21/12/2013
L'évolution spirituelle
Nous ne sommes pas tous au même niveau spirituel : il existe différents stades.
Le stade un, au bas de l’échelle, je l’appellerai « chaotique/antisocial ». Il concerne environ deux personnes sur dix, dont les gens du mensonge. Tous ceux-là ne connaissent aucun scrupule, aucune spiritualité non plus. Ils feignent d’aimer les autres alors que, dans leurs relations, ils se montrent toujours manipulateurs. Leur seule motivation est de servir leur intérêt personnel, ouvertement ou de manière détournée.
Le stade deux est le stade « formel/institutionnel ». Ceux qui l’atteignent veulent avant tout que leur vie soit régie strictement par une organisation structurée. Ils sont très attachés aux formes que prend leur confession et n’arrivent pas à comprendre que Dieu vit au fond de nous.
Le stade « sceptique/individuel » est constitué de personnes impliquées dans la société. Ils se montrent curieux, inventifs, créatifs, en quête de la vérité.
Le stade « mystique/communautaire » est celui de gens ayant découvert une sorte de cohésion sous la surface des choses. Les mystiques tentent d’élucider les mystères, tout en sachant qu’un mystère en cache toujours un autre, et que plus ils en dissipent, plus ils en rencontrent.
(D’après Scott Peck, Plus loin sur le chemin le moins fréquenté, Robert Laffont, 1993, p.117)
Sans entrer dans des explications qui deviendraient trop importantes pour un blog, on se rend compte que nous sommes tous un peu des quatre types à différents moments de notre vie, voire à différents moments d’une journée. Tout ceci sans nous en rendre compte. Certes, le dernier stade est rare. Il vous frappe lors d’un signe que Dieu envoie de manière indirecte et qui vous coupe le souffle. En un instant, l’immensité des secrets du monde vous frappe et vous met à genoux. Vous n’êtes rien et pourtant vous êtes le tout, unique. Mais très vite vous retombez dans les stades inférieurs, le sceptique/individuel pour les intellectuels ou le formel/institutionnel pour les affectifs. Parfois même, sans en être conscient, vous rétrocédez au stade un sur vos défauts les plus encrés.
Oui, le chemin est long et loin, mais combien passionnant dès l’instant où vous avez compris que votre vie n’est pas ce que vous faites, mais ce que vous êtes.
                                                        07:01 Publié dans 61. Considérations spirituelles  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : personne,  connaissances de soi,  ego,  spiritualité,  mystère,  mystique |  Imprimer
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20/12/2013
Hélicéchappée 6
Une nouvelle échappée ! Avec disruption en diagonale…
Elle a sa symétrie, mais elle ne s’exerce que sur une seule face et crée la dissymétrie sur l’autre.
Alors les flots coulent comme un fleuve sur une planche à clous. Une harmonie douteuse, mais réelle.
 
© Loup Francart
                                                        07:02 Publié dans 22. Créations numériques  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : dessin,  peinture,  op'art,  art cinétique,  symétrie |  Imprimer
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19/12/2013
La profanation de l’information
"La dédivinisation du monde (Entgötterung) est un des phénomènes caractérisant les Temps modernes. La dédivinisation ne signifie pas l’athéisme, elle désigne la situation où l’individu, ego qui pense, remplace Dieu en tant que fondement de tout ; l’homme peut continuer à garder sa foi, à s’agenouiller à l’église, à prier au lit, sa piété n’appartiendra désormais qu’à son univers subjectif. En ayant décrit cette situation Heidegger conclut ; « Et c’est ainsi que les Dieux finirent pas s’en aller. Le vide qui en résulta est comblé par l’exploration historique et psychologique des mythes. » (…) La profanation est donc le déplacement du sacré hors du temple, dans la sphère hors religion."
(Milan Kundera, Les testaments trahis, essai, Gallimard, 1993)
La profanation, c’est l’étude de la religion comme celle d’un moment de l’histoire où l’homme fabrique les textes sacrés. On explique comment ils ont été écrits, dans quelles circonstances, avec quelle psychologie. Et ces textes perdent leur caractère sacré. Ils deviennent profanes. L’approche moderne a tué le respect en devenant humaine. Dédivinisé, le monde tourne sur lui-même, fabriquant sa propre noosphère, amplifiant sa connaissance de sa propre vision.
 Plus la c ommunication enfle, plus l’information diminue. Nos politiques communiquent par tweet. C’est plus simple. Il n’y a plus de justification à donner. On s’affirme par sa communication sans informer. Appuyez sur un like et votre vie sera changée ! On mesure l’impact d’un communiqué non sur son contenu, mais sur le nombre de like. L’information véhiculée n’a plus d’importance. Ce qui compte c’est la popularité obtenue : like, like, like…
ommunication enfle, plus l’information diminue. Nos politiques communiquent par tweet. C’est plus simple. Il n’y a plus de justification à donner. On s’affirme par sa communication sans informer. Appuyez sur un like et votre vie sera changée ! On mesure l’impact d’un communiqué non sur son contenu, mais sur le nombre de like. L’information véhiculée n’a plus d’importance. Ce qui compte c’est la popularité obtenue : like, like, like…
On clique et on réfléchira plus tard. On clique pour se dire qu’on n’est pas seul, tel l’adolescent en manque de camaraderie. On clique sans distinction, sans même savoir ce que signifie ce qu’on lit. Cliquer signifie seulement : Ça me plaît ! Pourquoi ? Je ne sais pas. Cela n’a pas d’importance.
Que fait-on, qui le fait, comme on le fait, voilà ce qui importe. C’est social et convivial. Peu importe pourquoi on le fait. La profanation de l’information, c’est cela ! L’information est devenue subjective. Seule compte comment on l’utilise.
Le journalisme est mort. Nous sommes tous des communicateurs.
                                                        07:08 Publié dans 11. Considérations diverses  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : information,  communication,  like,  sens,  société |  Imprimer
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18/12/2013
Tout est là !
Tout est là !
Mais que te manque-t-il ?
Le sang bat dans tes veines
La conceptualisation prolifère
Le mollet reste fier
Le cœur pleure à tout va
Tu t’émeus de rien
Tu ris de tout 
Tu souris de peu
Tu exploses d’émotion
Sans savoir pourquoi
Ainsi va le monde
A fleur de peau
A rebrousse poil
Dans la chair de poule...
Quels bruits pour si peu !
Silence, on tourne !
Grise-toi d’images
De cris, de faits divers
Mais oui, 
Ce qui te manque
C’est toi !
© Loup Francart
                                                        07:36 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poème,  écriture,  poésie,  littérature |  Imprimer
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17/12/2013
Le premier baiser
Et vint le jour du premier baiser.
La première sensation qu’il éprouva fut le parfum du buste de l’autre, comme un aimant qui entraînait à l’ivresse inconnue et le plongeait encore et encore dans le cou féminin, empli de senteur de fleurs, de bruissement des cheveux. Etincelles fulgurantes qui attaquaient son émerveillement pour le transformer en volcan. Le paradis à portée de main, offert dans cette apparence mouvante et délicate appelée femme.
Elle était belle, d’une beauté naissante, encore fille, presque jeune fille et sans doute déjà femme par son affirmation de soi. Elle ne s’offrait pas. Elle ne se refusait pas. Elle consentait à expérimenter ce dont ils avaient rêvé séparément, sans le dire. Tout ceci avec pudeur, n’osant regarder l’autre dans les yeux, donnant sa nuque encombrée de mèches de cheveux sauvages. Il se laissait griser par cette courbe merveilleuse, déposant des baisers furtifs sur la chair délicate et parfumée. Il ne sentait pas qu’elle faisait de même dans le creux de sa clavicule, éprouvant les mêmes sensations, la même émotion et les mêmes sentiments. Ils ne parlaient pas, n’osant exprimer ce qu’ils ressentaient, emmagasinant dans leur mémoire les perceptions, interrogeant leurs émois, construisant leur représentation de l’autre comme un géomètre dessine sa carte sur le terrain.
Jérôme découvrait la complémentarité de la vie et c’était une fête sans fin, sans bruit, comme une cérémonie sérieuse et envoûtante qui méritait toute leur attention. La féminité se dévoilait sous ses lèvres et les émanations de ce jeune buste le conduisaient dans une éternité chaude et lumineuse.
Elle se grisait de son odeur d’adolescent vif, se laissait aller dans les profondeurs de son cou, caressant ses cheveux courts, respirant lentement la peau masculine comme si elle étreignait un arbre vert. Quel embrasement stupéfiant !
                                                        07:45 Publié dans 43. Récits et nouvelles  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : adolescence,  société,  amour,  femme,  homme |  Imprimer
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16/12/2013
Les Yeux Bleus Cheveux Noirs, de Marguerite Duras
 Est-ce un roman ? On ne sait. C’est au moins un livre. Les personnages : un homme, une femme. Ils n’ont pas de nom, pas d’adresse, pas de métier, pas d’état civil, presque pas de personnalité. Ils dorment la plupart du temps. Ou ils parlent de leur sommeil. Cela se passe dans une chambre presque nue : un lit, des draps, des corps… Le rêve se mélange avec la réalité. Y en a-t-il même une ? On ne sait. Si. Ils pleurent. Ils ont cette faculté unique. Ils pleurent, elle… et lui… Et leurs larmes les rapprochent inexorablement, même s’ils se refusent l’un l’autre.
Est-ce un roman ? On ne sait. C’est au moins un livre. Les personnages : un homme, une femme. Ils n’ont pas de nom, pas d’adresse, pas de métier, pas d’état civil, presque pas de personnalité. Ils dorment la plupart du temps. Ou ils parlent de leur sommeil. Cela se passe dans une chambre presque nue : un lit, des draps, des corps… Le rêve se mélange avec la réalité. Y en a-t-il même une ? On ne sait. Si. Ils pleurent. Ils ont cette faculté unique. Ils pleurent, elle… et lui… Et leurs larmes les rapprochent inexorablement, même s’ils se refusent l’un l’autre.
Il a laissé la porte ouverte. Elle dormait, il est part, il a traversé la ville, les plages, le port des yachts du côté des pierres.
Il revient au milieu de la nuit.
Elle est là, contre le mur, dressée, elle est loin de la lumière jaune, habillée pour partir. Elle pleure. Elle ne peut d’arrêter de pleurer. Elle dit : je vous ai cherché dans la ville.
Elle a eu peur. Elle a vu la mort. Elle ne veut plus venir dans la chambre.
Il va près d’elle, il attend. Il la laisse pleurer comme s’il n’était pas la cause des leurs.
Elle dit : Même de ces chagrins-là, de ces amours dont vous dites qu’ils vous tuent, vous ne savez rien. Elle dit : Savoir de vous, c’est ne rien savoir du tout. Même de vous, vous ne savez rien, même pas que vous avez sommeil ou que vous avez froid.
Il dit : C’est vrai, je ne sais rien.
Elle répète : Vous ne savez pas. Savoir comme vous, c’est sortir dans la ville et toujours croire qu’on va revenir. C’est faire des morts et oublier.
Il dit : C’est vrai pour les morts.
Il dit : Maintenant je supporte votre présence dans la chambre même quand vous criez. Ils restent là, à se taire, un long moment tandis que le jour vient, et, avec lui, le froid pénétrant. Ils se recouvrent des draps blancs.
Est-ce un roman érotique ? Non. Quelques phrases par-ci, par-là, pourraient le faire penser. Mais rien en fait ne permet de le dire. C’est le roman d’une quête inatteignable : celle de l’autre moitié de soi-même. Et il s’agit de les réconcilier. Comment ? Sans parole, presque sans geste, sans caresse, par des allées et venues hors de la chambre jusqu’au jour de la rencontre espérée, mais non avouée.
Ils sont deux acteurs d’un théâtre de l’oubli qui obéissent à un metteur en scène qui n’existe pas :
Un soir au bord de la scène, de la rivière, dirait l’acteur, elle dirait : il pourrait se produire comme un changement de l’équipe des acteurs (…)
Eux, ils viendraient jusqu’à elle, jusqu’à son corps couché dans les draps, comme il est maintenant, avec le visage caché sous la soie noire. Et elle, elle l’aurait perdu, elle ne le reconnaîtrait plus dans ces nouveaux acteurs et en serait désespérée. Elle dirait : Vous êtes très près d’une idée générale de l’homme, c’est pourquoi vous êtes inoubliable, c’est pourquoi vous me faites pleurer.
Ils se vouvoient. Ils s’allongent l’un contre l’autre, sans se toucher. Ils se parlent ou se taisaient. Ils sont recouverts du drap ou découverts de leurs rêves.
C’est beau, mais on ne sait pourquoi.
                                                        07:15 Publié dans 41. Impressions littéraires  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : littérature,  roman,  livre,  femme,  homme,  société |  Imprimer
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15/12/2013
Eiffel by Fifax
"Homme de voyage, Fifax crée, avec de puissantes couleurs, un monde situé entre réalité et imaginaire. S’il dessine depuis l’enfance, son parcours s’est nourri de nombreux séjours aux Etats-Unis et en particulier à New York, cette fascinante jungle urbaine qui marie Art Déco et design futuriste.
Quand les tours de verre côtoient les bâtiments de briques, quand leur hauteur nargue les piétons, Fifax s’imprègne de cette atmosphère urbaine et nous en restitue des vues inhabituelles : penché à la fenêtre d’une chambre d’hôtel, à bord d’un hélicoptère ou d’immeubles anonymes, l’artiste traque les angles les plus audacieux, toujours baignés de la lumière si particulière à son travail. Né à Paris le 9 avril 1962." (Biographie from http://www.arielsibony.com/artistes/20-fifax)
L’univers de Fifax est un univers curieux, trouble et enchanteur, un monde fictif, mais si proche de la réalité qu’on le croit réel. Jules Verne plongé dans l'époque moderne.


Cette exposition, qui se prolonge jusqu’au 31 décembre, met en scène Gustave Eiffel et ses fers dans l’imaginaire urbain de Fifax. Cela donne le vertige et fait rêver. La science-fiction et la technique se côtoient pour dévoiler une ville hallucinogène.

Ce qui l’intéresse aujourd’hui, ce sont ces croisements de fers perpendiculaires ou obliques qui forment des arches et des étoiles constellées de rivets. Ils prennent des couleurs insolites qui leur donnent des airs de fantômes. L’esprit d’Eiffel teinté de mysticisme futuriste, une véritable épopée d’un avenir à la fois lointain et passé.
La symphonie du fer, reflet d’un monde moderne périssable où tout se tient par une multitude de rivets, poutrelles, aux couleurs caramel se détachant sur un ciel bleu.

                                                        07:34 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : peinture,  science-fiction,  futurisme |  Imprimer
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14/12/2013
Courir dans la campagne givrée
Sous un soleil d’acier
Courir dans la campagne givrée
Revêtue de paillettes d’argent
Et ne pas manquer de s’extasier
Devant le chef d’œuvre rarissime
D’une toile d’araignée
Enrobée de poudre cristalline
 
Un silence impressionnant
Un ciel bleu presque blanc
Deux pieds qui tressaillent sur la route
Et le souffle acide et glacé
Qui racle les poumons
Instant unique et merveilleux
Comme le son d’une cloche
Au fond de la vallée
Qui se disperse dans les bois
Et vient frapper l’oreille attentive
Que ton monde est grand
Et combien changeant
Ô créateur modeste et brûlant
Toi qui aère le moi chaque matin
Pour dégager le soi
Immortel, libre et unique
© Loup Francart
                                                        07:17 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poésie,  écriture,  poème,  littérature |  Imprimer
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13/12/2013
Canon de Pachelbel par le Canadian Brass
http://www.youtube.com/watch?v=Ut_vq0eN1WA
Joué ainsi ce canon fait penser à la musique de Lulli et au brillant des théâtres du Grand Siècle.
Mais ces cuivres arrivent à mettre tant de douceur dans leurs sons que l’on voit les bateaux défiler sur le Mississipi derrière la platitude de la campagne. Ils avancent lentement et s’enfuient au loin vers la gauche là où rien ne les retient plus à la terre, vers le large. C’est presqu’une noyade sonore suivie du silence apaisant.
Alors on veut réécouter ces sons étranges, inhabituels ; ils vous charment à nouveau, jusqu’à la fin ; et l’on meurt à nouveau aux sons des cuivres étincelants.
                                                        07:58 Publié dans 51. Impressions musicales  | Lien permanent  | Commentaires (1)  | Tags : musique,  canon,  classique,  harmonie |  Imprimer
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12/12/2013
L’eau coule et sa retenue crée la vie
L’eau coule. Elle dévale la pente plus ou moins vite selon les uns ou les autres. Elle est vive et fuyante, mais elle coule et rien ne peut l’empêcher de couler.
  Pourtant chaque jour, la vie des hommes se constitue comme un obstacle à cet écoulement du temps. Chacun tente de retenir ces flots qui se déversent en lui. Et l’eau devient bonheur et plénitude si les jardins qu’elle crée ne l’empêchent pas de couler malgré tout. L’eau monte devant cet obstacle divin qu’est la vie. Elle se gonfle de cet écoulement. Elle grandit et devient adulte. Elle façonne de nouveaux jardins.
Pourtant chaque jour, la vie des hommes se constitue comme un obstacle à cet écoulement du temps. Chacun tente de retenir ces flots qui se déversent en lui. Et l’eau devient bonheur et plénitude si les jardins qu’elle crée ne l’empêchent pas de couler malgré tout. L’eau monte devant cet obstacle divin qu’est la vie. Elle se gonfle de cet écoulement. Elle grandit et devient adulte. Elle façonne de nouveaux jardins. 
Mais vient le jour où tous les efforts du monde ne peuvent l’empêcher de continuer de couler. Elle détruit peu à peu ce qu’elle a façonné, elle submerge son œuvre qui s’en va dans le courant inépuisable du temps jusqu’à ce qu’un nouvel obstacle fasse naître une autre vie et un nouveau cycle.
Alors rien ne sert de retenir à tout prix l’eau. Mais rien ne sert de la laisser couler sans la retenir. C’est cette alternative du mouvement qui permet à l’univers d’exister et de poursuivre sa route.
L’équilibre est dans l’aptitude à retenir pour ensuite laisser s’échapper le don de la vie et chaque jardin est un lieu d’épanouissement.
                                                        07:54 Publié dans 61. Considérations spirituelles  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : temps,  eau,  vie,  société,  homme |  Imprimer
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11/12/2013
Le pauvre clown
Il tient encore sa carcasse
Elle tient debout, raide de volonté
Laisse-toi aller !
Il s’enfonce dans le brouillard
D’une vie misérable d’impatience
Il élague son parapluie
De quelques baleines supplémentaires
Et sous cette tente improvisée
Il devise plaisamment 
Avec son moi devenu lui
Mais qui es-tu toi ?
Je suis ce que personne ne sait 
Le vent sur la colline,
L’eau coulante et fuyante
La caresse d’un enfant,
La clairvoyance d’une femme
La force de l’adolescent
Et la vigueur du vieillard
Le grain de sable dans le désert
La seconde d’un temps qui passe, 
Le mètre entortillé sur lui-même
L’univers en un point sans cédille 
L’alfa et l’omega
Le lendemain, il saisit sa chance
Monta sur le toit de la mosquée
Et entama son chant rauque
Et toutes les forces de la lune
Mises en place hâtivement 
Se mobilisent pour applaudir
Le pauvre clown qui vient de mourir
© Loup Francart
                                                        07:50 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poème,  écriture,  poésie,  littérature |  Imprimer
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10/12/2013
Hélicéchappée 5

© Loup Francart
La voici dans tout son épanouissement, ouverte, forteresse enjôleuse, filet de reître, labyrinthe sacré, emplie de poils piquants et pourvue d'une toile où l'insecte marche vers la mort. Et ses métamorphoses continuent... Que de plis encore possibles, que d'expériences peuvent être faites... Longue marche vers l'unité introuvable.
                                                        07:06 Publié dans 22. Créations numériques  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : op'art,  art cinétique,  dessin,  peinture |  Imprimer
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09/12/2013
Dieu n’est pas un objet de pensée
« La difficulté majeure, c’est que l’homme pense Dieu ; Dieu n’est pas un objet de pensée. » (M.M. Davy, Un itinéraire, à la découverte de l’intériorité, EPI, Paris, 1977)
Marie-Magdeleine Davy, reprend la question de Socrate : « Qui es-tu toi qui sais ? ». Comment faire pour répondre sans s’adresser au savoir ?
C’est pourquoi, dans la tradition d’un certain nombre de mystiques, elle distingue Dieu que l’homme met à son service pour justifier son comportement et la Déité, au-delà de l’être et de la personne. Dieu fait partie de la croyance encrée par l’éducation. Il existe en fonction de l’homme. Au-delà, se trouve le vrai mystère, inaccessible, mais vivant dans la réalité de la profondeur de l’homme.
Avec Dieu, l’homme bavarde. La déité est silence : « Tais-toi, ne me parle pas. Si tu parles de moi ou si tu me parles, c’est parce que tu me considères en dehors de toi. »
Démêler ce qui vient de nous, c’est-à-dire de l’humain au sens pluriel, de ce qui est. Mais ce n’est pas pour autant que l’on saisit la Déité. C’est la différence entre la théologie et la mystique. L’une parle de Dieu en langage humain, l’autre le vit sans parler.
                                                        07:01 Publié dans 61. Considérations spirituelles  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : homme,  dieu,  connaissance de soi,  théologie,  mystique |  Imprimer
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08/12/2013
Monde sans oiseaux, roman de Karin Serres
 « Il paraît qu’autrefois certains animaux traversaient le ciel grâce à leurs ailes, de fins bras couverts de plumes qui battaient comme des éventails. Ils glissaient dans l’ait, à plat ventre, dans tomber, et leurs cris étaient très variés. (…) On les appelait les oiseaux. Petite, j’ai demandé à ma mère de me raconter, mais elle a changé de sujet. Cette histoire d’oiseaux est-elle vraie ? »
« Il paraît qu’autrefois certains animaux traversaient le ciel grâce à leurs ailes, de fins bras couverts de plumes qui battaient comme des éventails. Ils glissaient dans l’ait, à plat ventre, dans tomber, et leurs cris étaient très variés. (…) On les appelait les oiseaux. Petite, j’ai demandé à ma mère de me raconter, mais elle a changé de sujet. Cette histoire d’oiseaux est-elle vraie ? »
Ainsi commence ce roman. Mais est-ce un roman ? On pense à un conte presque philosophique, à une fable, à un récit fantastique sans qu’il soit récit de science-fiction. Le quotidien banal cache un monde qui n’existe pas en dehors de l’imagination de l’auteur. C’est une sorte de civilisation perdue, pauvre, habitant près d’un lac qui monte parfois jusqu’à contraindre les maisons à se déplacer sur roulettes. Des cochons bleus génétiquement modifiés et fluorescents y nagent et se laissent débiter un jambon qui repoussera. Les cercueils des villageois sont envoyés par le fond et se laissent dévorés grâce aux trous qui y sont pratiqués.
Dans ce monde naît, vit et meurt « petite boite d’os », une jeune fille comme les autres, qui est parfois délaissée par ses parents qui parlent de Dieu en faisant le tour du lac. Son père est le pasteur de la communauté. Mais progressivement son corps change. Des seins lui poussent, des poils également. Elle découvre le sexe comme une fonction normale qui ne change rien à sa destinée. Mais le vieux Joseph qui l’emmenait pêcher dans le lac lui explique que l’amour est autre chose : « Je t’aime Petite Boite d’Os. Plus d’une génération nous sépare mais depuis que je t’ai aperçue, dans l’ombre de l’église, qui me regardait, j’ai compris que j’étais revenu pour toi. Tu m’es destinée, petite. N’ai pas peur, j’attendrai. Je suis à toi. » Elle ne comprend pas : « Pourquoi il ne prend pas, alors, couchée sous lui. S’il m’aime, comme il dit, pourquoi il ne me prend pas ? L’amour c’est dans le sexe que ça se passe, je connais. A l’école, les garçons nous donnaient des bonbons pour qu’on baisse nos culottes. » Un jour, après avoir enfilés une combinaison et fixés une bouteille d’oxygène sur leur dos, ils partent explorer le fond du lac. Au retour : « Soudain, sur la pointe de mes palmes, j’embrasse ses yeux trempés, l’un après l’autre. Je lèche, je bois, je lape ses paupières salées. Il tremble. Ma bouche redescend. Nos langues au goût de vase se cherchent, s’emmêlent. Nos corps de caoutchouc s’étreignent et couinent. On voudrait se frapper tellement ce qui nous prend est fulgurant. » Elle se marie avec Jeff. Elle a une amie qui attend un enfant comme elle. Elle le perd, mais recommence. Elle a un enfant dénommé Knut. Jeff lui donne un cochon Appelé Rosie, il tient sa tête en l’air, pattes avant repliées, et son poil rose phosphorescent se soulève et s’abaisse régulièrement. Contre elle, Knut, collé, sans le même sommeil animal partagé. Knut grandit, il a un accident, il perd ses jambes et finit sa vie comme un animal.
Le cœur de Petite Boite d’Os est pur, exempt d’arrière-pensée. Elle va dans la vie sans trop se poser de questions. « Pour mes quarante-huit ans, Jeff m’offre des palmes translucides avec lesquelles je nage pendant des heures dans le lac, au milieu des bancs de cochons fluorescents, c’est la seule chose qui peut me consoler. Pour mes quarante-neuf ans, un long foulard de soie bleu ciel, si doux et si chaud que je ne le quitte pas pendant des semaines. Magique, il soigne torticolis et maux de gorge. Pour mes cinquante ans, un harmonica dont je joue tout bas dès que je suis seule, comme si ma vie était un film de cow-boys. » Elle aime son homme qui meurt un jour en faisant son jardin. Elle poursuit sa lente marche vers la mort, se retrouve à l’hôpital. Elle rêve : « J’aimerais que le ponton soit en pente. J'aimerais que mon fauteuil avance, bascule dans l’eau opaque où il me projetterait aussi. Je coulerais, les yeux grands ouverts, à travers les nuages de vase. (…) Je coulerais à pic, mes bras s’écarteraient de mon corps, mes bras et mes jambes que je ne contrôle plus, le courant les soulèverait puis les rabattrait, mes cheveux danseraient autour de moi et je volerais. »
C’est un livre qui laisse un goût amer, mais plein de charme. Quelle étrange vision : réaliste, la vie de Petite Boite d’Os s’écoule comme n’importe quelle vie, mais parfois on est plongé dans un fantastique ahurissant qui fait virevolter les deux parties du cerveau. Suis-je à droite ou… à gauche ?
                                                        07:59 Publié dans 41. Impressions littéraires  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : littérature,  roman,  fantastique |  Imprimer
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07/12/2013
Prenez un jour comme les autres
Prenez un jour qui commence tôt
Il fait encore noir… ça bouchonne…
Son esprit vaque en d’autres latitudes… 
Soudain, l’air passe en direct
La colonne s’écoule, droite et fraîche
Et monte, envahissant l’espace
De l’âme et du corps liés ensemble…
S’éclaircit la brume intérieure
Jusqu’à la transparence légère
Le silence des abîmes l’envahit
Ouverture vers l’inconnu empesé
Les plans se déplacent avec lenteur
Au ralenti... dévoilant la chute profonde
Du personnage en quête d’absence…
« Frappez et l’on vous ouvrira ! »
Videz-vous de vous-mêmes
Et courrez prestement vers le rien
Qui d’un coup devient tout
Et empli votre cœur d’extase…
Il se retourne et entre dans l’amnistie
Ni la présence qui gratte
Ni la privation qui blesse…
Suspendu à son souffle
Le regard s’affaisse
Il pénètre les profondeurs
D’un nouveau monde…
S’envole le personnage
Apparaît l’homme libre
Délesté de toute ambition
Allégé de toute réserve…
Le rien devient le tout
Le tout n’a plus rien
Sauf cette chaleur doucereuse
Qui berce la carcasse
D’un matin comme les autres
© Loup Francart
                                                        07:50 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poésie,  écriture,  poème,  littérature |  Imprimer
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06/12/2013
Félix Vallotton, trois aspects parmi d’autres
Vallotton, un peintre oublié, un très grand peintre, réanimé par cette exposition. Allons droit au but. Voici le plus beau tableau de l’exposition : Derniers rayons, peint en 1911. Ce n’est bien sûr que mon opinion, mais je la maintiens. Une luminosité exceptionnelle du ciel, un dessin qui transforme les branches en bras de femmes élevés vers la pureté, une robe de feuillages qui recouvre chastement ces membres nus, des troncs poilus comme une jambe masculine, ce rouge splendide du départ des branches comme un feu de joie qui semble danser sous la frondaison. Le symbole de la beauté pudique, de l’enchantement de l’univers, du mystère impalpable de la création. On sent vibrer l’âme même du peintre, sa réalisation par cette fusion entre lui-même et son motif. Si je devais garder un seul tableau de lui, c’est celui-ci qui me permettrait de conserver l’unique que le peintre représente.

Mais revenons à l’expo du Grand Palais. Une très charmante présentation réaliste et romantique de celle-ci. Elle est originale et dépeint bien l’ambiguïté de sa peinture :
http://www.grandpalais.fr/fr/article/felix-vallotton-la-bande-annonce
Ses objectifs ne sont pas la séduction par la beauté. Ils sont variés. Il peut être charmeur, classique, attiré par les femmes, enchanteur de la nature, voyeur, voire pervers. Il a toutes les qualités qui enchantent par leurs aspirations et tous les défauts qui déplaisent parce que trop proches de nous-mêmes. Cest en cela qu’il est un grand peintre.

Trois présentations de cette personnalité multiple permettent de saisir cette ouverture exceptionnelle au monde qu’il apporte au spectateur :
Le regard érotique de Vallotton :

L’inconscient de Vallotton :

Le dessin, la peinture elle-même ne sont pas beaux. Le visage de l’homme laisse à désirer. Mais tout dans ce tableau traduit l’ambiguïté du mensonge. Tout est rouge, dont bien sûr la femme qui murmure quelque chose à l’oreille de l’homme. Celui-ci semble ressentir ce mensonge, il sait qu’elle ment. Mais il l’accepte au nom de ces instants de fièvre et d’intimité. Il en est aigri. Mais malgré son blindage noir devant ce mensonge rouge il se ment à lui-même et entre en osmose avec sa compagne. Qui ment au final : le rouge féminin ou le noir masculin ?
Les paysages de Vallotton :

Oui, il s’agit bien pour lui de poser un regard nouveau, comme celui de la mouette sur le paysage des Andelys. Le vol d’une mouette et l’envol de l’âme derrière le réalisme de la peinture.

                                                        07:31 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : peinture,  dessin,  nabis,  femme,  société |  Imprimer
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05/12/2013
Film documentaire sur Michel Petrucciani
Partie 1 : https://www.youtube.com/watch?v=cNW5qVzHM-o
Partie 2 : https://www.youtube.com/watch?v=IW99KALJcf0
Partie 3 : https://www.youtube.com/watch?v=3q-Xk-vilaI
Partie 4 : https://www.youtube.com/watch?v=w6au-FP7rS0
Un très grand pianiste de jazz. Né en 1962, il meurt en 1999. Il est malheureusement moins connu en France que dans le monde. C’est un homme extraordinaire : handicapé de naissance par la maladie des os de verre, il est initié au jazz par son père. En 1980 il décide de partir aux Etats-Unis, d’abord en Californie, puis à New-York. Il joue dans le monde entier, aux côtés des plus grands musiciens de jazz. Un grand bonhomme, malgré sa petite taille.
« J’ai peur de la mort. Je crois en Dieu et en même temps je n’y crois pas. » Ce qui ne l’empêche pas d’aimer l’humour et d’en mettre dans sa musique.
Pour lui, la musique s’apprécie et se voit avec des couleurs : le sol c’est le vert, on voit réellement du vert. Le bleu-gris est romantique et embrouillé.
L’improvisation avec Stéphane Grappelli est magnifique (partie 3). Il leur faut peu de temps pour s’accorder, même sur le tempo.
C’est une leçon de vie que donne Michel Petrucciani. Ce petit homme était un explosif attendrissant.
                                                        05:29 Publié dans 13. Cinéma et théâtre  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : musique,  jazz,  pianiste,  piano |  Imprimer
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04/12/2013
Hélicéchappée 3
Directement issue d’hélicéchappée 0, après une ratée sur les pales, avant d’en arriver à un véritable dessin, cette symétrie bizarre et rigoureuse, instantané piquant qui ne sait où il va. Mais il est bien en rotation autour d’un axe.

© Loup Francart
                                                        07:37 Publié dans 22. Créations numériques  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : op' art,  art cinétique,  abstrait,  série |  Imprimer
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03/12/2013
La chouette
Une petite chouette est tombée du ciel en passant par la cheminée, comme le père Noël. Seule dans la maison, elle a cassé pas mal d'objets avant d'être rejetée dehors. Quelle aventure. Depuis, elle vient la nuit nous rappeler son voyage mystérieux au pays des humains.
Elle est tombée du ciel, comme le père Noël
Passée par la cheminée, noire comme le vent…
Comment a-t-elle fait ? Elle avait trop bu ?
Les taches de suie montrent sa dégringolade…
Elle a débarqué dans la cendre grise
S’est ébrouée, hagarde et la pépite dans l’œil
Que suis-je venue faire dans cette galère ?
Aucun arbre, pas d’eau, pas un brin d’herbe
A quoi servent ces moutonnements colorés
Que je vois par terre, picorons-les pour voir !
Le tapis s’est trouvé ébouriffé d’une touffe
Pouah, quelle horreur cette sorte de graminée
Pas de goût, une odeur de poussière…
En se dandinant, elle se déplace et avance…
Elle ose en un instant ouvrir ses ailes
Oui, je peux voler pense-t-elle. Explorons !
Mais l’espace est limité, cloisonné, rapetissé
Elle se heurte à un abat-jour jaune
Tente de se poser dessus, mais il s’effondre
Un bruit d’enfer, mille morceaux par terre…
Tant pis, volons puisqu’on ne peut se poser
Le ciel est dur, j’ai mal à la tête
Ah, voici le jour, sans restriction
Clac, je me casse le bec sur une cloison
Qu’y a-t-il ? Je vois le vrai espace, la démesure
Dans laquelle je m’exprime à l’habitude
Et je me heurte à l’invisible
Rien n’y fait, je ne passe pas. Pourquoi ?
Changeons d’univers, voici la porte
Encore la prison, plus large cette fois
Mes ailes heurtent une étrange machine 
Des aiguilles tournent lentement
Dans un tic-tac qui fait mal à la tête
Tiens, elle tombe, à nouveau bruit infernal
Elle projette de minuscules gouttelettes
Qui restent intactes sur le sol délavé 
Je veux en gouter une, mais c’est dur
J’ai la langue en sang, ça fait mal
N’y touchons pas, c’est belliqueux…
Enfin, des branches entremêlées
Un vrai arbre au-dessus d’un pigeonnier 
Les branches sont si fragiles
Qu’elles se laissent aller jusqu’au sol
Pourtant ces paniers ne contiennent rien…
Et la chouette continua de tourner
Pendant une partie de la nuit
Et une partie de jour, sans repos
Ne sachant où poser sa carcasse…
D’épuisement, elle s’effondra, défaillante
Jusqu’à ce qu’un humain, effrayé et dépité
Ose ouvrir la fenêtre et la laisser aller…
Elle est sortie, incrédule et épanouie
Avec un hululement de joie
Et s’est perchée sur le toit
Pas sur la cheminée, ce volcan éteint
Qui engloutit les oiseaux distraits
Et les conduisent en des lieux
Qui sont plus l’enfer que le purgatoire
Des animaux peu chanceux…
Cette chouette fut le premier être
A reprendre son envol
Ressuscitée, hilare et légère
Voguant à nouveau sur les branches
Et plongeant dans la rivière
Pour boire les quelques gouttes
Etincelantes et tourbillonnantes
Qui furent un baume à sa langue déchue
© Loup Francart
                                                        07:21 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poésie,  écriture,  poème,  littérature |  Imprimer
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02/12/2013
Le café du matin
L’homme se pencha sur sa tasse. Le café était noir. Il reflétait l’éclat de l’ampoule au-dessus de la table. En se penchant, il voyait même les quelques mèches de cheveux qui lui restaient. Pour la première fois depuis longtemps, il avait dormi jusqu’à six heures, enveloppé dans une couette chaude, la fenêtre ouverte sur la nuit calme. Il s’était réveillé avec douceur alors que bien souvent, en une seconde, il était sur ses gardes, prêt à tout.
Il n’avait pas pris conscience de cette exceptionnelle nouveauté. Il était allé fermer la fenêtre, avait passé sa robe de chambre et était descendu à la cuisine. Machinalement, il avait rempli d’eau le réservoir, avait versé le café moulu dans le filtre et avait attendu que la magie s’opère. Pendant ce temps, il avait été cherché dans le frigidaire le nuage de lait nécessaire pour combattre l’amertume du café au réveil. Il en versa un filet dans ce noir étincelant, lumineux. Celui-ci se troubla, commença à tourbillonner, laissant voir des filaments blancs dans ce maelstrom qui sembla accélérer, puis progressivement ralentir. Le noir dominait. Le lait cachait sa blancheur. Où était-il passé ? Bientôt, le liquide redevint sombre, juste un peu troublé. Il prit sa petite cuillère et la remua légèrement, avec douceur et précaution. Apparurent des nuages blanchâtres, accumulés en volutes, comme un ciel précédent l’orage. Ils se remuaient avec lenteur, comme chargés d’électricité, montaient vers la surface du liquide et redescendaient sans offusquer le miroir. Un petit coup de doigt sur la cuillère et les circonvolutions s’épaissirent, envahirent le liquide d’une crème chocolat mêlée de chantilly. En une seconde, le café prit la couleur de la savane, des dunes et de l’argile. La pureté de son ton dépassait l’espérance. La surface ne reflétait plus l’ampoule au-dessus d’elle. Elle rayonnait de l’intérieur, par sa blancheur crème, par sa noirceur voilée. L’osmose était là. Elle le laissa rêveur.
« C’est ma vie. Je la voyais noire comme l’encre. Parfois j’entrevoyais quelques bonnes choses sous-jacentes. Mais, le plus souvent, elles étaient recouvertes de l’obscurité de l’effort et de mes insuffisances. Mon destin s’achève. Je l'imaginais noir. Il vient de prendre sa couleur finale, celle d’un galet usé par l’eau qui dévale maintenant sous la poussée du courant la pente des générations. Il a la fragilité d’une coquille d’œuf, la réfraction des embruns de la mer, la majesté d’une étoffe de lin. Oui, Dieu nous façonne à notre guise. Il est temps de partir et de laisser ce brassage à d’autres. Je ne suis ni le noir du café, ni le blanc du lait. Mais je vois maintenant un ciel d’ivoire dont la lumière intérieure éclaire un destin unique. »
                                                        07:37 Publié dans 61. Considérations spirituelles  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : méditation,  illumination,  vie,  être |  Imprimer
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01/12/2013
Apparition, Klaus Obermaier & Ars Electronica Futurelab
http://www.youtube.com/watch?v=-wVq41Bi2yE
Quelle étrange impression. Le courant passe-t-il ? Oui, on le dirait. Fusion et séparation. Puis saucissonnage horizontal, vertical et en profondeur, à la mémoire de Vasarely. Enfin, une tempête d’ondes, une lutte de l’esprit.
En 3.05, l’écriture devient révélatrice de la forme. Progressivement, la surface est initiation d’un autre monde, jeu de lumière et de trajectoires qui engagent l’homme dans sa danse infernale. L’infini, fuite du temps, nous conduit à un déchaînement de forces que l’homme fait naître par son mouvement. La vie se résume à la palpitation des particules, elle ne s’arrête jamais, mais si le mouvement est continu, il est sans cesse renouvelé. La vie fuit et se poursuit. Elle perdure par la régénération et non par l’immobilisme.
Entre la danse, l’art cinétique et la musique électronique. Ce mélange des genres n’est pas sans beauté. Seule la musique laisse à désirer. Bruit ou musique ? Là aussi, le mélange. Mais il est moins heureux parce que plus artificiel.
                                                        07:39 Publié dans 51. Impressions musicales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : danse,  art cinétique,  musique contemporaine,  espace,  vie,  temps |  Imprimer
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30/11/2013
Le rire du grand blessé, roman de Cécile Coulon
Pays : Inconnu
Régime : Totalitaire
Ennemi Public : La littérature
Numéro : 1075
Particularité : Analphabète
 
Seuls circulent les livres officiels. Le choix n’existe plus. Le « Grand », à la tête du Service National, a mis au point les « Manifestations A Haut Risque », lectures publiques qui ont lieu dans les stades afin de rassembler un maximum de consommateurs. Peuvent alors s’y déchaîner les passions des citoyens dociles. Des Agents de sécurité – impérativement analphabètes – sont engagés pour veiller au déroulement du spectacle et maîtriser les débordements qui troublent l’ordre public. 1075, compétiteur exceptionnel, issu de nulle part et incapable de déchiffrer la moindre lettre, est parfait dans ce rôle. Il devient le meilleur numéro ; riche, craint et respecté. Jusqu’au jour où un molosse – monstre loué pour pallier les défaillances des Agents – le mord.
Le livre n’est pas long (116 pages). Peu de dialogue. L’histoire est quelque peu abracadabrantesque. On s’y accroche en pensant que le suspense ou simplement l’intérêt va surgir au fil des pages. Oui ! 1075 transgresse et, ayant découvert dans l’hôpital où il est soigné un professeur qui enseigne la lecture, il apprend à lire tout seul en cachant les textes dans des tuyaux de sa salle de bain. Il n’est découvert qu’à la fin du livre par Lucie Nox, celle qui inventa le Programme Nox. Lucie avait trouvé un moyen de gérer les sensations des hommes, alors que ses confrères s’étaient toujours arrêtés au contexte social.
Le livre n’a plus pour objet d’apprendre ou de renseigner et encore moins d’élever le lecteur. Non. Il est produit en usine, il est la parole du Grand. Il divertit sur ordre comme les jeux du cirque.
C’est un exercice de style, brillant, une sorte de conte philosophique. Mais ce scénario ne suffit pas à faire un vrai livre dans lequel on entre vierge et dont on sort chargé d’impressions, de sensations, de sentiments et d’une plus grande compréhension de l’être humain. Il est à l’image de l’histoire.
                                                        07:14 Publié dans 41. Impressions littéraires  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : roman,  science fiction,  totalitarisme,  littérature |  Imprimer
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29/11/2013
Ronds ou carrés ?
Ronds ou carrés, que choisir ?
Mettre un rond dans un carré
C’est emprisonner le féminin
Mettre un carré dans un rond
C’est l’amoindrir de douceur
Un rond n’est qu’un carré raboté
Et l’angle est formé, accidenté
Par une poussée sur un coin
Où va le noir, où est le blanc ?
Le noir est-t-il l’opposé du blanc ?
Le blanc est-il son vis-à-vis ?
Le gris embrasse les deux et les lie
Il peut être tendre et enlaçant
Il peut se faire vigoureux… 
Il éclaire ou obscurcit
C’est selon… la mère ou le père…
La caresse qui passe
Ou l’éclair entre deux
Et tout cela peut faire un rêve
Onduler sur la vague
Durcir dans le cocon de l’esprit
Partir en fumée colorée
Et revenir en force
Pour s’imposer au pinceau
Rêver en noir et blanc
C’est la richesse du rien
Le gris y ajoute le sel
Qui a dit qui dort dîne ?
L’insomnie est survenue
Devant l’étendue du blanc
Mais bientôt le noir
Envahira le cerveau
Et la nuit montera
Au coin des rêves inédits
Alors naitront les couleurs ?
© Loup Francart
                                                        07:38 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poésie,  écriture,  poème,  littérature |  Imprimer
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28/11/2013
Les micro-humains, roman de Bernard Werber
Le roman commence par un sauvetage. Elle, Emma 103 683, la minuscule humaine de 17 centimètres, vient de sauver une centaine d’hommes coincés sous la terre après un éboulement. Elle vérifie que ces êtres dix fois plus grands qu’elles respirent encore, puis elle annonce dans le micro de son casque : « Mission accomplie ». Surmontant la douleur de sa blessure, elle précise : « Ils n’ont pas l’air bien frais, mais ils sont vivants. Vous pouvez les sortir de la Terre. »
 « Mission accomplie ». Surmontant la douleur de sa blessure, elle précise : « Ils n’ont pas l’air bien frais, mais ils sont vivants. Vous pouvez les sortir de la Terre. »
Ce ne sont pas les seuls êtres extraordinaires. Dans ce roman, la Terre a une conscience : "Ils m’appellent la Terre. Ils me voient comme une grande pierre sphérique. Ils oublient qui je suis vraiment. Ils n’imaginent même pas que je suis vivante, intelligente, consciente."
Ainsi commencent les deux premiers chapitres du roman. Les chapitres se suivent sans se ressembler. On y parle d’actualité, de faits divers, du président Stanislas Drouin qui, à l’Elysée, a donné son accord pour la création de ses micro-humains et a inventé le jeu d’échec à sept camps (échiquier en forme d’heptagone) représentant les sept branches de développement possible pour l’humanité : la voie du capitalisme, la voie des religieux, la voie des machines, la voie des fuyards de l’espace, la vois de l’allongement de la vie par le clonage, la voie de la féminisation, la voie du rapetissement des micro-humains. Sont également évoqués des humains géants qui vivaient dans l’Atlantide. Quetz-Al-Coatl, leur explorateur, découvre le Mexique et des humains beaucoup plus petits (notre humanité) dont la majorité n’aimait pas penser par elle-même et est embarrassée par la notion de liberté. « Jadis il y avait des géants sur Terre. Maintenant il y a des hommes. Demain il y aura des micro-humains… ». Autres insolites chapitres, ceux constitués par l’Encyclopédie du Savoir Relatif et Absolu, d’Edmon Wells (un livre écrit préalablement par l'auteur).
Les micro-humains ou Emach sont ovipares et ils se reproduisent vite. Microland est leur capitale, sous verre. Mais les chinois volent trois mâles et créent leurs propres micro-humains. C’est désormais une guerre entre les Chinois et les Français. L’industrie chinoise est plus rapide, moins surveillée et elle envahit le marché. Les concepteurs des micro-humains sont débordés et perdent leur brevet. N’en dévoilons pas plus. Laissons au lecteur le plaisir de la découverte.
Le roman aborde de nombreux points intéressant l’humanité. Il s’attaque au problème de ce qu’est l’être humain à travers l’avenir des Emach : objet de consommation, animal, être humain, autre ? Quand un candidat au statut d’humain peut-il être admis ? La multitude des raisons pour et contre est impressionnante, bien étudiée et sans réponse. Par contre le rappel permanent des lois de Murphy finit par être lourd. Elles apparaissent sans véritable relation avec le récit et n’apportent pas grand-chose.
Il faut quand même que je lise le premier de la série !
                                                        07:15 Publié dans 41. Impressions littéraires  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : livre,  roman,  werber,  actualité |  Imprimer
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27/11/2013
Exposition Serge Poliakoff au musée d’Art moderne de la ville de Paris
Une exposition bien préparée, avec des chapitres décrivant les différentes étapes de sa peinture sur les chemins de l’abstraction. Le dépliant donné à l’entrée a pour ambition de souligner la singularité d’une approche particulièrement sensible qui appelle à la contemplation, et de révéler l’intensité d’une œuvre qui n’a d’autre objet que « ce rêve des formes en soi qui est le grand mystère à élucider de l’abstrait » comme l’a écrit le critique Pierre Guéguen en 1950.
L’évolution du peintre se caractérise par 10 périodes qui commencent avec les premières peintures abstraites entre 1946 et 1949. Une très belle huile sur toile se remarque dans cette période. Elle laisse présager de l’avenir. Les couleurs : le rouge, pas trop vif, le jaune empereur de Chine, le bleu très foncé en fond ou plus clair au premier plan. C’est un travail sur les contrastes : clair sur foncé.

5ème période : Lumière de la couleur. Composition rouge-jaune-blanc (1952, huile sur toile). Je n’en ai malheureusement pas trouvé une photographie.
7ème période : Transparences. Une des plus belles toiles, mais qui n’est pas exposée, est cette composition en jaune – orange et rouge, d’une transparence étonnante. Peinte à la manière des icônes, le jaune est particulièrement étincelant.

10ème période : Formes. Cette dernière salle donne le meilleur de sa production. Des tableaux dépouillés représentant chacun une sorte de conque fendue à la hache, en deux ou trois couleurs. Poliakoff donne une idée de ce que sera par la suite la peinture de Soulages.


Le triptyque de 1968 est composé de trois toiles à peu très semblables aux couleurs noir, bleu rappelant l’eau et l’air, rouge vif et foncé, vert foncé. Simple, tellement simple qu’il en est majestueux.
 
« Quand un tableau est silencieux, cela signifie qu’il est réussi (…) Une forme doit s’écouter et non pas se voir. » La caractéristique de ces toiles : la profondeur de l’intensité des tons utilisés, la vibration obtenue, les contrastes savamment constitués. Une fête pour les yeux et les oreilles. Et l’on n’entend que le silence de l’émerveillement.
                                                        07:46 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : peinture abstraite,  formes et couleurs,  peinture moderne |  Imprimer
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26/11/2013
La lune, dansée par Yang LiPing
http://www.youtube.com/watch?v=ZkLrFpo0lHA
Elle se dévoile comme un diamant dans cette lune qui apparaît quartier par quartier. Elle semble s’envoler sur ses petites ailes, comme un moulin dont on aurait rogné les pales.
Elle devient l’eau ondulante, la femme grecque des vases funéraires, Shiva aux mille bras, la danseuse de flamenco, la statue prise de tremblements, le feu et ses flammes, le ying et le yang. Elle endort les perceptions, elle crée le brouillard dans la nuit, elle trouble la vue de ses tressaillements. Elle vit et cette vie est la vie, mystérieuse, envoûtante, donnant un aperçu de toutes ses facettes.
C’est la lune, l’envers de la lumière et pourtant lumineuse. On la distingue, mais lointaine, passant à travers les nuages, inatteignable et pourtant si proche. Une belle facétie de l’astre légendaire.
                                                        07:14 Publié dans 51. Impressions musicales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : danse,  femme,  mystère |  Imprimer
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25/11/2013
Rien ne nous empêche d'être grands
Rien ne nous empêche d’être grands
Seul l’attendrissement pour nous-mêmes
Nous conduit à l’abandon...
Alors le cœur part à la dérive
Il flotte sur les eaux de l’incertitude
Du désespoir et de la solitude...
Pourtant nous nous maintenons encore
Droits et secs comme une branche morte
Regardant au loin vers l’horizon
Cet au-delà de nous-mêmes
Qui flotte sur les mers et court dans le vent
Et tous nos espoirs se portent sur lui...
Où va-t-il ? Que présage-t-il ?
Nous ne le savons, mais peu importe
Seul le regard franc des cœurs 
Peut combattre l’errance de l’âme
© Loup Francart
                                                        07:39 Publié dans 42. Créations poèmes  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : poésie,  écriture,  poème,  littérature |  Imprimer
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24/11/2013
Vues urbaines, peintures de Tommaso Otieri
Il peint des monuments qu’ils soient églises, théâtres, usines ou même paysages urbains, le plus souvent en vues aériennes. C’est beau, mais pourquoi ?

La lumière, la couleur et l’animation. Trois variables qui peuvent être déclinées de manières très différentes. Et une dominante : le grandiose et le théâtral sous les apparences de la réalité.

Comme sous l’œil d’une caméra, on regarde la ville avec le sentiment d’assister à un enterrement. Chaque tableau possède une vie intérieure propre, mais celle-ci semble appartenir au passé, malgré le mouvement permanent qu’il décrit et met en évidence.

Il est également architecte et le bâtiment, quel qu’il soit, s’anime par son harmonie, ses stucs, décors et clairs obscurs. Car il ne peint pratiquement que des vues de nuit : la ville dans sa vie nocturne. Les habitants sont endormis et les trajectoires se poursuivent sans que l’on y voit un seul humain.

Vous remarquerez que les perspectives sont le plus souvent détournées, comme si les façades étaient accolées sans une véritable cohérence d’ensemble. La ville devient fantomatique, un univers en soi, un rêve éveillé que l’on contemple avant de s’endormir.
Il expose à la galerie Ariel Sibony, 24 place des Vosges 75003 Paris.
                                                        07:27 Publié dans 21. Impressions picturales  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : peinture,  ville,  société,  paysage,  perspective |  Imprimer
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23/11/2013
Hélicéchappée 0
L’hélice brisée va se lancer dans l’espace. Sa rondeur est atteinte, elle forme des angles incongrues, mais elle a la beauté de l’insolite, de la géométrie décalée. Elle fait rêver. C’est un signe dans la nuit.
 © Loup Francart
 © Loup Francart
                                                        07:19 Publié dans 22. Créations numériques  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : op'art,  art cinétique,  abstrait |  Imprimer
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22/11/2013
Le médecin de famille
En fait il ne s’agit nullement d’un médecin de famille, mais d’un criminel nazi réfugié en Patagonie. Josef Mengele était bien médecin, mais exerçant dans des conditions particulières puisqu’il est connu sous le pseudonyme d’« ange de la mort ». Mais en 1960, à San Carlos de Bariloche, il est inconnu. Il se réfugie dans un hôtel qui vient de rouvrir et s’intéresse à une des enfants du propriétaire, qui a des problèmes de croissance. Il la soigne contre le gré du père, puis s’intéresse aux jumeaux attendus par la mère. Repéré par des informateurs, il doit fuir avant que ses projets n’aboutissent.
 dans un hôtel qui vient de rouvrir et s’intéresse à une des enfants du propriétaire, qui a des problèmes de croissance. Il la soigne contre le gré du père, puis s’intéresse aux jumeaux attendus par la mère. Repéré par des informateurs, il doit fuir avant que ses projets n’aboutissent.
L’histoire en elle-même ne retient pas l’attention. Mais le film revendique un intérêt en raison de trois facteurs. Le premier : l’incertitude, puis l’implication de certains membres de la famille qui s’opposent à d’autres, plus particulièrement le père, créant un climat de tension imperceptible qui donne au film une ambiance spécifique. Lillith, la fille, soignée par Mengele, fait confiance à ce dernier, malgré certains signes qui pourraient la faire douter. Le deuxième facteur bienveillant, moins psychologique, consiste en un environnement grandiose, un hôtel sur les rives d’un lac splendide, entouré de montagnes enneigées. Le troisième est l’acteur qui joue Mengele. Il est sobre, à la fois charismatique et modeste. Il joue le jeu subtil de la séduction tant vis-à-vis de Lillith que vis-à-vis de sa mère.
Ces trois facteurs, travaillés par un réalisateur qui n’insiste jamais sur l'aspect obsessionnel du personnage de Mengele, donne à ce film une qualité que n’a pas l’histoire en elle-même. On en finit par oublier, contrairement à ce que prétendent les critiques, le passé et le présent criminel de Mengele. Mais l’acteur, plus encore que le réalisateur, y est pour beaucoup.
                                                        07:01 Publié dans 13. Cinéma et théâtre  | Lien permanent  | Commentaires (0)  | Tags : cinéma,  nazi,  amérique du sud,  médecine,  allemagne |  Imprimer
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