06/10/2022
Anniversaire
Elle en rêva longtemps
Et puis ce fut le moment
Il n’était pas prêt
Elle attendait et rien ne vint
Ni les pantalons bouffants
Ni les espadrilles blanches
Ni le sourire merveilleux
Ni même cet éclat des yeux
Qui l’avait tant séduit
Il était mort à elle-même
Évanoui dans le monde
Des cadeaux, baisers et déclarations
Endormi face à lui-même
Pris dans la glace de l’absence
Un lent cheminement
Qui monte à l’anéantissement
Ce n’est qu’une tache de boue
Sur un coin du vêtement
Balayé d’un coup de brosse
Pardon l’amour
Pardon la vie
Rien ne vient hors de toi
Pas même moi, pas même nous
Morts à nous-mêmes
Nous errons dans le spectre
D’un passé sans voix ni silhouette
Vient l’enfant unique
Montre-moi ton visage
Et permets qu’un jour
Je m’illumine de ta beauté
De ta gentillesse et de ton bonheur
Tu es celle qui me donne la vie
Et me ressuscites chaque jour…
Et je ne le vois pas
Alors je te tends les bras
Et embrasse tes pieds
Qui foulent le sol devant toi…
04:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : annuel, fête, reconnaissance | Imprimer
28/11/2021
Objet
Il promène son regard derrière le rideau
Introduisant sa caméra dans les plis…
Se dévoile peu à peu le paysage
Et il reconstitue l‘ensemble du puzzle
C’est d’abord un brouillard insultant
Qui apparaît, comme une mer fermée
Dont les vagues courent à l’assaut
De celui qui découvre, assoiffé de nouveauté
Puis, pointe des ébauches de mouvements
Dans un charivari éperdu et sans fin
Retour sur un passé révolu et étrange
Qui a cessé de l’attirer dans le réel
Parfois souvent même, un pli du rideau
Voile l’aperçu et trompe le client
Où s’engage-t-il et où cela mène-t-il
Dans ces labyrinthes sans horizon ?
Il erre, roulant sur ses patins
Délaissant l’obscurité des nuits
Et la chaleur des jours d’été
Pour se glisser dans l’inconnu
Voici enfin l’arrivée du connu
Un objet touché et chéri
Qui se reconnaît à son grain
Et réjouit l’esprit sans connaissance
Oui, je suis là, guettant un signe
Un geste de la main et du cœur
Le dur devient vérité et plénitude
Il est parce que palpable : est-ce toi ?
03:51 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : découverte, nouveauté, reconnaissance | Imprimer
13/10/2014
Vernissage
Quelle confusion. Que de monde tournant en rond, le nez en l’air, l’air égaré. Ils regardent sans voir réellement et ceux qui voient réellement sont dérangés. Où va le regard ? Doit-il partir vers la droite comme le suggère l’assemblage cubiste qui semble monter vers eux. Mais lorsqu’il remonte vers la gauche, il constate un mouvement inverse qui le conduit à penser que le monde bascule. Alors il tente un coup d’œil d’ensemble. Quelle montagne tortueuse qui ne tiendrait pas debout dans la réalité. Peindre en deux dimensions pour donner l'illusion de trois dimensions c’est pourtant l’enfance de l’art. La perspective a été inventée pour tromper l’œil et lui donner une assise confortable alors qu’elle permet des positions d’objets impossibles dans la réalité. C’est pourquoi tous ces visages, toutes ces mains, toutes ces jambes se mélangent dans la pensée et font de vous un fourre-tout où se mêlent souvenirs des uns, reconnaissance des autres, identification de nouveaux visages, caresse lente et sourde d’une valse d’images qui tournent autour d’un axe, celui de vos rêves et de vos cauchemars.
Dans le même temps vous prenez du recul, vous vous rendez au point de fuite de toutes ces perspectives et vous contemplez avec étonnement ces trois pièces qui s’enfoncent dans l’immeuble jusqu’au confortable nid douillet de vos certitudes. Lui, connu il y a quarante ans, qui n’a pas changé, toujours rieur et moqueur, content de lui malgré son manque d’envergure. Lui encore, grand, qui se voûte quelque peu, dont le sourire sympathique s’ouvre sur un visage anguleux et dont le regard semble devenu las. Ne voit-il que la laideur du monde ou les profondeurs ailées des parts de ciel que donnent les tableaux ? Elle qui sût charmer de sa voix d’or mes oreilles musiciennes, mais dont le visage est toujours découpé en lamelles divergentes. L’autre devenue plus femme que femme, couverte de bijoux et passablement maquillée, riant fort sans remarquer les regards désapprobateurs. Toutes ces images, tous ces sons, toutes ces impressions, sentiments, réminiscences, en même temps, en un même lieu, dans cette grotte devenue l’impact du monde pour un moment, le lieu d’un formidable raccourci, comme un regard de fin qui se prolonge à l’infini.
Vous êtes passé derrière les tableaux, dans cette perspective cachée des yeux du passé et de l’avenir, là où plus rien ne vous touche, ne vous étreint, ne vous bouscule. Dans ce calme étonnant du passage, vous restez froid, l’œil ouvert, l’ouîe en éveil, la main en l’air comme pour saluer une dernière fois votre être qui se pavanne immanquablement secoué de rires et de sanglots. Adieu chers amis, je pars dans le pays des songes, je m’élève ou je m’enfuis dans les profondeurs terrestres. Bref, je m’éloigne de ces préoccupations bavardes pour redevenir l’être perdu, vierge et tendre tel un champignon hallucinogène.
07:47 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sociétéé, mondanité, reconnaissance, homme et femme | Imprimer