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27/01/2023

Toi, encore toi

Toi, encore toi, toujours
Il est là, derrière toi
Il est aussi devant toi
Il te cercle, il te prend
Tu n’as plus d’horizon
Un mur devant toi
Tu te heurtes au néant
Qui t’encercle et te pousse
Hors du concret des flots
Jusqu’à cette terre lasse
Où tu mets les pieds
Accompagné de ton double 
Qui est toujours là
Tu es le contenant
Il est le contenu
Mais tu l’ignores
Il n’existe pas
Et pourtant il est

 

28/01/2022

Sans elle

L’enfant est seul, au milieu de la route
Il ne voit plus sa lumière, bien qu’il fasse jour
Une pâle horizontalité fait place
Aux paysages mélodieux de la verticalité

Tout était facile… L’accompagnement
De l’amour maternel traçait le chemin
Elle lui prenait la main sans y penser
Et il courait sur la terre sans fin

Toujours ce fil mystérieux qui le relit
A cette présence sans nom ni même réalité
Elle était là, l’accompagnant sans cesse
Ses moindres mouvements étaient présence

Puis progressivement, cela s’est estompé
Perdu dans la foule, il cherche et ne voit rien
Les murs lui voilent cet espace enchanté
Le monde est grand et comme il est petit 

Les singes hurleurs l’environnent
Et le montrent du doigt, en riant
Il se retourne et cherche la présence
Rien, elle n’est plus là, à jamais

Il erre sans fin, fouillant les recoins
Plus de verticalité, plus d’épaisseur
Le calme plat de l’absence sans fin
Un monde vide, qui rend la peur présente

Il faut reconstruire le connu
Il faut dévoiler l’ignorance
Il faut devenir adulte
Et errer jusqu’à la fin de son temps

18/12/2021

Double vie

Elle était là.
Il ne la vit pas.

Il avançait tranquillement
Sans s’inquiéter une seconde
De son rythme effréné à ses côtés
Il entendit ses halètements
Et son souffle exsangue
Puis, plus rien  
Pas le moindre souffle

Elle s’arrêta, asphyxiée
Qu’on la laisse là
A l’ombre des palmiers
Devant une mer lisse
Et un soleil de plomb

Ainsi finie la vie
De celle qui ne savait pas
Qu’elle vivait dans la poche
D’un autre être qui la laissa
Un jour sur le chemin d’un cimetière 
En bord de mer

17/12/2021

Être ou ne pas être

– Qui es-tu ?
– Toi
– je ne sais qui je suis. Toi, sais-tu qui tu es ?
– Pourquoi le saurais-je ? Je suis sans être.
– Seul celui qui n’est rien sais qui il est

– Y a-t-il ici quelqu’un qui n’est rien ?
– N’être rien, c’est déjà être quelque chose
mais pas forcément quelqu’un 

 – Y a-t-il quelqu’un qui sait qu’il est ?
– Être ou ne pas être, qu’est-ce ?
– seul celui qui n’est pas ne sait pas qu’il ne sait pas 

 – Y a-t-il quelqu’un qui sait qu’il n’est pas ?
On ne s’échappe pas de ce que l’on n’est pas

 – Y a-t-il quelqu’un qui ne sait pas qu’il n’est pas ?
– Oui, moi
– Si tu n’es pas, tu ne sais pas que tu n’es pas
– Mai si tu es, sans savoir que tu es sans être
Quoique tu fasses, tu ne sais qu’être réellement
Dans le vrai et le faux, étant ou n’étant pas

– Je sais quelqu’un qui sait qu’il n’est pas
Car il sait en même temps qu’il ne sait pas qu’il est
Mais celui qui sait qu’il ne sait pas qu’il sait
Devient néant pire que celui qui n’est pas

12/11/2021

Autre

L'homme se dresse
les sons s'égrènent
les sens s'éveillent
il devient autre

le rien n'existe pas, hors l'imagination
si le rien existe, il est partout
et nous ne sommes rien
ou que devenons nous ?

07/11/2021

Retour

Tu es beauté luxuriante
Une fontaine de cheveux
Courant le long de tes membres
Qui se meut pleine d’éclats

Tourne la tête
Regarde ton ombre
Et les courbes
De ton innocence

Ton œil cherche la vie
Ton cou s’évase dans ce geste
Je revois la subtilité
De ta mouvance

Toujours, je contemplerai
La douceur de tes caresses
Et je sentirai ton aimable présence
Au pied de mes déchéances

Oui, tu es et je n’existe
Que par ta bienfaisance
Lisse mon front rêveur
Et retournons au départ

27/10/2021

Haïku

14-01-26 Hélicéchappée 16.jpg

Une seconde :

il dort et franchit le fil.

le vide émerge !

plus rien n'existe.

es-tu enfin seul ?

16/09/2021

Existence

Que veut-il, l’homme sans corps ?
Il a traversé les ans sans voir les années
Il n’était pas là, on ne le voyait pas
Il méditait sur le monde sans relief

L’horizon plane, une feuille blanche
Un rien vêtu d’absence, sans volonté
Il rayonnait d’obscurité, de froid
Et clignait de ses yeux vides

Les gens passaient sans le voir
Peut-être ressentaient-ils un frisson
Qui secouait leur dos velu
Mais personne ne se plaignait

Ne sachant d’où venait cette sensation
Étrange est-elle, avançant sans bruit
Fermée sur elle-même, tel un courant d’air
Pleurant sur le rien qu’elle est
Espérant simplement, qu’un jour
Elle jouira d’une existence libre

19/04/2021

Le miroir des mondes

Faire le vide en soi

Devenir le miroir du monde
C’est-à-dire renvoyer au mystère insaisissable
Les dons qu’il nous a faits
Et devenir soi-même
Un autre être de divine humanité

Ne t’arrive-t-il pas, parfois
De flotter sur les nuages
De t’enfoncer dans la ouate 
Et de jouir d’un bonheur indéfini 
Porté par la vacuité divine

La plénitude t’envahit
Efforce-toi maintenant
D’acquérir la transparence
Une pellicule entre toi et l’univers
Jusqu’au tremblement suprême
Qui te fait ressentir, puis dire :

" Je suis parce qu’il est
Je vis parce qu’il vit
Ce trou vacant en moi
Est empli de sa présence
Devenue bonheur ultime "

C’est cet échange subtil
Réunion des contraires
Qui devient ton accomplissement

17/01/2021

Le monde caché

 

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Derrière la grandeur et la beauté de l'univers

se cache la lumière divine, tremblotante

mais sûre d'elle

qui jamais ne se confond

avec la consistance de la matière

IMG_1864.JPG

L'infini derrière le moi

qui apparaît avec modestie

dans l'émerveillement du Soi

07/01/2021

Conscience et paradoxe

Être là ou l’absence
Quand tu es là où es-tu?

Seul ton corps est présent
Il est là
Il occupe une part de l’espace-temps
Il peut lui arriver de bouger
Il passe du temps à changer d’espace
Il change d’espace en prenant du temps
Espace et temps sont une seule et même chose

Le mouvement c’est la vie
Et la vie c’est la conscience de ce mouvement
La conscience est seule intemporelle
Et donc non spatiale ni temporelle
Mais pour en prendre conscience
Il faut l’oublier

La conscience n’existe réellement 
Que lorsqu’elle n’est plus
Ou plutôt lorsqu’on n'en a plus conscience

 

05/10/2020

Être

jE NE PENSE PAS, DONC JE SUIS

JE NE SUIS PLUS, DONC JE SUIS

Ce n'est qu'au-delà de la pensée que se manifeste la perception de l'être, lorsque, en nous, est mort ce qui constitue le moi, que nous pouvons dire Je Suis. Alors la déité se manifeste, l'existence devient lumière et nous irradie de bonheur. Je suis parce qu'Il Est en moi.

29/12/2013

L'éternité

Seules les choses temporelles peuvent nous donner une idée de l’éternité. Les concepts peuvent nous expliquer de quoi il s’agit, mais comprend-on réellement avec l’intellect ?

vie,éternité,temps,espace,présenceD’abord l’absence de temps. Chaque seconde est toujours la même seconde. Il n’y a d’ailleurs plus de secondes. Bien pire que d’imaginer un monde sans espace ou à l’espace illimité. Je suis à la fois en un point et en un autre. Mais l’espace n’existe que parce qu’il existe des objets. Sans consistance, pas d’espace. La présence crée l’espace. De même pour le temps. Sans existence, sans une présence, pas de temps. La vie, quelle qu’elle soit est à l’origine du temps et de l’espace. Pas seulement la vie humaine ou animale ou végétale, mais la simple présence de quelque chose, ne serait-ce qu’un grain de poussière d’étoiles.

Je ferme les yeux : un trou noir. Je ne suis qu’une enveloppe vide. Je perçois la différence entre le monde et moi-même, mais cela se limite à une fine pellicule transparente. Elle s’emplit aussitôt. Je reviens à moi-même. Serais-je un placard qu’on s’empresse de remplir de tout ce qui traîne ? On ferme la porte et on s’en va, sans bagage.

Cette éternité ne dure pas. Elle est tellement fugace qu’elle n’existe qu’une seconde, la première. Aussitôt après, je suis envahi d’images et la vie repart. La vie serait-elle inconciliable avec l’éternité ? L’éternité serait-elle le contraire de la vie ? Existe-t-il un lien entre l’éternité et la vie. Certainement, sinon l’éternité ne pourrait être conçue.

L’image de l’éternité : Quatre heures du matin, un lampadaire éclaire d’une lueur jaunâtre le vide de la nuit. On distingue au loin les lumières de la ville d’Annecy, au-delà du lac, une étendue lisse, sans aspérité, uvie,éternité,temps,espace,présencene coupure de l’espace. Pas un bruit, pas un mouvement, rien ne vient troubler le calme envoûtant. Derrière la fenêtre, le gel. Ici, il fait chaud. Ça permet de penser. Et l’image de l’éternité s’incruste dans le cerveau comme un rêve sans fin. Je suis aspiré par l’étendue du lac et par ces quelques lumières qui se cachent derrière. Je suis souple et ferme comme cette eau invisible qui reflète la vie. Laisse-toi faire et plonge dans ce miroir qui te raconte ce que tu es.