25/10/2012
Le ridicule ne tue plus : condamnation de J. Kerviel
La condamnation a été confirmée en appel : 5 ans de prison dont 3 ferme et 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts. Mais qu’a donc fait cet homme ? A-t-il tué des familles entières, a-t-il volé des milliards ? Non, il était employé d’une banque. Certes, pas un employé lambda. Il faisait gagner de l’argent à ses employeurs. L’histoire ne dit pas ce qu’il a fait gagner, mais ce qu’il a perdu, en une fois.
Certes, il est fautif. C’est vrai, il a fait preuve d’ « abus de confiance, faux et usage de faux, introduction frauduleuse de données dans un système informatique ». Il a largement dépassé le quota qu’on lui accordait pour spéculer. Il avait eu beaucoup de chance jusqu’à ce jour où lui est tombé le ciel sur la tête. Mais notre société est impitoyable. La responsabilité est exclusivement de son côté, sans aucune faute de la banque. Quel scandale ! Et ce n’est pas seulement la banque qui est fautive. Ce sont également les politiques et derrière la justice. Les médias ont-il également une part de responsabilité ? Pour une fois il ne semble pas. Mais s’indignent-ils contre ce jugement ?
Tout d’abord ce n’et pas la société générale qui porte plainte, mais un dénommé Ernest, actionnaire, au nom des actionnaires qui voient leurs dividendes baisser (voir le jugement sur http://prdchroniques.blog.lemonde.fr/files/2010/10/kerviel-delibere-pressewpd.1286270254.pdf ). Passons.
Le jugement dit que "le dossier ne permet pas de déduire que la Société générale connaissait les activités de Kerviel ou a pu les suspecter". La défense a largement contredit cette affirmation. Et même si cela était le cas, est-il normal que dans une banque, il n’y ait pas un mécanisme de surveillance sérieux interdisant de telles pratiques ? Le jugement explicite bien le système de surveillance des activités des traders. C’est compliqué. Tellement, que cela ne marche pas. En tient-on rigueur à la banque ? Nullement.
Est-il normal que la banque puisse engager des sommes faramineuses sur les marchés, somme appartenant en fait à ses clients ? Oui selon notre système, même si la banque avait édicté la règle d’aucun engagement de la part des traders au-delà de 125 millions d’euros. Elle n’a elle-même aucune réglementation concernant cette activité. En fait, la banque, et derrière la société, autorise et encourage ces spéculations. Les clients seront-ils indemnisés en cas de casse, on ne sait pas. C’est là qu’intervient la responsabilité des politiques. Ceux-ci sont coupables de ne pas faire leur métier régalien : la protection des citoyens contre les risques de toute nature, donc y compris financiers. S’agit-il réellement de risque d’ailleurs ? Certes les mathématiques ont apporté des éléments importants de calcul du risque. Mais in fine c’est bien toujours d’incertitudes que l’on traite, et ces éléments ne permettent que de chiffrer le risque de ces incertitudes qui restent des incertitudes. Comment se fait-il qu’aucun politique n’ose s’élever contre un jugement qui accable un concitoyen par l’énormité des peines ? Ceux-ci considèrent que ce n’est pas leur affaire, aloos qu’il s’agit bien de protection des citoyens devant l’incurie des banques qui s’autorisent tout sans contrôle de la part de la société.
Alors ce serait l’affaire de la justice ? Peut-être, à condition que celle-ci ne soit pas liée par la façon dont sont rédigées les lois. L’accusation est juste, mais le résultat est hors de proportion. Il vaut donc mieux voler ou tuer que de mal faire son travail et de déroger aux règles que celui-ci impose. Les juges ne sont même plus conscients du ridicule, non du scandaleux, de leur jugement.
Est-il normal que les dirigeants de cette banque continuent d’exercer, qu’aucune étude n’ait été faite pour mettre en place de véritable moyen de contrôle, que les banques fassent ce qu’elles veulent de notre argent sans aucune sanction ?
Notre société marche sur la tête. On peut se demander si les indignés n’ont pas raison !
07:10 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, politique, banque, justice, indignés |
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24/10/2012
Figure impossible
L’origine des perspectives est différente pour chaque carré, rectangle ou cercle. Parfois, il n’y en a pas. Cela en fait une construction impossible, mais d’un effet certain.
Les objets impossibles représentent des objets contraires aux lois physiques connues de la nature. En fait, il s’agit de l’interprétation par l’œil d'une projection en 2 dimensions de ce qui pourrait être un objet impossible de dimensions supérieures. L'artiste suédois Oscar Reutersvärd fut le premier à créer de telles figures.

07:45 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : optique art, art cinétique, peinture, dessin |
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23/10/2012
Cité des Fleurs, à Paris
Quelle idée d’aller se promener dans la cité des fleurs au moment où justement il n’y a plus de fleurs. Mais il était trop tentant, en ce jour quasi d’été, d’aller baguenauder en chemise dans ce chemin insolite en plein Paris.
On croit entrer au paradis, et cela commence par une prison. Grille de part et d’autre, fermement gardée. Mais une fois passée, elle ouvre sur la petite ville de province, avec son charme discret, bien caché, et pourtant ouvert à tous. Impression de voyage dans le passé : une rue pavée, silencieuse, chaude d’un soleil d’automne ; des jardins fermées, bien cachées ; des
fenêtres ouvertes comme si chaque maison avait besoin de respirer. On a du mal à comprendre où l’on se trouve. C’est tellement insolite cette rue d’un autre siècle. Il faut se promener plusieurs fois sur ces pavés disjoints pour se laisser imprégner par l’ambiance insaisissable au premier abord. Il n’y a pas une fleur à cette époque, il y a ces grilles qui cachent les jardins, et pourtant, on est à la campagne.
Allons-y, errons et laissons-nous charmer le long de cette voie royale. Dommage qu’il y ait ce bruit de machines grattant ou ponçant derrière une façade ouverte, dommage aussi ces voitures garées là on ne sait pourquoi. Les passants, rares, se promènent silencieusement, comme dans une église. Deux jeunes filles se photographient un bouquet à la main. Et l’on contemple ces façades respectables, blondies par l’éclat doré des rayons du soleil qui pénètrent au travers des arbres et feuillages.
Je ne vous raconterai pas l’histoire de cette cité, vous la trouverez sur Internet à l’adresse suivante :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cit%C3%A9_des_Fleurs
Vous repartez en plein Paris, vous franchissez la porte et vous comprenez alors que cette fois-ci vous entrez en prison, immense, bruyante, polluée, violente. Bref, la privation de cette liberté vécue pendant un instant et qui vous enchante pour le reste de la journée.
07:55 Publié dans 14. Promenades | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paris, liberté, automne |
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22/10/2012
Elle est revenue
Elle est revenue cette hantise
Elle vous tient le cœur et la main
Je la laisse parler, féconde
Comme il est difficile d’obéir
A cette voix interne et incertaine
Qui joue à cache-cache
Un mot en éveille d’autres
Un autre en voile certains
Une distraction rompt l’enchaînement
Revenir sur ses pas, doucement
Et reprendre le fil des mots
Cette liqueur qui coule abondamment
Sans jamais se répandre intégralement
Elle babille, splendide d’hésitation
Elle sort sa tête parfois,
Elle peut se taire, muette et absente
Pour revenir ensuite à petits pas
Et encourager la caisse de résonance
D’un son maigre, mais ferme
Elle a un goût amer et reconnaissable
Le sablier se déclenche et fuit
Le désert envahissant me submerge
A gauche
Les eaux débordent
A droite
Les berges sont à sec
Au milieu, rien, le néant
Où donc avais-je donc la tête ?
07:31 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, littérature, poème |
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21/10/2012
FIAC
« La FIAC 2012 rassemblera au Grand Palais près de 180 galeries venues de 24 pays. La France compte 61 galeries, soit 34% des exposants, puis viennent les Etats-Unis avec 30 galeries, l'Allemagne avec 24 galeries, l'Italie avec 12 galeries, la Belgique avec 14 galeries, le Royaume-Uni avec 9 galeries, et la Suisse avec 6 galeries. Les pays nouvellement représentés sont le Danemark, la Pologne, la Roumanie et les Emirats Arabes Unis. 41 galeries participent pour la première fois ou sont de retour à la FIAC. » (www.fiac.com)

Qu’en est-il ?
C’est vrai, il y a du monde. Des gens de toutes sortes : hommes et femmes, snobs et passionnés, jeunes ou vieux, qui s’esbaudissent ou qui passent avec un œil mort ou encore qui s’interrogent. Oui, on peut s’interroger sur ce qu’est l’art contemporain. Les deux mots ne seraient-ils pas antinomiques ? Peut-on parler d’art lorsqu’on l’associe au contemporain ?
D’une manière très générale, l’art est « un ensemble de moyens, de procédés conscients par lesquels l’homme tend à une certaine fin, cherche à atteindre un certain résultat. » (http://www.cnrtl.fr/definition/art). L’ennui est qu'une définition aussi vaste ne dit pas quelle est la fin recherchée. L’art ne serait qu’une technique parmi les autres techniques. D'ailleurs, l’artisan était jusqu’à peu un artiste à part entière et l’on parle des arts mécaniques ou de l’art militaire.
Les Grecs avec Platon ont associé à la notion d’art celle de beau. Mais ce n’est qu’au siècle des Lumières que la notion d’art prend son acception actuelle. Kant y adjoint la notion d’esthétisme et les romantiques celle d’émotion et de sentiment. L’époque moderne ne voit pas ces rapprochements comme obligatoires. L’art a été utilisé par les politiques pour la propagande, d’autres en ont fait un domaine permettant d’exprimer une certaine dérision, d’autre encore combattent certaines formes d’art au nom de la religion. Et si l’on tente de rester dans la notion de l’esthétique, c’est-à-dire la science du sensible, celui-ci est-il lié obligatoirement à la beauté ? L’art peut aussi être une métaphysique de la vérité et cette vérité n’est pas forcément belle, mais peut être dite par l’art.
Alors oui, c’est bien d’art dont on parle, mais contemporain, c’est-à-dire d’art actuel, du moment. Chaque période se crée sa propre conception de l’art. Elle est toujours en avance sur la conception de la majorité. L’évolution prend en compte le passé et l’utilise en réaction pour construire de nouvelles visions. Mais ces recherches d’évolution ne produisent pas que de la qualité. Celle-ci est même l’exception.
Alors tant pis, ne protestons pas contre les horreurs que nous y voyons, mais au contraire cherchons ce qui est signe d’une évolution vers un art toujours nouveau et toujours merveilleux. La quête devient alors une recherche exaltante, comme celle du mouton à cinq pattes ou du trèfle à quatre feuilles. Et lorsqu’en un instant, vous êtes dépassé, devenu autre, renouvelé devant une œuvre qui vous parle intimement, alors vous savez que cette quête n’a pas été vaine.
07:53 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art contemporain, fiac, art, culture, société |
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20/10/2012
Faire ou être ?
Faire, faire, faire… On a tellement à faire qu’on n’a plus le temps d’être. Etre là, sans rien faire : est-ce possible ?
Ce matin, je ferme mon ordinateur. Il est cinq heures. Mais au moment de me recoucher, je me rends compte que je n’ai aucunement sommeil. Que faire ? Rien ! Et ce rien devient quelque chose d’important. En un instant je suis. C’est une autre sensation. Je suis là, maintenant et je prends un poids différent. Je ne suis pas hors de moi comme lorsque je réfléchis. Non, je n’ai rien en tête, je suis léger comme l’air et pourtant lourd de richesses cachées, mais impalpables. Passage du connu à l’inconnu. Entrée dans le nuage d’inconnaissance où tout n’est rien et où le rien est tout. La vie suspendue sous le lampadaire parce qu’il fait nuit, qu’il n’y a aucun bruit, et que rien ne me mobilise, ni sentiment, ni pensée.
Certes, cela ne dure pas. La preuve, je l’écris et déjà je fais. Je suis revenu au point de départ. Et pourtant, quel bel intermède !
07:01 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, méditation, présent |
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19/10/2012
Cindy Sherman, à la galerie Gagosian (1ère partie)
En entrant dans la galerie Gagosian, on ne sait ce que l’on va trouver. Les fenêtres sont obturées, une sorte d’appariteur, tout de noir vêtu, ouvre la porte et l’on est englouti par l’immensité des pièces. Les tableaux ou objets exposés sont également immenses, à la mesure, ou démesure, du lieu. Qui est donc cette Cindy Sherman ?

Deux grandes toiles, imposantes… Un paysage, beau certes, dans lequel on trouve une femme, différente chaque fois, posant de manière tantôt grotesque, touchante, insolite, effrontée. Elle est plantée au milieu du décor, vêtue de tenues extravagantes, venant de la collection Chanel. On s’interroge. On regarde à nouveau le paysage, est-il peint ou photographié ? On ne sait pas exactement. Chaque paysage est particulier, le plus souvent grandiose. Tous sont désolés, d’une solitude démesurée, avec la beauté de la nature vierge. Que vient faire cette femme au milieu de ces scènes de nature brute ? La contradiction entre celle-ci et le fond est flagrante, voulue, obscène.

Tout d’un coup, on se demande s’il s’agit de peinture ou de photo. On s’approche de plus près, on ausculte le tableau, on croit dans un premier temps à la peinture. Quel réalisme et quelle précision des traits ! Trop, sans doute pour que ce soit vrai. Alors on penche pour la photographie. Oui, certainement, mais pourtant. En fait c’est de la photographie remaniée, tant pour les paysages que pour les portraits. Les paysages viennent de Capri, du Stromboli, de l’Islande de New York (Shelter Island). Ils ont été manipulés numériquement et rappellent maintenant les peintures de Turner ou de l’école de Barbizon. Elle s’est photographiée dans des robes ou des atours sophistiqués, comme au théâtre. Les tenues sont très variées : Coco Chanel, vêtements des années 1920, d’autres plus modernes (Karl Lagerfeld). Elles sont baroques, avec broderies, plumes, volants, et font dire : « Mais que vient-elle faire dans cette galère ? »

Est-ce beau ? Certes, le contraste est saisissant. Les paysages sont déshumanisés, la femme est désocialisée, voire dés-efféminée. On sent dans sa gorge une impression bizarre, c’est trop théâtral, trop organisé pour faire vrai. C’est comme manger de la soupe pour chien dans un restaurant quatre étoiles !
On ressort de la galerie avec un certain malaise : est-on trompé ou ne voit-on pas ce que la photographe a voulu dire ?
07:33 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : photographie, art contemporain, femme |
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18/10/2012
Dehors
Pour qu’il y ait un dehors, il faut un dedans
De deux choses l’une, je choisis l’extérieur
Ce lieu d’espace, sans portes ni fenêtres
Où se perd le regard et s’usent les pieds
Dehors n’est pas qu’un mot, même bref
C’est une philosophie sans développement
Partir sur son nuage, la tête vide
Et revenir chargé de souvenirs prolixes
A conter aux enfants des autres, ébahis
Au fond d’un lit bien chaud, en hiver
Oui, on raconte bien le dehors extravagant
Lorsqu’on est dedans, lié par la somnolence
Ce sont des histoires à coucher dehors
Ecoutées avec la gravité d’un magistrat
Toute voile dehors, ils filaient sans vergogne
Le cœur léger, vers l’aventure cinglante
La faim au ventre, la soif toujours
Jusqu’au retour vers les ports inconnus
Sauver les dehors, entendons-nous crier
Et la façade bien nette, proprement nettoyée
Impose au passant son apparence offensive
Quel voile de vertus s’agite sous nos yeux ?
Extraverti, il raisonne en tambour
Il s’ignore, incompétent, sans moi intérieur
Où donc se cache la fumée de l’être ?
Quel brouillard, on n’y voit goutte !
Cette cloison qui sépare toute chose
Fait-elle l’exclusion du dehors agissant
Au profit du dedans chaud de réflexion
L’œil blanc, l’homme se regarde vivre
Et enfle ses propos de reflets brillants
Mais inutiles aux oreilles fanées
Quel juste équilibre permet de s’engager
Dans une conviction sans partage ?
Le funambule avance sur sa corde raide
Le dehors devient vertige insoluble
Seul le balancier rattrape la peur
Equilibré par la concentration
Oui, plus rien ne nous retient encore
Saute, te dis-je, et vogue l’âme !
07:28 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, littérature, poème |
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17/10/2012
Sicilian Blue, improvisation d’Hiromi Uehara
http://www.youtube.com/watch?v=KCy755hus80&feature=related
Premières phrases, comme un appel à l’évasion. C’est une sorte de poème que nous fait entendre Hiromi, avec une introduction insolite qui ne laisse nullement présager ce qui suit. Elle ne cadre pas le décor. Elle nous aide à sortir de nos pensées, par l’interrogation qu’elle suscite : quel est le message ? Il n’y en a pas. C’est un plus fascinant que nous offre la pianiste, sans intention délibérée, hormis celui de nous introduire dans son monde.
Et puis, changement, qui se voit à l’expression de son visage. Nous sommes prêts à l’écouter. C’est une romance : souvenir, souvenir… promenade en bord de Seine, au petit matin, quand la brume envahit les pensées et empêche toute réflexion. On se laisse aller, errant dans cette atmosphère insolite, en espérant que cela va continuer.
Mais, arrêt, réflexion, et nouveau départ. Un déferlement de notes, une pluie de sonorités insolites et charmeuses, une chute d’eau en liberté. Et nous sommes transportés vers un autre monde, tout aussi difficile à définir, fait d’étincelles jusqu’au retour au thème de la romance qui revient, inespéré dans ce déchaînement.
La conclusion est aussi imprévue que l’introduction, mais elle permet de revenir à soi, dans le calme, avec nostalgie. C’est fini, dommage ! Admirons chaque transition, sur une seule note comme une incantation, qui divise le morceau en strophes différenciées, laissant chacun à sa rêverie.
07:26 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jazz, piano, improvisation |
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16/10/2012
Perfection ou plénitude ?
« Il n’y a pas de lumière sans ombre et pas de totalité psychique sans imperfection. Pour son accomplissement, la vie n’a pas besoin de perfection, mais de plénitude. Celle-ci inclut « l’écharde dans la chair », l’expérience douloureuse de l’imperfection sans laquelle il n’y a ni progression, ni ascension. » (C.G. Jung, Psychologie et alchimie, Buchet/Chastel, 1970, p.208, §208)
On recherche le plus souvent la perfection, sans jamais y arriver. Beaucoup échoue en route. Quelques-uns atteignent cet état de plénitude qui est lorsque la question de la perfection n’est plus.Il importe peu d’être parfait. Il est heureux d’être comblé.
Et par quoi un homme est-il comblé ? Par l’enrichissement que lui apportent l’apprentissage de ses imperfections qui sont la montagne qui s’élève elle-même et qui conduit à la plénitude. Cependant l’imperfection n’est valeur éducative que si elle propose au regard la perfection comme idéal. Inatteignable par nature, mais réelle par nécessité. Sans miroir de l’impossible, l’homme reste dans sa fange.
07:39 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : accomplissement, réalisation |
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15/10/2012
L’horloge publique de Charles V
On ne la voit que très peu et beaucoup passent dessous sans l’apercevoir. C’est pourtant la plus vieille horloge de Paris et, de loin, la plus belle. Elle se situe sur une des faces de la tour de l’horloge (eh oui, la tour a pris son nom) au palais de justice, ancienne résidence royale, dans l’île de la Cité.
Que voulait le roi ? Donner l’heure aux Parisiens qui avaient du mal, dans la ville aux rues étroites, à percevoir l’heure au soleil. Seuls les riches disposaient de clepsydres ou de sabliers.
En réalité, l’horloge actuelle est celle d’Henri III, le dernier Valois, monarque aimant la beauté et l’art. Au fil du temps, elle fut restaurée plusieurs fois. Mais on découvrit à la Bibliothèque nationale un document de l’époque qui décrivait de manière précise l’horloge.
Elle vient d’être restaurée telle qu’elle était lors de sa construction. Elle attend les passants, bien qu’elle soit cachée en partie par les arbres du boulevard. Elle rayonne de tous ses feux, éclat d’or des statues, et donne à nouveau l’heure. Que les Parisiens se le disent !
07:54 Publié dans 14. Promenades | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : paris, temps, tourisme |
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14/10/2012
Histoire
Histoire,
Histoire de tes vingt ans,
Histoire de nos années passées
Et de celles à venir
Cette histoire que tu racontes
Toujours semblable, jamais la même
Entre deux sourires
Pour notre émerveillement
Vous découvrirez aussi les histoires
Celles de quelques milliers d’hommes
Qui vécurent ensemble et s’aimèrent parfois
Et nous sommes parmi eux
Vivant notre amour
Pour partir un jour
Géographie
Géographie de nos vingt ans
Celle de notre paysage
Et de nos attitudes diverses
Comme une carte du monde
Comme un monde sans fin
Que je découvre au fil des ans
Jusqu’à celui de notre achèvement
Où nous irons ensemble nous aimer
Éternellement
07:35 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature |
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13/10/2012
Jérémiade
Il crie haut et fort son message. Personne ne l’entend ! Et il reste fidèle malgré les persécutions. Tel est Jérémie le prophète, serviteur de Dieu, qui lance ses lamentations sur Jérusalem et sa destruction.
« Pourquoi ma souffrance est-elle continuelle ? », crie Jérémie. Et il conclut : « Maudit soit le jour où je suis né ! »
Cette encre de Chine traduit la solitude de Jérémie et sa constante obstination à proclamer la nouvelle. Jérusalem brûle, mais il crie encore face à l’iniquité des hommes.

07:33 Publié dans 24. Créations dessins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, bible, religion, illustration |
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12/10/2012
L'art, peinture et poésie
« J’ai dit que la poésie devait assaillir le système nerveux, la peinture aussi. Peinture et poésie sont pareilles. Un choc visuel ici, un choc auditif là. Quelques mots suffisent parfois pour le créer alors que les longs discours de Shakespeare ou de Racine le réduisent. » (Francis Bacon, dans Comment dire la grâce en peinture, écrit par Dominique Vergnon, Editions Michel de Maule, 2010).
Que cherche-t-on dans un musée ? Sûrement pas à voir chaque tableau dans sa profondeur et sa vérité. Ce n’est pas possible. Notre capacité à nous laisser séduire par une œuvre d’art a des limites. Non, nous marchons, nous regardons, admirons de l’extérieur, jusqu’au moment où le flash survient. En un instant l’œil voit autre chose, un éclair de libération, une bouffée d’invisible qui vous prend le corps et l’esprit et vous rend autre. On entre dans une autre dimension, plus large, plus aérienne, mieux dotée de pouvoirs magiques, qui fait dire : Que ce monde est beau. Et il en est de même pour la poésie. Une phrase nous transperce, déclenche une cascade d’étoiles autour de nous, et nous permet de nous oublier nous-même.
« L’art est un mensonge qui aide à comprendre la réalité », disait Nietzche. On pourrait inverser la proposition. L’art est la seule façon de saisir la réalité parce qu’un chef d’œuvre ne peut mentir. Car la compréhension de l’art est au-delà de l’œil, il est dans cette combinaison difficile du regard, de l’intuition et de la connaissance qui, par une alchimie subtile, embrase l’être et le transforme.
07:47 Publié dans 21. Impressions picturales, 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : peinture, poésie, poème, impression, art |
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11/10/2012
Un amour, roman de Dino Buzzati
« Un matin de février 1960, à Milan, l’architexcte Antonio Dorigo, quarante-neuf ans, téléphona à Mme Ermelina. »
Ainsi commence le roman de Dino Buzzati. Il s’agit d’obtenir un rendez-vous avec une fille. Quand ensuite le rendez-vous avec une fille était pris son corps entier commençait à attendre, dans un état tout ensemble douloureux et superbe, difficile à expliquer, presque la sensation d’être une victime qui s’offrait sans restriction au sacrifice, de tout son corps dénudé, en un abandon et un débordement de languissantes ardeurs…
Il rencontre Laïde et se souvient, en un instant, d’avoir déjà vu cette fille : Ce fut à ce moment précis qu’un déclic se produisit au plus profond d’Antonio, une sorte de mystérieux coup de cloche ; il vécut ce qu’on peut ressentir quand – perdu dans une immense campagne déserte – on entend l’appel d’une voix très lointaine… Antonio s’aperçut soudain qu’une fille marchait devant lui…. Elle marchait un pas décidé, impérieux, presqu’arrogant, sans remuer les hanches, d’une allure splendide, orgueilleuse, faisant battre avec un aplomb remarquable ses talons hauts et fins sur le pavé. Le mouvement imprimait à ses jeunes jambes une sorte de trépidation interne, qui allait des chevilles à l’évasement des mollets, allant se perdre ensuite sous le jupon…
Une fillette du peuple, un de ces types physiques bien définis, sans tape à l’œil, en qui l’on découvre peu à peu une élégance naturelle totale.
La retrouve-t-il, en est-ce une autre ? Il ne sait. Elle se trouvait assise sur le divan long. Il en eut au premier regard une impression agréable, sans plus. Une frimousse pâle, qu’un nez bien planté et bien droit, une petite bouche, des yeux ronds et étonnés, rendaient spirituelle. Un ensemble frais, plébéien, mais sans vulgarité. Il la regarda, cherchant à mesurer le plaisir qu’il allait bientôt en retirer. Il s’aperçut que l’ovale du visage était fort beau, pur, sans rien de classique pourtant…
Dans quelques minutes cette créature fraîche et gracieuse, dont il avait toujours ignoré l’existence, qui possédait une famille, une enfance, une jeunesse, tout un monde peuplé d’une infinité de personnages, fait d’un tissu compliqué à l’extrême de souvenirs, d’habitudes, de connaissances, d’espoirs, de particularités physiques, de journées heureuses et de tristes instants, complètement ignorés par lui, cette créature tellement plus jeune que lui, dans quelques minutes il allait la tenir nue entre ses bras, étendue sur le lit.
Antonio reprend rendez-vous, une fois, deux fois, et devient amoureux de cette fille. C’est l’histoire de cette dépendance que nous conte Dino Buzzati et de tous les affronts que subit l’architecte. Elle est danseuse à la Scala. Elle lui raconte quelques brides de sa vie et très vite, il y avait bien des invraisemblances dans toute cette histoire… Que lui importait après tout ? Il allait encore la posséder une ou deux fois au maximum, cette Laïde. Et puis sa curiosité émoussée ; il s’en lasserait. En réalité, le voici embarqué dans une aventure sans limites dans laquelle elle tire les ficelles. Il n’a pas conscience de cette dépendance. Non. Il l’aimait pour elle-même, pour ce qu’elle représentait de féminin, de caprice, de jeunesse, de simplicité populaire, d’effronterie, de liberté, de mystère. Elle était le symbole d’un monde plébéien, nocturne, joyeux, vicieux, ignominieusement intrépide et sûr de soi qui fermentait d’une vie insatiable auprès de l’ennui et de la respectabilité des bourgeois.
Comment peut-on apprécier un livre qui ne parle que de rendez-vous avec une putain, me direz-vous ? Tout simplement parce que l’auteur écrit d’une merveilleuse façon, décrit les rapports entre les deux êtres ou plutôt ce que pense et ressent Antonio, avec tant de mélancolique volubilité, que l’on ne peut qu’être ébloui. On pense parfois au livre d’Albert Cohen « Belle du Seigneur » : même hymne éternel à la femme, symbolisé par la noblesse de cette fille du peuple (ce qui n’était pas le cas d’Ariane), et même fascination et désespoir de l’homme qui ne peut l’attendre réellement. On pense aussi, à la lecture d’autres passages, à Marcel Proust. Buzzati invente un style particulier lorsqu’il décrit impressions, sensations, sentiments d’Antonio, sans jamais non plus se mettre parler en son nom (je…). Un exemple : C’est celle-ci qui lui a pénétré l’âme, cette Laïde de cet instant précis, l’enfant qui croyant voir la brillante fortune de l’autre côté du fossé a plongé en frissonnant ses petites jambes dans l’eau pour passer, gluante terre glaise, la terrible vase mise en place par la grande ville où elle se sent absorbée peu à peu, ou de jour en jour elle s’engloutit davantage et pendant ce temps-là sur la rive opposée la lumière d’or s’éloigne s’éloigne devient un mirage inaccessible ; le fossé est un marais qui se perd à l’infini, sombre et boueux ; et rageuse entêtée elle continue d’avancer, on lui a dit que l’important était d’insister… Et alors elle se débat pour sortir de la fosse, elle veut faire voir aux autres qui lui sourient sur la berge mais ne la respectent plus, qu’elle aussi est une créature digne de vivre et, oubliant tout ce qui est arrivé, elle redevient enfant, comme pour tout reprendre dès le commencement.
Ce sont des moments de folie littéraire où le style qui se veut ne pas en être un, parce que débridé, sans ponctuation, comme sorti brut du cerveau. En réalité, il est d’une concision merveilleuse, d’une vérité pure, véritable enchantement non des phrases et de leur musique, mais de l’ambiance intérieure qu’il procure. Ainsi se perçoit et se vit l’emprise de cette fille sur Antonio. Ce n’est pas un roman social, ni même un roman sur les rapports entre la femme et l’homme. Non. C’est une histoire dont le seul plaisir est dans sa lecture, même si vers la fin, elle traîne un peu.
07:43 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : roman, littérature |
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10/10/2012
Egarement
Perdu, même en lui-même
Il se cherche
Il regarde sous ses vêtements
Où se trouve son corps ?
Il ne voit que du blanc
Pure colombe sans duvet
Caresse. Ses mains secouent
La peur du lendemain
Les heures sonnent au clocher
Et sortent lentement du rêve
Quel lieu insolite
Que celui des nuits
Noir, calme, vide
Prison ouverte sur le monde
L’esprit dénote et s’embrouille
Les yeux se ferment
Sur le mensonge des pensées
D’autres folies peuvent surprendre
Elles incitent, elles bousculent
Elles vous prennent le cœur
Et vous voilent la lumière
Projeté hors de vous
Vous errez sur le fil de soie
Sans jamais tomber
Ni vous arrêter
Où donc ai-je la tête ?
Je la porte lourdement
Elle me regarde et rit
Les yeux fermés
Sur les rêves enfiévrés
Je me suis égaré
Sur la route de la vie
Et poursuis mon chemin
Sans canne ni soutien
Allons, remets ta tête
Sur les épaules larges
De l’avenir sans horizon
07:05 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, littérature, poésie |
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09/10/2012
Vous montez ou vous descendez ?
Cette photo prise dans l’escalier de la mairie de Brantôme n’est pas sans rappeler les gravures d’Escher où les personnages montent, descendent, errent dans les escaliers fantomatiques.


Admirons également cette photographie d’Ezekiel (http://www.mayoz.fr/photographe/ezekiel/) :

Serait-ce une nouvelle forme de labyrinthe ? Un monde sans gravité qui nous entraîne vers des espaces sans fin et non plus seulement des surfaces ?
De quoi nous interroger comme le fait Jean-Pierre Luminet sur la forme de l’univers :
http://luth2.obspm.fr/~luminet/LeMondeSciences.pdf
07:31 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : univers, sciences, photographie, labyrinthe |
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08/10/2012
Refondation de l’école
C’est la fin de la concertation sur l’école. On s’est posé la question de sa refondation. Qu’en sort-il ? Les horaires, les vacances, l’accueil des jeunes enfants, le nombre de professeurs. Certes, les débats ont été plus larges. Mais désormais la réflexion est menée par les enseignants, les experts (santé, pédagogie, etc.) et les décideurs. Que décidera-t-on ? Pas grand-chose en dehors des problèmes évoqués par les médias, ceux signalés plus haut. Le fond du problème a été une fois de plus évacué.
Remarquons également que cette concertation a consisté à écouter ce que certains ont à dire, mais jamais à réfléchir ensemble à ce qu’il conviendrait de faire. Or nous savons tous qu’il est plus facile de dire ce qui ne va pas que d’analyser ce qu’il conviendrait de faire, qu’il est plus simple d'édicter des mesures qui n’ont aucune vue d’ensemble plutôt que de réfléchir à une véritable refondation.
Prenons un exemple : Compte-rendu de l’atelier « La culture, fondement de la réussite scolaire », concertation du mardi 18 septembre 2012, Lycée Jacques Decour, durée 2h20. 70 personnes présentes, inspecteurs, principaux, enseignants, responsables de la ville, syndicalistes, chercheurs, artistes. Les parents ne sont pas mentionnés. On peut espérer qu’il y en avait, mais même si c’était le cas, leur point de vue n’est jamais exprimé et encore moins pris en compte. Qu’en reste-t-il ?
« Parmi les idées fortes qui émergent, on peut extraire :
- la prise en compte nécessaire du rôle des réseaux sociaux et de l’internet dans les activités des élèves, valant souvent « auto-apprentissage » de la culture par les élèves : cela invite à s’interroger sur les moyens permettant aux jeunes de se construire en autonomie et sur la prise en compte que doit en avoir l’école ;
- l’intérêt porté au développement des résidences d’artistes (de statut et volume très divers…) qui ne doivent cependant pas se substituer aux dispositifs « ateliers et projets » ;
- le désir d’organiser plus facilement des formations associant éducation et culture, au-delà de ce qui est fait dans les PNF (ex. Arles) ou avec les PREAC, aidant à définir la place de l’artiste dans les actions menées avec les enseignants. »
(Extrait du texte trouvé sur le site « Refondons l’école de la république »,
http://www.refondonslecole.gouv.fr/wp-content/uploads/2012/09/12_0926_paris_concertation_refondons_l_ecole_culture.pdf)
Bravo pour les idées fortes !
Et maintenant, le ministère va décider, c’est-à-dire faire des propositions qui seront ensuite déclinées dans un projet de loi. A quoi aura servi cette concertation. Si les idées qui en sortent sont celles qui sont mises à notre disposition sur Internet, c’est quelque peu attristant.
Or de nombreuses questions de fond se posent, dont en particulier celle du rôle de l’école :
. A quoi doit-elle servir (base commune de savoir, culture, professionnelle, pratique...) ?
. Que doit-on former (l’intellect, le corps, l’esprit et…) ?
. Que doit-on y faire et pourquoi ?
. Que doit connaître l’élève (et non savoir uniquement) en fin de primaire, à la sortie du collège, au bac ?
. Comment répartir ces matières dans le temps, en primaire, collèges, dans les lycées ?
. Quelle pédagogie doit-être utilisée ?
Ce n’est qu’à cette condition qu’une véritable refondation pourra être entreprise. Avouons que ce n’est pas en trois mois que ceci peut être fait. Et pourtant, il y a si longtemps que nous l’attendons.
07:40 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, société, éducation, enseignement, culture |
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07/10/2012
Barcarolle Op.65 N°6, de Charles-Valentin Alkan, jouée par Marc André Hamelin
http://www.youtube.com/watch?v=ywaE1Mg4y2U&feature=related
Regrets, nostalgie, mélancolie, comment qualifier cette pièce romantique qui se trouve à l’opposé de ce que l’on a entendu du même compositeur le 17 août (Le festin d’Esope, étude). Bien que musicalement elle soit très différente des pièces de Chopin, on peut dire qu’elle appartient à la même famille.
Une barcarolle est à l’origine le chant des gondoliers. C’est une forme musicale qui évoque les ondulations d’une barque sur l’eau. En Sol mineur, celle-ci nous berce de son accablement joyeux, comme le remord d’un passé qui revient sans cesse nous bousculer. Cette impression est donnée par l’accompagnement de la main gauche qui reprend sans cesse la première phrase énoncée par la main droite : trois notes montantes, puis descendantes, qui se terminent par un rappel à la basse avant de revenir à la finale. Et cette petite phrase va bercer notre vague à l’âme avec des variations qui peuvent rappeler celles de Chopin.
L’interprétation d’André Hamelin semble dans l’esprit de la pièce : romantique à souhait, elle met en valeur toutes les nuances. Peut-être en ajoute-t-elle-même ? Mais qu’importe, ces ralentissements, les diminuendo apportés dans la première phrase en donnent un exemple intéressant. Ecoutez comment la première note de la première phrase est émise : légère, détachée, piano, ralentie, elle donne le ton à la barcarolle.
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=aScyFhJafBU
Cette interprétation de Jack Gibbons est moins fine, moins chargée d’émotions. Elle est brillante certes, mais ne donne pas la même impression de rêverie douce que procure l’autre.
07:23 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, romantisme, piano |
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06/10/2012
La résonance
Sonne la campanule dans l’église
Résonne son timbre dans la mémoire
Qui diffuse la fraicheur d’un dimanche
Et l’éclat d’un rayon sur les vitraux
Terre et lune sont elles-mêmes en résonance
Comme deux vieilles sur le pas de leur porte
Devenues jumelles par mimétisme
Elles errent dans leur vie trop large
Chaleur et mirage, effet de la réverbération
L’œil se lasse de se vouloir ouvrir
Alors que l’obscurité étincelante
Réduit la pensée au battant qui vibre
L’écho intérieur est plus puissant
C’est une vague qui submerge l’être
Et qui tintinnabule dans la poitrine
Eclatante de verdeur juvénile
Cette résonance profonde fait chavirer
Vos plus intimes convictions
Et vous entraîne dans des paysages
Aux couleurs chimériques. Flash !
Le coloriste émet ses signaux
En tonalités multiples et souples
Et le regard se noie dans le nuage duveteux
Emportant la magie en écho
Nostalgique est la résonnance
Qui tinte, inflexible, la même mélodie
Elle chuchote dans l’oreille qui l’attend
Et d’un baiser vous emplit l’âme
07:43 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature |
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05/10/2012
Peintures et vitraux de Kim En Joong (2ème partie)
Le Père Kim En Joong s’est lancé dans le vitrail, support idéal pour exprimer l’illumination de la connaissance. Il peint sur le verre et les effets dépendent bien sûr de l'endroit où la composition est placée :

Mais il crée surtout des vitraux pour des églises et couvents :

Il pratique également la céramique ou plutôt, il peint sur des céramiques. Et là, on a du mal à aimer ce style :

Il écrit aussi, sur l’art bien sûr, mais aussi sur sa foi de prêtre,
tels Ave Maria ou Vraie lumière née de vraie nuit. Fragments d’un monde inconnu, paru en 1996 au Cerf, explicite son attachement à l’invisible derrière le visible de ses tableaux : « Toute beauté vient de Dieu. Et particulièrement celle que les créateurs humains essaient de nous transmettre, car ils ne sont que les interprètes de ce qui leur a été donné. Ici, le peintre écoute en lui-même cette voix qui a ravi, dans le sens littéral, les mystiques... »
Enfin, il a créé un institut qui a pour but de :
· Développer et favoriser les valeurs spirituelles et humaines en lien avec l’Eglise Catholique romaine par la création artistique dans l’esprit de l’Art Sacré ;
· Détenir et gérer les œuvres artistiques du Père Kim En Joong dont notamment ses œuvres picturales et tout autre support comme les vitraux, les céramiques, les soies, les livres d’art, les photos ;
· Aider le Père Kim En Joong dans sa création artistique ;
· Organiser des rencontres, des sessions, des journées de vernissage, l’accompagnement d’artistes dans l’esprit de l’Art Sacré.
Merci à vous, Père Kim En Joong, pour ce que vous nous laissez voir de ce monde inconnu, au-delà de cette réalité que nous avons déjà du mal à connaître.
08:00 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, dessin, religion |
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04/10/2012
Peintures et vitraux de Kim En Joong (1ère partie)
Il est dominicain et peintre. Il est né en Corée en 1940 sous l’occupation japonaise, est admis aux beaux-arts et devient catholique en 1967. Après son service militaire, il étudie la philosophie en Suisse. Il poursuit dans la peinture et le dessin en parallèle à sa vie intérieure, puis est ordonné prêtre en 1974.
Il peint la lumière, marqué une expérience de son enfance où un professeur leur montre la décomposition de la lumière à travers un prisme. Ebloui, il chercha toute sa vie à rendre témoignage de la lumière, qu’elle soit naturelle ou intérieure. Une maxime chinoise dit : « Si tu bois l’eau, n’oublies pas où est la source ». Il raconte également : J’ai vécu une autre expérience fondatrice à la cathédrale de Chartres, il y a plus de trente ans, alors que j’étais encore novice dominicain. Lorsque je pénétrai à l’intérieur de la nef pour la première fois, je fus ébloui. Il me semblait percevoir comme un avant-goût du ciel. Je n’avais vu nulle part cette lumière diffusée par les baies où dominent mes trois couleurs préférées : le bleu de l’’espérance, le rouge de la naissance, le jaune signe de la joie.
D’abord tenté par les impressionnistes, il se lance dans l’abstrait, fasciné par la couleur et l’art de manier les taches avec le pinceau. Il participe d’une double influence, orientale et occidentale, ce qui donne à sa peinture une vigueur originale qui laisse entendre le monde vierge de l’invisible.
Le père Kim En Joong est peintre avant tout. Il peint la fluidité de la lumière dans un monde de blancheur immaculée. Chaque tache de couleur est comme une aile de papillon, fragile, aérienne, en mouvement.


Ses noir et blanc traduisent un espace invisible, fragment d’impressions mystiques traduit dans un réalisme abstrait qui ouvre l’âme à l’invisible :

Nous verrons que son talent ne s'arrête pas à la peinture, mais que toujours il tente de faire part de son éblouissement devant le monde invisible transparaissant derrière l’univers visible.
07:19 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, vitraux, religion, mystique, littérature |
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03/10/2012
Téodora pécheresse, film d’Anca Hirte
Ce n’est pas une fiction, ni même une histoire. On entre par hasard
dans la salle, s’attendant à un conflit, même non-dit. Là, rien. C’est un documentaire ? Non plus. Le documentaire tente de motiver le spectateur pour ce qu’il voit. Ici, c’est la vie de chaque jour dans le monastère de Varatec, en Roumanie. Mieux, ce sont les derniers instants de Téodora qui va prononcer ses vœux et se donner au Christ, pour la vie. Une seule chose la soucie, garder son prénom. Une seule chose symbolise ce passage, pour Anca Hirte : les cheveux de téodora qui seront coupés.
Elle n’est pas très belle. Son visage est ordinaire. Mais deux fossettes lui donnent un charme certain lorsqu’elle sourit. Elle ne parle pas, n’explique rien. Elle est humble et sereine, sans hésitation. Elle se livre à la caméra sans y prendre garde. Elle est ailleurs, en elle-même, sans concession avec l’extérieur. La caméra l’explore, sans curiosité ni voyeurisme. Elle met en scène des détails, en gros plan : les lèvres de Téodora, priant ou immobile, ses cils dans la pénombre, sa nuque dénudée et ses cheveux abondants, coiffés par sa marraine du couvent. On la voit accomplir les rituels de la préparation aux vœux perpétuels. On ne sait pas ce qu’elle pense, comment elle réagit. Elle dit simplement qu’elle est heureuse, joyeuse, emplie de la présence du Bien Aimé. Ses seules paroles sont celles échangées avec ses compagnes : d’abord sa marraine avec laquelle elle passe de longs moments, en réalité très banals, comme deux collégiennes préparant un examen ; les autres sœurs de la communauté, à travers leurs chants ou lorsqu’on assiste à une récréation dans la neige où elle s’amuse comme toutes les jeunes filles de son âge ; la mère supérieure qui finit par la rassurer sur le fait qu’elle gardera son prénom.
On vit la cérémonie de l’extérieur, en spectateur passif. On n’imagine ni ses certitudes de foi, ni ses peurs, ni ses doutes si elle en a. Chaque geste est un geste quotidien. Mais le déroulement de ces gestes sur une heure et demie de film leur donne un poids, une signification qui dépasse toute explication. Elle se donne, sans question ni réponse, dans la banalité d’une éternité qu’elle vit déjà.
Est-ce un beau film ? On ne sait. On s’ennuie parfois, mais on reste en attente de quelque chose qui ne vient pas. Lorsqu’on sort de la salle, on a le sentiment d’avoir assisté à quelque chose d’insolite, de décalé par rapport à ce qu’on appelle un film. C’est ce qui en fait sa beauté.
07:30 Publié dans 13. Cinéma et théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, religion |
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02/10/2012
Terre
La terre entassée, lourde, dure, et pourtant belle
D’un pouvoir d’arrachement de soi égale
A sa collante attraction de pesanteur
Oui, mes membres ne sont plus à moi, mais à elle
Elle peut être pomme, velouté et rondeur
Que l’on tient dans sa main, charnue
Avant de la cuire à sa convenance
Et de s’emplir de son goût si varié
D’autres sont terre à terre, face contre face
S’observant en combat, les yeux exorbités
Et bouillonnants d’impatience d’en venir aux mains
Les pieds encrés dans la chair de la glèbe
Parfois elle se sent battue, piétinée par l’humain
Et, humblement, silencieusement,
Elle se couche à ses pieds, en attente
Comme une femme enceinte, à son terme
Cuite, elle devient bronzée, comme l’olive
D’un soleil chaleureux et odorant
Admire la pâte devenue autre
Objet de convoitise et rêve de beauté
Quand le cavalier met pied à terre
Il descend de son nuage, blanc d’écume
Et semble un fantôme évadée
Des rêves d’enfants devenus grands
Elle fut promise à beaucoup, mais peu
Poursuivirent jusqu’au bout
Aussi semble-t-elle un mirage, incandescent
A qui la regarde de loin, en rêve inconnaissable
De Sienne, elle se colore d’ocre, de brun et de rouge
Son bonnet s’enflamme parfois, la faisant brûlée
Mais naturelle elle est femme dans son huile
Et revêt son chaste abandon au désir
Jean s’est trouvé sans terre, orphelin
Des îles de propriété, rien, sans pain
Ni même un souffle de désir
Esclave du temps et de l’espace
Adélie, elle s’appelle vierge et animale
Pourtant les glaces survivent, raidies
Transparentes d’un long séjour
Au royaume de la mort coupante
Malgré tous ces défauts les vers
Se régalent de leur pâtée quotidienne
Creusant inconsciemment dans la nuit
Des routes tracées et significatives
De la vivante résurgence de tant de naissances
07:04 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, littérature, poésie |
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01/10/2012
Pierre-César Lagage, galerie Pierre Lévy (2ème partie)
Ces bouillonnements intérieurs se transforment en un art abstrait plein de renouvellement, chaud, lumineux dès les années 45, qui s’épanouit à partir de 1950. La « nature morte au pichet » en est la première manifestation.

Deux compositions sont significatives de cette évolution :

Cette période donne la pleine mesure du peintre, dans des compositions équilibrées, aux couleurs chaudes, éclatantes de vitalité et de vie intérieure. Oui, cela peut paraître étrange, mais l’abstraction, autant que le figuratif, favorise l’expression d'une force vitale tendant vers la transcendance. C’est un véritable embrasement qui apparaît dans la période suivante, à partir des années 60. Sa peinture devient tachiste, telles ces compositions de 1956 et 1960 :


Sa dernière période est plus sombre, ou peut-être moins compréhensible. C’est un retour à une abstraction non géométrique faite de nature brute. Elle fait penser aux roches délavées par l’eau de mer que l’on regarde en détail jusqu’à ne plus voir que grains détachés les uns des autres qui manifestent encore l’intériorité caractérisant la vie du peintre.

07:55 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, abstrait, tachisme, figuratif |
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30/09/2012
Pierre-César Lagage, galerie Pierre Lévy (1ère partie)
D’abord figuratif, peignant la baie de Somme et les paysages du Nord, son pays natal (il est né en 1911), Pierre-César Lagage s’intéresse à la peinture abstraite dès 1945. Vivant à Montmartre, il ne fait partie d’aucun courant.
Pierre-César Lagage est un homme intérieur. Il peint pour manifester sa vision du monde dans laquelle il aspire à une certaine transcendance. Regardons certaines de ses œuvres figuratives. « La procession » dénote déjà une certaine abstraction. Très dénudée, elle se fond dans le paysage. Elle semble en sortir, comme un fleuve débordant, comme une coulée de lave sortant de terre. On passe de l’abstrait à une réalité quasi mystique avec les visages du premier plan. Très vite ils se fondent dans la masse. Seul le premier a les yeux ouverts vers le ciel, l’air apeuré, mais confiant.

Regardons aussi « l’adoration des bergers », toile à la fois très enfantine, mais emplie de puissance intérieure. On ne voit pas leurs regards. Les personnages sont concentrés sur eux-mêmes avec l’enfant au centre. Sa couverture rouge, seule tache de cette couleur, met en évidence la source cette intense tension intérieure. Chaque personnage est seul face à l’incompréhensible mystère de cet être qui vient de naître.

Nous verrons que ceci le conduit vers d'autres formes de peintures, très différentes.
07:31 Publié dans 21. Impressions picturales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : peinture, abstrait, tachisme, figuratif |
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29/09/2012
Vox Balaenae, de George Crumb
http://www.youtube.com/watch?v=e6IWoHguF4o&feature=relmfu
http://www.youtube.com/watch?v=TvNfjyWHXLA&feature=relmfu
http://www.youtube.com/watch?v=HmBldH5lD8I&feature=relmfu
ou cette interprétation, plus visible, ce qui aide à écouter :
http://www.youtube.com/watch?v=qj29FFqg-Iw&feature=related
Nous avons déjà entendu la musique de George Crumb (voir le 21 juin 2012 : Dream Images).
Mais qui aurait imaginé entendre les baleines sur une scène de concert ! Et pourtant, dès les premiers instants, nous sommes saisis : leur chant comme si vous vous trouviez au fond de la mer !
Est-ce beau ? On peut se poser la question. C’est certes une belle performance qui fait courir sur votre peau la chair de poule du plongeur baignant dans ces sons insolites. Mais est-il vraiment nécessaire de parler de beauté ?
On se laisse progressivement envahir à la fois par la masse d’eau, sa transparence et le jeu des baleines, qui trouble avec bonheur cette atmosphère sans repère. On flotte, on est porté par l’onde, on descend au fond de nous-mêmes, c’est une méditation insolite. Va-t-on franchir la frontière entre l’air et l’eau ?
« Le chant de la baleine à bosse se compose d'une structure globale déterminée et prévisible, elle-même composée d'une série d'unités sonores. Un chant typique comporte de 5 à 7 thèmes différents, qui sont habituellement repris selon un ordre séquentiel. Sa durée moyenne est de 8 à 15 minutes, mais peut atteindre 30 minutes. Répétés encore et encore, chaque session de chant peut se prolonger plusieurs heures.
Les sons utilisés vont des couinements suraigus jusqu'aux grondements infrasoniques et aux cliquètements variés. Une caractéristique frappante de ce chant est qu'il ne cesse d'évoluer au cours du temps. Chaque année, des sons différents et des arrangements orignaux suscitent la création de nouvelles phrases et de nouveaux thèmes. Ces changements sont peu à peu incorporés dans le chant, tandis que d'autres éléments plus anciens disparaissent complètement. De telles modifications surviennent de façon collective au sein de toute la population. Au terme de quelques années, le chant initial devient totalement différent de la version originale. »
(From : http://www.dauphinlibre.be/chant-des-baleines.htm)
07:36 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique contemporaine, écologie, nature |
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28/09/2012
Cloitre de l’abbaye de Cadouin
Etonnant ce cloître de style gothique flamboyant alors que l’abbatiale est de style roman. « De fonds roman, il a été décoré du XVe au XVIe siècle. Des colonnes richement sculptées supportent des voûtes compliquées. Dans la galerie nord, on trouve un magnifique siège abbatial en pierre. Aux angles se trouvent de belles portes flamboyantes du XVe et portes Renaissance du XVIe siècle. Il fut restauré au XXème siècle. »
Les galeries donnent sur le préau (ou jardin) par des baies à claire-voie. Au premier abord on les imagine toutes semblables. Puis, à force de tourner, on s’aperçoit que certaines baies contiennent une colonne centrale, d’autres deux.
Intrigué, on les regarde de plus près et on découvre leur variété.
En voici deux semblables avec leurs fleurs de lys au sommet dont le centre est un cœur.
Elles sont pour la plupart différentes, parfois de manière minime.
Ici le nombre de piliers passe de un à deux :


Là ils varient si peu qu’il faut chercher les différences : la baie de droite n’est pas totalement sculptée (pignon de droite encore en bloc de pierre) et les éléments des deux cœurs du haut se rejoignent alors qu’ils sont séparés sur la baie de gauche.
Celui-ci est seul de son espèce, sans pendant en deux piliers :
En voici deux autres, superbes :
Et tout ceci fait à la main, la prière en tête !
08:27 Publié dans 14. Promenades | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religion, architecture, gothique |
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27/09/2012
La plaine
L’espace ouvert à perte de vue, sans obstacle
Le temps s’arrête dans cet horrible désert
Pourtant c’est là que se tient la richesse
Là où poussent les plantes nourricières
Parfois s’incrustent un fil d’argent
Dans ses profondeurs veloutées
Il courre en lacets au gré de l’invisible
Comme un couteau ouvrant la peau
Et ses flots sont la respiration
De ces terres, poussière ou limon
Parfois noyée, la plaine est abyssale
Et s’enfonce dans les mers
Lorsque les eaux sont au plain
Les vaisseaux les labourent
Visibles au seul plain de la poupe
De plain-pied dans ce malentendu
La plaine s’oppose à la montagne
Sur les bancs de la Convention
Et vote à l’opposé les lois de la république
Morne est la plaine de la défaite
Wellington serait-il vainqueur ?
Pourquoi tous ces coups échangés
Pour finir en exil, sans un regard d’envie
Dans l’espace du plain-chant
Rien n’émerge de cette monotonie
L’unisson y est la règle stricte
Les autres chants seraient-ils vides ?
Le plain est sans obstacle
Lisse de laine tissée
Quelle contradiction avec le plein
Qui suggère la hauteur et la profondeur
Empli d’une multitude de tout
08:57 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, littérature |
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26/09/2012
La danse de l'esquive
Pilate leur dit : « Que ferai-je donc de Iéshoua, dit le messie ? »
Ils disent tous : « Il sera crucifié ! »
Mais il dit : « Quel mal a-t-il donc fait ? »
Alors ils crient très fort et disent : » Il sera crucifié ! »
Pilate voit que rien ne sert mais que le tumulte grandit.
Il prend de l’eau, se lave les mains face à la foule et dit :
« Je suis innocent de ce sang. A vous de voir ! »
(La Bible traduite par André Chouraqui, Matyah 27,22-24)
L’homme danse devant la question précise
Il l’esquive et s’aveugle de sa propre vision
De même Pilate, qui sait l’innocence de Jésus
Esquive sa responsabilité devant la foule
Et reporte cette innocence sur lui-même
Le fils de l’homme est face à l’homme

Brûlure d’un soleil noir
Dans le désert de la conscience
Et ce désert est celui de la tentation
« Dis que ces pierres deviennent des pains. »
Dessin fait à l’encre de Chine.
07:35 Publié dans 24. Créations dessins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : société, dessin, peinture, religion |
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