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05/08/2022

Le retour des âmes errantes

Quel retour ! Les âmes peinent et gémissent
Elles errent depuis des années, des siècles
Elles ne disent rien, n’ont rien qu’elles-mêmes
Et Dieu, dans tout cela, que fait-il ?

Elles arrivent, sans bruit, sans forfanterie
Le regard las, sur terre et dans les airs
On les voit de loin, elles sont ternes :
De la poussière et du sang, rouge

Où sont-elles allées, cet hiver, dans la lande
Elles gardent un air doucereux, alangui
Leurs besaces sont vides et molles
Plus rien ne donne fierté et magnificence 

Elles ont couru comme des folles, extasiées
Le rire aux lèvres, l’œil pétillant
Essoufflées de leur hardiesse, riantes
Quelle est belle la vie de la jeunesse
    
Mais en ont-elles conscience, les petites
L’âme réjouie, le cœur enturbanné
Elles crient de joie, s’époumonent
Et repartent en jacassant. Disparues…

06/06/2022

Bref

Tant de fleurs sont passées
Le rouge remplace le bleu
Plus de noir ni de violet
Rien que du bien et du beau
Pas même un dromadaire 
Qui blatère vainement
En tournant comme un fou
Et toi, dans ta prison dorée
Agenouillé à terre sans force
Qui macère tes déconvenues
Ouvre les yeux et vois
Le piano qui part au loin
Les toiles qui naviguent
Les poèmes qui s’égaillent
Automatique, disais-tu !
La vie produit-elle la vie ?
L’orage se fait-il entendre ?
Ta lassitude t’épuise-t-elle ?
Tu as trop attendu
Tu n’es plus présentable
Ton impuissance est vaine
Seul l’amour sauve l’amour
Au-delà de tout 

14/12/2021

échappée

Elle était là, seule dans la rue
Elle regardait les guirlandes
"Ça brille !" pensa-t-elle
Elle avança la main, caressante
Mais ne toucha que le froid
Sans comprendre l’enjeu
"Différent !", fit-elle, étonnée
Derrière le froid, se cachaient
Les ombres de l’envers
Un univers en creux
Où s’enferme une vie inversée
Où l’ombre devient lumière
Et la lumière noire et collante
Prise dans cette glu moite
Elle tenta de s'échapper
"Rien à faire, plate elle est
Elle devient image elle aussi"
Elle sentit les doigts du lecteur
La tendre rosée de sa salive
La pliure des mots froissés
Elle vit ses jambes contorsionnées
Perçut son estomac se creuser
Son souffle l’abandonner
"Mon Dieu, le livre se ferme"
Se dit-elle, en se lovant sur elle-même

Environnée de lumière crue
Elle se dissout entre les feuilles
Et se plonge dans ce bain
Où rien n’est comme avant
Seules, restent la tendresse et l’amour
Qui prennent les personnes
Et les rendent aimants et aimables