13/12/2016
Humanité
L’histoire du vivant est l’histoire d’une complémentarité matinée d’opposition. Cette dichotomie ne concerne pas que le sexe, elle est à la base de la construction de l’univers. Le noyau d’un atome est constitué de protons, chargés positivement, et de neutrons, électriquement neutres autour duquel se distribuent des électrons, chargés négativement. Grâce à la théorie quantique, on a découvert que les protons et les neutrons contenaient des quarks (nommés up et down), tandis que les électrons sont pourvus de leptons. Ce sont eux qui sont maintenant considérés comme des particules élémentaires. Sans entrer dans les détails, la matière elle-même est sexuée, certes d’une manière différente, mais réellement, d’une part par le fait des charges, positive ou négative, des particules élémentaires, mais également par l’existence de l’antimatière, dont les charges sont inversées.
La perpétuation des espèces est passée assez vite de la reproduction asexuée, assimilable à un clonage naturel, à la reproduction sexuée, assurant le brassage génétique. Dichotomie, là aussi, permettant l’éclosion de la diversité. La vie implique donc l’existence de deux individus différenciés, partenaires en concurrence, mais obligatoirement complémentaires, qui disposent d’instincts, de sensations, et, in fine, de sentiments eux-mêmes différenciés. On ne regarde pas et on ne vit pas le monde de la même manière que l’on soit femme ou homme. C’est cette différence qui fait la richesse de l’humanité et lui permet d’aspirer à une autre vie, la vie surnaturelle qui elle est neutre, c’est-à-dire asexuée. Et on retrouve là l’organisation des particules élémentaires.
Imaginons maintenant un monde sans sexe, une humanité qui se reproduit automatiquement sans intervention de la volonté, c’est-à-dire sans attirance entre les individus selon qu’ils sont hommes et femmes. Est-ce possible ? Très probablement oui, mais quelle perte de richesse et que la vie serait morne sans cette grâce qui englobe les deux sexes. Hier, en regardant un film, m’est apparue cette suggestion. Plus de 90% des attraits de l’univers sont dus à cette dichotomie : homme et femme il les fit. Imaginez une humanité sans sexe : morne plaine, horizontal désert, encéphalogramme plat. Que pourraient-ils se raconter ?
Oui, pour notre plus grand bonheur, nous sommes différents et cette différence est notre richesse. Elle donne à la vie le piment indispensable à la réalisation de soi, jusqu’au moment où l’on dépasse cette exigence. Mais peu d’hommes ou de femmes y arrivent !
07:25 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humain, sexe, homme, femme, société |
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12/12/2016
Malade
Entrer dans la chambre d’un malade
C’est déjà être malade soi-même
L’un l’est véritablement, le pauvre
L’autre, le visiteur, se rend malade lui-même
Dès l’entrée, il se sait vulnérable
Il jette un dernier coup d’œil dehors
Avant de poser son regard sur le sujet
Ses traits sont-ils altérés ?
Sa main tremble-t-elle dans l’adversité ?
Rien ne transparaît apparemment
Pas la moindre faute de comportement
Mais toujours il guette le défaut
Ne pouvant s’empêcher de l’attendre
Alors il joue la comédie de l’espérance
Tout sourire, voir tout rire
Une décontraction désopilante
Avec un rien de compassion
Le geste large, la mèche en bataille
Il s’invente des propos hors de saison
Étire ses jambes en les croisant
S’essuie les yeux avec son mouchoir
Et dit sentencieusement : quelle chaleur !
Le malade n’ose dire qu’il est bien
Au chaud dans ce lit de douleur
Ne pouvant bouger, ni même respirer
Alors il sourit aimablement
À l’être qui lui fait face et le regarde
Avec, lui aussi, un rien de compassion
Le visiteur est surpris et lève le sourcil
Que diantre, se dit-il, est-ce lui
Ou moi qui se trouve si mal
Il ne sait plus et se contemple
Dans ce miroir du jeu mondain
L’œil embué, il desserre sa cravate
Il se sent réellement mal, sinon malade
Mais un mal étrange, qui colle à la peau
Comme un mauvais rêve, un soir de bringue
Ou encore un réveil d’une nuit sans sommeil
Il refait enfin surface et devient aimable
C’est-à-dire aimant, sourires et en verve
Il enclenche la première, avec douceur
Comment vas-tu ? As-tu mal ? Es-tu bien mis ?
De petites phrases qui ne coûtent rien
Qui permettent de se mettre dans le bain
En immersion dans le brouillard de la maladie
Il cherche le mot juste et ne le trouve pas
Il rit lui-même de son manque d’aisance
Bredouille une phrase incompréhensible
La rend sensible par une caresse dans l’air
Se reprend et finit par entrer dans le bleu
D’échanges intimes et de souvenirs communs
Une sorte de lévitation qui prend la gorge
Qui l’élève gentiment sous les aisselles
Et le transporte sur le nuage de l’entente
Enfin, il redevient lui-même, dans ce moi
Qui court à la surface de la peau
Et rayonne à l’extérieur sans rien dévoiler
De ce qu’il cache en lui, derrière la frontière
De la bien-portance et du bien-être
Il ne peut s’empêcher de se comparer
À un infortuné malade imaginaire
Qui n’en peut plus de traîner sa carcasse
Devant d’autres plus miséreux que lui
Que fait-il ici, lui l’indolent d’un jour
Malade de voir un vrai malade
Jouant la comédie de l’osmose
Jusqu’au moment où n’en pouvant plus
Il annonce doucement qu’il se fait tard
Qu’il a encore beaucoup de chemin à parcourir
Qu’il doit acheter telle chose, avant de rentrer
Que sa voisine l’attend, que son chien doit sortir
Qu’il doit porter son linge à la laverie
Bref, mille prétextes et excuses imaginaires
Qui lui sortent de la bouche en flots continus
Il lui dit presque à Dieu, se rattrape
Il le revoit bientôt, dans une nouvelle visite
Tout aussi malencontreuse et feinte
Laissant une lueur d’espoir au malade
Qui n’en dit mot et sourit d’un air las
Oui, tu dois te reposer ! Mais qui parle à qui ?
© Loup Francart
07:10 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |
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11/12/2016
Virtus
La vertu et la valeur sont deux notions qui ont la même origine étymologique. L'une ne va pas sans l'autre. On peut les symboliser par ces deux colonnes qui ne ressortent que grâce à leur lumière intérieure.

07:55 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, géométrie, intensité |
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10/12/2016
Parution de "Récits insolites"
Le recueil de nouvelles "Récits insolites" est sorti de presse :
« Remontant à la surface pour respirer, elle regarda l’au-dehors, puis l’au-dedans. Aucune rupture. Elle n’éprouva aucun changement d’impression, aucun décalage entre les deux regards, aucun déclic inaudible. Rien, un monde lisse et pourtant ô combien différent. »
Après quoi courons-nous ? L’argent, la gloire ou l’amour ? Au fond, qu’est-ce qui nous anime, nous transporte et nous imprègne ? Enfin… qu’est-ce qui nous fait vivre ?
Avec ce recueil de nouvelles, Loup Francart reprend la plume avec une profondeur nouvelle, affûtée au contact du fantastique. En prenant le quotidien pour cadre, dans tout ce que la vie courante se réclame de banale, il baisse notre garde et nous touche en plein cœur. Voyages initiatiques à part entière, chacun de ses récits sonde nos existences, nos doutes et nos attentes. Que sont devenus nos espoirs d’une vie meilleure ? Décorseté par le surnaturel, l’ordinaire vibre de sa fonction primaire : donner un sens. Épris de liberté, nos existences prennent enfin le chemin différent, éveillé et souriant auquel nous sommes destinés. Sitôt affranchis, le fantastique s’estompe pour laisser place à l’accoutumée. Insolites, ces nouvelles le sont assurément : mais n’est-ce pas le cas de chacun d’entre nous ?
Avec humour et tendresse, Loup Francart patine de nostalgie cet ouvrage intimement philosophique, le troisième paru aux Éditions du Panthéon.
€ 21,90 TTC
314 pages
ISBN 978-2-7547-3158-4
Les commandes peuvent être passées :
- Sur Amazon : http://www.amazon.fr/
- Sur le site internet : www.editions-pantheon.fr
- A la FNAC : http://livre.fnac.com/
- Par courriel adressé à : commande@editions-pantheon.fr
- Par courrier adressé à : Les Editions du Panthéon 12 rue Antoine Bourdelle 75015 Paris
- Par télécopie au 01 43 71 14 46
- Par téléphone au 01 43 71 14 72
En souhaitant à chacun d'entre vous une agréable lecture !
Une suggestion : pour Noël ou le nouvel an, faites cadeau de ce livre aux amateurs de lecture et d'histoires.
11:27 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, recueil, nouvelles, fictions, insolite, fantastique |
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09/12/2016
Le théâtre des ombres
https://www.youtube.com/watch?v=UvvkJrKKYF8
02:16 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ombre chinoise, danse, illusion, théâtre |
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08/12/2016
Palimpseste
Un nom barbare, comme une robe moulante
A coller sur la peau d’un cadavre bien mûr
Ou encore un animal inconnu et pervers
Qui fouille dans les corps et s’y installe
Le palimpseste n’est ni un sentiment
Ni un animal, ni même un outil
Ce n’est qu’un bout de papier
Flétri, gommé et réutilisé
Une commodité jetable
Un vrai brouillon
Un mot en trop
Ne disant
Rien
Ah !
Dire pal
Un supplice
Si douloureux
Vécu par el-Halabi
Assassin du général Kleber
Limp, tel une boiterie anglaise
Qui produit une dissymétrie funeste
Quant au zeste, péricarpe des agrumes
Que devient-il une fois dans la transparence
Du liquide agréable qui enivre le palais et l’esprit ?
C’est vrai ce n’est qu’un palimpseste
Un manuscrit qui toujours fut modeste
Parce qu’utilisé et devenu indigeste
Puis jeté, sans être devenu manifeste
© Loup Francart
07:21 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |
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07/12/2016
L'équilibre des valeurs
Pour revenir sur les valeurs, seul compte l’équilibre des valeurs entre elles. Ne prôner qu’une valeur revient à s’asservir à elle et à asservir les autres valeurs à celle-ci. Alors la logique des valeurs s’écroule et devient prison.
Prenons le cas de la valeur travail. Dans son ouvrage, Condition de l’homme moderne, Hannah Arendt donne un exemple topique du renversement des valeurs autour d’une seule. Le travail est une nécessité, il permet d’acquérir une certaine liberté qui lui donnera l’accès à d’autres activités, telles que la création ou la réflexion. Or notre époque fait du travail l’activité de base de l’homme. Elle glorifie le travail tant du côté des capitalistes que du côté des socialistes et des marxistes. Dans les deux cas, l’homme devient une machine à produire. La société et chaque homme doivent sans cesse augmenter leur productivité sous peine de déchéance.
Pour installer une véritable société humaine, il convient donc non pas d’afficher telle ou telle valeur comme prioritaire, mais de trouver un équilibre le plus parfait, selon l’histoire et l’environnement de cette société, entre les différentes valeurs sur lesquelles elle prétend fonder son avenir. C’est cet équilibre seul qui garantit le développement de la société. Une société qui ne met l’accent que sur l’égalité supprime très vite toute liberté d’entreprendre et de vivre chacun à sa manière. La liberté est la garantie de l’épanouissement de chacun dans son être intérieur. Inversement, une liberté excessive détruit la société en appliquant la loi du plus fort.
Allons même plus loin. Toute recherche de valeurs fondée sur des pairs, telles qu’égalité et fraternité, entraîne inévitablement des heurts sociétaux selon les opinions des uns et des autres. Il en est de même de la dichotomie entre le droit et le devoir. Une société qui ne met l’accent que sur le droit des uns et des autres à penser, à agir, à vivre à sa manière devient très vite totalitaire, car la plupart du temps un droit accordé à l’un peut empêcher le libre exercice d’un autre droit accordé à un autre.
C’est donc bien un équilibre entre plusieurs valeurs dans différents domaines qui crée une société stable. Il apparaît également que ce ne sont pas les valeurs qui seules comptent, mais l’équilibre de l’importance accordée entre les valeurs propres aux personnes et les valeurs de la société. Cet équilibre est toujours à trouver, à remettre en question entre la prédominance des personnes et la suprématie de la société sur l’individu. Prenons l’exemple du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Si l’on en fait une valeur fondamentale sur laquelle se construit la société, celle-ci a de grandes chances de ne pouvoir durer. La contestation devient très vite l’action fondamentale des personnes au détriment de la stabilité qui seule permet l’épanouissement des personnes.
Au fond, la seule règle sur l’emploi des valeurs est bien d’abord le développement d’un bien commun et la recherche par le politique de l’épanouissement de chacun en harmonie avec l’épanouissement des autres.
07:45 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : valeurs, éthique, fondement, société, personne, règles |
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06/12/2016
Les valeurs
On n’a jamais autant parlé des valeurs que depuis qu’on ne sait plus ce que c’est. Tous s’en mêlent, à commencer par les politiques qui ne cessent de se justifier au nom des valeurs de la république ou de la démocratie. On s’échange les mots avec avidité, chacun étant considéré comme supérieur à l’autre. Mais ils sont devenus des mots creux, des étendards sans fondement, des fondements sans assise.
Alors qu’est-ce qu’une valeur ?
Le mot vient du latin « valor », dérivé de « valere », valoir, avoir de la valeur, et, primitivement, « être fort, puissant, vigoureux ». La valeur est ce que représente quelqu'un ou quelque chose, quantitativement, financièrement, qualitativement ou symboliquement. Mais cette signification s’est élargie. Parler de valeur, c’est poser le fondement de l’action et sa légitimité. Certains comportements valent plus que d’autres. Ils s’organisent autour des concepts de bon et de mal. La valeur est donc le fondement d’un jugement critique vis-à-vis de tel ou tel comportement et des motifs pour lesquels ce jugement est considéré comme définitif, ou presque, par chacun.
Se pose alors la question du bien et du mal et aussitôt s’établit une différence entre ce que, au fond de moi, j’appelle bien ou mal et ce que les autres considèrent comme bon ou mauvais pour eux-mêmes. On constate alors que ces notions tournent autour de la personne qui juge par elle-même de ce qui est bien ou mal pour elle-même et, dans le même temps, autour de la société qui édicte des règles de comportement qui doivent être valables pour tous et qui constituent des fondements de vie commune, ce que l’on appelle le bien commun. La valeur permet donc de justifier l’action, l’attitude, le comportement, et donc d’exercer un jugement à la fois sur telle ou telle personne et sur telle ou telle société et, plus largement, sur telle ou telle civilisation. Appelée également axiologie (théorie de la valeur), elle s’occupe de toutes les façons dont on peut prendre position pour ou contre une chose, ou dont on peut la soumettre à un jugement critique. Choisir une chose plutôt qu’une autre, c’est se déterminer pour ce que l’on choisit et contre ce que l’on rejette. Ainsi le problème des valeurs tient principalement à un choix personnel et à un choix de société qui peuvent s’opposer ou, au contraire, s’harmoniser.
En fait la notion de valeur est dualiste. Elle peut être subjective ou objective selon le regard qu’on lui porte et qui se différencie par l’être en tant qu’individu et la personne en tant que membre d’une société. Ainsi, Spinoza écrit : « Nous ne désirons pas les choses parce qu’elles sont bonnes, mais elles sont bonnes parce que nous les désirons » et Aristote prétend que : « Nous désirons une chose parce qu’elle nous semble bonne, plutôt qu’elle ne nous semble bonne parce que nous la désirons ». Dans le premier cas, la valeur est estimée ou désirée par le sujet, elle a un prix personnel créé par la conscience, donc intérieur, immanent et temporel. Dans le second cas, la valeur est digne en soi d’estime et de désir, elle s’impose à la conscience, donc extérieure, transcendante et intemporelle.
Maintenant parlons concrètement. C’est quoi ces valeurs dont on nous rebat les oreilles ?
On constate qu’il est difficile de les hiérarchiser et quelles se distinguent plutôt selon l’angle sous lequel on les regarde. On différencie ainsi des valeurs humanitaires (la dignité humaine, la justice, la solidarité, la responsabilité, la tolérance, le respect des différences, l’intégrité de la personne), qui mettent l’accent sur la personne, et des valeurs communautaires (le respect des civilisations et des cultures, l’histoire commune, le territoire commun, l’égalité des races et des ethnies), qui mettent l’accent sur la société. On distingue également des valeurs internationales (la notion de nation et de souveraineté, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes), des valeurs sociales et politiques (le droit, l’ordre, la justice, le progrès, la liberté, la démocratie, le pluralisme), des valeurs économiques (la propriété, le travail, l’échange des biens, la liberté d’entreprise). On constate également que ces notions peuvent se différencier dans leur acceptation. Ainsi la notion de justice variera selon le point de vue de celui qui l’utilise ou la subit, de même la notion du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Et cela est vrai pour chaque notion.
Alors y a-t-il des notions sur lesquelles tous peuvent s’accorder, des valeurs universelles ?
Oui et non. Oui, certaines valeurs éthiques, en particulier les cinq valeurs que l’individu comme la société reconnaissent, c’est-à-dire le bien, le bon, le vrai, le beau, le juste, peuvent être considérées comme universelles. Mais derrière ces mots qu’appelle-t-on réellement bien, bon, vrai, beau, juste ? Tous y mettront des acceptions différentes qui les opposeront dans l’action comme dans le concept lui-même de chacune d’entre elles.
Est-ce à dire qu’il n’y a pas de valeurs ou qu’elles ne servent à rien ou qu’à opposer les hommes plutôt qu’à les rassembler ?
Sûrement pas ! Les valeurs sont nécessaires et justifient chaque homme comme chaque société. Elles sont donc un bien commun inaltérable qui caractérise l’humanité, sans que l’on puisse cependant les énoncer comme inaltérables et effectives pour tous, même les valeurs éthiques.
Alors plutôt que de parler et de s’échanger des valeurs considérées comme supérieures à celles des autres, il conviendrait plutôt de faire preuve de juste milieu sans vouloir placer l’une ou l’autre valeur en prééminence par rapport aux autres, telle que la notion d’égalité par rapport à la notion de liberté ou la notion de travail par rapport à la notion de propriété. De même la même notion peut avoir une valeur véritablement différente selon ce sur quoi elle s'applique. La valeur, sous prétexte qu'elle est mise en avant, ne peut excuser tout. Ainsi de la liberté de faire ce que l'on veut de son corps, liberté de se droguer ou de se suicider. La valeur ne peut justifier un droit, en opposition à une autre valeur. Toute valeur a ses limites et, encore une fois, le juste milieu est la meilleure norme.
06:11 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : valeurs, éthique, fondement, société, personne, règles |
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05/12/2016
Vivre le présent
Vivre le présent.
L'homme d'aujourd'hui ne sait vivre le présent que dans le mouvement. S'il s'arrête, c'est pour mieux reconsidérer le passé et construire l'avenir.
Si nous savions vivre le silence et l'inertie...
07:02 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, passé, présent, avenir |
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04/12/2016
Fleurs
Les femmes aiment qu’on leur offre des fleurs. Les hommes s’y plient, mais sans comprendre. Il ne trouve la plupart du temps que deux explications. D’une part, les femmes aiment les fleurs parce qu’elles aiment se parer et s’entourer de belles choses. D’autre part, socialement, c’est une coutume et une forme de politesse auxquelles ils doivent sacrifier pour rendre hommage aux femmes.
Mais ces deux explications n’expliquent rien. Elles ne sont qu’extérieures. Derrière se cachent des raisons intérieures qui sont à l’origine de ce qui est devenu une coutume.
Tout d’abord, les fleurs déclenchent chez une femme une sensation physique, écho de la sensation d’éveiller et de laisser s’épanouir en elle quelque chose de plus grand qui s’impose à elle. C’est la même sensation que celle de porter un enfant.
Plus profondément encore, les fleurs réveillent en elle un sentiment d’épanouissement, de plénitude face à la vie, d’ouverture et de fraîcheur intuitive que l’homme, plus conceptuel, ne perçoit plus en lui. Les fleurs sont symboles de jeunesse et d’étonnement du monde face à la grandeur et la beauté du divin qui créent et entretiennent la vie à chaque instant.
07:56 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cadeau, fleurs, hommage, société, épanouissement |
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03/12/2016
Bleu
Bleue la lame du couteau dans le froid
Juste un bout de ciel et d’horizon voilé
Où courre le train noir et peureux
Dans la plaine réchauffée de lumière
Les notes cristallines des éclats de glace
Résonnent aux oreilles du voyageur averti
L’intensité tranchée des rayons réfléchis
Crée un voile subtilement bleuté
La pointe d’un glaçon brisé par les pieds
Rouvre la plaie de l’absolue transparence
Le monde s’éloigne à grandes enjambées
La lumineuse beauté bleuit le paysage
Bercé par le ronronnement des rails
Je me replie dans la chaleur du fauteuil
Envahi par cette froideur étincelante…
La vitesse façonne le vent de la solitude…
© Loup Francart
03:16 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |
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02/12/2016
Percevoir l'éternité
Percevoir l’éternité, c’est inverser notre perception du temps et, ne l’oublions pas, de l’espace. Qu’est-ce que cela signifie ?
Le monde perd ses dimensions. Au lieu de la perception de l’immensité de l’univers, du temps, de l’espace et de la matière, c’est un sentiment de complète fusion entre le soi et la vie. L’infini est ressenti non pas à l’extérieur de soi, mais à l’intérieur. C’est une perception intime de la totalité qui vient lorsque ce moi obsédant cesse tout à coup d’imposer sa loi. La vie devient un vaste chant d’amour, une source qui coule, cette eau vive dont parle l’évangile.
Alors naît en soi ce désir indéfinissable de l’absolu qui donne à la fois la joie parce que l’on a fait l’expérience du divin et la souffrance parce qu’on ne peut encore s’unir à lui.
Oublie-toi et tu vivras !
07:38 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : éternité, vie, divin, dieu |
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01/12/2016
Maxime
Que Dieu nous semble loin !
S’est-il réfugié dans l’infini
Ou l’homme a-t-il peur de lui-même ?
Toujours est-il que ce centre intime
Est relégué à la périphérie
Et mourir à soi-même
N’est plus qu’une question d’heures
L'homme se répudie lui-même !
07:38 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, homme, moi, intimité |
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30/11/2016
Mozart et Yuja Wang
https://www.youtube.com/watch?v=hW6CZq7-ALo
Oui, elle nous enchante, nous suffoque, avec aplomb et gentillesse.
07:27 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, classique, jazz, mozart |
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29/11/2016
Moderne ?
Dans ce monde où tous se piquent de modernisme, d’ouverture et d’évolution des mœurs, la France des gens simples et travailleurs vient de prendre sa revanche. Son leader n’est ni ultra-traditionnaliste, ni ultra-libéral. Il a fait un tour de France et constaté le désir des Français qu’on leur foute la paix, plutôt que de vouloir en permanence leur dire ce qu’ils doivent penser, ce qu’ils doivent faire, ce qu’ils ne doivent surtout pas penser, ce qu’ils ne doivent surtout pas faire. Ils recherchent la liberté de vivre et non une égalité emprisonnant dans des schémas rétrogrades et mensongers.
Alors, vive la liberté, même si elle est dure à conquérir, au grand dam des élites et des médias.
07:24 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, gouvernance, politique, peuple |
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28/11/2016
Fantomatique
Au creux des arbres, dans le feuillage
Apparaît la lune verte, rapiécée
Elle crie au monde sa folie
Elle se précipite sur les passants
Qu’a-t-elle fait, se dit-elle
Pour mériter pareille opprobre
Rien ne va plus dans ce monde altéré
De railleries où chacun conserve
Son quant-à-soi et son désir altier
Pourtant elle avait rêvé sans répit
Dans le mystère de son autre face
Dans les champs écarlates et sans fin
Elle avait ouvert son sourire
A d’autres qu’à elle-même
Elle s’était baignée dans le froid
Et la transparence de la nuit
Regardant sans se lasser son âme
Enfouie dans l’eau glacée
Miroitant de possibles ombres
Sur sa clarté limpide et cruelle
Et lui, l’homme éveillé et perdu
S’était mépris sur ses intentions
Rien ne bouge, rien n’existe
Qu’elle, perchée au sommet
Des cieux et des étoiles
Double intense de votre âme
Courant dans les bois, esseulée
A la recherche de son moi
Et ne trouvant que le vide
Fumeux et sans consistance
Un fantôme sans papier
Qui court après son ombre
Et ne trouve lui-même
Qu’une lueur d’espoir
Sans commune mesure
Avec la solitude
Adieu, toi qui fut moi
Adieu, moi qui fut toi
Le voile est levé
Je suis là et ne suis rien
Qu’un peu d’humanité
Sans nom, ni visage
© Loup Francart
11:19 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |
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27/11/2016
Rupture ou glissement ?
Chaque période de vie se démarque de la précédente par une rupture ou un glissement ; rupture par la cessation brutale d’une activité qui a été au centre de votre vie pendant un certain temps ou glissement par un désintérêt psychologique de cette activité.
La rupture a l’avantage de vous obliger à vous poser la question de ce pour quoi vous vous passionnez. C’est une période de gestation difficile, car elle est le plus souvent due à un événement indépendant de votre volonté. La vie vous coupe de votre intérêt et même de votre passion pour quelque chose que vous avez pratiqué à fond, en y mettant le meilleur de vous-même. En un instant, rupture. Votre élan est cassé par la volonté d’un homme ou d’un système qui ne vous permettent plus de pratiquer ce que vous avez considéré comme une des clés de votre attention à la vie. Il faut alors avoir le courage de vous reconstruire, de rebâtir une nouvelle vie, différente, autre, dont vous ne savez bien sûr si cela va marcher, c’est-à-dire vous remplir pleinement d’une même passion que celle que vous aviez précédemment. Il faut que vous repassiez par toutes les étapes de la rage, puis de la dépression, puis de la remise en cause et enfin de la naissance d’un autre pôle d’intérêt en vous-même. Cela peut durer, de quelques semaines à plusieurs mois, voire même plusieurs années. En fait, tout dépend de votre aptitude psychologique, intellectuelle et physique à changer de vie. Vous êtes devant un vide qu’il vous faut combler par une nouveauté dont vous ignorez tout. C’est en fait une période magnifique, une renaissance de votre être, l’ouverture d’une nouvelle porte qui, par le seul fait d’être totalement à construire, devrait vous motiver au mieux. Mais il faut dans le même temps vous départir de votre ancienne passion, vous désolidariser de vos connaissances, vous ouvrir à l’inconnu et y trouver une place, ce qui demande effort et ténacité. Pendant longtemps vous demeurez abasourdi devant le vide de votre cerveau qui n’est plus asservi par des préoccupations quotidiennes. Rien. Le blanc et parfois le noir. Pas de couleurs, pas de joie et pas de montée cardiaque. La vie devient un long fleuve, pas tranquille du tout. Vous êtes sur votre radeau de survie et vous vous en allez au fil du courant, sans contrôle aucun. Vous regardez la rive qui défile devant vous sans pouvoir vous arrêter et y participer.
Dans d’autres circonstances, l’ancienne vie, qui était rassurante, s’efface peu à peu par un changement plus subtil des conditions qui vous environnent. Vous continuez à vous accrocher à vos habitudes, mais le paysage change subtilement. Vous le déplorez bien sûr, mais peu à peu vous constatez l’inanité de vos efforts pour poursuivre ce qui vous a passionné pendant un temps. C’est le cas, par exemple, de votre vie de parent. Il vient un moment où les enfants ont droit à votre respect de les laisser vivre leur vie, même si, éventuellement, ils le regretteront plus tard. Vous passez du rôle de conseiller (pour les aider à choisir) à celui d’assistant (pour faciliter la mise en œuvre de leur choix). Rien n’a changé. Vous êtes toujours parent, respecté par vos enfants. Mais une nouvelle étape se met en marche, dans laquelle votre attitude doit devenir différente sous peine d’entraîner des difficultés qui n’existaient pas jusqu’à maintenant. Ces glissements sont essentiels à la compréhension de la vie et à son bon déroulement. Là aussi, la cécité peut vous prendre. Vous ne voyez pas cette évolution impérative et vous cherchez à vous maintenir dans cet état de bien-être dont la facilité est la caractéristique première. Vous risquez alors, à force d’attendre, une rupture qui sera finalement plus dure que celle dont nous avons parlé précédemment, parce que due à votre propre inconscience des évolutions. Il arrive également que vous-même vous désintéressez progressivement de ce qui vous passionnait auparavant. Lassitude, train-train, impossibilité d’aller plus loin, manque de motivation. Oui tout cela peut vous conduire, un jour ou l’autre, à vous poser la question d’un changement que vous retardez bien sûr, car le confort intellectuel ou même physique est prégnant.
Finalement, loin d’être un long fleuve tranquille, la vie est une remise en cause permanente de ce qui vous y attache. Elle est pleine de pics et de faux plats. Il faut du temps pour en prendre conscience. Ils sont d’abord subis difficilement, qu’ils viennent d’une rupture ou d’un glissement. Puis il vous appartient de les prévoir, voire de les anticiper. Ce n’est qu’alors que vous prenez votre vie en main. Oui, la vie est à construire en permanence, d’abord volontairement en se donnant un projet et en tentant de le mettre à exécution pour se donner une certaine stabilité, puis en le faisant évoluer non pour maintenir cette stabilité, mais pour vous faire évoluer vous-même et non votre environnement. Cette deuxième étape est plus dure et plus incertaine, mais vous en tirerez toujours des bénéfices si vous le faites consciemment.
07:38 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vie, destin, volonté, société, individualité |
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26/11/2016
A paraître
Il va sortir le 9 décembre 2016 :
« Remontant à la surface pour respirer, elle regarda l’au-dehors, puis l’au-dedans. Aucune rupture. Elle n’éprouva aucun changement d’impression, aucun décalage entre les deux regards, aucun déclic inaudible. Rien, un monde lisse et pourtant ô combien différent. »
Après quoi courons-nous ? L’argent, la gloire ou l’amour ? Au fond, qu’est-ce qui nous anime, nous transporte et nous imprègne ? Enfin… qu’est-ce qui nous fait vivre ?
Avec ce recueil de nouvelles, Loup Francart reprend la plume avec une profondeur nouvelle, affûtée au contact du fantastique. En prenant le quotidien pour cadre, dans tout ce que la vie courante se réclame de banale, il baisse notre garde et nous touche en plein cœur. Voyages initiatiques à part entière, chacun de ses récits sonde nos existences, nos doutes et nos attentes. Que sont devenus nos espoirs d’une vie meilleure ? Décorseté par le surnaturel, l’ordinaire vibre de sa fonction primaire : donner un sens. Épris de liberté, nos existences prennent enfin le chemin différent, éveillé et souriant auquel nous sommes destinés. Sitôt affranchis, le fantastique s’estompe pour laisser place à l’accoutumée. Insolites, ces nouvelles le sont assurément : mais n’est-ce pas le cas de chacun d’entre nous ?
Avec humour et tendresse, Loup Francart patine de nostalgie cet ouvrage intimement philosophique, le troisième paru aux Éditions du Panthéon.
€ 21,90 TTC
ISBN 978-2-7547-3158-4
07:07 Publié dans 12. Trouvailles diverses, 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) |
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25/11/2016
Pictoème

07:19 Publié dans 31. Pictoème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, poème, poésie, pictoème, art |
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24/11/2016
Haïku
Retour dans la nuit
Plaisir d’être ensemble
Parler à la nuit
© Loup Francart
07:41 Publié dans 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) |
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23/11/2016
Perte sèche
Je perds la tête…
Mais en avais-je réellement une ?
C’est bien une grosseur que je porte
Depuis longtemps au bout du cou
Mais il suffit d’un vent aigre
Pour que j’en perde la notion
Passent alors en moi des bruits
Des couleurs, des odeurs
Qui n’ont rien à voir avec moi
J’erre dans le paysage moite
De mon insuffisance trompeuse
Un balai en haut du corps
Où coule l’air frais des tempêtes
Il m’arrive aussi de perdre la main…
Elle part de son plein-gré, entière
Et contre ma volonté batifole toute seule
L’autre main peut chercher à la rattraper
Mais elle n’arrive pas à la repérer
Alors cette seconde erre sans fin
En recherche d’un moindre mal
Et ne trouve que le vide appauvri
Des jours nostalgiques et pluvieux
Attention ! Je n’ai jamais perdu mon âme…
Elle m’est solidement ancrée
Au plus profond de moi-même
C’est probablement parce que je ne sais pas
Où elle se loge dans cette carcasse
Que jamais elle ne m’a fait défaut
Elle me rend transparent
Me donne sa vertu simpliste
Et m’enrobe de miel sauvage
Oui, cela je ne le perdrai jamais
Elle m’appartient plus que moi-même
Je la contemple et ris
D’y retrouver un peu de celui
Que je continue de chercher tous les jours
Et que je ne trouve nulle part
© Loup Francart
07:47 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |
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22/11/2016
Chaleur et fraîcheur
La chaleur et la fraîcheur sont antinomiques. Quoi de plus logique ! Pourtant tous deux, dans leur sensation, sont proches. Dans les deux cas, la chaleur ou la fraîcheur d’un lieu, d’un objet, d’un corps tiennent à la différence de température avec leur environnement. Mais on parle également de chaleur ou de fraîcheur dans les aspects psychiques de l’existence. « Il est peu chaleureux », nous dit-on d’un homme renfrogné. « Quelle fraîcheur ! » commente-t-on d’une jeune fille qui passe dans la rue. Il est cependant rare, pour ne pas dire exceptionnel, d’éprouver en même temps ces deux sensations. Chaleur et fraîcheur sont effectivement antinomiques.
Hier, me recouchant vers quatre heures du matin après m’être plongé dans les délices de l’écriture, j’avais du mal à trouver le sommeil. Il s’échappait toujours au moment où l’esprit se confond avec la matière dans une brume vaporeuse annonciatrice du sommeil. Après deux heures passées dans le froid, votre arrivée dans le lit conjugal est bienvenue. Vous entrez subrepticement, en essayant de ne pas déranger l’organisation de la couette, mais suffisamment pour puiser un peu de chaleur auprès de celle qui partage votre vie. Vous vous sentez bien lorsque votre corps froid entre en contact avec la moiteur de son corps endormi, ne serait-ce que d’une parcelle infime, par exemple la fermeté de son bras ou la souplesse de sa hanche. Aussitôt s’installe en vous ce voile vaporeux des sensations brutes qui surpasse toute pensée intellectuelle et vous fait sombrer dans le coulis des souvenirs affectifs qui remontent en bulles à la surface de votre mémoire. Vous ne pouvez vous empêcher de caresser ce point de contact qui vous redonne vie, qui regonfle votre existence d’évocations affectueuses et lui donne sens par la force de sa magie. Car c’est de magie que je parle, puisque très vite une sensation de fraîcheur tendre vous enrobe et vous emmène en lévitation de quelques centimètres, une attraction anti-gravité garantie qui finit par déranger l’ordonnancement de ce qui vous recouvre. Cette fraîcheur vous conduit hors du temps, dans les replis d’un espace limité, mais exquis, une sorte d’univers parallèle dans lequel les sensations deviennent différentes, exacerbées, et où les attouchements procurent le sentiment d’une fontaine de jouvence.
Oui, vous vivez l’expérience d’une chaleur bienheureuse et d’une fraîcheur insolite qui, par leur mélange heureux, font de vous un être aérien, sublimé et profondément humain. Vous pouvez alors vous laisser aller dans le gaz des songes et rêver de ces instants de bonheur que donne la vie conjugale dans la pâleur d’une vie ordinaire.
07:38 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sensation, sentiment, insomnie, bonheur |
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21/11/2016
Et voilà le produit
De l'écriture en passant par l'informatique et la musique, cela donne finalement un morceau jouable, même si la qualité musicale n'est pas celle d'un musicien professionnel. Certes la musique ressemble plus aux sonatines du XVIIe ou du XVIIIe siècle qu'aux pièces contemporaines, mais peu importe. Ce qui compte, c'est d'être aller jusqu'au bout de l'idée.
Un défaut cependant: je ne suis pas arrivé à régler le tempo, alors ne vous fiez pas à ce qui est marqué et trouver vous-mêmes!


07:25 Publié dans 53. Créations musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, sonatine, composition, logiciel d'écriture |
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20/11/2016
Bouillonnement
Quel est ce bouillonnement
Qui sourd de tes entrailles
Tel le trop-plein d’un volcan
Déversé en pluie de mitraille
A peine sorti de la nuit sans fond
Il t’emporte dans sa danse
T’étourdir, te promène sur le pont
T’étreint et sans cesse la relance
C’est l’aspiration du large
Sans lieu ni durée qui t’entraîne
Jusqu’à l’horizon et ses marges
Le cœur soulevé d’absence
Tu pars en goguette hors de l’arène
Comme aux jours de ton adolescence
© Loup Francart
07:28 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |
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19/11/2016
Teruhisa YAMANOBE, galerie Rauchfeld
Teruhisa YAMANOBE expose à la galerie Rauchfeld, 22 rue de Seine 75006. Il excelle autant dans les paysages que dans les portraits. On reconnaît immédiatement son style : lumière, transparence et sérénité.

Un paysage diaphane composé par une succession de couches de couleur qui se lient les unes aux autres, dont la lumière n’est pas directement visible, mais qui se diffuse sur l’ensemble.

Même transparence avec cette femme qui rappelle les peintres flamands, y compris dans les formes lourdes qui semblent sorties d’un autre âge.

Et cette toute jeune fille qui pose avec grâce et maniérisme.

Né au Japon en 1956, il s’installe à Paris en 1988 et décide de devenir peintre en découvrant la peinture flamande.

C’est bien un véritable artiste, ayant longuement travaillé son style et sachant rendre avec brio sa vision d’un monde paisible. L’invisible transparaît derrière le visible et vous fait pénétrer au-delà du moi, dans ce soi intemporel et enivrant de la spiritualité.
07:11 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, artiste, figuratif |
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18/11/2016
Frontière morale
Difficile frontière entre la bonté et la faiblesse, la fermeté et la dureté
Sans doute faut-il tenir compte de chaque cas individuel
Et ne pas trancher en fonction des opinions
© Loup Francart
07:15 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : juste milieu, jugement, opinion |
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17/11/2016
L’écriture des dieux devient une tâche technique
Pour donner suite à mes velléités d’écriture musicale et poursuivre les réflexions abordées le 5 novembre, j’ai décidé d’écrire la musique avec un logiciel permettant une lecture franche et directe de la mélodie et de son accompagnement plutôt qu’un tas informe de crayonnage qui fait confondre la hauteur des notes, les bécarres avec les dièses et les queues des blanches avec la séparation de mesures. C’est vrai quoi, il est plus simple de lire ce qui est bien écrit plutôt que de tenter de savoir, en pleine interprétation, s’il s’agit d’un do ou d’un ré, surtout s’il est affublé d’un bémol.
J’ai alors effectué des recherches sur Internet, le réseau qui sait tout. Il y en avait beaucoup plus que ce que j’imaginais. Comme j’avais tapé « logiciels d’écriture musicale gratuits », j’ai eu droit à tous les logiciels tels que Sibélius et quelques autres, qui se sont avérés payants. J’en ai néanmoins trouvé quelques-uns que l’on peut télécharger gratuitement, dont MuseScore 2 qui est, nous dit le site, « le point culminant de plus de 4 ans de développement, incluant les contributions techniques de plus de 400 personnes et les retours de milliers d'utilisateurs pour créer ensemble le meilleur logiciel libre et gratuit d'édition de partitions de musique ».
Une fois téléchargé, le désir immédiat fut d’inscrire sur la portée vierge le fruit de mes travaux de composition. Aïe ! Ce ne fut pas une mince affaire. Je cliquais sur une noire pour ensuite l’inscrire entre deux lignes de la portée, mais il ne se passa rien. Pourquoi ? Allez savoir ! Je dus alors me plonger dans un didacticiel, bien sûr en langue anglaise, pour comprendre qu’il fallait auparavant cliquer sur un bouton qui permet l’inscription d’une note. Je poursuivis sur la portée entre deux barres de mesure et tentais d’y importer la mélodie. Bon, pour la portée supérieure, pas trop de problème, j’y suis arrivé facilement après quelques tâtonnements qui m’ont cependant pris plus de deux heures. Mais ce fut une autre paire de manches lorsqu’il fallut remplir la portée du bas qui comportait des triolets, vous savez, ces notes que l’on joue en trois temps dans l’espace de deux (oui, la musique a parfois des mathématiques compliquées). Comme le logiciel calcule automatiquement les notes restantes à inscrire dans une mesure, vous ne pouvez entrer ce qui vous chante entre les deux barres. Tantôt la dernière note d’un des triolets s’installe à cheval sur la barre de séparation, tantôt un de ceux-ci devient des doubles croches et produit de magnifiques arpèges injouables, mais si beaux à regarder, tantôt une succession de silence, demi-silence, quart de silence, s’inscrit entre les quelques rares notes que je parviens à insérer et qui n’ont plus rien à voir avec ce que je joue. Dépité, j’abandonnais, allais me préparer un sandwich pour revenir malgré moi à l’appareil et chercher comment faire. C’est un travail de patience que d’apprendre l’utilisation d’un logiciel, et je n’en ai pas beaucoup malheureusement. Après quelques aller et retour entre la cuisine et le bureau, j’ai décidé de fouiller les didacticiels et j’ai fini par en trouver un en français. Disons en franglais : 150 pages de prescriptions techniques difficilement compréhensibles telles que :
Vous pouvez désinstaller sur Windows 32-bit avec la commande suivante :
Cd D : Program files/MuseScore
Uninstall.exe /S
Heureusement, je n’avais aucune intention de désinstaller un logiciel que je venais d’introduire dans ma machine. Je finis par trouver quelques pages compréhensibles pour arriver à comprendre comment inscrire un triolet à la place d’un silence ou d’une noire. Mais ce fut de haute lutte et après bien des essais malheureux. Et ce n’est pas parce que vous y êtes arrivé une fois que la partie est gagnée. Vous voulez reproduire l’expérience ? Impossible ! Vous ne savez plus comment vous avez fait. A nouveau : tâtonnement, tentative, essai, déraillement, découragement, abandon et retour à la tâche.
L’écriture des Dieux est devenue l’écriture du besogneux moitié fou qui se casse la tête et tamponne son mulot. La poésie a fui cet espace. La froideur d’une logique technique a remplacé le tracé malhabile du crayon. In fine, c’est lisible et compréhensible, mais que de gouttes de transpiration pour y arriver !
07:27 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : technique, informatique, poésie, écriture |
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16/11/2016
Etre
« Il y a trente ans, participant à un colloque, je séjournai à Royaumont. Dans un environnement si propice à l’entente, nous étions sensibles au fait que, devenus des êtres de langage, nous avions naturellement vocation au dialogue.
Pourtant, au cours de ce colloque dont le thème était l’échange interculturel, j’ai pu mesurer combien un vrai dialogue entre les êtres et, a fortiori, entre les cultures est difficile. S’il ne se contente pas de propos superficiels, un dialogue exige des intervenants qu’ils dépassent les apparences et qu’ils acceptent de plonger dans la profondeur de leur être, là où résident les quelques questions fondamentales, donc universelles, qui se posent aux humains. La sincérité de la réponse en constitue l’intérêt. A charge pour les interlocuteurs de constater, si possible avec humilité, la part d’identité ou de différence entre ces réponses, et d’en tirer profit. »
(François Cheng, L’éternité n’est pas de trop, Albin Michel 2002)
Tout d’abord, sommes-nous des êtres de langage, c’est-à-dire des êtres suffisamment ouverts pour participer à un dialogue ? Apparemment oui. Nous devisons facilement avec les gens dont nous avons fait connaissance et n’hésitons pas à engager une conversation avec des inconnus, même si les femmes sont plus douées que les hommes à ce genre d’exercice.
Comment cela marche-t-il ? Le corps de l’homme a une peau qui protège ses organes internes de toute atteinte et constitue une enveloppe permettant d’identifier aussitôt la personne grâce à son apparence. De même, l’être pensant dispose d'une protection, le moi, qui lui aussi permet d’identifier la personne facilement à travers un certain nombre de caractéristiques. Ce moi, selon sa force et son étendue culturelle et psychologique, lui donne sa personnalité. Fréquemment, plus celui-ci est développé, plus il est difficile de percer cette protection psychique et d’accéder à la profondeur de leur être. L’homme s’enorgueillit de ce qu’il a développé avec tant de difficulté et de volonté. Son moi est sa richesse et ne veut pas en démordre. Mais cette richesse constitue un grave handicap pour se lier intimement avec un autre être et établir un véritable dialogue. A toute interrogation de l’autre, il oppose sa vision des choses qui peut être travaillée ou toute faite. Mais rarement il accepte d’entrer en véritable dialogue pour tenter de comprendre l’autre, car cela suppose de se défaire de ce moi pour se laisser atteindre non pas par le moi de l’autre, mais par ce qui se cache derrière, c’est-à-dire cet infini insondable constituant l’être véritable. Alors le dialogue devient possible. Mais, vous le savez bien, la plupart des personnes refusent de se mettre dans cet état d’être d’ouverture parce qu’ils se sentent trop vulnérables. Ils mettent nus devant l’autre et cela le gène, de même que se mettre nu physiquement devant un autre, est une intimité inacceptable pour la plupart d’entre nous. Le maître-mot de cette attitude : la pudeur. La pudeur a du bon, elle protège l’être de son environnement et lui permet de survivre dans le bouillonnement des échanges. Mais l’excès de pudeur devient vite un obstacle pour celui qui cherche atteindre l’autre dans sa réalité profonde. Je me souviens d’une personne avec laquelle j’avais engagé un dialogue sur la littérature. Elle m’avait qu’il était impossible à la plupart des gens d’écrire avec le fond de l’âme, car c’est effectivement se mettre nu. Ainsi la poésie lui était interdite, parce que, par son style de langage, elle impliquait trop fortement l’être tout entier.
Heureusement, il y a des circonstances qui facilitent cet état d’être. La première est l’amour. « L'amour est patient, il est plein de bonté; l'amour n'est point envieux, il ne se vante point, il ne s'enfle pas d'orgueil. [...] Il se réjouit de la vérité. Il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. » (1 Corinthiens 13:4-7) La plupart des êtres humains expérimentent cet état dans lequel nous nous mettons à nu. Cela leur tombe dessus et ne peut s’y opposer. Au contraire, ils s’en réjouissent et découvrent l’autre comme un autre lui-même et pourtant ô combien différent, physiquement et psychiquement. De même, certaines personnes, en voyage dans un autre pays, sont capables d’entrer psychologiquement en osmose avec la culture du lieu. Certes beaucoup moins profondément, mais suffisamment pour éprouver les mêmes sentiments de bonheur dus à la perte momentanée de ce moi si encombrant.
Ainsi, ce qui permet cet échange nouveau, plus profond, plus intime entre les êtres, ce n’est le plus souvent pas la volonté délibérée d’établir un vrai dialogue, car cette volonté vient du moi qui s’y oppose. Ce sont plutôt des circonstances insolites qui vous y poussent. Autre exemple, l’émotion artistique ou esthétique, ou une peur suite à un accident dans lequel il y avait risque de perdre la vie. Alors l’être se met à nu, s’ouvre et communie avec l’autre pour lui communiquer sa peine ou sa joie.
Alors ne résistons pas à l’inconnu, ne cherchons pas l’indolence de l’habitude. Au contraire, recherchons les extrêmes, les circonstances qui vont dévoiler le soi derrière ce moi encombrant. Dans ce vide aspirant, on découvre notre être véritable, comme une bouffée d’oxygène respirée dans une cave toute noire.
05:45 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : existence, société, personnalité, personne, moi, soi, spiritualité |
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15/11/2016
Boucle
Il est venu, vert de lui-même
Il prit son courage à deux mains
Et sauta le ruisseau des eaux folles
Rien ne va plus, entendit-il
Dans un lointain vécu sans faille
Alors il repartit penaud, mais détendu
Vers d’autres cieux plus verts
Au ciel chargé de plomb et d’airain
Il naviguait dans les espaces sidéraux
Chantant sa complainte sauvage
En solitaire habitué à l’absence
De cohérence et d’embonpoint
On l’appelait le fil volant
Mais ce n’était qu’un point
Sans même un abri où dormir
Qui parcourait le monde virtuel
Et s’attardait sur les litotes
Parfois il tombait dans le vide
Interminablement, solidaire
De l’ivresse des trous sans fin
Il franchissait la porte du trou noir
Et se retrouvait, exclu
Dans un monde moins consistant
Engagé dans une boucle infernale
Qui se terminait par une impasse
Demi-tour, criait-il aux vents
Qui le poussaient vers sa fin
Et le point repartait vers les pleins
D’une cervelle aiguisée et proliférante
Toujours plus au fond de l’imagination
Dans ce plein où rien n’existe
Hors du soi qui n’est pas le moi
Mais un autre fou, ivre de puissance
© Loup Francart
07:18 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |
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14/11/2016
Le couvent des Capucins, à Sintra (Portugal)
Le Convento dos Capuchos est un désert spirituel en pleine forêt, à quelques kilomètres de Sintra, Il fut construit en 1560 par Álvaro de Castro, pour accomplir une promesse de son père, le vice-roi d’Inde João de Castro. Il accueillit douze moines capucins jusqu’au milieu du 18ème siècle.
Seuls, face à Dieu !
Une vie éternelle dans un lieu exigu où seul le cœur permet l’évasion.

Un tombeau pour le corps, une pointe de fer rougie dans la solitude pour découvrir l’immensité de l’approche spirituelle.

Devant le Seigneur parce que plus rien ne te retient sur terre.
Mais la nature est toujours là, veillant sur ces hommes qui recueillent la lumière du monde.
07:00 Publié dans 15. Voyages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : couvent, retraite, désert, spiritualité, vie monastique |
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