Mustang, film de Deniz Gamze Ergüven (02/07/2015)
Cela semblait tellement absurde cette colère d’une société désuète devant un amusement d’adolescents, que j’ai failli partir dès les premières images. L’histoire est restée absurde, puis s’est transformée en tragédie avec les mariages forcés, la mort de l’une d’entre elles et la fuite finale des deux dernières. C’était des filles comme toutes les adolescentes occidentales, joyeuses, drôles, sans arrière-pensées. Elles s’entendaient bien, si bien que la maison devenue prison, restait vivable. Mais elles doivent partir une à une, au bras d’un adolescent, mariée contre leur gré.
En réfléchissant, l’histoire ne vaut pas grand-chose, seule compte le film, c’est-à-dire la succession d’images vivantes, de rires, de surprises, d’étonnement. Rien de larmoyant. La joie explique mieux le déphasage entre un monde macho et quotidien et des adolescentes débordantes de vie.
« Je ne voulais pas seulement dépeindre ces filles comme les victimes d’un système, mais également rendre compte de leur vitalité et de leur aspect résolument solaire, tourné vers la vie malgré tout. Quels que soient les cadres qui se referment de plus en plus sur elles, elles cherchent à préserver leur fougue et leur liberté intérieure. », explique Deniz Gamze Ergüven.
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