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26/11/2021

Ouvert

Accepte… 
Accepte ton inaptitude à faire
Contente-toi d’être, pleinement
Petitement, joyeusement…

Anonyme, confondu dans le tout
Coulé dans la masse du monde
Je cherche ma voie sans savoir
Où je vais et ce que nous devenons

Avance…
Avance à petits pas menus
Sois sans faire, confondu
Ouvre-toi, sans fin…

23/11/2021

Inconscience

Les chiffres se brouillent
Je cherche. Où ?
La tête devient passoire
La raquette est pleine de trous
Et passent les secondes
Puis les minutes
Rien ne vient…
Aucune image…
 Aucun souvenir…
Que fais-je là ?
Entrée dans la semoule
J’étouffe d’absence
Trop plein de rien
Jusqu’à la nausée
Dormir… Dormir…
Mais non…
Tout se dénoue
Tout vient sans fil
Il n’y a plus de rasoir
Ni même d’espace à couper
Y a-t-il encore un temps
Le temps de prendre conscience
De l’état d’inconscience 
Dans lequel je suis plongé
Adieu, tous qui veillez sur moi
Je suis en état de "déconscience"
Ou, peut-être, de surconscience
Qui sait ?

 

21/11/2021

Egalité

Elle n’existe qu’une seconde
Même pas au premier cri
Qui divulgue la personnalité
Et rend un son étrange

Et encore, il y a bien la différence
Des sexes qui s’affichent, ouverts
En creux ou en plein
Et reste claire et naturelle

Ce qui rend toute égalité
Serait-ce la couleur des peaux ?
Bien sûr que non, pensent les égalitaires
Ceux qui ne voient qu’une seule tête

Et pourtant, n’y a-t-il pas
Des bossus, des sans dents
Des blonds et des bruns
Et plus ou moins de cervelles ?

Et pourtant nous avons bien tous
Une égalité, c’est-à-dire une âme
Qui fait de nous un humain
Homme ou femme, peu importe

Ouvrez vos mains, braves gens
Disposez-vous de sabots ou nageoires ?
Ou sans doute n’avez-vous pas
L’œil acerbe et critique !

Quelle belle égalité que celle
Des humains qui reposent sous terre
C’est la seule vraie et réelle
Car là, l'existence n'est plus !

20/11/2021

La vie : un voyage

Que choisis-tu ?
La ligne des rails qui se perd dans le lointain
Ou l’embouchure d’un fleuve ouvert sur les eaux ?

Le premier te conduit vers la réussite
Qui se referme sur l’horizon
Et devient un point sans consistance
Qui disparait aux yeux des hommes

Tu ne peux embrasser le second
Tes bras et ton cœur ne suffisent pas
Tu te noies dans l’étendue du monde
Et cherches toujours où tu atterris 

Les petits malins passent sous le visible
Ils s’enfouissent et marchent sans relâche
Mais peu à peu baissent la tête
Puis se laissent tomber à genoux

D’autres montent sur le dos d’un oiseau
Et chaussent leur longue vue
Mais ils ne connaissent que l’aéroport
Et ignorent les pétales du voyage

Il leur arrive de se gratter la hanche
Ou de pleurer des yeux sans voir derrière
Ils ont raté leur passage sans voir
L’immensité de la vie et de la mort

Alors que vaut-il mieux : 
Agir avec passion ou être sans partage ?
Personne ne le sait, c’est bien le but
Qui t’attire, mais lequel !

19/11/2021

A paraître : "Effervescences cosmiques", un livre de poésie sur le cosmos

Effervescences cosmiques est sorti de presse et sera ravi d’être feuilleté par vous puisqu’il fait maintenant partie du cosmos.

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Ne l’oublions pas…
Nous voyons l’univers de l’intérieur
Nous en sommes partie intégrante
Et la tête sous les couvertures
Nous observons ce qu’il s’y passe
Sans avoir une vision complète
Qui analyse son objet de l’extérieur

Qu'est-ce que le cosmos ?

En premier lieu : le plein ou le vide, le tout ou le rien, le réel ou une illusion.

En deuxième lieu : l'espace, le temps, l’énergie et la matière, engendrant mouvement, naissance et mort, l’histoire des commencements et des fins.

En troisième lieu : l’infini, l’éternité, l’instant, le zéro, le un, les nombre et les chiffres.

En quatrième lieu :  un ou des mondes réels, imaginaires, multiples, des multivers et des trous noirs ou blancs.

En cinquième lieu : qu’est-ce que la vie dans le cosmos ? Qu’est-ce que le non-être, les êtres, l’absence, la présence, l’amour, le devenir.

En sixième lieu : la réconciliation des contraires et le juste milieu, avant tout.

Le cosmos est l'univers, ou partie de l'univers, considéré comme un ensemble ordonné. Le cosmos s’oppose au chaos dans une effervescence permanente de matières et d’entendements qui s’agitent et se combinent, donnant lieu tant à la pensée poétique que rationnelle.

Dans ce recueil, l’auteur s’interroge, suppose, admire, s’exclame, voire s’extasie. Il n’apporte pas de réponses aux questions de l’homme sur l’univers, il médite poétiquement sur le réel et l’imaginaire, jusqu’au divin. Trous noirs, big bang, espace, temps, matière, vide, infini le questionnent. Cette lecture poétique agrandit la vision d’un univers purement physique, sans toutefois dévoiler le mystère dans son entier.

Le choix de la poésie pour décrire ces interrogations permet de ne pas s’engluer dans la science, la philosophie, la théologie, l’ignorance ou l’inconnaissance. La poésie permet l’humour, la divagation, la réflexion, et offre des alternatives aux questions les plus pertinentes de l’humanité.

206 pages.

Prix : 9,75 €

A DISPOSITION DU PUBLIC D’ICI TROIS JOURS sur le site Amazon.

 

 

 

 

 

16/11/2021

Lui

Cet étrange individu s’arrêta loin de moi
Qu’en est-il de ce regard perdu et vacillant ?
N’y a-t-il plus moyen de devenir soi
Ou, pire encore, de survivre à un faux fuyant ?

Il se pencha sur lui-même, courbé en deux
Comme un caméléon qui regarde le blanc
Et ne voit qu’un triste et futile boutefeu 
Fuyant entre les arbres, tremblant

Ses bras s’allongèrent jusqu’à terre
En digne et propice commentaire
Saluant ce qu’il ne voyait que voilé

Il en prit son parti, avança patiemment 
Est-il possible d’être encore vivant
Quand devant soi meurt l’humanité !

15/11/2021

Néant

Un film déjà connu, mirage de l’esprit
Envolé et parti au loin de lui-même
Ouvert sur le monde et l’intériorité
Il encourt l’enlisement ou la prosodie

Que signifie cet arrêté vulgaire ?
Y a-t-il une règle non écrite
Qui dicte son autorité insolite
Au quidam qui penche sur lui-même

Y a-t-il un blocage dans la démarche ?
Qui l’empêchera d’être lui-même
L’humble transmetteur de la folie
Sortant ses membres du marais

Me voici, crie l’enfant sourd
Me voici, entend le voyant aveugle
Non, ce n’est pas moi, mais lui
Celui qui n’est plus et qui est 

Dans ces lignes devenues noires
Que deviens-tu toi-même
L’ombre d’un squelette usagé
Qui n’a plus rien sur les os

Il est enfin fini ce mélodrame
Qui fait courir tout Paris
Et trompe son monde et lui-même
Dans un lacis de mots enchevêtrés

Il se tait encore sous le choc
D’un usage tant détesté
D’une coutume abhorrée, mais fière
De n’être qu’un néant sans suppléant

14/11/2021

Entre en toi-même

Entre en toi-même. Il se tue, écouta.
Il entendit le rien, Quel son insolite !
Il se souvint de lui, au sein du placenta.
Il était lui-même, mais peu prosélyte.

Mais où vas-tu ? lui dit son jumeau, enchanté
De se trouver libre de s’ébattre, enfin seul.
Sans la solitude, je suis désorienté.
Je ne sais, mais j’y vais et je pars sans filleul.

Ouvre un œil, garçon, prend garde aux frissons.
Tu ne sais la sanction d’une telle leçon,
Seul au monde tu es jusqu’à la fin des jours.

Cependant tu partis, dans un pied de nez.
De toi-même tu pensas, toujours en ricanant :
Enfin, je suis le seul. Ne fais pas demi-tour !

 

12/11/2021

Autre

L'homme se dresse
les sons s'égrènent
les sens s'éveillent
il devient autre

le rien n'existe pas, hors l'imagination
si le rien existe, il est partout
et nous ne sommes rien
ou que devenons nous ?

11/11/2021

Humanité (haïku)

 Devant l’innocent
Nous sommes redevables
De l’égalité

10/11/2021

La langueur des jours

La vie n’a pas d’âge…
La montagne peu à peu s’arase
Chaque grain de sable
Part au gré des vents

Ne reste que le squelette
Un masque compact 
Que rien ne fera bouger
Sauf les sentiments

Le cœur s’emballe
Il monte haut et fort
Dans la volonté de vivre
Même dans l’adversité

Alors il s’arrache
Et va, seul, en voyage
Perdu dans ses pensées
Au désespoir des siens

L’homme reste l’homme
Ou la femme également
Dans le maelström
Du temps qui passe

Attention, baisse la tête
Une part de toi-même
Arrive sur toi
Baisse la tête et va

Elle et lui sont partis
En un éclair bruyant
Plus rien qu’un souvenir
Dans la langueur des jours

09/11/2021

Fantôme

Retour sur lui
Celui qui n’est plus
Mais plus rien
Même pas lui

Il ne tiendra pas longtemps
Le temps d’un pas de côté
Jusque dans le vide
Et dans un rire tonitruant

Il disparait subrepticement
Entre deux feuilles blanches
Ouvrant la bouche
Et pleurant misère

Tends-lui la main
Il se jette dessus
Mais disparait
Comme un fantôme

07/11/2021

Retour

Tu es beauté luxuriante
Une fontaine de cheveux
Courant le long de tes membres
Qui se meut pleine d’éclats

Tourne la tête
Regarde ton ombre
Et les courbes
De ton innocence

Ton œil cherche la vie
Ton cou s’évase dans ce geste
Je revois la subtilité
De ta mouvance

Toujours, je contemplerai
La douceur de tes caresses
Et je sentirai ton aimable présence
Au pied de mes déchéances

Oui, tu es et je n’existe
Que par ta bienfaisance
Lisse mon front rêveur
Et retournons au départ

06/11/2021

Illumination

–  Encore… Viens voir… Cela bouge
Oh ! Peu, mais tout de même…
Qu’observes-tu ?
–  Tu m’as réveillé cette nuit
Était-ce la peine ? 
–  As-tu déjà vu une telle lumière
Qui aveugle les sensations
Rien n’est plus comme avant
–  Qu’es-tu, toi qui parles fort ?
Serais-tu transparent ?
L’homme invisible ne voit plus
Il sent, sait et dit
–  Que dit-il ?
–  L’ombre qui gagne la lumière 
La lumière qui vacille
Le noir qui s’installe
Le rouge qui perd pied
Le jaune qui défie
–  Partons dans ce cas !
Ils avancèrent
Et ne virent plus rien

02/11/2021

Rondeur 3

 

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Et elle enfle

Elle devient lune

Accoudée au noir

 

01/11/2021

Rondeur 2

 

15-10-13 Rondeur 2.jpg

Peu à peu, il lit

Et la figure s'agrandit

Elle change de destinée

elle accueille

devient autre

 

29/10/2021

Prison

Tu es là, présente à toutes choses
Tu ne bouges plus, es-tu ?
Tu es emplie de bruit
Et l’espace se rétrécit
Y a-t-il encore quelque chose ?
Tu ne sais, tu grattes la page
Tu distingues l’essentiel
Qui s’enfuit vers le lointain  
Tu l’appelles : rien
Elle part en toute liberté
Et fuit cet espace entrevu
Dans les plis du temps
Qui es-tu, lui ou elle ?
Tu ne sais qui tu es
Tu es seul, devant toi
Ou peut-être derrière toi
Ou en toi, dans le noir
Invisible aux yeux du monde
Mais bien présent
Adieu beau prétendant
L’absence te recouvre
Et t’enferme dans sa prison

Nous

Es-tu toi-même ou n’es-tu pas ?
Et lui, qu’est-il parmi nous ?
L’autre a dit quoi à qui ?
Je ne suis pas sans toi

Ainsi va le monde, où ?
Sais-tu où te mènent tes pas ?
Vers le bas ou le haut
Ou vers l’horizontale ?

L’huile coule toujours
Et envahit la scène
L’homme marche et choit
Il est couché maintenant

Qu’es-tu toi qui ne bois pas
De quel bois te chauffe-tu ?
Chois-tu en ligne droite
Ou marches-tu sans moi

 

26/10/2021

Sur le fil du rasoir (15)

Ainsi naît l’enfant, seul au monde nouveau
Il émerge des limbes et ouvre les yeux
Il n’a plus sa migraine ni le choix d’exister
Il est là, plein et entier, jeune encore

Connaissez-vous une telle faveur
Un être vivant survient et transforme
Les belligérances en jeux de plaisir
Montrant ainsi sa prouesse certaine

Progressivement, l’être grandit
S’épanche dans ce nouvel univers
Touche à tout dans le désordre
Jusqu’à se reconnaître du monde

Il ausculte cette nouveauté
Il admire ses prouesses et erreurs
Il se sent utile dans cette mer
Et ne se noie plus en cherchant l’air

Premier mot d’un enfant
Un regard d’amour sur ses parents
Un effort de plus et il parle
Rayonnant de bonheur d’un tel résultat

Il dit sa foi en lui et son orgueil
Sa confiance exaltée par la joie
D’être l’égal aux grands hommes
Qui lui ont fait confiance et l'ont encouragé

Un être de plus peuple la terre
De quel côté penchera-t-il
Son sens de l’équilibre le conduit
Marche en droite ligne et va…

25/10/2021

haïku

Toi, que cherches-tu ?
Moi, je n'ai rien à chercher.
Suis-je sans être ?

24/10/2021

Sur le fil du rasoir (14)

Chaque jour, des dizaines d’humains naissent
Pourquoi ? Pour satisfaire la curiosité malsaine
De deux individus en mal de sensations
Mais que cherchent-ils au fond d’eux-mêmes ?

Les uns se retrouvent sans personne à titiller
Les autres ne veulent plus se voir, même habillés
D’autres encore s’imaginent dénués de pudeur
Enfin, quelques-uns se laissent aller, par paresse

Pas un seul d’entre eux ne décide de relier ensemble
Masculin et féminin pour partir en voyage
Rien ne les atteint, ils s’enferment dans le silence
Et ne disent mot à quiconque, même à eux

Mais qui sont ces individus qui déclament
Une haute expression d’eux-mêmes
Ils se voient étant obéissants jusqu’à la mort
Sans l’ombre d’un jugement chaleureux

Allez donc vanter leurs mérites endiablés
Qu’ont-ils fait de mieux que les autres ?
Ils se sont regardés dans les yeux
Et ont puisés dans leur réserve de vie 

23/10/2021

Sur le fil du rasoir (13)

Mieux même, ils vont plus loin
Là où les convenances interdisent
Toute description de ce qu’ils font
Sinon qu’ils s’aiment à l’envi

L’un ou l’autre (lequel ?) empoigne l’être
Celui qui sait ou fait semblant
Et l’embarque dans une danse
Qui donne à chacun son ultime valeur

Voir les corps s’enlaçant, proches
 Si proches qu’on ne sait plus
Qui appartient à quoi, à toi ou à moi
Quel bonheur de ne pouvoir les dissocier

La longue chevelure des femmes
S’emprisonne dans le rapprochement
Le balai efficace des hommes 
Restaure la foi du charbonnier

De cet ensemble hétéroclite 
Naît le germe du rapprochement
Un oisillon dénudé qui ne dit mot
Mais qui n’en pense pas moins

21/10/2021

Sur le fil du rasoir (12)

Ainsi va la peur d’être dépassé
Jusqu’à présent, tout allait bien
Les carottes cuisaient tranquillement
Les hommes vaquaient à leurs occupations

Les femmes couraient de-ci de-là
Chacune attachée à sa casserole
Les enfants piaillaient sans dire pourquoi
Le reste (qui ?) était étendu au sol

Quand tout à coup survint le bruit
Il n’était pourtant ni fort ni impressionnant
On aurait cru la plainte d’une hirondelle
Ou, peut-être, l’agitation d’un lézard

Mais cela prit de l’ampleur, vivement
Où donc avez-vous entendu ce vacarme
Certainement ni chez vous ni chez nous
Ni même dehors, au bal ou au poulailler

Trois vivants réels s’en prenaient à toi
Ils portaient le poids du monde
Et ne quittaient jamais leur verre d’eau
Buvant sans férir des litres et des litres

Le rasoir finit par s’émousser
Les hommes et les femmes, tous ensemble
Passaient de l’un à l’autre mollement
Et finirent au milieu, dans la boue

Enfin, l’arc d’airain est vaincu
Plus jamais il ne coupera la main
Au donateur indigent et velu

Depuis, hommes et femmes s’embrassent

20/10/2021

Pictoème

 

ETOILE 5.jpg

Va et cours, l'enfant

l'ombre attachée à l'être

ne s'envole pas

19/10/2021

Sur le fil du rasoir (11)

Elle partit un jour vers de lointains pays
Là où rien n’est attendu, où rien ne survient
Bien qu’on l’ait espéré ou même envié
Rien ne vient et tout est là, sous tes fenêtres

Elle avance à pas menus, la tête penchée
Regardant l’ombre de mes suivants assoiffés
Tend la main décharnée et se plonge
Dans une méditation qui empoisonne l’avenir

Mais qu’est-elle, cette maniérée douce
Débordante de vitalité et d’énergie sauvage
Qui, d’un regard innocent, règle ses pouvoirs
Sur la façon dont elle te voit et te pèse.

Adieu petite, l’ombre de ton indétermination
Continue à frapper mes oreilles attentives
Tu erres en pirate sur tes rêves et cauchemars
Et va, de plus, les yeux fermés d’aise et d’espoir

Mai rien ne se passa comme prévu, immobile
Tu encensais tes déboires, les regrettant
 Jusqu’au jour où tu perçus la caresse
D’un jour nouveau si différent des autres jours

Ah, mourir sans savoir ce que tu caches dans ta main
Ouvrir patiemment tes doigts de rêve
Et voir ton sourire épanoui s’élargir de joie
Tu me donnes la vie et la mort en un même mouvement

 

18/10/2021

Sur le fil du rasoir (10)

Enfin, par hasard, vint le grand escogriffe
Il apparut un jour de marché, l’air fatigué
Errant de ci-delà jusqu’à ce que son regard
Fut attiré par l’insolite d’une jeune fille

Que diable, cette personne vaut l’or des Caraïbes
Regardez ce cou incurvé et cette main volante
Elle va et vient devant les gens innocents 
Et s’empare modestement des trésors enfouis

Un sourire de douceur vous prend le cœur
Et vous conduit à concéder l’innommable
Changement de mains et changement de pieds
Un ordre nouveau s’établit hors des apparences

Le galop n’est plus ce qu’il était, tranquille
Il devient un bouillonnement intérieur
Une cascade de rires et de baisers
Sur le marché des hommes affables

S’empare de tous la folie de la joie
Une danse incertaine et bredouillante
L’ombre d’un autre monde perdu
Qui jette un regard condescendant

Cours, cours au regard de la fille
Montre-lui ton apparence et ta réalité
Met dans des yeux une escarbille
Et enfouit tes lèvres dans son cou

Le monde n’est pas ce que tu crois
Un mystère plein de vide et d’odeur
Une cloche qui résonne d’aisance
Et va danser vivement au loin

C’est un puits discret et chaleureux
Caché au fond des cèdres, à l’ombre
Comme une lumière enchantée
Qui ne se montre qu’aux frileux

Sur le fil du rasoir (9)

Enfin, vint le jour où les hommes découvrirent
La faillite de leur pensée extrême : rien ne va plus
Un seul mal à cet étrange ballet : le trou attire
Et rien n’attire autant que l’aspiration indéfectible

Attirer par le rien, les croyants se mettaient à penser
Qu’une autre voie était probable et possible 
Ils erraient, incertains, au-delà du mal
Et rêvaient d’un ciel plus pur que le brouillard

Rien ne déviait les hommes d’un droit chemin
Allant au but ultime, comme une ligne à suivre
La voie du juste milieu, rompue à assumer
L’équilibre entre les maux incorrigibles 

Soit, tu tombes dans le vide inexistant
Et tu ne sais où tu vas et quel avenir t’habite
Soit, tu t’engages vers un mariage forcé
Sans savoir où tu vas et ce que tu deviens

Au milieu il y a le vrai, le fil du rasoir
Que tu ne vois pas et qui te prends
T’entrainant dans son sillage bouillonnant
Vers un pays inconnu, en des lieux inexistants

Plus rien n’y est comme avant, autrefois
Quand les poules avaient des dents
Et qu’on sautait à la corde avant de choir
Épanoui sur ordre du qu’en dira-t-on

Sur le fil du rasoir (8)

Toujours cet élan qui inspire et dilue
Et cette retenue automnale amaigrissante
Qui retient l’être dans son étroit rôle
Revenu aux temps anciens du blanc et noir

Où donc se situe cette ligne qui semble imaginaire
Que l’on enjambe à la va-vite et qui pousse
Les vivants à poursuivre un être de sens
Qui donne à chacun espoir et nouveauté

De quel côté es-tu, toi l’imagier perclus
Qui erre dans ce monde sans formes ni couleurs
Jusqu’à voir, au-delà de la vue ténue
L’ombre de la cavalcade déjantée

Il va, engoncé dans son arrogance 
Passant et repassant sans préparation
Au-dessus de la ligne d’or et de pourpre
Sans comprendre l’importance de son existence

Marche toujours, raide et entière
Sans la chaleur de ton inquiétude
Sans savoir où tu mets les pieds
Et avance dans l’ignorance de ton avenir

Adieu petite, rentre tes blancs manteaux
Et ton altière combinaison de rats
Va au-devant de ton obscure destinée
Et comble de bonheur tes augustes parents

17/10/2021

Sur le fil du rasoir (7)

Enfin, par hasard, vint le grand escogriffe
Il  apparut un jour de marché, l’air fatigué
Errant de ci-delà jusqu’à ce que son regard
Fut attiré par l’insolite d’une jeune fille

Que diable, cette personne vaut l’or des Caraïbes
Regardez ce cou incurvé et cette main volante
Elle va et vient devant les gens innocents 
Et s’empare modestement des trésors enfouis

Un sourire de douceur vous prend le cœur
Et vous conduit à concéder l’innommable
Changement de mains et changement de pieds
Un ordre nouveau s’établit hors des apparences

Le galop n’est plus ce qu’il était, tranquille
Il devient un bouillonnement intérieur
Une cascade de rires et de baisers
Sur le marché des hommes affables

S’empare de tous la folie de la joie
Une danse incertaine et bredouillante
L’ombre d’un autre monde perdu
Qui jette un regard condescendant

Cours, cours au regard de la fille
Montre-lui ton apparence et ta réalité
Met dans des yeux une escarbille
Et enfouit tes lèvres dans son cou

Le monde n’est pas ce que tu crois
Un mystère plein de vide et d’odeur
Une cloche qui résonne d’aisance
Et va danser vivement au loin

C’est un puits discret et chaleureux
Caché au fond des cèdres, à l’ombre
Comme une lumière enchantée
Qui ne se montre qu’aux frileux

16/10/2021

Sur le fil du rasoir (6)

Enfin, vint le jour où les hommes découvrirent
La faillite de leur pensée extrême : rien ne va plus
Un seul mal à cet étrange ballet : le trou attire
Et rien n’attire autant que l’aspiration indéfectible

Attirés par le rien, les croyants se mettaient à penser
Qu’une autre voie était probable et possible 
Ils erraient, incertains, au-delà du mal
Et rêvaient d’un ciel plus pur que le brouillard

Rien ne déviait les hommes d’un droit chemin
Allant au but ultime, comme une ligne à suivre
La voie du juste milieu, rompue à assumer
L’équilibre entre les maux incorrigibles 

Soit, tu tombes dans le vide inexistant
Et tu ne sais où tu vas et quel avenir t’habite
Soit, tu t’engages vers un mariage forcé
Sans savoir où tu vas et ce que tu deviens

Au milieu, il y a le vrai, le fil du rasoir
Que tu ne vois pas et qui te prends
T’entraînant dans son sillage bouillonnant
Vers un pays inconnu, en des lieux inexistants

Plus rien n’y est comme avant, autrefois
Quand les poules avaient des dents
Et qu’on sautait à la corde avant de choir
Épanoui sur ordre du qu’en-dira-t-on