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27/11/2015

Saline royale d'Arc-et-Senans

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La saline royale d’Arc et Senans dans le Doubs, est un ensemble majestueux construit par un architecte génial, Claude-Nicolas Ledoux. Celui-ci fit un premier projet de saline qui a été présenté au roi Louis XV en 1774. Il fut rejeté, jugé trop ambitieux et novateur. Ledoux raconte cet échec : « Un prospectus dicté par des agents subalternes, qui préparent l’obscurité des décisions, avait circonscrit le travail. Tel est le despotisme des délégués de Plutus, ils passent une partie du jour à tailler leurs plumes, l’autre à neutraliser l’encre qu’elles contiennent. »

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Le second projet est également somptueux. Il comprend un saumoduc, canalisation en sapin longue de plus de 21 km, enterrée, le bâtiment de graduation qui permettait d’augmenter la concentration en sel de la saumure, le bâtiment des gardes, la maison du directeur et d’autres bâtiments et des jardins.

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Vous pourrez rêver devant la majesté des lieux et admirer l’ingéniosité de cet architecte infatigable dont un bâtiment abrite les plans. Il était sans doute trop en avance sur son temps comme beaucoup de personnes de génie. Il est dommage que la plupart de ses œuvres aient été détruites. Il construisit les 50 barrières d’octroi dont la plupart ont été démolies au XIX° siècle. Ne reste que celle de La Villette et de la place Denfert-Rochereau ainsi que la rotonde de l’entrée du parc Monceau.

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Dans sa ville idéale, Ledoux aspirait à créer un environnement rationnel et une organisation hiérarchique du travail. C’était une ville à la campagne,, avec des plantations alignées sur trois rangs, bordant les routes de la province et des bâtiments intégrés dans la nature. Tout le monde devait y être vu : le directeur par les employés, les employés par le directeur.

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Il avait des conceptions très modernes de l’architecture. Pour preuve cette maison des gardes agricoles :

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Ou encore ce pavillon des Cercles, construit sur les plans exacts de Ledoux, aire du Jura, sur l’autoroute A39 :

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19/08/2015

Square Anna Politkovskaia, à Saint Brieuc

Avouons-le, Saint Brieuc est une ville horrible. Ne détaillons pas ! Cette affirmation péremptoire est certes à vérifier, mais souvent une première impression résume clairement une certaine vérité.

Cependant il est une petite place, dénommée square on ne sait pourquoi, qui garde un charme qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. C’est une remontée du temps de quelques dizaines de mètres carrés. Qu’y voit-on ? Une petite esplanade occupée principalement par un arbre, malheureusement cerclé de ciment, à l’image du reste de la ville où se côtoient quelques rares vieilles pierres rescapés de la folie des maires successifs pour le béton moderne.

 

 

 

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Peu de monde sur cette placette, comme d’ailleurs dans le reste de la ville. Ici, la municipalité, ou quelques bonnes consciences, a placé des jardins en bac contenant quelques fines herbes ou potirons jaunis. Mais si vous levez les yeux des pavés vous contemplez quelques vieilles maisons  qui vous font dire : « Elles sont drôlement tournées et semblent avoir du mal à tenir debout, mais elles tiennent et sont belles ! ».

 

 

 

Une place romantique, mais froide du manque de personnes. Certes, il n’y a pas de magasins, ni de divertissements, mais un charme et une propreté hors du commun. On s’assied et on contemple le passé si proche que vous pouvez le toucher.

 

 

 

Et ces maisons vous regardent et vous disent ce qu’était vraisemblablement la ville autrefois. Alors vous regrettez ces rues champêtres et ces pavés de bonne intention.

 

 

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Mais y a-t-il des habitants dans cette ville ?

 

16/06/2015

Eglise de Looz (Belgique)

 Mais, est-ce une église ?

C'est une église qui selon le point de vue s'effacerait du paysage. Le projet du duo d'architectes belges, Pieterjan Gijs et Arnout Van Vaerenbergh, baptisé « Reading between the lines » -Lire entre les lignes- est plus esthétique que spirituel. Édifier une église dont les murs composés de lattes d'acier horizontales modifieraient la perception du bâtiment.

La collaboration entre les deux remonte à 2007, quand Gijs et Van Vaerenbergh décident de réaliser plusieurs projets dans l'espace public avec une portée architecturale et artistique.

Gijs Van Vaerenbergh ont dévoilé leur construction en milieu rural, reproduction exacte de l'église locale. Leur œuvre d'art est composée de 30 tonnes d'aciers et de 2000 colonnes construites sur une base en béton. À travers les lattes horizontales, le concept d'église traditionnelle laisse sa place à un objet presque transparent.

Selon la perspective de l'observateur, l'église peut être perçue comme une construction massive ou au contraire, se dissoudre, partiellement ou complètement, dans le paysage. Les curieux qui regarderont de l'intérieur de l'église vers l'extérieur seront les témoins d'un jeu de lignes jouant sur les abstractions et qui devraient modifier leur perception de l'environnement. L'église et le paysage font partie inhérente de l'œuvre.

From : http://www.huffingtonpost.fr/2012/12/03/photos-eglise-tro...

20/07/2014

Musée Guggenheim de Bilbao

Pour une fois, nous ne parlerons pas du contenu, mais du contenant. A Bilbao, sait-on d’ailleurs ce qu’est le contenu et le contenant, l’un et l’autre étant semblables, œuvres d’art à contempler, l’une de dehors, puis de l’intérieur, les autres, extérieurs intégrées à l’intérieur.

Le bâtiment est en soi un navire amiral, grandiose, dont la silhouette assemble le titane, le verre, la pierre et l’eau. Coins et recoins, blocs et unités, ouvertures et secrets, les oppositions sont multiples et toujours harmonieuses.

Quel que soit la façade dont on l’observe, il reste majestueux :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« Une fois dans le Vestibule, où convergent toutes les galeries, le visiteur accède à l'Atrium, cœur authentique du Musée et l'un des traits distinctifs de la création de Gehry. Ce grand espace libre, aux volumes courbes, connecte l'intérieur et l'extérieur de l'édifice grâce à de grands murs en rideau de verre et une grande verrière zénithale. Les trois niveaux du Musée s’organisent autour de cet Atrium central et sont reliés grâce à un système de passerelles curvilignes, d’ascenseurs en verre et en titane et de tours d’escaliers. L’Atrium, qui fonctionne aussi comme un espace d’exposition, sert d'axe autour duquel se structurent les 20 galeries du Musée, certaines ont une forme plus classique, avec des lignes orthogonales, et d’autres présentent une irrégularité singulière. Le jeu des volumes et des perspectives permet de disposer d’espaces intérieurs où, pourtant, le visiteur ne se sent à aucun moment écrasé. Cette diversité de salles et cette adaptabilité se sont révélées d’une énorme utilité entre les mains expertes des commissaires et des créateurs, qui ont trouvé l’atmosphère idéale pour la présentation d’œuvres de grand format et de supports contemporains mais aussi pour des expositions de caractère plus discret et intime. » (From : http://www.guggenheim-bilbao.es/fr/le-batiment/linterieur/)

Une merveille d’architecture, abritant des œuvres grandioses elles-mêmes, mais de purs chefs d’œuvre, c’est la question !

« La Matière du temps (The Matter of Time) permet au spectateur de suivre l’évolution des formes sculptées de l’artiste, de la relative simplicité d’une ellipse double à la complexité d’une spirale. Les deux dernières pièces de ce développement sont créées à partir de sections de tores et de sphères qui génèrent divers effets sur le mouvement et la perception du spectateur. En se transformant de façon inattendue au fur et à mesure que le visiteur les traverse et en fait le tour, elles créent une vertigineuse et inoubliable sensation d’espace en mouvement. La totalité de la salle devient partie intégrante du champ sculptural : comme avec quelques-unes de ses sculptures composées de nombreuses pièces, l’artiste organise les oeuvres avec détermination pour déplacer le spectateur à travers elles et à travers l’espace qui les entoure. La distribution des oeuvres tout le long de la galerie donne lieu à des couloirs de différentes proportions (larges, étroits, allongés, comprimés, hauts, bas) toujours imprévisibles. L’installation contient aussi une dimension de progression temporelle : d’un côté, le temps chronologique qu’il faut pour la parcourir et l’observer du début à la fin ; et de l’autre, le temps de l’expérience dans lequel les fragments du souvenir visuel et physique se figent, se recombinent et se revivent. » (From : http://www.guggenheim-bilbao.es/fr/oeuvres/la-matiere-du-temps/)

 

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C'est vrai, n'oublions pas ! demain, 21 juillet...

13/02/2014

Exposition Art Déco, au Trocadéro

Une exposition qui a du succès, à tel point qu’on a du mal à admirer tout ce qui est proposé. Une multitude de gens s’y pressent : vieilles dames en mal de souvenirs, vieux messieurs très dignes sur leur canne, conférencières papotant telles des reines autour de leurs abeilles, jeunes filles au moins par deux, etc.

Il est vrai que l’expo développe tous les aspects d’une révolution culturelle à l’égal ou même supérieure à l’art nouveau, son prédécesseur chronologique. L’art déco est même, pour certains, une réaction à l’art nouveau. Ce dernier s’inspire principalement de la nature et de la courbe. Pas d’angles droits, mais des courbes végétales inspirées des fleurs, arbres, animaux. La courbe satisfait l’œil, enrobe ses perceptions, enjolive la réalité. C’est le « style nouille » qui en fait méritait mieux que ce surnom pamphlétaire. L’art déco lui succède à la fin de la première guerre mondiale. Il reprend certaines de ses caractéristiques : mouvement international, style nouveau qui s’étend à tous les domaines : art, architecture, décoration. Mais il redécouvre l’angle droit, la symétrie, un ordre plus classique. Il garde cependant un dessin et des volumes proches de l’art nouveau. Mais il utilise des matériaux nouveaux et s’étend non seulement à l’architecture privée ou publique, mais aussi aux usines, gares, métro, etc. Bref, ce mouvement révolutionna l’entre-deux guerres et nous voyons encore de nombreux monuments qui datent de cette époque.

 Quand j’étais enfant, nous avions dans notre chambre un cosy art déco. Nous n’en avions pas un grand respect. C’est dommage. Il représentait une époque particulière : l’entrée du modernisme dans la vie quotidienne à l’échelle mondiale : le même style à Fougères et Mexico. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce fut une véritable déferlante d’art déco : bâtiments, jardins, sculptures, décoration, dont voici quelques exemples :

 

 

La force et l’intelligence, maquette du monument à la défense du canal de Suez (1930)

 

 

 

 

 

 

 

La petite fille aux tortues, de Renée Letourneur, dans les jardins d’Albert Laprade combinant architecture, sculpture, végétation, fontaines.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Des immeubles tels que nous les connaissons maintenant, sous forme de cubes accumulés et de baies vitrées.

 

 

 

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Et la femme tient un rôle particulier : moderne, emblématique, symbolique d’une nouvelle conception de la vie. L’art déco touche également la mode.

 

 

 

 

  

 

 

En sortant des salles d’exposition, vous ne pourrez que voir le tableau de Jean Dupas (1925) intitulé La Vigne et le Vin devant lequel trône une Torpedo Grand Sport.

 

 

 

19/08/2013

Vitrail et lumière

Un beau vitrail du XIXème siècle : architecture et couleurs font pour une fois bon ménage. Certes, cela ne vaut pas les vitraux médiévaux. Mais tout de même : la sainte famille, en couleurs, enchâssée dans un décor coloré (Eglise de la Trinité à Château-Gontier 53).

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L’univers tout entier est contenu
Dans la lumière de l’amour de Dieu.
L’infiniment grand comme l’infiniment petit
Respire du même souffle de l’amour.

Olivier Clément (voir l'article du 7 mars 2013) disait dans ses monologues qui lui servaient de cours : "L'ascèse est l'art de se transformer dans la lumière". Et le vitrail aide à aspirer à l'ascèse, non seulement par les représentations qu'il permet, mais surtout par la transparence de la lumière et sa quasi décomposition en couleurs qui donne, au-delà de la vision du visible, un aperçu de l'invisible.

L'église catholique a développé une symbolique de la lumière dans la liturgie. L'orthodoxie a même créé une théologie de la lumière. Mais il n'y a pas que dans les églises chrétiennes que la lumière est assimilée non seulement à une manifestation de la divinité, mais à l'essence même du divin.

Abû Hamid Muhammad al-Ghazali (1058-1111) dans le Michkât al-anwâr ou "Le tabernacle des lumières", partage son livre en trois chapitres. Le chapitre 1 montre que la véritable lumière est Dieu et que le nom de lumière appliqué à un autre être est purement métaphorique et à ne pas prendre au sens propre. Le chapitre 2 développe ce que représentent le Tabernacle, la Lampe, le Verre, l'Arbre, l'Huile et le Feu. Le chapitre 3 traite de la signification de la parole du prophète: "Dieu a soixante-dix voiles de lumière et de ténèbres; s'il les enlevait, les gloires fulgurantes de sa Face consumeraient quiconque serait atteint par son Regard."

La première acceptation de la lumière est qu' "elle désigne ce qui est visible par soi-même et ce qui rend visible autre chose". Mais il ajoute: "Tu as donc compris qu'il y a deux sortes d'yeux : un œil externe et un œil interne... L'œil externe appartient au monde visible et c'est le soleil sensible ; le soleil intérieur appartient au monde du Royaume céleste, il s'identifie au Coran et aux autres livres divins révélés". Et il conclut : "La lumière véritable est celle par qui, à qui et à partir de qui les choses se révèlent et au-dessus de qui il n'y a plus de lumière qui serait sa source et à laquelle elle puiserait".

29/03/2013

Vertige

Solitude et verticalité.
Des rats dans leur gruyère.
Les hommes ont-ils compris
Cette errance des hauteurs
Cette élévation indigeste
Qui dédaigne la platitude
Combien cependant est maigre
Cette perpendicularité à l’horizon
Qui s’enfle en champignon

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15/02/2013

Pierre Parat, peintre et architecte, à la galerie Deprez-Bellorget (15 rue de Seine 75006) – 2ème partie

Les dessins sont une façon de mettre en évidence la maîtrise de Pierre Parat. Admirez par exemple ce quatuor à cordes vu dans le tressaillement de la mélodie dont le mouvement pictural permet d’entendre la sonate de Beethoven. Chaque musicien semble réalisé d’un trait de plume, vibrionnant. Pas de visage, aucun décor, mais des sons qui se perçoivent hors de l’oreille, entre l’œil et le souvenir de concerts.

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Des encres de Chine, également, abstraite, d’un style complètement différent, mais aussi captivant.

 

 

 La peinture reste cependant son mode d’expression préféré, qu’elle soit en couleurs ou noire et blanche, tel « Ecroulements d’eaux » :

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Ou « Jeté par l’ouragan » :

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La lumière. Elle jaillit, vêtue de blanc, comme un chant dans le silence d’un éclatement de couleurs : en aplats, horizontaux, verticaux, obliques, groupées ou éparpillées, dissimulées derrière la surface des apparences ou au contraire éclatantes de présence.

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En opposé, l’obscurité, toujours plus importante, comme pour mieux faire ressortir l’importance de la lumière : elle mange la toile, envahit l’esprit, le brouille, le trouble. Ce d’autant plus qu’entre les deux, la couleur s’affirme, pleine, entière, liant les opposés en larges taches claires, pures.

(Ci-joint "Tsunami")

Seul le trait évoque le sujet du tableau, comme un rappel léger du texte derrière la musique. Mais le mouvement pallie à cette absence de signification immédiate. Il permet de laisser l’imagination libre d’interpréter directement sans effort conceptuel et de laisser les sensations envahir l’espace visuel. (ci-dessous "Femmes au Yémen")

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Bravo à ce surdoué qui reste jeune grâce à sa faculté de création. Puisse-t-il continuer encore longtemps à nous charmer !

14/02/2013

Pierre Parat, peintre et architecte, à la galerie Deprez-Bellorget (15 rue de Seine 75006) – 1ère partie

Allez voir le site de cette galerie. Il expose de nombreux tableaux de Pierre Parat. De même pour le site suivant :

http://www.deprez-bellorget.com/index.php?id_artiste=44

http://francais.agonia.net/index.php/article/1763617/index.html

Dommage que cette galerie commence par un boyau d’un mètre de large dans lequel toute œuvre perd de sa puissance par l’obligatoire proximité de l’œil. Ce n’est pas le meilleur des œuvres de Pierre Parat qui y est accroché, mais cela donne une mauvaise impression au départ. Arrivé dans la véritable galerie, une grande pièce au fond du couloir, on peut voir quelques tableaux de Pierre Parat. C’est ainsi que l’on fait connaissance avec un peintre, par hasard, au fil des promenades. En un instant se crée une symbiose entre l’œuvre et votre être intérieur. Vous êtes touché par une couleur, une ombre, une forme, et vous tombez amoureux de cette toile.

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Alors vous recherchez sur Internet ce qui est dit sur celui qui vous livre sa conception du monde et sa vie. Pierre Parat est avant tout un architecte très connu ayant réalisé de nombreux gratte-ciels, bureaux ou habitations. Mais trêve de baratin, regardez cette vidéo :

http://www.dailymotion.com/video/xvlx6c_pierre-parat-l-architecture-a-grands-traits_creation


 

L’exposition est malheureusement finie. Mais allez à la galerie Deprez-Bellorget (15 rue de Seine 75006) et vous verrez quelques-unes de ces œuvres. Si vous n’avez pas le temps, jetez un œil sur son site. Vous y trouverez dessins et peintures.

28/09/2012

Cloitre de l’abbaye de Cadouin

Etonnant ce cloître de style gothique flamboyant alors que l’abbatiale est de style roman. « De fonds roman, il a été décoré du XVe au XVIe siècle. Des colonnes richement sculptées supportent des voûtes compliquées. Dans la galerie nord, on trouve un magnifique siège abbatial en pierre. Aux angles se trouvent de belles portes flamboyantes du XVe et portes Renaissance du XVIe siècle. Il fut restauré au XXème siècle. »

Les galeries donnent sur le préau (ou jardin) par des baies à claire-voie. Au premier abord on les imagine toutes semblables. Puis, à force de tourner, on s’aperçoit que certaines baies contiennent une colonne centrale, d’autres deux.

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Intrigué, on les regarde de plus près et on découvre leur variété.

En voici deux semblables avec leurs fleurs de lys au sommet dont le centre est un cœur.

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Elles sont pour la plupart différentes, parfois de manière minime.

Ici le nombre de piliers passe de un à deux :

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 Là ils varient si peu qu’il faut chercher les différences : la baie de droite n’est pas totalement sculptée (pignon de droite encore en bloc de pierre) et les éléments des deux cœurs du haut se rejoignent alors qu’ils sont séparés sur la baie de gauche.

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 Celui-ci est seul de son espèce, sans pendant en deux piliers :1sP9170100.JPG

En voici deux autres, superbes :

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Et tout ceci fait à la main, la prière en tête !

 

17/01/2012

Musée de la vie romantique (16 Rue Chaptal 75009 Paris)

 

On y entre par un ancien chemin qui se glisse maintenant entre les immeubles. C’est un peu le chemin d’une prison qui mène vers le paradis que l’on aperçoit au fond, dans une brume de soleil. On s’arrête quelques instant pour payer sa participation à l’entretien du musée et l’on est immergé dans un Paris ancien, celui du siècle dernier, voire d’il y a deux siècles : une charmante petite cour pavée, une petite maison de style restauration, aux volets verts d’eau, un jardin certes petit, mais empli de feuillages et de fleurs (plus trop en ce moment !).

 

 

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On s’atta12-01-15 Perron red.jpgrde bien sûr dans cette petite place des autres siècles, se réchauffant au soleil, sans regarder les immeubles environnants. Il y a encore du bois sous l’escalier de la porte d’entrée.

 

Quelle paix ! Les bruits de la ville arrivent estompés, les couleurs prennent des tons efféminés, quelques personnes se promènent en se tenant par le bras  dans ce jardin de poche. Tout est ralenti, attentif à une lumière tamisée par les arbres. On s’installe quelques instants sur le banc et on laisse le rêve envahir son esprit. On se voit à cheval arrivant par l’allée, descendant sur le perron et pénétrant dans la maison pour se réchauffer. Alors on se dit qu’il est temps d’entrer. Quelle déception ! C’est bienun musée. Mais il évoque la vie romantique de Paris au XIXème siècle, cette époque où le tout Paris se voulait artiste : peintre, sculpteur, poète, musicien, danseuse et bien d’autres choses encore.

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Cela n’a plus rien à voir avec l’intérieur habité d’une propriété presque de campagne. C’est un patchwork d’objets rassemblés là qui inspire le respect, mais intimide également par son aspect passé figé. On est plongé dans un monde étrange, un peu poussiéreux, avec de belles fioritures, de beaux cadres, mais persiennes closes. C’est une sorte d’intérieur de château bien que les pièces soient toutes petites, au décor endormi sur un passé révolu. On y admire de beaux meubles et surtout des tableaux évocateurs de cette période :

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Georges Sand enfant, peinte par Aurore de Saxe ;

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un enfant rêveur et fatigué (je ne sais plus qui il est et qui l’a peint) ;

 

 

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Les litanies de la vierge, d’un classicisme à toute épreuve, mais de belle facture, peint par Auguste Legras.

 

 

 

On étouffe un peu dans cet univers clos, mais qui permet de revivre avec un réalisme parfait ce que nos arrières grands parents ont connu.

 

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On visite la serre avec une très curieuse fontaine-grotte où pousse une verdure abondante, comme au menton d’un homme qui ne s’est pas rasé depuis quelques temps. Rococo du meilleur aloi !

 

 

 

 

Alors repris par la fièvre du parisien du XXIème siècle, vous laissez là votre imagination et une partie de votre cœur, pour revenir dans une rue où passent les camions, dans laquelle les personnes sont habillées comme vous et qui, eux aussi, sont pressés parce qu’il faut être pressé quand on vit dans un avenir indéfinissable.