24/04/2015
Le tantrisme, voie de transformation intérieure
Tantra veut dire technique. Le traité « Vugyana Bhairava Tantra » n’est pas une doctrine. Il se préoccupe de méthodes, de techniques, non de principes. (…) Ce traité est un traité scientifique. L’objet de la science n’est pas le pourquoi, mais le comment. La philosophie demande ‘pourquoi existons-nous ? » La science, elle, pose la question « comment ? » La théorie devient inutile. L’expérience, seule, compte.
Bhagwan Shree Rajneesh, Le livre des secrets, tome 1, Les éditions ATP, 1974, p.15
Expérimenter le sacré, et non parler du sacré. Ainsi l’approche de l’expérience mystique de l’Oriental est profondément différente de l’Occidental. La première est doctrinaire et s’adresse au mental. Il faut y croire, avoir la foi. La seconde est expérience, il faut tenter, faire des expériences jusqu’à trouver la voie. Il faut dépasser le magma de ce à quoi il faut croire pour atteindre la vraie vie, celle que l’on vit et non celle que l’on pense.
Si l’on regarde sur Internet ce qui est dit du tantrisme, on en a une interprétation occidentale. Elle est purement intellectuelle : les origines, l’étymologie du mot, la signification, la doctrine, les types de Tantrisme selon les régions, les points particuliers intéressant l’Occidental, en particulier le sexe. Inversement, Bhagwan Shree Rajneesh n’enseigne pas une doctrine, il enseigne des méthodes de méditation qui transforme votre compréhension de la vie sans vision intellectuelle du monde. Il nous dit « que vous soyez hindou, musulman, chrétien ou jaïn, cela ne fait aucune différence. La véritable personne, derrière la façade de l’hindou, du musulman ou du chrétien, est la même. Seuls les mots diffèrent ou les habits. L’homme, qu’il se rende à l’église, au temple ou à la mosquée, est le même. Seuls les visages diffèrent et ces visages sont faux : ce sont des masques. (…) Le tantrisme passe de l’intellectuel à l’existentiel. Il n’est pas une religion, mais une science. (…) La foi est inutile. Il suffit d’avoir le courage de faire l’expérience. »
La proposition du tantrisme : le mental est une matière subtile, on peut le transformer. Et si l’on transforme son mental, on transforme le monde car il apparaît autrement, sans lutte. Le but ultime du tantrisme : créer un état où le mental n’existe plus.
07:51 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : spiritualité, expérience, foi, opposition, mental, vie | Imprimer
23/04/2015
La culture
La culture est devenue un enjeu international. Tout est devenu culturel, de la manière de manger la salade à la Pop vision des jeunes. Mais qu’est-ce que pour toi la culture ?
Soyons simple : la culture est ce qui te permet de sortir du cocon de l’enfance pour te métamorphoser en véritable adulte.
La culture a donc un aspect individuel et un aspect collectif qui sont liés. La culture collective est nécessaire pour faire naître en chacun une culture individuelle qui, à son tour, va enrichir la culture collective. Il n’y a donc pas d’opposition philosophique ou politique entre les deux aspects, mais au contraire une complémentarité nécessaire qui enrichit l’humanité. La culture collective donne une identité à une société, la culture individuelle fait évoluer cette identité. La culture est donc vivante au même titre qu’une personne, elle peut se magnifier comme elle peut s’étioler. Elle a besoin de bases solides pour s’épanouir, mais elle a également besoin d’innovation, d’imagination et d’audace pour poursuivre sa route. Elle prend alors toute sa mesure : dans le présent, utiliser le passé pour construire l’avenir.
07:13 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : culture, civilisation, connaissance, vie, société | Imprimer
22/04/2015
Soir
Le jour entame sa dernière heure
Illumination…
Sur un ciel de mer, bleu pâle et rayonnant
Comme une fiancée pudique et frêle
Se détache la ramure d'or d’un peuplier
Ses lignes imprévues se déploient
Ouvrent leurs ailes à l’azur
S’évadent en dentelles et bigoudis
Avant de se mettre au lit dans le noir
Cette montée orchestrée des rameaux
Parfumés de liberté, d’évasion et de rêve
Accompagne ma nuit : jaune sur fond bleu
Une forêt vue par Maurice Denis
Un cri paisible vers le noir tombant
Tel un tableau du groupe des nabis
Le jaune étincelant de tous ces doigts
Reposant sur le tissu bleu du ciel
Devient la porte de l’illumination…
© Loup Francart
07:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
21/04/2015
Le Temps
S’il existe un avant, un maintenant et un après, ou plutôt un passé, un présent et un avenir, il est difficile de situer réellement le présent. Il est insaisissable et on ne le goûte qu’indirectement, comme par procuration.
La vie ne serait-elle qu’un dessin animé qu’on ne peut arrêter ?
07:22 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, peinture, op'art, art cinétique | Imprimer
20/04/2015
J’ai vu le loup, le r’nard, le lièvre, par les Têtes de chien
https://www.youtube.com/watch?v=uz_pJD4zk4k
Quelle originalité ! Est-ce une chanson, une déclamation, une blague ? On ne sait, mais c’est captivant d’ingéniosité, de recherche et, in fine, d’harmonie, même si celle-ci ne saute pas aux oreilles !
https://www.youtube.com/watch?v=LaaDR5qEoNA
Cette version est très différente. Elle sent la vieille France. Elle nous donne néanmoins une bonne idée de ce qu’était la chanson au départ.
07:51 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chanson ancienne, chanson populaire, musique, france | Imprimer
19/04/2015
Le stop
1. Au moment précis où tu as l’impulsion de faire quelque chose, arrête-toi.
2. Lorsqu’un désir arrive, considère-le, puis soudainement, abandonne-le.
3. Erre jusqu’à l’épuisement, puis laisse tomber sur le sol et dans cette chute, sois entier.
4. Suppose que tu es graduellement privé d’énergie et de connaissance. A l’instant de cet aboutissement, transcende.
5. La dévotion libère.
(Nirvana Tao, techniques de méditation,
de Daniel Odier, Robert Laffont, 1974)
L’exercice du stop est regardé comme sacré dans les écoles. Personne autre que le maître n’a le droit de l’ordre du stop. (…) Essayons de suivre ce qui se passe. Un homme est en train de s’assoir ou de marcher ou de travailler. Tout à coup il entend le signal. Aussitôt, le mouvement commencé est interrompu par ce « stop ». Son corps s’immobilise, se fige en plein passa d’une pose à l’autre, dans une position sur laquelle il ne s’arrête jamais dans la vie ordinaire. Se sentant dans cet état, dans cette pose insolite, l’homme, sans le vouloir, se regarde lui-même sous des angles nouveaux, s’observe d’une manière nouvelle ; il est en mesure de penser, de sentir d’une manière nouvelle, de se connaître lui-même d’une manière nouvelle. De cette façon, le cercle du vieil automatisme est brisé.
(Ouspensky, Fragments d’un enseignement inconnu,
Stock, 1974)
Deux enseignements assez opposés, qui nous disent la même chose. Cela doit attirer notre attention :
Ne pas se laisser vivre, sortir du cercle de ses habitudes corporelles, émotionnelles, sentimentales, sociales, intellectuelles, spirituelles.
S’éveiller ! Au-delà du Moi, le Soi...
07:00 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : éveil, spiritualité, conscience de soi, rappel de soi | Imprimer
18/04/2015
Attitude
Vois l'or fascinant des navettes
Regarde le soleil dans les yeux
Lave-toi la face devant la lune
Plonge dans ces verts ombragés
Suffoque dans le bleu des mers
Souris à l’enfant qui te regarde
Pleure de joie devant ta belle
Ferme les yeux sur ces présents
Et marche environné de beauté
Jusqu’au vide infini et attirant
Qui t’engloutira de tendresse...
Tu n’auras plus besoin de rien !
© Loup Francart
07:06 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
17/04/2015
L'art en creux 3
Dernière caractéristique de l’art contemporain, il met en scène la nouveauté. On peut tout faire à condition que ce soit innovant. Il ne s’agit plus d’aller au bout des idées, il s’agit d’aller au bout de l’art : un tableau d’une seule couleur est le summum du raffinement, une exposition qui ne montre rien fait rêver, un dessin d’enfant est plus artistique qu’un tableau de maître. L’inversion des aspirations artistiques devient la nouvelle normalité : l’idée même de la nouveauté est plus importante que la nouveauté exprimée au travers d’une œuvre. Enrobé d’un langage inintelligible, exaltant une idéologie de l’inédit, l’art devient un monde en soi, isolé du monde réel, magnifié par ses fans, soumis à l’exaltation de l’argent.
Alors si tu veux être artiste, consacre-toi à trouver ta nouveauté, ton style, ton idée originale, innove et tu seras entraîner vers les vertiges de la gloire. Peu importe ce que signifie cette nouveauté. Elle doit être originale, provocatrice et permettre de communiquer, un point c’est tout. Peu importe la beauté, ce n’est qu’un attribut accessoire.
Enfin, et pour ne pas médire sans cesse sur la dégénérescence de l’art, notons que dans certains cas, la représentation de certains aspects du monde moderne peut atteindre une certaine beauté : beauté de l’ambiance de certaines banlieues, beauté de certains sites industriels inutilisés, beauté de certains personnages ou de certaines attitudes. Certes, ceci est rare, mais néanmoins cela existe.
Au fond, c’est également au spectateur de trouver la beauté là où beaucoup ne voient que le laid, le vulgaire, l’immonde. C’est notre œil qui doit s’exercer à voir le beau quoi qu’il arrive. C’est une disposition intérieure qu’on oublie facilement, mais qui dépend de notre volonté, comme le bonheur. Alors, continuons à ouvrir les yeux sur ce que proposent les artistes, quels qu’ils soient, prenons de la hauteur, ne jugeons pas, laissons-nous porter par notre ressenti et laissons tomber tout ce qui ne nous élève pas.
07:11 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
16/04/2015
Pourquoi créer ? (Pictoème musical)
Cliquer en premier lieu sur le fichier :
L'art est une interrogation permanente et sans réponse. Et pourtant ?
Certains cherchent l’altérité et l’osmose par le contact et l’échange. D’autres cherchent leur moi dans une quête sans fin en eux-mêmes.
Dans les deux cas, s’affiner et prendre sa mesure. Moi et Elle ou Lui. Toi et Lui ou Elle. Je et Tu ou encore Tu et Elle ou Lui.
Au final, le Toi et le Moi deviennent Nous, c'est-à-dire le monde !
07:07 Publié dans 32. Pictoème musical | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pictoème, art, connaissance, finalité | Imprimer
15/04/2015
L’art en creux 2
Un autre aspect de l’évolution de l’art et donc de sa vision en creux est son passage d’une conception élitiste à une conception protéiforme, non seulement dans l’idée même de l’œuvre, mais également dans ses techniques et ses matériaux. Il y a un siècle, l’art utilisait comme support un matériel dédié aux artistes : toiles tendues sur des cadres, bois, murs, etc. De nos jours tout support peut être utilisé, y compris le corps humain, la boue, les déchets, etc. La peinture était le médium de l’art pictural. Elle devient accessoire, utilisée avec d’autres moyens ou même remplacée par le verre, le plastique, l’espace (on met en scène une galerie vide) et bien d’autres choses encore. Tout sert à l’art, tout est art en puissance, ce qui brouille les cartes et contraint les amateurs et professionnels à un élargissement périlleux de leur savoir et de leur conception de l’art. Du coup, l’art apparaît comme dérision, mise en scène, sans aucun effort d’élévation et de recherche de beauté. Un exemple : Darren Almond travaille sur le passage, la durée et l’expérience du temps. Il analyse le paradoxe qui veut qu’un moment passe lentement ou rapidement selon les circonstances dans lesquelles on se trouve. Il s’intéresse également aux différences entre les représentations analogiques et numériques du temps (Art Now, Taschen, 2005, p.20). Ici l’idée de l’œuvre importe plus que sa représentation purement matérialiste telle qu’une pièce avec deux portes et un immense ventilateur au plafond. Autre exemple avec le Body Art : mise en scène photographique de scarification avec une lame de rasoir, de Gina Pane (Azione Psyche, 1974, Performance à la galerie Stadler à Paris).
L’art est aussi protéiforme parce qu’il se veut beaucoup plus proche de la réalité qu’auparavant (les sujets empruntent à tous les aspects de la vie) et, en même temps, séparé de la réalité. Les frontières de l’art repoussent la réalité et permettent d’aller plus loin, dans des zones soit mystérieuses, soit dangereuses parce que choquantes. Maurizio Cattelan exhibe ainsi Hitler à genoux en train de prier, le pape Jean-Paul II, couché, tenant sa croix, écrasé par une météorite apparemment tombée du ciel (des éclats de verre sur le sol en témoignent).
Bref, tout est art et rien ne devrait empêcher l’art de conquérir le monde. On peut se demander si ce ne serait pas un des buts inavoués des artistes contemporains. Magnifier le monde et leur personne en les transformant en idéal à atteindre. Ce serait bien sûr un idéal en creux, l’inverse d’une élévation dans laquelle l’artiste sort de lui-même pour devenir universel par sa puissance créatrice. Le nouveau regard de l’art sur le monde serait alors plutôt un regard nombriliste : l’art permet n’importe quoi, pourvu qu’il exalte la propre représentation du monde de l’artiste. C’est bien un mouvement inverse de l’élévation que le marché de l’art est en train de promouvoir, au travers des artistes, des galeristes, des marchands et des spectateurs, voyeurs et autres humains.
06:58 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : signification de l'art, art moderne, art contemporain, société, sens de la vie | Imprimer
14/04/2015
Ombre (poème pour rire)
Tout se trame dans l’ombre
Et sombres sont les nombres
S’échappant de la pénombre
Sorti de l’ombre, tu luis
A l’ombre, tu palis
Dans l’ombre, tu survis
Pourquoi faire de l’ombre aux rieurs ?
De ton ombre as-tu peur ?
Supprime l’ombre, dit le hâbleur
Sans une ombre de requiem
Tu es l’ombre de toi-même
L’ombre portée d’un zérotième
Si différent, tu nous encombres
Serais-tu en surnombre
Sorti, pâle, des décombres ?
Hombre, quel drôle de concombre !
© Loup Francart
07:29 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
13/04/2015
L’art en creux 1
Longtemps l’art est apparu aux hommes comme une construction positive s’échappant au dessus de l’horizon et montant vers le ciel pour émerveiller l’homme et lui montrer la voie de la beauté et donc de la sagesse. L’art dessinait au-dessus du quotidien une ville imaginaire où tout n’était que grâce.
Cette nuit, en un éclair subtil, l’art m’est apparu en creux, s’enfonçant dans le globe, le creusant de sillons profonds. Une inversion de sa recherche primordiale. Quelle image ! Cela signifie-t-il quelque chose ou non ?
En premier lieu, on peut naturellement s’interroger sur la dégradation de la notion d’art. L’art peut-il abaisser ? Quitte à passer pour rétrograde, je pense que oui. Mais cette tendance de l’art a toujours existé. L’art a toujours généré des tricheurs, des voleurs d’idées, des initiateurs de fausses vérités, des profiteurs, un marché et ses conséquences à moyen terme sur la notion d’art. Sans doute cette tendance s’est développée avec l’évolution de la société, les technologies de reproduction, la photographie, l’enregistrement, le cinéma, Internet et tout ce qui permet de reproduire et diffuser l’art, voire de fabriquer de l’art, quel qu’il soit. L’art peut abaisser, dégrader l’homme dès l’instant où il perd de vue sa priorité : l’expression de la beauté.
Mais s’arrêter à cette image négative d’une dégénérescence de l’art resterait surement insuffisant pour expliquer cette vision. La deuxième moitié du XIXème siècle et une bonne partie du XXème siècle a vu s’établir le mouvement moderne. Incontesté durant six décennies, il a perdu à son tour sa suprématie, mais il n’a pas été remplacé par une seule et unique orthodoxie. La quatrième de couverture du livre d’Edward Lucie-Smith, intitulé L’art aujourd’hui (Editions Phaidon, 1999), explique que les artistes, les critiques et le public sont désormais confrontés à une situation d’une variété et d’une complexité sans précédent. L’argument central de l’acteur est que le monde de l’art n’est plus hiérarchique, mais pluriel, et que ses structures, si tant est qu’elles existent, sont provisoires. L’art dresse aujourd’hui dresse la carte d’un monde instable. Pour étayer sa thèse, il établit une cartographie de toutes les tendances de l’art depuis les années 1960-70. Cela passe des survivances de l’art moderne, tels que les suites du pop art, la survivance de l’abstraction, l’art minimal et l’art conceptuel, le Land Art, le Body Art,, le Néo-Dada, le néo-expressionisme, à une analyse géographique : la peinture figurative britannique, le nouvel art de New-York, l’art américain hors de New-York, l’Amérique latine, l’art de la pérestroïka, l’Extrême-Orient, l’art africain et l’art afro-antillais, et enfin une analyse sociologique : les minorités raciales, l’art féministe et l’art homosexuel. Cette profusion de mouvements et de conceptions de l’art s’attaque à l’image même de l’art. L’art s’attache à tout ce qui fait l’homme et non plus seulement à ses impressions, aux sentiments et idées qu’il fait naître dans la société. L’art s’est élargi jusqu’à perdre son âme, pour certains, ou à embrasser le monde, pour d’autres. Il explore tous les aspects de la société et ne cherche plus seulement à en donner une image. Alors, il apparaît normal que de nombreuses facettes de cette nouvelle vision de l’art apparaissent en creux.
(suite à venir)
07:46 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : signification de l'art, art moderne, art contemporain, société, sens de la vie | Imprimer
12/04/2015
Poème sur la 7ème
https://www.youtube.com/watch?v=9GMAbl1Rz1k
Une déclamation qui sort de l'ordinaire, dite d’une manière énergique et drôle, inusitée, mais émouvante, malgré un mauvais début en 0.16 et 0.28 (mièvre et incertain).
C’est un poème de Philippe Labro. Il existe ou il a existé, même s’il n’est plus déclamé aussi fréquemment.
Oui, c’est vrai, même Johnny Halliday récite ce poème, et pas si mal que ça… Mais sur la fin, cela reste Johnny, avec toute sa violence et sa hargne.
https://www.youtube.com/watch?v=pcqz6MXT7So
Qui a couru sur cette plage?
Elle a dû être très belle
Est-ce que son sable était blanc?
Est-ce qu´il y avait des fleurs jaunes
Dans le creux de chaque dune?
J´aurais bien aimé toucher du sable
Une seule fois entre mes doigts
Qui a nagé dans cette rivière?
Vous prétendez qu´elle était fraîche
Et descendait de la montagne?
Est-ce qu´il y avait des galets
Dans le creux de chaque cascade?
J´aurais bien aimé plonger mon corps
Une seule fois dans une rivière
Dites, ne me racontez pas d´histoires!
Montrez-moi des photos pour voir
Si tout cela a vraiment existé
Vous m´affirmez
Qu´il y avait du sable
Et de l´herbe
Et des fleurs
Et de l´eau
Et des pierres
Et des arbres
Et des oiseaux?
Allons, ne vous moquez pas de moi!
Qui a marché dans ce chemin?
Vous dites qu´il menait à une maison
Et qu´il y avait des enfants qui jouaient autour?
Vous êtes sûrs que la photo n´est pas truquée?
Vous pouvez m´assurer que cela a vraiment existé?
Dites-moi, allons, ne me racontez plus d´histoires!
J´ai besoin de toucher et de voir pour y croire
Vraiment, c´est vrai!
Le sable était blanc?
Vraiment, c´est vrai!
Il y avait des enfants
Des rivières
Des chemins
Des cailloux
Des maisons?
C´est vrai?
Ça a vraiment existé?
Ça a vraiment existé, vraiment…
07:07 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
11/04/2015
Fractale
Le mot "fractale" vient du latin "fractus" qui signifie "brisé". En effet, une fractale est un objet géométrique «infiniment morcelé» dont des détails sont observables à une échelle arbitrairement choisie.
En zoomant sur une partie de la figure, on peut retrouver toute la figure, on dit qu’elle est auto similaire.
Même si un certain nombre de choses était déjà connu, on attribue la découverte des fractales à un polytechnicien français, Benoît Mandelbrot (1924 ; 2010).
Ses premières recherches datent de 1964 où il emploie le terme de self-similar lors d'une étude réalisée chez IBM. Mais c’est en 1975 qu’il expose ses travaux et donne le nom de "fractale" dans son ouvrage « Les objets fractals ».
Certains végétaux comme la fougère ou le chou possèdent de splendides fractales qui n’ont pas attendu Mandelbrot pour exister. Les nuages ou les montagnes sont aussi des exemples de fractales mais ceux-là ne présentent pas d’autosimilarité. (From : http://www.maths-et-tiques.fr/index.php/detentes/les-frac...)
07:12 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : op'art, art cinétique, dessin, peinture | Imprimer
10/04/2015
Pourquoi j'écris ?
Pourquoi j’écris ?
Pour éclairer le monde !
Comme les vers luisants
Un seul n’est pas éclairant
Mais si les écrivains
Se donnaient la main
Quelle magnificence
Dans la luminescence
Certains aiment s’éclairer
Le monde peut en profiter
D’autres éclairent en faisceau
Pointant un lieu falot
La plupart luisent pour eux
Et se regardent comme des dieux
Seuls quelques-uns, enfin
Distillent un lumineux parfum
Ils ne sont que les mots
Qui deviennent brûlot
Ils embrasent nos cœurs
Et enflamment nos ardeurs
Alors, dans notre émerveillement
S’ouvre les vannes de l’amant
Un filet d’air frais
Dans la fange des marais
L’écriture, un animal de compagnie
Qui engendre l’harmonie
07:13 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
09/04/2015
Le doute
Si je me trompe, j’en conclus que je suis, car celui qui n’est pas ne peut pas se tromper, et par cela même que je me trompe, je sens que je suis.
Saint Augustin
Le doute est intrinsèque à l’homme. Mais aujourd’hui le doute ne permet plus de douter. On ne peut que douter et ne croire à rien. Et ce doute devient, non pas une délivrance, mais un carcan qu’impose l’intelligentsia. « Il est interdit de douter de notre parole. Ne croire en rien, ne s’appuyer sur rien et subtilement sortira la vérité », disent ces personnes. « Ne pas apprendre, ne rien enseigner, confronter, cela seul mène à l’homme nouveau délivré de la hiérarchie de la famille et de la société ».
Quand le doute devient la seule vérité, le monde et l'être régressent. Mais inversement, le monde se porte bien lorsque le doute est le contrepoids de la certitude.
07:29 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : intellectuel, société, politique, contrainte | Imprimer
08/04/2015
Trouble 1
Il est peint et il conserve son trouble : des points et lignes noires apparaissent entre les signes blancs et reviennent aussitôt les points et lignes noires en surimpression sur le noir. Ce sont les mystères des illusions d’optique. Elles forment une sorte de toile d'araignée derrière le dessin visible.
Ces points et ces lignes sont des signes de l’invisible derrière le visible. Plus forts que le virtuel, ils existent sans exister. Ils ne sont pas visibles et pourtant on les voit.
Pardonnez la mauvaise photo, mal cadrée !
06:51 Publié dans 23. Créations peintures | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, optique art, art cinétique, illusion d'optique | Imprimer
07/04/2015
Entretiens de François Cheng avec Françoise Siri (Albin Michel, 2015)
François Cheng, poète, essayiste et sage venu de l’autre bout du monde, est devenu l’une des figures les plus appréciées du public.
Au fil de cinq entretiens sur France Culture (À voix nue), Françoise Siri, journaliste, « passeuse » de poésie et créatrice d’événements littéraires, a voulu en savoir plus sur son parcours. De son enfance chinoise à l’Académie française, François Cheng raconte la misère de ses premières années en France et son apprentissage de la langue. Sur un ton très personnel, il dévoile ses sources d’inspiration et sa pensée intime, évoquant la beauté, la mort, le mal – ses thèmes de prédilection – mais aussi la méditation telle qu’il la pratique, l’amitié, l’amour… et même la pâtisserie française dont il se délecte !
Ces entretiens passionnants sont suivis de douze poèmes inédits. Autant de moments de simple et subtile profondeur.
(4ème de couverture)
En premier lieu, il est beau, cet homme. Bien qu’il ait 86 ans, on dirait un poupon espiègle. On a envie de le serrer dans nos bras pour le remercier de tout ce qu’il nous donne à travers ses écrits.
En deuxième lieu, il a un regard de bonté. Bien qu’il ait traversé de nombreuses épreuves, il espère toujours de la vie et nous aide à comprendre l’infinie aventure de chaque existence humaine.
En troisième lieu, il est universel. Il n’est pas Chinois, il n’est pas Français, il est l’homme accompli qui a transgressé la matrice originelle et s’est réalisé non pas entre l’Orient et l’Occident, mais dans les deux traditions montrant ainsi l’universalité de la culture.
La mort n’est point notre issue,
Car plus grand que nous
Est notre désir, lequel rejoint
Celui du Commencement,
Désir de vie.
C’est ce qu’il appelle la voie christique : « Pour moi, dans la voie christique, nos désirs et nos espérances, nos épreuves et nos souffrances ne sont pas seulement des données objectives ; ils sont incarnés et pris en charge. Ils trouvent leur réponse dans l’amour absolu. (…) Si l’on ne croit pas à une transcendance, on ne peut pas pardonner. »
Il nous parle des différences entre la poésie chinoise et la poésie française. La première fondée sur les idéogrammes : chaque caractère comptant pour une syllabe, on peut les combiner de façon très libre : deux caractères, trois, quatre… dix, douze… Cet art combinatoire est très développé. Je l’ai un peu introduit en française, en variant la longueur des vers. La seconde fondée sur l’être des mots : je pense par exemple à l’un de mes poèmes qui joue sur la différence entre brisure et brise, la brisure se transforme en brise. Je songe à d’autres exemples comme violette violentée, rouge-gorge égorgé, j’aime combiner les images à partir des sons. (…) Il dit alors un poème consacré à la nuit, par rapport au mot jour :
Nuit qui réunit
Nuit qui désunit
Qui diminue
Qui démunit
Rien qui ne soit jamais aux abois
Aux abois ceux qui s’éveillant se souviennent
Car la nuit avait beau tendre sa toile
Sur l’océan s’est égarée une voile
Nuit qui essuie
Nuit qui guérit
Qui déconseille
Qui désemplit
Rien qui en soit désormais à l’abri
A l’abri ceux qui se souvenant reviennent
Car la nuit s’est déchiré le voile
Une seule flamme unit toutes les étoiles.
Enfin, François Cheng nous parle de la méditation, de la beauté, du mal, de la mort : La beauté procure du sens au plein sens du mot, c’est-à-dire « sensation, direction, signification ». Sensation : la beauté s’éprouve d’abord par la sensation. Direction : attiré par la beauté, on se dirige d’instinct en sa direction. Signification : quand on se dirige dans une direction, notre vie n’est plus une existence absurde, insignifiante, sans but ; elle entre dans la signification, c’est-à-dire qu’elle fait signe au monde et à la transcendance. De fait, c’est la beauté qui nous apprend à aimer.
07:05 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, interview, poésie, roman, langue française, chine | Imprimer
06/04/2015
Miroir
Pourquoi me regardes-tu ainsi ?
Ai-je heurté ta conscience au point de la briser ?
T’ai-je vidé de l’écume de tes pensées ?
Tu ne peux me voir
Car moi-même, ineffable et serein
Erre dans les plis de mon aventure terrestre
Sans en connaître la sortie
Je vois bien cet œil jaune
Au bout du couloir de l’inconnaissance
Mais que vient-il faire ici
Dans ce fatras encombré
J’ai beau remuer le passé
Envisager l’avenir
Etreindre le présent
Je ne sais rien
Que la légèreté d’une caresse
Que la douceur de sa peau
Que l’ombre de son sourire
Alors je ne suis que le rêve
Qu’on ne contemple qu’une fois
La dernière…
© Loup Francart
07:16 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
05/04/2015
Signification de la Pâque
07:43 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pâques, spiritualité, théologie, réalisation de soi | Imprimer
04/04/2015
L'escalier
Chaque nuit, le premier jour, la première nuit le hantent. Alors se lever devient une délivrance. Dans le noir et les lueurs de la rue, il descend l’escalier. C’est une plongée dans les pensées, dans un passé perdu et un avenir à trouver. C’est le début d’une méditation. Insolite, certes ; mais vivante et transitoire.
L’escalier est étroit. C’est un trou dans un coin de la maison, encombré d’objets hétéroclites, tels que balais, sacs, bouteilles pleines, à boire les jours de spleen. Il y passe pour se simplifier la vie. L’autre, le grand escalier, encombré de livres et d’enfants ne sachant s’ils veulent monter ou descendre, est celui des jours de la normalité. Ici, c’est le puit sans fond, le hoquet dans la perception, l’effondrement des sensations. En descente, il n’y prend pas garde, tendu vers la cafetière. Une fois le breuvage pris, les secondes ont une autre dimension. Ragaillardi, il sort de la cuisine. Il éteint la lumière. Le réverbère suffit pour éclairer la première marche. Les autres se montent dans l’automatisme de la cadence d’une ritournelle. Il s’engouffre à l’entrée de l’échelle, plein des rêves d’enfance.
Cet escalier, c’est sa galerie. Elle est étouffante. Les tableaux se précipitent sur vous, collent à la rétine, vous dépouillent de vous-même, vous enserrent d’abstraction géométrique. Oui, ne sachant plus ou les mettre, il a trouvé ce recoin, cette descente en lui-même, ce puits sans fond de l’inspiration. Il y a encore quelques vides, à remplir au fil du temps et des toiles vierges achetées à la ville voisine. Il monte les marches une à une, souvent sans y penser. Mais ce matin, un pincement au cœur l’a surpris. Pourquoi ? il ne sait. En un instant, il s’est dissous dans la cage étroite, devant la géométrie abstraite. Sa vie résumée dans un placard garni d’images qui ne représentent rien. Désespoir ? Non… Délivrance…
Un courant d’air l’aspire vers le haut, ses cheveux se dressent sur la tête, c’est une chute à l’envers qui lui coupe le souffle. Il monte en spirale, à la vitesse de l’éclair, dans une ascension fulgurante, contemplant ses tableaux comme un ultime rêve à abandonner aussi. Aïe ! Il se cogne la tête au plafond. Il se retourne, les bras en croix, scotché sur le bouchon du puits de l’abstraction géométrique. Quelle singulière familiarité ! Un résumé qui sent la nuit, ouvert sur le vide. Et peu à peu, son corps traverse le plâtre, les tasseaux, les tuiles et s’évade dans l’obscurité qui finit sa java endiablée.
Le rythme des pas montant les marches, la lente progression de la main sur la rampe, le froid qui le saisit lentement, le rappellent à lui-même… Oui, il est encore là, bien vivant, éveillé. Arrivé en haut des marches, il se retourne et contemple toutes ces toiles emplies de signes géométriques. Un résumé…
07:27 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : op'art, art cinétique, abstraction géométrique, rêve | Imprimer
03/04/2015
Mes biens-aimés
Un chant composé à 4 voix qui proclame la demeure de Dieu :
06:49 Publié dans 62. Liturgie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : composition, chant, musique liturgique, vendredi saint, liturgie, amour, pâques | Imprimer
02/04/2015
Salomon, au secours : Quel est le prix de la vie ?
Quelle question, me direz-vous ? Et pourtant, cette question est bien d’actualité avec la catastrophe de l’Airbus A320 du 24 mars : de combien indemniser chaque famille. Mais la vraie question est : au-delà et de manière plus fondamentale, certaines vies valent-elles plus chères que d’autres ?
Deux thèses s’affrontent :
-
oui, en fonction de ce que gagne Monsieur Untel, PDG de telle boite et de nationalité américaine, il est normal que les indemnités à verser soient beaucoup plus importantes que celle d’un simple employé d’un pays du tiers monde. La même somme versée à tous entraînerait des disparités importantes : le coût de la vie étant différent d’un pays à l’autre, l’employé pourrait être millionnaire alors que le riche ne recevrait qu’une somme dérisoire.
-
Non, « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits » (Article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme) et « Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation. De plus, il ne sera fait aucune distinction fondée sur le statut politique, juridique ou international du pays ou du territoire dont une personne est ressortissante, que ce pays ou territoire soit indépendant, sous tutelle, non autonome ou soumis à une limitation quelconque de souveraineté » (article 2). Nos hommes politiques, nos magistrats, notre société dans l’ensemble, considèrent-ils que certains hommes sont au-dessus des autres parce qu’ils sont plus riches, plus connus ou de telle ou telle nationalité ? Dans ce cas, que ces gens ne nous parlent plus de démocratie ou de république. Nous sommes dans la dictature de l’argent.
Quel dilemme !
Alors, reprenons le raisonnement à la base. A qui verse-t-on de l’argent ? Aux victimes ou aux familles des victimes ? Si ces sommes sont versées aux victimes en raison de leur décès, le point de vue de l’égalité des droits semble la bonne approche, bien que le problème de l’appartenance à tel ou tel pays crée automatiquement des disparités anormales qui peuvent cependant se calculer. Si les sommes sont destinées à indemniser la famille d’un préjudice financier en raison de la perte de celui ou celle qui apportait un revenu à sa famille, le point de vue d’un traitement différent est justifié.
Rappelons qu’il existe deux types de préjudices. Un préjudice économique : manque à gagner subi par le conjoint ou les enfants qui dépendaient financièrement du disparu (la somme allouée varie donc en fonction de la profession ou de l'âge de ce dernier). Un préjudice moral qui concerne la famille au sens large : conjoint, enfants, petits-enfants, frères et sœurs ou même oncles et cousins.
La convention de Montréal prévoit un plafond d'indemnisation de 142.000 euros par victime, si la compagnie aérienne démontre qu'elle n'est pas à l'origine de la catastrophe. Ce qui n’est pas le cas présent. Cette indemnisation est automatique pour les victimes, précise Maître Jean-François Carlot, avocat spécialiste en droit des assurances. La convention ne précise pas s’il s’agit d’un préjudice moral ou économique. Selon les barèmes moyens appliqués en France, la perte d'un frère ou d'une sœur peut être évaluée jusqu'à 12.000 euros, le décès d'un enfant vivant hors du foyer peut être estimé entre 12.000 et 20.000 euros et la mort d'un conjoint à 30.000 euros. Pour la réparation du préjudice économique, il faut reconstituer les ressources de la victime au moment du décès et dans ses perspectives d'évolution, ce qui permettra de dégager un salaire qui servira de base à l’indemnisation.
Mais en juin 2009, Rue89 posait la question, à la suite du crash meurtrier du vol Rio-Paris d'Air France : « un Américain vaut-il seize fois plus qu'un Européen? » Selon les calculs de Sarah Stewart, avocate londonienne représentant des familles de victimes qui accusait AXA, l'assureur d'Air France, de les indemniser différemment en fonction de leur nationalité : « pour un Américain, les assurances verseraient 4 millions de dollars (soit 2,98 millions d’euros), pour un Brésilien 750.000 dollars (soit 560.000 euros), et 250.000 dollars (soit 186.000 euros) pour un Européen ».
La différence est-elle juste ? Est-il normal que l’Américain touche 16 fois plus qu’un Européen (encore que nous ne sachons pas quel métier celui-ci avait, quelle était sa situation familiale, etc.) ?
J’ai d’abord été scandalisé de ces différences du prix de la vie d’une victime. Devant la mort nous sommes tous égaux, me disais-je. Après réflexion, il m’apparaît que c’était une vue simpliste. Il est normal que selon les cas et les pays des différences apparaissent. Mais inversement, il est anormal que ces différences soient aussi importantes. Là, il y a matière à en discuter devant une juridiction : les différences du coût de la vie entre les pays s’apprécient sans difficulté ; cela pourrait au moins être réglementé d’une manière ou d’une autre. Mais le préjudice moral, comment l’apprécier ?
Salomon aurait-il une réponse à apporter à ce dilemme ?
07:39 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : justice, politique, indemnisation, vie, avenir | Imprimer
01/04/2015
Premier avril
Lorsqu’enfant vous vous amusiez de ce poisson scotché dans le dos de votre mère et que celle-ci, par amour, faisait semblant de ne pas voir…
Lorsque, plus tard, glacé de terreur, vous figiez votre vie en attente de reproches…
Lorsqu’enfin vous découvriez la pâle tiédeur d’un amour malheureux…
C’était hier…
Aujourd’hui, c’est fini... Le poisson a quitté sa ficelle…
Vous n’avez plus peur de rien... Vous n’avez plus d’attente…
Vos amours sont partis... Seule reste l'aimée…
De quoi demain sera-t-il fait ?
Il vous reste le rire, plus que le sourire
Il n’y a plus de crainte, qu’un peu d’angoisse
Et toujours la présence caressante…
La vie n’est-elle qu’une impression ?
07:19 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
31/03/2015
Porte
Elle est étroite cette porte mais combien lumineuse. On s’y glisse avec précaution, en se vrillant sur soi-même. Mais lorsqu’on atteint le fond, la sérénité envahit l’être. S’enfermer pour s’ouvrir…
« Porte »
Acrylique sur toile
1m x 1m
30 mars 2015
01:49 Publié dans 23. Créations peintures | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : peinture, dessin, op'art, art cinétique | Imprimer
30/03/2015
Au-delà de la descente en soi-même
Attention ! Cette descente en soi n’est pas une dissolution de l’être, mais au contraire sa découverte. Qu’est-ce que cela signifie ? Tout simplement la fin des frontières que s’impose l’esprit.
La peinture abstraite représente visuellement cette absence de forme et, derrière, de pensée. Rothko, par exemple, nous renvoie l’image qui se forme derrière la rétine en l’absence de pensée : un halo lumineux, source non pas du désir, mais de l’accomplissement ressenti. De même, la mécanique bien huilée de Bach permet l’entrée dans cet au-delà sans pensée : les notes s’enchaînent les unes aux autres dans une harmonie pure et vous conduisent dans cet instant de silence que seule la musique peut apporter, paradoxalement.
On est parce que le On n’est plus. Et cette dénomination de On est bien vue, car ce "On" est tout l’humain et personne en particulier. L’être apparaît derrière la personne, il se dévoile hors de toute image, au-delà des contraires. Vous devenez sphère transparente, aux frontières poreuses. L’être entier devient Un et ce Un est le Tout.
Marcher est Zen
S’assoir est aussi Zen
Que je parle, que je me taise
Que je me repose, que je me presse
Dans l’ordre de l’Être
Tout cela est l’Immuable.
Shodoka[1]
Mais tout cela se perd aussi vite que c’est venu. Accepte-le, sinon tu ne connaîtras jamais la vie !
[1]L’un des quatre textes essentiels du zen, écrit par Yoka Daishi au VIIe siècle en Chine, dans lequel il témoigne de son éveil.
07:25 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zen, connaissance de soi, spiritualité, unité | Imprimer
29/03/2015
Unité et Zen
Le but essentiel du Zen est la renaissance de l’homme par l’expérience de l’Être… C’est l’expression d’une expérience intérieure, celle de l’être qui est notre nature essentielle. Cette expérience est l’effet, le contenu, la forme d’une certaine conscience, celle où, en l’homme, la vie devient consciente d’elle-même.
(Graf Dürkheim, Le Zen et nous, Le courrier du livre, 1976)
La nature habituelle de l’homme est la dualité, c’est-à-dire la connaissance de ce qui nous sépare : le monde et nous, le moi et le toi, l’intérieur et l’extérieur, l’esprit et la matière, la vie et la mort, l’avant et l’après, là et ailleurs. Je suis parce que tu n’es pas moi.
Mais dans le même temps, cette séparation est ce qui nous empêche d’être nous-même. Seul l’effort d’aller au-delà de ce moi qui divise le monde nous permet de connaître le Soi. Mais n’oublions pas : « même après avoir éprouvé l’unité au-delà des contraires, l’homme reste lié, sa vie durant au moi qui pense par opposés ».
Alors plonge en toi-même, fais cesser tes pensées, descend dans ce néant que tu perçois en toi et oublie-toi !
Tu percevras l’Unité.
09:34 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : zen, connaissance de soi, soi, spiritualité | Imprimer
28/03/2015
Egon Schiele
Un génie, mort à 28 ans, qui produisit de nombreux dessins et tableaux et qui s’était spécialisé dans le portrait et le nu.
Des poses insolites, souvent prises de haut, des formes inusitées, crues, sans valeur sentimentale, des attitudes scabreuses, des corps anguleux. Mais un crayon vrai, reflétant toute la féminité, toute la hardiesse du regard et du nu. Un dessin fil de fer, parfois embrouillé, mais qui au total donne une impression de simplicité étonnante.
Une spécialité : les mains. Elles sont anguleuses, plus longues que la normale, osseuses. Elles expriment la personnalité de la personne représentée tel cet homme dont seules les mains et le visage sont réellement dessinés.
Les femmes n’ont pas de personnalité propre, chacune d’entre elles représentent toutes les femmes, en caléidoscope, dans toutes les poses, ouvertes, sans pudeur. Ce sont des femmes lascives, au corps sans grâce, mais d’une vie extraordinaire, vous regardant sans gêne ou au contraire vous tournant le dos, naturellement, comme si elles étaient seules.
Et là, une attitude non naturelle, voulue par l’artiste, comme un défi à la pesanteur, un corps suspendu dans le vide, sans aucun support. Mais un magnifique visage qui semble attiré par le néant.
Une élégante, presque normale dans son attitude, avec un bras gauche servant de reposoir au visage. Et l’on voit le trait du bras plus large à la bonne dimension, effacé à demi. Oui, ce bras gauche est volontairement disposé ainsi, comme un déhanchement du haut.
Les dessins peuvent être très expressifs, voire friser le suggestif, telle cette femme électrique, environnée de lumière, qui fait plutôt penser à un éclair d’orage.
Mais il sait également être tendre et montrer les instants de déconnection, telle cette jeune fille au visage angélique, dormant en toute innocence.
Enfin, cette femme aveugle, dans une très belle attitude, non féminine d’ailleurs, qui met en évidence la gestuelle de ceux qui sentent avec leurs mains et leurs bras.
Il faudrait plusieurs jours pour montrer toute la grandeur de ce peintre-dessinateur qui sut renouveler l’art du dessin et trouver un style à lui, émouvant, sincère et très humain parce que dépersonnalisé, aussi curieux que cela puisse paraître.
Egon Schiele est un peintre et un dessinateur autrichien né le 12 juin 1890 à Tulln an der Donau près de Vienne et mort le 31 octobre 1918 à Vienne. Schiele a laissé environ trois cents peintures, dix-sept gravures et lithographies, deux gravures sur bois, de nombreuses sculptures et 3000 dessins, aquarelles ou gouaches. Il a également écrit des poèmes dont certains ont été traduits par Nathalie Miolon.
[http://fr.wikipedia.org/wiki/Egon_Schiele]
07:29 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pienture, dessin, xix°, nu, portrait | Imprimer
27/03/2015
Avatar
Qu’est-il cet avatar ?
Un homme ou un assemblage de 1 et 0 ?
Vient-il du fond des âges
Incarnant les dieux d’une Inde exubérante
Ou est-il un objet dans un univers virtuel ?
Une métamorphose de la fonction
Ou une mésaventure fonctionnelle ?
Tu as toujours rêvé devenir autre
Plus puissant, plus beau, moins timoré
Elle s’est toujours vue plus charmante
Et pourtant ce ne sont que des vivants
Qui peinent sous le poids de l’existence
Et qu’en est-il des avatars d’avatar
Ces incarnations successives en politique ?
Tel le papillon volage, ils courent
Après la fortune des voix qui crient
Toutes contre un système désuet
L’avatar implique un changement de nature
Mais cette métamorphose peut être intérieure
Tu es autre et, pourtant, le même
Brume de l’ignorance dans un même paysage
Ton destin est scellé, tu ne peux te changer
Enfin te voici,
Femme de toujours
Unique et véridique
Un sourire aux lèvres
L’œil aiguisé
Il se penche sur elle
Et ne trouve que le vide
Car il n’est rien lui-même
Qu’un morceau de chair
Dans le désert imaginaire
© Loup Francart
07:32 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
26/03/2015
Jukebox
Un jukebox assez étonnant qui rappelle des années dépassées :
http://www.1959bhsmustangs.com/VideoJukebox.htm#
C’est rétro à souhait, cela fait sourire, mais pourquoi manquer cette occasion de rêver, même si ce n’est pas la musique que l’on apprécie habituellement.
Un garde-manger de fioritures pour les jours de spleen…
07:53 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique américaine, country, années 50, 60 | Imprimer