15/05/2023
L'ange ?
- Es-tu l'ange
Es-tu l'absent
Es-tu celui qui n'est pas
Es-tu l'informel
Je ne suis rien de tout cela
Je ne suis qu'une trace sur la terre
Que laisse un bâton dans la boue
03:22 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
Retour
Retour… J’y étais… Et toi ?
Dans la plaine dénudée
Elle marchait la tête inclinée
Ne regardant plus ses pieds
Ne voyant que de l’eau
Qui coulait entre ses jambes
Avec une sensation de froid
Où donc t’engages-tu ?
Tu possèdes l’amour, la vie
Que te faut-il d’autre ?
La richesse ne te suffit pas ?
J’ai erré des jours entiers
Dans la boue, la terre aride
Je n’ai pas rencontré mon double
Ni même l’ombre de moi-même
Oui, mais lui qui était-il ?
Cet homme droit et réservé
Qui passait parmi les autres
Inconnu d’eux-mêmes
Elle n’avait rien qui puissent lui rappeler
Les jours heureux de la rue
Où les gamins courraient
Innocents d’inconnaissance
Alors, adieu gamins
Que le ciel ne vous tombe pas sur la tête !
03:02 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
14/05/2023
J'entends la plainte des peuliers
J’entends la plainte des peupliers
J’entends l’aigu violon du vent
Qui, soufflant, rageant, pestant
Fait ses dents sur ces géants templiers
O mes grands peupliers effeuillés
Vos tristes cadavres puissants
Dressent leurs bras au temps
Mais j’aime votre noire nudité
Vous seul savez donner encore
Grâce à vos belles feuilles d’or
Des charmes aux rivières d’argent
Vous êtes les gardiens sévères
De eaux vierges de la rivière
Puissiez-vous vivre encore longtemps
(écrit le 30 août 1962)
04:56 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
11/05/2023
Retour
Retour… J’y étais… Et toi ?
Dans la plaine dénudée
Elle marchait la tête inclinée
Ne regardant plus ses pieds
Ne voyant que de l’eau
Qui coulait entre ses jambes
Avec une sensation de froid
Où donc t’engages-tu ?
Tu possèdes l’amour, la vie
Que te faut-il d’autre ?
La richesse ne te suffit pas ?
J’ai erré des jours entiers
Dans la boue, la terre aride
Je n’ai pas rencontré mon double
Ni même l’ombre de moi-même
Oui, mais lui qui était-il ?
Cet homme droit et réservé
Qui passait parmi les autres
Inconnu d’eux-mêmes
Elle n’avait rien qui puissent lui rappeler
Les jours heureux de la rue
Où les gamins courraient
Innocents d’inconnaissance
Alors, adieu gamins
Que le ciel ne vous tombe pas sur la tête !
10:30 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
10/05/2023
Vieillesse
Il est bien contraint d’accepter l’infortune
C’est-à-dire la chute des cheveux et la face bouffie
La détresse de ne voir se lever le bâton
Devant l’adorable et tendre jeunesse
Plus rien ne sera comme avant, l’âge le prend
Et même si la résistance ne diminue pas
Il devient l’ombre de lui-même
Certes, il a toujours vingt ans dans sa tête
Il s’émeut encore à la vue de seins fermes
Mais inversement comment les femmes
Pourraient-elles s’intéresser au demi-cadavre
Proférant ses derniers tressaillements
Il s’interdit tout miroir, le déplumé
Et le proscrit à son entourage
Elle porte une queue de cheval
Et ne peut admirer sa coiffure
Quelle importance pour lui ?
Il conserve bien quelques poils
Au bas du ventre, blanchis par les ans
Mais cette toison n’est plus contemplée
Certes, il s’est empli de sagesse
Mais à quoi donc lui sert cet entendement
Puisqu’il ne peut en faire profiter autrui ?
Que lui reste-t-il ?
Il plonge en lui-même sans regarder en arrière
Un océan calme et plat
Dans lequel il s’enfonce progressivement
Cela ne devrait plus tarder
Il s’évanouira dans les replis de sa conscience
Refermé sur lui-même… Perdu… Sans vie…
06:57 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
09/05/2023
Souvenirs
Délivré de lui-même, le cœur sur la main
Il se présenta, seul devant la cour
Il se réjouissait de revoir la petite
Elle avait marqué ces derniers jours
Malgré son côté désaxé, ses pas menus
Son rire aigu et ses remarques déplacées
Elle n’est pas là, lui répondit son frère
Dommage, c’était une bonne occasion
Il poursuivit sa route ver le parc
Entra, s’assit sur un banc pâlot
Et réfléchit sous le soleil :
Rien ne vient s’effacer de ta vue
Il la voit toujours riante
Vive comme un ver de terre
Joyeuse comme un pinson réglé
Où vas-tu ?
Au royaume des délaissés
De ceux qui ne tiennent pas à la vie
Et qui regardent, effarés leur frayeur
Courir derrière eux en criant
Ainsi se perdirent les héros
D’un matin morose
Au bord du trottoir
Attendant le bus scolaire
Qui l’emmenait au lycée
06:21 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
04/05/2023
je t'ai donné
Je t’ai donné mon trésor
Préparé la nuit, pendant le sommeil
De ceux qui n’ont pas d’inquiétude
Je l’ai laissé murir dans ma tête
Jusqu’au jour où il n’était plus rien pour moi
Je l’ai relu, j’ai corrigé quelques pages
Puis j’ai jeté au vent du large
Les feuilles mortes qui volaient
Plus rien ne reste de ces souvenirs
Tes poches sont vides
Dit adieu à ce moi qui erre encore en toi
Et va dans la nuit, le front dégagé
Marche vers l’eau et prend un bain
Oublie-toi devant l’immensité
Et plonge dans l’oubli
Sans oublier ton trésor
06:11 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
26/04/2023
L'absence
Entre les nuages et les écueils
J’ai promené mon regard
Et n’ai trouvé à voir que l’ignorance
Le silence et l’absence
Et pourtant je poursuis jusqu’à quand ?
01:26 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
23/04/2023
fétu
Ce n’est qu’un fétu de paille
Qui vole au-dessus de nous
Et virevolte comme un hélicoptère
Il t’emplit la tête et tremble l’atmosphère
Adieu moustique, évade-toi
Laisse reposer ton cœur
Des pesanteurs de l’univers
Où tu cherches l’inconnu
06:31 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
20/04/2023
Au coeur de la glace
Au cœur de la glace palpite la liberté
Volcan des humeurs, privilège de la fuite
Elle s’engorge de contradictions
Mais toujours éclaire celui qui la porte
Dans le noir de l’être survit encore
Le fer rouge du bonheur
02:38 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
19/04/2023
Miasmes
Rien ? il ne reste rien de nos rêveries d’antan
Quand tu courais aux murs de notre inconscience
Veillant sans cesse à nos intérêts et possessions
À nos souvenirs enfermés dans nos mémoires
Et au fond desquels se cache la puissance de l’amour
Le grain d’espoir revenu du monde endormi
Repu d’invisibles sursauts de miasmes de regrets
De n’avoir pu profiter de ces moments heureux
Tu es l’invincible femme de fer et d’or
Qui soutient mon souvenir et ma foi
Les fils suspendus de nos aventures
Et même de notre existence échevelée
Le nuage d’inconsistance de nos amours
Merci de ces jours cocoonés de rêveries
De ces échappées dans la steppe de nos mémoires
De ces villes où nous avons vécu
De ces voisins amicaux et joyeux
Des marchés où nous avons posé nos pas
Des trésors enfouis dans nos souvenirs
Et qui seront perdu à jamais
Tu fus longuement mon bâton
Tu me caresses la main et me dis ton amour
Comme une jeune fille regarde l’homme aimé
Et ton cœur s'emplit d’air et de douceur
Tu pleures sur notre amour et la tendresse de nos images
Enfouies au plus profond de nous-mêmes
09:14 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
06/04/2023
Rêve
Rêves-tu ou vis-tu ?
Tu ères sans cesse en ta prison
Tu te promènes, abandonné
Sans savoir où t’accrocher
Captes ton espérance
Rends-la présente
Fais-la vivre en toi
Ouvre les yeux sur toi-même
03:43 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
05/04/2023
Adjuvent
Seul dans l’univers
L’homme est-il l’unique ?
Un poil-à-gratter
Dieu seul se gratte
Il fait tomber ses bourgeons
Et sourit d’aise
04:30 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
03/04/2023
Rêve
Tu te penches sur toi-même
Tu regardes dans le fond de ton œil
Tu entends le bourdonnement de tes rêves
Tu plonges ton regard vers l’inconnu
Tu ne sais où tu es
Mais tu sais où tu vas, les yeux fermés
Sans savoir à quel moment tu ne seras plus
Une seconde de trop, un cri dans la nuit
Et rien derrière...
Juste l’aimé pleure dans tes rêves antérieurs
Et tu la regrettes déjà
05:05 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
01/04/2023
Attente
Attente, attente d’une fin la meilleure possible
Certains n’en savent pas la valeur
D’autres sont désenchantés d’une chute si lente
Ils rient encore du bon tour joué à leurs proches
Beaucoup ignorent encore cette fin proche
Ils s’amusent sans connaître l’illusion
Ou encore n’ont-ils par le temps de s’en apercevoir
Escamotables sont-ils ces derniers instants
Où chacun est face à lui-même
Regardant la feuille blanche de leur vie
Peinant à distinguer de vrais comportements
D’humains fiers de leur passé
Fermant leurs yeux sur leur chef d’œuvre
06:44 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
29/03/2023
Lassitude
Lassitude, existe-tu ?
Las de taper toujours la même lettre
Sur un clavier muet. Laquelle ?
Tu cherches dans ta tête
Où se trouve-t-elle ?
Hier, elle était là
Aujourd’hui elle a disparu
Raccrocher ton souvenir
A ce qui te donne espoir
L’ai-je vécu pleinement ?
Mais tu es là, près de moi
Tu me tiens chaud
Et je suis rasséréné
La nuit, que d’aventure
Réelle et rêvée !
02:45 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
28/03/2023
En avant
Il se tortille, s’enroule et te regarde
Il ne voit que toi, une ombre parmi les autres
Noir et gris, il se glisse derrière toi
Te prend par la main et t’entraîne
Dans son rêve d’esthète
Et passe les ombres immortelles
Dans les rues désertes et silencieuses
Dans la main tu ries, tu t’esbroufes
Tu cherches un refuge doré et reposant
Mais ton corps veille et refuse de bouger
Adieu le vers contorsionné sur ses idées
Folle d’un jour sans grâce
Ne te laisse pas aller
Avance toujours dans la vie
Et contemple ton passage
Dans ce monde éperdu
Trace ton chemin et va de l’avant
Dans jamais regretter ce que tu a fait
05:30 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
26/03/2023
Humanité
Toi, toujours en moi, présente en toute chose
Et la vie se fait grâce. Bonheur d’un jour
Joie d’être vivant, présent avec toi
Dans ce monde ouvert et plein de surprise
Et nous voilà partis, ensemble, main dans la main
Vers cet horizon retaillé pour nous
Et nous avançons vers l’inconnu
Ne sachant où nous allons et ce que nous faisons
Tiens ma main et vois large
nous respirons l’air diaphane
du retour vers l’humanité
06:46 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
22/03/2023
Bois
Une puce sur un tas de bois
Elle court sans déséquilibre
Et fuit jusqu’au stade sombre
Dans les interstices superposés
Un rat s’y trouve, coincé
Il pousse un cri désespéré
Attaqué par la puce verte
Rien n’existe en dehors de cela
Le monde s’arrête et fait silence
Comment cela se fait-il ?
04:02 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
20/03/2023
où vas-tu ?
Sens cette aigre chaleur
Qui passe dans ta gorge
Sens ce nuage qui te baigne
La splendeur du réveil
Cette ombre qui se lève
Et efface tout souci
Un jour nouveau vient
Il te donne l’amour
Il te donne la lumière
Il te donne la vie
Il évacue tes pensées
Dans l’atmosphère
Tu vis et tu es bien
Lève-toi et va où te mènent tes pas
06:05 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
19/03/2023
Au revoir
Elle est là, seule, perdue
Rien ne la fera varier
Elle tend sa main petitement
Elle tremble et te regarde
Elle sourit prudemment
Tu la regarde, maigrelette
Tous se demande ce que tu vas faire
Rien ne vient à point
Tu passes et souris
Tes pieds esquivent une danse
Puis s’échappent prestement
Tu es déjà loin
Au revoir l’enfant
04:14 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
18/03/2023
Rencontre
Il allait détendu sur la plage
Et marchait, seul, en riant
Il s’effondra aux pieds de la belle
Tous le virent tendre ses mains
Et chanter son amour à la tendre
La voix était profonde et mâle
Ses yeux couraient sur ses seins
Elle le regardait s’égosiller
Et monter ses suppliques aigres
Il se tourna vers elle
Et lui demanda : « Viens donc
Allons au marché et mangeons »
Elle lui prit la main
Cacha ses yeux vifs
Pleura quelques instants
Puis s’enfuit sans un mot
Son silence était de marbre
Les veines couraient sur sa poitrine
Bleutées et palpitantes
Le bleu du ciel rayonnait
La fusion fit illusion
Ils ne sont plus
Seuls leurs noms sont connus
Mais non-dits à tous
04:39 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
17/03/2023
Etrange
Étrange, étrange, étrange…
Il est perdu celui qui te vient à l’esprit
Tu le cherches sans cesse
Tu caresses ta mémoire
Lui parles, lui dis des mots doux
Mais rien ne vient
Le blanc, sans autre couleur
Le désert, l’oubli de soi
Et des autres eux-mêmes
Quel malaise
Où donc se trouve la réponse
Il partit ainsi, en esprit
Au-delà du connu
Dans l’obscurité des souvenirs
Dans l’anéantissement du présent
L’effacement du passé
Le trouble de l’avenir
Tu n’es qu’une bulle vide
Un parfum sans odeur
Vive la liberté…
06:01 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
15/03/2023
Il est mort en héros
Il est mort en héros
Il a fermé les yeux
Après s’être regardé dans un miroir
S’est souri et a décidé
Plus de personnage intransigeant
Plus d’ombre à bord
Juste un regret
Celui de n’avoir pas su
Se faire connaitre de tous
De n’avoir pas révélé à tous
Le poids du passé,
La présence du présent
L’incertitude de l’avenir
Il emportera dans sa tombe
Ce regret éternel
La révélation est là
A porté de main
Mais il ne flancha pas
Et appuya sur le bouton
Comme on tire la chasse d’eau
L’explosion fut terrible
Le monde était sauvé
Il fut le seul à ne pas être regretté
Par les badauds présents
04:08 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : homme fier, regret tardif | Imprimer
14/03/2023
De profondis poème (datant du 62-04-05)
Résonnez trompettes d’argent, résonnez.
Pour la patrie, des hommes, las, sont tombés.
Dans le crépuscule se dressent, raidis,
Les cadavres des héros qui sont partis.
Le désastre est achevé
Et sur leurs étalons, dressés,
Les généraux s’affrontent, hirsutes,
Dans une dure et âpre lutte.
Leurs montures, sauvages, se mordent.
Dans la nuit, telle une horde,
Rugit leur choc rude et barbare.
Mais bientôt, ô solitude, la nuit tombe,
Le crépuscule vit leurs ombres, la nuit fut leur tombe.
Sombres, de rosée, les corps se parent.
04:18 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
13/03/2023
L’eau morte coule le long des tuyaux (poésie de Janvier1964)
L’eau morte coule le long des tuyaux
J’entends son gazouillis dans le creux de ma main
Goutte à goutte le temps s’écoule
Les gens dans leur bêtise hautaine
Glissent le long des trottoirs embués
Tandis que l’œil morne des fenêtres les observe
Les vents poussent la brume et les franges des manteaux
Traînant dans la boue houleuse de nos pas
Une main fine a essuyé les larmes qui creusent l’œil
D’un geste mouillé et gémissant
Les rues fuient les rues sans se séparer
Et la nuit abat sa longue cape de deuil
L’eau ruisselle et éponge le son des pas
Et les passants cachent leur misère
Derrière un col ou sous un parapluie
Marche continuelle et pressée
Qui ne finira jamais sa danse effrénée
Le fer de mon balcon a perdu sa beauté
Comme les volets ont fermé leur bras
Les ombres regagnent la clarté enfermée
Dans le sein des flancs de ces rues
Pendant que s’étend la grande bête noire
Goutte à goutte le temps s’écoule
02:51 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
12/03/2023
Rêves et insomnies (poésie de mars 1964)
Les flambeaux étaient des mains
Et leurs bras étaient ma mort
Des longues rides sillonnaient leur bronze
Les quais étirent paresseusement leurs pierres
Et la statue jette sa main en l’air
Tandis que le jaune égraine ses écailles de feuilles
Sur le gravier qui frôle ses pieds nus
Les deux fêtards se tournent le dos
Alors que brûlent leur veston
Et que les notes s’envolent dans le froid
Gémissantes sous le doigt alangui
Blonde est ma chambre que cachent ses ombres
Et les têtes des candélabres me surveillent
De leurs yeux de feu dans la glace piquée
Au plafond coure un cheval de plâtre
Autour de lampe noircie par le soleil
Le marbre de la cheminée est nu
Je vois ses veines et son teint de cadavre
Qui jaunit déjà par endroit
Derrière une forêt de grands tuyaux
Des pattes d’échassier aux ailes ployées
Écrasent de leur ombre la paresse du tapis
Et la lyre du piano allonge ses pieds
Sous ma chaise aux cheveux de paille
Sur les riantes parois de la bibliothèque
Les cloques de l’acajou ont crevé par endroit
Laissant la chair claire pénétrée de lumière
Dors donc, me dit la rose qui repose…
06:35 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
08/03/2023
Dans ma solitude
Dans ma solitude, tu m’as regardé
J’étais encore tremblant et faible
Dans ce désert de pierres amoncelées
Tu m’as observé de ce regard fragile
Que tu accordes aux êtres abandonnés
Et je suis descendu vers la plaine
Vers les jardins de ton amour neuf
Où le silence n’est plus une vertu
Où l’être est mis à nu, naïf et attachant
Sous le pouvoir de ton rire
Et mon corps redevenu vivant
Danse à tes jeux d’enfant
05:28 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
07/03/2023
Conversation
Tu te parles à toi-même
Tu te tutoies en toi
Tu t’interroges sur tes actes
Tu décides de ce qui est bon pour toi
Comme de tes insuffisances
Pars au loin de tout cela
Erres sans cesse dans la campagne
Noie tes pensées dans le brouillard
Tu seras l’inconnu au regard d’acier
Observant son être de loin
Souriant aux camarades perdus
Jusqu’à n’être qu’une présence
Eperdue de bonheur et d’amitié
Va mon fils et trouve ton chemin
Relève la tête et sois sans crainte
Tu marches sur ton chemin de vie
Et vois celle-ci sans fin
Va au-delà de toi-même jusqu’au lieu
De la défection
Ne te perds pas en route !
04:57 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
06/03/2023
Destins
Dieu n’est pas manchot
Et, dans le même temps
Il n’hésite pas à bouleverser
L’ordre imaginé par les humains
Alors des uns qui ressentent
L’appel de la religiosité
Il barre d’un trait de plume
Les impulsions débordantes
Des inconnus au cœur fêlé
Inversement il accorde aux maladroits
Le pardon des insuffisants
Et leur offre leurs rêves espérés
Quel brouillon montre-t-il
Aux humains qui subissent ses choix
Mais ceux-ci restent la raison
Pour les privilégiés en recherche
Le nez dans les nuages
Il hume le savoir-faire
Et fait franchir la porte
A ceux qui savent voler
Adieu mes petits, larguez vos sentiments
Et laissez-vous aller vers ce ciel bleu
Qui envahit votre âme
Et vous fait transparent aux yeux du monde
06:52 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer