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15/09/2022

Le silence de la nuit

Réveil après trois heures de sommeil
La lueur de la lune inonde les feuillages
Et pourtant une brume semble là, entière
Comme l’ombre qui veille et te prend !

Le silence entre en toi, sereinement
Il te rafraîchit, te berce et te prend
Tu te vides de toi-même et te dégonfles
Tu vois l’envers de ta peau transparente

Tu pénètres dans cette absence
Tu respires l’épreuve du silence
Tu n’es plus et tu es autre
Tu te cherches et te trouves autre 

La caresse ronde t’envahit
Tu te couvres de blanc et ne dit mot
Tu n’es plus toi-même ni autre
Tu es sans savoir que tu es

Un cri d’amour dans l’obscurité
Plus rien n’existe hors de Toi
L'existence n’a plus de frontières
Tu es mort et tu vis sans fin

14/09/2022

Courant d'air

Une feuille desséchée
Volant d’un air serein
Est entrée par la porte
Et s’est glissée sous un meuble

Elle fit un petit bruit discret 
Un raclement de casserole
Pour dire : « Je suis là »
Mais ce fut imperceptible

La terre continuait à tourner
Les fleurs poussaient des cris
Les vers ne voyaient qu’une ombre
Seule la femme fronçait les sourcils

« Quelque chose d’insolite est arrivé »
Un tremblement de la main
Le passage d’une souris
Un courant d’air impromptu

Suffirent à mettre en émoi
Les sens aiguisés de la maitresse
Elle se pencha au-dessus du carrelage
Et n’aperçut qu’une feuille

Elle la prit entre ses doigts
En tâta la rugosité amère
Sentit une odeur insaisissable
Et la rejeta dehors, sous la pluie

Elle fondit là, seule, devant la porte
Jusqu’au prochain courant d’air

13/09/2022

Parti

Envolé…    
Il ne pèse plus, gonflé à l’absence
Il voit s’éloigner sa bulle
Il descend en lui
Franchissant les lumières du temps
Qui luisent toujours subrepticement

Pas de retour en arrière
Le temps devient espace
L’espace devient matière
Il s’englue dans son être
Et son être se détache de lui-même
Il ne cherche rien, il ne sait rien
Mais, peu à peu, il devient autre
Une gourde vide qui plonge dans le cosmos
Et qui contemple les astres

Il est et il n’est plus
L’existence est-elle réellement ?
Il ne sait plus, il file dans l’éternel
Sans sensation, sans pensée
Juste le frôlement de la vitesse
Qui l’atteint au cours du vol
Et encore : vole-t-il ?

Sans horizon, sans poids
Sans présence ni même absence 
Ce n’est qu’un grain, sans consistance
Qui erre sans la solitude glacée
Est-il ? N’est-il pas ?
Qu’en sait-il, lui qui n’est plus rien

..
.
Au fond de la nuit résonne la voix
« Je suis là, je suis toi
Tu es moi
Tu me noies
Je suis sans foi ni loi
Une bille de bois
Au fond des bois
Je n’ai plus soif

Mais, où donc est le soi ?

06/09/2022

Du rien naît le tout

Il se leva, marcha vers la porte
Ouvrit celle-ci et tomba d’un coup
Plus rien ne l’attachait, il était seul
Il partit sans savoir où, solitaire
Perdu dans ses pensées et rêves
Pris soudain de doutes et de faim
Fin de nouveautés, faim d’inconnu
Rien ne le fera revenir en arrière
Il est parti en rompant ses amarres
Et se trouve au milieu de ses fantasmes
Perdu dans le brouillard de son ignorance

Il était, il n’est plus
Adieu petit homme !

 

03/09/2022

La certitude

Vous est-il arrivé de jurer votre certitude
Puis de vous rendre compte que vous vous étiez trompé
Votre tête n’est plus qu’une calebasse vide
Qui résonne des jours qui passent
Où vas-tu ainsi, plein d’ignorance ?

J’ai perdu mon compagnon qui se souvient
Des jours où il courrait dans la campagne
Appuyer sur une touche de clavier
Me fait trembler de peur d’effacer
Les galimatias qui résonnent dans la tête

Et pourtant que de bonheur contenu
Retentissent encore dans la tête vide
Que de bruits doucereux et de fureurs hurlantes
Je suis sûr de ce que je sais, mais que sais-je
Çà je ne le sais plus. Je cherche et ne trouve

 

31/08/2022

L'incertitude (suite 3)

Seul le condamné sait où il pose ses pas
Il avance dignement, regardant ses pieds
La tête ne pèse plus, elle l’entraîne
A ne plus être, sauvetage de pompier

Il meurt dignement, car plus rien ne le retient
On ne voit plus la larme pointant sous son œil
Seul le bourreau encore vivant le détient
Et le conduit à l’échafaud, son dernier recueil

Lui n’avait pas peur de voir la mort en face
Il sait, connaît, comprend ses dernières foulées 
Il achève sa vie en piètre postface
Contemplant la barbe du bourreau roucouler

30/08/2022

L'incertitude (suite 2)

Et à quoi peut bien servir la certitude ?
L’homme marche droit et fièrement s’évanouit
Il existe d’autres fières attitudes
Telle que l’irascible hasard qui l’envahit    

Il partit une nuit sans savoir où aller
Il s’égara cherchant le pouvoir des tombes
Il ne vit que femmes austères et voilées 
Prises sous les flots de ces violentes trombes

Ainsi ce sombre personnage disparut
Dans la chaleur d’un été bleu et volage
Accusé, jugé, il fut jeté à la rue
Jusqu’au dernier et ultime emballage

28/08/2022

L'incertitude (suite 1)

Mais l’homme naturel est l’homme à tout faire
Il fait ce qu’il peut, se contente de parler
Et pour le reste, il ne peut que laisser-faire
La porte est donc ouverte à l’incertitude

Celle-ci s’étend sur sa pelisse de soie
Qui comme l’eau libérée s’étend au- delà
Jusqu’à déborder de charité et de joie
En donnant au monde l’image du cancrelat

Oui, se termine la certitude d’être
Mai peu importe qui se déploie devant lui
Seule compte l’obsession du mal-être
Et l’épanouissement naturel d'une nuit   

27/08/2022

L'incertitude

Oser sans savoir est le propre de l’homme
La vie est incertaine jusqu’au dernier jour
La prévision mène certains au podium
Mais demeure un apprentissage de toujours

Il ouvrit les yeux et ne vit que le brouillard
Il tendit la main, heurta l’incertitude
Il enfonça le bras, n’en sortit que le caviar
Mais rien ne vint en toute béatitude

L’incertitude est l’ornement de l’humain
Il est flamboyant celui qui sait où il va
Il déploie l’aile de l’aventure enfin
Et s’échappe vers l’univers comme un lauréat

26/08/2022

Où suis-je ?

Tiède, elle le nargue…
Que vient-elle faire dans cette galère ?
Est-il possible d’être là
Devant l’innocence et le charme

Elle ne sait que faire
Rien ne va plus
Sa colère rentrée
Elle ne sait plus que devenir

Elle calme son maelstrom
Encourage son inertie
Elle cesse tout contact avec l’autre
Et s’échappe de sa vue

Plus rien ne l’oblige à tracer
 Sa route dans les étoiles
À trouver le chemin de la liberté
Et à poursuivre son aventure 

Non, elle veut la paix
Une paix intérieure
Rayonnante et puissante
Elle ne veut qu’une absence

Pourquoi chercher
Ce qui ne t’a pas été promis ?
La richesse nécessite attention
La gloire demande entretien

Sois toi-même
La même et autre
Celle qui n’est rien
Et qui ne sait ce qu’elle est

Alors la clarté verra le jour
L’illumination s’imposera
Tu seras vierge et pure
Et l’aurore te captera

25/08/2022

Charme discret

Oui, je ne suis plus
J’enrage de n’être rien
Mais peut-on être et ne pas être ?

Le tout n’est qu’un effet
Sur la compréhension
Cherche encore et toujours
Ce qui meut le monde

Tu entends des sons
Tu vois le mouvement
Tu goûtes sa présence
Tu te délectes de ces instants
Et rien ne te fait bouger

Tu as beau ne pas savoir
Rien ne te pousse à croire
Beaucoup n’y songent plus
Ils ne rêvent plus du monde
Ils l’utilisent sans savoir sa valeur
Avec avidité et dédain

J’ai un jour découvert
Le charme discret de cette merveille
Comment ne pas tomber
De l’existence à l’essence même des choses ?
Ne pas se laisser séduire par le réel
Qui n’a rien à voir avec le dur et le mouvement ?
Ah, si le monde était monde... 

18/08/2022

Le bonheur ?

Le bonheur de l’absence de pensées
Tu arrives à la gare et regarde par la fenêtre
Plus rien ne défile devant tes yeux
L’arrêt total comme un sommeil
Tu t’installe dans ton repos sans fin
Pas de bruit, pas de vagues
Tu regardes de loin
En toi et hors de toi-même
Ce n’est qu’un lent défilement
Si lent que tu ne penses plus
Ces images ne sont que des rêves
Qui courent devant toi
Indépendamment de ta volonté
Elles s’écartent de ta vue et trompent ton espoir
Plus rien, je n’ai plus rien
Sauf ce doux ronronnement
Qui te berce et t’empêche d’avancer
Où vas-tu ? Tu ne sais
Tu coures et choisis la liberté
Plus de règles, plus de rêves
Tu te noies dans ton absence d’être
Et ne sais où tu vas et viens
Tu es bien pourtant
Fruit de ton absence d’humanité
De l’effacement de ce moi
Qui te pousse à aller plus loin
Au de la de toi-même
Là ou rien n’est plus, ni même toi

Le train repart, il siffle ton absence
Tu es sur le quai, seul
Ton bagage à côté de toi
Tu prends ta valise
Elle est légère, si légère
En as-tu besoin réellement ?
Non laisse tout cela
Et marche devant toi,
Le long du quai qui fuit    
Allez, dis adieu à ton être
Et regarde l’étoile bien-aimée
Qui brille dans l’espace 
Et va s’éteindre dans le temps
A bientôt…

17/08/2022

Où ?

Certains jours, il se voile la face
Il se lève et ne tient pas compte
De ces instants de repos de la nuit
Il poursuit son rêve, extatique
La petite musique continue
Il n’arrête plus de jouer à l’important
Il se regarde l’œil vif et serein
Il ne tient pas compte de lui-même
Il se voit sans se reconnaitre
Ce n’est plus lui, c’est l’autre
Celui qui n’est plus rien qu’un pantin
Qui joue son rôle sans savoir
A quel méfait cela conduit
Il voit l’homme important
Mais ne voit pas la glace qui se brise
Il est nu comme un vers, penaud
Il se tâte et ne se reconnait plus
Où est-il l’homme rêvé ?
Dans le liquide aqueux du jour
Il ne voir que l’ombre de lui-même
Où suis-je? Profère-t-il

16/08/2022

Retour

Ils sont là, serrés les uns contre les autres
L’œil en voyage, égarés, fatigués, déconnectés
Plus rien ne les ferait bouger et repartir
Ils attendent, hagards, sans savoir quoi faire

Peu à peu, le temps se remet en route
Petit rire discret, recherche d’un livre déjà ouvert
Les trésors des jours précédents surgissent
Ramenés des lointaines contrées visitées

Cela se réveillent. Émergence de l’arrivée
La plus petite ouvre la bouche, béate
Le frère se moque et la regarde souriant
L’oiseau est passé, l’ange les recale

Ainsi l’arrivée prend son temps
Recalage des époques, saut dans l’inconnu
Franchir le fossé, rattraper les minutes
Et émerger dans ce monde nouveau 

Le retour des siens, 
Dans le salon
Émeut l’œil 
Et fait battre le cœur 

15/08/2022

Egarement

Elle est là cette pensée insolite
Comme un gaz inodore et tenace

Qu’aurais-je fait ? je ne sais pas
Mais les conséquences sont là

Rupture totale, coup de tonnerre
Qui suis-je ? Ce n’est pas possible 

Confit dans un saint aveuglement
J’ai laissé la proie pour la réalité

Suis-je ce rapace qui erre sans cesse
Pour satisfaire de faux besoins

Il l’ignore et n’a pas de souvenir
Mais quel égarement !
Est-ce possible ?

14/08/2022

Du rien naît le tout

Nos savants sont-ils réellement bien ?
Dernière recherche : du rien naît le tout
C’est-à-dire l’univers et… la vie
Le big-bang n’est qu’une étincelle
Faite à partir de zéro, c’est-à-dire rien
Est-ce possible ?
Le zéro, c’est-à-dire l’absence
Engendre la présence à partir de rien

Du rien naît le tout, c’est-à-dire le chiffre
Et plus particulièrement le Un
Mais le Un, qui l’a engendré ?
Aussi curieusement que cela paraisse
Nos savants n’ont trouvé que le Zéro
C’est-à-dire rien, rien de rien
Le zéro engendre l’infini
En passant par le Un

Oui, ils nous l’ont démontré :
Zéro à la puissance zéro
Est égal à Un
Et ce n’est pas une blague
C’est le big bang froid
Qui, par la magie des nombres
A engendré le big bang chaud
Et la totalité de l’univers
D’un grain d’information 
Naît un grain de matière
Puis l’infini de l’information
Puis le monde de matières

Ouf ! Est-ce vrai ?
Ce passage du Zéro au Un
Est-il dû au doigt de Dieu
Rappelant par-là l’image de Michel-Ange ?
Là intervient le temps imaginaire
Un temps non physique

Mon Dieu, que de pièges en ce bas-monde !

12/08/2022

Mort

Un monde figé, silencieux, sans âge
Il passe sous le chapiteau. Entrée…
Sûr de lui, il va même jusqu’à rire
Quelle délicatesse éperdue

La course toujours, éperdue    
Les pieds endoloris, la bouche pâteuse
Il voit et poursuit dans l’attente
Jusqu’au repos final, sans fin

Pleure l’homme déchu, étoilé
Pleure le compagnon de misère
Où est-il passé et que fait-il ?
Rien n’est plus pareil. Immobile

Ainsi il plonge dans l’extase
Il ouvre les yeux, regarde son visage
Expressif et envieux, mais mort
Poursuis ton chemin. Va plus loin…

… Attente du trou d’air…
Une si longue attente 

08/08/2022

Le monde tel qu'il est

Le monde tel qu’il est, qu’est-il ?
Une boule de vies grouillantes
Ou un désert sans mouvement
Le mouvement est-il même une preuve
D’existence d’un soi autre que le moi

Et d’abord, qu’en sait-tu toi 
Que le moi englobe de chair
Et qui se pavane parmi les autres
Jusqu’à ne plus ressembler
Qu’à un autre parmi les autres

Il traversa ces nuits comme un fantôme
Exclu du monde tel qu’il est
Il erra longuement parmi les spectres
Jusqu’à ce qu’il trouve la preuve
D’une existence entière
Derrière ces vies brisées

Il marche maintenant vers la fin
Elle vient au lointain, ivre d’ardeur
Et de passage sur le toit
Une autre coupure encore
Et la fin de l’exclusion
Plus d’époques ternes
Mais la brillance du soi
Et l’extinction du moi

Finie cette course effrénée
Les derniers fils s’évadent
Tu sors ton couteau
Et tranche d’un coup
Ce qui te retenait là
Où tu n’es plus
Et ne sera plus jamais

A bientôt…

07/08/2022

La famille

La famille disparait à tes yeux
Elle se contente de monter dans une voiture
De faire quelques signes de la main
De se cacher derrière les vitres de celle-ci
De rire en sous-main en levant le bras

Et puis, en instant, le train démarre
Le paysage file, certains n’attendent rien
Dans la douleur de l’absence qui prend corps
Il est seul face à lui-même sur le quai

Délivré ? Oui et non… Le sait-il ?
Il se voit avec eux, se tassant sur les sièges
Laissant l’inconnu l’envahir progressivement
Bercé par le martèlement des roues
Les yeux dans le vague du manque
Le cœur encore attaché à ceux-là
Qu’ils ont laissé sur le sol fuyant

Délivré ? Bienheureux ? Assoiffé de nouveauté ?
Il ne sait pas encore le mal qui s’insinue 
L’absence ne devient présence
Qu’en coupure instantanée 

Le passage sur les coupures du rail
Lui tient lieu de requiem
Ils sont bien partis
Et rien ne les fera revenir

06/08/2022

Retour

Ils sont là, serrés les uns contre les autres
L’œil en voyage, égarés, fatigués, déconnectés
Plus rien ne les ferait bouger et repartir
Ils attendent, hagards, sans savoir quoi faire

Peu à peu, le temps se remet en route
Petit rire discret, recherche d’un livre déjà ouvert
Les trésors des jours précédents surgissent
Ramenés des lointaines contrées visitées

Cela se réveillent. Émergence de l’arrivée
La plus petite ouvre la bouche, béate
Le frère se moque et la regarde souriant
L’oiseau est passé, l’ange les recale

Ainsi l’arrivée prend son temps
Recalage des époques, saut dans l’inconnu
Franchir le fossé, rattraper les minutes
Et émerger dans ce monde nouveau

Le retour des siens,
Dans le salon
Émeut l’œil
Et fait battre le cœur

05/08/2022

Le retour des âmes errantes

Quel retour ! Les âmes peinent et gémissent
Elles errent depuis des années, des siècles
Elles ne disent rien, n’ont rien qu’elles-mêmes
Et Dieu, dans tout cela, que fait-il ?

Elles arrivent, sans bruit, sans forfanterie
Le regard las, sur terre et dans les airs
On les voit de loin, elles sont ternes :
De la poussière et du sang, rouge

Où sont-elles allées, cet hiver, dans la lande
Elles gardent un air doucereux, alangui
Leurs besaces sont vides et molles
Plus rien ne donne fierté et magnificence 

Elles ont couru comme des folles, extasiées
Le rire aux lèvres, l’œil pétillant
Essoufflées de leur hardiesse, riantes
Quelle est belle la vie de la jeunesse
    
Mais en ont-elles conscience, les petites
L’âme réjouie, le cœur enturbanné
Elles crient de joie, s’époumonent
Et repartent en jacassant. Disparues…

04/08/2022

Rien et Tout

Suite à une panne due à la fibre, j'ai dû interrompre mes propos pendant une semaine. Je reprends en espérance que les lecteurs ne seront pas lassés. Bonne lecture.

 

Qu’es-tu toi qui n’es rien ?

Si tu n’es rien, tu n’es pas
A la question pas de réponse
La question ne peut d’ailleurs pas être posée
Car elle suppose une existence quelque part
L’existence d’un poids de paroles au moins
Qui fait vivre une question inutile
Puisqu’il n’y a rien derrière l’absence de plein

Tiens, qu’est-ce drôle ce plein qui rime avec rien
Mieux même, qui rime avec bien
Le bien va-t-il avec le rien
Ou est-il plein de tout ?

L’inverse est-il vrai ?
Est-il sien ce rien qui vient
 Et qui prend la place du bien
Ah, je n’y comprends rien
S’il n’y a rien, il n’y a qu’un trou
Et ce trou ne peut être le tout
Sinon il n’est rien de rien
Il est plein du tout
Qui fuit vers le bas
Et monte en haut en s’allégeant

Au fond, y a-t-il haut et bas ?
Il n’y a rien de plein 
Parce qu’il n’y a rien de vide

Le mot n’existe pas, d’où sort-il ?
Nous ne sommes qu’un rêve
Qui dure tant que les hommes
Continuerons à se croire vivants !

24/07/2022

Finitude

Efface-toi…
Que ta conscience descende en elle-même
Et s’amenuise en un centre
L’univers est ce point

La nuit, regarde le ciel d’été
Passe du voyageur palpable
Au vivant sans matière
Exhale ta vie matérielle

Anéantis-toi
Mais garde ton souffle de vie
Et ouvre ton être entier
Pour qu’il devienne

Devenir quoi ?
Ce point de conscience
Qui dévoile ton être
Et te fait tendre les bras

Un infime point de lumière
Un infini rayonnement
Le fini ultime de l’être
Une finitude libre de tout ce qui est

Chacun est l’être unique
Devenu libre par le souffle
Tu n’existes plus, tu es
Tu es l’univers et tu es là

Ici et maintenant
Rien ne te rattache
Le temps et l’espace
Et ce point devenu le tout

20/07/2022

Le chemin

Seigneur, qui sommes-nous ?

Est-il besoin de parler, d’écouter

Ou ne serait-ce que te regarder ?

Tu es le chemin, la vérité et la vie !

18/07/2022

Errance

Errance permanente de l’être

Que de contorsions et d’impasses

Un jeu de voitures tamponneuses

Derrière tout cela, le vide

Un blanc ou un noir gouffre

Dans lequel s’engloutit la misère

De l’homme absolu

Plus rien ne sera comme avant

Cet être devenu autre que lui-même

N’est plus. Et rien ne le remplace

S’efforcer d’être en étant plus

Il faut bien vivre et faire comme si

Mais où as-tu mal ?

15/07/2022

L'impasse

Est-ce possible ?
Il ne se reconnaît plus
Cela lui semble impossible
Il fouille dans sa mémoire 
Et ne recueille que le vide
Mieux, c’est un néant absolu

L’être est-il dorénavant ?
Il n’y a plus qu’un individu
Errant dans ses pensées
Sans trouver la sortie
Englué dans une vaine recherche

Il n’est plus. Il était
Et tout est mort en lui
Tout est mort dans ce présupposé
Qui raye de sa carte mentale
Un moment désespéré et abjecte

Non, ce n’est pas possible
Il existe surement une explication
Une raison logique à cet imbroglio
L’avancé, puis le trou
Rien devant, rien derrière
Et les côtés ne sont que des murs
Enfermé dans cet espace irréel
Il cherche en lui l’erreur
Et ne trouve que le vide et l’horreur

Une telle souffrance est-elle possible ?
Rien, un mur, vide, sans visage
Et la vie continue, imperturbablement
Deux personnages en quête d’écho
Qui ne peuvent se rencontrer 

La souffrance est l’écho du déchu
De la part de deux êtres
L’un souffre en silence
L’autre ne comprend pas ce qui est
Du moins le pense-t-il
Quelle est donc cette porte fermée
Qui est apparue soudainement
Et révèle l’inconnu ?

14/07/2022

Présence

Le divin est en nous
Il se cache, mais Il Est
Il est d’abord inconnu
Mais il te questionne
Dans tes impressions
Les événements étranges
Les prémonitions de l’enfance
C’est la vie à fleur de peau
Une liberté sauvage

Peu à peu, les impressions
Deviennent raisons
Qui me gratte ainsi les pieds
Jusqu’à me mettre en route
Et me contraindre à dire à tous
Il est là, l’immortel non vu
Il m’a caressé et enjôlé
Il m’a pris un jour
Et ne m’a plus lâché

Depuis j’erre et je cours
Derrière l’inconnu
Dont je sais l’existence
Mais dont j’ignore la présence
Si, parfois, entre deux portes
S’ouvre le gouffre du dissimulé
Que je finis par connaître
Sans toutefois pouvoir le toucher
Le humer, l’entendre
Il reste l’inconnu
Mais il est là, au creux de la main
Et me dit : 

« Viens, mais ne te presse pas 
Tu as encore à apprendre
Ne t’impatiente pas… »

11/07/2022

Le nom de Dieu

Seul Dieu n’a pas de nom
Il est et nous, nous existons
    
L’existence suppose naissance, vie et mort
Le Je Suis n’a pas d’histoire    
Dieu n’a ni commencement ni fin
Il est le temps, l’espace et la matière
Et bien d’autres choses encore
Nous, nous sommes le produit de l’existence
Nous nous nommons et portons un nom

Seul Dieu n’a pas de nom
Il est le nom de tous parce qu’il n’a pas de nom

 

10/07/2022

Réveil

Réveillé par des cris et des rires
Noir pourtant, nuit toujours
Juste une lueur violette ou verte
Qui change au fil de la respiration
Je dors pourtant dans mon lit
Je sens le drap sur mon corps
J’entends la respiration de la bien-aimée
Rien ne trouble la paix qui m’entoure

Ah, un cri, puis deux, puis trois
Et des lueurs sur le plafond
Un véritable arc-en-ciel
Les voix sont lentes, mais jaillissantes
Et percent le noir sans faille
Jusqu’au creux de l’oreille
Je suis réveillé, totalement
Les vibrations des cris
Me percent les tympans
Je finis par me lever

C’est bien vrai, ce sont eux
Il est une heure ou deux
Les corps se remuent sans relâche 
Plongeant dans le halo
Sortant des eaux flambant neufs
D’autre se reposent les flancs immergés
Riant à gorge déployée, innocents
Ne pensant qu’à s’amuser
Les cheveux collés aux visages
Sans froid ni loi, emplis d’eux-mêmes

Le rire est le propre de l’homme
Et de la jeunesse

la piscine dans la nuit...

09/07/2022

Pensée

Il le vit, marchant à petits pas menus
Appuyé sur son engin, roulant lentement
S’arrêtant toutes les dix foulées
Respirant par brefs à-coups

Surgit alors de ses pensées les mots
« Voici celui qu’il faut aider »
Mais comment faire, se dit-il
Le cœur gros, il poursuivit son chemin