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13/03/2025

Les derniers jours du roi Graticiel

Un matin, il se réveilla fourbu

Il ne remuait plus une jambe

Et son bras droit s’était perdu

Dans le lit trou de noir brillant

Il eut du mal à se tourner

Ou était passé son existence

 

Seul, dans le noir, sans rien

Que lui sur terre, mort à vingt ans

De trop de réflexions et d’ignorance

 

Que voit-il ? Le vide de l’abstrait

Rond comme une balle grise

Qui monte dans l’azur vierge

Et se cogne la tête dans les filets

Du port pourri de l’absence

 

Plus rien ne viendra plus de toi

Tu as perdu ton moi

Il trotte derrière toi

Mais n’est plus un obstacle

Tu le tiens encore par un bout

Fragile, il s’esquive adroitement

Et montre ses dents en silence

Rien ne le fera plus maigrir

Il n’est plus… Il se démène solitaire

Perdu dans ses pensées menues

 

Un doigt, un pli du corps,

Un frémissement d’un sourcil

L’homme s’agite et se plaint

Il ne peut bouger, il est perdu

Il aspire l’air vicié et froid

Il se fige en lui-même

Il ouvre un œil et se ferme

 

Adieu l’homme des bois

Tes membres se nouent

Tu es dans la nuit des temps

Qui te prend tout entier

Et te propulse au-delà de toi-même

Dans l’arrogance de la solitude