04/10/2021
L'écriture
Tous rêvent, l’écriture les prend…
Mais elle a plusieurs manières de chasser
Dont l’une des plus courantes :
S’installer dans le rêve de l’écrivain
D’autres s’essaient à quelques pas
Mais ils ont oublié leurs chaussures
Et les petits cailloux sont multiples
Ils ne peuvent les déplacer
Auparavant, la mémoire était essentielle
C’était une poche extensible et chère
Gonflée de mots, puis de chiffres
Une mer troublée et prolifère
L’imprimerie a tout bouleversé
Le doigt remplace l’oral défaillant
Sur un support non destructible
Et permet de conserver l’histoire
Mais pour écrire la vie
Rien de mieux qu’une machine
Qui trace sans distinction
L’imagination débridée et puérile
De nos jours, ce n’est qu’une petite boite
Que l’on transporte avec soi
Et que l’on chérit, car sans elle
Il ne reste rien que l’on puisse lire
Donc, écrivons sans vergogne
Salissons-nous les doigts
Essuyons-les dans nos mouchoirs
Et comme Pilate lavons-nous les mains
Mais quoi écrire ? La vie n’est pas
Un long fleuve tranquille et rêvé
Elle s’écoule chaque jour petitement
Mais fini bien en fleuve déchaîné
Un jour, le fleuve devient mer
Après avoir franchi monts et collines
Ruisselé dans les vallées
Et pleurer dans les lacs
Ce peut devenir un livre merveilleux
Ou un torchon infâme et vénéneux
Cela ne dépend pas seulement de l’auteur
Mais aussi du lecteur attentif
Ainsi pour écrire il faut être deux
Un jour ou l’autre, être lu
Et poursuivi de pleurs et de rires
Malgré l'intention de l’auteur
01:38 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : écrit, imprimer, machine, ordinateur | Imprimer
13/09/2013
L’ultime secret, roman de Bernard Werber
Qu’est-ce qui nous pousse à agir ? Quelle est votre motivation principale dans la vie ?
Samuel Fincher, neuropsychiatre, vient de gagner sa partie d’échec contre Deep Blue IV. Il est champion du monde, devant l’ordinateur le plus puissant ; mais il meurt le soir même dans les bras de sa petite amie. Ses traits présentent tous les signes de l’extase absolue… Mort d’amour. Isidore Karzenberg, journaliste, prétend qu’il a été assassiné. Avec Lucrèce, une jeune pigiste, ils vont le prouver.
Ils font le tour de tout ce qui peut motiver un être humain : peur, sécurité, faim, plaisir. Les sept péchés capitaux y passent, même s’ils n’ont qu’un lointain rapport avec la motivation. A ceux-ci s’ajoutent le devoir, la colère, la sexualité et bien d’autres au fil de leur découverte. On vit leur aventure. Mais dans un récit parallèle, on vit le passé du docteur Fincher, sa rencontre avec un homme paralysé, Jean-Louis Martin, qui ne voit que d’un œil et n’entend que d’une oreille et qui refuse de mourir. Ils deviendront amis. Jean-Louis Martin se fait opérer par le docteur et doter d’un ordinateur qui lui permet de pensécrire : il inscrit sa pensée directement sur l’écran de l’ordinateur.
L’intrigue laisse du suspens, le thème est intéressant (un cerveau humain, aidé d’un ordinateur, accède à « l’ultime secret »), quelques réflexions de fond, scientifiques ou psychologiques, renforcent l’attractivité du livre. Celui-ci répond à la question : « Qu’est-ce qui nous motive ? La cessation de la douleur, la cessation de la peur, la satisfaction des besoins primaires de survie, la satisfaction des besoins secondaires de confort, le devoir, la colère, la sexualité, les stupéfiants, la passion personnelle, la religion, l’aventure, la promesse de l’ultime secret, l’expérience de l’ultime secret. »
Et la fin du livre ouvre à la sagesse, au rêve, voire au spirituel :
Tout à l’heure, j’ai ressenti une impression étrange, une onde pure volupté qui me transcendait. Juste après, comme le contrecoup de cette onde, j’ai été traversé d’une autre sensation. Une sensation de grande plénitude, suivie d’un vertige comme si je pouvais englober par ma pensée l’infini de l’univers. Comme si, arrivé à un nouveau point d’observation, je m’apercevais que j’avais une conscience fausse de la dimension des choses. (…) On pourrait appeler cette nouvelle motivation : l’élargissement de la conscience. Elle est peut-être plus puissante que toutes les autres motivations. C’est pour cela que nous avons réussi. C’est une notion au-delà des mots, elle est difficile à expliquer.
07:04 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : littérature, roman, psychologie, science, cerveau, ordinateur, penser | Imprimer