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13/02/2019

Nature humaine

La nature féminine tient à deux choses : la douceur et la fragilité ; la nature masculine à la force et la détermination.

Longtemps il s'est demandé ce qui provoque la naissance de l’amour d’un homme pour une femme et d’une femme pour un homme. Il a mis beaucoup de temps à comprendre que ce qui attire une jeune femme vers un homme en particulier tient à l’idée de sa force. Il lui plaît et elle conjecture sur lui parce qu’il est fort. Il ne s'agit pas de la force physique, encore qu’elle joue bien sûr un rôle, mais de la force de caractère. Il est fort face à la vie et cette force saura la protéger. Elle sent que quoi qu’il arrive, elle pourra se fier à lui et s’appuyer sur lui. Inversement, par nature, le jeune homme rêvera à la douceur de la femme et se laissera porter vers celle qui incarne le mieux pour lui la douceur. C’est bien sûr un attrait physique en premier lieu, tel la douceur de sa peau ou de son regard, mais cette naissance de l’amour va bien au-delà de ce que peut donner la douceur physique. Il s’agit d’une douceur naturelle, qui englobe tout l’être, d’une douceur fondée sur la conception même de la vie, des sentiments et des idées et même de sa vision spirituelle.

Il a cru que ces caractéristiques du féminin et du masculin suffisaient à définir ce qui pouvait provoquer l’amour chez un homme ou une femme. Mais finalement, il prit conscience qu’il y avait un deuxième élément important et encore plus secret, qui est, pour une femme, la détermination de l’homme pour lequel elle pense ressentir quelque chose et, pour un homme, la fragilité de celle avec laquelle il peut envisager un avenir commun. Moi, homme, je t’aime parce que je sais ta fragilité devant la vie et je veux t’aider à construire une vie aimante et sans souci par le fait que je suis déterminé à te protéger quel que soit les événements. Moi, femme qui est fragile par essence, je t’aime parce que je sais ta détermination à faire face à la vie ensemble quoi qu’il arrive. En échange, je ferai de ma fragilité le miel de ton existence.

Certes, tout cela est le plus souvent inconscient, mais le ciment de l’amour durable tient à ces deux qualités contraires qui se complètent.

12/02/2019

Trop tôt

Elle regarda la campagne
L’eau dans la rigole
L’herbe imbibée
Son pied fourchu
Et la trace de ses pas

Il épiait ses mouvements
Admirait sa souplesse
La courbe tendre
De son dos
Sa fourrure lustrée

Il avança de deux pas
Huma sa suavité
Pressé d’en finir
Frissonnant de bonheur
Enrobé de certitude

Elle est toi, se dit-il
Détend ton corps
Entend sa chair
Salive d’envie
Et rêve d’innocence

Il s’apprêtait à bondir
Ne pouvant plus tenir
Tremblant de certitude
L’œil vitreux
Sûr de la proie engloutie

Elle bondit de désespoir
Poussa un cri plaintif
Fuyant l’ombre de la mort
Et tomba sous les dents
D’un éclair argenté

Cette dernière vision
La consola de la perte
De n’avoir pu vivre
L’émoustillant sursaut
De l’amour offert

 ©  Loup Francart

11/02/2019

Désir

 

Étrange comme le désir assouvi sans amour paraît à l'être humain une bassesse.

Sublimé par l'amour, il devient une révélation de soi, un agrandissement de sa personne.

 

10/02/2019

Coeur

 

art cinétique,optique art,art contemporain

 

Lueur à l'abri

L'être associé au damier

Fuit-il sa nature ?

 

09/02/2019

L'heure

Il y a des gens qui se targuent d’être toujours à l’heure. Ce sont généralement des craintifs qui arrivent au moins un quart d’heure en avance pour être certains d’être là au moment convenu. Pendant ce quart d’heure, ils tournent en rond, ne sachant que faire, sans cependant arriver à se préparer à ce qui les attend, plus occupé par l’heure que par l’objet même de la rencontre.

À l’opposé, il y a d’autres personnes qui ne peuvent, malgré toute leur bonne volonté, être à l’heure. Ils s’apprêtent en toute bonne foi, pensant au rendez-vous, se préparant même mentalement à cette rencontre, quelle qu’elle soit. Mais au dernier moment, il y a toujours quelque chose qui le retarde, un coup de fil, un mail à envoyer, l’oubli d’un mouchoir au fond de sa poche, un lacet qui lâche, l’arrivée d’un colporteur. Vous savez qu’il arrivera avec un quart de retard, jamais plus, mais également jamais moins. Vous pouvez avancer d'un quart d’heure le rendez-vous, il trouvera le moyen cette fois-ci d’avoir une demi-heure de décalage.

On trouve plus rarement les opposés extrêmes : tout d'abord, ceux qui vivent avec une montre dans le ventre. Cela se manifeste au moment du repas. Il est midi. À midi moins le quart, discrètement, ils manifestent une faim dont l’origine remonte à ce qu’ils ont fait dans la matinée. À midi moins dix, ils demandent où se laver les mains pour revenir à midi moins cinq en proclamant que cela sent bon près de la cuisine. S’il est maître de maison, il crie haut et fort à sa femme qu’il est temps de passer à table et il s’assied tout en discutant de façon à ce que chacun se sente obligé d’en faire autant. Ces gens-là ne peuvent supporter une minute de retard. Ils vont presque chercher le plat principal tellement la faim les tenaille. Mais une fois installés à table, ils négligent leur assiette et font la conversation.

Autre type d’extrêmes, ceux qui oublient carrément leur rendez-vous ou qui n’arrivent qu’avec une heure de décalage. « Tiens, j’étais persuadé que l’on s’était dit treize heures trente. Pardonnez-moi ! » Ils font comme si de rien n’était alors que les autres participants bouillent d’impatience, certains même prétextant une course urgente pour fuir ce rendez-vous manqué. Certes, ces personnages ne sont pas les premiers venus. Ils ont un emploi du temps de ministre, se restaurent avec un élastique et n’ont le plus souvent pas le temps de dire au revoir. « Vous savez ce que c’est, c’est le seul moment où j’ai pu obtenir un rendez-vous avec le président de la Chambre à coucher. La prochaine fois, promis, je resterai plus longuement. »

Car il y a en effet, des gens qui arrivent à l’heure comme tout un chacun, mais qui repartent toujours avant les autres. Ils ne préviennent pas et tout à coup ils se lèvent et disent : « Je dois partir. Il faut que je laisse ma voiture chez le garagiste, elle a un bruit bizarre et j’en ai besoin demain pour… » Vous ne savez jamais s’ils ont réellement quelque chose à faire ou s’ils partent parce qu’ils sont las de votre conversation.

On rencontre enfin, assez rarement cependant, des gens qui n’ont pas de montre, donc pas d’heures du tout. Ce sont généralement des bavards. Invité chez eux, vous n’en sortez pas. Ils ont toujours une anecdote qu’ils font durer une fois que vous vous êtes levé pour vous retirer. Ils vous entreprennent, vous mettent un autre verre dans la main et racontent la dernière du préfet ou la bévue de Madame Untel. Ceux-là sont bien partout où qu’ils soient, à condition de pouvoir parler. S’ils sont deux, la rencontre est délicate. Pour une fois, l’un d’eux part sans difficulté, il a trouvé plus bavard que lui.

L’heure, comme le temps, est un sujet de conversation intéressant. Seuls les gens normaux, qui sont à l’heure sans se poser de questions, ne s’intéressent pas à ce genre d’échange verbal. Mais sont-ils si nombreux que cela ?

08/02/2019

Suite en sol de J-Ph Rameau, interprété par Grigory Solokov

http://www.youtube.com/watch?v=A8qR5GYK7wI&list=PL437...


Une virtuosité inégalable et une compréhension du toucher extraordinaire.

Ne disons rien et... écoutons.

07/02/2019

Avoir le sens cosmique

 

Pourquoi ce matin, par une subtile cristallisation de l'aube, ai-je ressenti ce lien puissant qui unit l'homme à l'univers ? C'est une contemplation au-delà de l'objet, vers le tout pénétrant l'être.

Alors s'arrête le temps.

Si chacun au même moment pouvait s'ensevelir dans la contemplation du tout, viendrait l'éternité.

De même, le son grave des cloches qui, à chaque coup donné sur le métal, pénètre l'âme de l'infini grandeur de l'univers et de l'énergie que l'homme ignore en lui parce qu'il ramène tout à lui-même.

Apprendre à percevoir dans chaque chose l'esprit du tout et celui-ci nous pénètrera.

 

06/02/2019

Le silence

Le silence est en moi
Il n’est pas froid
Juste un glaçon sous l’aisselle

Il marche sans bruit
Et te touche l’épaule
Sans dire d’où il vient

Je l’ai goûté un jour
La fenêtre ouverte
Une nuit d’été
Il sentait le citron
Et faisait crisser les dents

Enfin j’ai fini par le voir

Regarde-le entre tes deux jambes
Certes la position est bizarre
Mais elle demeure renversante
Pour n’entendre que l’absence

Tu peux penser le silence
Tu n’obtiens qu’un rien
Même pas audible
Une parenthèse sans points
Et sans aucune suspension
Inaccessible aux mathématiques
Un trou dans la feuille blanche
Ouvert sur un non-fini
Et même l’indéfini
Qui n’est pas l’infini

Et pourtant ton cœur
Se penche sur ce silence sacré
Ouvre ses corolles
Et pleure de ne pas entendre
Le silence de bienvenue
Dans le monde des sourds

©  Loup Francart

05/02/2019

La vraie réalité

Aujourd’hui, l’homme se rit de celui qui ne parle pas en termes d’utile et d’inutile, de bien ou de mal, de beau ou de laid. Pour lui, une chose est utile parce qu’elle lui permet d’accéder à un niveau supérieur en termes de rémunération, de notoriété ou d’amitié. Pour lui, une chose est belle parce qu’il a coutume de dire qu’elle est belle. Mais il est incapable de voir la beauté de ce qui est laid.

Pourtant, finalement, une chose n’est ni belle ni laide, elle est tout simplement. Plus nous en percevons l’essence intime, plus nous lui trouvons de la beauté. Pour l’homme d’aujourd’hui, la réalité se réduit à ce qu’il lit dans les journaux et l’aspiration à une communion avec le monde n’est pour lui qu’une fuite hors du réel.

04/02/2019

Félix et la source invisible, d’Eric-Emmanuel Schmitt

–  Tu ne remarques pas que ta mère est morte ?

Ainsi commence l’épopée d’un gamin de douze ans qui veut retrouver sa mère. Il ne l’a pas perdu, elle est morte, c’est-à-dire en dépression. En bref, elle n’a plus goût à la vie. Alors Félix demande à l’oncle :

– Peut-on la soigner ?

– on guérit les vivants, pas les défunts.

– Alors, que fait-on ? Rien ?

– On la ressuscite !

(...) Pendant des années, Maman avait été vive, pétillante, curieuse, rayonnante, explosive, elle gazouillait d’une voix soyeuse, charnue, verte… Elle tenait le café de la rue Ramponneau, à Belleville, intitulé « Au boulot ». (…) Maman m’élevait seul, car elle m’avait conçu avec le Saint-Esprit. (…) Félicien Saint Esprit, mon géniteur, antillais, capitaine de bateau commercial, avait séjourné une semaine à Paris il y a treize ans…

Ainsi commence sur une trentaine de pages, le drame de Félix dont la verve et la gouaille introduisent le récit. Cela se poursuivra jusqu’à la fin du livre. Une multitude de personnages plus ou moins loufoques s’introduisent dans l’histoire : Madame Simone, une pute et un homme ou plutôt non, précise Félix, un homme et une pute, dans l’ordre chronologique ; Mademoiselle Tran, qui jouait le rôle d’une grande sœur au sourire constant ; Philippe Larousse, un timide de première, qui ne cherchait qu’une chose : connaître le dictionnaire par cœur ; note philosophe, Monsieur Sofronidès ; Monsieur Tchombé, le cancéreux guéri.

Des problèmes d’immobilier lui causant de profonds soucis, Maman allait mal. L’arrivée de l’oncle Bamba, averti par les occupants du café de la situation de Maman, bouleversa la donne : recherche de marabouts d’abord, puis, carrément, voyage au Sénégal et rencontre de Papa Loum, le féticheur. Elle guérit, seule ou avec l’aide de tous. Elle rentre à Paris, joyeuse, retrouve son café aux soins de Madame Simone, se laisse courtiser par le Saint Esprit. Chaque jour, elle pratique avec Félix l’« exercice d’Afrique » exigé par Papa Loum, car le monde se donne à ceux qui le contemplent, disait le féticheur. L’apparence n’est pas l’apparence de rien, plutôt l’apparence d’un univers dérobé. Ce soir-là, elle est comblée : Paris a l’apparence de l’Afrique. Papa Loum les avait avertis : L’Afrique c’est l’imagination sur Terre. L’Europe, c’est la raison sur Terre ; tu ne connaîtras le bonheur qu’en important les qualités de l’une dans l’autre.

On aime les récits d’Éric-Emmanuel Schmitt qui, sous des dehors simples, parfois simplistes, sait donner aux mystères humains l’apparence du quotidien, tel qu’il l’a déjà fait dans Oscar et la dame en rose, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran.

03/02/2019

Prétention

 

dessin numérique,grille,retournement

©  Loup Francart

02/02/2019

Retour sur image

 

La société moderne puise ses pouvoirs
Dans sa capacité à aplanir les faits
Y a-t-il plus rassurant qu’un retour
Sur ce qui s’est passé et a été révélé ?
L’image se floute et dérobe sa nature
D’autres images interfèrent et révèlent
Ce qui ne fut plus qu’un fait anodin
Ou, inversement, un événement puissant
On vit ainsi le fou du roi étaler sa folie
Et toujours échapper au crime de lèse-majesté
La police seule autorisée à bâtir les chiffres
D’obscurs citoyens revêtus des gilets du désespoir
L’annonce d’une politique énergétique
Destinée à remplir les caisses de l’État
Au détriment d’une écologie de façade
Tout ceci au nom de la vérité de l’image
Elle-même tronquée, truquée, troussée
Et présentée enrobée des contours
D’une apparente sagesse irrécusable

Oui, c’est toujours la guerre du sens
Dans la perception du sixième sens
Tout, y compris le mensonge,  tombe sous le sens
Hors du sens commun de la majorité

Reprenez vos esprits !
Fouillez au-delà de l’apparence
Et laissez-vous aller à contresens
C’est-à-dire hors du sens giratoire
Sans accepter la perte de sens
De tous les événements
Et de toutes les interprétations

©  Loup Francart

01/02/2019

Sentence

 

Dessèchement de la solitude lorsqu’elle n’est tournée que vers la connaissance.

L’esprit en vient à ne plus se satisfaire que de mots, c’est-à-dire de rien.

 

31/01/2019

Paysage campagnard Dombes

 

18-12-31 Paysages campagnards 1-VD.JPG

Ombre et lumière

Glacial le vol du canard

Quelle chaleur au coeur

 

30/01/2019

L'appétence

Il en est de l’appétence comme du dégoût
On va au bout de soi et même plus loin
Dans les limbes engendrés par le désir
Ou par l’euphémisme de l’amertume

Ainsi en est-il de l’appétence de la nuit
Des moments où le monde se déchire
Où l’homme devient brut et possesseur
Remuant les organes des sens et du désir

Seul un filet de raison peut encore le sauver
Et le protéger de rêves délicats et zélés
Qui l’envahissent et le submergent
Jusqu’à éteindre ses envies et folies

Les uns se retournent bouleversés
Par un geste quotidien ou une odeur
Qui les repousse aux confins de l’être
Là où rien n’existe que la convoitise

Les autres redeviennent enfant boudeur
À fleur de peau du manque d’objets
Courant çà et là en recherche
D’une absence qui donne la fièvre

D’autres encore jouent au chat sans souris
Et guettent ils ne savent quoi
En attente d’un bien imaginaire
Jusqu’à la réjouissance finale

Mais combien semblent meilleurs
Ceux qui savent rester impavides
Et contempler sans aucun tremblement
Cette fin expiatoire du mouvement

Ils détiennent la paix et la puissance
Ils n’ont plus l’attirance dévoilée
Ni même le désir sublimé
Des pécheurs redevenus vierges

Ces hommes au front haut et clair
Regardent au-delà de la frontière
Du bien et du mal, vers l’inconnu
Que leur offre leur transparence

Tends la main, avance ton pied
Mais surtout, ne touche pas
Ceux qui ne font plus partie
Du monde de la concupiscence

Regarde ces voyants éblouis
Les yeux ouverts sur l’infini
Et laisse aller ton regard
Au fond de toi, enfin repu

 

29/01/2019

Mesure

 

Souffrance, moteur de l’âme humaine.

Qui n’a jamais souffert n’a pas d’âme.

On ne peut se mesure que par la souffrance et l’effort.

Entre ces deux pôles doit se tendre l’arc de la volonté.

 

28/01/2019

L'amitié

 

L’amitié est cette poussière d’or
Qui s’accumule dans le gouffre
Séparant un être d’un autre
Les comblant d’un bonheur subtil
Qui tient à l’équilibre instable
Entre leurs ressemblances et différences

Peu importe présence ou absence
Peu importe les gestes ou la parole
Peu importe même raison ou sentiment
Dès le premier regard
Dès le premier sourire
Se réveille le lien indéfini
Et pourtant si prenant
Qui unit les deux êtres
Et les revêt d’or et d’éternité

©  Loup Francart

27/01/2019

Caractère

Un homme paraît avoir du caractère beaucoup plus souvent parce qu’il suit toujours son tempérament, que parce qu’il suit toujours ses principes.

Nietzche, Humain, trop humain II, Denoël-Gonthier, 1910

 

Le tempérament résulte de la constitution physiologique d’un individu. Il en résulte, selon celui-ci, un caractère particulier. On peut dire que c’est la partie brute de l’être qui s’exprime sans la contrainte de son éducation. Une émotion, un choc psychologique, la colère peuvent l’amener à se montrer tel qu’il est au plus profond de lui-même, derrière la suavité de son éducation ou même de son expérience de la vie qui, assez fréquemment, l’amène à se policer. Il recherche ses fins en les dissimulant sous de faux idéaux. Lorsque l’homme brut apparaît, l’égoïsme reprend le dessus.

Les principes sont le résultat avant tout de l’éducation, c’est-à-dire d’un travail patient de la famille envers l’individu pour l’amener à se plier aux contraintes de la vie en société. C’est un travail de longue haleine, à recommencer mille fois, patiemment, plus ou moins difficile selon l’enfant. Inculquer des principes nécessite doigté et quasiment de l’amour. Il arrive également que cette éducation devienne inquisitrice et tourne au cauchemar pour l’enfant.Au lieu de lui donner des bases de comportement, il reçoit la raideur des faibles qui ne savent plus ce qu’ils doivent faire ou ne pas faire. Les principes sous les règles de base qui définissent une manière type d’agir et correspondent à une prise de position morale qui permet l’organisation de la société et en régit le fonctionnement. Elle est certes plus noble que le tempérament, mais peut également être une véritable prison. Certains ont vécu mai 68 comme une libération, mais d’autres l’ont expérimenté comme la fin d’une certaine société encore policée.

Alors, là aussi, le juste milieu est la meilleure attitude personnelle à adopter : suivre ses principes tout en laissant parfois parler son tempérament. La véritable finesse, et même sagesse, d’un être humain est de savoir à quel moment user de l’un ou l’autre.

 

26/01/2019

Souvenir

 

Elle ne savait comment changer de pied en cap
Et adopter la vie en regardant la mort
Il lui arrivait de rire de son handicap
Et de sourire sans éprouver de remords

C’était un sourire d’enfant au regard clair
Comme le pli d’un drap sur les genoux étirés
Derrière ses yeux, on devinait la galère
Et l’envie soudaine et violente d’admirer

Que pouvais-je lui offrir qu’elle n’eût point connu ?
Ni le son aigrelet de l’araignée tissant
Ni le pelage du chat qui miaule en riant

Juste un peu de larmes venant d’yeux inconnus
Un peu de caresses de mains hésitantes
Et de doux baisers sur ses lèvres en attente

©  Loup Francart

25/01/2019

Humain

Une belle histoire qui montre que l'humain est plus que l'intelligence...

 https://youtu.be/ftugbci9ohg


 

24/01/2019

Un instant

Instant subtil et fragile
Que ce passage du brouhaha
Au silence intérieur

13-06-05 Gouttes VD.JPG

C’est un flash de compréhension
Inaccessible au moi
Qui tourne dans la tête
Comme une lune indestructible

Certes il a ce désir tendre
Du silence inespéré
Mais celui-ci ne vient qu’à son heure
Espérée, sans qu’on la choisisse

Il regarde en lui
Il s’efforce de nager à contre-courant
Il tente de bloquer
Cet être qui le domine

D’un coup les défenses tombent
Décollage imperceptible
Les roues quittent le sol
Il largue ce moi encombrant

Etat d’apesanteur, consolant
Des efforts entrepris vainement
Il passe à travers lui
Et ne rencontre rien

Mais ce rien devient tout
Et même plus encore :
Un matelas d’air frais
Qui porte l’espérance

Le noir de la conscience
Devient l’éclair de la lumière
Un flash intérieur qui survient
Sans que l’on puisse le prédire

Son carburant est l’absence
Devenue présence inconnue
A conserver les mains en coupe
Sans le moindre courant d’air

Il vole dans un azur infini
Franchit les collines
Atteint ce lieu indéfini
Qui s’ouvre sur le néant

Et ce néant devient le tout
Qui pénètre le cœur
Et rend la transparence
A ce moi qui n’est plus

Il est
En pleine conscience
Hors de toute connaissance
En plénitude du soi

23/01/2019

Hiver

La trouée aveuglante des réverbères
Écrase l’hiver fluet et l’intimide
Majestueux, chaque flocon devient cerbère
Et cache sa brillance en chute fluide

Rien ne dit au passant l’enfer de sa chute
Et le rire des lutins qui passent à travers
Seul résonne encore l’air émis par la flûte
Dans laquelle s’époumonent de rares trouvères

Le pâle hiver est entré en catimini
La fenêtre s’obscurcit, voilée de buée
L’œil pleure à la recherche des nuées

Et toi, contemplant ce monde indéfini
Au chaud, tu recueilles le mystère de l’univers
T’endormant bercé par la venue de l’hiver

©  Loup Francart

22/01/2019

Vivre dans le présent

 

Vivre dans le présent et la peine de chaque jour et savoir puiser au-delà de ces peines la joie.

Cela s'apprend comme on apprend à lire.

Ouvrir les yeux sur le présent,

c'est déjà accepter l'idée de la joie.

 

21/01/2019

Sérotonine, de Michel Houellebecq

Quels éloges ! On ouvre internet et l'on est abreuvé des qualités du roman et de l’auteur. Mieux même, on publie un  « dossier de lecture » pour mieux apprécier le livre qui ne se suffit plus à lui-même. Clair et pratique, ce dossier de lecture a été spécialement conçu à l’adresse des collégiens, lycéens, étudiants, journalistes, artistes, politiques et hommes d’affaires, ainsi que de tous les lecteurs désireux d’accéder rapidement au contenu de l’œuvre de Michel Houellebecq (https://www.amazon.fr/S%C3%A9rotonine-Michel-Houellebecq-... ).

Il a quarante-six ans, il s’appelle Florent-Claude Labrouste et déteste ses prénoms. Il est dépressif et l’histoire commence en Espagne où il rencontre deux filles qui tentent de regonfler les pneumatiques d’une Coccinelle. Il fantasme bien sûr, mais nous étions dans la réalité, de ce fait je suis rentré chez moi. J’étais atteint par une érection, ce qui n’était guère surprenant vu le déroulement de l’après-midi. Je la traitai par les moyens habituels. Plus tard, dans ses rêves, l’une d’entre elles  revient sauver d’un seul mouvement sa bite, son être et son âme et dans sa maison, librement et hardiment, pénètre en maîtresse.

Mais dans l’immédiat, il va à l’aéroport chercher Yuzu dont il veut se débarrasser parce que cela fait des mois qu’il n’a pas couché avec elle. Là commence l’histoire, là finit ma curiosité pour Houellebecq. Le livre est une longue errance sans motivations autour de pensées sans queue ni tête, enfin, si, avec la première jusqu’au ras le bol en raison de l’absence du moindre sentiment vis-à-vis du corps des femmes, et avec la seconde en raison de l’absence de pensées sur leur sociabilité. Enfin, n’exagérons pas. Il y a quelques belles pages concernant ces êtres aux cheveux longs : les femmes comprennent mal ce qu’est l’amour chez les hommes, elles sont constamment déconcertées par leur attitude et leurs comportements et en arrivent quelquefois à cette conclusion erronée que les hommes sont incapables d’aimer(…) Peu à peu, l’immense plaisir donné par la femme modifie l’homme, il en conçoit reconnaissance et admiration, sa vision du monde s’en voit transformée, de manière à ses yeux imprévue il accède à la dimension kantienne du respect, et peu à peu, il en vient à envisager le monde d’une autre manière, la vie sans femme (et même, précisément, sans cette femme qui lui donne tant de plaisir devient véritablement impossible, et comme la caricature d’une vie ; à ce moment, l’homme se met véritablement à aimer. (…)

Bref, à force de bavardage on en arrive à la presque fin du livre (aux alentours de la page 230/347). C’est la partie qu’ont retenue les critiques et médias pour s’étendre en louanges sur le roman. Avant, dépression et misère sexuelle et maintenant désertification des campagnes et désespoir du monde rural face à la mondialisation. Michel Houellebecq se trouve à la pointe du combat des gilets jaunes et anticipe leur révolte grâce à un aristocrate agriculteur. Les médias en font des gorges chaudes. Le Point : Malgré les scènes pornographiques [...], le roman de Michel Houellebecq est éminemment romantique. On sort de sa lecture bouleversé. Le devoir : Récit implacable d’une déchéance programmée, Sérotonine apparaît surtout comme une nouvelle variation au cœur d’une œuvre à la cohérence exemplaire. Libération : Dans «Sérotonine», son septième roman qui paraît le 4 janvier, l’écrivain endosse un nouvel avatar du mâle occidental, homophobe à la libido en berne et sous antidépresseur. Une dérive émouvante autour de la perte du désir, sur fond de révolte des agriculteurs. Paris Match : Un vrai rêve dans la littérature française actuelle.

Ne poursuivons pas, c’est un livre désespérant. Si nous n’avions que ce genre de lecture, nous aussi, nous nous suiciderions.

20/01/2019

Japonaiserie

 

11-03-13 Japonaiserie VD1.jpg

Blessure à la hache

souffrance sans réserve

Souffle fugitif

©  Loup Francart

 

19/01/2019

Retournement

Ce n’est qu’un courant d’air
Fuir cette forteresse
Où l’on ne sait où aller
Enfermés dans nos contradictions

Cette nuit, en douceur
Nous nous sommes levés
Avons pris des chemins détournés
Nous n’avons pas posé de questions
Nous n’attendions pas de réponses

Le courant d’air nous a pris sous son aile
Et nous a mis en marche
Nous avons suivi sans savoir où aller
Même pas une intuition

Non, un simple courant d’air
Nous a mis en marche

Nous sommes sortis sur la terrasse
Délivrés du poids des pierres
Affranchis des habitudes

Il était moi et j’étais lui
Nous étions nous et lui et moi
Les pleurs nous étouffaient
Nous nous jetions dans les bras d’inconnus
Et pleurions ensemble de contritions
Délivrés de notre misère sociétale

Le cœur en tempête
Nous fûmes pris dans l’ouragan
Qui emporte tout sur son passage
Et ne laisse qu’un trou
Où il suffit de plonger
Pour baigner d’amour
Et pleurer de délivrance

 

©  Loup Francart

18/01/2019

Recherche

 

Vivre : une volonté recherche permanente

Sans cette volonté, la vie n'est que physiologique

Ne pas se contenter de cette vie d'endormis

 

17/01/2019

Passions

 

Les passions sont cause de la frugalité du temps.
Sans passion, une heure pourrait être une minute ou une année.
Renoncer à s’attacher aux choses plutôt qu'à se rattacher au connu !

 

16/01/2019

Transparence

Feuille blanche
Le cerveau vide
Il s’enfuit
Où va-t-il ?

Il peut s’enfouir
La tête dans le sable
Il peut grimper
La tête dans les nuages
Il peut fantasmer
La tête dans le nombril

Où qu’il soit cependant
Il ne peut échapper
À un moment ou un autre
À la mort de son personnage

Que restera-t-il de l’homme ?
Tout ce qu’il n’a cessé de voir
Et n’a jamais connu
Une bulle de pensée
Et la transparence du vivant

 ©  Loup Francart

14/01/2019

Paradoxe

 

Voir et entendre : la vue et l'ouïe sont les sens de la contemplation.

Mais ils sont plus développés chez l'animal que chez l'homme.

Qu'en conclure ?