05/11/2016
L’écriture des dieux
Écrire de la musique, ce n’est pas simplement retranscrire les notes sur une, deux ou trois portées. C’est avant tout et en premier lieu, trouver une phrase qui possède sa propre personnalité. Elle et courte, simple, cadencée, fermée sur elle-même, se suffisant à elle-même. C’est le point de départ. Ensuite, on la triture. On change sa hauteur, sa largeur, sa profondeur en la jouant à la quarte ou la quinte, en allongeant ou raccourcissant la longueur des notes, en créant un autre accompagnement que l’initial, en ajoutant des harmonies cachées, mais toujours en respectant la cadence qui constitue l’unité intérieure de la phrase.
On joue et rejoue la phrase, seule, puis sa sœur, à la quinte, puis ses sœurs, en variations sans fin. Alors, on est prêt. On sort le papier à musique, son crayon et on dessine les notes, blanches ou noires, munies de queues ou parfois de hampes avec de petits drapeaux.
« Oui, c’est bien l’écriture des dieux ! », me suis-je dit ce matin en pleine transcription. Une écriture universelle, chantante, fraîche de bonheur partagé avec celui qui reproduira les sons et en fera le chant des dieux. Et vous dessinez calmement les ronds que vous remplissez ou non de noir. Vous chantez en même temps la mélodie, ajoutant quelques variantes au développement initial, vous vous demandez comment passer de l’une à l’autre, sans heurt, sans rompre le charme, sans vous sortir de vous-même, engoncé dans le bonheur. Vous vous remettez au piano, vous étudiez les passages entre les différentes variations, vous vous souriez intérieurement lorsque vous avez trouvé une transition inusitée. Vous ne pensez plus à rien qu’à cette mélodie qui vous trotte dans la tête et marque sens interdit à toute autre pensée.
C’est cette absence de pensée qui vous permet d’arriver à vos fins, un morceau de musique dont la délicate mélodie agrémentée d’un accompagnement en contrepoint vous satisfait pleinement. Alors non seulement vous avez imité les dieux en utilisant leurs instruments, mais vous les avez égalé en créant.
Alors, il faut reprendre la maxime de Bernard Grasset, oui, l’éditeur : « Être véritablement modeste, c’est comprendre que le sentiment que nous avons de notre propre supériorité ne vaut que pour nous. »
07:03 Publié dans 11. Considérations diverses, 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, composition, écriture, bonheur | Imprimer
04/11/2016
Voyage
Elle porte une toilette en fibres d’or, sourit de toutes ses dents, à genoux dans l’eau, offerte au soleil. Elle se relève, les mains vers le ciel, puis se caresse le cou, descend, arrive aux seins, laisse tomber les gouttelettes d’eau sur sa robe, puis s’enfuit dans le soleil, ivre de liberté, la fausse, celle de la publicité, du voyeurisme et du consommateur enfiévré. Une pause quasi obscène, offerte, les jambes écartées, ventre en avant. C’est l’or de Dior, « J’adore », qui trône sur tous les écrans en même temps dans l’aéroport.
Sans cesse nos sens sont sollicités, les hommes par les femmes, les femmes par les femmes. Oui, il n’y a pas de réciprocité. La beauté et la douceur féminines surclassent largement la force et la virilité masculine.
Arrivée dans l’avion. Les hôtesses gantées sourient, vestales sévères et raides entre les sièges, vous désignant du doigt votre siège, telles des aiguilleuses du ciel. Partis dans un ciel bleu sans nuages ni soucis, la tête près de l’azur, les pieds dans le vide, nous planons au-dessus des eaux blanches d’écume et rêvons d’une autre existence, de liberté réelle et de vide cosmique.
D’un coup, ce manque vous assaille, emportant votre être dans l’éther qui vous passe à travers le corps et remonte jusqu’à la tête. Vous planez, en suspension sous votre ceinture de sécurité. Vous rêvez d’images pailletées, d’eau fraîche, vous descendez en vous-même jusqu’à ce lieu où plus rien n’existe hormis les battements de votre cœur dans ce glissement sans fin vers la lumière. Vous vous réveillez, ébloui par les rayons du soleil qui vous caressent le visage à travers le hublot. Le ronronnement permanent vous reprend, vous envahit la tête. Quand arrivons-nous ?
06:56 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voyage, aéroport, sensastion, publicité, bien-être | Imprimer
03/11/2016
Maxime
Comme nous aimons nous vautrer dans notre condition d’homme
Ce n’est pas de l’orgueil
C’est l’effet de la pesanteur
© Loup Francart
07:06 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, humanité, humain | Imprimer
02/11/2016
Détournement
Le train roule, roule et roule encore
Mais il ne va pas dans la bonne direction
Il a été détourné.
Nous sommes partis vers l’inconnu
Le pays des rêves et des cauchemars
La boussole est déréglée et vide de sens
Est-elle également détournée ?
Les voyageurs se regardent, inquiets
Vers quel noir destin nous conduit-on ?
L’ignorance est pire que la frayeur
Elle nous retourne sur nous-mêmes
Et conduit à d’autres détournements
L’atmosphère progressivement s’alourdit
Le ciel s’obscurcit de nuages sombres
Qui se chevauchent sans vergogne
L’être se tasse au fond de son fauteuil
Et boude la vue câline des terres
Pense-t-il encore au déraillement ?
Le train s’endort par manque de patience
Les yeux clos nous nous cherchons à tâtons
Dans le noir, il prend la main de sa voisine
Qui la retire aussitôt, offusquée et tremblante
Pas de soutien, pas de voisin, pas de fin
Tout va à vaut l’eau, plus rien ne tient
Le contrôleur passe et la caravane nenni
Le voyage dura, dura, dura encore
Le conducteur a repris la bonne direction
Mais le cœur n’y est plus, vide et plat
On poursuit sur la lancée, aphone
Le silence se fait oppressant et tendu
Tous semblent sans réaction aucune
Raides dans leur fauteuil ou amollis
Ils prient le ciel pour trouver la gare…
© Loup Francart
07:23 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
01/11/2016
Equitation
Le cheval a l’élégance de son cavalier
Il ne se donne qu’à celui qui l’anime
En jouant de son centre de gravité
Et n’est en rien un partenaire anonyme
Il atteint sa joie et sa perfection
Lorsque, tendu comme un ressort
Il prend des allures d’idéation
Et devient son propre sponsor
Alors l’homme quel qu’il soit
De serviteur devient seigneur
Il s’élève dans le vide et la soie
Le cheval le fait monseigneur
Ce frémissement intense l’éveille
A une autre vie, devenue création
Qui le fait pure merveille
Dans le tremblement de la perfection
Il s’avance, fier et serein, au passage
Et semble dire toute sa puissance
Au service de celui qui, de l’apprentissage
L’a conduit à exprimer sa magnificence
Le couple devient dieu, émouvant
Il élève l’âme humaine du cavalier
Et transforme l’être de chair
De sa monture en feu vivant
Ce n’est qu’alors que l’équitation
En vérité, atteint son but ultime
Franchir le point de distanciation
Et naître en communion intime
© Loup Francart
07:17 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
31/10/2016
31 sonates de Domenico Cimarosa, interprétées par Donatella Failoni
https://www.youtube.com/watch?v=Fz3MPR_irQU
Un jeu précis, franc, sans fausses langueurs, presque masculin, mais qui convient bien à l'écriture du compositeur et à l'époque où les nuances romantiques n'existaient pas. La cadence était le maître mot de la belle musique, le toucher concernait l'émissions des sons et non la succession de nuances que peut produire le pianiste romantique et qui concerne les variations de temps, d'espace et de puissance entre les notes.
Alors profitons de ces sonates comme la venue non d'un rêve imaginaire, mais d'une alchimie dans laquelle la beauté et l'art de l'équilibre et de la rigueur prédominent.
07:09 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique baroque, écriture, toucher, musique italienne | Imprimer
30/10/2016
Mandala rouge
© Loup Francart
C’est un mandala en losange
Cela peut paraître étrange
surtout lorsqu'un carré
s'introduit de manière "quinconcée"
Carré ou losange sont-ils
Formant ensemble une idylle ?
07:08 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, abstrait, optic art | Imprimer
29/10/2016
Le volcan
http;//www.youtube.com/embed/iwwV4hGVEcQ
De rouge et d’or
Il déverse de toute sa hauteur
Les entrailles de la terre
Et hurle de ses profondeurs
– Non, n’approchez pas de ces eaux
Qui coulent de ma blessure géante
C’est le sang de votre mère Gaïa
Qui régénère l’apparence de la planète bleue
Admirez la vigueur de ses projections
Et le serpent qui se coule dans la pente
Pour rejoindre les eaux primordiales
C’est le dragon des îles du Levant
Dont les doigts bouillonnent à l’entrée dans l’océan
Qui crache ses vapeurs en chuintements sinistres
La roche en feu se donne, entière et consentante
En volutes de fumée et de sang mêlés
Agrandissant ainsi le socle des vivants
Le volcan se pâme d’adoration rougeoyante
Et chante en ces lieux solitaires le mariage
Du solide et du liquide dans l’éther enfumé
© Loup Francart
07:14 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
28/10/2016
Pudeur
© Loup Francart
07:02 Publié dans 31. Pictoème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, pictoème, illustration | Imprimer
27/10/2016
Détournement
Le train roule, roule et roule encore
Mais il ne va pas dans la bonne direction
Il a été détourné.
Nous sommes partis vers l’inconnu
Le pays des rêves et des cauchemars
La boussole est déréglée et vide de sens
Est-elle également détournée ?
Les voyageurs se regardent, inquiets
Vers quel noir destin nous conduit-on ?
L’ignorance est pire que la frayeur
Elle nous retourne sur nous-mêmes
Et conduit à d’autres détournements
L’atmosphère progressivement s’alourdit
Le ciel s’obscurcit de nuages sombres
Qui se chevauchent sans vergogne
L’être se tasse au fond de son fauteuil
Et boude la vue câline des terres
Pense-t-il encore au déraillement ?
Le train s’endort par manque de patience
Les yeux clos nous nous cherchons à tâtons
Dans le noir, il prend la main de sa voisine
Qui la retire aussitôt, offusquée et tremblante
Pas de soutien, pas de voisin, pas de fin
Tout va à vaut l’eau, plus rien ne tient
Le contrôleur passe et la caravane nenni
Le voyage dura, dura, dura encore
Le conducteur a repris la bonne direction
Mais le cœur n’y est plus, vide et plat
On poursuit sur la lancée, aphone
Le silence se fait oppressant et tendu
Tous semblent sans réaction aucune
Raides dans leur fauteuil ou amollis
Ils prient le ciel pour trouver la gare…
© Loup Francart
07:12 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
26/10/2016
Simple, c'est tout
Être simple par inconscience n'est pas une qualité
plus difficile est d'être simple par innocence
© Loup Francart
07:07 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, civilité, éthique, spiritualité | Imprimer
25/10/2016
Nouvelles vénitiennes, de Dominique Paravel
Venise, la sérénissime, racontée dans sept nouvelles. Eh bien, non. Venise ne peut être racontée. On ne peut qu’en deviner le mystère, sans jamais le saisir dans sa totalité. De même se demande-t-on, s’agit-il réellement de nouvelles ? Elles ne possèdent pas cette chute indispensable au genre. Elles ouvrent sur la brume, la mer, les ruelles et les ponts. Les personnages aussi sont réels, mais emplis du mystère de l’être englué dans un décor impossible qui le fait dériver et se débattre sans conclusion.
Véronica est engluée au fond de la lagune, dans la cale du temps. La chaleur de l’été est là, tenace, épaisse, les canaux puent la vase, les corps suent grassement. Dans le quartier de San Giovanni Crisostomo, un lacis de ruelles derrière le Rialto, les habitants se tournent et se retournent sur les lits, étouffés par l’air humide, enragés d’insomnie.
Dans ces récits, la ville et ses habitants se confondent, pleins de fierté sauvage, de pulsions mortelles, de désirs bruts. Le dernier récit, Mondo Novo, donne le sens de l’ensemble du recueil. Un photographe cherche une Venise secrète, mais Venise ne cache rien, elle se laisse pénétrer dans ses recoins les plus secrets comme si elle y attendait depuis toujours l’intrus, docile et absente, une prison d’images vues et revues
Les façades de marbre blanc
La brume bleutée
Le grain friable des briques rouges
Les reflets au fond des canaux
Les ruelles tortueuses
La mosaïque mouvante de pierre, d’eau et d’hommes
Découvrir ce qui est caché dans l’image, ce qui la hante, est impossible.
Vous l’avez trouvée ? demande Viola au photographe.
Non, il n’a rien trouvé, il n’y a pas d’autre Venise. Venise n’est qu’une illusion. Elle l’écoutait avec patience, comme si elle était prête à lui donner tout le temps dont il avait besoin sans le savoir. Puis elle s’est penchée vers lui.
– Venise est une utopie nécessaire du monde. Vous pensez qu’on peut photographier ça ?
Le mouvement de ses seins dans l’échancrure du pull-over noir, sa voix profonde, son regard pénétrant, il hésitait entre le désir et le désarroi.
– Qu’est-ce que vous voulez dire ?
– Un lieu invisible, à l’intérieur du monde et de nous-mêmes. Un lieu impossible qui les contient tous.
07:47 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelle, récit, fiction, venise, mystère | Imprimer
24/10/2016
Oui, maintenant, les pianos ont des oreilles !
Un piano doit être entre bonnes mains
Ces mains sont des danseuses vierges
Qui ne connaissent qu’un chemin
Celui où les jeunes filles gambergent
Arrivé tout frais acheté, laqué et enrobé
Il a trouvé sa place naturelle, sans souci
Il a sonné tout de suite sans se dérober
Bien que la tension des cordes se soit adoucie
Depuis il trône dans le soleil du matin
Brillant de ses dents blanches et de feux châtains
Le soir, avant de fermer, n’oublie pas son cache-col
Un piano c’est fragile, le rhume le rend inéligible
Alors il ne peut que pleurer des larmes inaudibles
Que seul entend l’artiste qui casque le piano-école
Oui, maintenant, les pianos ont des oreilles !
© Loup Francart
07:52 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
23/10/2016
Dimanche
Dimanche, jour du soigneur
Oui, le Seigneur est soigneur ce jour-là
Il vous nettoie le corps et le parfume
Il vous masse la nuque raidie
Il vous promène dans son paradis
En petite voiture comme un enfant
Et vous vous réjouissez de ces instants
Où l’univers devient intime
Il vous montre les petits à côté
Qui font du bleu du ciel
La matrice de votre vie rêvée
Le temps est retourné avec avantage
Vous en voyez l’envers, si doux
Comme un morceau de velours
Que l’enfant tient dans sa main
Humant son propre parfum
Et il devient une parcelle du divin
Dieu est immanent en toute chose
Y compris dans vos rêves de chérubin
Merci Seigneur de cet instant sublime
Où le monde se retourne
Et nous fait un pied de nez
© Loup Francart
07:57 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
Maxime
Prier, ce n’est pas penser à Dieu
C’est vivre de Dieu
© Loup Francart
07:25 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
22/10/2016
Humour
Il avait de l'humour à revendre
Sans jamais jouer les Cassandre
07:56 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humour, comédie, comédien, comique | Imprimer
21/10/2016
Visite
Elle apparut un jour
Personne ne l’attendait
Elle descendit la côte
Avec son port de reine
Que regardait-elle ?
Elle s’arrêta à l’auberge
Entra, l’air décidée
Mais ressortit aussitôt
Sans rien prendre ni toucher
Elle poursuivit sa route
Sans souci ni fardeau
Suivi par les gamins
Qui riaient sous cape
Ses cheveux blonds
Rayonnaient d’or
Son pied allait et venait
La poitrine en avant
L’œil à terre, blanc
Que cherchait-elle ?
Continuant à descendre
Elle souriait aux passants
Qui ne la connaissaient pas
Étonnés, ceux-ci ne savaient
S’ils devaient ou non répondre
Aussi personne ne sourit
Si ! Une femme seule
La regarda passer et sourit
Déjà elle s’éloignait
Environnée d’opprobre
Lorsque l’étrangère se retourna
Et lui fit un signe de la main
L’autre hésita ne sachant que faire
Qu’il est difficile devant tous
De prendre un parti
Alors que les autres ignorent
La beauté d’un sourire
Et la joie d’un regard
Elles marchèrent l’une vers l’autre
Se regardèrent sans rien dire
Se rapprochèrent, muettes
Et s’embrassèrent doucement
En amies, sans offense
Elles prirent la route des champs
Et plus personne ne les revit
Ni l’étrangère ni la Justine
Qui pourtant était native
© Loup Francart
07:02 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
20/10/2016
Ballet Igor Moiseyev
Rigueur, souplesse, force, harmonie, ensemble, tout qualifie ce ballet exemplaire.
07:00 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : danse, musique, russie, classique | Imprimer
19/10/2016
La beauté en science
La beauté de la science n’a rien à voir avec la beauté esthétique. Elle est d’un autre ordre. Dans son livre « Le chaos et l’harmonie », Trinh Xuan Than, nous donne trois qualités d’une belle théorie :
La première est le fait qu’elle se suffit à elle-même, qu’elle est inévitable et nécessaire. Elle semble tellement évidente que l’on se demande comment elle n’a pas été écrite plus tôt.
La seconde est sa simplicité. « Tout ce qui n’est pas nécessaire est inutile », disait Occam au XIIIe siècle.
Enfin, la troisième qualité est qu’elle fait coïncider beauté et vérité, car elle doit pouvoir être vérifiée expérimentalement. Heisenberg définit cette beauté comme « la conformité des parties les unes avec les autres et avec le Tout. »
« Inévitable, simple et conforme avec le Tout : voilà les traits d’une belle théorie », conclut Trinh Xuan Than.
Mais ne peut-on rapprocher ces qualités de la beauté en science avec celles d’autres types de beauté ? Pensons à la beauté mystique. Un hadith dit : « Dieu est beau et il aime la beauté. » Pour le mystique, Dieu est lumière : « Dieu est lumière et il n'y a aucune trace de ténèbres en lui », nous dit Saint Jean (1 Jean 1:5-10).
Oui, la véritable beauté est de l’ordre de la lumière. Elle submerge l’homme et lui donne sa raison d’être.
07:35 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : beauté, beau, qualité, mystique | Imprimer
18/10/2016
Taiseuse
Elle se tut sans effort
Que pouvait-elle dire ?
Ses mains cachées dans le dos
Battaient la mesure en silence
Effrayées d’entendre encore
Le boléro endiablé de l’automne
Et de sentir sur sa peau
Le vent léger et frais
Venant de la mer
Elle se tut sans effort
Que peut-on en dire ?
Vous l’écoutiez serein
Sans savoir qu’en tirer
Sa beauté s’évanouissait
Au fil des heures et des veilles
Jusqu’à ne plus tenir dans sa poche
Alors elle s’en allait, seule
Danser dans le désert
Et rire à satiété
Elle se tut sans effort
Que peuvent-ils en dire
Ces mâles fiers et penauds
Qui ne justifiaient rien
Et faisaient beaucoup de bruit
Elle baissait les yeux
Mais son corps de femme
Brûlait de tant de soins
De tant de caresses accomplies
Le tremblement léger de ces cils
Lui rendait sa vigueur d’adolescente
Saute dans l’arène et marie-toi !
Elle se tut sans effort
Que peut-il dire ?
Elle l’avait choisi, l’homme
Qui se complait dans son ombre
Il va et vient sans bruit
S’approche de la source de ses lèvres
Et embrasse calmement sa douceur
Puis il la prend dans ses mains
Et caresse sa tendresse
Jusqu’au tremblement suprême
Elle hurle alors d’un cri silencieux :
« Tu es ce que je suis
Car je ne suis rien de ce que tu es »
© Loup Francart
07:35 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
17/10/2016
mal de dent
Ouille ! Quelle vrille s’enfonce en moi ?
Transpercé de part en part, je vibre
Et hurle, perçant, à la mort bienheureuse
Qui soulagera cette offense impossible
Plus rien, d’un coup, sans coup férir
Net de toute douleur, et pourtant…
Remâcher sans vergogne ni bourgogne
Pour rincer ce supplice interrompu
Puis danser sous l’œil familier
Des passants montant vers le cimetière
Quel objectif, n’est-il pas vrai ?
Aïe ! Quelle offense à l’optimisme
Nouvelle tête d’épingle enchâssée
On ne sait où, mais pas dans l’imagination
Un coup de rabot sur la face
La piqure étincelante de l’abeille
Le rire aigre de l’araignée poilue
Qui enserre dans ses tenailles
La gencive délicate et fêlée
Qui crie sans cesse et presse
La main tient la mâchoire
Le doigt plonge dans le gouffre
L’ongle cherche la faille
La langue enfin découvre
La pointe aiguisée de la douleur
Entre deux rebonds dentelés
Du moulin masticateur
Je te tiens, lui dis-je fermement
La suite est moins disant
Alors n’en parlons pas
De peur de voir fuir
Les amateurs d’histoire
© Loup Francart
07:25 Publié dans 31. Pictoème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pictoème, poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
16/10/2016
Littérature
J’ai parcouru les rues et les ruelles
J’ai lancé un regard aux poèmes
J’en ai conçu un enchantement cruel
Et une nostalgie bohème
Tous ces vers étalés, mal compris
S’observant face à face
Jusqu’à l’ultime duperie
Comme une imprévue volteface
La poésie ne peut se délasser
Prisonnière entre les pages enlacées
Elle ne s’échappe qu’à la lecture
Alors les strophes ouvrent leurs bras
La rime se fiance à l’opéra
Mais cela fait-il de la littérature ?
© Loup Francart
07:23 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
15/10/2016
Aveugles et sourds, ils vont…
Aveugles et sourds, ils vont sans savoir où, ou encore, inversement, ils s’arrêtent n’importe où. Ils portent à la main un rectangle plat, affublé de fils qui leur montent jusqu’aux oreilles. Ils le regardent sans cesse et ne voient que lui… Et rien d’autre, même pas les autres humains qu’ils croisent sans les voir. Ils ne vous entendent pas, ils n’écoutent que la musique qui déborde des petites boules qu’ils se mettent dans les oreilles. D’ailleurs, la plupart du temps, vous l’entendez alors qu’elle ne vous est pas destinée. Si vous voulez leur demander quelque chose, il faut vous mettre en travers de leur chemin, leur faire signe (encore faut-il qu’ils vous regardent) de dégager leur conduit auditif de façon à leur susurrer ce qui vous paraît important.
Le plus ennuyeux est leur absence totale de logique dans leurs déplacements et leurs arrêts. Commençons par les arrêts intempestifs, programmés par la machine suite à un rappel sonore ou visuel (oui, ça marche, car ils ont toujours le nez sur leur boitier). Dès la première sonnerie ou le premier flash, ils sursautent, se jettent sur leur écran, arrêtent leur addiction en cours pour zapper un changement non programmé. Ils s’arrêtent où ils sont, car eux, ne le savent pas, ne le voient pas, ne le sentent pas. Ils peuvent être au milieu de la chaussée, entre les voitures, dans un ascenseur où ils resteront jusqu’à la fin de leur conversation sans comprendre qu’ils montent et qu’ils descendent, ni même se souvenir où ils vont. Lorsqu’ils sont sur un trottoir, le plus souvent étroit, ils s’arrêtent au milieu et rien ne les fera bouger. Ils écoutent et ce qu’ils entendent est urgent, ils parlent et cette parole est sacrée. La queue se forme derrière eux, mais ils ne la voient pas. Quelqu’un tente de leur dire de s’écarter, mais c’est peine perdue. Enfin, un homme, plus fort que les autres, pousse la file qui contraint l’homme à s’écarter. Ils ne se rendent compte de rien, tout à leur conversation plus importante que celle d’un ministre.
Ces personnes, qui ne peuvent se déplacer qu’avec leur prothèse, atteignent le maximum de dangerosité lorsqu’ils se déplacent en regardant leur écran. Ils ne peuvent plus marcher droit, ils suivent des sinusoïdes compliquées et incalculables que vous tentez bien de prévoir, mais en vain. Si vous le croisez, vous arrivez à deviner plus ou moins sa tendance, droite ou gauche. Mais si vous le doublez, c’est autrement plus complexe. Vous esquissez un doublement par la droite, il bifurque à droite, vous changez et commencez un dépassement en pleine voie, et le voilà qui redresse et part en travers là où vous voulez aller. Vous finissez par le pousser fortement, mais ce n’est pas grave, il ne s’en rend pas compte.
– Mais qu’a-t-il donc ce petit rectangle ?
– Je suis en communication avec le monde !
– Malheureux, vous avez rompu toute conversation avec l’autre, votre voisin.
– Peu importe, je suis dans mon monde qui n’est pas le vôtre
Je communique, donc je suis !
07:19 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : iphone, téléphonie mobile, société, addiction | Imprimer
14/10/2016
Perception (maxime)
Dégage les données de la perception
Celles qui viennent de la perception directe
Et celles que construit l’intelligence
Seules les premières t’élèvent
Parce qu’elles s’imposent à toi
Et t’ouvrent à l’univers
© Loup Francart
07:43 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, société, accomplissement | Imprimer
13/10/2016
Street art : Nelio
Quel peintre ! Une production éblouissante et un art abstrait proche des grands peintres.
« J’ai trois manières de produire mes œuvres : soit elles se basent sur une réflexion, soit elles sont réalisées comme un exercice ou une expérimentation. Quand mon travail est basé sur une réflexion, je transmets certains messages dans mes peintures, que ce soit en relation avec les observations du monde qui m’entoure, ou par des réflexions introspectives, philosophiques ou politiques. Mais à la manière d’un graphiste lorsqu’il créé un logo, je vais condenser toutes les idées de base, de sorte à ce qu’elles se transmettent parfois seulement par une forme ou une couleur. Cela devient moins évident, plus complexe, et donne lieu à des interprétations différentes. Ainsi, le message peut être le point de départ de création mais pas forcément l’objectif final de l’œuvre.
A d’autres moments, le point de départ de mes peintures est un exercice. Celles-ci peuvent donc être une représentation de mes recherches actuelles, une étape dans ma construction artistique, que ce soit dans la composition, la couleur, la forme, la matière, la lumière, le volume,… De cette façon, mes peintures parlent parfois exclusivement de peinture. »
Nelio - Lyon
Nelio - Paris
Nelio - Montréal
Nelio - Argentine
Nelio - Minimalism
07:44 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : street art, art abstrait, peinture, dessin | Imprimer
12/10/2016
Infini
L’homme, en tant qu’être fini, peut-il penser l’infini ?
On conçoit facilement un nombre sans fin
On perçoit plus difficilement un espace infini
On entrevoit malaisément un temps infini
Mais peut-on imaginer la matière sans fin ?
Chaque grain de matière se conçoit accompagné
D’une parcelle d’espace et d’un fragment de temps
Cet espace-temps lui donne son volume
Définit son existence et sa durée
La matière ne peut être infinie
Puisqu’elle est inexorablement environnée
D’un ensemble obligatoirement plus vaste
De même, dans le domaine des idées
La bêtise peut-elle être infinie
Comme certains le prétendent
Mais ils se gardent bien de penser
Que l’intelligence pourrait être infinie
L’invention du zéro coupa le souffle
A beaucoup de spéculateurs audacieux
Le rien n’existe pas
L’univers se renouvelle-t-il sans fin ?
A-t-il été créé à partir de rien ?
Zéro est le nombre qui donne naissance au un
Le un n’existe que parce qu’il se distingue du zéro
Qui est à la fois réel, positif, négatif et imaginaire pur
S’il est un nombre, son pendant l’infini
a-t-il les mêmes propriétés ? Surement pas !
L’infini n’est ni positif, ni négatif
Nicolas de Cues, théologien et mathématicien
Qui vécut à la fin du Moyen-âge
Le voit comme une sphère dont le centre est partout,
La circonférence nulle part
L’infini est-il réel ou imaginaire ?
Plutôt que penser cette question
Peut-on dire que l’imaginaire a une réalité ?
Oui, sans doute, autrement
Tout serait dit, ou rien !
Mais où va-t-il chercher ces idées ?
Est-il possible que l’infini n’est rien
Et que le rien soit infini ?
Non, car le zéro donne naissance
Au positif et au négatif
Seul le fini, parce qu’il est dénombrable, se définit
Le zéro est, par la volonté de l’homme, prédéfini
L’infini est, parce qu’absolu, indéfini
Est-ce à dire que n’étant pas mesurable
Il n’est pas dénombrable ?
Cantor découvrit les infinis mathématiques
Qu’il définit comme nombres transfinis
Par opposition à l’infini réel qui recouvre l’absolu
Les infinis physiques n’existent qu’en eux-mêmes
Le Tout se loge dans le rien que l’absolu englobe
L’infini réunit positif et négatif
Il réconcilie les opposés
Il ne les détruit pas
Construit-il l’antimatière ?
Seul Dieu le sait…
© Loup Francart
05:21 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : infini, zéro, espace, temps, matière, poésie | Imprimer
11/10/2016
Aspiration
Quelle lumière! Ce n'est pourtant que le tableau précédant. La couleur est une belle invention!
07:45 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art cinétique, dessin, optic art, peinture | Imprimer
10/10/2016
Sonates pour piano de Domenico Cimarosa
https://www.youtube.com/watch?v=td3SMDw-FRw&list=PLy-bnCZzH7hjU81QXPVvoSzsus-6tYGUE
" Les 32 sonates de Cimarosa représentent un pont peut-être unique entre le style baroque et le style galant dans la littérature pour piano. Certaines d'entre elles comme les sonates n°2, n°8 et n°17 sont plus proches du style galant, par leur simplicité harmonique et mélodique. Cimarosa évite cependant les cadences trop sommaires de ce style. D'autres comme la Sonate n°22 ou la Sonate n°30, d'un pianisme plus virtuose, rappellent d'assez près les soli violonistiques des concertos vivaldiens. Cette transcription pianistique assez rare qui, à mon avis, atteint ici parfois des effets sublimes, mérite d'être signalée et pose la question de la pérennité de ces effets pendant la période d'éclipse du Prete rosso. Cimarosa use d'autre part des notes redoublées rapides préfigurant ainsi les virtuoses-compositeurs américains comme Gottschalk ou Grainger. On remarquera aussi, autre signature du style baroque, des marches d'harmonie en particulier dans la Sonate n°1, procédé abandonné depuis longtemps à cette époque. Enfin, les sonates n°13, n°26, n°29 et surtout n°22, d'une grande expressivité à mon avis me paraissent empreintes d'un pathétisme troublant."
[From : http://www.critique-musicale.com/CIMAROSA_Domenico_(1749-1801).htm ]
07:15 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique baroque, piano, interprète | Imprimer
09/10/2016
Musique
– Au revoir mon amour !
La porte se referme. Plus un bruit. Je n’ose marcher. J’écoute. Rien. La pleine liberté emplit les poumons d’un parfum de rêve. Ce n’est pas que la présence de celle qui est Tout me gêne, mais l’on a parfois besoin de respirer, de se laisser aller, d’ouvrir ses bronches au vide qui vous emplit et vous donne le frisson. On ne sait pourquoi, c’est ainsi et c’est le cas à présent.
Piano ! Jouer jusqu’à plus soif, s’emmêler les doigts, lire des portées de rêve, entendre le son des cordes et derrière, qui se dessinent, la mélodie grave, le contrepoint fuyant, l’harmonie rayonnante. Quelle extase ! J’ouvre la partition, je choisie la page, je la cale avec une autre (oui, les partitions modernes s’ouvrent mal et les pages se baladent pendant que l’on joue), je pose les doigts sur le clavier et l’enchaînement des sons commence, le cerveau se vide, la mélodie embaume et le cœur exulte. La pièce danse, ses couleurs m’enivrent, le rêve se poursuit, je m’évade à bon marché dans les tressautements du boléro, les accords d’une marche, ou encore, les ronds de jambe d’une valse.
Malheureusement, les fausses notes s’entassent et commencent à déborder. C’est trop que diable, il faut en finir. Reprenons ! La magie est passée, elle s’est évaporée. Le parfum sent le soufre, les sons s’entrechoquent, la vue se trouble et donne le tangage à la portée qui s’envole hors de la page. Les notes s’éparpillent et tombent sur mes genoux avec un bruit de crécelle. Aïe, cela fait mal, surtout les doubles croches dont les flèches sortent un dard inaudible. Que faire ? Arrêter, tout simplement. Le silence à nouveau, écrasant cette fois-ci, comme un bourdonnement intempestif qui alourdi. J’ai perdu ma légèreté, de gros nuages noirs s’engagent sur l’horizon. Quelle heure est-il ? Déjà une heure qu’elle est partie. Elle me manque.
– Reviens vite !
Jouer du piano, c’est comme passer dans une lessiveuse. Ça remue dans tous les sens, en haut, en bas, sur les côtés, dans le ventre, la tête, le cœur. C’est comme si l’on vous passait une balayette à l’intérieur. Avant toute chose, ne pas oublier de s’attacher le bas de la jambe à la chaise sur laquelle vous vous asseyez ; sinon elle ne vous trouvera plus à son retour. En toute liberté, vous serez monté trop haut, ou vous serez si blanc qu’elle ne vous verra pas. Et vous-même, vous vous chercherez en raison de votre transparence. Oui, cela arrive de faire un séjour dans la forêt des partitions, de plonger dans l’eau claire des mélodies, de taper artistiquement des contrepoints vertigineux, de vous laisser bercer dans une harmonie enchanteresse. Vous en ressortez moulu, épuisé, vert, avec un mal de cœur qui vous fait dire :
– Changeons d’activité, écrivons un poème !
07:07 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
08/10/2016
Inconscience
Silence pesant dans l’œuf de la personne.
Ne cherche pas à voir l’ombre tatillonne,
Surtout ne casse pas cette protection.
Que le globe oculaire stagne en création !
Le paysage caresse cet horizon.
Étrange est la ligne de conjugaison
Où se mêlent lassitude et patience,
Un trouble bouillon d’absence de conscience.
Maintenant, casse cette maigre protection.
Dévoile-toi, vierge de toute filiation,
Pour courir sans fin dans la lande convoitée.
Tu es de pierre et de sang, malveillant
Jusqu’au creux de ton personnage ignorant
Qui n’ose chevaucher ce nuage ouaté…
© Loup Francart
07:06 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer