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29/06/2015

Les compagnons du devoir et du tour de France

Se former chez les Compagnons du Devoir, c’est avant tout apprendre un métier, en alternant un enseignement théorique et une formation pratique en entreprises, en voyageant grâce au Tour de France, en partageant des expériences et des moments de vie en communauté dans les maisons de Compagnons.

La formation s’achève par un chef d’œuvre. Celui-ci démontre non seulement la technique du compagnon, mais également son intelligence, sa sensibilité, son sens de l’observation et sa patience.  Et l’on constate ainsi que l’artisan peut-être un artiste bien meilleur que tous les soi-disant artistes contemporains dont seule la morgue surclasse les compagnons.

Mais la réforme de la taxe d’apprentissage risque de tout remettre en cause. Celle-ci sera désormais à la charge des régions et ne pourra être collectée directement par les organismes de formation. Et pourtant, le Compagnonnage du Devoir est sans doute le plus ancien organisme de formation professionnelle. Ses origines se situent vers le XIIème siècle et, jusqu’à aujourd’hui, il a toujours maintenu une tradition de transmission.

02/03/2014

Le retournement des idées

La République se proclame égalitaire. A chacun sa chance ! Jules Ferry, en matière d’éducation, en fit son cheval de bataille. Tous peuvent accéder aux grands postes par la réussite aux concours et examens.

Depuis quelques années, et cela s’accentue sans cesse, l’égalité ne consiste plus à permettre à tous de travailler pour que tous puissent réussir. Elle implique un quota d’accès aux grandes écoles et universités sans concours ni examens. Il n’est plus question de sélectionner, car sélectionner c’est exclure. L’égalité est un postulat et non un résultat. Elle doit être imposée. Pourquoi ?

Les défenseurs de cette thèse proclament que l’inégalité ne tient pas à l’aptitude de chacun devant les tâches. Elle tient aux conditions sociétales et culturelles dans lesquelles celui-ci se trouve. Le bourgeois passe des diplômes. Le fils d’ouvrier, l’immigré n’y a pas accès en raison de son rang social. Alors l’égalité consiste à lui ouvrir les portes sans démonstration de son savoir-faire. Pas d’examen, pas de concours. L’égalité commande son intégration. C’est ainsi que Sciences Po, et d'autres écoles dites grandes, accueille des élèves de lycées défavorisés. Pourquoi certains sont sélectionnés, pourquoi certains lycées sont élus et pas d’autres ? Peu importe. Cette inégalité est retournée par l’objectif final : tant de pourcentage pour telle banlieue, telle appartenance, telle communauté, telle minorité, etc. L’égalité se retrouve derrière les statistiques et non derrière la valeur intrinsèque d’hommes et de femmes sélectionnés pour leurs aptitudes.

Désormais l’égalité consiste à donner à tel ou tel catégorie l’accès à ce qu’il ne peut par lui-même acquérir. La démocratie n’est plus affaire de partage des chances, elle consiste à donner à des catégories sociologiques déterminées ce que d’autres doivent acquérir par le travail.

14/02/2014

L’influence ou la liberté

M.Oppenheimer et son équipe ont donnés des textes à lire à des étudiants en variant la taille et le style de la police de caractère "12-point Comic Sans MS 75% gris" et "12-point Bodoni MT 75% gris" pour les uns, "16-point Arial Black" pour les autres. C’est-à-dire :

  • 12-point Comic Sans MS 75% gris : Est-ce lisible et pratique pour apprendre la physique?
  • 16-point Arial Black : Est-ce lisible et pratique pour apprendre la physique ?

Puis, ils ont questionné les lecteurs sur le contenu des textes. 86,5% de ceux qui avaient la version point Comic Sans MS 75% gris répondent correctement, c’est-à-dire se rappellent des détails, contre 72,8% pour ceux qui avaient la version la plus lisible. Presque 15% de différence. Pourquoi ?

Eh oui, à vouloir trop mâcher, on désintéresse ceux qui ont l’esprit éveillé et qui sont prêts à chercher des heures plutôt que d’être enseignés pas à pas et cajolés benoîtement. C’est dans la difficulté que l’homme se découvre homme et non dans l’apathie. Inversement, l’enseignant ne souhaite souvent qu’une chose, la soumission à ce qu’il enseigne, sans dérogation. Car derrière tout cela, il y a la sacrosainte idéologie de l’influence. Vladimir Volkoff, le spécialiste de la désinformation, un jour où nous allions en train à Lille pour une conférence sur le renseignement, me dit : « Il n’y a pas de dialogue sans recherche d’influence. Tout homme cherche à influencer l’autre, quel qu’il soit. Ce peut être en forçant la main, ce peut être en douceur. Mais dans tous les cas, ce que j’expose à l’autre, dès l’instant où la conversation est sérieuse, cherche à le convaincre ».

En ces jours où la communication prime sur l’information, c’est d’autant plus manifeste. Et si l’on vous demande de dire si vous aimez ou non (like), c’est bien pour mesurer le degré d’influence qu’a pu avoir votre message, même s’il est pauvret par nature.

Mais dans la réalité profonde de l’homme se cache un désir de connaître qui n’a rien à voir avec l’influence. La liberté est le moteur de la discipline des grands hommes, qu’ils soient artistes, explorateurs, inventeurs ou tout autre métier dans lesquels la décision est le fruit d’un long cheminement. Peu importe les difficultés, peu importe les échecs, l’homme sait trouver en lui la volonté de poursuivre envers et contre tous. Cette tension intérieure est sa récompense et même si parfois elle ne mène nulle part elle a contribué à façonner sa personnalité et conduit à la réalisation de soi.