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25/09/2022

L'école de la vie

L'école de la vie serait une école du retournement.

Le jour est arrivé où l'homme (et la femme) peut apprendre la règle de vie :

"Que tu sois homme ou femme, tu as deux vies à mener. La première est ta vie sociétale, celle à laquelle tu as été et tu t'es préparé (e). Mais tu ne seras vrai que si tu découvres et cultives en toi la vie intérieure, la vraie vie.

Retourne-toi. apprends à te connaître toi-même et tu découvriras le monde, celui de l'absence de toi-même et de l'épanouissement du soi après celui de l'épanouissement du moi. La vraie vie se révélera alors pleine et entière".

13/09/2022

Parti

Envolé…    
Il ne pèse plus, gonflé à l’absence
Il voit s’éloigner sa bulle
Il descend en lui
Franchissant les lumières du temps
Qui luisent toujours subrepticement

Pas de retour en arrière
Le temps devient espace
L’espace devient matière
Il s’englue dans son être
Et son être se détache de lui-même
Il ne cherche rien, il ne sait rien
Mais, peu à peu, il devient autre
Une gourde vide qui plonge dans le cosmos
Et qui contemple les astres

Il est et il n’est plus
L’existence est-elle réellement ?
Il ne sait plus, il file dans l’éternel
Sans sensation, sans pensée
Juste le frôlement de la vitesse
Qui l’atteint au cours du vol
Et encore : vole-t-il ?

Sans horizon, sans poids
Sans présence ni même absence 
Ce n’est qu’un grain, sans consistance
Qui erre sans la solitude glacée
Est-il ? N’est-il pas ?
Qu’en sait-il, lui qui n’est plus rien

..
.
Au fond de la nuit résonne la voix
« Je suis là, je suis toi
Tu es moi
Tu me noies
Je suis sans foi ni loi
Une bille de bois
Au fond des bois
Je n’ai plus soif

Mais, où donc est le soi ?

06/09/2021

Toi et moi

Toi, serait-ce toi ?
Es-tu celui qui vient 
Au long de nuits sans fin ?
Où se trouve donc ce moi ?

Tu le cherches dans tes poches
Et ne trouve que le vide
Tu n’es pourtant qu’un fantoche
Et ne peut rester impavide

Alors soulevant ta paupière
Tu regardes ton œuvre
Et ne vois que l’écuyère
Hors de toute manœuvre 

Rien n’existe donc, hormis toi
Et encore qu’es-tu toi-même
Sans ce brin de foi
Existerait-il lui-même ?

Il a vécu, et toi ?
La tête pleine d’absence
Tu cherches le soi
Sans magnificence

Baisse les yeux
Ouvre ton cœur 
Écoute les sons mélodieux
Et avance sans peur

28/07/2021

Le lieu du moi (9)

9-    Délivré, tu es délivré de la vie
De cette vie où tu cours après toi-même
Le couvercle de ton moi n’est plus
Tu es sorti du tunnel étroit et enserrant 
Enfin tu respires l’air pur des montagnes
Et te fais de ta pauvreté une parure
Mais attention cette prise de conscience
N’est pas sans danger ni pièges
Tu ne peux regarder devant toi
Seulement sur les côtés, les yeux plissés
Comme un aveugle en goguette 
Distrait des attirances mirifiques
D’un soleil trop tôt levé
Modère-toi, fuis le spectacle de ta jeunesse
Sois inébranlable et transparent

Alors du bout de ta solitude 
La poitrine dénudée et sereine
Tu goutes le gouffre de ton être
Et l’immensité de ton existence
Chaque jour tu nettoies ton enveloppe
Tu n’es rien et tu es tout 
N’agis plus, laisse-toi aller
Laisse faire celui qui te berce
Hérisse tes poils de velours
Caresse ta manche de lustrine
Et travaille sans cesse à ton accomplissement
Sans jamais penser à lui
L’être se gonfle d’importance et ne sait pourquoi
Oui, la vie est ainsi faite, émerveille-toi
Et va les mains vides vers ta destinée

 

27/07/2021

Le lieu du moi (8)

8-    Et, non seulement, toi-même n’es rien
Mais tu vois également que les autres 
Ne sont pas ce que tu croyais qu’ils sont
Tu découvres la surprise de savoir
Ce qu’est réellement l’autre
Comme si des lunettes te donnaient
Une vue ajustée et correcte
Un courant d’air est passé par là
Enfin tu vois la réalité des vies !

L’innocent se tient devant toi
Et se montre dans toute sa puissance
D’être en devenir et en action
Silencieux et paisible
L’important n’est qu’une baudruche
Qui fait briller ses fanfreluches
Sans avancer sur le chemin de la vie
Transparent, tu avances vers la lumière
Sans toutefois pouvoir la toucher
Elle éclaire ta route, sans te dire
Où tu peux mettre les pieds
Les yeux ouverts sur ton destin
Tu avances malgré toi
Et perds de ta consistance
Pour flotter, inconnu
Parmi les vivants et les morts

25/07/2021

Le lieu du moi (7)

7-    Alors, que me reste-t-il ?
Je m’assieds au pied d’un arbre
Je tourne mon regard vers moi-même
Et ne vois plus que le blanc des yeux
Marchant vers un lointain avenir
Que je ne connais pas ou peu
Avance encore plus loin dans le lointain
Et quitte ta robe d’interrogation
Marche sans vergogne et va sans crainte
Tes pieds te porteront vers l’inconnu

Entre en toi-même et veille
Sans un regard en arrière
Calme ton impatience
Et va serein vers d’autres paysages
Où l’intérieur est l’extérieur
D’un monde inconnu
Pourtant rien n’a changé en toi
Tu t’es allégé et retourné
L’envers devient l’endroit
L’endroit est derrière toi
Et tu laisses quelque part
Une part de toi-même
Soulagé, tu deviens plus léger
Et monte sur le nuage rosé
Qui sent l’ignorance sereine
Qu’es-tu, toi qui n’es rien ?

24/07/2021

Le lieu du moi (6)

6-    Et maintenant, que faire ?
Je n’ai rien, plus rien, qui me satisfasse 
J’erre sans peine dans le brouillard
Regardant encore les demoiselles
Avec leurs robes allongées
Je me promène, seul, dans les rues délaissées
Jetant un œil encourageant sur les devantures
Avançant vers la vie ouverte
Avides de bonheur ou d’outrages 

Je regarde les enfants déboutonnés
Se battre entre eux pour une cuisse de poulet  
J’ouvre une porte ou deux 
Sans savoir où aller
Je m’arrête au bistrot
Regardant les dames en chapeau
Et les hommes en chemise
Je vois les chiens dressés
L’œil aux aguets, la patte levée
Et j’entends dans le lointain
Le cri des femmes outragées
De s’être montrées sans beauté
Devant les êtres de lumière 
Et maintenant, que faire ? 

23/07/2021

Le lieu du moi (5)

Encore un essai, jusqu’où ?
Adolescent, le moi a enflé
Et s’est fait plus pressant
Il m’a pris tout entier
Sans savoir où aller
J’ai erré dans les perspectives
De vies futures imaginaires
Et dans une réalité médiocre
J’ai imité la vie et les mésaventures
Et laissé le vrai destin passer
J’ai singé dans tous les domaines
Comme si j’avais cent vies
Actives ou passives, enchantées ou lascives
J’ai même joué à celui qui joue
Et joue à se juger jusqu’à la décision
La vie n’est-elle qu’une comédie
Qui n’engage à aucune conséquence ?

Le succès attend le voyageur intrépide
Celui qui n’échoue devant rien
Et se jette dans la bataille
Portant haut et fort ses convictions
Qu’il ne quitte pas un instant
Mais que faire si cela évolue
Et si la vie envisagée te porte ailleurs
Si tu te sens fait pour errer
Sans savoir où tu veux aller
Devant toi le trou, large et profond
Dans lequel s’engouffrent tes espérances
De nouvelles apparaissent, belles comme l’aurore
Elles te poussent à d’autres horizons
Qui s’ouvrent à nouveau pour toi
Et tu parcours la vie sans jamais te fixer
Même si tout reste stable apparemment 

22/07/2021

Le lieu du moi (5)

Malgré tout, toujours je cherche
Je continue à courir derrière moi-même
À m’interroger sur ce lieu inconnu
Où se trouve l’être extraordinaire 
Que d’autres appellent Loup
Alors que je ne sais qui je suis
Et cette obsession m’implique
Dans une ronde infernale
Qui m’empêche de dormir
Et même parfois d’errer
En toute sérénité 

Aussi aujourd’hui ai-je décidé
D’ignorer ce pesant fardeau
En maillot de bain, l’air dégagé
J’ai jeté mon dévolu sur une plage
Et me suis installé auprès des enfants
Pour savoir leur sentiment
Comment vivre, dégagé de soupçons
Sur l’existence d’un moi autoritaire ?
Horreur et damnation !
Que n’ai-je appris de visu…
Plus l’enfant est jeune, 
Plus il lui faut d’attention
Sinon son moi se manifeste vivement
Et l’entraine dans des manipulations
Contraignantes pour son entourage
Plus il est jeune, plus il exige
Jusqu’à ce qu’un des parents cède
Le moi prend des proportions inimaginables
Qui même me font fuir ces compagnons
L’enfant n’est pas non plus sans moi
Qui seul compte dans sa tête et son corps

 

21/07/2021

Le lieu du moi (4)

Cela pourrait-il être dans le lieu des péchés
Ce lieu de misères et de peines
Que la vie inflige à ceux qui s’y intéressent
N’ouvre qu’un œil, le gauche
Et contemple les lumières de la défaite
Quand tu traînes où il ne faut pas
Te voilà parti pour la dérive
Là où rien ne doit t’emmener
Mais quel soulagement lorsque tu te laisses aller
En toute liberté dans le champ de ruines
De tes certitudes morales !

Puis tu te repends et t’enfonces
De désolation et d’innocence :
" Rien ne me fera trouver
Le lieu de celui qui n’est pas moi
Tout en prétendant le contraire
Au diable les réflexions
Laissez-nous vivre comme nous l’entendons
Sans savoir où nous sommes
Avec juste un peu de bonheur
Pour errer dans la joie ! "

20/07/2021

Le lieu du moi (3)

Mais que signifie être là ?
Je ne sais où le situer en moi
Et d’ailleurs je ne sais où je suis moi-même
À l’intérieur de la peau ?
Oui, probablement. Mais, en suis-je sûr ?
Et qui, de moi, s’interroge ?
Serait-ce l’être qui s’y trouve enfermé
Ou celui qui spécule en le regardant s’ébattre ?
Après tout, peu importe qui fait quoi !

Je pencherais plutôt pour l’intérieur
Dans cette vaste zone brumeuse 
De chair et de sang qui ne cesse de bouger
Et de crier misère ou bonheur : 
Dans la tête probablement
Mais pourquoi pas dans le cœur
Qui bat dans ma poitrine
Ou encore dans les poumons 
Où je respire souplement et profondément
Dans un matelas d’étoiles
Pourquoi pas le plexus solaire
Cet interrupteur de pensées et d’action
Ou d’autres lieux encore
Différent selon la personnalité
Ou le sexe de l’être qui l’abrite

19/07/2021

Le lieu du moi (2)

Il arrive aussi qu’un événement
Te rend la vie exaltante
Ton cœur remue et chante
Malgré toi, jubilant
L’amour te prend ton être 
Et le transforme en torrent
Dévalant les secondes et minutes
Mais parce qu’eau liquide
Tu redescends et finis à sec 

Si tu cherches encore, malgré tes déconvenues
Tu découvres en toi, caché
Un lieu introuvable et magique
Tu sais où il est, en toi
Mais tu ne peux le situer
Tantôt dans ton cœur
Tantôt dans ton corps
Tantôt même à l’extérieur
Tu ne peux le saisir
Il t’échappe et te nargue
Tu reconnais sa présence
Et rien ne te dis : « Il est là ! »

17/07/2021

Le lieu du moi (1)

Ferme tes yeux… Entre en toi-même…
Où te trouves-tu quand tu te cherches ?
D’abord sous ton casque d’or
Ce poids que tu portes sur tes épaules
Et qui pèse en permanence
Dans cet oubli de toi-même
Tu t’oublies par habitude
Tu t’oublies parce qu’il est présent
À chaque instant, en toi et hors de toi
Il pèse sur tes épaules et t’entraîne
Il te dit : c’est toi celui-là
Ce poids chiche dans le cerveau
Et tu crois à cette impression

D’autre fois, tu grince des dents
Par fatigue ou lassitude mentale
Plus rien ne te motive
Ni le rire des enfants
Ni le sérieux des adultes
Ni même l’absence des vieillards
Où es-tu, te demandes-tu ?
Et tu ne sais que répondre 
Dans ta boite vide de pensées

14/04/2021

L'amant du monde

Il n’est plus
Il était
Il devient
Mais maintenant
Qu’est-il ?

Être présent
Ici et maintenant
Comme le sont les objets
Qui l’environnent
Sans émoi
Sans étonnement
Sans ressentiment
Ni attirance

Être neutre n’est pas indifférence
C’est une autre manière d’accueillir
Plus intime, plus respectueuse
Sans effort, sans devenir
Sans mélange trouble
Entre eux et lui

Ils sont, il est
Et l’absence d’interférences
Ouvre au plus qu’humain

Il se glisse dans la peau
D’un monde inconnu
Dont la transparence
Nettoie l’être de ses scories

L’œil s’ouvre...
Il devient l’être intime
Dénué du moi encombrant


Il sourit au monde
Devenu son amant

30/03/2021

Chercher

Plus vous cherchez, moins vous trouverez
Mais si vous ne cherchez pas, vous ne trouverez rien

Il est là, en vous, plus vous-même que vous-même

Pour le trouver, ne cherchez pas Dieu
Cherchez vous, vous-même, jusqu’à vous oublier

Alors vous le trouverez

 

28/03/2021

Le détachement

La vie n’est qu’une succession d’événements
Regarde les passer avec indifférence
Ancre-toi au Soi qui est plus que toi-même
Réduit à un moi sans consistance

Le Soi est lumière car n’est plus toi
Au-delà de toi-même tu es
Car la transparence t’invite
Là où règne le détachement  

21/03/2021

Entre en toi-même

Large est le monde
Étroit ton esprit
Entre en toi-même
Respire ton absence
Laisse flotter ton âme
Et marche sans cesse
Vers ton accomplissement
Plus rien ne sera comme avant
Respire la beauté
Ouvre ton regard
Dans le vide du ciel
Et vois ce Toi devenu Soi
Parce que sans Moi
Dans le Tout
Et l’apparence de rien

Alors, tu le trouveras…

 

05/03/2021

Rien et/ou tout (3)

Mais au fond, le néant existe-t-il ?
Est-il possible d’inventer un néant
Il est probable que ce ne le soit pas
Car comment imaginer rien

Peut-on imaginer ce qui n’est pas
Pas même un nom ou une pensée
Essayez de ne penser à rien
Beaucoup le tentent, mais personne n’y arrive

Les yogis prétendent se vider de tout
Mais si cela était, ils ne seraient plus
Or ils sont toujours là, immobiles
Derrière leurs yeux clos, face à eux-mêmes

Et si le néant existait, nous ne serions plus
Le néant dévore toute matière ou toute pensée
Mieux, on ne peut imaginer l’annihilation du tout
Sans soi-même continuer à être et vivre

Seul, peut-être, le Soi subsiste, hors du temps
Hors de l’espace et hors de toute matière
Dans un absolu inimaginable, derrière la pellicule
Qui maintient la transparence de l’essence de l’être

17/01/2021

Le monde caché

 

IMG_1863.JPG

Derrière la grandeur et la beauté de l'univers

se cache la lumière divine, tremblotante

mais sûre d'elle

qui jamais ne se confond

avec la consistance de la matière

IMG_1864.JPG

L'infini derrière le moi

qui apparaît avec modestie

dans l'émerveillement du Soi

08/01/2021

Perception

Lorsque la conscience s'abandonne, c'est-à-dire lorsque la perception de soi se résume à un voile transparent entre le naturel et le surnaturel, l'univers se dévoile : la distance et la durée, l'espace et le temps s'abolissent, chaque chose, chaque être peuvent être perçus intérieurement.

01/01/2021

Parution d’un nouvel ouvrage de Loup Francart

Parution d’un nouvel ouvrage de nouvelles, de Loup Francart :

 1° couv.jpg

 

Article disponible à partir du 15 janvier 2021,

livraison à partir de 0 €01, en précommande dans les magasins FNAC, au Furet du Nord, aux Editions du Panthéon

232 pages, 4 nouvelles

https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/les-voyages-in...

https://www.furet.com/livres/les-voyages-interieurs-loup-francart-9782754744263.html  

https://livre.fnac.com/a15593144/Loup-Francart-Les-voyages-interieurs?oref=00000000-0000-0000-0000-000000000000&Origin=SEA_GOOGLE_PLA_BOOKS&esl-k=sem-google%7cng%7cc294196405911%7cm%7ckpla374773846696%7cp%7ct%7cdc%7ca58200328279%7cg1553156614&gclid=CjwKCAiA57D_BRAZEiwAZcfCxW_U3p6XYvtJO17nqXc72BjzwEnTZeJbZQOHlac8rjMS94CzfXtIRhoCNSwQAvD_BwE&gclsrc=aw.ds

 

« Deux jours plus tard, ils entrèrent sans coup férir dans la place, soigneusement déguisés en paysans rustres et avinés, ayant caché leurs armes dans les tonneaux emplis de vin. Réfugiés dans une auberge à cent sous, ils partirent en reconnaissance, dispersés, se mêlant au bon peuple qui n’avait pas l’air si réjoui de la présence anglaise. Le plan fut mis au point pour la prochaine sortie de Jeanne de sa prison, quel que soit le moment, avant ou après le jugement. »

Entrer en soi-même pour y faire la découverte de l'extraordinaire et du paradoxal dépassement de soi. Cette plongée éminemment personnelle est la condition sine qua non à ce que les personnages de ces nouvelles vont vivre comme une libération. Pierre, Mathis, Éphistole et Nicéphore tâtonnent, trébuchent, avant de faire l'expérience de la vacuité de soi et de cette liberté chèrement acquise. Car relever la tête a un prix. Lequel êtes-vous prêt à payer ?

Loup Francart imagine avec humour et une lucidité aiguë les remises en cause intimes de quatre hommes. Méditation, philosophie et tendre ironie font bon ménage sous sa plume si caractéristique.

Auparavant expert en stratégie et gestion de crise, l'auteur se consacre aujourd'hui à ses passions artistiques, la peinture, la musique, la littérature. Il tient également un blog dans lequel il fait part de ses réflexions sociétales et personnelles.

AVIS DE L'ÉDITEUR : Dans ces nouvelles extra-ordinaires, Loup Francart démontre la puissance de deux incontournables du développement personnel : l’introspection et la méditation. En route pour la libération.

 

Bonne année 2021 à vous tous, qu’elle vous apporte l’espérance et l’amour du monde.

N’oubliez pas de commander ce nouveau livre de nouvelles.

28/12/2020

L'autre

Il entra subrepticement
Le noir l’emplissait
Il venait de crever l’abcès
Et pénétra au-delà du connu

Le silence accompagnait l’image
Noir, pas un bruit
Rien où s’appuyer
Il marchait dans le coton
Avançait avec peine
Malgré l’absence d’obstacles
Là, au centre de lui-même
Il n’y avait rien
Juste une sphère
Un grain de folie
Dans l’immensité du quotidien

Le temps s’arrête
La vie n’est plus
Ou tout au moins l’agitation

Il s’absente
Il ne sait rien
Et il sait tout
Mais le tout n’est rien
Et le rien devient tout
Il voudrait bien secouer ce refuge
Savoir si le grelot tinte

Est-il encore là, au centre
Dans ce moi qui le détient
Ou a-t-il franchi la porte
De la blancheur absolue
Dans laquelle rien ne pèse
Sans temps ni espace
Juste un douillet nuage
Qui l’entraîne au loin
Au-delà des apparences
Où le rien et le tout se côtoient
Où ni la hauteur ni la largeur
Ni même la profondeur
N’ont d’existence 

Le soi est vide de tout
Le tout n’est plus qu’un chatouillement
Au fond de la gorge
Qui n’est ni un rire ni un regret
Un vague souvenir
D’une vie antérieure
Pleine de bruits et de fureur

Ne reste plus qu’un rideau impénétrable
Qui cache l’autre monde
Inconnaissable, mais bien réel

 

03/12/2020

Connaissance

 

La vraie connaissance, c'est connaître son ignorance et la vouloir.

 

17/10/2020

La foi

Avoir la foi. Je me suis toujours demandé ce que cela pouvait être. Cela semblait tellement rébarbatif et austère. Je me rendais bien compte que je ne l’avais pas, mais également que je n’avais pas envie de l’avoir. Cela semblait trop triste, comme un écrasement de soi.

Je vois maintenant que je confondais foi et anéantissement du moi. Auparavant trouver l’âme, découvrir le Soi.  Peu importe l’appellation qu’on lui donne. Se sentir soulevé par l’esprit et pleurer de joie de cette découverte.

29/09/2020

Amour de l’univers

 

Porter sa conscience au niveau de l’univers.

Je suis l’univers et l’univers c’est moi,
Car on ne peut connaître l’un sans connaître l’autre.
Mieux même, on ne pourra aimer l’un sans aimer l’autre

L’amour de soi, c’est l’amour de l’univers
Et, au-delà, de son créateur

Mais… Ne pas forcer l’amour des autres
C’est que l’on n’est pas prêt soi-même 

Et surtout, sache que le moi ne peut rien
Seul le Soi peut avoir conscience de l'univers
Et de ce qui nous unit

 

17/08/2020

Il est vivant.

« Le Christ est vivant ».

Deux voies conduisent à sa rencontre : une voie externe, une voie interne.

La voie externe est la contemplation du monde et des hommes (de tout ce qui est hors de son corps) en s’oubliant soi-même (et c’est là le plus important. Le Christ se manifeste alors à travers la création, à travers la vie puisqu’il est la vie.

La voie interne est la contemplation du Christ en soi, en oubliant le monde et en s’oubliant soi-même pour n’être que son tabernacle. Instant divin où l’on sait que le Christ est vivant puisqu’on le sent vivre en soi, agir en soi. Ce n’est qu’alors qu’on peut se dire témoin du Christ, en ayant celui-ci en soi et en étant en Lui.

13/07/2020

L'observatoin de soi

Faire taire en soi celui qui s’observe. Il est toujours là à dire : « Je n’arrive pas à me quitter et à ne plus me voir pour être. » C’est le moi existentiel  qui ne veut pas céder, la matière qui ne veut pas lâcher, toute cette partie de nous-même qu’il faut abandonner pour être. Lutter contre le moi, s’abandonner au soi, c’est-à-dire à l’âme qui cherche à s’abandonner au divin.

Alors survient la nouvelle naissance, celle de l’esprit. Elle est perceptible et consciente comme une séparation qui se fait en nous, à la fois montée et descente vertigineuse, descente du matériel, montée vers le spirituel, sans rupture de l’être propre. C’est la perception  du monde spirituel, véritable univers immatériel, aux lois différentes de notre monde.

18/04/2020

Distanciation

Il est deux heures. Je prends un café dans la cuisine après m’être levé dans le noir, avoir enfilé ma robe de chambre et être descendu par le petit escalier menant au rez de chaussée. Comme d’habitude, tout ceci se fait sans une véritable conscience de ce que je fais. Mes gestes sont machinaux, je ne pense à rien réellement, je cuits dans mon bouillon de pensée, sans savoir réellement ce que je fais. Mes gestes ne sont pas réellement vécu et soupesés, je me laisse aller dans la pesanteur de la nuit.

Et, brusquement, je me regarde faire, je contemple ce petit vieux qui semble radoter, qui se laisse aller dans ses attitudes mécaniques et ne voit pas son ridicule. Oui, je ne prends pas de distance entre moi et ce que je fais, la vie que je mène. Je ne vois pas mon esclavage et je vis dans l’habitude sans conscience des secondes qui passent, des minutes qui s’écoulent, des heures qui s’enchaînent, des jours accumulés dans un sommeil indécent, des mois sans distanciation par rapport à cette vie vécue, des années perdues par manque de concentration sur le don de la vie qui nous est donné.

Pourtant l’existence n’a pas d’âge, elle est tout simplement, immuable et grandiose, à condition d’y prendre garde, de ne pas s’endormir dans le brouillard du temps et de l’espace. Je vois maintenant le fond de l’existence comme un tableau qui défile, immobile, figé, dressé entre moi et la réalité. Je contemple la maison, la cuisine, les objets usuels qui m’appartiennent. Je vis au milieu d’eux, comme un autre objet, confondu avec eux, comme un décor de théâtre. Je ne suis qu’un élément du décor, sans dimension, sans aucune distanciation entre lui et moi. Tout s’écoule automatiquement, je ne suis qu’un objet parmi d’autres, qui remue un peu plus, mais la plupart du temps sans savoir ce qu’il fait, ce qu’il veut réellement, sans conscience de cette distance y intégrer entre son existence et son environnement.

Alors j’ouvre le dictionnaire et cherche le mot : distanciation, fait de créer une distance entre soi et la réalité. Il y a donc bien une réalité, bien réelle, qui est notre environnement, c’est-à-dire le monde qui nous entoure, que l’on observe et connaît par nos sens, et ce soi qui serait nous-même et que j’appelle moi. Je remarque aussitôt qu’il s’agit du « fait, pour un auteur, un metteur en scène, un acteur, de créer une certain distance entre le spectacle et le spectateur, afin de développer l’esprit critique de celui-ci, par le choix du sujet, par certaines techniques de mise en scène, par le jeu des acteurs[1] ». Mais ce n’est pas qu’un artifice de théâtre développé par  Brecht pour désigner l'effet par lequel l'acteur se dissocie de son personnage . D’une manière générale, il s’agit du « recul pris vis-à-vis de ce qu’on dit, de ce qu’on fait, de ce qu’on montre ». Ainsi il y aurait mon personnage, celui que je regarde faire et moi, autre, prenant une distance par rapport à lui-même, s’observant agir et même penser d’une manière différente de ce qu’il fait habituellement. Je me regarde jouer ma vie sans y être impliqué pleinement, avec une distance entre ce moi qui me colle à la peau et un soi autre qui me fait vivre en relief, avec une troisième dimension qui ne lui est pas habituelle.

Mais je me demande aussitôt qui est vrai entre ces deux personnes, celui se fond dans le paysage ou celui qui se regarde vivre sans y mêler sensations, sentiments et raison. Cela suppose donc qu’il existe quelque chose d’autre en nous qui peut agir différemment et auquel on ne prend généralement pas garde. Celui-ci existe également. Mais qu’est-il ? Sans réponse immédiate à la question, je prends au jeu de la distanciation. Je voie le plan en deux dimensions dans lequel je vis, je me vois me voyant, comme la lentille d’une lunette qui réfléchit cette destinée et compare l’image à la réalité. Mais quel est le plus réel ?

Nous en reparlerons, bien que je n’aie pour l’instant pas de solution claire à ce défi : le moi ou le soi ?

 

[1] CNRTL, https://cnrtl.fr/definition/distanciation//0

01/02/2020

Intériorité... Notre liberté

Le plus souvent, l’homme vit à l’extérieur de lui-même. Mais dans le même temps, il est incapable de se voir de l’extérieur, son moi le préoccupe trop. Alors, où est-il ?

Il convient tout d’abord de se poser la question du « Qui suis-je ? ». C’est le premier pas vers une réflexion qui se cherche. Distinguer le Moi, tourné vers l’extérieur, du Soi faisant émerger son intérieur. La frontière est certes floue, surtout dès l’instant où l’on tente de la définir. Un pas, je suis le Moi. Un autre pas, je plonge dans le vide et je deviens le Soi. Entre les deux, un blanc sans couleurs, une absence de sol, une chute mystérieuse impossible à définir parce que la plupart du temps sans qualificatif rationnel.

C’est le mystère de l’homme, l’approche de sa part de divinité, l’absence de lui-même qui est plus que lui-même. Comme l’énonce Maurice Zundel, (Hymne à la joie, Association des amis de Maurice Zundel, 1987) « Dieu ne peut nous toucher autrement qu’en suscitant notre intériorité, qu’en faisant murir notre liberté, parce qu’Il est ce qu’Il est : un pur dedans. »

31/12/2019

Où mettre son bonheur ?

Injurie-toi, injurie-toi, ô mon âme ! Tu n’auras plus l’occasion de t’honorer toi-même. Brève, en effet, est la vie pour chacun. La tienne est presque achevée, et tu n’as pas de respect pour toi-même, car tu mets ton bonheur dans les âmes des autres.

Marc-Aurèle, pensées pour moi-même, 1963, Grenier-Frères, Paris, p.45

 

 

Car tu mets ton bonheur dans les âmes des autres…

On peut très certainement s’attacher au bonheur des autres. C’est même une preuve de sagesse.

Mais ce que Marc-Aurèle explicite est plus profond et plus difficile à réaliser : ne pas mettre son bonheur dans ce que pensent les autres de soi-même. C’est-à-dire être libre de toute opinion sur soi-même venant d’autrui.

Et par retournement, se rendre libre de toute opinion de soi-même sur les autres. Alors commence la vraie liberté.