07/10/2016
Respiration
Pluie d'étoiles à quatre branches ou alvéoles rondes selon le regard qu'on lui porte, et si l'on poursuit l'investigation oculaire, on distingue les courbes blanches d'une fleur à quatre pétales ou d'un trèfle à quatre feuilles qui se montrent en relief.
© Loup Francart
07:18 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art cinétique, optique art, peinture, dessin | Imprimer
06/10/2016
Le jardin de Monsieur Rameau
https://www.youtube.com/watch?v=wr75rHfZiU4
« Cette année encore, William Christie et les Arts Florissants se sont produits avec de très jeunes chanteurs, tous lauréats de la sixième édition (2013) du Jardin des Voix. Le programme, savamment articulé de manière à enchaîner divers extraits d’ouvrages du XVIIIe siècle, permet de faire entendre des morceaux des grands opéras de Rameau, mais également quelques pièces d’ouvrages moins connus. Si la première partie, en grande partie consacrée à L’Ivrogne corrigé de Gluck, opte ouvertement pour la farce et la comédie, la deuxième permet au spectateur/auditeur de se laisser guider avec délices dans les méandres de la Carte du Tendre.
Si l’on pouvait craindre, lors des dix premières minutes, l’artifice du concert « mis en espace », conçu pour des chanteurs tous habillés en tenue de soirée, l’intelligence et la finesse de la réalisation scénique réglée par le ténor Paul Agnew et la soprano Sophie Daneman ont très vite balayé toutes les appréhensions que l’on pouvait avoir. Tous parfaitement investis dans leurs rôles, les cinq jeunes lauréats se sont investis à fond dans une entreprise audacieuse, et finalement couronnée d’un véritable triomphe. »
(From : http://www.resmusica.com/2013/04/08/metz-les-arts-floriss...)
07:06 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique xviiie, opéra, chanteurs | Imprimer
05/10/2016
Pour écrire un poème
Pour écrire un poème, il faut tourner dans sa tête la première phrase. Elle doit être poétique… ou… non… Mais elle doit entraîner la suite, qui vient tranquillement comme les vagues sur la plage. Saisir cet instant précieux où la phrase vous berce de son chant et vous force à écrire, où que vous soyez. Il faut trouver le crayon et le bout de papier qui traîne autour de vous. Ne le perdez pas, il ouvre la porte au poème qui découle naturellement de la phrase magique.
Mais comment trouver cette phrase ?
C’est un état d’esprit. Elle vient seule ou vous la malaxez. Elle jaillit du fond de soi ou elle se construit lentement en retournant les mots. La première manière est vivace, il faut la cueillir par surprise. La seconde est à bâtir avec les pierres des mots que vous assemblez une à une jusqu’à ce que sa musique vous parle, puis vous séduise. Les deux manières naissent d’une sensation, que celle-ci soit image, son, toucher, goût. La sensation, c’est l’instant où l’on saisit la beauté. On ressent, puis on admire et cette sensation crée en vous le vide fatal qui fait surgir la phrase ou les mots de la phrase que vous allez construire. Vous la tenez, vous la retourner en vous, vous en écoutez la musicalité ou la rudesse volontaire. Oui, elle peut être rude, piquante, intoxicante même ; mais vous savez que c’est celle-ci qui créera le poème. Il suffit de se laisser bercer. Vous vous la répétez et… Vous attendez, dans le silence de votre être. Et la seconde phrase apparaît, brutalement, sans bavure ni anicroche, puis la troisième. Ne perdez pas le fil, ne pensez surtout pas à autre chose, restez concentré, mais détendu. Laissez-vous glisser dans l’eau fraîche de l’inspiration. Chaque vague produit son vers, au même rythme, sans bouger, sans chercher. Bien sûr notez-le rapidement, sans réfléchir. Il vous passe par la tête, ne le perdez pas, sous peine de ne plus le retrouver.
Et vous marchez parmi les cailloux, la pointe des pieds fragile, évitant les écueils, extirpant les mots et les vers. Certains se cachent parfois sous un bloc de pierre, il ne veut pas se livrer. Vous sortez votre dictionnaire, cherchez le synonyme, le tournez dans votre mémoire et vous choisissez celui qui vous paraît le plus approprié. Ces instants peuvent vous couper de l’inspiration, le mot ne vient pas, vous vous épuisez à chercher et rien ne vient. D’autres fois, ils sont au contraire source d’un nouveau flot de vers qui viennent cogner à votre porte et que vous vous efforcez de noter, en vrac, quitte à les reprendre plus tard, à tête reposée. Vous poursuivez votre route, évitant les cailloux ou les retournant pour y trouver une image ou un son. Vous n’entendez rien, le silence du grand large sur une mer d’huile.
Et, d’un coup, le cri de la baleine, profond, lointain, mystérieux. Il vient de vous-mêmes, vous le crachez, l’emprisonnez, l’attachez et le notez. Oui, c’est le mot de la fin, percutant, résumant votre histoire, l’ouvrant à d’autres histoires ou, au contraire, fermant la page d’un trait de plume que vous clamez dans le silence du contentement. Il est fini le poème, vous ne savez ce qu’il contient, combien il a de vers, mais vous savez aussi qu’il est fini. Vous êtes asséché. Vous avez beau vous pressurer, rien ne vient. Adieu poésie, seul reste le poème.
07:25 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature | Imprimer
04/10/2016
Concentre-toi
Une tête d’épingle. Rien d’autre
Ne la cherche pas dehors
Elle est en toi, là où tu n’es plus toi
Là où l’infini te pénètre
Et te prend comme une proie
Concentre-toi !
Ton corps n’est plus qu’enveloppe
Une feuille légère que tu ne peux saisir
Ta raideur devient souplesse
Ton inertie devient attente
Au bord du précipice, tu guettes
Espérant la venue du Tout Autre
Concentre-toi !
Noirs, puis rouges, puis blancs
Entre tes yeux clos se pressent
Les grains vivants de l’attention
Qui s’amassent en toute liberté
Tel un nuage lumineux qui te prend
A la jonction des pensées et des sensations
Et t’aspire, là où Tout est en Tout
Concentre-toi !
Sans poids ni durée, tu flottes
Entre les eaux primordiales
Tu gouttes sur la pointe de ta langue
Cette saveur étrange et méconnue
D’un infini qui t’est familier
L’ouverture vers une absence
Plus aimante que la présence
Le rien devenu Tout
Concentre-toi !
Tout est vide
Le vide est Tout
Le Tout n’est rien
Et, derrière, Il Est...
ou peut-être Je Suis...
Concentre-toi…
Et… va…
© Loup Francart
07:39 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
03/10/2016
Invasion
Fuis l’eau,
Cours vers les hauteurs…
La voici !
© Loup Francart
07:35 Publié dans 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème bref, haïku | Imprimer
02/10/2016
Le mariage secret, opéra de Domenico Cimarosa
« Il Matrimonio segreto » de Domenico Cimarosa, fut créé en 1792 et connut un grand succès au XIXe siècle.
Une troupe d’amateurs a repris l’opéra, l’a condensé en une heure trente, ajoutant des parties parlées de façon à expliquer la progression de l’intrigue et l’a donné dans une petite église de campagne pour permettre la restauration de tableaux. Ce fut une belle réussite et un instant enchanté.
L’intrigue importe peu, elle fait vivre plus follement
Seules les voix impriment au texte son émotion
Puissante et noble, de rires et de pleurs mêlés
Le geste suit, ordonnant la mélodie, enfiévré
Un coup d’épée au cœur de rudes sonorités
Elle s’élève, seule, habillée de musicalité
Elle monte, légère, au-delà de sa voix
Et rien ne l’en fera descendre si ce n’est
Si ce n’est la rugosité mélodieuse
Des tressautements extasiés de son amant
Il tonne d’un timbre courroucé
Regarde méchamment son rival
Et ils finissent en enchevêtrements
De voix qui s’échappent sans contrôle
Et qui vous font monter les larmes aux yeux
Oui, l’opéra c’est la vie résumée et vivante
De trilles et d’entrechats célestes
Qui ceint le chanteur de l’ombre du divin
© Loup Francart
11:13 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : opéra, chant, musique, émotion, art dramatique | Imprimer
01/10/2016
Nos personnages
La méditation nous fait prendre conscience d’un fait que nous avons du mal à percevoir. On dit souvent qu’il y a plusieurs personnages en nous et qu’ils se succèdent au moindre changement de contexte extérieur. Par la méditation, on tente de se fixer sur un seul de ces personnages, celui qui nous paraît le plus authentique. Il est difficile à discerner et est le plus souvent mouvant, mobile, insaisissable. Existe-t-il réellement ? Probablement pas. Mais on perçoit qu’en réalité ces personnages ne se succèdent pas, ils s’emboitent les uns dans les autres.
On passe du personnage qui s’adapte à la vie quotidienne et à chacun de ses incidents, à celui qui tente de réfléchir à ce qui lui arrive. Mais cette réflexion l’entraîne vers d’autres préoccupations et fait perdre le fil conducteur. On reprend le fil, on tente de le suivre, mais le plus souvent on le perd ou on le casse, involontairement ou même volontairement. Si on persiste plus avant, on perçoit derrière ce personnage un autre qui vous dit : « Laisse tomber ces parlotes et occupe-toi de toi-même ! » on descend en soi, péniblement parce que les distractions demeurent. Lui aussi est fugace, un vrai diablotin qui apparaît pour disparaître. A croire qu’il n’existe pas réellement ou qu’il fait exprès de nous déranger sans que l’on puisse le maîtriser. C’est le moment de faire le vide en soi. Ne plus penser, garder l’esprit vide de toute pensée. Eh bien, si on y arrive pendant quelques secondes, aussitôt un autre personnage détruit cet équilibre. C’est lui qui te dit : « Cesse de penser ! Qu’est-ce que cesser de penser ? Stop ! Ne pense plus ! » Mais ce personnage pense, lui, avec sa raison à lui qui échappe à notre interdiction de penser. J’ai beau cesser de penser, pour m’en rendre compte, je dois penser et constater que je ne pense plus. Je me mords la queue ou plutôt je construis une chaîne infernale qui me fait sauter de plus en plus loin en moi sans que cela puisse s’arrêter.
Oui, parfois, un trait blanc se crée, une marbrure dans la nuit, un souffle chaud et bienfaisant nettoie ces personnages et laisse dans le corps et la tête la respiration des dieux, une tornade qui entraîne dans le vide céleste.
07:15 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : méditation, concentration, spiritualité, psychologie | Imprimer
30/09/2016
Parapluie
Pour la pluie, quel instrument !
Rond de tête et fin du bec
Terminé par un tire-bouchon
Enfouir la main sous ses jupes
Pour déployer sa corole
Et lui faire dire, avec béatitude
Que son don est bénéfique
Que tous les poils sont secs
Que le cerveau peut continuer
A propulser ses vers de mirliton
Sans risque de noyade
Parfois ses baleines gémissent
Ou sautent et retombent
A plat sur une giboulée mortelle
Ce qui n’empêche pas
De se mouiller les pieds
A l’ombre de son auvent
Mieux vaut chausser les caoutchoucs
Que portent les hommes frileux
Pour éviter un rhume indécent
Certains en font un argument
Pour vendre son ventre replet
Empli de foulards et chemises
Si la police survient, on ferme
Et on part sans avoir l’air de rien
Sinon qu’il ne pleut pas sous un parapluie
Alors que mouillé est celui qui le porte
Après utilisation, le laisser
Étendu, retourné, comme un escargot
Sur le dos, bavant modestement
Répandant sa rosée sur le sol
Qu’il dise sa satisfaction
D’offrir un abri à l’être mouvant
Qui le tient bravement
Comme un cierge dont la cire
Coule jusque sur la main fermée
Oui, un parapluie, ça brûle
Et l’eau ne l’éteint pas...
© Loup Francart
07:16 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : po&sie, écriture, poème, littérature | Imprimer
29/09/2016
Grâce
La grâce ne s’acquiert pas
On ne peut que se préparer à la recevoir
Attendre dans le vide de l’âme
07:26 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grâce, spiritualité, inconnaissance | Imprimer
28/09/2016
Expériences
Entrevoir la possibilité de relier des expériences dispersées et diverses qui sont du domaine de l’irrationnel ou, au moins, de l’inexplicable.
L’expérience de l’oubli de l’égo dans la méditation et la rupture du dialogue intérieur rejoint certains rêves qui restent très vivants dans le souvenir alors qu’ils sont vieux. Ils se sont renouvelés plusieurs fois dans l’adolescence. Trois d’entre eux ont ressurgi :
Le rêve d’avoir la faculté de plonger et de respirer sous l’eau par une manière spéciale de pouvoir prendre de l’oxygène contenu dans l’eau sans respirer celle-ci. C’est une respiration lente, fermée sur elle-même, filtrant le monde. Le filtre se situe au niveau du larynx. Il fait penser au trou de l’aiguille par où peut passer le chameau.
Le rêve de pouvoir s’élever au-dessus du sol et léviter grâce à un effort particulier que je ne peux retrouver. C’est un rassemblement de l’être qui condense l’ensemble du corps. Il suppose à la fois détente totale et attention extrême. Il permet ensuite de se mouvoir dans une pièce sans varier la position du corps ni user des membres.
Le rêve de voler réellement au-dessus des arbres et de contrôler le vol pour se diriger où l'on désire. C’est une sorte de plané dont je ne me souviens que des sensations, pas du procédé qui permet d’y accéder. Seul reste ce sentiment de liberté complète et la sensation du vol, sans savoir comment les atteindre.
Il y a un lieu à découvrir entre ces rêves et l’expérience consciente d’être en limite d’un autre monde, au-delà de l’égo, que l’on vit dans la méditation. Parfois, il arrive d’accéder à des images de rêve, consciemment, comme une sorte de vision. Fugitives, elles sont aussi réelles que le monde.
Une condition : ne pas se laisser absorber par le monde.
07:26 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expérience, insolite, méditation, retournement, rêve | Imprimer
27/09/2016
L'accomplissement
Je me souviens de ton rire, frais et joyeux
De tes mains comme des moineaux qui s’envolent
De ce visage levé vers le soleil qui happe ta blancheur
Et entraîne tes paillettes d’or dans une danse d’éventail
Ta face tenue entre mes mains, mouvante de vie
Suspendue à ce cou où j’enfouis mes baisers
Senteur de printemps au sortir de l’hiver
Exhalant douceur et désir, lentement
Tu me regardes l’œil vif, heureux et lumineux
Je vois en lui le reflet de mes rêves amoureux
Un ciel sans partage, vide de tout mouvement
Échangeant le bonheur de vivre un tel moment
Tu me tends la main que j’ose à peine prendre
Elle brûle mes doigts et m’envahit le corps
Ah, si toujours je pouvais ressentir cette douleur
Et marcher vers la mort la tête haute d’accomplissement
© Loup Francart
07:38 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
26/09/2016
Frontière morale
Difficile frontière entre la bonté et la faiblesse, la fermeté et la dureté
Sans doute faut-il tenir compte de chaque cas individuel
Et ne pas trancher en fonction de l’opinion des personnes concernées
Surtout n'écouter ni son cœur, ni la majorité
mais pas non plus l'égo et l'intérêt
07:05 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
25/09/2016
Une leçon de composition d'Arvo Part
https://www.youtube.com/watch?v=c08i_9gumJs
Le même thème, "Fur Alina", vu de différentes manières, un ballet de sons, toujours les mêmes et jamais semblables, jusqu'à faire vivre le caractère, la dynamique et le tempo du morceau qui alors tinte des sons désirés. Oui, une vraie leçon de composition... mais minimaliste.
07:36 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique spirituelle, musique minimaliste, écoute | Imprimer
24/09/2016
Les quatre sortes d'humains
Il y a quatre sortes d’humain :
L’homme dont la vie est orientée vers la pensée. Il possède une grande aptitude à envisager tous les éléments d’un problème et à n’omettre aucune de ses causes. C’est le type universitaire ou intellectuel. Notre société, et particulièrement en France, met l’accent sur l’importance de la pensée et son utilisation rationnelle.
L’homme pour qui la vie est action. Il ne perd pas son temps à analyser, il agit, c’est-à-dire qu’il applique sa solution au problème sans avoir obligatoirement analysé toutes les données. Il agit sous l’impulsion du centre moteur pour le sportif, de l’intuition pour le chef.
L’homme qui, par la volonté, est capable de relier l’action à la pensée, possède un avantage certain. Notre civilisation ne nous apprend pas l’importance de l’harmonie qui doit régner entre ces trois pôles : pensée, action, volonté. D’où l’importance de l’éducation de la volonté. Elle affirme la pensée, puis la transforme en action.
L’homme véritablement accompli est celui qui a transformé le moteur de la pensée et de l’action, en remplaçant la volonté par l’amour. Son comportement pourra paraître fou à ceux qui ne sont mû que par la volonté, mais lui seul réalise vraiment l’unité de la pensée et de l’action en harmonie avec les circonstances et l’environnement. La volonté permet de briser les obstacles, l’amour les dissout.
07:46 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : action, pensée, volonté, amour | Imprimer
23/09/2016
Métropole
File entre les arbres !
Prends garde aux passants !
Ivres, ils ne lèvent pas le regard
Ils ne te voient pas, ne t’entendent pas
Leur seul horizon, le toit des voitures
Qui piétinent sur le canal
Encombrent l’entendement
Et bouchonnent de fièvre retenue
Tu files, tu te faufiles, dans l’étroit fil
Entre les fantômes qui devisent
Et s’égaient sur la chaussée
Surpris dans le courant de folie
Agitation à la surface
Calme olympien des sous-terriens
Comme un bol d’offrandes
Afin de revêtir le seul silence
La pâle lueur du jour
Se révèle encore trop rude
Pour les habitants désenchantés
Qui dansent dans les pots d’échappement
La ville fuit son ombre noire
Les rayons solaires glissent sur l’eau
Encombrent les rêves des plus fous
Et déjantent les roues de l’imaginaire
Passe au loin, de peur de mourir
Que rien ne te retienne
Dans ce bazar crieur et râleur
Envole-toi et contemple, solitaire
L’œil lunaire face à face !
© Loup Francart
07:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
22/09/2016
Für Arlina, d'Arvo Pärt
Toujours ce musicien minimaliste (mais est-il vraiment minimaliste?) dont l'objectif est de pénétrer au cœur même de l’homme, dans sa nature profonde.
Son évolution stylistique est notable en 1976 avec la composition d'une pièce pour piano devenue célèbre, Für Alina, qui marque une rupture avec ses premières œuvres et qui pose les jalons de son nouveau style, qualifié par lui-même de « style tintinnabuli »3,4. L'auteur l'explique ainsi : « Je travaille avec très peu d'éléments - une ou deux voix seulement. Je construis à partir d'un matériau primitif - avec l'accord parfait, avec une tonalité spécifique. Les trois notes d'un accord parfait sont comme des cloches. C'est la raison pour laquelle je l'ai appelé tintinnabulation ». (wikipedia)
https://www.youtube.com/watch?v=0zrD9JiA_i4
07:31 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique spirituelle, musique minimaliste | Imprimer
21/09/2016
Maxime
Ton œil est l’accès à l’âme.
Soigne sa brillance
En te vidant de ton moi.
Éclairci, il reflète le soi
Et chacun y voit son âme
Telle qu’elle est, belle ou insignifiante.
© Loup Francart
07:15 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moi, soi, âme, société | Imprimer
20/09/2016
Cousinade
Une poussière de têtes s’entasse
En attente de reconnaissance
La mémoire flanche, puis revient
Chaque visage remonte à la surface
Vacarme des conversations
Comme un brouillard de mémoire
Qui monte du sol de l’enfance
Et se couvre de souvenirs délicieux
Dans l’obscurité, je courrais, perdu
Cherchant vainement les portes de la réminiscence
Je me prends les pieds dans ma jeunesse
Et trébuche de bégaiements innocents
La brume se dissipe, l’horizon s’éclaircit
De grands blocs de commémoration émergent
Et barrent le chemin des rencontres d’hier
Ils sont là, bien en chair, fantômes vivaces
Que ce monde passé est empli de trous noirs
Par bonheur quelques naines blanches illuminent
Le grenier poussiéreux du théâtre antique
Des souvenirs d’enfance montant à pas menus
Oui, chaque stèle se couvre d’un nom
D’un visage, d’un geste, d’un rire ou d’un délire
D’enfants heureux, de bébés pleureurs
De cousins ressurgis, de parents disparus.
Allons, plongeons dans le bain des vestiges
D’un passé révolu et pourtant bien vivant !
Quel rafraîchissement !
© Loup Francart
07:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
19/09/2016
Regard
Glisse-toi dans ton ombre
Epouse cette sombre pénombre
Qui traverse ta vie
Et l’enchante sans avis
Entre dans la tente
Et couvre ta tête imprévoyante
Assainis ton être démuni
De la caresse des nuits
Seras-tu la mort voilée
Ou la transparence étoilée
Tu glisses entre les gouttes
Et seul poursuis ta route
Parti dans l’atmosphère
Tu n’es plus sur terre
Ta légèreté t’entraîne
A la rencontre de la reine
A genoux à ses pieds
Tu contemples sa majesté
Et ton âme s’élève
Frappée par le glaive
C’est fini, absence
Sans aucune réticence
L’air égaré, vide de pensées
Tu fuis au-delà de la jetée
Rien ne sera plus jamais
Comme avant, tu l’aimais
Cette vie douce et espiègle
Qui te donne la vision de l’aigle
07:15 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
18/09/2016
Premières pluies
Le rien du sommeil
Et le tout du tonnerre
L’infini sans pensée
Le fini encombré
Tu te dresses sur ta couche
Et oses prononcer Dieu
Qu’ai-je fait ?
Tu reprends conscience
Ce trou dans ton être
Est-il le cri primordial
Ou cours-tu dans l’absence
Pour te convaincre d’aimer ?
Fracas du verre
La pluie tombe, grossière
Sur les toits de tôle
Et les rêves de geôle
Tu te lèves en tâtant
Et oses un regard
Sur le rideau des eaux
Qui coulent des cieux
Et lavent ton cerveau
Le fini encombré
T’enlace dans le temps
Et te disperse dans l’espace
Tu es vivant, oui,
C’est certain !
© Loup Francart
07:32 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
17/09/2016
Queue
Ils étaient là depuis trois-quarts d’heure
Pressés les uns contre les autres
Personne ne voulant céder sa place
Et la queue s’étirait, mollement
Mon voisin écoute nos conversations
L’oreille en capuchon, le nez en vrille
Qu’a-t-il reconnu qui l’ait fait trémousser
Un reste d’affection ou d’opprobre ?
Je me retourne, c’est long
Long comme un jour sans pain
Les têtes dodelinent, sereines
Et boivent leur inquiétude, sans fin
Une femme avance et longe le cordeau
Elle marche à pas menus, sans bruit
Mais déjà les cris s’élèvent
A la queue, mécréante et tricheuse
Elle trouve une autre femme
Et lui parle, mine de rien
Et celle-ci entre dans son jeu
Et l’agrège en catimini
L’homme rase les murs, col relevé
Il a pris son parti et plaide
J’ai tout tenté et n’ai rien
Où donc puis-je aller ?
La queue n’a pas de cœur
Elle n’a que des émotions
Elle coure sur place sans mot dire
Et fuit toute forme de civilité
On avance, oui, on avance
Vous faite un demi-pas, devant
Et deux sur le côté, bouche-bée
Pour retrouver votre équilibre
Oui, une queue c’est un calvaire
Qui s’enroule autour de la croix
Et rompt de toute part
Le ciment de la civilité
© Loup Francart
06:55 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
16/09/2016
Poète
Il est poète pour ne rien dire
Il n’en pense pas moins
Et lui non plus, pire
Il n’en prend aucun soin
Avez-vous déjà vu
Ceux qui n’ont qu’un grain
Pour devenir fétu
Et vaquer en pèlerin
Ils s’enfoncent en votre chair
Et ricanent de votre effarement
Plus rien ne les libère
Même leur enfermement
Alors ils marchent sûrs d’eux
Tête haute et chapeau bas
Sans un regard sur l’autre laborieux
Qui peine en contrebas
Le poète fouette le soviet
Et exhale le rire en cachette
La vie est drôle et belle
Lorsqu’on erre dans le djebel !
© Loup Francart
07:58 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
15/09/2016
Canicule
La rue est ronde de la chaleur
Qui tombe du ciel lentement
Avec la douceur d’un agneau
Et la berce d’apesanteur
Les voix traversent l’air densifié
Elles pépient en oiseaux polis
Pénètrent l’oreille voluptueusement
Et montent en vrille dans la nuit
Toutes fenêtres grandes ouvertes
Comme un pois chiche vous flottez
Aucun souffle ne vous chasse
Vous êtes là, patients, sans force
Vous n’avez même plus un fil
Pour vous protéger de la fournaise
C’est un sauna permanent
Auquel il manque le liant de la vapeur
O mon corps, Peux-tu fondre
Et me laisser seul et dénudé ?
Non, le poids te rattrape
Couche-toi sur le sol vierge
Et désormais ne va plus chercher
L’ombre de ta consistance
Au pied des immeubles luisants
Mais dans la fraîcheur du rêve
© Loup Francart
07:37 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
14/09/2016
C'est mon homme
C’est mon homme !
Il a l’humour ardent
Et pas mal aux dents
C’est mon homme !
Il me prend aux aisselles
Et je vois trente-six chandelles
C’est mon homme !
Il a du poil au nombril
C’est qu’il fut sans-abri
C’est mon homme !
Il rougit de colère
Mais c’est un bon père
C’est mon homme !
Il travaille jour et nuit
Et jamais il ne fuit
C’est mon homme !
Je lui caresse l’oreille
Il se retrouve sans appareil
C’est mon homme !
Il a horreur des baisers
Mais penche pour la nuitée
C’est mon homme !
Il me caresse aussi
Je l’aime ainsi
C’est mon homme !
Je me sens bien chez lui
C’est comme un parapluie
C’est mon homme !
Je l’aime tout entier
Sans pouvoir m’arrêter
Oui, C’est mon homme !
Quel drôle de bonhomme !
© Loup Francart
07:50 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amour, vie, couple, société, humanité | Imprimer
13/09/2016
Etre ici est une splendeur, vie de Paula M. Becker
Simplicité de l’écriture, simplicité de l’histoire de cette femme peintre qui dévora la vie pour peindre et mourut si jeune. Marie Darrieussecq a su traduire l’atmosphère qui entourait Paula, traduire son envie de peindre, son envie de vivre. Sa première phrase : Elle a été ici. Sur la Terre et dans sa maison… Elle ne peignait pas que des fleurs… L’horreur est là, avec la splendeur, n’éludons pas, l’horreur de cette histoire, si une vie est une histoire : mourir à trente et un ans avec une œuvre devant soi et un bébé de dix-huit jours.
Ce n’est pas une biographie. On ne sait rien de sa jeunesse. Née en 1876, son histoire commence en l’an 1900. Elle part à Paris étudier le dessin et la peinture. Elle y rencontre Camille Claudel, prend des cours d’anatomie à l’Ecole des Beaux-arts. Elle remporte le prix de l’académie. Elle se heurte aux préjugés, bien qu’elle soit très bien accueillie. Paula est une bulle entre les deux siècles. Elle peint vite, comme un éclat.
Et nous allons vivre ces sept années où elle peint toute son œuvre, une œuvre critiquée par les hommes, une œuvre de femme qui peint des femmes. Certes le livre s’étend sans doute un peu trop sur sa vie sentimentale, son mariage, mais il donne une idée claire de ce qu’elle ressentait, de ce qu’elle vivait, elle, une femme. Il décrit également son amitié avec Rainer Maria Rilke, le poète, qui a pratiquement le même âge et qui épousa sa meilleure ami, Clara.
Mais l’auteur nous parle également de sa passion pour la peinture. Paula peint des jeunes filles, à cet âge où l’(on devient grande. Elle les peint sans le ciel, en contre-plongée… Une femme de vingt-cinq ans peint une très jeune mariée. Ce qu’elles partagent est silencieux. Le temps pulse. Le soleil est toujours voilé sur ces tableaux… « Force et intimité », voilà ce qu’en dit Otto (son futur mari). Elle est une artiste de bout en bout, sans doute la meilleure femme peintre qui ait jamais résidé ici.
Pour finir, ce paragraphe, qui explique la vie de Paula :
La même année (1904) Rilke écrit à un jeune poète : « Un jour (…) la jeune fille et la femme cesseront d’être seulement le contraire de l’homme, elles seront une réalité en elles-mêmes ; non plus un complément et une limite, mais l’existence et la vie ; ce sera la condition humaine sous sa forme féminine. »
07:34 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, édition, récit | Imprimer
12/09/2016
Musica Vini
« L'édition 2016 réunit trois formations vocales de style différent qui chantent après dégustation de vins "aériens" présentés par leur vigneron. » (https://www.musicavini.fr/edition-2016.php)
« L'ensemble vocal Seguido est constitué d'une trentaine de chanteurs passionnés par le travail choral qui ont tous une solide expérience et pratiquent le chant a capella. Il est dirigé par Valérie Fayet et Pierre Mervant (professeur de chant). Leur répertoire s'étend de la musique ancienne à celle du XXIème siècle, "de tous les styles, de tous les créateurs". Depuis cinq ans, Seguido est accueilli en résidence au Conservatoire de Sablé. » (http://www.seguido.fr/index.html
Les poils se hérissent au premier chant, puis se laissent attendrir jusqu’à friser et danser au dernier. Quelle expérience !
Chant en noir, le visage blanc
Soutenant les feuillets bavoirs
Les bras élastiques battent l’air
En circonvolutions arrondies et muettes
Les sons parviennent aux oreilles embuées
C’est rond, orageux, discordant souvent
Et tout cela sur les mots de Shakespeare
Une bête qui avance, éperdue et cloporte
Sautant les silences, enjambant les accords
Montant à l’échelle insonore et brûlante
Tressautant derrière la note qui part ferme
Etre ou ne pas être, où es-tu Shakespeare ?
Et malgré tout, quelle beauté des voix sans parole
Aigus des femmes, enfournement des hommes
Mélange détonnant de l’union des vibrations
Qui chatouillent l’entendement jusqu’à l’absurde
Du chant aux cris, des cris aux miaulements
Et l’apaisant tourbillon du souffle du paradis
Jusqu’aux portes de l'enfer !
© Loup Francart
06:27 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chant contemporain, musique vocale, musique | Imprimer
11/09/2016
Accomplissement
Lu dans Etre ici est une splendeur, un livre de Marie Darrieussecq racontant la vie de Paula Becker : « Je deviens quelqu’un ». Un livre qui livre l’âme de Paula, une femme irascible, qui finalement ne vit que pour sa peinture.
M’apparut alors que tous, femme ou homme, nous vivons pour devenir quelqu’un, poussé par une voix intérieure, silencieuse, mais présente au fond de nous, en permanence, comme un aimant qui attire les mille parties de notre être vers son accomplissement. Et cet accomplissement est différent pour chacun, c’est bien pour cela qu’on ne voit pas cette électricité qui nous tient en vie et nous conduit vers son achèvement. Certains abandonnent en cours de route. Ils deviennent sans vie, plats, morts à eux-mêmes. Ils trainent leur existence et ne luttent plus. La mort est déjà là, inexorablement. D’autres se noient dans l’action, croyant trouver un dérivatif à ce personnage en lui ou en elle qui se presse sans dire qui il est et l’encombre trop souvent. Ils ne savent pas qu’ils courent après eux-mêmes, et, bien sûr, ils ne trouvent rien.
Le poids de l’apprentissage, le poids des convenances, le poids du passé sont des empêchements de se découvrir soi-même, de laisser vivre en soi son être profond. Et celui-ci peut mourir étouffé de tant de précautions pour vivre. Comment ne pas vivre par personne interposée ! Ne pas se laisser entraîner dans le développement d’un personnage qui est autre que soi !
Oui, Je deviens quelqu’un et ce quelqu’un n’est pas mon personnage, mais moi-même. Face à face nous nous regardons. Je suis un autre que celui que j’ai vu, je suis autre que celui que je vais voir. Je deviens… Et ce devenir est l’action la plus importante que j’ai accomplie depuis longtemps. Ne pas se laisser figer ! Laisse aller ton bouillonnement intérieur, qu’il déborde de toi et laisse aux autres le parfum de ton être mystérieux. Cherche sans cesse, toujours plus loin en toi, laisse tomber ce qu’en pensent les autres, ne te laisse pas distraire et recueille ce miel qui s’écoule goutte à goutte de ton être inconnu et qui devient toi, l’unique parmi les uniques, homme parmi les hommes, femmes parmi les femmes, humain parmi les humains. Peu à peu, je me ressemble dans ce miroir de la vie, je peux suivre du doigt cette marche progressive vers ma réalisation que personne n’attend telle qu’elle arrive. Même moi, je ne sais ce que je vais devenir, mais je m’y emploie, de tout mon cœur, de toute mon intelligence, de toute mon âme. Et le regard change, ce n’est plus un regard inquisiteur, plus un regard de crainte, mais un regard plein de vie, de bonheur inexprimable, un regard curieux de tout, qui tente d’apprendre encore et encore, jamais lassé de l’existence.
Alors le ciel entre en nous, nous pénètre de la certitude d’exister, unique, à côté d’autres uniques qu’il faut maintenant découvrir. Quel est l’être qui se cache derrière ce visage ? Commence une nouvelle quête, passionnante, que deviendra celui-ci, celle-là ? S’ouvrira-t-il à cet appel qui se cache au fond de lui ou d’elle ? Comment l’aider à découvrir ce trésor enfoui qui ne demande qu’à se développer ? Vous ne pouvez lui dire ce qu’il peut être, mais simplement lui montrer les signes qui le conduiront à cette découverte.
Ces jours-là, vous flottez sur le monde, vous avez perdu votre pesanteur et vous vous envolez dans un ciel pur, sous le regard de cette enfant qui sait, elle, où se trouve son être.
Tête d’une jeune fille blonde coiffée d’un chapeau de paille -1904
Paula Becker
07:13 Publié dans 11. Considérations diverses, 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : femme, être humain, peinture, âme, accomplissement | Imprimer
10/09/2016
Salve Regina, d'Arvo Part
Une magnifique interprétation et visualisation de cette pièce d'Arvo Part :
https://youtu.be/f1CNNf9iU9Y
Latin (texte commun)
- Salve, Regina, mater misericordiae. Vita, dulcedo et spes nostra, salve.
- Ad te clamamus, exsules filii Hevae.
- Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle.
- Eia ergo, Advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
- Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
- O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria ! Amen.
Français
- Salut, Reine, Mère de Miséricorde, notre Vie, notre Douceur, et notre espérance, salut.
- Vers toi nous élevons nos cris, pauvres enfants d'Ève exilés.
- Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.
- Tourne donc, ô notre Avocate, tes yeux miséricordieux vers nous.
- Et, Jésus, le fruit béni de tes entrailles, montre-le nous après cet exil.
- Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie ! Amen.
07:12 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique religieuse, spiritualité, marie, humanité | Imprimer
09/09/2016
Fanny
Verte Fanny, crie la jument bègue
Où cours-tu donc de si matin ?
Ne sais-tu pas que le colimaçon
Est jaune, visqueux et grelottant
A quoi sert cet esthète aux poils luisants
Qui souffle sur la lune tiède
Et étire son langage au fil de la nuit
Rien ne trouble le silence doré
D’un noir immense et sans vie
Qui s’ouvre sur le lac débordant
Des jours d’été, fluides et sveltes
Il n’y a rien qui ne s’envole
Au large des îles Paracel
Protégées par le vent ébouriffant
Et les embruns chatouillants
De la mer insaisissable et bleu
Comme l’assiette des marins
Rentre dans ta purée de poix
Regarde échevelée la main qui court
Sur l’ombre de la vie en fleur
Et qui pousse lentement son coude
Dans le vide qui casse net
Le rebord rouge de la table formiquée
Enfin…
Le ciel se fait plus gris, moins chaud
L’air s’engouffre dans la pièce racornie
Un souffle passe, lourd d’odeurs
Les premières lueurs s’ouvrent
Tu reprends ta place d’humain
Le cœur vierge, le corps souple
La tête sans poids, le pied adroit
Tu ouvres un œil paresseux
Car rien ne te permet de rêver
A Fanny, la belle sorcière effarouchée
Qui danse chaque nuit sans lune
Dans le vide étoilé du ventre de la terre
Pouah ! Quel éveil me presse…
© Loup Francart
07:19 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
08/09/2016
Rêve ou réalité
Par la lecture on vit plusieurs vies
Jusqu’au jour où la vie est enlevée
Elle rejoint les vies lues et rêvées
Beaucoup pensent vivre alors qu’ils ne font que rêver.
07:38 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vie, littérature, rêve, société | Imprimer