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22/11/2022

Vagabondages parisiens

promenade,exploration,découverte

Pêle-mêle sont les articles disparates :
Pelle sans manches, manche sans bras,
Bras de fer, fer de lance, balance.
On y trouve de tout dans le bric-à-brac
De personnes et d’objets hétéroclites
Qui vont de bric et de broc jusqu’à la fin du jour.

 

Des rues, des jardins, des boutiques, des galeries, des vide-greniers, des graffitis et bien d’autres distractions encore, un Paris insolite et pourtant quotidien. On vagabonde, on se distrait, on contemple ces fragments divers d'existence et Paris devient une fête qui réjouit le cœur et l’esprit par ce vagabondage sur les trottoirs parisiens.  Tout Paris dans les pieds et dans un coin de la tête. Mais attention, malgré tout, mieux vaut voir sur place, vous en profiterez mieux.

2022  /  253 pages  /  Prix de lancement : 9,97 € 

Publié sur Amazon :

https://www.amazon.fr/Loup-FRANCART/e/B07Y337PMM/ref=aufs_dp_fta_dsk

Présenté au salon du livre de Sainte Suzanne.

 

25/08/2022

Charme discret

Oui, je ne suis plus
J’enrage de n’être rien
Mais peut-on être et ne pas être ?

Le tout n’est qu’un effet
Sur la compréhension
Cherche encore et toujours
Ce qui meut le monde

Tu entends des sons
Tu vois le mouvement
Tu goûtes sa présence
Tu te délectes de ces instants
Et rien ne te fait bouger

Tu as beau ne pas savoir
Rien ne te pousse à croire
Beaucoup n’y songent plus
Ils ne rêvent plus du monde
Ils l’utilisent sans savoir sa valeur
Avec avidité et dédain

J’ai un jour découvert
Le charme discret de cette merveille
Comment ne pas tomber
De l’existence à l’essence même des choses ?
Ne pas se laisser séduire par le réel
Qui n’a rien à voir avec le dur et le mouvement ?
Ah, si le monde était monde... 

09/06/2022

Attente

Il est là, assis au bord de l’eau
Qui s’en va loin de lui, entre ses doigts
Il ne cherche pas à la retenir
Elle part et va au loin, hors de lui
Il regarde la frange blanche
Un reste de vie, s’estompant peu à peu
Puis redevenant gris, puis noir
Adieu filet de vie et d’agitations

Il est là, assis au bord de l’eau
Il trempe les pieds dans la fraicheur
C’est le calme et la quiétude
Ses yeux se troublent et s’égarent
Quelle paix en lui depuis la chute
Le froid net, coupant du rasoir
L’avait pris tout entier, gelant 
Arrêt sur image, plus rien ne bouge
Et la renaissance surgit, pleine et entière
L’autre partie de lui-même
Roule comme une tache sombre
Et ne quitte plus sa présence
Elle est là, derrière son être
Comme une paroi de verre
Mêlant ignorance et perspicacité
Vont-ils se rejoindre et se serrer
Ou vont-ils s’éloigner chacun de son côté ?
Et c’est à lui de décider
Les yeux fermés, la main dans le vide
Cherchant la lumière dans l’obscurité
Vainement, lucidement, sans interrogation
Jusqu’à sons dernier jour, dans la nuit
D’une vie qui se ferme

01/05/2022

Retour de la nuit

Pesanteur du réveil
Il émerge d’un brouillard opaque
Un chewing-gum éternel à mâcher
Et se retrouve nu au milieu de la nuit
Egaré et oppressé par le sommeil
Les pieds dans la boue
La tête dans les nuages
Marchant dans un autre monde

Un saut qualitatif dans la réalité
Sans prise de conscience de cette nouveauté
Progressivement seul face à lui-même

Il réalise ce pas d’une vie
Nouvelle étape en passe d’être franchi
Alors que rien ne l’avait préparé
A cette prise de conscience inattendue

28/11/2021

Objet

Il promène son regard derrière le rideau
Introduisant sa caméra dans les plis…
Se dévoile peu à peu le paysage
Et il reconstitue l‘ensemble du puzzle

C’est d’abord un brouillard insultant
Qui apparaît, comme une mer fermée
Dont les vagues courent à l’assaut
De celui qui découvre, assoiffé de nouveauté

Puis, pointe des ébauches de mouvements
Dans un charivari éperdu et sans fin
Retour sur un passé révolu et étrange
Qui a cessé de l’attirer dans le réel

Parfois souvent même, un pli du rideau
Voile l’aperçu et trompe le client
Où s’engage-t-il et où cela mène-t-il
Dans ces labyrinthes sans horizon ?

Il erre, roulant sur ses patins 
Délaissant l’obscurité des nuits
Et la chaleur des jours d’été
Pour se glisser dans l’inconnu

Voici enfin l’arrivée du connu
Un objet touché et chéri
Qui se reconnaît à son grain
Et réjouit l’esprit sans connaissance

Oui, je suis là, guettant un signe
Un geste de la main et du cœur
Le dur devient vérité et plénitude
Il est parce que palpable : est-ce toi ?

18/09/2021

Perdue

Le retour des petits pains sans levain
Qui prennent l’autoroute sans péage
Ils vont ensemble ou chacun de leur côté
Aboyer contre ceux qui sautent et courent
Lui, là, qu’est-il à vouloir pondre un œuf
Au pied de la porte du paradis perdu
Dorénavant, les ombres sont à la lumière
Et le chat attrape la neige qui tombe
D’un ciel blond, tenace et ambigu
Quelle histoire que cette fille sans fard
Qui plonge sans vergogne dans un bain
Et mord ses genoux verts et asséchés
Rien n’est plus vrai que l’oiseau voleur
Chantant à voix haute son malheur
Sans pleurer un instant dans sa manche
Va, cours après elle et rattrape-la
Elle peut t’échapper et te mordre
Sans jamais oublier de boire le sang

23/10/2019

Apercevoir

Glissé entre deux

Venu d'un autre monde

jaillit le mystère

 

19-10-23 (13-03-07) Briques assemblées 1mx1m.jpg

Anodin est-il ?

Formes et couleurs semblables

Mais il est autre !

 

Le mystère est son bonheur

 

26/02/2015

L’appel du grand large

Ce matin, après avoir fait quelques corrections sur un livre en préparation, j’ai tout d’un coup senti cet appel, celui du grand large. Non pas celui d’une mer ou d’un océan réel, mouillé et brouillardeux. Mais celui, plus subtil, de ce monde invisible qui hante les nuits et les rende douces de mystère inattendus.

Vous êtes dans vos pensées et… le vide. Ce n’est pas un vide comme les autres, plutôt une éclaircie qui efface tout le reste : le physique, le psychologique, le rationnel et même l’irrationnel. Une page blanche, lumineuse et numineuse[1]. C’est un choc ! Quel don du ciel. Plus un regret, plus un souci, plus même une pensée plaisante. Il n’y a plus de pensée, que ce vide ouvert devant vos yeux, que vous contemplez comme le Graal.  Vous n’êtes plus votre corps. Il a pris les dimensions d’un monde nouveau, élargi, vous donnant l’impression d’un doux tremblement qui, par ses vibrations, étend votre perception jusqu’à l’infini sans rencontrer une seule résistance. Pas un grain de poussière. L’azur plein les yeux, les yeux pleins de larmes de remerciement pour cet instant de grâce. Plus rien ne vous retient dans ces circonstances puisque tout a disparu. Vous baignez dans votre propre félicité acquise vous ne savez comment. Vous y êtes bien. Vous ne cherchez pas à vous y accrocher. Elle est là, elle vous entoure, elle vous caresse, mais elle n’est rien. Vous vous êtes évadé et vous ne le savez pas. Vous errez entre les étoiles, regardant un astre, vous réchauffant à un soleil, poussant toujours plus l’exploration de cette terre nouvelle, jusqu’aux confins du visible. Vous vous dilatez dans cette immensité jusqu’à revêtir son vêtement d’invisibilité. Votre peau n’est plus qu’une enveloppe transparente qui laisse passer toutes les ondes minuscules qui vous font percevoir la réalité impalpable de cet au-dehors qui est aussi un au-dedans et un au-delà.

Peu à peu, le monde revient à vous. Vous vous grattez la tête, vous changez de position, une sensation efface cette absence, une émotion la remplace, un sentiment vous prend votre liberté infinie acquise vous ne savez comment. « Retour sur terre », vous annonce d’une voix d’hôtesse, votre horloge intérieure. La vie se remet en route, par les petits bruits du quotidien, par quelques indications des sens. Vous émergez comme au sortir d’une plongée, mais pas brusquement, avec progressivité, comme si vous regrettiez de vous séparer de ce monde insaisissable.  C’est fini. Vous vous étirez, vous retrouvez votre pesanteur. Oui, c’est sans doute la première perception que vous ressentez : la pesanteur. Elle vous assène son poing féroce que vous prenez dans l’estomac et qui vous recale dans la réalité. Le rêve est passé.



[1] Pour Rudolf Otto, le numineux regarde toute expérience non-rationnelle du mystère, se passant des sens ou des sentiments, et dont l'objet premier et immédiat se trouve en dehors du soi. Le numineux est aussi, selon Carl Gustav Jung: "ce qui saisit l'individu, ce qui, venant d'ailleurs, lui donne le sentiment d'être".