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12/01/2022

Décider

Ah, quelle exigence ! Elle pense et elle agit.
Qu’a-t-elle de plus que nous : l’acuité du regard,
Légèreté de l’œil et bouche cramoisie.
Seule, elle décide, avant même de voir.

Le feu est en son corps, il n’en sort que repu.
Rougeoiement de l’envie, retour de la folie.
Qu’a-t-elle à dire ici dans ce lieu de refus
Où rien ne satisfait ce qui la dissocie.

Derrière le tableau apparait sa vision :
Y a-t-il un être, vrai, réel, en mission
Qui étend ses ailes au-delà de sa vue.

Elle sent son pouvoir, elle aime en jouer.
Va-t-elle s’engager, veut-elle laisser tomber ?
Elle jette un regard et s’enfuit sans l’élu.

11/01/2022

Retour en ville

Retour à la ville… Bourdonnement…
Il défaille de sollicitations
Faut-il se réfugier dans la chambre ?

Non, aborde la nouveauté
Fais-lui face ouvertement
Et laisse-toi aller franchement
Sans même savoir où, quand, comment !

Ainsi est vaincu la crainte
De la précarité ou de l’excès
Va et cours dans la ville
Sans jamais t’arrêter

10/01/2022

Égarement

Où donc s’égare ta pensée ?
Tu ne vois plus son ombre
Elle t’emmène où rien ne flotte
Elle te conduit à l’innocence

Elle seule pourra un jour
Effacer les différences
Et conduire l’humain
Vers le Tout sans discrimination

Et pourtant pas un seul des grains de sable 
N’est semblable à un autre
Seul le brouillard des yeux
Confond unité et totalité

Enfin, y a-t-il présence
Ou absence. De quoi ?
Tu flottes dans le vide céleste
Et n’es plus l’humain-objet !

08/01/2022

Eux, les enfants

Sont-ils ces entreprenants adulés
Sont-ils ces devins éclairés
Sont-ils ces boute-en-train émerveillés
Sont-ils ces apprentis débordés

Ou

Sont-ils ces attendants curieux
Sont-ils ces gamins odieux
Sont-ils ces sans-gênes demi-dieux
Sont-ils ces êtres orgueilleux

Non, 

Ils sont tendres de candeur
Ils sont de l’ouverture les ambassadeurs
Ils sont de l’avenir les demandeurs
Ils sont de l’innocence les pourvoyeurs

Ils nous regardent
Ils nous copient
Ils sont des humains
Ils sont charmants
Et désarmants...

07/01/2022

Elle

Aujourd’hui, elle repose, allégée
Elle ne quitte plus son poids humain
Mais elle sait quelle est sa pesanteur
Et n’ignore pas sa petitesse quotidienne

« Je suis, dit-elle définitivement
Celle qui tient la main des solitaires
Des humbles qui s’extasient
Des craintifs qui se noient

Je marche dans l’ombre des vétos
Face à la grandeur de l’échec
Non, c’est trop, retire cette image
Et laisse-moi aller au loin »

Ainsi, chaque jour, elle marche
Et parcourt miles et kilomètres
Sa tête sature sans se décourager
Elle est celle qui soulage et accompagne

06/01/2022

Lui

Il rêve dans la nuit
Il rêve qu’il n’est plus
Il rêve à la magie de l’inexistence
Conscient de cette anomalie

Il se retourne et évacue
Sa dernière connaissance de lui-même
Allégé, il flotte et devient le tout
Il n’a plus de pensées ni même d’existence

Parfois, il replonge dans la vie
Se charge de son poids de lourdeur
Il reconnait l’ombre humaine
Et prie ce fantôme improvisé

Rien ne viendra le réveiller
Car il est sans être
Plume transparente
Envolée dans l’inconnu 

05/01/2022

La vie

vie,existence,bien-être

Tu es, mais quoi ?

Celui qui s’efforce de paraître
Celui qui essaie de penser
Celui qui tente d’être
Celui qui croit vivre

Mais la vie n’est-elle pas plus large ?

La vie dépasse les étoiles
La vie est au-delà de la vue
La vie, c’est Toi
En Toi, je deviens moi
Que je ne reconnais pas

C’est un Soi sans moi
Qui n’est plus
Et qui est

derrière l’insaisissable

04/01/2022

Musique

Un son en entraîne un autre
Les notes se délient et s’étirent
Il sent cette élongation en lui
Et frémit de détresse et de peine

Blanc, silence, retour à l’enfance
Quand un cri est un poème
Quand le frôlement d’un oiseau
Devient une aventure cathédrale

L’orgue s’enfle et se secoue
Il grogne et emplit l’air de vibrations
Assis dans l’habitacle de la résonance
Il meurt de trop d’ampleur

Ainsi, perdu dans la consistance
D’un nuage étouffé qui l’enferme
Il ouvre les yeux, bouche ses oreilles
Et pleure de trop d’émotion

03/01/2022

Deviens-le !

S’ouvre devant toi la page blanche des jours
Comment la noircis-tu ?
Quelle ombre projette-t-elle devant toi ?

A-t-elle le parfum des jours heureux
Ou celui des désordres de l’être
Qui s’enfonce dans son autosuggestion ?

Ou encore sa blancheur fait-elle peur
À celui que tu prétends être
Pour qui le blanc s’assombrit au fil des jours ?

Choisis ton destin en ce premier mois
Fais-le devenir ton guide étincelant
Dans lequel tu t’oublies toi-même

Marche sans te retourner
Tu es autre que ce que tu crois
Alors, vis et deviens-le !

31/12/2021

Bonne année 2022

Une année folle qui tourne en rond
De Covid en Covid en passant par omicron
Qui se rend malade de telles turpitudes

Devant nous s’ouvre le gouffre du devenir
Une page blanche à remplir chaque jour
Que nous vous souhaitons puissante et lumineuse
Emplie d’imprévus tant extérieurs qu’intérieurs
Et qui laisse couler en vous la paix et la joie

30/12/2021

Demain

Toujours l’écart entre les extrêmes
Et l’espace entre les deux, immense

Tant de temps à franchir
Tant d’usures de chaussures
Tant de larmes asséchées
Et de rires bruyants et amers

Nous courrons tous après le mythe
D’un avenir serein et glorieux
Et que rencontrons -nous ?

L’amertume désolante
Bavardage du cerveau
Qui rythme notre avancée
Dans la soupe du vide
Et l’espoir d’un autre monde 

Et vient une nouvelle année
Éblouissante et respectueuse
On l’approche avec délectation
Heureux de cette nouveauté

Elle sera plus forte, plus exaltante
Pleine de rêves et d’espoir
Ah ! Dieu qu’est beau ce jour
Où s’éclaircit l’avenir

Demain, un jour éclairant
Empli des surprises de l’avenir
Sans référence au passé
Vive la virginité !

28/12/2021

Soir

Obsession…
Obsession encore
Obsession toujours
Penser à reculons
Voir derrière
Un trou devant
Être en haut de l’échelle 
Ne pouvoir ni avancer ni reculer
Bloqué sur une haute marche
En équilibre
Jusqu’à la chute finale
En cassant quelques dents

26/12/2021

enfants

Ils courent dans les prés
Les enfants demeurent entre eux
Ils rient d’eux-mêmes

Si nous pouvions faire de même
Se voir et rire de nous-mêmes

 

IMG_1939.JPG

25/12/2021

Un nouveau jour

La nuit avance…
Bientôt minuit
C’est un jour nouveau
Une promesse de renouveau

Il vient… Il est venu…
Tu es renouvelé 
L’année commence
Lumineuse et tranquille

Qu’apporte-t-elle ?
Échappe à l’an dernier
Ouvre tes yeux
Laisse-toi transformer

Rase-toi la tête
Tu es autre !!!
N’oublie pas…
Autre…

Il est né en toi
Tu es autre
Et pourtant le même
Tu as reçu celui qui vient
Il est venu en toi
Il est en toi
Il est plus que toi-même
Et toi, que deviens-tu ?

Tu es retourné
L’envers devient l’endroit
Tu es co(n)-verti
Et tu contemples cette nouvelle vie
Tu es autre… avec les autres…

 

22/12/2021

Covid

Le covid, c’est le vide avec…
Mais qui ?
Co-vide, à deux ou plus
Un donneur et un ou des receveurs
Jamais dans l’autre sens
Quel manque de démocratie !

Au moins les co-pains ont la franchise
De manger le pain ensemble
Mais, là aussi, le pain ne mange pas
Celui qui a faim d’amitié

Quelle entraide dans l’éternité
C’est une coalition heureuse
Que cette co-carde voyante
Devienne la co-équipière co-lérique
Des co-ls blancs empesés

Mais vide de quoi
Et est-on à deux ou plus ?
Vide de rien, bien sûr
Et pourtant on a les symptômes
D’un vide qui se tient
 Mais ce n’est qu’un rêve asexué

Les doctes disent la covid
Ce n’est qu’un vide inefficace
Les docteurs, plus terre à terre
Pensent la covid, une femme
Qui fait du charme aux patients
Et aux impatients, voire aux inconscients
Se laissant charmer 
Par les co-mités, ces dévoreurs
De laines pures de l’Himalaya 

Le peuple, comme les docteurs 
Pensent le covid, hérissé d’antennes
Dont la piqure est mortelle, ou non
Tout comité de lutte est sans effet
Peu à peu, les moutons sont engloutis
Malgré les branchements de secours
Implantés dans l’organisme sain

Extinction… Extinction…

Peu à peu, coule le navire
La co-mission est finie
Où sommes-nous : entre terre et ciel ?
Le séjour s’achève en ce monde
Dis adieu à tes copains
Vous ne mangerez plus le pain ensemble 
Les co(m)-pères se séparent
Affectés du même mal que l’univers
Rien ne nous fera plus vivre

Vidés de notre Co, nous sommes seuls
Et plus rien ne nous attire
Nous sommes vides de nous-mêmes
la barque s’éloigne…
Adieu mes frères
On prend l’eau…

19/12/2021

Bleu

Sombre et déployée, tu cours dans la rue bleue
Où mènent ta candeur et ton optimisme
Te voici vierge d’allant impétueux
Désormais tu baignes en plein activisme

Mure, tu cours toujours au-devant des ennuis
Regardant les hommes et les femmes voilées
Pleurant l’apparence de nouveaux affranchis
Aux regards aiguisés par ce doux plaidoyer

Et tu pars sans rien, repue de silence
Prise dans le fatras de la suffisance
Des vendeurs de rêve et de lumière

Ton effort court au loin devant toi, devenant
La route frileuse de désirs suintants    
Et d’uniques repos devant tes prières

18/12/2021

Double vie

Elle était là.
Il ne la vit pas.

Il avançait tranquillement
Sans s’inquiéter une seconde
De son rythme effréné à ses côtés
Il entendit ses halètements
Et son souffle exsangue
Puis, plus rien  
Pas le moindre souffle

Elle s’arrêta, asphyxiée
Qu’on la laisse là
A l’ombre des palmiers
Devant une mer lisse
Et un soleil de plomb

Ainsi finie la vie
De celle qui ne savait pas
Qu’elle vivait dans la poche
D’un autre être qui la laissa
Un jour sur le chemin d’un cimetière 
En bord de mer

17/12/2021

Être ou ne pas être

– Qui es-tu ?
– Toi
– je ne sais qui je suis. Toi, sais-tu qui tu es ?
– Pourquoi le saurais-je ? Je suis sans être.
– Seul celui qui n’est rien sais qui il est

– Y a-t-il ici quelqu’un qui n’est rien ?
– N’être rien, c’est déjà être quelque chose
mais pas forcément quelqu’un 

 – Y a-t-il quelqu’un qui sait qu’il est ?
– Être ou ne pas être, qu’est-ce ?
– seul celui qui n’est pas ne sait pas qu’il ne sait pas 

 – Y a-t-il quelqu’un qui sait qu’il n’est pas ?
On ne s’échappe pas de ce que l’on n’est pas

 – Y a-t-il quelqu’un qui ne sait pas qu’il n’est pas ?
– Oui, moi
– Si tu n’es pas, tu ne sais pas que tu n’es pas
– Mai si tu es, sans savoir que tu es sans être
Quoique tu fasses, tu ne sais qu’être réellement
Dans le vrai et le faux, étant ou n’étant pas

– Je sais quelqu’un qui sait qu’il n’est pas
Car il sait en même temps qu’il ne sait pas qu’il est
Mais celui qui sait qu’il ne sait pas qu’il sait
Devient néant pire que celui qui n’est pas

14/12/2021

échappée

Elle était là, seule dans la rue
Elle regardait les guirlandes
"Ça brille !" pensa-t-elle
Elle avança la main, caressante
Mais ne toucha que le froid
Sans comprendre l’enjeu
"Différent !", fit-elle, étonnée
Derrière le froid, se cachaient
Les ombres de l’envers
Un univers en creux
Où s’enferme une vie inversée
Où l’ombre devient lumière
Et la lumière noire et collante
Prise dans cette glu moite
Elle tenta de s'échapper
"Rien à faire, plate elle est
Elle devient image elle aussi"
Elle sentit les doigts du lecteur
La tendre rosée de sa salive
La pliure des mots froissés
Elle vit ses jambes contorsionnées
Perçut son estomac se creuser
Son souffle l’abandonner
"Mon Dieu, le livre se ferme"
Se dit-elle, en se lovant sur elle-même

Environnée de lumière crue
Elle se dissout entre les feuilles
Et se plonge dans ce bain
Où rien n’est comme avant
Seules, restent la tendresse et l’amour
Qui prennent les personnes
Et les rendent aimants et aimables

13/12/2021

Le passage

Dieu, que m’as-tu donné !
Fade est la terre
Et peu engageant le ciel
Entre-deux, je suis 
Sans savoir où aller

Est-il besoin d’un soutien
Pour errer sans cesse
Dans l’odeur de l’intemporel
Et perdre son but et son temps
Sans savoir quand partir

Un trou devant moi
Une pelle à la main
L’ombre du temps
Et l’amour du désaveu
Sans savoir si je suis

Oui, seul l’amour me tient
Encourage mon corps
Enlace mon esprit
Imprègne mes pensées
Sans savoir qui tu es

Et parfois un coup d’aile
Te montre la porte de la vie
Entrouvre la douceur
Qui caresse l’horizon
Sans savoir ce qui te séduit

Ainsi vont les jours
Ainsi passent les nuits
Ainsi s’en va l’entre-deux
Jusqu’au moment préféré
Sans savoir ce qui passe

12/12/2021

Equilibre ou absurdie ?

Voie du juste milieu
Celle où l’espoir vient
Sans rien savoir de toi

Il erre dans l’inconnu
Mais ne sait où il va
Les repères sont perdus
Seul reste encore un point
Qui devient le centre

Lui ne bouge pas
Est-il au seuil de l’existence ?

Toi, devenue réalité
Épongeant l’irréel
Devenue la lumière
De celui qui marche
Dans le noir désespérant

Je sens cette crainte en lui
Et pars au plus profond de l’être
Qui veille sur la vie
Sans savoir où il est

Seule la clarté retient l’attention
Et m’oppresse encore
M’empêchant de sombrer 
Dans l’absurde du non-sens

 

A lire en écoutant Ich Ruf' Zu Sir, Herr Jesu Christ

 

09/12/2021

Quoi ?

Tout...

Rien...

ou ?

 

08/12/2021

Solitude

Il est seul
La solitude lui pèse
Il erre sans soutien
Dans ce monde morne

La fente chaude
(Et accueillante)
S’ouvre devant lui
Y entrer ou non ?

Il appréhende
Mais le rêve
La douceur
Et la fureur !

Il marche, seul
Regardant ses compatriotes
Pèsent-ils la valeur
Ou la puissance ?

Rien de tout cela
Ses pieds avancent
Il sent leur froid
Et va vers elle

Il approche 
Hume son parfum
Cela lui suffit…
L’ombre d’un rêve

Il s’emplit les poumons
Pleura sur le souvenir
Puis prit sa décision
Plus rien ne sera comme avant

Adieu mon double, dit-il
Qu’es-tu allé faire
Quel tremblement t’a pris
Reste sur place

07/12/2021

Regrets

Sors de toi-même et vaque ailleurs
Rien ne va plus dans ce monde
Où donc se trouve la chaleur
La tendresse et l’intimité ?

Dent contre dent, ils s’affrontent
Qui parlera le (a) premier (ière)
Qui montrera l’individu !
Je suis ce que je suis, et toi ?

La différence n’est qu’une marge
Qui ne marque qu’un gouffre
Entre ceux qui croient à sa beauté
Et ceux qui pensent à l’effacer

Auparavant nous étions deux,
L’un et l’autre heureux, sans mélange
Jusqu’au jour où l’un se prit pour l’autre
Fiers de son appartenance différenciée

Seuls quelques fadas rêvent encore
De traces mélangées et douteuses
Dépendant de leurs penchants
A la rêverie béante du temps 

Ainsi va la vie, sans lois ni contraintes
Sans que l’ombre de l’entente
Réjouisse le cœur de tressaillements
Et enchante le passage parmi les elfes

05/12/2021

Sommeil

Étouffement des bruits… 
Seul le ronronnement des voitures
Endort peu à peu les voyageurs
Jusqu’à l’anéantissement total

Veille cependant dans la semi-obscurité
Le souvenir des heures précédentes 
Un bouillon de signaux effrénés
Pour dire : « Ne montez pas, ne montez pas ! »

Rien n’y fit. Ils embarquèrent, guillerets 
Dans la première voiture, élégante
Déjà emplie de paquets et personnes
Riants d’être parvenus à leur fin

Peu à peu le sommeil envahit l’habitacle
Les yeux fermés rêvaient le retour
Dans une maison délivrant
La douceur et l’abandon

Ce ne fut qu’une seconde
Puis les cris de souffrance et de peur
Une scie entretint l’anéantissement
Jusqu’au hurlement sauvage

Où es-tu ? Où es-tu ? Là… Là…
Mais la voix faiblissait
Elle s’éteignit mollement
Ne laissant qu’un chuintement

Elle ouvrit grands les yeux
Suffoquant sous son masque
L’air égaré, cherchant l’autre
Celui qui parlait dans sa tête

Puis, ce fut le silence, rédhibitoire
Enfin l’ombre de la mort
Apparut par la fenêtre
Elle se réveilla, endolorie

O ma tête, rendors-toi !

03/12/2021

Tricheurs

Petit enfant, il pleurait, attendant la vie
Enfoui dans les manches de sa mère

A peine plus âgé, il excellait à montrer
Son adresse à inventer et tromper le monde

Puis vint le jour où il connut l’amertume
Le piège d’une fausse attitude déplacée

La honte l’envahit, il avait fauté
Mais seuls quelques-uns le surent

Il reçut maints compliments, mais comprit
Que peu connaissent vraiment la vie réelle

Les autres se laissent épanouir dans l’ignorance
Et se font un visage d’empereur sans souci

Derrière les apparences se cachent le réel
L’ombre de la solitude des tricheurs

Depuis, il n’avance qu’à petite pas menus
Sans jamais se retourner, ni crainte de tomber

02/12/2021

Qu'es-tu ?

– Qui es-tu ?
– Toi
– je ne sais qui je suis. Toi, sais-tu qui tu es ?
– Pourquoi le saurais-je ? Je suis sans être.
– Seul celui qui n’est rien sais qui il est

– Y a-t-il ici quelqu’un qui n’est rien ?
– N’être rien, c’est déjà être quelque chose
mais pas forcément quelqu’un  

 – Y a-t-il quelqu’un qui sait qu’il est ?
– Être ou ne pas être, qu’est-ce ?
– seul celui qui n’est pas ne sait pas qu’il ne sait pas  

– Y a-t-il quelqu’un qui sait qu’il n’est pas ?
On ne s’échappe pas de ce que l’on n’est pas 

– Y a-t-il quelqu’un qui ne sait pas qu’il n’est pas ?
– Oui, moi
– Si tu n’es pas, tu ne sais pas que tu n’es pas
– Mai si tu es, sans savoir que tu es sans être
Quoique tu fasses, tu ne sais qu’être réellement
Dans le vrai et le faux, étant ou n’étant pas

– Je sais quelqu’un qui sait qu’il n’est pas
Car il sait en même temps qu’il ne sait pas qu’il est
Mais celui qui sait qu’il ne sait pas qu’il sait
Devient néant pire que celui qui n’est pas

29/11/2021

L'ire des femmes

Le retour de l’hiver a flétri mon âme
Elle se tient devant moi, nue et vierge de tout
Je n’ai rien à dire hors l’ire des femmes
Qui estime ma déchéance dans le froid de l’hiver

L’être anonyme, masqué
Contemple son environnement
Des siècles d’effort pour arracher à la terre 
Ce qui la nature a produit

28/11/2021

Objet

Il promène son regard derrière le rideau
Introduisant sa caméra dans les plis…
Se dévoile peu à peu le paysage
Et il reconstitue l‘ensemble du puzzle

C’est d’abord un brouillard insultant
Qui apparaît, comme une mer fermée
Dont les vagues courent à l’assaut
De celui qui découvre, assoiffé de nouveauté

Puis, pointe des ébauches de mouvements
Dans un charivari éperdu et sans fin
Retour sur un passé révolu et étrange
Qui a cessé de l’attirer dans le réel

Parfois souvent même, un pli du rideau
Voile l’aperçu et trompe le client
Où s’engage-t-il et où cela mène-t-il
Dans ces labyrinthes sans horizon ?

Il erre, roulant sur ses patins 
Délaissant l’obscurité des nuits
Et la chaleur des jours d’été
Pour se glisser dans l’inconnu

Voici enfin l’arrivée du connu
Un objet touché et chéri
Qui se reconnaît à son grain
Et réjouit l’esprit sans connaissance

Oui, je suis là, guettant un signe
Un geste de la main et du cœur
Le dur devient vérité et plénitude
Il est parce que palpable : est-ce toi ?

27/11/2021

Fin

Il court, raide et fragile jusqu’à la fin
Dans un jardin, parmi les épines et les fleurs
Il ne voit plus le jour ni la nuit emplie de parfum
Il court, énergique, transpirant la douleur

Ainsi finit l’homme, redevenu enfant
Atteignant les sommets, puis le trou de l’ailleurs
Et toujours intègre, au langage triomphant
Il lève la tête et dit : « Enfin l’heure »