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16/05/2021

Malaise

Dans le silence de l’âme
Dans l’éternité de l’infini
Flotte le malaise du moi.
Où se tient donc celui-ci ?
Mets-toi devant toi.
Ouvre ton esprit sans pensée.
Tu t’élèves lentement hors de toi
Et contemples sans pitié
L’agitation troublante des idées.
Elles courent d’un bout à l’autre
De leur prison asphyxiante
Sans parvenir à s’enfuir.

Silence, braves gens !

Il s’évanouit lentement
Et se consume à petit feu,
Jusqu’au moment où il n’est plus.
Alors vient la grande escapade,
Dans la liberté totale du vol du rien,
En toute transparence.

15/05/2021

pluie

Pluie, grasse et verte
Mouille mes chausses
Et embrouille mes pensées

Lave mes souvenirs désolants 
Chasse les brins hérissés
De rêves métaphysiques

Où cours-tu ainsi, tendue
Sur tes nuages pleurants 
Des larmes de bonheur ou de peine

Tu sors de ton refuge, élégante
Apparition subtile, sans pareille
Et va vers ton destin voilé

Tu ne sais ce qui t’attend
Tu ne vois que le ciel lourd
Chargé d’imprécations

Soudain s’illumine l’avenir
La mer se calme et rit
Te voici délivré et repu

Alors marche sans faille
Le regard au loin, fixe
Et emplis-toi de l’avenir

Merci à tous pour l’attente
Pour cette délivrance
Et ce repos perpétuel

Rien ne saurait dire
Si le cœur brisé est là
Prêt à mourir pour lui

14/05/2021

L'écriture

L’écriture qui te prend à la gorge
Et t’entraîne dans sa sarabande
Déglutis, laisse-toi aller jusqu’au sang
Dans cette rondeur du plaisir d’écrire

Te vient un mot, un seul, petit
Ou une phrase qui sonne dans ta tête
Et l’obsède jusqu’à ce que la suite s’enchaîne
Comme un ruban de couleur esseulé

Le chat joue avec cette pelote factuelle
La triture et en tire quelques brins
Qui pendouillent dans le virtuel
Et s’étalent, en contraste, sur la page

Et tu ronronnes de plaisir irréel
Lové sur l’impression d’être beau
Alors que ces mots devenus vieux
Se détachent de toi-même, à l’horizon

C’est une fumée bleutée, douce au toucher
Qui court dans la lande et soupire
Tends tes bras et réchauffe-toi
Au feu de tes fictions incontrôlées

L’enchaînement des mots entre en phase
Et produit une mélodie inaudible
À l’oreille de celui qui ne sait 
Mais bouleversante pour celui qui entend

L’accompagnent les accords bienheureux
Sombres, enchanteurs et veloutés
De relents de bois, de prés et de rivières
Qui bercent amoureusement tes jours

Tu baignes de bonheur de sobriété prudente
Enrobé d’ivresse et de sucre candi 
Et contemples le jour timide qui se lève
Et t’illumine de rosée odorante

13/05/2021

Sommeil

Assis, toujours, devant la même table
Il s’étonne de sa propre inconscience
Que fais-je ainsi debout à cette heure
Alors que les autres dorment sans penser

Et qu’est-ce que la pensée pâlotte et papillonnante
Qui, là encore, soulève un effort d’imagination
À côté du silence de la nuit et du froid du jour
Jusqu’à l’ensevelir et le confondre avec les spectres

Le cou ploie vers la terre encombrée de sommeil
Même les mains se laissent aller, vertes de bonheur
À l’idée des draps frais qui l’attendent, ouverts
Et de la blondeur des bras qui vont l’enserrer

Merci, seigneur, de m’arracher à cette torpeur
Dresse-moi, debout, devant toi, comme un vers
Fleuris mes pensées d’une absence lourde et sans pression
Qu’enfin je m’endorme, perdu dans le vide cosmique
  

11/05/2021

Erreur

Elle ouvre sa main,
La tend vers moi et dit :
« donne-moi ta main
Et partons vers les étoiles. »

Puis, sûre de son effet, 
Me tenant le poignet,
Elle saute dans le puits.

10/05/2021

Discret

Enfoui dans la poussière d’étoiles
Ou les particules quantiques
Je me fonds dans le paysage
N’emportant que cette absence
D’un rien devenu tout

C’est une belle équipée
Que ce voyage sans papiers
Partir un jour sans rien
Même pas votre personnalité
A laquelle vous tenez pourtant

Direction la galaxie des prêcheurs
Qui résiste au mieux aux assauts
Des fols en eux ou en nous
Ils courent toute la nuit
Derrière leur être somnambule

Ils sont sans sons ni gestes
Comme des poissons dans leur eau
Gobant leur aventure sans moufter
Ils s’enfuient, solitaires
Jusqu’au fond du cosmos sans fin  

Il existe aussi une humanité silencieuse
Qui puise sa force de sa faiblesse
Sans manifestations intempestives
Elle est foule nombreuse et sévère
Sans pouvoir se nommer

Rien ne l’empêche d’être ainsi
Sans culotte ni jugeote
Motus et bouche cousue
Errant dans la nuit noire
Jusqu’à la chute sans fond

CRAC ! Cela ne tourne plus
Je suis tombé sur la tête
Dans le parc des demoiselles
Les yeux ouverts et attentifs
À leurs ébats sensuels, mais discrets

08/05/2021

Galipettes

Retour aux galipettes…

Il n’y a rien sur terre
De plus drôle que le chat
Qui se veut rat

Oui, le chat a une queue
Comme le rat a une moustache
Les deux ont quatre pattes
Mais l’un a de la fourrure
L’autre n’a que des poils

Il se regarde, vert
Où sont passé ses parements 
Qui font l’image de son ombre
Et identifient sa personne
Il est nu comme un vers
Et n’est pas découragé
Par cette apparence pauvrette

Tu es parce que tu es
Il est parce qu’il est
Et nous sommes différents
L’un musicien
L’autre peintre
Et le troisième qu’est-il ?

Il s’admire, seul face à tous
Contemplant sa montagne
Au creux de ses misères
Refusant sa chaleur 
Riant de sa petitesse

Je ne suis ni chat ni rat
Un simple humain 
Sans un sou en poche
Qui marche au long des rues 
Dans le noir de la nuit
Jusqu’à tomber de fatigue 
Et dormir la tête dans le ruisseau

Dieu, qu’il fait frais…

07/05/2021

Le souffle de la vie

Premier rayon
Le sommeil fuit

La nuit s’ouvre
Et bientôt s'embrase

Un chien passe dans la rue
L'ombre se recroqueville

Un pas dehors marche
Une voix s’élève

Couché sur la frontière
J’aspire à plus d’être

Le souffle de la vie
Me conduit jusqu’au seuil

L’illusion revient
Et m’entraîne au loin

La machine se met en route
Et submerge la conscience

C’est fini. Comme chaque jour
Le matin reprend le dessus 

Je suis submergé…
J’étais bien pourtant !

06/05/2021

Vie

Je te cherche, mon Dieu
Dans le brouillard de la vie
Jusqu’au plus petit moustique
Qui réveille dans la nuit
C’est un clin d’œil malin
Qui secoue la carcasse
Et fait grincer les dents
Alors qu’il convient
De remercier le ciel
D’une aussi délicate attention
Levé par nécessité
Je t’adresse un clin d’œil 
Rien ne vaut l’attente
Plutôt que la satisfaction
D’une vie sans espoir

Le moustique est parti…

03/05/2021

Féminité

Tu es belle de féminité
la vie s’enroule autour de toi
Tu incarnes l’innocence de l’enfance
Et la sagesse séculaire de l’humanité

Merci pour ta réserve délicate
Merci pour ta résistance passive
Merci pour l’amour de l’autre
L’unique parmi des milliers
Chanceux ou malheureux
Beau ou banni des médias

Seul compte l’ouverture de l’être
A l’aspiration de l’amour
Tu es là et le monde est beauté
De ton implication dans sa marche
Vers un épanouissement divin

02/05/2021

Etat d'être

Enfoui dans les brumes célestes,
Il oublie le superflu et le quotidien.
Cet état d’apesanteur perdure.
Où va-t-il donc dans cette absence ?
L’être est-il ce point chatouilleux
Qui obsède les bienheureux ?

Le cœur s’ouvre et se donne ! 

30/04/2021

Renaissance

Tu mets tes lunettes à œillères 
Ton cadre de vie est-il limité ou encombré ?
Sorti du halo de tes habitudes
Tu ne vois plus ce qui t’encadre

Perce l’au-delà de ton regard
Ouvre tes yeux obscurcis
Vois tes fautes, observe tes erreurs
Jusqu’à retirer tes lorgnettes
Et admirer ce qui t’entoure

Dans le flou de tes visions
Voici ton personnage
Bannis cette image
Ouvre les yeux sur l’inconnu
Et plonge sans un regard
Dans l’eau trouble de tes fautes

Tu en sortiras purifié
Vêtu de transparence
Nu comme un enfant
Au jour de sa naissance
Le plus beau jour de ta vie

26/04/2021

Cosmos

Le cosmos est l’ordre des Dieux
L’arrangement de l’univers
Dans la douceur d’un monde meilleur
Où le bonheur coule de source

La cosmologie retourne le compliment
La félicité est en son centre
Épiée par des yeux de lynx
Calculée en chiffres et lettres

Le cosmologue se retire doucement
D’études complexes et anonymes
Noyé dans la divination
Il erre dans un ciel trop pur

Le cosmologiste est froid comme un glaçon
Seule lui importe la genèse
Des planètes et soleils qui tournent
Dans sa tête et autour de ses pieds

Les cosmos n’ont rien à voir
Avec ces étranges grimoires
Ce sont de légères plantes vivaces
Aux ordres de la beauté profonde

Quant aux citoyens cosmopolites
Qui refusent les frontières
Ils s’enferment dans une liberté
Sans chaines ni barrières

Seuls les cosmonautes ailés
Flottent encore dans leurs vêtements
Pour sortir, égarés, dans l’absence d’air
Et batifoler les yeux ouverts

Restent les cosmétiques enchanteurs
Parure des femmes avides
De brillances étincelantes
Dénudées de toute tentation

Comme est grand ce cosmos
Et ses cosmétologues chéris
Dont la cosmographie dorée
Permet ces rêves cosmiques

25/04/2021

Beauté: contraste et harmonie

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La beauté : simple et ordinaire
Mais contraste et harmonie

Contraste du premier plan
Dévoilé en secret
Obscur malgré la lumière
Tamisé de tendresse dure

Harmonie tiède de la maison
Qui est laideur malgré tout
Mais qui émerge comme une rose
Et conduit à l’invisible mystère

Les fils d’argent donnent le La
Les narines de l’eau oxygènent
Les branches repoussent la clarté
Derrière la pâleur de l’inconnu

Y a-t-il une heure d’épanouissement
De langueur molle qui enchante
Et conduit finement le regard
Vers l’accomplissement de l’âme ?

 

24/04/2021

Matinale

 

IMG_0552.jpg

Rien ne lui sera épargné
Ni la peine ni le froid
Ni même la chaleur fulgurante
Et le bruissement des feuilles
Le rêve apparaît, lumineux
Tel le désir des corps
Et la concupiscence de l’esprit
Le tout figé dans le désert
D’un lever de soleil sur terre
Entre les fourches caudines
D’un matin rêvé
De la fenêtre de son lit

 

23/04/2021

Déplacement du système solaire dans l'univers : le vortex

From :

https://www.youtube.com/watch?v=0jHsq36_NTU&t=173s


Un vortex est un tourbillon creux qui prend naissance, dans certaines conditions, dans un fluide qui s'écoule.

C’est un tourbillon
Jaillissement de la vie
Dans toute sa beauté

 

22/04/2021

Cosmologie

Ne l’oublions pas…
Nous voyons l’univers de l’intérieur
Nous en sommes partie intégrante
Et la tête sous les couvertures
Nous observons ce qui s’y passe
Sans avoir une vision complète
Qui analyse son objet de l’extérieur

Nous ne pouvons observer
Que ce que nous voyons
L’inaccessible le demeure à jamais
Et ce que nous observons aujourd’hui
N’est que le passé de cet univers
Un passé plus ou moins lointain
Dont nous ne pouvons prédire l’évolution
Qu’à travers l’horizon des particules
Surface séparant l’observable du non-observables
Et le cône de lumière du passé
Cette lumière n’est visible qu’ici et maintenant
Ne l’était pas dans un passé récent
Et ne le sera bien sûr pas dans un futur proche
Alors comment raisonner cet univers ?

Nous disposons de trois types de raisonnement
La déduction part d’hypothèses à vérifier
Que l’on valide au fil de l’espace-temps
L’induction tire des conclusions de phénomènes
Dont l’observation se généralise
L’’abduction va plus loin dans le raisonnement
Mais devient hypothétique à ses extrêmes
Dans l’infiniment grand et l’infiniment petit
Il convient donc de tester la cohérence
De ces lois de la nature entre elles
Et d’y déceler des liens internes et externes
Et les incohérences possibles entre elles

Tout cela conduit à un modèle d’univers
Contenant des lois internes démontrables
Sans cependant jamais pouvoir expliciter
Sa singularité, donc son origine première
Ainsi va la science, elle bâtit sur le vent
Et en tire des conclusions solides
Sans cependant pouvoir énoncer le commencement
Qui reste une singularité, l’inconnue
Que nos raisonnements ne peuvent aborder
Faisant de l’homme un rêveur impénitent
Et un poète la bride sur le cou 

20/04/2021

Le nuage

Dans son délire, embrassant son moi
Il errait dans le désert de son être
Sans savoir où et quand aller
Il ne trouvait aucun refuge, en lui et hors de lui
Seule son ombre pouvait encore le consoler
Et lui servir de manteau pour la nuit
Comment les séparer ces deux êtres
L’un devenu si fier de son apparence
L’autre honteux de son propre souvenir
Les deux marchent côte à côte
Courbé sur leur image séparée
Sans jamais se toucher, ni même se regarder
Ils contemplent au loin, à l’horizon
L’un à droite, l’autre à gauche
Et se laissent bercer d’illusion
Les jours perdus ne se rattrapent pas
Marche, marche vers ton destin
Sans jamais faillir d'une vérité
Que tu imagines, mais que tu ne possèdes pas
Et lorsqu’elle arrive, nue et belle
Dans son authenticité ultime et théâtrale
Tu ne daignes pas y jeter un œil 
C’est le passé, penses-tu
Tu marches toujours plus loin
Vers le nuage d’inconnaissance
Qui environne ta vie et te fait rêver

19/04/2021

Le miroir des mondes

Faire le vide en soi

Devenir le miroir du monde
C’est-à-dire renvoyer au mystère insaisissable
Les dons qu’il nous a faits
Et devenir soi-même
Un autre être de divine humanité

Ne t’arrive-t-il pas, parfois
De flotter sur les nuages
De t’enfoncer dans la ouate 
Et de jouir d’un bonheur indéfini 
Porté par la vacuité divine

La plénitude t’envahit
Efforce-toi maintenant
D’acquérir la transparence
Une pellicule entre toi et l’univers
Jusqu’au tremblement suprême
Qui te fait ressentir, puis dire :

" Je suis parce qu’il est
Je vis parce qu’il vit
Ce trou vacant en moi
Est empli de sa présence
Devenue bonheur ultime "

C’est cet échange subtil
Réunion des contraires
Qui devient ton accomplissement

18/04/2021

J'ai soif

J’ai soif de Toi
Comme un amant a soif
De la présence de l’autre

Rien ne peut me désaltérer
Hormis la cloche qui tinte
Au loin, si loin, imperceptible
Aux oreilles des humains
Et qui écrase les sons
De coups inaudibles

L’air tremble
Je monte hors de moi
Dans ce Soi qui n’est rien
Et qui berce ma pellicule
De rides frissonnantes
M’entraînant vers Toi
Vers cette absence caressante
Qui réchauffe le cœur 
Et fait tendre les bras

Toi, sans moi
Empli de ta présence
Une absence insolite
Qui me fait dire :
"Tu es et je deviens"

La soif qui s’étanche
Coule dans l’être
Qui n’est plus

17/04/2021

Matière et énergie noires

Elle n’émet aucune lumière
Elle ne réfléchit aucune lumière
Elle est traversée par la lumière
Mais elle agit sur son environnement
Sous l’effet de la gravitation

Voir la matière noire
Est-ce possible ?
Cartographier l’invisible
Signifie détecter les courbures
 De la lumière émise
Par les étoiles et galaxies

Il ne s’agit ni de gaz ni de masse
Qu’est-ce à dire ?
Est-ce une matière fantôme 
Qui peuple 90% de l’univers
Et quel rôle tient-elle dans celui-ci ?
Serait-elle un catalyseur 
Autour duquel les atomes s’agglomèrent 
Pour former les galaxies ?

La matière noire serait-elle
L’architecte de l’univers 
Le creuset des étoiles
Donnant naissance aux atomes 
Quelle énigme !

Et si, au lieu de les observer
Comment créer ces particules de matière noire
Pour ne rien voir sur les écrans
Et savoir ce que l’on a découvert
Pour l’instant rien n’est détecté
Même ce que l’on n’attend pas 

Puis apparut l’énergie noire
Nouvelle découverte inattendue
Accélérant la vitesse de dispersion, voire 
De reproduction, de l’univers existant et visible
C’est une force gravitationnelle répulsive
Qui met en évidence l’expansion de l’univers
Mais qu’est-elle, nul ne le sait, pour l’instant

Dieu, que de mystères inaccessibles !
Qui vient-il faire là, celui-ci ?
Oui le mystère reste entier
Sur cet ilot de matières
Qui tourbillonne autour de nous
Et nous inclut dans son mouvement

Enivrante découverte !
Quelle énergie et quelle matière
Nous animent et nous entraînent
Vers un monde à découvrir
De merveilles insolites

16/04/2021

Décomposition

Décomposer les tâches, 
Couper le temps en tranches
Amenuiser les efforts
Jusqu’à les rendre simples

Puis recoller l’ensemble
En processus devenu complexe
Qui vous fait dire
Le Tout vaut plus que les parties accolées

Quel est donc le mystère 
De ce travail de fourmis
Qui fabrique un matelas plus épais
Que l’épaisseur de l’accumulation

Chaque tâche est décomposable
En sous-tâche jusqu’à l’annihilation 
Que reste-t-il de cette cuisine
Qui encombre votre cerveau ?

Soulagé, vous ne pensez à rien
Arrivé au terme de votre réflexion
Vous ne voyez qu’un nuage lumineux
Qui éclaire l’avenir dans la sérénité

Alors vous avancez précautionneusement
Mais d’un pas sûr et fier
Jusqu’au bout de votre volonté
Pour recueillir l’apaisement de l’être 

15/04/2021

L'inconnu qui vous veut du bien

Un trou, un vide qui n’est pas le néant
Errer autour jusqu’au débordement
Jusqu’à l’entraînement de l’attirance
Dans un picotement insolite de l’être

La grande question est là, qu’est-ce ?
Quelle est cet attrait qui fait dire :
« Je suis plus que j’étais ou même que je serai
Mais je ne suis rien face à ce mystère inconnu »

14/04/2021

L'amant du monde

Il n’est plus
Il était
Il devient
Mais maintenant
Qu’est-il ?

Être présent
Ici et maintenant
Comme le sont les objets
Qui l’environnent
Sans émoi
Sans étonnement
Sans ressentiment
Ni attirance

Être neutre n’est pas indifférence
C’est une autre manière d’accueillir
Plus intime, plus respectueuse
Sans effort, sans devenir
Sans mélange trouble
Entre eux et lui

Ils sont, il est
Et l’absence d’interférences
Ouvre au plus qu’humain

Il se glisse dans la peau
D’un monde inconnu
Dont la transparence
Nettoie l’être de ses scories

L’œil s’ouvre...
Il devient l’être intime
Dénué du moi encombrant


Il sourit au monde
Devenu son amant

13/04/2021

Personnalisation

Après l’individualisation
De tout être vivant
Vient la personnalisation
De notre l’humanité

Dieu soit loué…
L’homme croît
Il tend vers un mieux-être
Qui le transforme intérieurement

Non seulement j’existe
Mais je sais que j’existe
Mon être évolue
Et se personnalise

Ce n’est pas un travail d’un jour
Ce n’est que dans la durée
Que la personne caractérise
La conscience de soi

Les autres êtres vivants
Sont bien des individus
Qui se savent différents
Et s’observent mutuellement

L’individu s’oppose
Pour s’individualiser
La personne s’impose
Pour se reconnaître en l’autre

L’homme n’est pas
Il devient et croît
En élevant l’autre
Il s’élève lui-même

Ainsi croît l’humanité
Ensemble de personnes
Qui n’existent réellement
Que par solidarité

Que de chemins restent encore
À parcourir pour unir les cœurs
Après avoir unis les corps
Et former un Tout unique    
Les siècles s’échappent
Et sont vécus indépendamment
Les individus s’observent
Et parfois s’aiment d’amour

L’homme et la femme
Savent n’être qu’Un
Et devenir trois
Pour le meilleur et le pire

Les liens de la chair
S’unissent dans leur esprit
Et les font tendre
Vers un Tout personnalisant

Je suis parce qu’il est
Il est parce que je suis
Nous sommes parce qu’individus
Qui se regardent et peuvent s’aimer

Puis deviennent personnes à part entière...

10/04/2021

L'amour

Rien n’existe en soi
Tu es parce qu’il est
Il est parce que nous sommes
Mai qui a formé la première chaîne ?

Et pourtant ils étaient deux
Homme et femme
A former le premier maillon
Dans le tremblement et la crainte
D’un premier amour

La peau encore en frisonne
Les cils se dressent sur l’œil 
Tout s’épanouit dans l’apparence
Deux mains se rejoignent
Et s’ouvrent de tendresse

L’amour est là...
Comme un nuage

 

09/04/2021

Un, deux et trois

Étrangement unis
Adroitement séparés
La droite et la gauche
S’unissent eu leur milieu
En un lieu zéro 
Qui rassemble les potentialités
Et fait passer de l'horizontale à la verticale

C’est un point instable
Tranchant comme la foudre
Qui meurtrit les maladroits
Et encourage les bienheureux

Il peut être au creux d’une vallée
Ou au sommet d’une crête
Il se dévoile aux aventuriers
Se ferme aux craintifs
On l’approche indirectement
On le regarde de loin 
Et on l’embrasse au plus près

Il pénètre l’être
Et devient non-être
Le trois qui unit les deux
Qui sont issus des opposés
Des uns séparés
Rattachés par volonté
Devenu un par besoin
Puis attirance et enfin amour
Le trois devient un
Qui s’unit au deux
D’où jaillira un nouveau trois
Ou un autre un

Ainsi va le monde
Créateur involontaire
D’une voie médiane
Qui est la voie du sage
Par union des contraires

08/04/2021

Virtualité

Le vide est un plein virtuel
Il est plein de rien, mais contient Tout
Énergie, matière, espace-temps
Et même pensées et rêves
Plus même, l’inimaginable

Que reste-t-il à concevoir ?

Parfois, dans un plongeon vertigineux
L’homme descend en apnée
Dans la chaleur de la connaissance
Et ressort en criant Eureka
Il a trouvé une pépite
Qu’il extrait de sa gangue
Et qu’il dévoile au peuple
Le front couvert de lauriers

Mais qui saura dire d’où vient
Ce qu’il a découvert ?

La surface de l’introuvable
Cache l’énigme de l’inconnu
Un magma brûlant et insaisissable
Les mains ouvertes sur l’avenir
Qui ouvre toutes les convoitises
Mais qui ne dévoile rien

Cela s’appelle l’espérance
Un contenu vide de tout
Mais contenant tout
Un attrait irréversible 
Sans qu’il se dévoile
Dans sa nudité sauvage :

« Me voici Seigneur,
Fais de moi ce que tu veux ! »

07/04/2021

L’univers naît du vide

L’univers naît du vide
Ou comment passer
De rien à la matière ?
Comment passer d’une pensée
Aux particules et à l’atome 
Puis de l’atome au caillou
Et du caillou aux astres

La matière est du presque vide
Le monde atomique serait-il autre ?
Si l’on peut vider une bouteille
De toute présence consistante
Il est impossible de savoir 
Si le vide est vide de tout
Ou si le plein est plein de quelque chose    

Heisenberg est passé par là
L’homme ne peut savoir
Où se trouve l’électron
Ou quelle trajectoire il décrit
C’est le principe d’incertitude :
 Le savoir absolu ne peut être

Laissez errer votre pensée
Au-delà du rempart matériel
N’y a-t-il rien qui guide la pensée ?
« Je pense, donc je suis »
A dit René Descartes
Ne peut-on plutôt dire inversement
« Je suis, donc je pense »
La pensée précède l’action
Mais l’existence précède la pensée
Qui certes est un monde à part
Mais qui a la consistance
Du papier journal qui la contient

Quand le monde aura-t-il la sagesse
De reconnaître sa dépendance
D’un au-delà de la matière
Qui enrobe chaque grain
D’une crème invisible de bonheur divin 
Englobant chacun et chacun
De douceur de vivre incomparable ?

05/04/2021

Liberté

Le limon n’est qu’une glu d’impressions
À transformer en matières premières
Comme les galaxies, il erre dans le vide
S’assemblant peu à peu, se rejetant
Ou se dissolvant dans l’éther primordial
Ne reste de tout cela qu’un poids
Qui encombre l’esprit et pèse sur la conscience
Pour resurgir un jour sous forme de texte
À assembler et exploiter jusqu’au livre
Qui engrange le meilleur et le pire
Empli de signes désespérants 
La charge s’alourdit et pèse
Sur  la conscience et l’espérance
Jusqu’à ne plus bouger
Alors, et seulement à ce moment
L’homme peut courir en toute liberté