19/09/2020
Embrasement
Le feu envahissait la colline
Et pourtant l’air n’était pas surchauffé
C’était une après-midi d’automne
Aux poussées de brise froide
Sous des nuées chargés de noir
Personne n’imaginait un soudain embrasement
Un tel cri vers l’azur surchargé
Une telle suffocation de la verdoyance
L’irréel atteignait l’inimaginable
Les portes de l’enfer ouvertes sur l’horizon
Transmettaient l’onde des fins dernières
Contemplant une fois encore, involontairement
La fraicheur exquise et fragile
Des bois ceinturant ces lieux perdus
La matière s’épuise dans son souffle puissant
L’espace se réduit à la suffocation
Le temps s’arrête, figé d’horreur
S’écoulent cependant les secondes
Sans crépitements ni cris de sauve-qui-peut
Le calme règne encore sur la planète
Ce n’est que sa majesté le soleil
Qui se couche avec délectation
Faisant durer son plaisir
Avant de fermer ses paupières
Et de laisser aller ses vapeurs
Au loin derrière les bois et les eaux
Au delà, l’homme contemple l’illumination
Les yeux bordés de larmes et de tendresse
Remerciant le monde et son créateur
De ce coucher du jour et du mystère de la vie
06:59 Publié dans 27. Création photos, 31. Pictoème, 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : feu, vie, nature | Imprimer
16/09/2020
Elle pense
Comme est beau l’homme pensant ! Que dit-il à lui-même ?
A-t-il donné sa vie à la faune et la flore ?
S’est-il épanoui ou est-ce un requiem
Qu’il joue en sourdine, se tournant vers bâbord ?
L’œil vif encore ouvert, la narine palpitant,
La main frêle et sûre d’elle, il s’échappe en pensée
Vers l’absence de malheur, tenant son front bouillant,
S’égarant dans l’impasse, ressortant nettoyé.
Et voici s’avançant, d’un pas souple et auguste,
La femme évanescente, de retour au foyer.
Elle brille de tous ses feux pour se faire pardonner.
Quelle idée l’échappée, ce départ injuste
Loin de toute caresse, sans un regard pour lui,
Qu’a-t-elle été faire, sans même un parapluie ?
© Loup Francart
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04/09/2020
Le sanglier de l'Argoat
C’était un sanglier…
Il avançait sa hure sur l’eau
Coupant la vue aux vacanciers
S’opposant au pirate paradant
Qui maîtrisait les impressions
Le sanglier heureux de l’Argoat
Faisait fi au poisson de l’Armor
Rencontre explosive
Il ose venir défier l’au-delà
Des terres du bout du bout
Il avance son boutoir innocent
Pourtant il ne confond pas sa souille
Avec l’eau salée de la mer
Il préfère goûter escargots,
Limaces ou grenouilles
Plutôt que boire un verre
Au bord de la plage fumante
Les hommes, voire les femmes
S’emploient à le chasser
De ses terres humides et froides
Le laissant errer dans les jardins
Jusqu’au jour où il rencontre
Son assassin
Il ouvre alors ses paupières
Regarde une dernière fois la mer
Et se dit à voix basse
"Que l’eau était bonne aujourd’hui"
Puis il ferme les yeux et s’en va
Vers des cieux plus cléments
Où rien ne viendra voiler
Son regard fureteur
Et sa gouaille faconde
© Loup Francart
05:10 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bretagne, chasse, pêche, poésie | Imprimer
28/08/2020
La déité
La déité ne se montre pas
Elle se cache derrière les apparences
La déité n’est qu’un fumet
Que seuls les innocents perçoivent
La déité est le silence
Que l’oreille n’entend pas
La déité est douceur
Elle râpe la gorge des bavards
La déité met le vent en mouvement
Et le rend plus caressant
La déité s’endort dans ton terrier
Et s’y tient au chaud
La déité habite le monde
Mais y reste sur son quant-à-soi
Rien ne trouble l’homme
Si ce n’est l’être intérieur
© Loup Francart
07:10 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, littérature, écriture | Imprimer
13/08/2020
L'auteur
Une histoire, une histoire…
Rassemblés dans le salon,
Assis sur des tabourets bancals
Nous attendions tous la chaleur
Du discours d’Amédée
Quand va-t-il parler ?
Celui, arrivé peu auparavant
Parlait avec l’hôte réservé
Ne voulant pas interférer
Dans le déroulement prodigue
D’une soirée littéraire renommée
Enfin l’hôte sourit et annonça :
« Chers amis, voici l’instant attendu
Par vous tous. Le docteur Siestat
Va nous parler et nous enchanter. »
Chacun de se redresser et d’observer
L’auteur des Trois Mondes
Ronronnant de satisfaction
Celui-ci s’avança, salua, s’assit
Déplia un bout de papier froissé
Se racla la gorge, discrètement
Ouvrit la bouche et ne dit mot
Il recommença, toussant légèrement
Rien ne vint. L’homme restait muet
Tous tendaient le cou pour voir la célébrité
Qui ne pouvait s’exprimer
Y a-t-il un docteur dans la salle ?
Interrogea l’hôte, inquiet et gêné
Un homme se présenta, petit
Le crâne chauve, les lunettes sur le nez
Il observa le docteur en littérature
Lui tapa dans le dos d’un coup sec
De la bouche du conférencier
Sortit un petit magnétophone
Qui se mit à parler tout seul
Pendant que la célébrité
Restait assise, ne sachant que faire
Une femme, belle et affectueuse
Se leva et dit d’une voix faible
« Laissez donc cet homme déblatérer
Il n’a rien à nous dire sinon sa suffisance
Partez aux quatre coins du vent
Et recueillez les désirs des participants ! »
On éteignit l’engin parleur
Chacun exprima son souhait
Le silence se fit, le rêve s’installa
Un nuage se mit à flotter dans l’air
Obstruant la vue, libérant la parole
Le brouhaha prit de l’ampleur
En sortant tous se dire :
Quelle belle soirée nous avons passé
Rentrant chez eux ils s’extasiaient
Puis se couchèrent, heureux
D’avoir écoutés un auteur
Qui ne sait dire sa littérature
07:08 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, littérature, écriture | Imprimer
11/08/2020
exhibition
Un ciel clair comme un voile de mariée
Découvert un matin comme les autres
Rien ne traversait l’extatique corridor
Qui conduit aux prémices du bonheur
Elle va et vient comme une princesse
Ses atours aux formes impalpables
Crème glacée aux chatoiements brefs
Qui monte vers le cœur et le fend
D’un sourire espiègle et désertique
Jusqu’au plus profond des entrailles
Là où rien ne bouge, mais tout émeut
C’est ainsi qu’il a découvert l’amour
Une plaque de métal qui résonne
Des astuces de l’autre pour exister
Et se montrer en toute puissance
Dans son plus simple appareil
La vie jaillit d’elle-même du vide
Comme une folie enchanteresse
Qui court à tout instant, en tout lieu
Et décore le cosmos de bulles roses
De rapprochements et d’éloignements
Que la soupe quantique ne peut prévoir
Cours aux bords de l’univers, cours
Et salue la foule qui t’acclame
© Loup Francart
05:09 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature | Imprimer
06/08/2020
Flamboiement
Le flamboiement d’un être le distingue du mortel
Auréolé sans fin sa vue le déprécie
Effondré sur lui-même, il conserve son autel
De pâles admirateurs de nouvelles facéties
Ainsi s’ouvre l’horreur d’une manipulation
Environné de flammes, attirant les regards
L’homme n’ose avancer sans réconciliation
Errant sans relâche, avançant l’œil hagard
Le poil roux et vêtu d’un voile suffisant
Il étale son savoir et va euphorisant
Le poitrail découvert à l’assaut du monde
Plus rien ne paraîtra, pourvu de cheveux roux
Aussi trouve-t-on en vente le produit peu ou prou
Apportant la couleur aux douces têtes blondes
© Loup Francart
07:08 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature | Imprimer
04/08/2020
Tournant
Me voici de nouveau seul face à la page blanche
Elle oscille sans vergogne dans le brouillard
Ne laissant que l’odeur de l’insuffisance
La souffrance du manque et la pauvreté de l’absence
Rien ne m’oblige pourtant à croire au but
Je marche les yeux fermés, sans gestes brusques
Courant de-ci de-là, les yeux ouverts
Sur la nuit profonde et le rêve intérieur
Le temps s’écoule cependant, vert comme le bois
Pris d’envies, de maladresses et d’encouragements
J’erre dans le vide de ma mémoire perdue
Enfin, j’approche de la lumière finale
Celle qui court seule sur l’asphalte
Et qui sera bientôt coupée net
Panne et résurrection
Ou flash et extinction
Tu ne peux que choisir
…
© Loup Francart
07:46 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie littérature | Imprimer
26/07/2020
Inconnaissance
Il ne sait plus où il est
Sait-il même qui il est
Souvenirs d’où il vient
Absence d’où il va
L’opacité de l’existence
L’obscurité de l’avenir
Une page noire…
Une tache blanche
Ouvre son destin
Le futur renouvelle
Une vie autre
Loin des représentations
Et du paraître
Puits de lumière
Dans la nuit obscure…
Va et marche vers lui
Avance dans le brouillard
Enjambe les nuages
Et force la porte
Du nuage d’inconnaissance
Entrouvre le passage
Et ne pense plus…
© Loup Francart
07:16 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
22/07/2020
L'envol
Où es-tu, toi, l’inconnu ?
Ce pincement au cœur
Est celui de toujours
Aux moments de détresse
Un arrêt du cœur
Un bruissement de la pensée
Le noir de l’absence
Le rouge de l’épouvante
Le jaune de la désolation
Le vert de la quiétude
Le bleu des regrets
Le pourpre de l’affolement
L’incolore du néant
Tout ce que j’ai aimé
Est perdu jusqu'à cette douleur
Qui me berce les entrailles
Et m’empêche de prendre mon élan
En sautant la barrière
Pour plonger dans l’après
Qui n’est probablement qu’un avant
En absence de présent
J’ai percé l’espace
J’achève le temps
L’envol devient mon mode d’existence
Jusqu’au dernier atome
Je travaille sur le prochain livre qui parle de la quête de Dieu. Mais c'est une longue histoire. Il ne se laisse pas ligoter au pilori de l'information.
© Loup Francart
21/07/2020
Tout ou Rien ou Tout et Rien
Rien et ce rien engendre le Tout
Mais ce rien est-il le néant ?
Donner un nom à ce qui n’est pas
C’est livrer une chimère sans logique
Ce néant est-il le non-être ?
Qui peut dire non-être
S’il n’est pas lui-même
Il y a donc de l’existence dans l’absence d’être
Tout est lié au Tout
Même parler d’absence de tout
Implique la présence d’être
Dieu seul dans sa lunette
Voit l’homme devenir être
Dans un monde d’irréalité
© Loup Francart
07:42 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
15/07/2020
Nouvelle humanité
C’est la fin de la nuit, le calme campagnard
Règne sur l’espace et emprisonne le temps
Seules les particules coulent sur leurs trajectoires
Sans détermination, avec roucoulement
Perdu entre le nom et de plus la fonction
Un homme s’interroge, la terre dans l’ombre
Chaque matin je suis, chaque soir création
Chaque nuit j’engendre, mort dans la pénombre
Ainsi va le destin, entre être et néant
Au cours d’une soirée, aux prises à la folie
L’œil ouvert sur le monde, océan bienveillant
Marche encore et toujours, jusqu’au bout du chemin
Sans regard derrière et sans mélancolie
Jusqu’à la naissance d’un monde plus humain
© Loup Francart
02:19 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
11/07/2020
Particule
Éclatement d’une goutte
Fuyant vers l'infini
Perdue dans l’espace
Rassemblée dans le temps
Goutte isolée de matière
Sans réelle consistance
Un souvenir dans l’obscurité
Surgissant du néant
Qu'est-on ?
© Loup Francart
06:43 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème littérature | Imprimer
09/07/2020
Amour de soi
Rares sont ceux qui débordent d’amour
Au point de ne pouvoir vivre sans l’autre
Certes au commencement la passion emporte tout
Y compris les turbulences de la pensée
Mais celle-ci cache d’autres particularités
Venant imperceptiblement d’autres régions du soi
Et qu’une caresse de rappel ravive
Alors, reste tranquille vieil homme
Et ne cours plus de tes yeux hagards
Aux pieds d’hommes ou de femmes
Pour quêter une approbation ou un rejet
Laisse aller ton indifférence et ta pudeur
Et glisser sur tes lèvres la joie d’être
Sans commune mesure avec rien d’autre
Que toi-même, le rêveur et le poète
Qui courent sans cesse vers l’illumination
D’un ciel sans nuages ni même une ombre
Les bras tendus vers un absolu inatteignable
Vers ce désir permanent d’une nouveauté
Que tu ne connais que par intermittence
Et dans lequel tu plonges sans vergogne
Pour chuter jusqu’à l’infini et au-delà
Lieu de vie pure où le passé n’est plus
Où l’avenir n’a jamais existé ni même été imaginé
Où seul le présent devient l’absence
Jusqu’au vide suprême et solennel
D’une vie devenue le tout sans rien d’autre
Qu’une présence plus prenante que la mort
© Loup Francart
07:09 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
05/07/2020
Tout ou rien
Veiller pour s'éveiller
S'éveiller pour évoluer
Évoluer pour se réaliser
Se réaliser pour être
Être qu'est-ce et pourquoi ?
02:01 Publié dans 42. Créations poèmes, 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sentence, maxime, aphorisme | Imprimer
02/07/2020
Rues d'été
La fenêtre est ouverte
L’air frais entre en catimini…
Le roulement des pneus
Sur la chaussée bruyante
Deux femmes, jeunes
Consultent leur agenda
Dans le noir de la rue
Elles passent sans le voir
Comme on passe devant un homme
Qui n’est plus de ce monde
Et marche avec certitude
Sans savoir qu’il en a
Les voitures roulent sur le boulevard
Émettant le fond sonore
Tel le bruissement des arbres
Un soir d’été ou de printemps
Elles sont parties dans le noir
Englouties par la tiédeur
Dans le frissonnement du vent
Il est trois heures…
Paris dort…
Les femmes sous la couette
Les hommes rêvant à leurs formes
Les enfants seuls au monde
Et lui, veillant sur la rue
La fenêtre ouverte
Pour le meilleur et pour le pire
© Loup Francart
07:11 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
30/06/2020
Poésie et mystique
La poésie, comme la mystique,
dévoile l’invisible derrière le visible.
Elle donne vie à l’être intérieur
en osmose avec le monde.
06:09 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poète | Imprimer
25/06/2020
Les forces de la vie
Tu te cherches dans le monde
Tu ne trouves que tes doubles
Tu te cherches hors du monde
Et t’enfermes dans ta bulle
Celle-ci n’est qu’un autre double
Que tu contemples, prisonnier
De toi-même et du monde
Fouille encore en toi, toujours
Et deviens l’oiseau en cage
En mal d’échappée cosmique
Qui laisse son moi au vestiaire
Et enfile le costume blanc
Du rien courant derrière lui-même
Entre en toi-même
Fuis le monde
Évacue passé et futur
Tu es parce que tu n’es plus
Et l’absence de ce moi
Deviens le soi sublime
Une vie… Un point
Qui s’évanouit…
Seul l’amour te rattache
Aux forces de la vie…
© Loup Francart
05:47 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
23/06/2020
La faim
Elle ouvrit sa porte, hagarde
Elle cligna des yeux, dolente
Se pinça les mains par mégarde
Et cria dans sa robe moulante :
« Où donc est passé ma fille ? »
Seule une vieille femme répondit :
« Elle est partie au pain, sans béquille,
Se passant de son orthopédie. »
Elle perdit donc la vie
Pour goûter, les lèvres ouvertes
Ce qui est donné à tous
Et que seules les expertes
Prénomment la faim fourretout
© Loup Francart
07:31 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
19/06/2020
Enfoui
Pleinement présent dans ta tour
Tu grattes par curiosité, sans délectation
L’autre monde est-il différent ?
Derrière les reflets de tes pensées
S’ouvre le gouffre de tes absences
Un trou noir d’angoisse, empli de peurs
Et pourtant, tu grattes toujours
En fouillant dans ta transparence
Comme si tu allais découvrir
Le Graal de ton évanescence
Où es-tu, toi l’innocent
Pauvre de toi-même
Graine de sable enfoui ?
Laisse-toi couler dans l’ombre
Et demeure dans l’éternité
De ton destin isolé, appauvri
Par ces fantasmes d’indépendance
Bulle d’air s’élevant parmi les autres
Tous enclins à l’avènement
De cet autre toi-même
Que tu ne connais pas
Et qui miroite dans le lointain
Telle l’étoile de ton destin
© Loup Francart
05:38 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
13/06/2020
Echappé
Comme toujours l’attrait du vide
L’absence est ce trou dans le ciel
De ton fantôme errant en toi
Pfuittt… plus rien, juste un abime…
Alors je cours pour te rattraper
Et je tombe à mon tour, éperdu
Je ressens juste l’odeur du vide
Qui s’ébroue autour de ma personne
Et m’enduit de crème odorante
Comme un reste de parfum vieilli
Je deviens filament, m’allongeant
Jusqu’à la rupture du chewing-gum
Faisant exploser mes pensées
En me baignant de bulles multicolores
J’erre alors dans l’absence de mots
Priant le ciel de me rendre la parole
Je rafistole le personnage échappé
Jusqu’à ce qu’il reprenne l’apparence
D’un humain corps et âme
Mais quelle fatigue, car depuis
Je traine derrière moi
Mon double déformé et songeur
Rien ne va plus !
© Loup Francart
07:18 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème littérature | Imprimer
10/06/2020
L'inconnu
Où es-tu, toi, l’inconnu ?
Ce pincement au cœur
Est celui de toujours
Aux moments de détresse
Un arrêt du cœur
Un bruissement de la pensée
Le noir de l’absence
Le rouge de l’épouvante
Le jaune de la désolation
Le vert de la quiétude
Le bleu des regrets
Le pourpre de l’affolement
L’incolore du néant
Tout ce que j’ai aimé
Est perdu jusqu'à cette douleur
Qui me berce les entrailles
Et m’empêche de prendre mon élan
En sautant la barrière
Pour plonger dans l’après
Qui n’est probablement qu’un avant
En absence de présent
J’ai percé l’espace
J’achève le temps
L’envol devient mon mode d’existence
Jusqu’au dernier atome
© Loup Francart
04:06 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
06/06/2020
Dulcis
Douceur des sens :
Les yeux fermés, j’erre dans ta personne
Tu n’es que velours soyeux
Qui fait monter les plus vives sensations
Partout où tu poses ta main
Partout où je pose ma main
Je m’enfouis dans ce creux douillet
Et n’en sort que pour reprendre souffle
Et méditer ce silence d’or
Qui repose sur la suavité de ton être
Douceur des relations
Tissées par la parole :
Tu erres dans ta toile
Comme l’araignée agile
Changeant instinctivement de lieu
Dès lors que tu sens la discorde
Ou l’inadaptation des attitudes
L’affection est le miel
Qui t’enrobe, invisible et chaleureuse
Douceur morale :
Tu ne prêtes pas aux autres
Ce que tu ne connais pas
Tu ne sais ni la méchanceté
Ni l’appât du gain et l’appropriation
Ni l’arrière-pensée du voisin
Ni la jalousie des envieuses
Ni même le désir irrépressible des enfants
Tu ne vois que le ravissement
Qui emplit l’être intérieur de chacun
Ta douceur est amour
Un parfum imperceptible
Qui enrobe l’âme
Et l’ouvre au mystère de l’autre
© Loup Francart
07:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
05/06/2020
Dérapage
Il dérape sur la râpe à fromage
Il n’a plus toute sa tête même
La bosse qu’il possède au front
Lui donne un air de dur buté
Mais son cœur est un enfant
Au grain serré et pleutre
Relâchez-le et vous pourrez aller
Dépenser vos billets mal acquis
La peur le tenaille et l’étouffe
Ses yeux se révulsent de rage
Céder sans savoir ce qu’il en est
Est un saut dans l’inconnu
Sans parachute où se pendre
Dieu seul conduit aux sages décisions
Mais où est-il ce sauveur ?
Je ne le trouve plus. A-t-il parlé ?
Au loin fuit l’étoile de la chance
Où vas-tu, toi l’unique ?
Plus rien ne sera comme avant…
© Loup Francart
02:48 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
30/05/2020
Tango vuelvo al sur
https://www.youtube.com/watch?v=tHKOs_afPGo
Vire et chavire
Le tango est un frisson
jusqu'au bout des ongles
07:30 Publié dans 42. Créations poèmes, 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : danse, musique, argentine, coeur | Imprimer
28/05/2020
Obsession
Il y a deux manières de sortir de son obsession
La folie heureusement n’est pas seule manière
Ce chemin n’est pas le bon et mène au désastre
Tu n’es plus, tu étais et ne reste qu’un trou
Où s’entassent tes idées noires qui tournent en rond
Ce mouvement circulaire te happe et t’enfonce
La gravité t’entraîne au fond du gouffre
Bientôt tu ne pourras plus en sortir
Plus rien pour accrocher ton esprit qui s’en va
Que faire ?
Fuir vers le bas, c’est-à-dire t’effacer
Larguer ta consistance, l’engraisser
De vides sans fond, sans existences
Jusqu’au désastre final qui conduit à la folie
Tu ne sais pourquoi tu te laisses aller
Sur cette pente obsessionnelle et mortelle
N’obéis pas aux clairons de l’obsession
Va au-delà de tes tendances vaines
Tu ne perceras pas le plafond inconsistant
Fuir vers le haut, c’est-à-dire te rebeller
Largue ton être de chair, abandonne-le
Laisse pourrir tes remords et tes persécutions
Dresse-toi sur la pointe des pieds et des mains
Et regarde au-delà de l’horizon noirci
Dans le bleu des mers et du ciel
Là où plus rien ne peut te faire de mal
Va au bout de ta douleur et de ta peine
Jusqu’à dépasser tes souffrances
Va où te guide ton être essentiel
Vers cette fenêtre ouverte sur le monde
Ce halo étincelant de bonheur
Ce nuage d’inconnaissance
Qui ouvre la porte d’un autre toi
Ce soi qui surmonte le moi
Conduit à la foi et te laisse coi
© Loup Francart
07:09 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
25/05/2020
Bruissant sous la larme des nuages
Bruissant sous la larme des nuages
La forêt abritait nos regards verts
La frange houleuse des flaques
De nos rires imprégnait nos vêtements
La caresse étonnée de tes doigts
Pénétrait le chien de lumière
Et les reflets mauves de son apparence
Coloraient d’une ombre de joie
La frontière qui sépare tes lèvres
Le chien sous la dent d’un humain
Prend l’œil des enfants
Il gémit pieusement, caninement
Sous sa couverture de poils damés
S’interroge son cœur de chien
Fidélité ?
© Loup Francart
07:36 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, litérature | Imprimer
20/05/2020
L'univers observable
L’univers aurait la forme d’une sphère
Dont le diamètre contient le passé,
Son passé de 13,8 milliards d’années-lumière
Qui raconte son histoire observable.
Qu'y avait-il avant ? On ne sait,
Car le temps n’existait pas,
Pas de page noircie donnant des nouvelles,
Même pas une mince feuille de papier vierge.
Rien au-delà, le néant complet,
Car entre les deux, une limite
Que les êtres vivants ne peuvent franchir,
Celle de l’univers observable.
Cet univers est une sphère
Dont l’observateur est le centre
Et dont le rayon est appelé
La surface de dernière diffusion.
D’autres le confondent avec le fond diffus cosmologique,
Émis 380 000 années-lumière après le Big Bang,
Constituant la plus vieille image électromagnétique
Diluée et refroidie par l’expansion de l’univers.
Il est la preuve d’un passé plus petit et plus chaud.
Il s’agrandit au fil des jours et constitue
L’horizon cosmologique dont la terre est le centre,
Ce qui ne veut pas dire centre de l’univers.
Ainsi l’homme se donne le regard de Dieu
Sans cependant voir plus loin que l’horizon,
Voilé par le plasma invisible du Big Bang
Qui cache le visage du divin.
© Loup Francart
06:00 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, cosmologie, science | Imprimer
17/05/2020
Le nom
Tu n’es qu’un nom
Qui bourdonne dans la tête
Comme une mouche qui tourne
Et t’enlace dans ses pièges
Parfois elle s’arrête
Je dors sans scrupule
Jusqu’à ce qu’elle revienne
Et m’entraîne dans une nouvelle aventure
Qui me laisse le cœur battant
Ouvert à toutes les turpitudes
D’une absence de ta présence
D’autres fois, enlacé dans tes bras
Je baigne dans le bonheur…
Mon corps devenu enfant…
Cela ne dure pas longtemps
Mais me permet de poursuivre ma quête
Dieu, où es-tu ?
Je te cherche au réveil
L’œil ouvert sur la nuit
Et je ne trouve que le vide
Des étoiles et des gouffres
Qu’offre la nature au passant
En recherche de désolation
Ton nom n’est qu’un point
A l’horizon du désespoir
Car il cache ta réalité
Qui ne se dévoile jamais
Tu possèdes plusieurs noms
Tous plus révérés que l’autre
Celui de ton voisin de palier…
Comment unir ces contraires
Tenant au plus profond de l’être
Là où la chair rougie
Se montre dans sa vérité d’homme ?
Quel mirage me fait courir ?
A l’horizon je distingue
Ce point noir et brillant
Qui s’appelle Dieu
Et que j’appelle Déité
Nom abstrait de l’au-delà
Qui ouvre sur le calme
Qui suit la tempête
Tous s’entrecroisent
L’arme agitée et menaçante
Jusqu’au jour où ce nom
Devient celui de la délivrance
Plus de rancœur, plus s’affrontements
La mer de volupté intérieure
Velours sous les doigts de la main
Boisson enivrante qui s’empare de l’être
Et te rend autre, mais toi-même
Debout devant ton Dieu
Empli d’irréalité
Gonflé au gaz de la félicité
Reposant au nid de la création
Jusqu’au jour de son retour
Dans ta divine chaleur
Ce nom n’est qu’un symbole
D’une réalité plus grande
Que la moindre pensée
Ou la moindre sensation
Ou le moindre sentiment
Il te prend tout entier
Te secoue tout ton être
Et te rend transparent
Nu et vide de tout ce moi
Qui te gonfle d’impatience
Empêche ta vision unique
D’un Dieu devenu autre
Au-delà des mots…
Silence…
© Loup Francart
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15/05/2020
Singularité gravitationnelle
L’espace réagit à ce qu’il contient
Que ce soit matière ou énergie
Et se déforme à tel point
Qu’il s’effondre à l’infini
Trop de masse ou d’énergie
Rendent l’espace-temps imprévisible
Concentrés dans un volume trop petit
Ces métriques créent l’indéfini
L’horizon des événements devient piège
Pour la matière et même la lumière
Où vont donc objets et énergies
Au-delà de cette censure cosmique ?
Nul ne sait ce qu’il en advient
On ne peut admirer la singularité nue
Comme l’homme prude
Ne peut voir une femme nue
Ce principe de censure cosmique
Permet néanmoins un effondrement
D’objets cosmiques tels les étoiles
Jusqu’à atteindre une taille nulle
Alors plus rien n’est visible
Où donc est passé l’astre
Effondré sur lui-même ?
Y a-t-il un au-delà de l’espace-temps ?
Si l’on tend le cou vers le passé
On aperçoit la bille d’énergie
D’un univers venu d’une singularité
D’où sont nés et l’espace et le temps
Cette singularité première
Se retrouve dans les profondeurs
Des trous noirs jonchant l’univers
Y aurait-il des singularités multiples ?
Ces trous noirs seraient-ils des galeries
Permettant d’atteindre d’autres univers
Sans matière ni énergie physique
Où la psyché règnerait en maître ?
02:27 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cosmologie, poésie, poème, écriture | Imprimer