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19/10/2022

Abandon

Tendu est l’élastique de son souvenir
Chaque matin, il s’enferme dans son personnage
Plus un bruit, plus un mouvement
Le calme plat d’un lac de montagne

Il y rentre précautionneusement 
Il emprunte le chemin des odeurs
La pluie qui ne cesse de tomber
Le passant dans la rue noire
La boulangère sur le pas de sa porte
L’eau coule sur le tambour de la route

Elle dévale la pente des années passées
Saute les pavés du caniveau fuyant
Suscite les images des premiers jours
Quand, descendant l’escalier,
il allait chercher le pain du matin
et, sur le chemin du retour
Croquait le crouton chaud
Il devait bientôt en chercher un autre
Pendant que la famille attendait anxieusement

De quoi sera fait l’avenir ? se demandait-il

L’exigence de ces aurores brumeuses
Où le froid descendait dans le dos
Et s’agrippait à vous de ses os fragiles
Lui donnant conscience de son insuffisance 

L’avenir a coulé, dévalant la pente
Le lac est là. Il ne voit plus que l’horizon
La fente claire de la surface entre terre et ciel
Il a froid aux pieds et chaud à la tête
Il est étendu sur le pont du navire
Et attend mollement le virage de l’abandon

 

 

02/10/2022

Loin

Qu’abandonne-t-il ?
Il sait les attraits de la vie
Le rire de la présence
L’absence de l’ennui
Il est à la périphérie de l’être
Là où rien ne passe
Sans le retournement

Pourquoi appréhende-t-il la nuit
Cet espace coupant et cinglant
Le tranchant de la lame
Le crissement du fer sur le fer
Et l’arrêt de tout, d’un coup

Il mesure l’appréhension
Non, il ne peut pas
Il a froid et claque des dents
Le gel de la solitude
Un pôle nord intérieur
Une marche jusqu’au bout
Et après, qu’y a-t-il ?

Il rêve, mais ne voit pas
Le noir ou le rouge
Ou encore le rien, sans couleur
Une bille dans le vide
Non, pas une bille
Mais rien de rien
Même pas un trou
Par où va-t-il passer ?

Oui, plus rien au dehors
Tout est en lui
Il est seul
Mais que signifie être seul
Il n’a plus une main à attraper
Plus un sourire à regarder
Plus rien à laisser au suivant
Mais existe-t-il celui-ci ?

Il se retourne
Étire sa peau de caoutchouc
Pousse un soupire
Adieu camarade !

10/07/2022

Réveil

Réveillé par des cris et des rires
Noir pourtant, nuit toujours
Juste une lueur violette ou verte
Qui change au fil de la respiration
Je dors pourtant dans mon lit
Je sens le drap sur mon corps
J’entends la respiration de la bien-aimée
Rien ne trouble la paix qui m’entoure

Ah, un cri, puis deux, puis trois
Et des lueurs sur le plafond
Un véritable arc-en-ciel
Les voix sont lentes, mais jaillissantes
Et percent le noir sans faille
Jusqu’au creux de l’oreille
Je suis réveillé, totalement
Les vibrations des cris
Me percent les tympans
Je finis par me lever

C’est bien vrai, ce sont eux
Il est une heure ou deux
Les corps se remuent sans relâche 
Plongeant dans le halo
Sortant des eaux flambant neufs
D’autre se reposent les flancs immergés
Riant à gorge déployée, innocents
Ne pensant qu’à s’amuser
Les cheveux collés aux visages
Sans froid ni loi, emplis d’eux-mêmes

Le rire est le propre de l’homme
Et de la jeunesse

la piscine dans la nuit...

08/12/2021

Solitude

Il est seul
La solitude lui pèse
Il erre sans soutien
Dans ce monde morne

La fente chaude
(Et accueillante)
S’ouvre devant lui
Y entrer ou non ?

Il appréhende
Mais le rêve
La douceur
Et la fureur !

Il marche, seul
Regardant ses compatriotes
Pèsent-ils la valeur
Ou la puissance ?

Rien de tout cela
Ses pieds avancent
Il sent leur froid
Et va vers elle

Il approche 
Hume son parfum
Cela lui suffit…
L’ombre d’un rêve

Il s’emplit les poumons
Pleura sur le souvenir
Puis prit sa décision
Plus rien ne sera comme avant

Adieu mon double, dit-il
Qu’es-tu allé faire
Quel tremblement t’a pris
Reste sur place

29/11/2021

L'ire des femmes

Le retour de l’hiver a flétri mon âme
Elle se tient devant moi, nue et vierge de tout
Je n’ai rien à dire hors l’ire des femmes
Qui estime ma déchéance dans le froid de l’hiver

L’être anonyme, masqué
Contemple son environnement
Des siècles d’effort pour arracher à la terre 
Ce qui la nature a produit

17/02/2021

L'air du froid, de Purcell, extrait du Roi Arthur

https://www.youtube.com/watch?v=Q8K8wFk-tn8&list=RDMM&index=6


Un air merveilleux

surprise et enchantement

créativité

25/01/2017

Un silence étonnant

Arbres gelés.JPG

Ils tendent leurs bras vers le ciel,
Tels des prisonniers revêtus de chaînes,
Leur taille n’impressionne plus.
Seul le silence étouffé par le gel
Crie leur souffrance.
Rien ne bouge.
Ce n'est qu'avec leurs ailes déployées
Qu'ils tiennent encore debout !

 

 ©  Loup Francart