Métropole (23/09/2016)
File entre les arbres !
Prends garde aux passants !
Ivres, ils ne lèvent pas le regard
Ils ne te voient pas, ne t’entendent pas
Leur seul horizon, le toit des voitures
Qui piétinent sur le canal
Encombrent l’entendement
Et bouchonnent de fièvre retenue
Tu files, tu te faufiles, dans l’étroit fil
Entre les fantômes qui devisent
Et s’égaient sur la chaussée
Surpris dans le courant de folie
Agitation à la surface
Calme olympien des sous-terriens
Comme un bol d’offrandes
Afin de revêtir le seul silence
La pâle lueur du jour
Se révèle encore trop rude
Pour les habitants désenchantés
Qui dansent dans les pots d’échappement
La ville fuit son ombre noire
Les rayons solaires glissent sur l’eau
Encombrent les rêves des plus fous
Et déjantent les roues de l’imaginaire
Passe au loin, de peur de mourir
Que rien ne te retienne
Dans ce bazar crieur et râleur
Envole-toi et contemple, solitaire
L’œil lunaire face à face !
© Loup Francart
07:20 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer