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05/07/2022

Culte

Dieu n’a pas de religion, dit Gandhi
Mais l’homme a besoin de solennité
Pour se rappeler la présence éternelle
Et vivre empli de l’Esprit du divin

Alors le monde apparaît dans sa vérité
Il est présent à chaque instant
Empli-toi de lumière et de paix
Et marche vers la fin comme un commencement

03/07/2022

Repos sans fin

Au bord de l’étendue bleue
L’œil levé sur les hauteurs
Le corps enfoui dans la pesanteur
Ils regardaient passer les demi-dieux

Les autres, les sans-faces, marchaient
Les yeux clos, fermés sur leur vision
Passant devant leurs frères et s’alarmaient
Par crainte de subtiles divisions

Oui, l’homme est ainsi fait
Qu’il espère toujours la contrition
Pour ceux pris sur les faits
Et rendus à la vie sans transition

Il est passé le temps des peines
Elle s’échappe de ses pensées
Et prescrit à toutes les hautaines
De ne plus jamais danser    

Plus rien ne sera comme avant
L’ombre s’efface devant le soleil
Ils resplendissent de bonheur extravagant    
Et tombent dans un large sommeil

02/07/2022

La tenacité

Tenace, est-il ?
Avec quelle opinion ou raisonnement ?

L’un saute à pieds joints 
Dans le piège tendu
L’autre s’insurge de la réaction
Sans explication.

Le silence n’est-il pas absence ?
Rien ne se révèle ou même n’apparaît
L’autre monde n’est pas là
Et le présent n’est plus

Entre deux, que choisir ?

Son regard le trahit
quand osera-t-il devenir transparent ?

01/07/2022

Nouveau jour

Première lueur de l’aube
Il ouvre un demi-œil, petitement
Quelle heure peut-il être ?
Ah, c’est vrai, il a oublié sa montre
Dans le salon ou la salle de bain
Ce n’est plus la langueur du sommeil
Mais pas non plus l’aiguillon réel
D’un désir de nouveauté attirant
Entre les deux, qu’y a-t-il ?
Une bande de sensations inconnues
Des sautes instantanées d’humeur
Je me lève ou je m’évanouis à nouveau
Dans un néant qui tend les bras ?
Il ne sait pas. Il n’envisage rien.
Quel brouillard vague et attirant
Il le prolonge et le caresse
Comme il tend la main vers elle
Où se concentrer ?
En un instant, il se lève, éveillé
Il est, plein et entier
Dans ce nouveau jour qui commence
Je suis parce que je vis
Envers et contre tout    
Ce matin, commence une autre vie…

27/06/2022

Absence et présence

Tout et rien, ensemble, est-ce possible ?
La notion même d’être n’est plus
Un gouffre s’ouvre sur ses pas
La chute devient la cause finale

Quelle absence, quelle chute…
Où t’enfonces-tu ?
Oublies jusqu’à ton ombre
Plus rien ne t’accompagne !

Sur le tranchant de la vie
Apparaît le guide du passage
Une mince ligne droite
Qui se fissure à l’approche de l’épreuve

La vois-tu dans le lointain
Un blanc perclus, dissous
Qui dérive à ton approche
Et se cache derrière son trait

Quelques points poursuivent
Parcourent encore quelques mètres
La clarté s’en empare, aveugle
Que voit-il au-delà : il suffoque…

Chaque grain disparaît
Le solide se liquéfie
Plus rien où s’appuyer
Sinon cette chaleur qui t’envahit

Tu t’échauffe de silence
Le chuintement de la pression
Excite l’absence d’être
Rien n’est sans toi !  

26/06/2022

Message

Le regard est l’appel de l’âme
Il ne dit mot, il ne touche pas
Il tend la main et attend…

Humble, il donne la vie
A celui qui l’accepte
Et répond à cet appel

Dans le silence des âmes
Circule alors le message
Je suis, tu es, nous sommes

La vie n’est-elle qu’un échange
Que ne comble aucun mot
Sinon ce coup d’œil devenu mystère

 

25/06/2022

suis-je ?

Encore une fois, devant la page vide
Elle va se livrer à son jeu favori :
Qu’ai-je à dire sur ce que je vis
Qu’ai-je à dire sur ce que j’ai vécu
Qu’ai-je à dire sur ce que je vais vivre ?

Longue réflexion, brouillonne
Emplie de trous, de vides et d’obstacles
Est-ce lié à ma personnalité, à mon sexe
À mon histoire, à ma famille
Plus j’avance, plus cela me semble faux

Suis-je même quelqu’un ?
Un de ces bougres que l’on voit de la rue
Assis sur le trottoir, l’œil vague
Même plus capable de rêver
Juste de continuer à vivre

Je suis cependant femme,
Le cœur sur la main, pleurant
Regrettant les jours passés
Attendant des jours à venir
Mais rien ne vient. Suis-je encore ?

 

24/06/2022

Stratégie

Un mot devenu magique :
Le stratège marche à la victoire
Le combattant s’aplatit dans la boue
Il y a de nos jours des stratégies pour tout
Comment avec un balai ouvrir un œuf à la coque ?
Comment ne pas tomber amoureux d’une femme ?
Comment ne pas rester idiot ?

Le stratège ne dit mot : il réfléchit
Silence, l’homme va parler !
Il donne de vulgaires coups d’épée
Dans une eau trouble dictionnarisée
Et prétend avoir la lumière divine
Qui pourfend la pensée adverse
Flop…

À d’autres moments, il s'en prend à son ombre
Ouvrant de grandes échappées
Aux badauds qui le regardent bouche bée :
Attaque du centre de gravité
Mouvements larges et tournants
Se prendre par la queue
Et autres fariboles excentriques

Quant aux approches, elles sont à tout vent
Approche directe par le combat des armes
Approche indirecte par toutes les voies possibles
L’espace, le temps, la matière, les idées
Et même la bêtise, ouvertement
Il n’y a qu’une impossibilité l’esprit d’enfance
Qui surprend même les plus crédibles
Qui d’autres qu’un enfant, pourrait
Troubler ces grands cerveaux
Qui prévoient tout avec plusieurs temps d’avance
Trois, quatre, cinq fois et même plus
Jusqu’au gouffre de l’anéantissement
Quand les vents font sauter le bouchon

Oui, c’est vrai, que d’efforts vains
Transpercent notre imagination
Pour nous faire découvrir le b à ba
Qui résoudra l’affrontement des volontés
Jusqu’à la mort de l’homme et de la femme
Toujours les nerfs à vif, en opposition permanente
Jusqu’au moment où a lieu la rencontre
De deux êtres seuls et morts de solitude

La stratégie n’est qu’une épreuve parmi d’autres
Celle des penseurs échevelés, en mal de vengeance
Qui courent après leurs idées
Sans pouvoir les rattraper

22/06/2022

Rétropédalage

Il n’eut qu’un mot : derrière…
Que cherchait-il, cet homme ?
Il marchait d’un pas vif
Balançant grandement les bras
L’œil exalté, ouvrant la bouche
Comme un enfant furieux
Regardant la campagne
Jusqu’à la rencontre avec la femme
Elle se tenait dans l’ombre
Les cheveux sur le visage
Bouclés et épais
L’air fermé et absente
Elle le vit, atteinte dans son intérieur
Rien ne pouvait l’en faire démordre
C’est lui, l’homme du scandale
Celui par qui tout est arrivé
Elle avança d’un pas, puis deux
Regardant le parjure
Avançant le doigt pour dénonciation
Mais rien ne sortit de sa bouche
Les images se bousculaient
Engendrant douleur et colère
Une plainte s’échappa, aigüe 
Faible d’abord, puis plus ferme
Jusqu’au cri de vérité
C’est lui !
Hélas, personne n’entendit
Tous regardaient ailleurs
Préoccupés de leur propre égo
Ainsi commença la désolation
Des premiers jours
Rien n’est à voir 
Tout est à imaginer
Rien ne se passe
Dans l’ombre de la nuit

21/06/2022

égarée

Elle ouvrit la porte, curieuse
Qu’y avait-il derrière ?
Elle connaissait son monde
Mais quoi au-delà ?
Elle avança dans l’inconnu
Pas un bruit, pas un geste
Pas même un grattement 
Sur le sol lisse et froid
La blancheur se mêlait
Au brouillard dense
A peine voyait-il ses mains
Juste une touffeur blanchâtre
Imprégnant l’air de frissons
Elle avançait précautionneusement
Cherchant un appui extérieur
Un pas, puis un autre
Encore un de plus, plus léger
Elle s’enfonçait dans une boue liquide
Et ne ressentait rien
Juste une sensation d’étouffer lentement 
Plus  rien ne la motive
Qu’y a-t-il de nouveau
Bizarre…
Elle respira bruyamment
Mais manqua d’air
Quelle glu
Ne reste que la pensée
Toujours aussi mobile
Résistant à toute manœuvre
S’évadant sans peine du cadre
Et débordant des effets physiques
Du lait de l’environnement

Je suis sans voir, sans savoir, sans pouvoir
Seul Édouard est présent
Derrière moi, devant également
Il me guide dans ce glacial couloir
Qui me tient et m’enlace
M’entraînant où ?
Je ne sais…

20/06/2022

Encore un jour

Chaque jour, encore un jour

L’un après l’autre, ils se déroulent
Levés tôt, couchés tard
Ils passent du fond de l’horizon
À l’expectatif questionnement
D’un instant de repos
Lors d’un moment de faiblesse

En milieu de jour
Le découragement n’est qu’une question
D’appréciation et de choix
Que peut-il y avoir d’autre à faire
Au cours des secondes qui s’égrainent
Dans la chaleur du jour
Et la rupture des nuits ?

Le créateur fatigue
Il s’emploie à tenir avec exactitude
Un calendrier qui déroule seul
En l’absence de tout soutien
Et de toute volonté

Allez, mes frères, encore un jour
Éclairez notre lanterne
Et qu’aille au loin cette détestable habitude
De toujours vouloir connaître
Où se trouve la césure ?

19/06/2022

Réveil

Pas un grondement
Pas même une porte claquée
Mais juste un froid qui s’empare
Des bras et expire sur les pieds
Elle se réveille, pas très ferme
Se rêvant dans une piscine
Plongée dans une eau marbrée
Tantôt chaude, tantôt glacée

Elle se rapprocha de lui
Juste un peu de chaleur
Pour poursuivre la nuit épaisse
Non, pas maintenant… dormir...
Encore un peu de chaleur
Encore un peu de protection
Enfin… 
Qu’on est bien ensemble

Elle s’’accroche au navire
Qui vogue au large des vents
Dans le brouillard noir
D’une vie enfouie d'inertie

Ah ! Un coup de vent, glacé
Attaquant le corps à sa merci
Et pourtant le silence de la nuit
Encourageant de douceur
Où es-tu ? se demanda-t-elle

Du bout des doigts
Précautionneusement
Elle reconstitua l’environnement
Le lit, la fenêtre, l’espace réduit
Des bruits de pas dans la rue
Lointains, étouffés, mais réels

L’immersion dans l’aube
Une sortie d’apnée
Un reste d’enfance retrouvé

Hum ! Endors-toi…

18/06/2022

Chaud

Aujourd’hui le soleil, hier la pluie
Le ciel obscur de ses larmes matinales
Avait les paupières closes des nuits

Puis vint le sommeil, le repos et l’oubli
Comme un lac au creux d’une montagne
Et le jour renait lentement à la vie

Un oiseau ce matin m’a revigoré
Il m’a dit la joie d’un jour serein
L’herbe qui pousse et les feuilles tombantes 

Et la forêt à son tour s’éveilla
Les arbres étirant leur carcasse majestueuse
Avec de petits craquements imprévisibles

Aujourd’hui la lumière, hier la nuit

16/06/2022

Etonnement

Elle pleure, petite et sans voix
Qu’avait-elle à faire là ?
Rien ne la destinait à cela
Rien ? Et pourtant…
    
Rouge de délicatesse
Rose de bonheur intérieur
Tel un épi de maïs remarquable
Elle s’inclinait devant l’adversité

Elle ne revivra plus ces soirées
Où l’ombre de la vie résonne de joie
Elle ne reverra plus ces frêles matins
Endormis et fêtards dans son lit

Le passé n’est plus, l’avenir non plus
D’ailleurs y a-t-il un présent ?
Plus qu’une ombre, un ressac de souvenirs    
Les épluchures d’un lointain rêve

Elle pleure, partie et revenue 
Aux jours de son enfance morte
Que reste-t-il de ces instants
Où la vie devient sans fin

15/06/2022

Porte

Le rêve est achevé
Après de longs mois d’attente
Enfin, virtuel encore, mais là !

Patience, il se fait seul
Envers et contre tous
Posant les questions
Répondant aux interrogations

Que dire ? Ouvrir la bouche
Ne signifie rien que du bavardage
D’un ton étudié, mais peu vraisemblable
Pénètre en lui et veille. Tu es, n’est-ce pas !

Qu’est-il ce morceau de papier relié 
Qui pèse le poids de ses dépenses
De ces nuits de découragement
Et de ces aubes mortelles

Enfin, il le tient, rigide et ferme
Et son ombre raffermit son cœur 
Qui s’ouvre d’étonnement
D’avoir engendré cette masse

L’esprit parle aux lecteurs
Ils conversent de leurs pépiements
Le cœur léger, charmé et patient
Jusqu’à la fuite éperdue dans le noir

Tiens-le haut et fort, comme un talisman
C’est une œuvre de l’esprit
Qui respire ton souffle
Et ouvre une porte nouvelle. Laquelle ?

12/06/2022

Droit

Droit. 
Pas à ta manière
Abandonne-la
Ne sois pas tendu vers l’avenir
Cours vers ton destin
Mais ne te laisse pas entraver

Le ciel est ouvert
Passe des étoiles au bleu
De la matière à l’absence
De la pensée au silence

Enferme-toi dans l’impermanence
Laisse aller ton devenir
Ne pense pas au vide
De chaque côté de tes pas
Reste droit, fixé sur ce point 
Ou rien n’est et tout passe

La mort survivra-t-elle ? 

11/06/2022

Au-delà

A nouveau, trainer dans les bas-fonds
Atteindre l’œil noir sans le toucher
Épier sa sombre lueur du soir
Et sa lente remontée asphyxiante

Sait-il où il va, d’où il vient
Ce qu’il devient, ce qu’il espère
Il a beau mêler boue et espérance
Rien ne sort de ce mélange mièvre

Il rêve de profondeurs perverses
Il envisage le secret des étoiles
Il fait tourner les idées dans le broyeur
Et n’en sort qu’un jus bizarre

Pourtant les éclaircis sont bien là
Elles lui secouent le cœur 
Et le font sortir de sa coquille
Pour qu’il voit l’autre vérité

Derrière les nuages rares, mais lourds
Se cachent de douces zones d’ombre
Son cœur se pèle encore et regarde
Ce trésor enfoui en lui : ouvre les yeux !

Ainsi chaque jour revivre les mêmes faits
Tenter de percer la coque rugueuse
Et regarder par le trou creusé
Le mirage divin du bonheur perpétuel

10/06/2022

Insomnie

Enfin, dormir, la tête entre les oreilles
Le corps suspendu dans un vide bienfaisant 
Le pied au chaud derrière les draps

Enfin, lâcher du lest, évacuer la pesanteur
Se tenir dans un paquet de coton
Et dire merci à ceux qui veille sur le sommeil
 
Enfin plonger, inconscient de fatigue
Dans les abimes de la non-présence
Et la clarté blanchâtre de la mort journalière

Plus rien ne t’attend, plus rien ne te mobilise
Tu meurs à ta condition humaine
Et t’enfuis là où tu n’es plus

09/06/2022

Attente

Il est là, assis au bord de l’eau
Qui s’en va loin de lui, entre ses doigts
Il ne cherche pas à la retenir
Elle part et va au loin, hors de lui
Il regarde la frange blanche
Un reste de vie, s’estompant peu à peu
Puis redevenant gris, puis noir
Adieu filet de vie et d’agitations

Il est là, assis au bord de l’eau
Il trempe les pieds dans la fraicheur
C’est le calme et la quiétude
Ses yeux se troublent et s’égarent
Quelle paix en lui depuis la chute
Le froid net, coupant du rasoir
L’avait pris tout entier, gelant 
Arrêt sur image, plus rien ne bouge
Et la renaissance surgit, pleine et entière
L’autre partie de lui-même
Roule comme une tache sombre
Et ne quitte plus sa présence
Elle est là, derrière son être
Comme une paroi de verre
Mêlant ignorance et perspicacité
Vont-ils se rejoindre et se serrer
Ou vont-ils s’éloigner chacun de son côté ?
Et c’est à lui de décider
Les yeux fermés, la main dans le vide
Cherchant la lumière dans l’obscurité
Vainement, lucidement, sans interrogation
Jusqu’à sons dernier jour, dans la nuit
D’une vie qui se ferme

08/06/2022

Envie

Une envie est une caresse non dite
Elle exhale un parfum charmant
Mais ne donne jamais le bonheur
Ni même un instant d’oubli chatouilleux

Au bord de l’accomplissement
Elle se dilate et se raidit
Perdu dans le songe de l’être
Inatteignable et solitaire

Quel ennui que cette rupture
Qui n’est plus qu’un souvenir
Elle ne laisse qu’un goût amer
A  celui qui la vit

07/06/2022

Lassitude

Il est là, las, hélas
Il ne pense rien, il n’est plus
Un vague brouillard l’environne
Rien à faire que s’exécuter
Il se lève dans le froid
Il s’échauffe dans sa tête
Qui devient brûlante
Un trou d’air s’empare de lui
Il voit des flammes partout
Le calme, puis l’agitation
Comme éteindre le feu
Qui secoue son être
Et le laisse pantois

Alors, il marche
Il marche et tourne en rond
Sans autre but que la mort
Entre deux murs éphémères
Un passage aussi étroit
Aussi mince qu’un fil
Juste une fente fuyante
Un verrou sans consistance

Qu’est-il cet homme
Qui n’a rien à donner
Rien à dire, rien à honnir
Pourtant, au fond de lui-même
Le grelot tinte

Ding… Ding… Ding…
Mais personne ne répond
Pas même sa conscience
Quand sera-t-il affranchi ?

06/06/2022

Bref

Tant de fleurs sont passées
Le rouge remplace le bleu
Plus de noir ni de violet
Rien que du bien et du beau
Pas même un dromadaire 
Qui blatère vainement
En tournant comme un fou
Et toi, dans ta prison dorée
Agenouillé à terre sans force
Qui macère tes déconvenues
Ouvre les yeux et vois
Le piano qui part au loin
Les toiles qui naviguent
Les poèmes qui s’égaillent
Automatique, disais-tu !
La vie produit-elle la vie ?
L’orage se fait-il entendre ?
Ta lassitude t’épuise-t-elle ?
Tu as trop attendu
Tu n’es plus présentable
Ton impuissance est vaine
Seul l’amour sauve l’amour
Au-delà de tout 

05/06/2022

Survivre

De retour à la maison
Où es-tu, toi la bien-aimée ?
Sait-il où elle se répand
Derrière les nuages bleus
Ou les œufs jaunes ?
Elle vaque lentement 
Sans prétention, intègre
La tête agitée et somnolente
Elle défile devant chaque homme
Et regrette son entregent    
Elle ne se commande plus
Et ne sait où cela va la mener
Mais elle y va,
Lentement mais sûrement
Elle sourit sans s’en rendre compte
Posant la main sur son cœur 
Elle lui tend la main :
Viens, fuyons ce refuge
Et partons parcourir le monde
Il y a assez de fous sur terre !

24/05/2022

Exécution

Jusqu’au bout, il ira
Encourage-le à tenir
Serre les dents, mais ouvre tes mains
Il se regarde seul face au vide
Suspendu dans le rien
Pour peu de temps, malgré tout

Tout revient tellement vite
Que les vagues refluent
Et s’accumulent
Contre la rive de paix
Il n’est pas le seul
Les accusés sont multiples

Les exécuteurs sont là
Ils crient plus forts et plus nombreux
Avant même de savoir
Les tords ou les raisons
Accusé sans preuve
L’exécution doit avoir lieu

Les bancs de l’infamie se multiplient
Sans que rien n’arrête
Les loups qui hurlent avec les loups
Et lui, hurle de rage en pleine impuissance

Va, retire-toi
Eloigne-toi de la foule
Qui ne sait pourquoi elle crie si fort
Le silence ou la mort médiatique
Puis la mort sociale
Jusqu’à la mort réelle

Un soupir de soulagement
Avant qu’un autre prenne le relais
Et qu’une autre exécution ait lieu

17/05/2022

Inconnu

Le pèlerin s’en va. Il est parti.
Où va-t-il ? Nul ne sait.
Départ, une nouvelle arrivée
L’inconnu au bout de la route
Une arrière-pensée du connu
Un aspect de l‘inconnu
Un point chaud dans l’espace
L’attrait de l’ignorance
La méfiance de l’habitude
La brûlure du blanc
La crainte du noir
Chaque jour à connaître
Chaque nuit à découvrir
Dieu, quel sens donner à tout cela ?

16/05/2022

Nuage

C’est un gros nuage, encombré, plein
Il flotte dans une atmosphère dégagée
On le voit de loin, légèrement bleuté
Il possède une certaine transparence
Mais on s’effraie de le voir si stable

Es-tu mort ou aveugle ou sourd
« Ne dérangez plus, je ne suis pas là 
Je flotte dans l’azur divin et bienfaisant »

Il s’approche du nuage, le regarde
Le hume, il ne sent rien, est gris
Parcouru de rayons violets et rouges
C’est l’image de la vie, de joies et de peines
Il est empli de sommets escarpés
De vallées luxuriantes, de plaines fades
Et même de gouffres indescriptibles

Il le regarde dans sa main
Il est tiède, velouté, serein
Quel drôle d’objet
Désormais il l’emporte avec lui
Dans sa poche, enveloppé dans un mouchoir 
Il le montre parfois à ses amis
Puis retourne à sa solitude intérieure
En haut de sa tour d’ivoire
D’où il regarde l’avancée des ans

 

14/05/2022

La vie

La vie s’écoule et coule
A côté rien ne bouge
Tout demeure
Et rien ne meurt
Il se voit et n’est plus
Seul reste l’amour
Une pluie sans fin
Qui nettoie les corps
Et les âmes
Sans savoir même
Où se trouve l’autre
Je Suis parce qu’il Est 

 

09/05/2022

Existence

Rien de ce qui est faux n’est vrai
Pourtant ce faux est vrai dans sa conception
Car comment concevoir le faux
Si le concept de faux n’est pas vrai

Aïe, quel mot (ou maux)
As-tu mal aux cheveux ?

08/05/2022

Avenir

Les derniers pas sont les plus longs
Il trébuche sur le parcours
Qu’attend-il par la suite
Quelle nouvelle voie doit s’ouvrir ?

Il ne sait, mais il attend
Ouvert, debout, transparent

Il y a toujours quelque chose
Après la fin d’une étape
Reste fier de ton avenir
Ne regarde pas ton passé

05/05/2022

Nuit

Il ramone, il ramone
Levé au milieu de la nuit
Oppressé par le silence
Il comble celui-ci de sens
Dépourvu d’intelligence
Ou même de simple bon sens
Rien ne va plus
Il divague, errant dans son intérieur
Il touche les parois du cerveau
Et promène sa conscience
Au-delà du possible
Dans les sphères de la volonté
Sans se départir de sa gaité
Alors il entend la musique
Un grincement de violon 
Assez faible, un tremblement
Immaculé et contraint
Comme une sorte de chatouillement
Sur son flanc imberbe
Habitué aux caresses d’une femme
Puis, plus rien
Le repos complet
Un arrêt sans fin
Il dort sans savoir où il est
Sans même sentir le silence
D’une nuit parfumée
Et l’absence de ce moi
Qui ne le quitte pas
Jusqu’au dernier jour
Endors-toi !