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17/04/2019

Epilogue

Décoré, le fut-il, de l’ordre du Capriçon
Chaussettes vertes et caftan bleu
Il pleura longtemps sur la perte
D’un troisième œil sans ouverture
Et caressa le cou du chat couché

Il s’en fut ensuite, seul, dans le désert
Marcher à l’ombre des dunes
Sans trouver de quoi le satisfaire
Alors il se jucha sur la plus haute
Et proclama ces mots :

« Que crois-tu être, toi qui cours
Et n’attrapes jamais rien
Depuis longtemps tu erres
En solitaire et l’âme triste
Sans rencontrer ton double ! »

Puis il s’enfonça dans l’eau
Regarda autour de lui
Fit un clin d’œil au chat
Et se laissa glisser tranquillement
Vers l’être sidéral et sans forme

©  Loup Francart

14/04/2019

Haïku

 

L’horizon barré

Le tonnerre gronde au loin

Un coup de poignard

 

13/04/2019

Pluie de couleurs

Bleu du ciel
Vert des prairies
Jaune des sables
Turquoise des mers
Rouge des baisers
Blanc des corps
Vanille des jeunes filles
Pourpre de l’amour

Gris perle des flatteurs
Noir des vilénies
Violet des enquiquineurs
Zinzolin des pervers
Viride des indécis
Topaze des bilieux

Bleue nuit des fougueux
Vert impérial des classiques
Bisque des peureux
Abricot des tristes
Brique des têtus
Terre d’ombre des veules
Souffre des vantards

Elles peuvent être :
Chatoyantes comme un vitrail
Pâles comme la mort
Odorantes comme le jasmin
Mais elles ne sentent
Que la couleur que vous leurs prêtez

©  Loup Francart

12/04/2019

Sublimer

Tournant la tête

Fermant les yeux et les mains

Il la sublima

 

Elle partit sans peur

Prit part à la bataille

Et mourut sans foi

 

La femme était là

Se tenait rayonnante

sans pleurs ni raisons

 

poésie,poème,haïku

 

 

11/04/2019

Pluie de mots

Ouverte la main qui se tend

Obscène le visage de l’autre
Qui n’est plus toi-même

Séduisante la bouche qui profère
Et pépie à la face des hommes
La lente valse des souvenirs

Le panier de mots secoué en mains
Il sort sous la lune jeter le trop-plein
D’ivresse et de bonheur
A-t-il jamais rêvé ?

Elle se tient devant lui, blanche
Sur la réserve et éveillée
Elle tend ses lèvres entrouvertes
Et rit de voir l’effroi dans ses yeux
Où donc es-tu passé ?

Lente montée des sons
Brouhaha d’un passé révolu
Chaleur des mains sur la chair
Le tremblement du cœur exaspéré
A quoi peut bien servir
La dune des baisers perdus ?

Et maintenant, redevenu l’enfant
Marchant d’une voix rebelle
Il décline l’offre du bien-être
Et va affronter l’ombre obscure
Des réserves insoupçonnées
Qui courent sur le toit du monde
Et planifient le devenir

Quel jour quitteras-tu ce corps ?
Quand revêtiras-tu l’évanescence
Pui reviendras-tu pourvu de nouveautés
Pour plonger à nouveau dans l’absurde
Des jours qui chavirent devant l’inconnue
Chaque nuit, seul face au souvenir
De bribes de vie et d’absence de mots
Quand donc s’ouvrira la lumière ?

©  Loup Francart

10/04/2019

Humanité

 

Toute femme mérite de devenir ce puits de chaleur physique et moral

dans lequel l'homme puise sa force

 

 

Sans elle, rien n'existerait, la nature serait abandonné.

 

 

 

09/04/2019

Immémorial : Convento de Cristo (Tomar, Portugal)

L'entrée vue des remparts. Toujours aussi impressionnant. 

 

19-04-08 Tomar couvent (5 ter).JPG

 

La couronne de vertus
Surmontée du clocher de l’orgueil
Menacée par la nature
Et l’étouffement des pierres

Pourtant rien ne vient troubler
L’impressionnante assise
De ce couvent ouvert sur le bleu
Et tourné vers les étoiles

08/04/2019

Votre double

Accoutumée à se défier tout autant des sentiments qu’elle ressentait que de ceux qu’elle suscitait chez les autres, la jeune fille marqua devant moi un temps d’hésitation. (…)

Je ne dispose pourtant pas des mêmes qualités qu’elle. De vingt ans son aimée, sans prétention de beauté, vêtu comme un valet de ferme qui rentre les foins, aucun signe ne lui permettait de savoir qui j’étais ; je ne pouvais faire impression sur elle par aucun pouvoir ni artifice. Et pourtant, je le sais, elle a dans cet instant éprouvé un profond sentiment pour moi.  (…)  L’explication qu’elle m’a donnée n’a guère éclairci le mystère. Elle m’a, d’après ses dires, reconnu immédiatement  « comme son double ». C’est un mot bien étrange, je vous l’accorde, et jamais double ne fut plus dissemblable. Mais elle vivait dans un monde qui lui appartenait en propre et auquel le monde réel ne participait que peu. Sans doute était-ce le refuge qu’elle s’était créé pour se protéger des agressions de la vie. En tout cas, seuls entraient dans ce monde ceux qu’elle élisait en secret et j’eus le privilège douloureux d’y prendre une place éminente dès notre première rencontre.

Jean-Christophe Rufin, Le grand cœur, Gallimard, 2012, Folio p.322

 

C’est un sentiment violent que celui éprouvé en un instant pour quelqu’un que l’on n’a jamais vu et qui se révèle comme son double. Peut-être n’est-ce pas le mot juste. Mais existe-t-il un mot qui vous donne ce sentiment inconnu jusque là de connivence et d’aisance envers une personne de sexe opposé qui vous fait penser que vous la connaissez depuis toujours et qui vous attire avec autant de force et de mystère. Ce contact vous submerge de transparence. Vous changez d’être physiquement et moralement tout en ressentant l’impression de déjà vu, déjà entendu, déjà vécu avec cette personne, même si rien ne vous permet de dire quand et où vous pourriez l’avoir rencontré et aimé.

Elle avait quarante ans de moins, peut-être même un peu plus. Adolescente, elle n’était pas encore femme au plein sens du terme. Elle était vive comme l’éclair, discrète comme un poisson, indépendante comme un sauvage. Au premier coup d’œil, nous nous comprîmes, une étincelle au fond de l’être nous anima sans cependant qu’aucun n’ait un mouvement vers l’autre. Pas besoin de rapprochement, nous savions que l’autre était notre double intérieur : même sentiments, même réactions, même vision de son avenir, même respiration venant du cœur et de la pensée, même si notre vie extérieure est si profondément différente.

De telles intuitions sont rares. Elles n’arrivent qu’une ou deux fois dans la vie. Vous découvrez votre double qui vit une autre vie dans un autre contexte. Mais vous savez qu’il est vous-même. Quel choc ! Des années après vous vous en souvenez et ressentez un trou dans votre poitrine, un ouragan qui vous impressionne, vous dévaste et vous fait du bien malgré tout. Vous avez entrebâillé une porte inconnue et regardez ce que vous n’êtes pas normalement autorisé à connaître : le mystère de l’être avant la naissance et après la mort. Oui, vous n’êtes pas seul au monde. Des liens indéfinissables vous relient à d’autres dimensions dépassant vos capacités d’appréhension du mystère de la vie au-delà de la simple existence individuelle.

 

07/04/2019

Convento de Cristo (Tomar, Portugal)

 

19-04-05 Tomar 50-GF.JPG

Pluie qui frappe les joues…
Eau qui ruisselle sur le pavé…
Brillance du soleil sur le buis mouillé…
Parfum huilé qui flotte dans l’air…
Portugal, pays de contraste
De l’indolence à la fureur

Le monastère dresse ses créneaux
Sur les nuances de gris
Parfois réveillées par l’éclat
De la verdure dans le soleil
Comment croire à la consistance
D’une végétation envahissante
Dans laquelle on rêve de se rouler

 

 

Le couvent de l'ordre du Christ (en portugais : Convento de Cristo), situé dans la ville de Tomar, était à l'origine une forteresse des Templiers bâtie au  XIIème siècle. Lorsque l'ordre du Temple a été dissous au XIVème siècle, la branche portugaise de l'ordre a été transformée en chevaliers de l'ordre du Christ, qui soutiendront les découvertes maritimes du Portugal du XVème siècle.

Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Couvent_de_l%27ordre_du_Christ 

 

06/04/2019

Haïku

 

A quoi sert la vie

Sinon à grandir l’homme

Sans le laisser seul

 

05/04/2019

une journée

Si petite et si fluette
Elle courrait les pieds nus
Survolant les cailloux
Le visage enfiévré
L’œil plongeant sur la vallée
Le cœur allégé
Les doigts ouverts sur le vide

Lui, se tenait en arrière
Comment courir derrière l’elfe ?
Et la vie passait
D’ombres et de rêves
A travers les rayons du soleil
Jusqu’à la transparence du soir

©  Loup Francart

04/04/2019

Bach: Concerto for 2 pianos, BWV 1062: II. Largo ma non tanto

Bach: Concerto for 2 pianos, BWV 1062: II. Largo ma non tanto (David Fray & Audrey Vigoureux)

https://www.youtube.com/watch?v=PtcIMMhnppk&index=12&list=RDc0f-e1jZ100


Toujours aussi enchanté de cette musique de l'âme

qui coule dans les veines

Et émeut au plus profond de soi-même

03/04/2019

La vertu

"La vertu est sans vertu, c’est pourquoi elle est la vertu", dit Lao-Tseu.

Ainsi la vertu est dans le renoncement à la vertu, car elle n’est pas un bien que l’on puisse acquérir. Comme tout ce qui appartient au monde divin, elle est, un point c’est tout.

Renoncer aux aspirations humaines pour accéder à la réalité divine qui est à l’origine de ces aspirations.

02/04/2019

Bouche

Qu'y a-t-il de meilleur à chérir
Que ce morceau de chair
Qui tient lieu de bouche
A l’être opposé

L’approche est lente et périlleuse
Elle procure frissons et contretemps
D’autant plus qu’elle ne cesse de bouger
Pour parler ou sourire

Tu regardes ce pli sur son visage
Et la langue qui te guette
Et t’engage à d’autres démarches
Pour jouir de la fragrance aimée

Approche tes lèvres
Respire le souffle
Laisse-toi emporter
Vers la source de vie

Alors tu connaîtras la mort
Celle de l’être comblé
Qui te fera monter
Dans la descente des sens

©  Loup Francart

01/04/2019

Bach Piano Concerto BWV 1055 A major David Fray

https://www.youtube.com/watch?v=FRyLYtBLIOE


Toujours David Fray

Toujours aussi enjoué

et l'ombre de Bach bien sûr

31/03/2019

Un samedi après-midi parisien

Nous avions marché longuement, échaudés par l’après-midi ensoleillé. Le printemps montrait sa tendresse, ouvrant les pores de la peau, obligeant à cligner des yeux de trop d’éclats. Sortis du métro aux pâles lueurs de l’électricité, nous étions bercés d’une chaleur languissante et bienvenue qui comblait notre désir de transparence. Nous avions plongé dans le monde des objets et du désir instinctif et humain de possession. Tout nous poussait à observer chacun d’eux d’un air de ne pas y toucher, des plus chatoyants au plus anodins. Mais ce qui nous attirait le plus était les livres, quels qu’ils soient. Les lignes dansaient, les images ronronnaient, les couvertures flamboyaient. Ouvrir une à une ces pages défraichies, déchiffrer les histoires qu’elles racontent, faire remarquer au marchand la reliure qui se détériore et, finalement, acheter le volume parce qu’il vous rappelle un jour lointain où vous aviez lu pour la première fois l’histoire drolatique de Jules Romain intitulée Les copains. Vous vous êtes plongés dans les Illustrations jaunies aux images de guerre et vous êtes dits que les fantaisistes batailles des gilets jaunes n’ont rien à voir avec une vraie guerre et son cortège de malheurs.

Puis vint le moment d’une certaine lassitude, d’une fatigue montant des pieds, d’une langueur dans le corps et d’un rêve de s’arrêter au bord d’une rivière, à l’ombre des arbres et des bruits. D’ailleurs, vous aviez terminé la lente remontée du boulevard. Il ne restait plus qu’un revendeur de l’autre côté du croisement. Un homme et une femme, assis à une devanture de café, se levèrent à côté de vous. Ils étaient installés face au soleil et leurs places vous parurent si enviées que vous vous assîtes aussitôt sans réfléchir. Un bistrot dans la rue, une table encombrée de verres sales, des voisins qui parlaient haut et fort. Peu importe, seul comptait ce calme soudain survenu qui détendait le corps et apaisait l’esprit. Il y avait pourtant du bruit, le passage des flâneurs à la recherche de l’objet rare, l’arrêt et le redémarrage des voitures et motos bruyantes au feu vert. Mais dans le rayon de soleil au travers des arbres qui vous frappait su le front procurait une telle joie qui rien ne vous aurait fait bouger de cette place enviable. Nous nous laissâmes entrer dans ce nirvana, sans un mot, sans hésitation, avec une tendresse amoureuse propre au parisien du dimanche, relâchant tous les muscles, nous enfonçant dans la nuit lumineuse du repos, attentif au moindre tremblement de l’être qui sévit au fond de nous-mêmes.

C’est fini. La magie s’estompe, le soleil s’affaisse derrière les maisons du trottoir d’en face, les bruits deviennent plus audibles et transpercent les tympans, les voisines qui fêtent l’enterrement de la vie de « jeune fille » (hum ! Elle a au moins trente-cinq ans) de l’une d’entre elles, chapeau de clown sur la tête, sourire obligé aux lèvres, joie subtilement étendue sur le visage, se lèvent. Alors nous nous levons aussi, traversons le boulevard, quêtons un dernier frisson chez l’unique brocanteur s’étant installé là, achetant un livre de poèmes illustrés qui nous rappellera cet instant magique  et hors du temps que nous avons vécu cet après-midi-là.

30/03/2019

Une vie

« Combien d’années sont passées
Je m’assieds toujours à la table
Je me fonds sur un point de l’être
Et perds toute notion de vie »

Où vas-tu ainsi, hors de tout contrôle ?
Ce brouillard laiteux te suffit-il ?
Soulèves les montagnes et bois la lie
Après la fraîcheur des rêves

La lente tombée des jours rejette
Les souvenirs sur le seuil
S’estompe la splendeur des vagues
Et monte l’obscur désespoir

Une vie, ce n’est qu’un moment
Mené tambour battant
Juché sur les échasses
De l’audace et de  l’angoisse

©  Loup Francart

29/03/2019

Morale

– Le véritable devoir de justice, c’est de considérer chaque individu comme une fin. (Kant).

– Aime ton prochain comme toi-même.

Deux formules identiques au sens moral, mais bien éloignées l’une de l’autre, la première étant fondée sur la raison, la seconde sur l’amour.

La première n’est que règle (assimilable à la loi de l’ancien testament). La seconde est un axiome de bonheur.

28/03/2019

Plus tard

Cesse donc ce bavardage incessant
Entre en toi-même, aspirant au vivant
Et en toi-même, vivant sans aspiration
Tiens-toi debout entre ces deux motions
L’une t’érigeant en rêve sans espoir
L’autre bâtissant une réalité sans savoir

Rien ne va plus dans ce corps
Et dans ce cœur plus encore
Derrière la fente entrouverte du temps
Tu glisses un regard dépendant
Quand donc viendra le moment
Où tu délaisseras tes amants ?

©  Loup Francart

27/03/2019

Bach: Concerto for 3 Pianos BWV 1063 III. Allegro (David Fray, J. Rouvier, E. Christien)

https://www.youtube.com/watch?v=COoxnAYXALQ


 Bach, à nouveau et toujours un concerto pour piano

et toujours l'enchantement d'une musique pure, construite, enchanteresse,

hissant l'homme au sommet de ses possibilités d'élévation

26/03/2019

Connaissance

Naissance d’un lien inaltérable entre l’objet et le moi.

La connaissance ne peut venir que d’une expérience vécue et non d’une accumulation de savoir. Elle implique la conscience de soi par rapport au tout.

Connaître, c’est s’éveiller à la réalité universelle. Cela implique la compréhension, ce que le savoir souvent n’implique pas (j’entends par compréhension une assimilation de l’objet ou de l’idée par l’être).

25/03/2019

Charmée

Partie un jour sans savoir où aller
Elle parcourut les mines et les prisons salaces
Une mouche l’accompagnait sans jamais la piquer
Mais jamais elle ne se plaignit de cet étrange passager

Et lui, toujours charmé, la suivit sans jamais se lasser
Par-delà les pierres, les tunnels et les voyageurs
Lui jetant parfois une œillade qu’elle percevait
Mais sans y prendre garde, elle poursuivait sa route

Arriva en fait le moment de leur rencontre
Elle trébucha et tomba sans pouvoir se relever
Lui, qui la suivait attentivement, comprit sa gêne
Il s’étira et la cueillit dans la rosée, endolorie

Elle laissa échapper un soupir convenu
Ouvrit les bras sans restriction ni modestie
Entrouvrit ses lèvres dévoilant ses blanches dents

Il dit :
Je t’attendais depuis longtemps
Maintenant tu ne peux m’échapper

Elle répondit :
Je t’attendais depuis longtemps
Je suis heureuse de te laisser venir

©  Loup Francart

24/03/2019

3000 ème note

 

3000ème note…

blog commencé le 19 novembre 2010…

Aujourd’hui, enfin, je n’ai rien à dire…

Quel bonheur !

En es-tu si sûr ?

 

23/03/2019

Pause

Tu es rentrée si lasse
Ton cœur effréné s’étirant
Que tu t’es endormie
Dans la chaleur du printemps
Environnée du vol des oiseaux
Et bercée par le chatoiement des flots

Ce n’était que silence
Et même l’éclaircie des sons
N’empêchait pas le rythme
D’un sommeil paisible

Ce premier jour du printemps
S’emplissait de fragrances sauvages
Et de quiétude apparente


Mais derrière l’impression trompeuse
La vie s’activait, claironnante
Si visible en tension des corps
Vibrante sous le duvet de la peau
Enivrant l’air de pulpeuses élancées
Et de caresses pénétrantes

La vie reprend, disait l’eau qui court
En chantant d’une voix fluette

La tête bleuie par l’azur
Tu pars  dans ce rêve limpide
D’une nouvelle vie à honorer
Délivrée de tout miasme
D’un passé encombrant

©  Loup Francart

22/03/2019

La beauté

 

Un éclair et le silence
Une présence née de l’absence
Au-delà du trop-plein de vie

L’écho de l’être se révèle
La beauté est là et s'impose


Elle est entrée à l’instant
Où tout s’est effacé
Sauf les battements de ton cœur

La vie s’en va et percute l’être

Rencontre de l’invisible

©  Loup Francart

21/03/2019

Bach: Concerto for 4 pianos BWV 1065 III. Allegro (D. Fray, J. Rouvier, E. Christien, A. Vigoureux)

https://www.youtube.com/watch?v=Di2k06uNU1U


Je ne peux m'empêcher de vous faire entendre cet allegro.

Une merveille de précision et d'envolées, sans aucune lourdeur :

jusqu'à 0:37: exposé du thème ;

0:38 - changement de rythme, surprenant, mais qui relance l'intérêt et le rythme lui-même;

0:58 - chaque piano reprend le thème, se répond en harmonie ;

1:20: reprise, avec toujours autant d'énergie.

 

Bach est vraiment le plus grand !

20/03/2019

Egarement

Oui, l'image est flou, incertaine, brouillon même, mais dans le même temps, elle introduit un monde invisible derrière le monde visible.

 

19-03-20 Egarement.JPG

Toujours je tremble

d’approcher la vérité.

Persiste et signe !

19/03/2019

Sentence

 

Si chacun, au même instant,

Pouvait s’ensevelir dans la contemplation du Tout,

Ce serait l’éternité ou l’explosion du monde.

 

18/03/2019

Survivre

Il va sans savoir où et marche sur les pas perdus
Il revient en arrière et retrouve ses pieds
Ils sont bien crottés, ce qu’il n’avait point vu
Et tirent derrière eux la lourdeur de l’acier    

A-t-il perdu la main et provoqué le pire ?
N’a-t-il point transpiré et produit son effort ?
Il n’a pourtant rien dit ni poussé un soupir
Laissant le vent malin faire le choix du sort

Telle une girouette au mât d’un paquebot
De droite et de gauche, monté sur l’escabeau
Il suit l’horizon sans voir un obstacle

Que la vie est drôle et l’homme sans souvenirs
Pour penser poursuivre et même se rajeunir
Dans l’ombre de la mort comme par miracle

©  Loup Francart

17/03/2019

L'inertie

 

L’inertie est une propriété et, parfois, un état
Elle peut donc appartenir en propre à un objet
A un être vivant et donc, aussi, à un humain

Cette propriété est justement un manque de propriété
Rien ne sort de l’inerte, même pas l’inertie
L’inerte est un mur impossible à modifier

L’inertie physique, en premier lieu, est plus qu’un signe
Cessez de respirer, vous ne tardez pas à mourir

L’inertie mentale fait de vous bien pire
Vous ne pensez et agissez que par l’autre

Quant à l’inertie spirituelle, c’est devenue un lieu commun
Qui fait de l’homme l’égal des pourceaux
Assujetti aux mouvements de pensées minoritaires
Qui font la loi démocratique au nom de l’individu
Plutôt que d’une majorité réelle et honnête

Alors sortons de notre inertie
Ne laissons pas les censeurs
Faire place à un correct incorrect
Faisons entendre la voix de ceux qui ne revendiquent plus !

©  Loup Francart