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16/09/2018

Jean-Marie Drouet, à la galerie 26

Une explosion de couleurs et de mouvements ! Et pourtant, le temps ne coule pas, c’est un perpétuel été dans le bruit des conversations et l’odeur du goémon. Un flou fondé sur les détails : une attitude, un geste, une maison isolée dans un paysage non identifié.

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A quoi cela tient-il ? Des ciels uniformes, sans nuages ni éclaircies, des sols (sable ou macadam) homogènes, une mer grise ou bleu ou verte, mais des personnages mouvants, animés, même lorsqu’ils sont représentés immobiles, dus à la succession de coups de pinceau côte à côte, donnant l’impression d’images de film presque saccadées qui procurent un tremblement léger ou l’illusion de mouvement. Un spectacle serein qui calme l’esprit et procure une vraie détente.

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Dans cette nouvelle exposition, pas de scènes de plages (quoi que...) mais la côte Est des États-Unis ; le Maine, le Massachusetts, Boston, Cape Cod, des pontons et des maisons en bois ...

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Son site internet (http://www.jeanmariedrouet.com/bio/) nous donne une biographie succincte et même absente : Le sujet principal de ses peintures reste la peinture elle-même, car c’est en nous donnant à voir une réalité aux visions multiples que son travail nous parle du quotidien sans nous l’imposer. Chacun y verra ce qu’il veut y voir, car ce n’est pas la réalité qui compte, mais ce que l’imagination peut en faire.  

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Alors rendez-vous la galerie 26 place des Vosges 75003 Paris.

Vous serez bien accueilli !

28/08/2013

La quatrième main, roman de John Irving

Elle n’existe pas cette quatrième main, mais elle ressent ce qu’elle devrait toucher au point quelittérature,roman,etats-unis,journalisme l’ombre du désir devient réel.

La troisième main fut perdue sans que le chirurgien sache pourquoi. Devenue bleue, elle fut jetée.

La deuxième main fut mangée par un lion au cours d’une interview dans un cirque indien.

Dieu soit loué, le micro était dans l’autre main, celle qui sert à tout dorénavant.

Mais les mains des femmes préfèrent caresser la main manquante comme en hommage au martyre vécu par le journaliste Patrick Wallingford, dit Pat, l’ami des dames. Elles veulent un enfant de lui. Pourquoi ? Allez savoir.

La main d’Otto était grosse, celle de sa femme, Mrs Clausen, Doris de son prénom, caresse sans vergogne le corps de Pat et finit pas le séduire. Il se fait renvoyer, difficilement, et va désormais commencer la vraie vie :

Lorsque Wallingford, nu lui aussi, sortit de la salle de bain, Mrs Clausen avait déjà éteint la télévision et elle l’attendait dans le grand lit. Il éteignit la lampe et se glissa auprès d’elle. Dans les bras l’un de l’autre, ils écoutèrent le vent : il soufflait fort, en rafales, mais ils cessèrent bientôt de l’entendre ?

– Donne-moi ta main, dit Doris.

Il savait de laquelle elle parlait.

Il prit d’abord sa nuque au creux de son bras ; de sa main droite, il s’accrocha à l’un de ses seins. Elle se mit à serrer son moignon entre ses cuisses, où il sentit les doigts perdus de sa quatrième main la caresser.

S’il faisait bon dans leur hôtel, au dehors, la bise annonçait l’hiver qui arrivait ; mais ils n’entendaient plus que leur souffle rauque – oublieux comme tous les amants du vent qui tourbillonnait, et soufflait sans fin dans la nuit âpre et indifférente du Wisconsin.

 

Ainsi se termine ce roman fou qui, comme le précédent, laisse un goût curieux dans une bouche anesthésiée. On ne sait si on aime ou s’il faut le jeter avant la fin. On saute de nombreux passages, on les relit quelques pages plus tard, mais sans que cela apporte quelque chose. Quand on ferme le livre, on se sent soulagé. Et pourtant, peu de temps après, on le rouvre pour y chercher ce qu’on n’a pas trouvé : le goût amer des sentiments cachés.