23/09/2016
Métropole
File entre les arbres !
Prends garde aux passants !
Ivres, ils ne lèvent pas le regard
Ils ne te voient pas, ne t’entendent pas
Leur seul horizon, le toit des voitures
Qui piétinent sur le canal
Encombrent l’entendement
Et bouchonnent de fièvre retenue
Tu files, tu te faufiles, dans l’étroit fil
Entre les fantômes qui devisent
Et s’égaient sur la chaussée
Surpris dans le courant de folie
Agitation à la surface
Calme olympien des sous-terriens
Comme un bol d’offrandes
Afin de revêtir le seul silence
La pâle lueur du jour
Se révèle encore trop rude
Pour les habitants désenchantés
Qui dansent dans les pots d’échappement
La ville fuit son ombre noire
Les rayons solaires glissent sur l’eau
Encombrent les rêves des plus fous
Et déjantent les roues de l’imaginaire
Passe au loin, de peur de mourir
Que rien ne te retienne
Dans ce bazar crieur et râleur
Envole-toi et contemple, solitaire
L’œil lunaire face à face !
© Loup Francart
07:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
22/09/2016
Für Arlina, d'Arvo Pärt
Toujours ce musicien minimaliste (mais est-il vraiment minimaliste?) dont l'objectif est de pénétrer au cœur même de l’homme, dans sa nature profonde.
Son évolution stylistique est notable en 1976 avec la composition d'une pièce pour piano devenue célèbre, Für Alina, qui marque une rupture avec ses premières œuvres et qui pose les jalons de son nouveau style, qualifié par lui-même de « style tintinnabuli »3,4. L'auteur l'explique ainsi : « Je travaille avec très peu d'éléments - une ou deux voix seulement. Je construis à partir d'un matériau primitif - avec l'accord parfait, avec une tonalité spécifique. Les trois notes d'un accord parfait sont comme des cloches. C'est la raison pour laquelle je l'ai appelé tintinnabulation ». (wikipedia)
https://www.youtube.com/watch?v=0zrD9JiA_i4
07:31 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique spirituelle, musique minimaliste | Imprimer
21/09/2016
Maxime
Ton œil est l’accès à l’âme.
Soigne sa brillance
En te vidant de ton moi.
Éclairci, il reflète le soi
Et chacun y voit son âme
Telle qu’elle est, belle ou insignifiante.
© Loup Francart
07:15 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moi, soi, âme, société | Imprimer
20/09/2016
Cousinade
Une poussière de têtes s’entasse
En attente de reconnaissance
La mémoire flanche, puis revient
Chaque visage remonte à la surface
Vacarme des conversations
Comme un brouillard de mémoire
Qui monte du sol de l’enfance
Et se couvre de souvenirs délicieux
Dans l’obscurité, je courrais, perdu
Cherchant vainement les portes de la réminiscence
Je me prends les pieds dans ma jeunesse
Et trébuche de bégaiements innocents
La brume se dissipe, l’horizon s’éclaircit
De grands blocs de commémoration émergent
Et barrent le chemin des rencontres d’hier
Ils sont là, bien en chair, fantômes vivaces
Que ce monde passé est empli de trous noirs
Par bonheur quelques naines blanches illuminent
Le grenier poussiéreux du théâtre antique
Des souvenirs d’enfance montant à pas menus
Oui, chaque stèle se couvre d’un nom
D’un visage, d’un geste, d’un rire ou d’un délire
D’enfants heureux, de bébés pleureurs
De cousins ressurgis, de parents disparus.
Allons, plongeons dans le bain des vestiges
D’un passé révolu et pourtant bien vivant !
Quel rafraîchissement !
© Loup Francart
07:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
19/09/2016
Regard
Glisse-toi dans ton ombre
Epouse cette sombre pénombre
Qui traverse ta vie
Et l’enchante sans avis
Entre dans la tente
Et couvre ta tête imprévoyante
Assainis ton être démuni
De la caresse des nuits
Seras-tu la mort voilée
Ou la transparence étoilée
Tu glisses entre les gouttes
Et seul poursuis ta route
Parti dans l’atmosphère
Tu n’es plus sur terre
Ta légèreté t’entraîne
A la rencontre de la reine
A genoux à ses pieds
Tu contemples sa majesté
Et ton âme s’élève
Frappée par le glaive
C’est fini, absence
Sans aucune réticence
L’air égaré, vide de pensées
Tu fuis au-delà de la jetée
Rien ne sera plus jamais
Comme avant, tu l’aimais
Cette vie douce et espiègle
Qui te donne la vision de l’aigle
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18/09/2016
Premières pluies
Le rien du sommeil
Et le tout du tonnerre
L’infini sans pensée
Le fini encombré
Tu te dresses sur ta couche
Et oses prononcer Dieu
Qu’ai-je fait ?
Tu reprends conscience
Ce trou dans ton être
Est-il le cri primordial
Ou cours-tu dans l’absence
Pour te convaincre d’aimer ?
Fracas du verre
La pluie tombe, grossière
Sur les toits de tôle
Et les rêves de geôle
Tu te lèves en tâtant
Et oses un regard
Sur le rideau des eaux
Qui coulent des cieux
Et lavent ton cerveau
Le fini encombré
T’enlace dans le temps
Et te disperse dans l’espace
Tu es vivant, oui,
C’est certain !
© Loup Francart
07:32 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
17/09/2016
Queue
Ils étaient là depuis trois-quarts d’heure
Pressés les uns contre les autres
Personne ne voulant céder sa place
Et la queue s’étirait, mollement
Mon voisin écoute nos conversations
L’oreille en capuchon, le nez en vrille
Qu’a-t-il reconnu qui l’ait fait trémousser
Un reste d’affection ou d’opprobre ?
Je me retourne, c’est long
Long comme un jour sans pain
Les têtes dodelinent, sereines
Et boivent leur inquiétude, sans fin
Une femme avance et longe le cordeau
Elle marche à pas menus, sans bruit
Mais déjà les cris s’élèvent
A la queue, mécréante et tricheuse
Elle trouve une autre femme
Et lui parle, mine de rien
Et celle-ci entre dans son jeu
Et l’agrège en catimini
L’homme rase les murs, col relevé
Il a pris son parti et plaide
J’ai tout tenté et n’ai rien
Où donc puis-je aller ?
La queue n’a pas de cœur
Elle n’a que des émotions
Elle coure sur place sans mot dire
Et fuit toute forme de civilité
On avance, oui, on avance
Vous faite un demi-pas, devant
Et deux sur le côté, bouche-bée
Pour retrouver votre équilibre
Oui, une queue c’est un calvaire
Qui s’enroule autour de la croix
Et rompt de toute part
Le ciment de la civilité
© Loup Francart
06:55 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
16/09/2016
Poète
Il est poète pour ne rien dire
Il n’en pense pas moins
Et lui non plus, pire
Il n’en prend aucun soin
Avez-vous déjà vu
Ceux qui n’ont qu’un grain
Pour devenir fétu
Et vaquer en pèlerin
Ils s’enfoncent en votre chair
Et ricanent de votre effarement
Plus rien ne les libère
Même leur enfermement
Alors ils marchent sûrs d’eux
Tête haute et chapeau bas
Sans un regard sur l’autre laborieux
Qui peine en contrebas
Le poète fouette le soviet
Et exhale le rire en cachette
La vie est drôle et belle
Lorsqu’on erre dans le djebel !
© Loup Francart
07:58 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
15/09/2016
Canicule
La rue est ronde de la chaleur
Qui tombe du ciel lentement
Avec la douceur d’un agneau
Et la berce d’apesanteur
Les voix traversent l’air densifié
Elles pépient en oiseaux polis
Pénètrent l’oreille voluptueusement
Et montent en vrille dans la nuit
Toutes fenêtres grandes ouvertes
Comme un pois chiche vous flottez
Aucun souffle ne vous chasse
Vous êtes là, patients, sans force
Vous n’avez même plus un fil
Pour vous protéger de la fournaise
C’est un sauna permanent
Auquel il manque le liant de la vapeur
O mon corps, Peux-tu fondre
Et me laisser seul et dénudé ?
Non, le poids te rattrape
Couche-toi sur le sol vierge
Et désormais ne va plus chercher
L’ombre de ta consistance
Au pied des immeubles luisants
Mais dans la fraîcheur du rêve
© Loup Francart
07:37 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
14/09/2016
C'est mon homme
C’est mon homme !
Il a l’humour ardent
Et pas mal aux dents
C’est mon homme !
Il me prend aux aisselles
Et je vois trente-six chandelles
C’est mon homme !
Il a du poil au nombril
C’est qu’il fut sans-abri
C’est mon homme !
Il rougit de colère
Mais c’est un bon père
C’est mon homme !
Il travaille jour et nuit
Et jamais il ne fuit
C’est mon homme !
Je lui caresse l’oreille
Il se retrouve sans appareil
C’est mon homme !
Il a horreur des baisers
Mais penche pour la nuitée
C’est mon homme !
Il me caresse aussi
Je l’aime ainsi
C’est mon homme !
Je me sens bien chez lui
C’est comme un parapluie
C’est mon homme !
Je l’aime tout entier
Sans pouvoir m’arrêter
Oui, C’est mon homme !
Quel drôle de bonhomme !
© Loup Francart
07:50 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amour, vie, couple, société, humanité | Imprimer
13/09/2016
Etre ici est une splendeur, vie de Paula M. Becker
Simplicité de l’écriture, simplicité de l’histoire de cette femme peintre qui dévora la vie pour peindre et mourut si jeune. Marie Darrieussecq a su traduire l’atmosphère qui entourait Paula, traduire son envie de peindre, son envie de vivre. Sa première phrase : Elle a été ici. Sur la Terre et dans sa maison… Elle ne peignait pas que des fleurs… L’horreur est là, avec la splendeur, n’éludons pas, l’horreur de cette histoire, si une vie est une histoire : mourir à trente et un ans avec une œuvre devant soi et un bébé de dix-huit jours.
Ce n’est pas une biographie. On ne sait rien de sa jeunesse. Née en 1876, son histoire commence en l’an 1900. Elle part à Paris étudier le dessin et la peinture. Elle y rencontre Camille Claudel, prend des cours d’anatomie à l’Ecole des Beaux-arts. Elle remporte le prix de l’académie. Elle se heurte aux préjugés, bien qu’elle soit très bien accueillie. Paula est une bulle entre les deux siècles. Elle peint vite, comme un éclat.
Et nous allons vivre ces sept années où elle peint toute son œuvre, une œuvre critiquée par les hommes, une œuvre de femme qui peint des femmes. Certes le livre s’étend sans doute un peu trop sur sa vie sentimentale, son mariage, mais il donne une idée claire de ce qu’elle ressentait, de ce qu’elle vivait, elle, une femme. Il décrit également son amitié avec Rainer Maria Rilke, le poète, qui a pratiquement le même âge et qui épousa sa meilleure ami, Clara.
Mais l’auteur nous parle également de sa passion pour la peinture. Paula peint des jeunes filles, à cet âge où l’(on devient grande. Elle les peint sans le ciel, en contre-plongée… Une femme de vingt-cinq ans peint une très jeune mariée. Ce qu’elles partagent est silencieux. Le temps pulse. Le soleil est toujours voilé sur ces tableaux… « Force et intimité », voilà ce qu’en dit Otto (son futur mari). Elle est une artiste de bout en bout, sans doute la meilleure femme peintre qui ait jamais résidé ici.
Pour finir, ce paragraphe, qui explique la vie de Paula :
La même année (1904) Rilke écrit à un jeune poète : « Un jour (…) la jeune fille et la femme cesseront d’être seulement le contraire de l’homme, elles seront une réalité en elles-mêmes ; non plus un complément et une limite, mais l’existence et la vie ; ce sera la condition humaine sous sa forme féminine. »
07:34 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, édition, récit | Imprimer
12/09/2016
Musica Vini
« L'édition 2016 réunit trois formations vocales de style différent qui chantent après dégustation de vins "aériens" présentés par leur vigneron. » (https://www.musicavini.fr/edition-2016.php)
« L'ensemble vocal Seguido est constitué d'une trentaine de chanteurs passionnés par le travail choral qui ont tous une solide expérience et pratiquent le chant a capella. Il est dirigé par Valérie Fayet et Pierre Mervant (professeur de chant). Leur répertoire s'étend de la musique ancienne à celle du XXIème siècle, "de tous les styles, de tous les créateurs". Depuis cinq ans, Seguido est accueilli en résidence au Conservatoire de Sablé. » (http://www.seguido.fr/index.html
Les poils se hérissent au premier chant, puis se laissent attendrir jusqu’à friser et danser au dernier. Quelle expérience !
Chant en noir, le visage blanc
Soutenant les feuillets bavoirs
Les bras élastiques battent l’air
En circonvolutions arrondies et muettes
Les sons parviennent aux oreilles embuées
C’est rond, orageux, discordant souvent
Et tout cela sur les mots de Shakespeare
Une bête qui avance, éperdue et cloporte
Sautant les silences, enjambant les accords
Montant à l’échelle insonore et brûlante
Tressautant derrière la note qui part ferme
Etre ou ne pas être, où es-tu Shakespeare ?
Et malgré tout, quelle beauté des voix sans parole
Aigus des femmes, enfournement des hommes
Mélange détonnant de l’union des vibrations
Qui chatouillent l’entendement jusqu’à l’absurde
Du chant aux cris, des cris aux miaulements
Et l’apaisant tourbillon du souffle du paradis
Jusqu’aux portes de l'enfer !
© Loup Francart
06:27 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chant contemporain, musique vocale, musique | Imprimer
11/09/2016
Accomplissement
Lu dans Etre ici est une splendeur, un livre de Marie Darrieussecq racontant la vie de Paula Becker : « Je deviens quelqu’un ». Un livre qui livre l’âme de Paula, une femme irascible, qui finalement ne vit que pour sa peinture.
M’apparut alors que tous, femme ou homme, nous vivons pour devenir quelqu’un, poussé par une voix intérieure, silencieuse, mais présente au fond de nous, en permanence, comme un aimant qui attire les mille parties de notre être vers son accomplissement. Et cet accomplissement est différent pour chacun, c’est bien pour cela qu’on ne voit pas cette électricité qui nous tient en vie et nous conduit vers son achèvement. Certains abandonnent en cours de route. Ils deviennent sans vie, plats, morts à eux-mêmes. Ils trainent leur existence et ne luttent plus. La mort est déjà là, inexorablement. D’autres se noient dans l’action, croyant trouver un dérivatif à ce personnage en lui ou en elle qui se presse sans dire qui il est et l’encombre trop souvent. Ils ne savent pas qu’ils courent après eux-mêmes, et, bien sûr, ils ne trouvent rien.
Le poids de l’apprentissage, le poids des convenances, le poids du passé sont des empêchements de se découvrir soi-même, de laisser vivre en soi son être profond. Et celui-ci peut mourir étouffé de tant de précautions pour vivre. Comment ne pas vivre par personne interposée ! Ne pas se laisser entraîner dans le développement d’un personnage qui est autre que soi !
Oui, Je deviens quelqu’un et ce quelqu’un n’est pas mon personnage, mais moi-même. Face à face nous nous regardons. Je suis un autre que celui que j’ai vu, je suis autre que celui que je vais voir. Je deviens… Et ce devenir est l’action la plus importante que j’ai accomplie depuis longtemps. Ne pas se laisser figer ! Laisse aller ton bouillonnement intérieur, qu’il déborde de toi et laisse aux autres le parfum de ton être mystérieux. Cherche sans cesse, toujours plus loin en toi, laisse tomber ce qu’en pensent les autres, ne te laisse pas distraire et recueille ce miel qui s’écoule goutte à goutte de ton être inconnu et qui devient toi, l’unique parmi les uniques, homme parmi les hommes, femmes parmi les femmes, humain parmi les humains. Peu à peu, je me ressemble dans ce miroir de la vie, je peux suivre du doigt cette marche progressive vers ma réalisation que personne n’attend telle qu’elle arrive. Même moi, je ne sais ce que je vais devenir, mais je m’y emploie, de tout mon cœur, de toute mon intelligence, de toute mon âme. Et le regard change, ce n’est plus un regard inquisiteur, plus un regard de crainte, mais un regard plein de vie, de bonheur inexprimable, un regard curieux de tout, qui tente d’apprendre encore et encore, jamais lassé de l’existence.
Alors le ciel entre en nous, nous pénètre de la certitude d’exister, unique, à côté d’autres uniques qu’il faut maintenant découvrir. Quel est l’être qui se cache derrière ce visage ? Commence une nouvelle quête, passionnante, que deviendra celui-ci, celle-là ? S’ouvrira-t-il à cet appel qui se cache au fond de lui ou d’elle ? Comment l’aider à découvrir ce trésor enfoui qui ne demande qu’à se développer ? Vous ne pouvez lui dire ce qu’il peut être, mais simplement lui montrer les signes qui le conduiront à cette découverte.
Ces jours-là, vous flottez sur le monde, vous avez perdu votre pesanteur et vous vous envolez dans un ciel pur, sous le regard de cette enfant qui sait, elle, où se trouve son être.
Tête d’une jeune fille blonde coiffée d’un chapeau de paille -1904
Paula Becker
07:13 Publié dans 11. Considérations diverses, 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : femme, être humain, peinture, âme, accomplissement | Imprimer
10/09/2016
Salve Regina, d'Arvo Part
Une magnifique interprétation et visualisation de cette pièce d'Arvo Part :
https://youtu.be/f1CNNf9iU9Y
Latin (texte commun)
- Salve, Regina, mater misericordiae. Vita, dulcedo et spes nostra, salve.
- Ad te clamamus, exsules filii Hevae.
- Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle.
- Eia ergo, Advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte.
- Et Jesum, benedictum fructum ventris tui, nobis post hoc exilium ostende.
- O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria ! Amen.
Français
- Salut, Reine, Mère de Miséricorde, notre Vie, notre Douceur, et notre espérance, salut.
- Vers toi nous élevons nos cris, pauvres enfants d'Ève exilés.
- Vers toi nous soupirons, gémissant et pleurant dans cette vallée de larmes.
- Tourne donc, ô notre Avocate, tes yeux miséricordieux vers nous.
- Et, Jésus, le fruit béni de tes entrailles, montre-le nous après cet exil.
- Ô clémente, ô pieuse, ô douce Vierge Marie ! Amen.
07:12 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique religieuse, spiritualité, marie, humanité | Imprimer
09/09/2016
Fanny
Verte Fanny, crie la jument bègue
Où cours-tu donc de si matin ?
Ne sais-tu pas que le colimaçon
Est jaune, visqueux et grelottant
A quoi sert cet esthète aux poils luisants
Qui souffle sur la lune tiède
Et étire son langage au fil de la nuit
Rien ne trouble le silence doré
D’un noir immense et sans vie
Qui s’ouvre sur le lac débordant
Des jours d’été, fluides et sveltes
Il n’y a rien qui ne s’envole
Au large des îles Paracel
Protégées par le vent ébouriffant
Et les embruns chatouillants
De la mer insaisissable et bleu
Comme l’assiette des marins
Rentre dans ta purée de poix
Regarde échevelée la main qui court
Sur l’ombre de la vie en fleur
Et qui pousse lentement son coude
Dans le vide qui casse net
Le rebord rouge de la table formiquée
Enfin…
Le ciel se fait plus gris, moins chaud
L’air s’engouffre dans la pièce racornie
Un souffle passe, lourd d’odeurs
Les premières lueurs s’ouvrent
Tu reprends ta place d’humain
Le cœur vierge, le corps souple
La tête sans poids, le pied adroit
Tu ouvres un œil paresseux
Car rien ne te permet de rêver
A Fanny, la belle sorcière effarouchée
Qui danse chaque nuit sans lune
Dans le vide étoilé du ventre de la terre
Pouah ! Quel éveil me presse…
© Loup Francart
07:19 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
08/09/2016
Rêve ou réalité
Par la lecture on vit plusieurs vies
Jusqu’au jour où la vie est enlevée
Elle rejoint les vies lues et rêvées
Beaucoup pensent vivre alors qu’ils ne font que rêver.
07:38 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vie, littérature, rêve, société | Imprimer
07/09/2016
Pensée
Surgie de nulle part, une pensée vous vient. Elle va devant vous et passe sans que vous la reteniez. Elle a sa magie, un équilibre, du relief, les couleurs du mystère et la clarté de la compréhension. Vous ne pouvez cependant la retenir. Elle est déjà passée, filant lentement dans l'abîme du temps, figée dans sa stature d'assemblage, trop rigide pour être réellement. Ce n'est plus qu'un souvenir qui hante votre sommeil et surgit à nouveau de l'invisible.
© Loup Francart
07:25 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art cinétique, optique art, peinture, dessin | Imprimer
06/09/2016
Ouverture
Une ouverture, c’est un accès subtil
Autour d’un lieu clos, pratiqué indifféremment
De l’extérieur ou de l’intérieur
Attention, si elle devient trop grande
L’extérieur peut devenir l’intérieur
Il y a une frontière maléfique
Qui ne se dévoile qu’à l’occasion
Alors vous basculez et marchez sur la tête
Vous franchissez le Rubicon
Et l’envers devient l’endroit
Mais, votre tête où est-elle ?
Vous n’avez plus de repères
Les femmes ne s’y trompent pas
L’homme ignore les délices de la nature
Les accroche-cœurs du temps et de l’espace
Il ne voit que l’horizon, au loin
Alors qu’elles contemplent l’immensité
Des émotions, les larmes et les rires
Des vagues éclatant en gouttes
Contre la coque de leurs charmes
Il ne sait pas ce qui se passe
Il est apprivoisé et, d’émoi,
Franchit l’ouverture du merveilleux
Un monde inconnu de douceur
Et de folie également
L’électro plat, il va
Et rien ne saurait le dissuader
De ne pas courir derrière le vent
Qui laisse le parfum suave
Des nuits enfiévrées par le vide
Qui vous fait devenir contenant
D’un contenu impalpable
D’une absence qui remplit le tout
Et ouvre à la solitude bienheureuse
Où il n’y a plus ni dedans ni dehors
Êtes-vous ou n’êtes-vous pas ?
Vous ne savez et ne vous en souciez pas
Seul le rayonnement incandescent
Emplit le vide immense et chaud
De votre être qui n’est plus…
© Loup Francart
07:09 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
05/09/2016
Contes et nouvelles de Guy de Maupassant
Ce matin, levé tôt, je pris un livre dans la bibliothèque avant de me réfugier, à mon habitude, dans la cuisine pour prendre un café. Je ne pensais à rien en choisissant ce livre, sinon que ces nouvelles continuaient à enchanter de nombreux lecteurs. Elles sont courtes, une vingtaine de pages en moyenne, et vous embarquent en imagination dans un monde de sensations où se mélangent couleurs, odeurs, bruits, caresses ou répulsions, qui suscitent ensuite réflexion et admiration.
Vous êtes plongé brusquement, mais si doucement, dans un marché :
Sur la place de Goderville, c’était une foule, une cohue d’humains et de bêtes mélangés. Les cornes des bœufs, les hauts chapeaux à longs poils des paysans riches et les coiffes des paysannes émergeaient à la surface de l’assemblée. Et les voix criardes, aiguës, glapissantes formaient une clameur continue et sauvage que dominait parfois un grand éclat poussé par la robuste poitrine d’un campagnard en gaieté, ou le long meuglement d’une vache attachée au mur d’une maison. Tout cela sentait l’étable, le lait et le fumier, le foin et la sueur, dégageait cette saveur aigre, affreuse, humaine et bestiale, particulière aux gens des champs.
Mais vous faites aussi connaissance avec des émotions que vous avez vous-mêmes éprouvées et dont vous conservez le souvenir dans un coin de votre mémoire, comme un diamant perdu sur une plage de sable :
Comme il cherchait un endroit pour grimper, je lui indiquai le meilleur et je lui tendis la main. Il monta ; puis nous aidâmes les trois fillettes, rassurées. Elles étaient charmantes, surtout l’aînée, une blondine de dix-huit ans, fraîche comme une fleur, si fine, si mignonne ! Vraiment les jolies anglaises ont bien l’air de fruits de la mer. On aurait dit que celle-là venait de sortir du sable et que ses cheveux en avaient gardé la nuance. Elles font penser, avec leur fraîcheur exquise, aux couleurs délicates des coquilles roses et aux perles nacrées, rares, mystérieuses, écloses dans les profondeurs inconnues des océans.
Quel bonheur de relire ces nouvelles. C’est une pincée de fraîcheur qui tombe du ciel au petit matin et enchante la journée d’un rayon de soleil parfumé. Merci Monsieur de Maupassant !
07:05 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : nouvelle, récit, litrtérature, sensations, sentiments | Imprimer
04/09/2016
Choix
Descend dans ta cave, et même… au-delà
Ferme les yeux sur ta poche secrète
Reste dans ce frigidaire bon marché
Et attend que s’éclaircisse ton destin
Un souffle d’air frais te pénètre le crâne
Tel le vilebrequin, il pénètre en toi
Il te remue, t’étrille, te bouscule
Tu refuses son pouvoir d’évanescence
Tu tiens à toi, cet être magique
Qui te donne satisfactions et soucis
Tu te raccroches aux branches de l’émotion
Et t’enfermes dans ta rationalité
Mais ce souffle d’air devient tempête
Et t’enlève de ton socle de certitudes
Laisse descendre le poids de ton égo
Qu’il atteigne la mer primordiale
Et parte au gré des vagues et des courants
Là, nu, dans l’air léger du matin
Tu nettoies tes lunettes de l’opacité
Des souvenirs et désirs éperdus
Pour voler en toute liberté
Dans le gaz hilarant de l’absence d’être
Quel agréable chatouillement
Te gratte le gosier, élargissant le trou
Du passage à l’invisible
Tu entres dans l’autre monde
Que tu ne peux nommer
Mais que tu connais par ailleurs
Car il a bercé ton enfance
Marqué ton adolescence
Blessé ta vie d’adulte
Et te rend hommage en ces jours
Où l’œil du destin attend ton choix
Se laisser vivre pour finir par mourir
Ou mourir à soi-même pour vivre
© Loup Francart
07:15 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
03/09/2016
Jeux para-olympiques
Une belle présentation des jeux para-olympiques.
https://www.youtube.com/watch?v=IocLkk3aYlk&app=desktop
07:41 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sport, société, effort | Imprimer
02/09/2016
Maxime
L’amour est un feu qui couve
Lorsqu’il explose, il est trop tard
Tu ne fais plus partie du monde des hommes
Mais de celui des dieux ou des diables
Alors prends garde à ne pas tomber
Entretiens sa chaleur et continue de monter
© Loup Francart
07:35 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, vie, société | Imprimer
01/09/2016
Tornade
Sans crainte, ils font face, susceptibles de mourir à tout instant. La passion conduit à bien des défis.
07:10 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : catastrophe, cataclysme, tornade, climat | Imprimer
31/08/2016
Fétu
Je suis sans être rien… Qu’un fétu…
Je me cache sous le lit des amants
Je m’ouvre à leurs histoires sur l’oreiller
Et, décontenancé, leur renvoie en vers
Leurs espoirs et leurs larmes
Ils ignorent ces salutations éplorées
Et me saluent, sans un mot des évocations
La mondanité les empêche de penser
Plus longuement qu’une demi-minute
Tant pis ! Je poursuis mon rêve
D’un monde où le vent des amants
Devient un vent d’automne
Chargé de feuilles et de blondeur
Qui court sur la lande desséchée
Et tourbillonne dans le soleil déclinant
J’écris sans savoir pourquoi
Laissant les mots libres de partir
Entre les corps qui se touchent
Et s’étreignent en vaines roucoulades
Alors apparaît la zone si sensible
Qui aspire à la solitude éperdue
Et s’envole enfin vers les espaces
Où l’air a le son et l’ampleur des notes
J’ai perdu toute humanité et retenue
Et me régale d’absence devenue présence
© Loup Francart
07:48 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
30/08/2016
Maxime
L’homme sage tire parti des échecs
Ils apprennent plus que les succès
Recherche la difficulté
Recherche l’incompréhension d’une situation
Recherche la joie de la déroute
Puis trouve ta stratégie
Et fais face
© Loup Francart
07:10 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, enseignement, maîtrise | Imprimer
29/08/2016
La mue (20 et fin)
7 septembre. J’ai mué. Je suis un homme muni d’une paire d’ailes. Je n’ai pas la même tête qu’avant la première mue. Je ne me décrirai pas. J’ai trouvé une robe blanche au pied de l’arbre sur lequel je m’étais réfugié. Elle me va parfaitement. Si Joséphine me voyait ! Et en un instant, je me trouve aux côtés de Joséphine. Comment cela se fait-il ? Je n’ai fait que penser à elle et je suis auprès d’elle.
– Bonjour Joséphine. Alors, es-tu heureuse avec ton nouvel homme ?
Joséphine est étonnée. Elle se demande qui je suis. Je la regarde, resplendissante, mais elle est maintenant sans attrait pour moi. Elle n’est plus qu’un être humain avec ses instants de bonheur et de malheur, entraînée par les circonstances, tentant de comprendre ce qui lui arrive et dérivant entre ses interlocuteurs. Je repense à nos premiers jours et aussitôt je suis entraîné à cette même date et ce même lieu qu’il y a trois ans. Je lui caresse les mains et je vais l’embrasser. Il me semble que je suis pourvu d’une nouvelle faculté : je vis ce que je pense. Je peux me transporter dans l’espace et le temps instantanément selon ma pensée. Mieux même ! Dès que je cesse de penser, je suis transporté ailleurs. Où ? Je ne sais pas.
Ah ! Là, cela s’impose à moi : je suis entouré de sages, en robe blanche également, qui me regardent. Leurs yeux me sondent jusqu’à l’âme.
– Approche Imer. C’est le jour de ton initiation. Désormais, tu n’auras ni souvenirs ni projets. Il est temps que tu montes dans la hiérarchie. Tu ne vivras plus que d’amour spirituel. L’amour humain est une impulsion qui vient d’en bas, de la matière et indirectement de l’énergie divine contenue en toutes choses. Cette énergie s’adresse à l’homme matériel. Elle peut parfois l’amener à se surpasser lui-même, puisqu’elle retourne à Dieu par l’homme. Cet amour est une énergie incontrôlable qui transforme, mais nous n’en sommes pas maîtres. En revanche, l’amour spirituel n’exclut personne. Il s’adresse à tous sans distinction d’affinité. L’homme empli de l’Esprit dilate son cœur et y inclut le monde. Toute chose, toute personne, est en lui individuellement comme le plus bel objet, le plus bel être. Cet homme ne possède rien, et dispose de tout. Il déborde d’amour pour son ennemi et voudrait lui venir en aide, lui donner la joie débordante qui l’habite. Devenu transparent, n’ayant plus d’être propre, il est le monde et plus que le monde. Il apporte à chacun sa part de lumière.
Un ange s’avance, s’arrête, puis dit solennellement, prenant les autres à témoin tout en me regardant intensément :
– Tu es désormais un ange. Tu as fini ton cycle humain et tu as franchi la porte de la sagesse. Tu n’es plus, car tu es plus. Tu es maintenant le messager du divin. Porte la nouvelle aux hommes et toujours aide-les en toutes circonstances.
C’est ainsi que moi, anciennement Rémi, devenu Imer, ai quitté le monde des hommes pour rejoindre un autre monde que j’avais longtemps ignoré.
07:17 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conscience, rêve, détour, monde invisible | Imprimer
28/08/2016
Echec
Reviennent, lancinants, les souvenirs de tes échecs
Réveil transpirant, l’incertitude sur les lèvres
Un trou brutal à la place de l’entendement
Et je revis en boucle ces moments que je n’ai pas perçus
Car l’échec ne se vit que plus tard, lorsque tout est joué
Et que plus rien ne peux changer ce passé peu glorieux
Je carambole dans l’escalier, encombré d’objets
Ils ne veulent pas me quitter, ils sont bien
Dans ma conscience empaquetée de papier rose
Ils grattent un peu, pas trop, à la surface
Ne se manifestent que par à-coups, indolents
Et creusent le sable de l’ignominie avec persévérance
Il arrive qu’ils se pressent comme des rats
A la surface de ton rêve qui pourtant sonnait juste
Et débouche, tête nue, froidement, à la conscience
Je me trouve face à un puits sans fond qui remonte
Des entrailles de ma chair et déborde parfois
Pour m’assaillir des remords de mon inconséquence
Cette éruption soudaine me projette vertement
Dans des jurons proclamés à mon adresse
Un flot de bile et de cris sans foi ni raison
Résonnant dans le désert sans fin des jours
Qui commencent en conclusion dénuée de paroles
Et finissent dans le vide d’un avenir inconnu
Et comment profiter de ces leçons de vie gratuites
Lorsque seule la méditation te ramène à l’existence
Qui déroule son film dans le désordre, à la folie
Tu te réfugies dans ton ballet mental, repu
De vies échevelées, fragmentées, esseulées
Pour atteindre le nirvana de l’absence, sans succès…
© Loup Francart
07:52 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
27/08/2016
Déséquilibre
La ronde de l'inexistence m'enlace, je perds l'équilibre, la tête me tourne et m'embarque vers l'inconnu.
Seul l'incohérence lui permet de tenir un équilibre précaire !
07:12 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, dessin, op'art, art cinétique | Imprimer
26/08/2016
La mue (19)
La colombe me caresse de son aile, me regarde une dernière fois et me dit :
– Je ne te verrai plus. Tu en sais suffisamment pour voler de tes propres ailes. Sois fort, ta prochaine mue est pour bientôt.
Sur ces paroles que je ne comprends pas réellement, elle s’envole, fait un rond au-dessus de ma tête et s’éloigne. Je suis seul, mais je suis habité d’une nouvelle force qui me guide et me donne détermination et certitude. Je prends mon envol et pars, loin de mon appartement et de Joséphine. Le cordon est tranché, en avant !
Nous sommes le 3 septembre. Cela fait un peu plus d’un an que j’ai rencontré la colombe. Je n’ai pas de toit, je n’ai qu’un sac vide, je ne transporte pas de pierre pour reposer ma tête lorsque le soir tombe. Qu’ai-je fait ? Je ne peux vous le dire, c’est une affaire entre le ciel et moi. Je n’ai pas eu un instant de libre, mais je suis le plus libre des hommes. C’est un jour nouveau, mais particulier. Ce matin, j’ai reçu mon attestation. C’est la saison de la mue pour les oiseaux. Je ne suis pas inquiet. Je l’attends avec impatience, sans chercher à imaginer ce qu’elle sera. Ma vie continuera sous une autre forme et je serai toujours Imer.
5 septembre, je ressens les premières transformations. J’ai l’impression de retrouver mes jambes d’humain et je perds pas mal de plumes. C’est véritablement une mue. Qu’est-ce qui va les remplacer ? Mon bec devient mou, je ne peux plus casser une graine. Pourtant j’ai bien encore mes ailes et elles me soutiennent en l’air sans aucune difficulté. Elles semblent même plus agiles que d’habitude.
6 septembre. Je ne me sens pas bien. Reste sous ton arbre et attends, me disent mes compagnons. Je voudrai bien, mais je suis tiraillé sous ma peau. J’ai perdu presque toutes mes plumes, sauf sur les ailes, mais elles ont blanchi et deviennent plus lisses d’heure en heure. J’ai presque retrouvé mes jambes. Elles sont alertes, beaucoup plus qu’auparavant.
07:15 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : conscience, rêve, détour, monde invisible | Imprimer
25/08/2016
Méditation
Un bruit seul suffit
Pour éveiller tes tourments
Laisse aller les battements de ton cœur
Qu’ils couvrent les plaintes de ce monde
Et ne résonnent que de ton absence
© Loup Francart
07:16 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, existence, vie | Imprimer