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29/10/2021

Prison

Tu es là, présente à toutes choses
Tu ne bouges plus, es-tu ?
Tu es emplie de bruit
Et l’espace se rétrécit
Y a-t-il encore quelque chose ?
Tu ne sais, tu grattes la page
Tu distingues l’essentiel
Qui s’enfuit vers le lointain  
Tu l’appelles : rien
Elle part en toute liberté
Et fuit cet espace entrevu
Dans les plis du temps
Qui es-tu, lui ou elle ?
Tu ne sais qui tu es
Tu es seul, devant toi
Ou peut-être derrière toi
Ou en toi, dans le noir
Invisible aux yeux du monde
Mais bien présent
Adieu beau prétendant
L’absence te recouvre
Et t’enferme dans sa prison

10/03/2019

Croyance

 

La croyance en Dieu ne doit pas consoler de ses malheurs,

mais permettre de penser qu’il y en a de pire.

 

16/11/2018

Le parfum de Dieu

Chercher Dieu dans les bois, la mer, les montagnes ou les plaines est un jeu aussi vain que de le chercher dans les églises et les livres, y compris ceux écrits par Dieu lui-même comme le prétendent leurs adeptes. Vous n'y trouvez que ce que l'on dit de lui, alors que l'important est d'en faire l'expérience.

Plusieurs fois, il vous est arrivé de humer l’air et de sentir ce parfum subtil, inconnu jusqu’à maintenant, qui ouvre en un instant votre être au ravissement. Vous vous contemplez suspendu au parachute, poussé par les vents contraires de la grâce, petit grain d’homme dans le tourbillon de la vie et du monde. C’est un parfum prenant qui vous décoiffe comme un ouragan : Dieu passe ses doigts dans vos cheveux et vous allège du poids du monde. Ce parfum, vous ne pouvez ni le saisir ni le voir. Mais si vous fermez les yeux, il peut vous envahir en une seconde, disparaître en un clin d’œil et vous laisser au cœur la douceur des amandes, la caresse du chat, le chatouillement de l’écoulement de la rivière, le murmure de l’être aimé(e). Vous voulez garder en vous ce parfum décisif et marcher droit devant en humant la beauté du monde, mais peu à peu s’impose l’autre réalité.

Vous redescendez vers les odeurs journalières, vers la morne quotidienneté du chou et du cambouis. Le nuage s’est envolé. Il ne vous reste plus que cet élan vers lequel vous tendez les bras. Oui, courrez derrière lui. Mais ne vous rompez pas les os en larguant vos suspentes.

 

09/09/2013

L’apparition, roman de Didier van Cauwelaert

Résumé venant de la quatrième de couverture :

Le 12 décembre 1531, l'image de la Vierge Marie apparaît devant témoins sur la tunique de Juan Diego, unlittéature,roman,religion,psychologie,croyance Indien aztèque. Quatre siècles plus tard, des scientifiques découvrent, dans les yeux de cette Vierge, le reflet des témoins de l'apparition. Embarrassé par les querelles d'intérêts qui se déclenchent autour de la canonisation de Juan Diego, le Vatican charge Nathalie Krentz, ophtalmologue qui ne croit en rien, d'aller réfuter le miracle. Impliquée malgré elle dans les combats secrets que se livrent scientifiques, politiques et princes de l'Eglise, poursuivie par l'esprit de Juan Diego qui, retenu sur Terre par les prières qu'on lui adresse, ne rêve que d'oubli, Nathalie finira par trouver ce qu'elle n'espérait plus : un sens à sa vie...

J’ai vainement attendu un événement qui fasse démarrer l’intrigue : rien. On reste sur sa faim jusqu’à la fin. On ferme le livre : qu’a-t-il voulu dire ?

Sans parler de message, ni même de toile de fond, on se demande, en dehors du simple constat des faits, ce que ce livre contient. Du scepticisme, celui de Nathalie, de l’arrogance et de la concupiscence, toujours elle, de la fausse ou vraie tromperie venant de l’indien que l’on veut faire saint, de la politique de la part du cardinal Fabiani. Bref, beaucoup de tempéraments, mais peu de vrais sentiments. Un monde de mystification qui n’est pas la réalité, un roman si peu vraisemblable humainement qu’il en devient difficilement crédible littérairement.

Quant à dire que Nathalie trouve un sens à sa vie, je m’interroge et me demande de quel sens il s’agit.