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14/01/2021

Peinture

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En préparation

formes apparaissant

la clarté en jeu

13/03/2017

Puissance

La puissance ne tient pas à la valeur de chacun

Mais à l'assemblage de tous.

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30/10/2016

Mandala rouge

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 ©  Loup Francart

C’est un mandala en losange

Cela peut paraître étrange

surtout lorsqu'un carré

s'introduit de manière "quinconcée"

Carré ou losange sont-ils

Formant ensemble une idylle ?

18/11/2015

Chute

C’est une chute vertigineuse, sans fin, qui guette celui qui glisse son regard vers le tableau. Il est aussitôt entraîné vers l’abîme sans pouvoir s’en abstraire malgré les paliers successifs qui l’attendent. Mais cette chute est également salvatrice, c’est une descente vers la lumière, le passage d’un monde visible, mais chaotique, vers un monde invisible, plus éclairant, mais inconnu. Choix difficile !

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06/05/2015

Mandala 2

Inquiétant, envoûtant, déroutant, ce mandala.

Malgré sa symétrie, le cœur ne semble pas équilibré. Mais si l’on retire les quatre triangles à gauche et à droite, il sera encore plus déséquilibré. La sphère sort du néant. Où va-t-elle ? On ne sait. Elle occupe l’espace sans cependant y être totalement.

Et dans le même temps, elle rassure, réchauffe et focalise l’attention. Elle est.

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22/12/2014

Le salon des beaux-arts au Carrousel du Louvre

 « Chaque année, le Salon des Beaux-Arts s’expose dans les salles du Carrousel du Louvre. Il présente ses peintres, ses sculpteurs, ses graveurs et ses photographes sous le triangle de la Pyramide. (…) C’est dans ce cadre prestigieux que le Salon des Beaux-Arts présente des invités d’honneur, choisis parmi des artistes confirmés. Leur brillante carrière est évoquée en quelques œuvres majeures. Une dizaine de délégations étrangères : Brésil, Canada, Chine, Corée, Espagne, Hongrie, Japon, Suisse, Turquie… révèlent, au cœur de Paris les activités artistiques de tous les continents. Le long des antiques remparts de Philippe Auguste, le toujours jeune Salon des Beaux-Arts fait la belle. La Société Nationale des Beaux-Arts vous propose ainsi d’être le témoin des évolutions majeures de l’art. »

(From : http://www.salondesbeauxarts.com/infos-pratiques/lieu/)

A côté de tableaux sans grand intérêt, on croise quelques toiles éblouissantes. En voici une d’une artiste qui s'ignorait il y a encore quelques années. Elle expose pour la première fois à Paris, et ses tableaux sont étincelants de lumière. Elle n’a exposé qu’un seul tableau, mais elle aurait mérité beaucoup mieux :

Ce ciel reflété paraît plus vrai que nature et quand on y regarde un peu mieux les reflets sont plus colorés que les vrais feuillages. Ce n’est surement pas ainsi dans le monde de tous les jours, mais cela donne l’impression d’un monde divin derrière la réalité quotidienne.

Je ne peux vous en montrer plus, car les tableaux qu’elle expose sur son site http://www.cath-mottier.odexpo.com/pro_page.asp?page=8343&lg= ne sont pas captables. Alors aller voir sa galerie avec ses paysages, ses marines et beaucoup d’autres encore. Les toiles ne sont pas forcément toutes égales, mais laissez-vous enchanter par celles qui vous plaisent et laissez tomber les autres. Admirez en particulier Abyss et Yellowstone 1 et 2. Elles vous enchanteront l’âme.

Une autre très belle toile d’Elslender, artiste dont je n’ai pu trouver le site Internet :

 

Enfin quelques artistes chinois, très divers, figuratifs ou abstraits, mais toujours avec la touche chinoise pour qui l’amour de la peinture se traduit par un pinceau léger et irréel.

 

Tentez votre chance l’an prochain, allez au salon des beaux-arts. Vous en ressortirez optimiste.

29/11/2014

Patchwork indien

Ce patchwork procure une illusion d’optique : un fond blanc à côté d’un fond noir sur une même ligne donne une impression de déséquilibre et de manque de parallélisme. On s’étonne de cette bizarrerie. Tout est bien parallèle.

25/10/2014

Eclatement

Un agencement coloré, sans grand discernement, à la louche. Et pourtant, il est chatoyant, plaisant au regard d’un enfant, comme l’explosion d’un caléidoscope.

15/08/2014

L'oeil

L'œil au fond de l'eau observe objectivement
telle une caméra sous marine et sournoise
Elle voit le fond de vous-même et même au-delà
et rien ne l'empêche de proclamer au monde
"Il est là, il passe dans l'autre univers
où le rien contient le tout
parce que le tout n'est rien"

art cinétique, optique art, abstrait, géométrie

04/12/2013

Hélicéchappée 3

 Directement issue d’hélicéchappée 0, après une ratée sur les pales, avant d’en arriver à un véritable dessin, cette symétrie bizarre et rigoureuse, instantané piquant qui ne sait où il va. Mais il est bien en rotation autour d’un axe.


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© Loup Francart

23/11/2013

Hélicéchappée 0

L’hélice brisée va se lancer dans l’espace. Sa rondeur est atteinte, elle forme des angles incongrues, mais elle a la beauté de l’insolite, de la géométrie décalée. Elle fait rêver. C’est un signe dans la nuit.

13-11-18 Hélicéchappée 0 100x100cm.jpg © Loup Francart

11/11/2013

Hélicéchappée 4

A partir des deux premiers schémas du 18 octobre et du 4 novembre, toute une série d’impressions sont possibles. Elles comportent volontairement des ruptures visuelles et non la symétrie attendue en premier lieu. Nous verrons les possibilités offertes, nombreuses et variées.

L’attrait de cette impression tient à l’apparente continuité et symétrie des lignes principales formées par les S et disposées en carré qui en fait ne sont nullement droites et symétriques et à la discontinuité flagrante des lignes secondaires.

 

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 © Loup Francart

07/11/2013

Nelson Diaz-Lopes

Nelson Dias-Lopes exposait à la galerie Marie-Laure de l’Ecotais (49, rue de Seine 75006) jusqu’au 2 novembre. Il est brésilien, architecte et peintre. Il a commencé avec des collages de papiers peints, puis des assemblages en relief et enfin la peinture. Il n’abandonne cependant pas le relief, mais celui-ci épouse la peinture et n’est là que pour la mettre en valeur. Il apporte simplement la possibilité de créer des variations oculaires qui renforce l’effet bigarré du tableau sans jamais construire autre chose qu’un nouveau jeu de lumière et de couleurs.

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Les couleurs sont chaudes, tropicales pourraient-on dire. Elles débordent de pesanteur ardente, comme un coucher de soleil au-dessus de la forêt équatoriale dans la moiteur des fleuves lents et paresseux traversant la plaine qui n’en finit pas. Les courbes sont peu sensibles, alanguies également et l’horizontalité accentue cette oppression visuelle qui devient presque vivante.

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Cette fois-ci, c’est le matin. La visibilité est claire, lumineuse, plus éveillée. Les flots coulent avec abondance, encombrés de quelques récifs. Mais la tranquillité n’en est pas entachée. Elle est moins étouffante.

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Parfois l’effet de paysages n’existe plus. Rien que de la géométrie, de vastes triangles allongées verticalement ou horizontalement avec toujours autant de couleurs vives, flamboyantes, comme un feu permanent qui couve et recouvre les émotions.

 

 

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J’aime moins ces entrelacs et le choix des couleurs, plus terne, plus brouillon, sans doute accrocheur, mais plus par leur bizarrerie que par une vraie beauté sensuelle.

 

 

 

 

Et là les couleurs de la ville, pauvre, mais joyeuse, à l’image des couleurs des maisons, bariolées, enchantées, délirantes,  en contrepoison de la misère. Et l’on entend en sourdine les danses des péons dans le soleil de la soirée, puis dans la noirceur de la nuit.

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A l’entrée dans l’hiver l’optimisme nous gagne rien que de contempler cette arrogance dans la couleur.

04/11/2013

Hélicéchappées 2

Débrayage et glissade ! Le dessin est bien sûr inspiré du précédent (voir le 18 octobre), mais quel silence, un simple bruit de fond, et encore !

Et pour la prochaine fois, un assemblage donnant une toute autre vision.

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Acrylique sur toile, 80 cm x 80 cm

© Loup Francart

 

02/09/2013

Féminin 2

Variation par inversion des couleurs (voir le 29 août).

La féminité est bien là, mais elle est à l'opposé de celle du 29 août. C'est une féminité faite de desseins cachés, d'ambition démesurée, de désirs interdits, de séduction voilée. Un moi à l'inverse de celui du précédent, mais tout aussi féminin. L'apparence est courbe, mais le fond est noir.

Ce n'est pas sans attrait. Sans doute même est-ce plus attirant. Sans y penser, on se laisse séduire !

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Tableau acrylique 1mx1m 

11/08/2013

Une goutte de pensée

Une goutte de pensée... Cela peut-il se dessiner et se peindre ? Probablement non, mais on aime se dire que la pensée n'est rien d'autre que cette poche emplie de fragments agglomérés qui s'échappent au dehors par une bouche moustachue. Et la pensée suit son cours dans le monde, au fil des lieux et des temps.

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16/07/2013

Poussière ou pensées

Les deux sans doute : des poussières de pensée flottant sur la matière brute. Ce n’est pas encore la canopée pensante ou la noosphère. C’est en toute liberté que l’homme exerce sa pensée. Et celle-ci s’essaime, s’accumule, se regroupe pour se consolider. Elle entoure la matière, lui donne sens et avenir. Quelle aventure !

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Dessin à l’encre de Chine.

 

 

24/04/2013

Le beau et l'art abstrait

Dans son livre « Du spirituel dans l’art », Kandinsky proclamait que nous commençons à peine à être libérés de notre dépendance par rapport à la nature. Il écrivait : « La subordination de la composition à la forme géométrique n’est pas une idée nouvelle. La construction des fondements purement spirituels est une chose lente, et qui paraît au début aveugle et sans méthode. L’artiste doit éduquer non seulement son œil mais aussi son âme, de façon à pouvoir juger les couleurs d’après leur propre échelle, et à faire d’elles un facteur déterminant dans la création artistique. (…) La beauté de la forme et de la couleur n’est pas un but suffisant en soi. (…) »

Pour Kandinsky, l’expression finale abstraite de tout art est le nombre. Il signifie par là qu’une œuvre d’art est une construction cachée, au-delà d’un simple effet de décoration géométrique. Il écrit en 1912 que le siècle approche d’un temps de composition raisonnée et consciente, où le peintre sera fier de dire de son œuvre qu’elle est construite.

Un siècle plus tard, qu’en est-il ? Ce mystère de la construction de l’abstrait est-il toujours vrai ?

Non, probablement. Prenons l’exemple du tachisme, de l’action painting, de l’abstraction lyrique. C’est une peinture qui est en réaction par rapport au cubisme et à la géométrie en général. Le choc du spectateur qui lui fait dire c’est bien une œuvre d’art ne tient pas à la construction du tableau, mais à l’impression visuelle immédiate qui introduit un déclic dans son esprit.

Oui, sûrement. Cette construction quasi inconsciente est essentielle pour démarquer le peintre du décorateur, l’artisan de l’artiste. Elle n’est pas raisonnée. C’est par expérience, échecs et succès, que progressivement peintre découvre cette différence. Tout son art est dans cette construction qui produit des effets calculées, sans qu’il soit réellement capable d’en dire les causes et d’en tirer des principes de construction suffisamment élaborés pour promouvoir plus qu’une simple école. Parfois, ce n’est que lorsque le tableau est fini que l’artiste est déçu : il croyait faire œuvre d’art et n’a fait qu’un objet de décoration. Quelle déception ! Mais dans le même temps, quel apprentissage vers le beau !

16/04/2013

Maurice Estève, au salon du dessin 2013

Manifestation de renommée internationale, ce salon rassemble galeristLithographie1 ME.jpges français et étrangers, experts, collectionneurs, amateurs ou simples spectateurs au palais de la Bourse à Paris. Le décor est soigné, les personnes présentes sont élégantes, les dessins fins et racés. La grande majorité vient des XVIII et XIXème siècles. Mais quelques stands sont dédiés au XXème.

 

Une fois encore, la galerie Applicat-Prazan se distingue. Son stand se situe à droite en entrant et se remarque immédiatement par la couleur inimitable des tableaux de Maurice Estève (1904-2001). Une féérie qui tranche avec les autres exposants. Comme pour la FIAC, son propriétaire, Franck Prazan, consacre son exposition à un seul artiste, un merveilleux coloriste, dont l’agencement des formes n’a d’autres buts que de mettre en valeur les ajustements de couleurs.

 xl_affiche-maurice-esteve-n-a-1175-1985.jpgEstève a reçu la reconnaissance du monde entier à travers de nombreuses expositions. Son œuvre, très tôt dans son parcours, fût remarqué par ses aînés : Braque, Matisse, Delaunay ou Picasso.

Ses admirables dessins, ses non moins étonnantes aquarelles et ses savoureux papiers collés sont présentés dans la galerie Lejuge en lumière tamisée et, dans un souci de conservation, sont renouvelés tous les trois mois. » (source : http://www.ville-bourges.fr/site/culture--loisirs_musee-esteve)

 

Sur sa façon de travailler, Estève précise: «…Je ne me sers jamais d’esquisse, je peins directement sur la toile, sans dessin préalable. La couleur s’organise en même temps que les formes. Tout se cherche dans le format en chantier… Chaque œuvre est une suite de métamorphoses… En vérité une toile est pour moi une somme de reprises incessantes qui dure jusqu’à ce que je me trouve devant un organisme que je sens vivant. Seule ma sensibilité peut me dire si j’ai atteint ou non cette reconnaissance…

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Une des choses qui me caractérise le plus est qu’il n’y a pas chez moi d’image préétablie, pas de forme que je souhaite obtenir à priori sur une toile. Au moment même où je peins, il s’opère un échange, une conversation s’établit entre moi et le tableau au fur et à mesure que celui-ci s’organise… N’ayant plus le spectacle de la nature sous les yeux, ni son souvenir, je me trouve en face de l’art, d’une réalité, d’un objet qui a grandi et qui est plus tyrannique encore qu’un sujet, mais en même temps plus souple, obstiné et ouvert.»

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Estève n’a pas de style, ou plutôt il a son style, inimitable de formes entremêlées sans but apparent, composition d’objets disparates, ronds, carrés, allongés, entortillés les uns dans les autres. Il peint sur la toile ou le papier, à l’aquarelle, au fusain, à l’encre, aux crayons de couleurs, au crayon gras. Parfois il colle les morceaux pour réaliser de véritables fééries. Et de la couleur naît l’âme du tableau, vive, transcendante, des rouges sublimes, des bleus profonds ou voilés, des verts tendres et transparents.

Vous vous concentrez sur un tableau et vous vous sentez transformé, dans un état de soulagement qui vous fait oublier les lourdeurs de la vie. Le peintre de la liberté retrouvée : un coup d’œil et vous êtes mieux, libre et enchanté. N’est-ce pas un peintre unique ?

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26/02/2013

Pierre Fulcrand, à la galerie Lazarew

La galerie Lazarew (14 rue du Perche 75003 Paris) a une particularité, elle n’expose que des peintres pour lesquels son directeur, Alexandre Lazarew, éprouve ce qu’il appelle « un coup de cœur ». D’ordinaire, les galeries se spécialisent plus ou moins dans un style ou une époque. Ici rien de tout cela. Cela marche à l’amour de la peinture et du peintre. Quelle promotion que d’être convié à exposer dans une telle galerie !

C’est au tour de Pierre Fulcrand, un oublié du public, d’y être exposé. Et pourtant, il est décédé en 2004. Né en 1914, il fait les Beaux-Arts à Paris, passe du figuratif à l’abstraction, suit quelques-uns des grands mouvements, puis acquiert progressivement sa liberté. Anxieux, fuyant la presse et les vernissages, il se retire à Eygalières pour peindre dans la solitude ses plus beaux tableaux.

 

On classe son œuvre sous la désignation d’abstraction lyrique.  Mais cela suffit-il à exprimer son art ? Probablement pas. Pollock, Rothko étaient également qualifiés d’abstrait lyrique. Mais leur peinture avait-elle à voir avec celle de Fulcrand ? On pourrait aussi parler de peinture gestuelle. En effet, l’artiste le dit lui-même : "Je mets la fougue en premier. La construction vient ensuite, plus facilement, en deuxième position." 

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Ce premier tableau met bien en évidence l’importance que le peintre accorde à l’expression de l’émotion.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Inversement, ce second tableau montre l’équilibre que le peintre trouve dans la peinture,abstrait,peinture lyrique,peinture gestuelleconstruction : deux grandes masses sombres séparées par un bleu céleste entre lesquelles se glisse une composition abstraite, elle-même balancée et stable. C’est une sorte de repos que le mouvement même de chacun des éléments entretient.

 

Et pourtant l’artiste lui-même avoue ses tourments lorsqu’il peint. Chaque tableau sort d’abord du cœur, en bouillonnement d’émotions. Progressivement, il y ajoute l’équilibre indispensable, cherchant comment arriver, par le geste et la couleur, au fini souhaitable plutôt que recherché.

 

Et cet équilibre des masses, formes, couleurs, mouvements, il le trouve. Ce tableau lumineux où contrastent obscurité et lumière, geste et passivité, vivacité et lassitude, couleurs chaudes et froides, en est la preuve.

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15/02/2013

Pierre Parat, peintre et architecte, à la galerie Deprez-Bellorget (15 rue de Seine 75006) – 2ème partie

Les dessins sont une façon de mettre en évidence la maîtrise de Pierre Parat. Admirez par exemple ce quatuor à cordes vu dans le tressaillement de la mélodie dont le mouvement pictural permet d’entendre la sonate de Beethoven. Chaque musicien semble réalisé d’un trait de plume, vibrionnant. Pas de visage, aucun décor, mais des sons qui se perçoivent hors de l’oreille, entre l’œil et le souvenir de concerts.

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Des encres de Chine, également, abstraite, d’un style complètement différent, mais aussi captivant.

 

 

 La peinture reste cependant son mode d’expression préféré, qu’elle soit en couleurs ou noire et blanche, tel « Ecroulements d’eaux » :

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Ou « Jeté par l’ouragan » :

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La lumière. Elle jaillit, vêtue de blanc, comme un chant dans le silence d’un éclatement de couleurs : en aplats, horizontaux, verticaux, obliques, groupées ou éparpillées, dissimulées derrière la surface des apparences ou au contraire éclatantes de présence.

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En opposé, l’obscurité, toujours plus importante, comme pour mieux faire ressortir l’importance de la lumière : elle mange la toile, envahit l’esprit, le brouille, le trouble. Ce d’autant plus qu’entre les deux, la couleur s’affirme, pleine, entière, liant les opposés en larges taches claires, pures.

(Ci-joint "Tsunami")

Seul le trait évoque le sujet du tableau, comme un rappel léger du texte derrière la musique. Mais le mouvement pallie à cette absence de signification immédiate. Il permet de laisser l’imagination libre d’interpréter directement sans effort conceptuel et de laisser les sensations envahir l’espace visuel. (ci-dessous "Femmes au Yémen")

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Bravo à ce surdoué qui reste jeune grâce à sa faculté de création. Puisse-t-il continuer encore longtemps à nous charmer !

29/12/2012

Impressions visuelles

Regardez le centre, la petite croix avec un point noir. Vous verrez bientôt apparaître des formes insoupçonnées, un monde imaginaire et mouvant. Et si vous louchez un peu, alors vous verrez bien d’autres formes. C’est un véritable kaléidoscope fabriqué avec de simples rectangles noirs et blancs.

Mais quel travail si l'on sait que ce tableau fait 1,50x1,50m.

 

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10/12/2012

Sophie Taeuber-Arp, peintre

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Sophie Taeuber était danseuse et belle. Elle abandonna la danse pour les arts plastiques, devint professeur à l’école des Arts et Métiers de Zurich, s’exprimant en surfaces colorés, parfois à la manière de Delaunay.

 

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Pendant un temps, elle s’attacha au mouvement dada où elle rencontre son mari, le peintre et sculpteur Arp : Tête dada, 1918.

 

 

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Mais elle était en avance sur son temps, novatrice et initiatrice de nouvelles tendances, telles ces pastilles de couleurs que Damien Hirst continue de reproduire inlassablement :

 

 

Elle s’introduit dans l’art cinétique avec ces tableaux l’un « Intervalles » et l’autre « Schematic Composition » :

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Elle utilise aussi le dessin, apparemment simple, tel ces courbes très féminines et pleines de chaleur :

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 Elle meurt prématurément en 1943, asphyxiée par un poêle. Elle aimait les formes pures, les lignes ondoyantes, les courbes, les rectangles et entretenaient avec eux des rapports simples qui font d’elle la poétesse du géométrisme.

06/12/2012

L'art en guerre, exposition au musée d'Art moderne (1ère partie)

Cette exposition rassemble près de 400 œuvres et plus de 100 artistes. Elle montre ce qui restait dans les cartons à l’époque, une peinture qui s’exprime en toute liberté, qui éclate en tendances très variées, qui redéfinit la manière dont le peintre voit la société et le monde. De cette période naîtra l’art brut, le tachisme, l’art informel, l’emploi de matériaux de récupération dont certains proviennent directement des combats.

Comme dans toute exposition, il est impossible d’avoir le coup de cœur pour toutes les œuvres présentées. La visite commence par l’exposition internationale du surréalisme, en janvier 1938. La salamandre pompéienne, de Gérard Vulliamy est particulièrement intéressante, mais je n’en ai pas trouvé de reproduction sur la toile.

Puis, avec l’occupation, de nombreuses œuvres sont présentés : La maternité au lange, d’Edouard Pignon, peinte en 1942, est représentative d’une partie de son art, figurative, alors qu’il s’exprime dans le même temps dans des déchainements de couleurs et de traits de manière presque totalement abstraite. Il dit de lui : « Je suis un mélange d’anarchiste et de conservateur, dans des proportions qui restent à déterminer. »

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La chaise de cuisine, une toile magnifique de couleurs et d’expression, sur un sujet bateau quasiment sans intérêt, de Maurice Estève, montre la richesse des styles de ce peintre qui, finalement, s’oriente vers le non figuratif avec des toiles très colorés, aux tons chauds et vifs. Cette chaise, peinte en 1942, est magnifique d’évocation d’une réalité de tous les jours, à la fois très matérielle, mais qui laisse transparaître une certaine joie ou même un vrai bonheur de vivre, malgré un contexte difficile.

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Un autre coloriste, d’un style bien différent, mais qui a la même verve des couleurs est le peintre et sculpteur allemand Otto Freudlich, ami de Picasso. Qualifié d’artiste dégénéré, il pensait que l’art a le pouvoir de changer l’homme et de créer une société nouvelle. Sa morale cosmique lui permet de transcender la matière et de mettre en évidence cet « espace intermédiaire » qui rend toute chose interdépendante des autres.

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Et, bien sûr Picasso, avec L’aubade, peinte en 1942. Quel étrange concert que cette aubade d’une musicienne à une femme couchée, nue, qui semble apprécier pleinement ce délassement. Tout est mouvement dans ce tableau, si bien qu’on ne sait de quel endroit on regarde et comment se situent les corps dans l’espace. Et pourtant, l’impression de détente est bien là, présente et absente dans la semi-obscurité de la chambre.

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20/11/2012

Jean Soyer, à la galerie du Marais

Une succession patiente d’aplats et de matière, un choix très réduit de couleurs, mais un geste ample, direct, presqu’autoritaire, toujours aérien. Tels sont les tableaux de Jean Soyer qui expose à la galerie du Marais jusqu’au 22 novembre.

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La bataille de la matière dans un monde de feu où la lumière tient au contraste entre le fond et le mouvement des particules qui peuvent s’agglomérer ou s’épancher. Rouge flamboyant, chaud, comme le sang des guerriers en lutte contre l’évanescence.

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Il peut aussi utiliser le bleu comme référence, bleu comme la glace, mais celui des passages sous les glaciers, presque noir, avec des reflets blancs, striés, sur quoi la pensée glisse et dérape.

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Mais cela pourrait également être le bleu des tempêtes du cap Horn où les vagues engloutissent les bateaux sous des gerbes d’écume.

 

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Et là, l’évasion de la pensée, l’apesanteur du corps, le tourbillon des sentiments.  

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Vous vous envolez sans contrôle dans le vent de l’abstraction.

 

29/10/2012

Hommage à Oscar Arnulfo Romero, tableau d'Alfred Manessier

Parmi tous les exposants de la FIAC, il faut remarquer la galerie Applicat-Prazan qui se singularise avec 10 toiles monumentales d’Alfred Manessier. Vu des galeries du premier étage, son stand se remarque immédiatement, il est plus haut que les autres et forme comme une grotte.

Nous ne regarderons qu’une toile, l’Hommage à Oscar Arnulfo Romero, archevêque de San Salvador, assassiné le 24 mars 1980. Elle fait 3m sur 2. Elle est magnifique de transparence, de lumière et de feu.

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Totalement abstraite, elle n’en représente pas moins de manière très concrète à la fois l’assassinat de l’archevêque Romero, sa foi et, finalement, son espérance.

Son assassinat : le Père Romero est tué d’un coup de fusil pendant qu’il prononce une homélie dans la chapelle d’un hôpital. La veille il avait lancé un appel aux militaires ; « Un soldat n'est pas obligé d'obéir à un ordre qui va contre la loi de Dieu. Une loi immorale, personne ne doit la respecter. Il est temps de revenir à votre conscience et d'obéir à votre conscience plutôt qu'à l'ordre du péché. Au nom de Dieu, au nom de ce peuple souffrant, dont les lamentations montent jusqu'au ciel et sont chaque jour plus fortes, je vous prie, je vous supplie, je vous l'ordonne, au nom de Dieu : Arrêtez la répression ! »

Sa foi : Inversement, en tant qu’évêque auxiliaire, il avait critiqué ouvertement « la nouvelle christologie » en tant que menace pour l’église et la foi. Il était prêt au martyre si le sang versé pouvait contribuer à apporter des solutions aux difficultés de son pays. « En tant que chrétien, dit-il à l’une de ces occasions, je ne crois pas à la mort sans résurrection. S'ils me tuent, je me ressusciterai à nouveau dans le peuple salvadorien. »

Son espérance : Le Vatican le nomme "prophète d’espérance" en tant que témoin de la foi. Mgr Romero utilisait l'autorité morale de son poste d'archevêque pour parler au nom de ceux qui ne pouvaient pas le faire pour eux-mêmes. Il ne tarda pas être connu comme la "Voix des sans voix". Il a déclaré un jour :

« La paix n’est pas le produit de la terreur ou de la peur. La paix n’est pas le silence des cimetières. La paix n’est pas le résultat silencieux d’une répression violente. La paix est la contribution généreuse et tranquille de tous pour le bien de tous. La paix est dynamisme. La paix est générosité. Elle est juste et elle est un devoir. »

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Contrairement aux autres tableaux de Manessier exposés, celui-ci est lumineux et coloré, alors que les autres semblent chargés des lourdeurs de la vie. C’est un éclatement de la chair. Dans les dommages du coup de feu, on devine la transparence de la résurrection. Et la lumière y circule, irisant le noir des pourtours, rappelant qu’au-delà de la connaissance humaine existe une autre connaissance. Et cette connaissance a été donnée à Mgr Romero. Il savait qu’il n’y a pas de développement sans paix et, ce qui est le plus important, qu’il n’y a pas de paix sans justice. Manessier nous donne ici la préscience de la résurrection.

Alfred Manessier disait : « Inverser les signes... faire d’un négatif un positif. Transformer ses cris en un chant. C’est là où le cri devient juste. C’est ce que j’essaie de montrer dans ma peinture. » Et il le montre de manière sublime dans ce magnifique tableau.

01/10/2012

Pierre-César Lagage, galerie Pierre Lévy (2ème partie)

 

Ces bouillonnements intérieurs se transforment en un art abstrait plein de renouvellement, chaud, lumineux dès les années 45, qui s’épanouit à partir de 1950. La « nature morte au pichet » en est la première manifestation.

Nature morte au pichet 1947.jpg

Deux compositions sont significatives de cette évolution :

Composition 1951.jpgComposition 1952.jpg 

 

 

 

 

 

 

 Cette période donne la pleine mesure du peintre, dans des compositions équilibrées, aux couleurs chaudes, éclatantes de vitalité et de vie intérieure. Oui, cela peut paraître étrange, mais l’abstraction, autant que le figuratif, favorise l’expression d'une force vitale tendant vers la transcendance. C’est un véritable embrasement qui apparaît dans la période suivante, à partir des années 60. Sa peinture devient tachiste, telles ces compositions de 1956 et 1960 :

Composition 1956.jpgSans titre 1960.jpg

 

 

 

 

  

 

Sa dernière période est plus sombre, ou peut-être moins compréhensible. C’est un retour à une abstraction non géométrique faite de nature brute. Elle fait penser aux roches délavées par l’eau de mer que l’on regarde en détail jusqu’à ne plus voir que grains détachés les uns des autres qui manifestent encore l’intériorité caractérisant la vie du peintre.

 

Composition abstraite rose 1967.jpg

 

30/09/2012

Pierre-César Lagage, galerie Pierre Lévy (1ère partie)

D’abord figuratif, peignant la baie de Somme et les paysages du Nord, son pays natal (il est né en 1911), Pierre-César Lagage s’intéresse à la peinture abstraite dès 1945. Vivant à Montmartre, il ne fait partie d’aucun courant.

Pierre-César Lagage est un homme intérieur. Il peint pour manifester sa vision du monde dans laquelle il aspire à une certaine transcendance. Regardons certaines de ses œuvres figuratives. « La procession » dénote déjà une certaine abstraction. Très dénudée, elle se fond dans le paysage. Elle semble en sortir, comme un fleuve débordant, comme une coulée de lave sortant de terre. On passe de l’abstrait à une réalité quasi mystique avec les visages du premier plan. Très vite ils se fondent dans la masse. Seul le premier a les yeux ouverts vers le ciel, l’air apeuré, mais confiant.

 

La procession 1935.jpg

Regardons aussi « l’adoration des bergers », toile à la fois très enfantine, mais emplie de puissance intérieure. On ne voit pas leurs regards. Les personnages sont concentrés sur eux-mêmes avec l’enfant au centre. Sa couverture rouge, seule tache de cette couleur, met en évidence la source cette intense tension intérieure. Chaque personnage est seul face à l’incompréhensible mystère de cet être qui vient de naître.

 

Adoration des bergers 1937.jpg

 

Nous verrons que ceci le conduit vers d'autres formes de peintures, très différentes.

 

11/09/2012

Complexification

Vue d’avion : paysage aux champs morcelés et un fleuve débordant, qui ouvre l’imagination.

Idéogramme chinois : le tracé du caractère est simple, mais derrière se cache la complexité, intraduisible, de la pensée.

Plaisir de l’œil et de la main qui équilibre l’intemporalité de la nervure avec la multitude d’événements qui encombre l’espace.

Oui, c’est un jeu, le jeu de l’abstrait qui ouvre à toute interprétation.

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 Gravure effectuée il y a longtemps, mais qui reste aussi énigmatique.

11/08/2012

Ecriture

Néant du noir et blanc et du carré !

Film sans image, juste l’écran blanc dans le noir de la salle. Vous attendez et rien ne vient. Vous rêvez à d’autres films, vous multipliez les écrans, mais tous, ils sont vides. Et vos pensées se vident également : labyrinthe, plan, coupe industrielle, écriture ?

Pour se perdre dans le blanc, il faut qu’il soit bordé de noir, sinon rien, même pas la sensation d’évaporation. Regardez au centre, tranquillement, et vos pensées seront pacifiées au point de ne plus surgirent dans votre esprit.

Ecriture sans mots qui parle directement à l'être hors de toute personnalité.

 

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