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05/12/2021

Sommeil

Étouffement des bruits… 
Seul le ronronnement des voitures
Endort peu à peu les voyageurs
Jusqu’à l’anéantissement total

Veille cependant dans la semi-obscurité
Le souvenir des heures précédentes 
Un bouillon de signaux effrénés
Pour dire : « Ne montez pas, ne montez pas ! »

Rien n’y fit. Ils embarquèrent, guillerets 
Dans la première voiture, élégante
Déjà emplie de paquets et personnes
Riants d’être parvenus à leur fin

Peu à peu le sommeil envahit l’habitacle
Les yeux fermés rêvaient le retour
Dans une maison délivrant
La douceur et l’abandon

Ce ne fut qu’une seconde
Puis les cris de souffrance et de peur
Une scie entretint l’anéantissement
Jusqu’au hurlement sauvage

Où es-tu ? Où es-tu ? Là… Là…
Mais la voix faiblissait
Elle s’éteignit mollement
Ne laissant qu’un chuintement

Elle ouvrit grands les yeux
Suffoquant sous son masque
L’air égaré, cherchant l’autre
Celui qui parlait dans sa tête

Puis, ce fut le silence, rédhibitoire
Enfin l’ombre de la mort
Apparut par la fenêtre
Elle se réveilla, endolorie

O ma tête, rendors-toi !

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