15/10/2016
Aveugles et sourds, ils vont…
Aveugles et sourds, ils vont sans savoir où, ou encore, inversement, ils s’arrêtent n’importe où. Ils portent à la main un rectangle plat, affublé de fils qui leur montent jusqu’aux oreilles. Ils le regardent sans cesse et ne voient que lui… Et rien d’autre, même pas les autres humains qu’ils croisent sans les voir. Ils ne vous entendent pas, ils n’écoutent que la musique qui déborde des petites boules qu’ils se mettent dans les oreilles. D’ailleurs, la plupart du temps, vous l’entendez alors qu’elle ne vous est pas destinée. Si vous voulez leur demander quelque chose, il faut vous mettre en travers de leur chemin, leur faire signe (encore faut-il qu’ils vous regardent) de dégager leur conduit auditif de façon à leur susurrer ce qui vous paraît important.
Le plus ennuyeux est leur absence totale de logique dans leurs déplacements et leurs arrêts. Commençons par les arrêts intempestifs, programmés par la machine suite à un rappel sonore ou visuel (oui, ça marche, car ils ont toujours le nez sur leur boitier). Dès la première sonnerie ou le premier flash, ils sursautent, se jettent sur leur écran, arrêtent leur addiction en cours pour zapper un changement non programmé. Ils s’arrêtent où ils sont, car eux, ne le savent pas, ne le voient pas, ne le sentent pas. Ils peuvent être au milieu de la chaussée, entre les voitures, dans un ascenseur où ils resteront jusqu’à la fin de leur conversation sans comprendre qu’ils montent et qu’ils descendent, ni même se souvenir où ils vont. Lorsqu’ils sont sur un trottoir, le plus souvent étroit, ils s’arrêtent au milieu et rien ne les fera bouger. Ils écoutent et ce qu’ils entendent est urgent, ils parlent et cette parole est sacrée. La queue se forme derrière eux, mais ils ne la voient pas. Quelqu’un tente de leur dire de s’écarter, mais c’est peine perdue. Enfin, un homme, plus fort que les autres, pousse la file qui contraint l’homme à s’écarter. Ils ne se rendent compte de rien, tout à leur conversation plus importante que celle d’un ministre.
Ces personnes, qui ne peuvent se déplacer qu’avec leur prothèse, atteignent le maximum de dangerosité lorsqu’ils se déplacent en regardant leur écran. Ils ne peuvent plus marcher droit, ils suivent des sinusoïdes compliquées et incalculables que vous tentez bien de prévoir, mais en vain. Si vous le croisez, vous arrivez à deviner plus ou moins sa tendance, droite ou gauche. Mais si vous le doublez, c’est autrement plus complexe. Vous esquissez un doublement par la droite, il bifurque à droite, vous changez et commencez un dépassement en pleine voie, et le voilà qui redresse et part en travers là où vous voulez aller. Vous finissez par le pousser fortement, mais ce n’est pas grave, il ne s’en rend pas compte.
– Mais qu’a-t-il donc ce petit rectangle ?
– Je suis en communication avec le monde !
– Malheureux, vous avez rompu toute conversation avec l’autre, votre voisin.
– Peu importe, je suis dans mon monde qui n’est pas le vôtre
Je communique, donc je suis !
07:19 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iphone, téléphonie mobile, société, addiction |
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14/10/2016
Perception (maxime)
Dégage les données de la perception
Celles qui viennent de la perception directe
Et celles que construit l’intelligence
Seules les premières t’élèvent
Parce qu’elles s’imposent à toi
Et t’ouvrent à l’univers
© Loup Francart
07:43 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, société, accomplissement |
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13/10/2016
Street art : Nelio

Quel peintre ! Une production éblouissante et un art abstrait proche des grands peintres.
« J’ai trois manières de produire mes œuvres : soit elles se basent sur une réflexion, soit elles sont réalisées comme un exercice ou une expérimentation. Quand mon travail est basé sur une réflexion, je transmets certains messages dans mes peintures, que ce soit en relation avec les observations du monde qui m’entoure, ou par des réflexions introspectives, philosophiques ou politiques. Mais à la manière d’un graphiste lorsqu’il créé un logo, je vais condenser toutes les idées de base, de sorte à ce qu’elles se transmettent parfois seulement par une forme ou une couleur. Cela devient moins évident, plus complexe, et donne lieu à des interprétations différentes. Ainsi, le message peut être le point de départ de création mais pas forcément l’objectif final de l’œuvre.
A d’autres moments, le point de départ de mes peintures est un exercice. Celles-ci peuvent donc être une représentation de mes recherches actuelles, une étape dans ma construction artistique, que ce soit dans la composition, la couleur, la forme, la matière, la lumière, le volume,… De cette façon, mes peintures parlent parfois exclusivement de peinture. »

Nelio - Lyon

Nelio - Paris

Nelio - Montréal

Nelio - Argentine

Nelio - Minimalism
07:44 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : street art, art abstrait, peinture, dessin |
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12/10/2016
Infini
L’homme, en tant qu’être fini, peut-il penser l’infini ?
On conçoit facilement un nombre sans fin
On perçoit plus difficilement un espace infini
On entrevoit malaisément un temps infini
Mais peut-on imaginer la matière sans fin ?
Chaque grain de matière se conçoit accompagné
D’une parcelle d’espace et d’un fragment de temps
Cet espace-temps lui donne son volume
Définit son existence et sa durée
La matière ne peut être infinie
Puisqu’elle est inexorablement environnée
D’un ensemble obligatoirement plus vaste
De même, dans le domaine des idées
La bêtise peut-elle être infinie
Comme certains le prétendent
Mais ils se gardent bien de penser
Que l’intelligence pourrait être infinie
L’invention du zéro coupa le souffle
A beaucoup de spéculateurs audacieux
Le rien n’existe pas
L’univers se renouvelle-t-il sans fin ?
A-t-il été créé à partir de rien ?
Zéro est le nombre qui donne naissance au un
Le un n’existe que parce qu’il se distingue du zéro
Qui est à la fois réel, positif, négatif et imaginaire pur
S’il est un nombre, son pendant l’infini
a-t-il les mêmes propriétés ? Surement pas !
L’infini n’est ni positif, ni négatif
Nicolas de Cues, théologien et mathématicien
Qui vécut à la fin du Moyen-âge
Le voit comme une sphère dont le centre est partout,
La circonférence nulle part
L’infini est-il réel ou imaginaire ?
Plutôt que penser cette question
Peut-on dire que l’imaginaire a une réalité ?
Oui, sans doute, autrement
Tout serait dit, ou rien !
Mais où va-t-il chercher ces idées ?
Est-il possible que l’infini n’est rien
Et que le rien soit infini ?
Non, car le zéro donne naissance
Au positif et au négatif
Seul le fini, parce qu’il est dénombrable, se définit
Le zéro est, par la volonté de l’homme, prédéfini
L’infini est, parce qu’absolu, indéfini
Est-ce à dire que n’étant pas mesurable
Il n’est pas dénombrable ?
Cantor découvrit les infinis mathématiques
Qu’il définit comme nombres transfinis
Par opposition à l’infini réel qui recouvre l’absolu
Les infinis physiques n’existent qu’en eux-mêmes
Le Tout se loge dans le rien que l’absolu englobe
L’infini réunit positif et négatif
Il réconcilie les opposés
Il ne les détruit pas
Construit-il l’antimatière ?
Seul Dieu le sait…
© Loup Francart
05:21 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : infini, zéro, espace, temps, matière, poésie |
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11/10/2016
Aspiration
Quelle lumière! Ce n'est pourtant que le tableau précédant. La couleur est une belle invention!

07:45 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art cinétique, dessin, optic art, peinture |
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10/10/2016
Sonates pour piano de Domenico Cimarosa
https://www.youtube.com/watch?v=td3SMDw-FRw&list=PLy-bnCZzH7hjU81QXPVvoSzsus-6tYGUE
" Les 32 sonates de Cimarosa représentent un pont peut-être unique entre le style baroque et le style galant dans la littérature pour piano. Certaines d'entre elles comme les sonates n°2, n°8 et n°17 sont plus proches du style galant, par leur simplicité harmonique et mélodique. Cimarosa évite cependant les cadences trop sommaires de ce style. D'autres comme la Sonate n°22 ou la Sonate n°30, d'un pianisme plus virtuose, rappellent d'assez près les soli violonistiques des concertos vivaldiens. Cette transcription pianistique assez rare qui, à mon avis, atteint ici parfois des effets sublimes, mérite d'être signalée et pose la question de la pérennité de ces effets pendant la période d'éclipse du Prete rosso. Cimarosa use d'autre part des notes redoublées rapides préfigurant ainsi les virtuoses-compositeurs américains comme Gottschalk ou Grainger. On remarquera aussi, autre signature du style baroque, des marches d'harmonie en particulier dans la Sonate n°1, procédé abandonné depuis longtemps à cette époque. Enfin, les sonates n°13, n°26, n°29 et surtout n°22, d'une grande expressivité à mon avis me paraissent empreintes d'un pathétisme troublant."
[From : http://www.critique-musicale.com/CIMAROSA_Domenico_(1749-1801).htm ]
07:15 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique baroque, piano, interprète |
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09/10/2016
Musique
– Au revoir mon amour !
La porte se referme. Plus un bruit. Je n’ose marcher. J’écoute. Rien. La pleine liberté emplit les poumons d’un parfum de rêve. Ce n’est pas que la présence de celle qui est Tout me gêne, mais l’on a parfois besoin de respirer, de se laisser aller, d’ouvrir ses bronches au vide qui vous emplit et vous donne le frisson. On ne sait pourquoi, c’est ainsi et c’est le cas à présent.
Piano ! Jouer jusqu’à plus soif, s’emmêler les doigts, lire des portées de rêve, entendre le son des cordes et derrière, qui se dessinent, la mélodie grave, le contrepoint fuyant, l’harmonie rayonnante. Quelle extase ! J’ouvre la partition, je choisie la page, je la cale avec une autre (oui, les partitions modernes s’ouvrent mal et les pages se baladent pendant que l’on joue), je pose les doigts sur le clavier et l’enchaînement des sons commence, le cerveau se vide, la mélodie embaume et le cœur exulte. La pièce danse, ses couleurs m’enivrent, le rêve se poursuit, je m’évade à bon marché dans les tressautements du boléro, les accords d’une marche, ou encore, les ronds de jambe d’une valse.
Malheureusement, les fausses notes s’entassent et commencent à déborder. C’est trop que diable, il faut en finir. Reprenons ! La magie est passée, elle s’est évaporée. Le parfum sent le soufre, les sons s’entrechoquent, la vue se trouble et donne le tangage à la portée qui s’envole hors de la page. Les notes s’éparpillent et tombent sur mes genoux avec un bruit de crécelle. Aïe, cela fait mal, surtout les doubles croches dont les flèches sortent un dard inaudible. Que faire ? Arrêter, tout simplement. Le silence à nouveau, écrasant cette fois-ci, comme un bourdonnement intempestif qui alourdi. J’ai perdu ma légèreté, de gros nuages noirs s’engagent sur l’horizon. Quelle heure est-il ? Déjà une heure qu’elle est partie. Elle me manque.
– Reviens vite !
Jouer du piano, c’est comme passer dans une lessiveuse. Ça remue dans tous les sens, en haut, en bas, sur les côtés, dans le ventre, la tête, le cœur. C’est comme si l’on vous passait une balayette à l’intérieur. Avant toute chose, ne pas oublier de s’attacher le bas de la jambe à la chaise sur laquelle vous vous asseyez ; sinon elle ne vous trouvera plus à son retour. En toute liberté, vous serez monté trop haut, ou vous serez si blanc qu’elle ne vous verra pas. Et vous-même, vous vous chercherez en raison de votre transparence. Oui, cela arrive de faire un séjour dans la forêt des partitions, de plonger dans l’eau claire des mélodies, de taper artistiquement des contrepoints vertigineux, de vous laisser bercer dans une harmonie enchanteresse. Vous en ressortez moulu, épuisé, vert, avec un mal de cœur qui vous fait dire :
– Changeons d’activité, écrivons un poème !
07:07 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) |
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08/10/2016
Inconscience
Silence pesant dans l’œuf de la personne.
Ne cherche pas à voir l’ombre tatillonne,
Surtout ne casse pas cette protection.
Que le globe oculaire stagne en création !
Le paysage caresse cet horizon.
Étrange est la ligne de conjugaison
Où se mêlent lassitude et patience,
Un trouble bouillon d’absence de conscience.
Maintenant, casse cette maigre protection.
Dévoile-toi, vierge de toute filiation,
Pour courir sans fin dans la lande convoitée.
Tu es de pierre et de sang, malveillant
Jusqu’au creux de ton personnage ignorant
Qui n’ose chevaucher ce nuage ouaté…
© Loup Francart
07:06 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |
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07/10/2016
Respiration

Pluie d'étoiles à quatre branches ou alvéoles rondes selon le regard qu'on lui porte, et si l'on poursuit l'investigation oculaire, on distingue les courbes blanches d'une fleur à quatre pétales ou d'un trèfle à quatre feuilles qui se montrent en relief.
© Loup Francart
07:18 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art cinétique, optique art, peinture, dessin |
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06/10/2016
Le jardin de Monsieur Rameau
https://www.youtube.com/watch?v=wr75rHfZiU4
« Cette année encore, William Christie et les Arts Florissants se sont produits avec de très jeunes chanteurs, tous lauréats de la sixième édition (2013) du Jardin des Voix. Le programme, savamment articulé de manière à enchaîner divers extraits d’ouvrages du XVIIIe siècle, permet de faire entendre des morceaux des grands opéras de Rameau, mais également quelques pièces d’ouvrages moins connus. Si la première partie, en grande partie consacrée à L’Ivrogne corrigé de Gluck, opte ouvertement pour la farce et la comédie, la deuxième permet au spectateur/auditeur de se laisser guider avec délices dans les méandres de la Carte du Tendre.
Si l’on pouvait craindre, lors des dix premières minutes, l’artifice du concert « mis en espace », conçu pour des chanteurs tous habillés en tenue de soirée, l’intelligence et la finesse de la réalisation scénique réglée par le ténor Paul Agnew et la soprano Sophie Daneman ont très vite balayé toutes les appréhensions que l’on pouvait avoir. Tous parfaitement investis dans leurs rôles, les cinq jeunes lauréats se sont investis à fond dans une entreprise audacieuse, et finalement couronnée d’un véritable triomphe. »
(From : http://www.resmusica.com/2013/04/08/metz-les-arts-floriss...)
07:06 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique xviiie, opéra, chanteurs |
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05/10/2016
Pour écrire un poème
Pour écrire un poème, il faut tourner dans sa tête la première phrase. Elle doit être poétique… ou… non… Mais elle doit entraîner la suite, qui vient tranquillement comme les vagues sur la plage. Saisir cet instant précieux où la phrase vous berce de son chant et vous force à écrire, où que vous soyez. Il faut trouver le crayon et le bout de papier qui traîne autour de vous. Ne le perdez pas, il ouvre la porte au poème qui découle naturellement de la phrase magique.
Mais comment trouver cette phrase ?
C’est un état d’esprit. Elle vient seule ou vous la malaxez. Elle jaillit du fond de soi ou elle se construit lentement en retournant les mots. La première manière est vivace, il faut la cueillir par surprise. La seconde est à bâtir avec les pierres des mots que vous assemblez une à une jusqu’à ce que sa musique vous parle, puis vous séduise. Les deux manières naissent d’une sensation, que celle-ci soit image, son, toucher, goût. La sensation, c’est l’instant où l’on saisit la beauté. On ressent, puis on admire et cette sensation crée en vous le vide fatal qui fait surgir la phrase ou les mots de la phrase que vous allez construire. Vous la tenez, vous la retourner en vous, vous en écoutez la musicalité ou la rudesse volontaire. Oui, elle peut être rude, piquante, intoxicante même ; mais vous savez que c’est celle-ci qui créera le poème. Il suffit de se laisser bercer. Vous vous la répétez et… Vous attendez, dans le silence de votre être. Et la seconde phrase apparaît, brutalement, sans bavure ni anicroche, puis la troisième. Ne perdez pas le fil, ne pensez surtout pas à autre chose, restez concentré, mais détendu. Laissez-vous glisser dans l’eau fraîche de l’inspiration. Chaque vague produit son vers, au même rythme, sans bouger, sans chercher. Bien sûr notez-le rapidement, sans réfléchir. Il vous passe par la tête, ne le perdez pas, sous peine de ne plus le retrouver.
Et vous marchez parmi les cailloux, la pointe des pieds fragile, évitant les écueils, extirpant les mots et les vers. Certains se cachent parfois sous un bloc de pierre, il ne veut pas se livrer. Vous sortez votre dictionnaire, cherchez le synonyme, le tournez dans votre mémoire et vous choisissez celui qui vous paraît le plus approprié. Ces instants peuvent vous couper de l’inspiration, le mot ne vient pas, vous vous épuisez à chercher et rien ne vient. D’autres fois, ils sont au contraire source d’un nouveau flot de vers qui viennent cogner à votre porte et que vous vous efforcez de noter, en vrac, quitte à les reprendre plus tard, à tête reposée. Vous poursuivez votre route, évitant les cailloux ou les retournant pour y trouver une image ou un son. Vous n’entendez rien, le silence du grand large sur une mer d’huile.
Et, d’un coup, le cri de la baleine, profond, lointain, mystérieux. Il vient de vous-mêmes, vous le crachez, l’emprisonnez, l’attachez et le notez. Oui, c’est le mot de la fin, percutant, résumant votre histoire, l’ouvrant à d’autres histoires ou, au contraire, fermant la page d’un trait de plume que vous clamez dans le silence du contentement. Il est fini le poème, vous ne savez ce qu’il contient, combien il a de vers, mais vous savez aussi qu’il est fini. Vous êtes asséché. Vous avez beau vous pressurer, rien ne vient. Adieu poésie, seul reste le poème.
07:25 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature |
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04/10/2016
Concentre-toi
Une tête d’épingle. Rien d’autre
Ne la cherche pas dehors
Elle est en toi, là où tu n’es plus toi
Là où l’infini te pénètre
Et te prend comme une proie
Concentre-toi !
Ton corps n’est plus qu’enveloppe
Une feuille légère que tu ne peux saisir
Ta raideur devient souplesse
Ton inertie devient attente
Au bord du précipice, tu guettes
Espérant la venue du Tout Autre
Concentre-toi !
Noirs, puis rouges, puis blancs
Entre tes yeux clos se pressent
Les grains vivants de l’attention
Qui s’amassent en toute liberté
Tel un nuage lumineux qui te prend
A la jonction des pensées et des sensations
Et t’aspire, là où Tout est en Tout
Concentre-toi !
Sans poids ni durée, tu flottes
Entre les eaux primordiales
Tu gouttes sur la pointe de ta langue
Cette saveur étrange et méconnue
D’un infini qui t’est familier
L’ouverture vers une absence
Plus aimante que la présence
Le rien devenu Tout
Concentre-toi !
Tout est vide
Le vide est Tout
Le Tout n’est rien
Et, derrière, Il Est...
ou peut-être Je Suis...
Concentre-toi…
Et… va…
© Loup Francart
07:39 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |
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03/10/2016
Invasion
Fuis l’eau,
Cours vers les hauteurs…
La voici !
© Loup Francart
07:35 Publié dans 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème bref, haïku |
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02/10/2016
Le mariage secret, opéra de Domenico Cimarosa
« Il Matrimonio segreto » de Domenico Cimarosa, fut créé en 1792 et connut un grand succès au XIXe siècle.
Une troupe d’amateurs a repris l’opéra, l’a condensé en une heure trente, ajoutant des parties parlées de façon à expliquer la progression de l’intrigue et l’a donné dans une petite église de campagne pour permettre la restauration de tableaux. Ce fut une belle réussite et un instant enchanté.
L’intrigue importe peu, elle fait vivre plus follement
Seules les voix impriment au texte son émotion
Puissante et noble, de rires et de pleurs mêlés
Le geste suit, ordonnant la mélodie, enfiévré
Un coup d’épée au cœur de rudes sonorités
Elle s’élève, seule, habillée de musicalité
Elle monte, légère, au-delà de sa voix
Et rien ne l’en fera descendre si ce n’est
Si ce n’est la rugosité mélodieuse
Des tressautements extasiés de son amant
Il tonne d’un timbre courroucé
Regarde méchamment son rival
Et ils finissent en enchevêtrements
De voix qui s’échappent sans contrôle
Et qui vous font monter les larmes aux yeux
Oui, l’opéra c’est la vie résumée et vivante
De trilles et d’entrechats célestes
Qui ceint le chanteur de l’ombre du divin
© Loup Francart
11:13 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : opéra, chant, musique, émotion, art dramatique |
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01/10/2016
Nos personnages
La méditation nous fait prendre conscience d’un fait que nous avons du mal à percevoir. On dit souvent qu’il y a plusieurs personnages en nous et qu’ils se succèdent au moindre changement de contexte extérieur. Par la méditation, on tente de se fixer sur un seul de ces personnages, celui qui nous paraît le plus authentique. Il est difficile à discerner et est le plus souvent mouvant, mobile, insaisissable. Existe-t-il réellement ? Probablement pas. Mais on perçoit qu’en réalité ces personnages ne se succèdent pas, ils s’emboitent les uns dans les autres.
On passe du personnage qui s’adapte à la vie quotidienne et à chacun de ses incidents, à celui qui tente de réfléchir à ce qui lui arrive. Mais cette réflexion l’entraîne vers d’autres préoccupations et fait perdre le fil conducteur. On reprend le fil, on tente de le suivre, mais le plus souvent on le perd ou on le casse, involontairement ou même volontairement. Si on persiste plus avant, on perçoit derrière ce personnage un autre qui vous dit : « Laisse tomber ces parlotes et occupe-toi de toi-même ! » on descend en soi, péniblement parce que les distractions demeurent. Lui aussi est fugace, un vrai diablotin qui apparaît pour disparaître. A croire qu’il n’existe pas réellement ou qu’il fait exprès de nous déranger sans que l’on puisse le maîtriser. C’est le moment de faire le vide en soi. Ne plus penser, garder l’esprit vide de toute pensée. Eh bien, si on y arrive pendant quelques secondes, aussitôt un autre personnage détruit cet équilibre. C’est lui qui te dit : « Cesse de penser ! Qu’est-ce que cesser de penser ? Stop ! Ne pense plus ! » Mais ce personnage pense, lui, avec sa raison à lui qui échappe à notre interdiction de penser. J’ai beau cesser de penser, pour m’en rendre compte, je dois penser et constater que je ne pense plus. Je me mords la queue ou plutôt je construis une chaîne infernale qui me fait sauter de plus en plus loin en moi sans que cela puisse s’arrêter.
Oui, parfois, un trait blanc se crée, une marbrure dans la nuit, un souffle chaud et bienfaisant nettoie ces personnages et laisse dans le corps et la tête la respiration des dieux, une tornade qui entraîne dans le vide céleste.
07:15 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : méditation, concentration, spiritualité, psychologie |
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30/09/2016
Parapluie
Pour la pluie, quel instrument !
Rond de tête et fin du bec
Terminé par un tire-bouchon
Enfouir la main sous ses jupes
Pour déployer sa corole
Et lui faire dire, avec béatitude
Que son don est bénéfique
Que tous les poils sont secs
Que le cerveau peut continuer
A propulser ses vers de mirliton
Sans risque de noyade
Parfois ses baleines gémissent
Ou sautent et retombent
A plat sur une giboulée mortelle
Ce qui n’empêche pas
De se mouiller les pieds
A l’ombre de son auvent
Mieux vaut chausser les caoutchoucs
Que portent les hommes frileux
Pour éviter un rhume indécent
Certains en font un argument
Pour vendre son ventre replet
Empli de foulards et chemises
Si la police survient, on ferme
Et on part sans avoir l’air de rien
Sinon qu’il ne pleut pas sous un parapluie
Alors que mouillé est celui qui le porte
Après utilisation, le laisser
Étendu, retourné, comme un escargot
Sur le dos, bavant modestement
Répandant sa rosée sur le sol
Qu’il dise sa satisfaction
D’offrir un abri à l’être mouvant
Qui le tient bravement
Comme un cierge dont la cire
Coule jusque sur la main fermée
Oui, un parapluie, ça brûle
Et l’eau ne l’éteint pas...
© Loup Francart
07:16 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : po&sie, écriture, poème, littérature |
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29/09/2016
Grâce
La grâce ne s’acquiert pas
On ne peut que se préparer à la recevoir
Attendre dans le vide de l’âme
07:26 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : grâce, spiritualité, inconnaissance |
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28/09/2016
Expériences
Entrevoir la possibilité de relier des expériences dispersées et diverses qui sont du domaine de l’irrationnel ou, au moins, de l’inexplicable.
L’expérience de l’oubli de l’égo dans la méditation et la rupture du dialogue intérieur rejoint certains rêves qui restent très vivants dans le souvenir alors qu’ils sont vieux. Ils se sont renouvelés plusieurs fois dans l’adolescence. Trois d’entre eux ont ressurgi :
Le rêve d’avoir la faculté de plonger et de respirer sous l’eau par une manière spéciale de pouvoir prendre de l’oxygène contenu dans l’eau sans respirer celle-ci. C’est une respiration lente, fermée sur elle-même, filtrant le monde. Le filtre se situe au niveau du larynx. Il fait penser au trou de l’aiguille par où peut passer le chameau.
Le rêve de pouvoir s’élever au-dessus du sol et léviter grâce à un effort particulier que je ne peux retrouver. C’est un rassemblement de l’être qui condense l’ensemble du corps. Il suppose à la fois détente totale et attention extrême. Il permet ensuite de se mouvoir dans une pièce sans varier la position du corps ni user des membres.
Le rêve de voler réellement au-dessus des arbres et de contrôler le vol pour se diriger où l'on désire. C’est une sorte de plané dont je ne me souviens que des sensations, pas du procédé qui permet d’y accéder. Seul reste ce sentiment de liberté complète et la sensation du vol, sans savoir comment les atteindre.
Il y a un lieu à découvrir entre ces rêves et l’expérience consciente d’être en limite d’un autre monde, au-delà de l’égo, que l’on vit dans la méditation. Parfois, il arrive d’accéder à des images de rêve, consciemment, comme une sorte de vision. Fugitives, elles sont aussi réelles que le monde.
Une condition : ne pas se laisser absorber par le monde.
07:26 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : expérience, insolite, méditation, retournement, rêve |
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27/09/2016
L'accomplissement
Je me souviens de ton rire, frais et joyeux
De tes mains comme des moineaux qui s’envolent
De ce visage levé vers le soleil qui happe ta blancheur
Et entraîne tes paillettes d’or dans une danse d’éventail
Ta face tenue entre mes mains, mouvante de vie
Suspendue à ce cou où j’enfouis mes baisers
Senteur de printemps au sortir de l’hiver
Exhalant douceur et désir, lentement
Tu me regardes l’œil vif, heureux et lumineux
Je vois en lui le reflet de mes rêves amoureux
Un ciel sans partage, vide de tout mouvement
Échangeant le bonheur de vivre un tel moment
Tu me tends la main que j’ose à peine prendre
Elle brûle mes doigts et m’envahit le corps
Ah, si toujours je pouvais ressentir cette douleur
Et marcher vers la mort la tête haute d’accomplissement
© Loup Francart
07:38 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |
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26/09/2016
Frontière morale
Difficile frontière entre la bonté et la faiblesse, la fermeté et la dureté
Sans doute faut-il tenir compte de chaque cas individuel
Et ne pas trancher en fonction de l’opinion des personnes concernées
Surtout n'écouter ni son cœur, ni la majorité
mais pas non plus l'égo et l'intérêt
07:05 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) |
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25/09/2016
Une leçon de composition d'Arvo Part
https://www.youtube.com/watch?v=c08i_9gumJs
Le même thème, "Fur Alina", vu de différentes manières, un ballet de sons, toujours les mêmes et jamais semblables, jusqu'à faire vivre le caractère, la dynamique et le tempo du morceau qui alors tinte des sons désirés. Oui, une vraie leçon de composition... mais minimaliste.
07:36 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique spirituelle, musique minimaliste, écoute |
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24/09/2016
Les quatre sortes d'humains
Il y a quatre sortes d’humain :
L’homme dont la vie est orientée vers la pensée. Il possède une grande aptitude à envisager tous les éléments d’un problème et à n’omettre aucune de ses causes. C’est le type universitaire ou intellectuel. Notre société, et particulièrement en France, met l’accent sur l’importance de la pensée et son utilisation rationnelle.
L’homme pour qui la vie est action. Il ne perd pas son temps à analyser, il agit, c’est-à-dire qu’il applique sa solution au problème sans avoir obligatoirement analysé toutes les données. Il agit sous l’impulsion du centre moteur pour le sportif, de l’intuition pour le chef.
L’homme qui, par la volonté, est capable de relier l’action à la pensée, possède un avantage certain. Notre civilisation ne nous apprend pas l’importance de l’harmonie qui doit régner entre ces trois pôles : pensée, action, volonté. D’où l’importance de l’éducation de la volonté. Elle affirme la pensée, puis la transforme en action.
L’homme véritablement accompli est celui qui a transformé le moteur de la pensée et de l’action, en remplaçant la volonté par l’amour. Son comportement pourra paraître fou à ceux qui ne sont mû que par la volonté, mais lui seul réalise vraiment l’unité de la pensée et de l’action en harmonie avec les circonstances et l’environnement. La volonté permet de briser les obstacles, l’amour les dissout.
07:46 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : action, pensée, volonté, amour |
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23/09/2016
Métropole
File entre les arbres !
Prends garde aux passants !
Ivres, ils ne lèvent pas le regard
Ils ne te voient pas, ne t’entendent pas
Leur seul horizon, le toit des voitures
Qui piétinent sur le canal
Encombrent l’entendement
Et bouchonnent de fièvre retenue
Tu files, tu te faufiles, dans l’étroit fil
Entre les fantômes qui devisent
Et s’égaient sur la chaussée
Surpris dans le courant de folie
Agitation à la surface
Calme olympien des sous-terriens
Comme un bol d’offrandes
Afin de revêtir le seul silence
La pâle lueur du jour
Se révèle encore trop rude
Pour les habitants désenchantés
Qui dansent dans les pots d’échappement
La ville fuit son ombre noire
Les rayons solaires glissent sur l’eau
Encombrent les rêves des plus fous
Et déjantent les roues de l’imaginaire
Passe au loin, de peur de mourir
Que rien ne te retienne
Dans ce bazar crieur et râleur
Envole-toi et contemple, solitaire
L’œil lunaire face à face !
© Loup Francart
07:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |
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22/09/2016
Für Arlina, d'Arvo Pärt
Toujours ce musicien minimaliste (mais est-il vraiment minimaliste?) dont l'objectif est de pénétrer au cœur même de l’homme, dans sa nature profonde.
Son évolution stylistique est notable en 1976 avec la composition d'une pièce pour piano devenue célèbre, Für Alina, qui marque une rupture avec ses premières œuvres et qui pose les jalons de son nouveau style, qualifié par lui-même de « style tintinnabuli »3,4. L'auteur l'explique ainsi : « Je travaille avec très peu d'éléments - une ou deux voix seulement. Je construis à partir d'un matériau primitif - avec l'accord parfait, avec une tonalité spécifique. Les trois notes d'un accord parfait sont comme des cloches. C'est la raison pour laquelle je l'ai appelé tintinnabulation ». (wikipedia)
https://www.youtube.com/watch?v=0zrD9JiA_i4
07:31 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique spirituelle, musique minimaliste |
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21/09/2016
Maxime
Ton œil est l’accès à l’âme.
Soigne sa brillance
En te vidant de ton moi.
Éclairci, il reflète le soi
Et chacun y voit son âme
Telle qu’elle est, belle ou insignifiante.
© Loup Francart
07:15 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moi, soi, âme, société |
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20/09/2016
Cousinade
Une poussière de têtes s’entasse
En attente de reconnaissance
La mémoire flanche, puis revient
Chaque visage remonte à la surface
Vacarme des conversations
Comme un brouillard de mémoire
Qui monte du sol de l’enfance
Et se couvre de souvenirs délicieux
Dans l’obscurité, je courrais, perdu
Cherchant vainement les portes de la réminiscence
Je me prends les pieds dans ma jeunesse
Et trébuche de bégaiements innocents
La brume se dissipe, l’horizon s’éclaircit
De grands blocs de commémoration émergent
Et barrent le chemin des rencontres d’hier
Ils sont là, bien en chair, fantômes vivaces
Que ce monde passé est empli de trous noirs
Par bonheur quelques naines blanches illuminent
Le grenier poussiéreux du théâtre antique
Des souvenirs d’enfance montant à pas menus
Oui, chaque stèle se couvre d’un nom
D’un visage, d’un geste, d’un rire ou d’un délire
D’enfants heureux, de bébés pleureurs
De cousins ressurgis, de parents disparus.
Allons, plongeons dans le bain des vestiges
D’un passé révolu et pourtant bien vivant !
Quel rafraîchissement !
© Loup Francart
07:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |
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19/09/2016
Regard
Glisse-toi dans ton ombre
Epouse cette sombre pénombre
Qui traverse ta vie
Et l’enchante sans avis
Entre dans la tente
Et couvre ta tête imprévoyante
Assainis ton être démuni
De la caresse des nuits
Seras-tu la mort voilée
Ou la transparence étoilée
Tu glisses entre les gouttes
Et seul poursuis ta route
Parti dans l’atmosphère
Tu n’es plus sur terre
Ta légèreté t’entraîne
A la rencontre de la reine
A genoux à ses pieds
Tu contemples sa majesté
Et ton âme s’élève
Frappée par le glaive
C’est fini, absence
Sans aucune réticence
L’air égaré, vide de pensées
Tu fuis au-delà de la jetée
Rien ne sera plus jamais
Comme avant, tu l’aimais
Cette vie douce et espiègle
Qui te donne la vision de l’aigle
07:15 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |
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18/09/2016
Premières pluies
Le rien du sommeil
Et le tout du tonnerre
L’infini sans pensée
Le fini encombré
Tu te dresses sur ta couche
Et oses prononcer Dieu
Qu’ai-je fait ?
Tu reprends conscience
Ce trou dans ton être
Est-il le cri primordial
Ou cours-tu dans l’absence
Pour te convaincre d’aimer ?
Fracas du verre
La pluie tombe, grossière
Sur les toits de tôle
Et les rêves de geôle
Tu te lèves en tâtant
Et oses un regard
Sur le rideau des eaux
Qui coulent des cieux
Et lavent ton cerveau
Le fini encombré
T’enlace dans le temps
Et te disperse dans l’espace
Tu es vivant, oui,
C’est certain !
© Loup Francart
07:32 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |
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17/09/2016
Queue
Ils étaient là depuis trois-quarts d’heure
Pressés les uns contre les autres
Personne ne voulant céder sa place
Et la queue s’étirait, mollement
Mon voisin écoute nos conversations
L’oreille en capuchon, le nez en vrille
Qu’a-t-il reconnu qui l’ait fait trémousser
Un reste d’affection ou d’opprobre ?
Je me retourne, c’est long
Long comme un jour sans pain
Les têtes dodelinent, sereines
Et boivent leur inquiétude, sans fin
Une femme avance et longe le cordeau
Elle marche à pas menus, sans bruit
Mais déjà les cris s’élèvent
A la queue, mécréante et tricheuse
Elle trouve une autre femme
Et lui parle, mine de rien
Et celle-ci entre dans son jeu
Et l’agrège en catimini
L’homme rase les murs, col relevé
Il a pris son parti et plaide
J’ai tout tenté et n’ai rien
Où donc puis-je aller ?
La queue n’a pas de cœur
Elle n’a que des émotions
Elle coure sur place sans mot dire
Et fuit toute forme de civilité
On avance, oui, on avance
Vous faite un demi-pas, devant
Et deux sur le côté, bouche-bée
Pour retrouver votre équilibre
Oui, une queue c’est un calvaire
Qui s’enroule autour de la croix
Et rompt de toute part
Le ciment de la civilité
© Loup Francart
06:55 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |
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16/09/2016
Poète
Il est poète pour ne rien dire
Il n’en pense pas moins
Et lui non plus, pire
Il n’en prend aucun soin
Avez-vous déjà vu
Ceux qui n’ont qu’un grain
Pour devenir fétu
Et vaquer en pèlerin
Ils s’enfoncent en votre chair
Et ricanent de votre effarement
Plus rien ne les libère
Même leur enfermement
Alors ils marchent sûrs d’eux
Tête haute et chapeau bas
Sans un regard sur l’autre laborieux
Qui peine en contrebas
Le poète fouette le soviet
Et exhale le rire en cachette
La vie est drôle et belle
Lorsqu’on erre dans le djebel !
© Loup Francart
07:58 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |
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