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22/11/2022

Belle vie

Tremblements…
Le vrai se dévoile patiemment
Il prend des détours inimaginables
Il te conduit sans te le dire
Et te met au pied du mur
Sans que tu le saches

Tiens-toi éveillé
Regarde autour de toi
Laisse tomber ton égo
Sois humble de cœur
Et large d’esprit
Entends la goutte t’effleurer
Et te presser dans ses bras
Tu seras sauvé

Le vide t’envahit
Un abime s’ouvre devant toi
Saute à pied joint dans ce gouffre
Et regarde encore l’espace
Qui devient ouragan et sifflement 
Il t’engage à aller plus loin
Vers cet inconnu attendu
Que tu espères par crainte

Cache-toi sous le tapis
Et attends ta part patiemment
Elle vient sans que tu le saches
Respire l’air dans ton intérieur
Laisse passer la brise entre tes narines
Et sens le vent t’envahir
Et t’emporter au loin
Là où rien n’existe ni ne meurt

Ah ! Dieu que la vie est belle !

26/12/2021

enfants

Ils courent dans les prés
Les enfants demeurent entre eux
Ils rient d’eux-mêmes

Si nous pouvions faire de même
Se voir et rire de nous-mêmes

 

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08/06/2021

Dimensions de la vie ordinaire (symphonie nippone : photos Gildas de La Monneraye)

© gildas de la monneraye - Symphonie Nippone - 153.jpeg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’horizontale d’abord¸
Fuyant dans la blancheur du ciel,
Ancrée autour d’un pilier,
Enchevêtrée et repliée sur lui-même :
L’univers chiffonné du cosmologue.

La verticale ensuite, 
Lampadaire banal noyé dans l’horizontal,
Dressé vers un avenir incertain
Qui n’éclaire qu’un vide d’espoir. 
Seul, il se dresse contre le quotidien !

Puis l’unique variante : l’arbre vivant
Dans la minéralogie environnante,
Guirlande de feuilles en respiration,
Fermant ses bras sur la vie.
Il va où il veut et vit sans préméditation.

Prison ou souffle ?
C’est votre choix dans ces pages !

 

26/04/2021

Cosmos

Le cosmos est l’ordre des Dieux
L’arrangement de l’univers
Dans la douceur d’un monde meilleur
Où le bonheur coule de source

La cosmologie retourne le compliment
La félicité est en son centre
Épiée par des yeux de lynx
Calculée en chiffres et lettres

Le cosmologue se retire doucement
D’études complexes et anonymes
Noyé dans la divination
Il erre dans un ciel trop pur

Le cosmologiste est froid comme un glaçon
Seule lui importe la genèse
Des planètes et soleils qui tournent
Dans sa tête et autour de ses pieds

Les cosmos n’ont rien à voir
Avec ces étranges grimoires
Ce sont de légères plantes vivaces
Aux ordres de la beauté profonde

Quant aux citoyens cosmopolites
Qui refusent les frontières
Ils s’enferment dans une liberté
Sans chaines ni barrières

Seuls les cosmonautes ailés
Flottent encore dans leurs vêtements
Pour sortir, égarés, dans l’absence d’air
Et batifoler les yeux ouverts

Restent les cosmétiques enchanteurs
Parure des femmes avides
De brillances étincelantes
Dénudées de toute tentation

Comme est grand ce cosmos
Et ses cosmétologues chéris
Dont la cosmographie dorée
Permet ces rêves cosmiques

12/02/2020

Belle

 

Mais qu’elle est belle

dans ce mouvement serré

va au paradis…

 

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©  Loup Francart

22/10/2019

Beauté

 

La beauté d'un temple grec ne se bâtit pas sur la grosseur d'une colonne par rapport aux autres,

mais sur l'harmonie des colonnes entre elles et leur agencement dans l'espace.

 

09/04/2019

Immémorial : Convento de Cristo (Tomar, Portugal)

L'entrée vue des remparts. Toujours aussi impressionnant. 

 

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La couronne de vertus
Surmontée du clocher de l’orgueil
Menacée par la nature
Et l’étouffement des pierres

Pourtant rien ne vient troubler
L’impressionnante assise
De ce couvent ouvert sur le bleu
Et tourné vers les étoiles

05/02/2019

La vraie réalité

Aujourd’hui, l’homme se rit de celui qui ne parle pas en termes d’utile et d’inutile, de bien ou de mal, de beau ou de laid. Pour lui, une chose est utile parce qu’elle lui permet d’accéder à un niveau supérieur en termes de rémunération, de notoriété ou d’amitié. Pour lui, une chose est belle parce qu’il a coutume de dire qu’elle est belle. Mais il est incapable de voir la beauté de ce qui est laid.

Pourtant, finalement, une chose n’est ni belle ni laide, elle est tout simplement. Plus nous en percevons l’essence intime, plus nous lui trouvons de la beauté. Pour l’homme d’aujourd’hui, la réalité se réduit à ce qu’il lit dans les journaux et l’aspiration à une communion avec le monde n’est pour lui qu’une fuite hors du réel.

27/08/2018

Zhangjiajie (Hunan, China)

De beaux films de propagande ou de publicité ?

Mieux que cela, l’image d’une Chine éternelle, suspendue dans les siècles et les airs, emprunte de majesté et de beauté.

Un rêve éveillé, entre ciel et terre, passé, présent et avenir…

 

https://www.bing.com/videos/search?q=zhangjiajie+hunan&qpvt=zhangjiajie+hunan&view=detail&mid=EB8710D5261B7C03AB98EB8710D5261B7C03AB98&&FORM=VDRVRV

 

25/08/2018

Beauté

Il y a deux sortes de beauté :

* La beauté issue de la fragilité. Elle s’identifie en tant qu’unité isolable et possède certaines caractéristiques personnelles indissociables. Dans cette identité fragile, l’homme retrouve les mobiles de son angoisse et plus elle semble fragile, plus elle est belle.

* La beauté issue de la puissance. Elle caractérise un ensemble qui possède certaines caractéristiques personnelles, mais celles-ci peuvent être dissociées en éléments isolées. Dans cet ensemble, l’homme retrouve les mobiles de son optimisme et plus il semble puissant, plus il est beau.

La première est émouvante et creuse le vide en soi. La seconde est impressionnante et tasse le plein en soi. Que vaut-il mieux : un vide qu’il convient de combler ou un plein qu’il convient d’employer ? Disons que la jeunesse recherchera la seconde et que l’âge mûr choisira de se dépouiller.

 

09/05/2018

Mélodie hongroise en si mineur, de Franz Schubert, interprétée par David Fray

https://www.youtube.com/watch?v=SVHNKv6KQlI


Lu dans De l’âme de François Cheng (Albin Michel 2016, p.113) :

Coïncidence, je lis un beau livre de Christiane Rancé qui vient juste de paraître, En pleine lumière, et je tombe sur ce passage : "Comment mon âme quittera-t-elle mon corps, et ce qui pourrait faire qu’elle y consente sans trop regimber ?" La question m’a préoccupée longtemps, jusqu’au jour où j’ai écouté la Mélodie hongroise en si mineur de Franz Schubert, mon compositeur préféré avec tous les autres, interprétée par David Fray.

J’avais enfin trouvé mon viatique, le rythme du décollement de l’âme et du corps. Quelques trois minutes de piano qui gonflent l’âme comme un aérostat, sans pathos, ni grandes eaux, ni grande pompe… C’est bien cette mélodie que je demande que les anges musiciens jouent pour m’accompagner dans mon ultime silence.

08/05/2018

Remparts d’argile, film de Jean-Louis Bertucelli

Des remparts d’agile, tels sont en effet les  seules défenses du village de Tchouda en Algérie où les hommes n’ont pour se protéger contre l’oppresseur de la ville que la grève sur le tas et l’attente.

L’attente est probablement le thème du film : attente au sens musulman du terme, c’est-à18-05-08 Remparts d'argile.jpg-dire soumission aux événements ou opposition passive, soumission à la vie quotidienne, dure et austère, opposition passive à l’oppression et au destin. Cependant le visage nouveau de ses pays apparaît avec la révolte de Leila qui quitte son village t refuse l’esclavage traditionnel de la femme.

C’est un film sobre, très poétique dans son expression silencieuse et les images du pays sont saisissantes de beauté.

21/01/2017

Féérie d'hiver

Un autre monde s'ouvre à nos yeux, d'une blancheur diaphane, exaltant un froid glacial, mais que l'on ne peut s'empêcher de toucher du bout des doigts comme un mystère incarné. Pas un bruit, aucune couleur, un glaçon dans le dos qui fait chaud au cœur. Quelle curiosité...

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19/10/2016

La beauté en science

La beauté de la science n’a rien à voir avec la beauté esthétique. Elle est d’un autre ordre. Dans son livre « Le chaos et l’harmonie », Trinh Xuan Than, nous donne trois qualités d’une belle théorie :

La première est le fait qu’elle se suffit à elle-même, qu’elle est inévitable et nécessaire. Elle semble tellement évidente que l’on se demande comment elle n’a pas été écrite plus tôt.

La seconde est sa simplicité. « Tout ce qui n’est pas nécessaire est inutile », disait Occam au XIIIe siècle.

Enfin, la troisième qualité est qu’elle fait coïncider beauté et vérité, car elle doit pouvoir être vérifiée expérimentalement. Heisenberg définit cette beauté comme « la conformité des parties les unes avec les autres et avec le Tout. »

« Inévitable, simple et conforme avec le Tout : voilà les traits d’une belle théorie », conclut Trinh Xuan Than.

Mais ne peut-on rapprocher ces qualités de la beauté en science avec celles d’autres types de beauté ? Pensons à la beauté mystique. Un hadith dit : « Dieu est beau et il aime la beauté. » Pour le mystique, Dieu est lumière : « Dieu est lumière et il n'y a aucune trace de ténèbres en lui », nous dit Saint Jean (1 Jean 1:5-10).   

Oui, la véritable beauté est de l’ordre de la lumière. Elle submerge l’homme et lui donne sa raison d’être.

10/06/2016

Bella e perduta, un film de Pietro Marcello

Il est intéressant de lire les critiques sur ce film. Elles sont extrêmement variées. Qui croire ? S’agit-il d’un chef d’œuvre ineffable (un voyage poétique dans l’Italie champêtre), d’un navet confus (image pessimiste de l’Italie d’aujourd’hui), d’une fable politique (de nos jours, la politique est partout au cinéma et les politiques rêvent de jouer, de façon interposée, à l’acteur),cinéma,beauté,italie,camora,buffle d’un mythe moralisateur (le démuni fait triompher la beauté et l’amour).

Écoutons ce qu’en dit Nicolas Didier sur Télérama : « Chez Pietro Marcello (La Bocca del ­lupo, en 2009), la fiction n'est qu'un prétexte. Sa fable écolo, mâtinée de commedia dell'arte, fait le portrait d'un (véritable) berger, surnommé « l'ange de Carditello » pour avoir pris soin d'un palais abandonné, transformé en décharge par la Camorra. Un bâtiment qui symbolise à la fois le passé, glorieux, et le présent, vulgaire. Note d'espoir dans ce film franchement pessimiste sur l'Italie contemporaine : en 2014, le palais a été racheté par le gouvernement... »

Certes, c’est effectivement un peu confus, c’est une dénonciation masquée de l’inertie des politiques, c’est une lutte inégale contre le gâchis incroyable de lieux magnifiques, mais c’est beau et la beauté sauvera le monde. Ne cherchez pas dans ce film ce qu’il veut dire. Laissez-vous aller, vivez-le avec vos sens, la vue d’abord, mais aussi l’ouïe et même, suggérée, l’odorat ; vivez-le avec vos impressions, vos émotions et vos rêves.

Non, l’histoire ne se raconte pas. Il faut la laisser se dérouler devant les yeux, sans intellect, sans théorie, sans idéologie. C’est une fable poétique qui s’impose sans compréhension, parce qu’elle vous sort de vous-même et vous fait entrer dans un monde tellement imaginaire qu’il ressemble à la réalité.

17/02/2016

Amour et beauté

La preuve décisive de son aptitude (celle de l’amour) à s’harmoniser à tout et de la souplesse de sa nature, elle est dans cette beauté de la forme, que précisément, Amour, en vertu d’un consentement unanime, possède à un degré exceptionnel ; car entre laideur et amour il y a de l’un à l’autre, un perpétuel conflit. (…)

Il n’est personne, en tout cas, dût-on même jusque-là sans culture, qui ne devienne poète quand de lui Amour s’est emparé !

(Platon, Le banquet, Première partie, discours d’Agathon, la nature de l’amour, La pléiade, 1940)

 

Quel sujet de controverse : l’amour naît-il de la beauté ou la beauté naît-elle de l’amour ? Très certainement, la question est abrupte et trop catégorique. Tous diront l’un et l’autre. Pourtant elle est intéressante, car elle nous contraint à aller au fond des choses.

C’est un fait certain que l’amour naît de la beauté. Chaque homme et chaque femme aimera son vis-à-vis par la beauté qu’il possède, que celle-ci soit physique, intellectuelle ou morale. Mais en disant cela, nous avons déjà fait une concession au principe de la beauté : elle n’est pas que physique. Ainsi la beauté intérieure d’un être peut faire surgir l’amour même si celui qui en est l’objet ne dispose que d’une piètre beauté physique. Mieux même, cette disposition intérieure fera apparaître beau l’être qui n’a pas les caractéristiques de la beauté. Ainsi notre proposition se retourne, l’amour fait naître la beauté là où rien ne suggère l’irradiation du beau.

Et si l’on se donne la peine de d’interpréter ce constat, on s’aperçoit qu’il en est de même entre l’amour humain et l’amour divin, l’éros et l’agapè. Pour le premier, l’amour naît de la beauté éprouvée et supposée d’un autre être. Pour le second, l’amour fait naître la beauté dans le cœur de celui qui aime et sème la beauté dans l’être aimé.

L’amour n’est-il pas ensorceleur !

26/01/2016

Brume sur la campagne

Courir dans la campagne n’empêche pas l’âme d’être acquise à des instants de romantisme. Ce fut le cas ce matin, en haut d’une côte, dans un tournant.

Merci au créateur de ce monde de nous donner ces aperçus de paradis.

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21/10/2015

Le goût des femmes laides, de Richard Millet, Gallimard, 2015

Le cœur de l’homme change le visage et le rend ou bon ou mauvais.
Ecclésiastique, XIII, 31

Je suis laid, ai-je dit à ma sœur. Elle a haussé les épaules. C’était le jour du romanichel. J’étais allé la trouver, non dans sa chambre où, pas plus que dans celle de la mère ; je n’avais le droit de pénétrer, ayant très tôt compris (avant même que me soit révélée la vérité sur mon visage) qu’il y a le domaine des femmes et le reste du monde, et que le reste du monde est encore le domaine des femmes, celles-ci n’ayant pas seulement la moitié du monde mais, d’une certaine façon, une terre inconnue où les hommes tentent d’établir un campement, un plus ou moins heureux bivouac, malgré les apparences qui leur donnent l’illusion d’être les maîtres.

Un livre où la laideur occupe tout l’espace et s’y roule avec délice. Et malgré tout un beau livre, écrit d’une plume distinguée, dans un français du XIXème siècle, presqu’à la manière de Marcel Proust.

Je suis laid, ai-je répété devant ma sœur, immobile sur le seuil de sa chambre (…). Tu sais, on ne doit pas se fier aux apparences, même si les évidences semblent contre toi, m’a dit ma sœur. (…) Non, je ne savais rien, je ne comprenais rien, encore moins pourquoi elle ne me disait pas non pas que j’étais beau, mais que je n’étais pas laid.

Que dire ? J’étais dans la certitude du pire. Je venais d’avoir la révélation d’une vérité que j’étais désormais obligé de faire mienne ; une sorte de puberté précoce. Ma sœur était trop honnête pour me mentir, même pieusement, et trop soucieuse, elle aussi, de cette vérité sur soi qu’à dix-huit ans elle cherchait en silence, à sa façon, dans la langue, « dans ces maudits livres » disait ma mère, et dans ce qu’elle appelait l’usage de la vie, ce qui la rendait aussi incapable de me mentir que de me consoler, ou de me souffler de ces demi-vérités par lesquelles on tente de laisser les choses en suspens.

Alors ce jeune homme, puis cet homme va passer sa vie à hanter les femmes laides, ou, du moins, le disait-il au début. Puis ce furent celles dont la beauté était dérangée par un défaut visible, puis, plus tard, invisible. Enfin les femmes belles, reconnues comme telles par le commun des mortels, mais dont toujours il s’efforçait de trouver un lieu de laideur pour être contenté de se trouver laid.

Un jour, une sorte de jeune premier lui dit :

– Personne n’est beau. Il n’y a que les femmes qui peuvent être belles.

– Les femmes, seulement ?

– Oui, elles sont toutes belles.

– Toutes les femmes, Jean ?

– Toutes, même celles qui ne sont pas bien belles.

Et le livre conte toutes les conquêtes de cet homme laid, très laid. Il raconte également celles-ci à sa sœur pour y découvrir ce qu’il recherche. Et elle lui répond :

Une femme est toujours une femme, quels que soit son âge, sa beauté, son absence de beauté, incapable elle aussi de sortir vraiment d’elle-même, quoi qu’on dise à ce sujet.

Elle ajouta, en refermant les persiennes de son salon sur une nuit claire et chaude, qu’il me fallait en finir, me mettre à un livre, peut-être, non pour devenir écrivain, sur le tard, mais parce que j’étais le seul à pouvoir écrire sur la beauté. (…) Un récit, pourquoi pas, c’est-à-dire une sorte de conte, la fin de quelque chose et le commencement d’une autre.

Et il attend qu’une femme très belle vienne enfin à moi pour démentir ma laideur, le réduisant en cendres, le faisant oublier ce que je suis et me donnant mon vrai visage, celui qui était le mien avant que je ne rencontre le regard de ma mère, bien que je sache que rien ne changera pour moi, que tout recommence et finit de la même façon, pour les laids comme pour les autres, dans la défaite, l’absence ou l’impossibilité de l’amour qui aura été notre seule manière d’aimer ici-bas.

11/09/2015

La beauté

Pourquoi sommes-nous attirés par l’immensité du cosmos et dans ce cosmos par le vide qui semble exister ? La beauté serait-elle culminante par l’absence de forme ? Le rien est-il l’amalgame du tout hors de l’espace, du temps et de la matière ? Le rien nous attirerait parce qu’il est la rencontre du tout en un point qui devient l’infini.

Quelle pensée vertigineuse : la rencontre des contraires en un point inimaginable. Peut-être est-ce cela la beauté ? Indéfinissable, elle émerge par intuition et n’est pas démontrable. Mais elle est plus que vraie. Elle surgit de la vérité et en dérive.

Affine ton esprit et laisse aller ton intuition. Tu découvriras la beauté de l’infini, aussi beau qu’un minuscule point de matière en un lieu de l’espace à un moment donné.

05/08/2015

Pages poétiques, invitation

Vous êtes conviés à une lecture à deux des pages poétiques de Loup Francart tirées de ces livres « Dictionnaire poétique » et « Petits bouts de rien » et agrémentées de partitions de piano préparant chaque lecture. Tout ceci dans le cadre du château de Bourgon, un splendide château du XIIIème siècle, obligeamment mis à disposition par Alain et Isabelle Ducatillon, ses propriétaires.

En espérant vous voir nombreux lors de cet après-midi rêver et se laisser engourdir l’âme par la magie du lieu, de la musique et des poèmes.

11/06/2015

Nora Douady

 Nora Douady exposait à la galerie Felli du 23 avril au 23 mai. Que peint-elle ? On ne sait. Il faut s’habituer à sa peinture pour entrer progressivement dans sa vision, celle d’un monde insolite et, malgré tout, proche de la réalité.

C’est un monde merveilleux de beauté, une féérie visuelle faite d’émotion et de sensations qui ne peuvent d’exprimer autrement que dans des fondus et des effets de couleurs.

C’est un monde d’avant notre ère, en construction, encore vierge de la main de l’homme :

On croit lire la bible à ciel ouvert, sans mot et on contemple l’univers avec la joie d’un enfant. On ne s’étonnerait pas de voir la main de Dieu nous faire découvrir sa création.

« Observé de près, le travail pictural de Nora Douady résulte de toutes les façons d’appliquer et d’utiliser la peinture sur un même champ : projections, travail au pinceau, coulées, transparences, "tachisme" délicat. De ses fonds, aux apparences aquarellées, jaillissent ses lumières issues d’une application subtile de couleurs vives, attractives, réparties aux abords des zones de ciel qui traversent le tableau pour illuminer et modeler les végétaux : "Je travaille sur la répulsion de l’huile et de l’eau qui créent naturellement des matières vivantes. Ces matières, on ne peut pas les produire au pinceau. Quand on laisse la peinture se répandre au hasard, elle peut reproduire d’elle-même, par exemple, un lichen qu’il serait impossible de rendre aussi vraisemblable avec un pinceau." Elle crée en peinture par effet de transparences, par le hasard de ces coulées "maîtrisées", la substance même de ce qui est alors l’objet de son choix ; l’eau, les feuillages, les arbres, la roche. Alchimie qui la situe sur une quête d’équilibre à atteindre particulièrement sensible. » (http://galeriefelli.com/nora-douady/)

On part loin de la réalité, mais dans le même temps si proche qu’elle semble le lieu de tous les refuges, de toutes les absences, de tous les rêves.

Chaque tableau est un poème dont la force tient au fait qu’il nous conduit au-delà de l’image, vers des horizons entrevus, mais impalpables.

Un magnifique travail, une ouverture inédite sur la spiritualité !

Une galerie à suivre et à fréquenter, ses choix sont toujours heureux (127 rue Vieille du Temple 75003 Paris).

29/01/2015

Sonia Delaunay, exposition musée d’art moderne de la ville de Paris

Rien ne m’a plus intéressé que la première salle, celle où se trouvent les portraits des finlandaises. De purs chefs d’œuvre que ces visages colorés, grossiers, d’une rondeur inhabituelle, qui laissent une impression de paix intime, une atmosphère d’enfance innocente. Et pourtant, les nez sont gros, manquant d’élégance telle qu’on la conçoit actuellement, les yeux sont cerclés et épais, les mains ne pourraient tenir un objet. Mais tous regardent l’invisible derrière le visible, tous possèdent cette pointe d’humanité qui fait d’un peintre un visionnaire.

Elle emploie les couleurs avec bonheur. Des couleurs aux tons purs, le rouge et le bleu en particulier. Et chaque visage renferme une qualité unique de lumière, comme s’il était illuminé de l’intérieur et semblait nous dire quelque chose.

Celle-ci paraît triste, mais simultanément, elle donne toute sa beauté au spectateur, rayonnante et contemplant l'invisible.

Ces deux finlandaises, la mère et la fille probablement, semblent figées dans une intimité secrète. La vie s’écoule derrière, hors de portée, indifférente. Seule compte cet instant d’éternité que l’on saisit par intuition, en un instant de grâce.

Enfin cette belle endormie qui ne porte que des bas et dont les reflets bleuâtres en  font un être magique, anguleux et mystérieux. Beaucoup penseront plus à sa finitude malhabile qu’à une icône féminine. Mais elle donne sa personnalité à contempler, froide et chaude selon les couleurs et les lignes de son corps.

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Oui, Sonia Delaunay sut voir l’absence et la présence, l’idéalisme derrière le réalisme, l’invisible derrière le visible. Elle laissait transparaître l’âme derrière le corps.

28/11/2014

La beauté

La vraie beauté procure un pincement ineffable, un trou dans l’âme qui vous fait à la fois vous oublier parce que vos préoccupations disparaissent et vous découvrir parce que vous sentez plus grand, plus large, plus universel. Vous devenez l’homme éternel et vous accédez à l’immensité de l’univers et au mystère de sa création.

Pour beaucoup l’art est mímêsis (imitation). La beauté viendrait d’une parfaite imitation de la nature ou de l’homme ou de quelque objet. Est-ce si sûr ? Cela voudrait dire qu’un art qui n’imite pas la réalité naturelle n’est pas beau et ne peut provoquer ce ravissement de l’âme qui est la preuve d’une véritable beauté.

L’art est mystère parce qu’indéfinissable. C’est un concept sans concept, un mot qui flotte dans le désert de l’esprit, sans qu’aucun fil ne le rattache à une idée concrète connue. Pourtant nombreux sont ceux qui tentèrent de définir l’art et, derrière, la beauté. Mais finalement que dire ? En y réfléchissant, seul le sentiment de béatitude rend compte de ce qu’est la beauté et ce sentiment s’éprouve dans sa chair et son esprit et les marque tous deux. Le palpable et le symbole se rencontrent et ne font plus qu’un. J’en reste béat et « cette béatitude est l'homme élevé à sa plus haute puissance. À un autre point de vue, la béatitude est Dieu même se donnant en possession » (Ozanam, Essai sur la philos. de Dante,1838, p. 188). Oui, la beauté c’est l’irruption du divin dans notre monde, un avant-goût de l’éternité.

Alors ne nous laissons pas tenter par la poudre aux yeux des Jeff Koons et autres "artistes" contemporains !

23/11/2014

Still the water, un film de Naomi Kawase

Un film magnifique où le vent et l’eau sont des personnes au même titre que la jeune kyoko et son ami Kaito. Les dieux de la nature lient en effet la vie et la mort dans l’île d’Amami. La vie calme et tranquille de cette île du Japon y rend la vie heureuse et indolente. Les adolescents n’ont pas conscience de ce qu’est vraiment l’existence. Ils vont le long de la côte, montée sur un vélo, lui pédalant, Kyoko debout derrière lui, sur les cale-pieds de la roue arrière. Elle se baigne toute habillée dans la mer, plongeant loin sous la surface, ivre de profondeur. Mais l’eau va se déchaîner et le typhon va les faire passer de l’adolescence à l’âge adulte.

Kaito franchit une première étape : le désir et l’incompréhension, désir de Kyoko d’aimer Kaito et refus de celui-ci. Pourquoi ? Il a souffert du divorce de ses parents et de la vie dissolue de sa mère. La deuxième étape est la mort de la mère de Kyoto, une chamane qui ne devait pas mourir. C’est un instant très émouvant que cette mort douce où les gens de l’île viennent chanter et danser pour qu’elle parte heureuse.

Kyoko pleure le départ de sa mère pour le pays des dieux.

– Je n’aurai plus la chaleur de son corps, dit Kyoko.

– C’est vrai, mais pour remplacer la chaleur du corps il y a la chaleur du cœur, lui répond une femme.

– Ca ne suffit pas, répond Kyoko.

Et ailleurs, elle constate : « Pourquoi faut-il que les gens naissent et qu’ils meurent ? On ne comprend pas ».

Ces deux épreuves leur font prendre conscience du pas à franchir pour devenir adultes. Ils s’épanouissent, se reconnaissent et s’aiment en toute liberté. La dernière image, celle des deux affranchis qui plongent alors, nus, dans cet océan que Kaito craignait. La vie continue, toujours semblable, mais les corps et les âmes du couple ne sont plus les mêmes. Le typhon les a réveillés et les a aidés à passer la barrière du rêve de l’enfance à la réalité de l’âge adulte.

Oui, c’est un beau, très beau film ; sensible sans sensiblerie, frais sans niaiserie, d’une modernité nouvelle, autre, qui tient compte du passé et du présent et qui s’engage dans l’avenir sans crainte.

19/11/2014

Etude de nu ou Suzanne cousant, Paul Gauguin

Elle n’a la beauté élancée des filles de nos jours. Elle est un peu pataude et les reflets bleus de sa chair dénudée, assez habituels aux impressionnistes, laissent un arrière-goût d’intimité fragile. Occupée à repriser, elle ne se prête pas à la contemplation. Elle est naturelle, d’une vérité simple comme une nature morte.

Cette photo est un extrait du livre de Pascal Bonafoux, Les 100 tableaux qui ont fait l’impressionnisme et qui en racontent l’histoire, Editions Chêne, 2014. Un très beau livre qui décortique chaque tableau, raconte une anecdote, enjôle l’esprit du lecteur et exacerbe sa sensibilité. Laissons-lui la parole :

En cette année 1880, l’article que Huysmans consacre à l’exposition des Indépendants, où il met en évidence l’importance de cette étude nu, ne permet plus de douter  que l’autodidacte Gauguin soit peintre : « Cette année, M. Gauguin se présente avec une toile bien à lui […]. Je ne crains pas d’affirmer que parmi les peintres contemporains qui ont travaillé le nu, aucun n’a encore donné une note aussi véhémente, dans le réel ; et je n’excepte pas de ces peintres Courbet, […] ; c’est bien une fille de nos jours, et une fille qui ne pose pas pour la galerie, qui n’est ni lascive ni minaudière, qui s’occupe tout bonnement à repriser ses nippes. Puis la chair est criante ; ce n’est plus cette peau plane, lisse, sans point de millet, sans granules, sans pores, cette peau uniformément trempée dans une cuve de rose et repassée au fer tiède par tous les peintres ». Et de conclure, après avoir cité la référence de Rembrandt que « malgré la lourdeur de cette ombre qui descend du visage sur la gorge de son modèle, il a pleinement réussi et il a créé une intrépide et authentique toile ».

12/04/2014

Bertrand Flachot, photographe et dessinateur

Bertrand Flachot ne se contente pas de prendre de bonnes photos, il les "enrêve" de barbe à papa et les transforme en paysage magnifique et évocateur qui prolonge la réalité au-delà de l’espace stricte de la photo elle-même.

 

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Oui, ce sont bien des photos, soignées et enjolivées de traits brouillons et sans forme qui leur donnent un air d’irréel plein de charme.

  

 

Il élabore ainsi des séries : arborescences, sédiments, diffractions, involutions, qu’il compose avec patience, acharnement, jusque dans la galerie en débordant sur les murs. Il a dû, enfant, être le champion du gribouillage, et cela lui a réussi, car c’est un artiste et non un communicateur qui cherche à en mettre plein la vue.

 

 

  

Voici ces cahiers de dessin : des cartes du temps et de l’espace, trace de l’homme dans l’éternité. Oui, c’est beau de simplicité et d’innocence.

 

 

 

  

La montagne vient à lui, s’insère dans la maison, se fond entre les murs, imprégnant l’atmosphère de paysages obsédants et de neurones qui pénètrent la conscience. Est-ce une photo, un dessin, un rêve, une réalité flou. On ne sait et peu importe. Ce qui compte, c’est l’impression que le sujet procure à celui qui le regarde.

Même l’humain est sujet d’étonnement frisotté d’un romantisme délicat :

Allez voir cet artiste étonnant à la Galerie Felli, 127 rue Vieille du Temple 75003 Paris. Vous ne perdrez pas votre temps et en découvrirez un autre !

10/02/2014

L’art et le beau

« Est beau ce qui procède d’une nécessité intérieure de l’âme. Est beau ce qui est beau intérieurement. » (Kandinsky, Du spirituel dans l’art, et dans la peinture en particulier, Denoël/Gonthier, 1969, p.175)

 

N’y aurait-il pour Kandinsky qu’une seule beauté, celle qui l’on découvre en soi, au plus profond de soi-même et qui vous révèle à vous-même ? Je ne le pense pas. Il y a bien deux types de beauté, la beauté première ou brute, qui est extérieure. C’est celle de la réalité : la beauté de la nature en premier lieu, mais également la beauté humaine, mais encore la beauté de la technique. Une belle machine condense notre admiration. On se trouve alors à la limite entre la beauté extérieure et la beauté intérieure, parce que sans cette dernière, la première n’existerait pas.

La beauté intérieure procède d’une autre origine. Sa perception par l’amateur est à peu près semblable à la perception de la beauté extérieure, mais son origine est différente pour l’artiste. Elle est le fruit d’un lent cheminement de joie et d’effort, et parfois de peine. Elle façonne l’artiste et le condamne à un esclavage sans fin. En recherche toujours, en attente, en exaltation. La fin d’une œuvre le console un peu de cette vie en haut et bas, mais très vite il renoue avec la création et se lance dans un nouveau défi personnel.

L’art est bien un défi que l’artiste se pose à lui-même. La beauté intérieure est l’accomplissement de ce défi. La réalisation de soi naît de cet accomplissement. Tension et soumission à cette nécessité intérieure, telle est la réalité de l’artiste.

09/02/2014

Adagio du concerto pour clarinette et orchestre en la majeur KV 622 de Mozart, avec Michel Portal

http://www.youtube.com/watch?v=TOqg8H7Ynxk


Composé quelques mois avant sa mort, ce concerto est le seul écrit pour clarinette par Mozart. L’adagio et connu et souvent utilisé dans les musiques de film. Il est lent, calme, mélancolique avec une alternative régulière des parties d’orchestre et de clarinette.

Il est écrit à la manière d’une aria, c’est-à-dire sous la forme d’un lied (un thème A suivi d'un thème B, puis d'un retour au thème A) : ce type d'aria est aussi connu sous le nom d'aria da capo ou aria avec da capo, c'est-à-dire reprise du commencement. Il est introduit par la clarinette qui joue le thème principal, repris ensuite par l’orchestre.

C’est un thème simple, une première phrase avec une montée en majeur et une demi-descente dans un rythme lent, expressif, charmeur. Puis une deuxième montée jusqu’à l’octave, sur le même thème et le même rythme. Enfin, une alternance de quarte et quinte en descente et une conclusion à la tierce finissant sur la note de départ. Le thème est ensuite repris par l’orchestre dans la même simplicité. La clarinette reprend alors la partie solo pour développer le thème dans le même rythme lent, mais avec des variantes descendante et finissant sur la même conclusion. Puis le thème se développe entre le soliste et l’orchestre, toujours dans la même simplicité tranquille avec reprise du thème de départ comme le rappel d’une quiétude permanente troublée modestement par quelques montées émotives de la clarinette.

Le film Amadeus de Milos Forman a fait beaucoup de mal à l'image de Mozart. Dans l’esprit de beaucoup de gens, il ne fut qu’un voyou doté de génie musical, avec une vie émotive indisciplinée. Comment une telle personne, proche d’une folie certaine, pourrait avoir composé une musique aussi sensible et équilibrée que celle-ci ? De la même manière, comment imaginer que c'est Michel Portal, musicien de jazz, aux couacs retentissants et obscènes pour le classique, qui joue avec brio cette aria, enchantant nos sens et réveillant en nous le meilleur. La musique parle mieux de ce que nous ne connaissons pas que l'analyse sociologique, culturelle ou psychologique.

 

02/01/2014

L'ensemble de Mandelbrot

L’ensemble de Mandelbrot c’est en premier lieu un dessin généré par un ordinateur. C’est une collection de points. Celle-ci contient des aires, mais également des courbes lisses, des filaments, des points d’où émanent de multiples branches, et d’autres choses.

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L'ensemble de Mandelbrot tire ses origines de la dynamique complexe, un domaine défriché par les mathématiciens français Pierre Fatou et Gaston Julia au début du XXe siècle. La première représentation de cet ensemble apparaît en 1978 dans un article de Robert Brooks et Peter Matelski. Le 1er mars 1980, au centre de recherche IBM Thomas J. Watson (dans l'État de New York), Benoit Mandelbrot obtient pour la première fois, une visualisation par ordinateur de cet ensemble. En 1984, l'étude de l'ensemble de Mandelbrot commence réellement avec les travaux d'Adrien Douady et John H. Hubbard, qui établissent ses propriétés fondamentales et baptisent l'ensemble en l'honneur de Mandelbrot. (…) Dans le numéro d'août 1985 du magazine Scientific American l'ensemble de Mandelbrot est présenté au grand public comme « l'objet mathématique le plus complexe jamais découvert » et présente l'algorithme qui permet de le tracer soi-même. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Ensemble_de_Mandelbrot)

Que représente l’ensemble de Mandelbrot ? En gros à chaque point de l’image correspond un système dynamique sous-jacent. Le point joue le rôle d’un paramètre ajustable. Différents points correspondent à des ensembles de Julia différents, à des systèmes différents, et selon le comportement de ces derniers, on peut décider de colorier le point de telle ou telle façon. L’ensemble de Mandelbrot est l’ensemble des paramètres pour lesquels le système a une certaine propriété (l’ensemble de Julia est en un seul morceau). D’où son surnom de Chef d’orchestre.

Voici Trois exemples de représentations de l’ensemble de Mandelbrot. Les images montrent des détails de l’ensemble, mis en relief de diverses façons, au sens propre comme au sens figuré :

13-12-23 Ensemble de Mandelbrot2.jpg

L'ensemble de Mandelbrot doit beaucoup sa popularité à la variété et la beauté de ses structures et à la profondeur infinie de ses détails, mais aussi à la possibilité de l'explorer soi-même à l'aide des nombreux logiciels aujourd'hui disponibles.

La séquence d'exploration commentée ci-dessous est un zoom profond vers la valeur de c = -0,743643887037151 + 0,13182590420533i, à travers nombre de motifs caractéristiques. Le rapport de grossissement entre la dernière et la première image est d'environ 60 milliards.


Étape

Description

Première étape - description ci-contre

L'ensemble de Mandelbrot initial. Si la dernière image était en taille réelle, cet ensemble de Mandelbrot aurait une taille de 3 millions de kilomètres et sa frontière présenterait une quantité astronomique de structures fractales.

Nous allons zoomer sur la vallée située entre la cardioïde et le bourgeon principal.

Seconde étape - description ci-contre

Cette vallée a été baptisée « vallée des hippocampes ».

Troisième étape - description ci-contre

À gauche, des spirales doubles, à droite les « hippocampes ».

Nous zoomons sur l'un d'eux.

Quatrième étape - description ci-contre

Un « hippocampe », tête en bas. Cet hippocampe est composé de 25 « antennes » consistant en 2 groupes de 12 et un filament relié à la cardioïde. Nous en déduisons que le bourgeon qui le porte a une périodicité de 25. Le point de rencontre de ces antennes est un « point de Misiurewicz ». Sur la plus longue antenne, celle qui mène à la « queue » de l'hippocampe, on reconnaît une copie réduite de l'ensemble de Mandelbrot, appelée aussi « satellite ».

 Et voici ce que cela donne :

mathématiques,art,beauté,science

La science et l'art se rejoignent dans cette œuvre fantastique, simple et belle.

Merci Monsieur Mandelbrot !

28/10/2013

FIAC 2013 - 1

La FIAC 2013 ressemble à s’y méprendre à celle de 2012 : même foule, composée de personnes âgées habillées en Play boy (pantalon violet, petite veste serrée, col ouvert ou foulard maghrébin, et, pour les femmes, pantalon encore plus serré, ceinture gigantesque, maquillage éprouvé), de messieurs très stricts en costume trois pièces, de jeunes de deux sortes, farfelus de style pseudo-artistes ou élégants comme un homme d’affaires et bien sûr des inévitables hôtesses d'accueil au sourire chaleureux. 

Les œuvres, si l’on peut appeler ainsi certaines d’entre elles, sont à plus de cinquante pour cent désolantes, à trente pour cent affligeantes et ilIncendie.jpg ne reste que vingt pour cent sur lesquelles on peut se pencher avec intérêt, et encore… Qu’est-ce qui les caractérise quasiment toutes : le paraître, au même titre que les gens qui les regardent. Et, pour paraître, il faut se faire remarquer. Cela a toujours été le cas, me direz-vous. Oui, mais dans l’art on cherchait, jusqu’à il y a peu, à le faire par la beauté. Maintenant, le laid, le vulgaire, l’insipide servent à attirer autant que la beauté. Surprendre est devenu le maître mot et le seul acte possible dans ce monde curieux où le paraître est le seul mode de vivre. Admirez cette lance à incendie, modèle 1980, inutilisable, symbole d’une humanité molle, acceptant tout, même l’insipide. Ce pourrait être, paraît-il, la vie politique de notre pays…

Cependant, rassurez-vous, il y a également quelques œuvres dignes d’un vrai salon et quelques galeries qui font perdurer l’idéal millénaire. Aujourd’hui, rendons hommage à Louise Nevelson, que j’ai découverte à l’âge de vingt-cinq ans et que je retrouve, intacte et enchanteresse dans ce meuble, objet, œuvre, que sais-je… La poésie des boîtes qui s’assemblent les unes dans les autres, boîtes dont le sens n’apparaît pas parce que contenant et non contenu. Peintes en noir, accumulant parfois quelques autres objets, elles défient par leur équilibre et leur beauté sauvage la notion même d’esthétisme. Cela peut aller jusqu’à d’étranges machines pour ne rien faire, pourvus d’engrenages, de roues qui ne bougent pas, voire de robinets d’où rien ne peut couler. Ici, c’est une sorte de meuble, armoire, buffet, inutilisable, objet de décoration inopérant, ou encore instrument de musique des musiciens ambulants, dont on ne peut bien sûr tirer aucun son.

En quoi est-elle belle, cette pièce ? Tout d’abord l’équilibre harmonieux des différentes boites qui la composent. Mais surtout, et c’est en cela qu’elle constitue un œuvre d’art, elle se laisse regarder, on ne sait que dire, mais on la regarde encore et peu à peu s’installe la paix. Vous êtes transformé par cet objet insolite qui capte votre regard. Vous éprouvez ce tremblement intérieur qui vous fait dire « C’est beau ». Vous ne savez pourquoi, mais cela vous suffit.

 

Louise Nevelson 1.jpg