Exposition Serge Poliakoff au musée d’Art moderne de la ville de Paris (27/11/2013)
Une exposition bien préparée, avec des chapitres décrivant les différentes étapes de sa peinture sur les chemins de l’abstraction. Le dépliant donné à l’entrée a pour ambition de souligner la singularité d’une approche particulièrement sensible qui appelle à la contemplation, et de révéler l’intensité d’une œuvre qui n’a d’autre objet que « ce rêve des formes en soi qui est le grand mystère à élucider de l’abstrait » comme l’a écrit le critique Pierre Guéguen en 1950.
L’évolution du peintre se caractérise par 10 périodes qui commencent avec les premières peintures abstraites entre 1946 et 1949. Une très belle huile sur toile se remarque dans cette période. Elle laisse présager de l’avenir. Les couleurs : le rouge, pas trop vif, le jaune empereur de Chine, le bleu très foncé en fond ou plus clair au premier plan. C’est un travail sur les contrastes : clair sur foncé.
5ème période : Lumière de la couleur. Composition rouge-jaune-blanc (1952, huile sur toile). Je n’en ai malheureusement pas trouvé une photographie.
7ème période : Transparences. Une des plus belles toiles, mais qui n’est pas exposée, est cette composition en jaune – orange et rouge, d’une transparence étonnante. Peinte à la manière des icônes, le jaune est particulièrement étincelant.
10ème période : Formes. Cette dernière salle donne le meilleur de sa production. Des tableaux dépouillés représentant chacun une sorte de conque fendue à la hache, en deux ou trois couleurs. Poliakoff donne une idée de ce que sera par la suite la peinture de Soulages.
Le triptyque de 1968 est composé de trois toiles à peu très semblables aux couleurs noir, bleu rappelant l’eau et l’air, rouge vif et foncé, vert foncé. Simple, tellement simple qu’il en est majestueux.
« Quand un tableau est silencieux, cela signifie qu’il est réussi (…) Une forme doit s’écouter et non pas se voir. » La caractéristique de ces toiles : la profondeur de l’intensité des tons utilisés, la vibration obtenue, les contrastes savamment constitués. Une fête pour les yeux et les oreilles. Et l’on n’entend que le silence de l’émerveillement.
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