contenant n'importe quelle succession de chiffres de longueur finie ?
Si la bibliothèque de Jorge Luis Borges était de chiffres
Il en remplirait sans aucun doute la totalité, et même plus
Mais heureusement on s’aperçut qu’il n’était pas seul
On aurait pu penser que la transcendance est Une
(Au même titre que Dieu en tant qu’indénombrable)
Eh bien non ! Le nombre d’Euler, découvert bien plus tard
Est noté e, nombre dont le logarithme est l’unité
Il est irrationnel et transcendant
Et c’est un nombre réel et normal
Avouons que là moutons et bergères
Sont singulièrement coupés de la réalité
Jusqu’au moindre poil ou cheveux
Dommage, on aime bien les nombres de tous les jours !
07:17 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, écriture, littérature | Imprimer
26/10/2020
Beauté
La beauté se lève chaque jour
Derrière un rideau de feuillages
Dans sa pureté originelle
Souriante et amène
Comme un papillon de nuit
Elle ouvre ses yeux de biche
Regarde son vis-à-vis
Louche sans complaisance
Vers l’être qui la regarde
Et rit de voir son air égaré
Admire mon corps nu
Caresse son grain de rêve
Mais ne touche pas
Seul mon bien-aimé
Pourra un jour poser sa main
Sur le creux de mes hanches
Pourra le lendemain
Baiser ce cou si tendre
Puis une semaine plus tard
Se repaître de ses formes
Et s’enfermer en elle
Alors viendra le temps
Des amours d’antan
Où il sera moi
Et je serai lui
© Loup Francart
05:51 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature | Imprimer
18/10/2020
Lumière
Dieu, c’est l’autre
Mais il faut ouvrir grand les yeux
Cela ne signifie pas qu’il faut voir avec les yeux de l’autre
Mais simplement ne voir que la lumière
04:40 Publié dans 42. Créations poèmes, 45. Maximes, 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, écriture, littérature | Imprimer
16/10/2020
Equilibre
La vie est équilibre…
Mais de quoi ?
D’appétit et de patience…
Fais ta part et attend
Le résultat de ton travail
Mais jamais ne va au-delà
Ne cherche pas ton dû
Car il ne t’appartient pas
Lorsque le cahier sera rempli
Tu en feras des flammes de joie
Tu seras délivré de tes richesses
Tu courras nu et libre
Parmi le monde
Alors seulement tu pourras dire :
"J’ai rempli ma part
Et rendu à l'univers
Ce qu’il m’avait donné"
05:09 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature, écriture | Imprimer
10/10/2020
Pierre
L’empreinte de l’homme sur la matière
se réduit-elle à un trésor fossilisé ?
La pierre est un ornement
destiné à faire rêver l’impatient
La substance brute ne suffit plus
à celui qui aspire à l’au-delà des maux.
Il lui faut décors et bavardages
pour se mesurer à l’autre
qui sait tout et ne dit mot.
07:03 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature | Imprimer
24/09/2020
La balle
Dieu n’est pas manchot
D’une petite balle,
Perdu au milieu des étoiles
Il a su faire un refuge
Pour ceux qui ne savent où aller
Rire et s’amuser,
Et, dans le même temps
Pleurer et même penser
Certes, il leur a fallu un moment
Pour comprendre l’importance du fait
Pour prendre au sérieux leur situation
Et même s’intéresser à leur sort
Pour soulever le coin du tapis
Et tenter de comprendre
Comment la balle tourne et revient
Au même endroit chaque année
Ils eurent chaud, ils eurent froid
Pleurèrent l’eau, se noyèrent
Dans les fontaines de ce paradis
Sans jamais se plaindre
Ni même tenter de changer les choses
Non, ils se tenaient debout
Contre vent et marées
Essuyant les embruns
Asséchant les lacs jusqu’à la mer
Pour en faire des terres
Où ils firent pousser
Cailloux et légumes
Ils firent de drôles de machines
Ronronnant benoîtement
Pour nourrir les absents
Et régaler les faibles
Tout cela tournait rond
Jusqu’au jour où l’un d’eux
Sur une idée saugrenue
S’avisa de changer la trajectoire
La balle s’enfonça dans des régions lointaines
Et perdit son enthousiasme
Ils durent travailler dur
Rouler les cailloux et creuser la terre
Pour se nourrir et s’apitoyer
Ensemble, ils convinrent alors
Que la mécanicité d’antan
Seyait à leur tempérament
Et qu’il valait mieux chanter chaque jour
Le lever du soleil plutôt que la fin
Des jours heureux
Respirer l’odeur privilégiée
D’un Dieu qui les regarde
D’un œil attendri
Et caresse leurs longs poils
Depuis, la paix s’est instaurée
Elle règne, même lorsqu’il pleut
Ou fait soleil jusqu’à plus soif
Dieu que la terre est bonne
Le rêve est devenu réalité
04:52 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature | Imprimer
20/09/2020
Les longs chevaliers blonds
Les longs chevaliers blonds, aux crinières débordées
Encourent de graves problèmes du haut de leurs remparts
Où donc ont-ils couru, qu’ont-ils pu modeler
Pour encourir l’opprobre juste avant le départ
Rien ne trouble l’oiseau qui picore leurs casques
Et la fleur au fusil, ils partent sans un pleur
Sans un regard pour elles, mignonnes portant masque
Les seins fermes et moulés, éprouvant la chaleur
Ainsi se forma l’ombre, et la moiteur lubrique
De ces messieurs hautains, au franc parlé disert
Partit un jour d’avril, comme proies ésotériques
Ils quittèrent leur pays, en vrais traîne-misère
Laissèrent femmes et enfants, les yeux clos sur leur rêve
Pour crier du plus loin leur satiété de trêve
© Loup Francart
04:24 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, écriture, littérature | Imprimer
28/08/2020
La déité
La déité ne se montre pas
Elle se cache derrière les apparences
La déité n’est qu’un fumet
Que seuls les innocents perçoivent
La déité est le silence
Que l’oreille n’entend pas
La déité est douceur
Elle râpe la gorge des bavards
La déité met le vent en mouvement
Et le rend plus caressant
La déité s’endort dans ton terrier
Et s’y tient au chaud
La déité habite le monde
Mais y reste sur son quant-à-soi
Rien ne trouble l’homme
Si ce n’est l’être intérieur
© Loup Francart
07:10 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, littérature, écriture | Imprimer
13/08/2020
L'auteur
Une histoire, une histoire…
Rassemblés dans le salon,
Assis sur des tabourets bancals
Nous attendions tous la chaleur
Du discours d’Amédée
Quand va-t-il parler ?
Celui, arrivé peu auparavant
Parlait avec l’hôte réservé
Ne voulant pas interférer
Dans le déroulement prodigue
D’une soirée littéraire renommée
Enfin l’hôte sourit et annonça :
« Chers amis, voici l’instant attendu
Par vous tous. Le docteur Siestat
Va nous parler et nous enchanter. »
Chacun de se redresser et d’observer
L’auteur des Trois Mondes
Ronronnant de satisfaction
Celui-ci s’avança, salua, s’assit
Déplia un bout de papier froissé
Se racla la gorge, discrètement
Ouvrit la bouche et ne dit mot
Il recommença, toussant légèrement
Rien ne vint. L’homme restait muet
Tous tendaient le cou pour voir la célébrité
Qui ne pouvait s’exprimer
Y a-t-il un docteur dans la salle ?
Interrogea l’hôte, inquiet et gêné
Un homme se présenta, petit
Le crâne chauve, les lunettes sur le nez
Il observa le docteur en littérature
Lui tapa dans le dos d’un coup sec
De la bouche du conférencier
Sortit un petit magnétophone
Qui se mit à parler tout seul
Pendant que la célébrité
Restait assise, ne sachant que faire
Une femme, belle et affectueuse
Se leva et dit d’une voix faible
« Laissez donc cet homme déblatérer
Il n’a rien à nous dire sinon sa suffisance
Partez aux quatre coins du vent
Et recueillez les désirs des participants ! »
On éteignit l’engin parleur
Chacun exprima son souhait
Le silence se fit, le rêve s’installa
Un nuage se mit à flotter dans l’air
Obstruant la vue, libérant la parole
Le brouhaha prit de l’ampleur
En sortant tous se dire :
Quelle belle soirée nous avons passé
Rentrant chez eux ils s’extasiaient
Puis se couchèrent, heureux
D’avoir écoutés un auteur
Qui ne sait dire sa littérature
07:08 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature, écriture | Imprimer
11/08/2020
exhibition
Un ciel clair comme un voile de mariée
Découvert un matin comme les autres
Rien ne traversait l’extatique corridor
Qui conduit aux prémices du bonheur
Elle va et vient comme une princesse
Ses atours aux formes impalpables
Crème glacée aux chatoiements brefs
Qui monte vers le cœur et le fend
D’un sourire espiègle et désertique
Jusqu’au plus profond des entrailles
Là où rien ne bouge, mais tout émeut
C’est ainsi qu’il a découvert l’amour
Une plaque de métal qui résonne
Des astuces de l’autre pour exister
Et se montrer en toute puissance
Dans son plus simple appareil
La vie jaillit d’elle-même du vide
Comme une folie enchanteresse
Qui court à tout instant, en tout lieu
Et décore le cosmos de bulles roses
De rapprochements et d’éloignements
Que la soupe quantique ne peut prévoir
Cours aux bords de l’univers, cours
Et salue la foule qui t’acclame
© Loup Francart
05:09 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature | Imprimer
06/08/2020
Flamboiement
Le flamboiement d’un être le distingue du mortel
Auréolé sans fin sa vue le déprécie
Effondré sur lui-même, il conserve son autel
De pâles admirateurs de nouvelles facéties
Ainsi s’ouvre l’horreur d’une manipulation
Environné de flammes, attirant les regards
L’homme n’ose avancer sans réconciliation
Errant sans relâche, avançant l’œil hagard
Le poil roux et vêtu d’un voile suffisant
Il étale son savoir et va euphorisant
Le poitrail découvert à l’assaut du monde
Plus rien ne paraîtra, pourvu de cheveux roux
Aussi trouve-t-on en vente le produit peu ou prou
Apportant la couleur aux douces têtes blondes
© Loup Francart
07:08 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature | Imprimer
26/07/2020
Inconnaissance
Il ne sait plus où il est
Sait-il même qui il est
Souvenirs d’où il vient
Absence d’où il va
L’opacité de l’existence
L’obscurité de l’avenir
Une page noire…
Une tache blanche
Ouvre son destin
Le futur renouvelle
Une vie autre
Loin des représentations
Et du paraître
Puits de lumière
Dans la nuit obscure…
Va et marche vers lui
Avance dans le brouillard
Enjambe les nuages
Et force la porte
Du nuage d’inconnaissance
Entrouvre le passage
Et ne pense plus…
© Loup Francart
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21/07/2020
Tout ou Rien ou Tout et Rien
Rien et ce rien engendre le Tout
Mais ce rien est-il le néant ?
Donner un nom à ce qui n’est pas
C’est livrer une chimère sans logique
Ce néant est-il le non-être ?
Qui peut dire non-être
S’il n’est pas lui-même
Il y a donc de l’existence dans l’absence d’être
Tout est lié au Tout
Même parler d’absence de tout
Implique la présence d’être
Dieu seul dans sa lunette
Voit l’homme devenir être
Dans un monde d’irréalité
© Loup Francart
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18/07/2020
Entre en toi-même
Avoir la foi, croire, est-ce un trompe-l’œil ou une réalité ?
Le monde intérieur peut-il n’être que le produit du monde extérieur ?
Qu’est-ce que le réel ? Que signifie l’imaginaire ?
Le spirituel peut-il n’être que l'invention de nos sens ?
Je crie vers toi…
Y a-t-il quelqu’un au bout du fil ?
Le silence du vide… ou le vide du silence ?
Suis-je réellement lorsque je ne suis plus ?
L’homme crée-t-il la réalité
Ou celle-ci crée-t-elle l’humanité ?
La cause première est-elle la fin ultime ?
Quelle énigme que la vie !
Entre en toi-même et tu vivras !
© Loup Francart
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15/07/2020
Nouvelle humanité
C’est la fin de la nuit, le calme campagnard
Règne sur l’espace et emprisonne le temps
Seules les particules coulent sur leurs trajectoires
Sans détermination, avec roucoulement
Perdu entre le nom et de plus la fonction
Un homme s’interroge, la terre dans l’ombre
Chaque matin je suis, chaque soir création
Chaque nuit j’engendre, mort dans la pénombre
Ainsi va le destin, entre être et néant
Au cours d’une soirée, aux prises à la folie
L’œil ouvert sur le monde, océan bienveillant
Marche encore et toujours, jusqu’au bout du chemin
Sans regard derrière et sans mélancolie
Jusqu’à la naissance d’un monde plus humain
© Loup Francart
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09/07/2020
Amour de soi
Rares sont ceux qui débordent d’amour
Au point de ne pouvoir vivre sans l’autre
Certes au commencement la passion emporte tout
Y compris les turbulences de la pensée
Mais celle-ci cache d’autres particularités
Venant imperceptiblement d’autres régions du soi
Et qu’une caresse de rappel ravive
Alors, reste tranquille vieil homme
Et ne cours plus de tes yeux hagards
Aux pieds d’hommes ou de femmes
Pour quêter une approbation ou un rejet
Laisse aller ton indifférence et ta pudeur
Et glisser sur tes lèvres la joie d’être
Sans commune mesure avec rien d’autre
Que toi-même, le rêveur et le poète
Qui courent sans cesse vers l’illumination
D’un ciel sans nuages ni même une ombre
Les bras tendus vers un absolu inatteignable
Vers ce désir permanent d’une nouveauté
Que tu ne connais que par intermittence
Et dans lequel tu plonges sans vergogne
Pour chuter jusqu’à l’infini et au-delà
Lieu de vie pure où le passé n’est plus
Où l’avenir n’a jamais existé ni même été imaginé
Où seul le présent devient l’absence
Jusqu’au vide suprême et solennel
D’une vie devenue le tout sans rien d’autre
Qu’une présence plus prenante que la mort
© Loup Francart
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02/07/2020
Rues d'été
La fenêtre est ouverte
L’air frais entre en catimini…
Le roulement des pneus
Sur la chaussée bruyante
Deux femmes, jeunes
Consultent leur agenda
Dans le noir de la rue
Elles passent sans le voir
Comme on passe devant un homme
Qui n’est plus de ce monde
Et marche avec certitude
Sans savoir qu’il en a
Les voitures roulent sur le boulevard
Émettant le fond sonore
Tel le bruissement des arbres
Un soir d’été ou de printemps
Elles sont parties dans le noir
Englouties par la tiédeur
Dans le frissonnement du vent
Il est trois heures…
Paris dort…
Les femmes sous la couette
Les hommes rêvant à leurs formes
Les enfants seuls au monde
Et lui, veillant sur la rue
La fenêtre ouverte
Pour le meilleur et pour le pire
© Loup Francart
07:11 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer