22/09/2020
Libertango
https://www.youtube.com/watch?v=-uiG5jJavTU
Un tango si mobile et si humain
qu'il se confond avec la vie
la voix seule produit l'orchestre
07:05 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : orchestre |
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L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (44)
Deux jours passèrent. Alexandro cherchait désespérément ce qu’il pourrait faire pour éviter ce mariage. Mais il ne trouvait rien. Emma partageait son désespoir, elle n’avait, elle non plus, aucune idée de ce qu’ils pourraient faire. Ils n’osaient trop en parler avec leurs filles. Celles-ci semblaient totalement déconnectées de la réalité et ne faisaient que parler entre elles du chilien si désirable, comme avait osé le dire la seconde au cours de leurs conversations nocturnes dans la chambre la plus éloignée de celle des parents.
La troisième nuit, San Pedro subit une attaque. Des hommes s’étaient infiltrés par le lit du rio Salado, avaient réussi à passer inaperçus des guetteurs et s’étaient introduits dans le bourg. Ils n’avaient pas usés de violence et s’étaient contentés de crier et de faire feu en l’air pour terroriser la population. « Nous aurons bientôt ta peau San Pedro si tu ne te rends pas d’ici quatre jours. Habitants, prenez garde, ralliez-vous au Chili, sinon vous aurez la gorge tranchée. » Très vite, la garnison déploya sa section d’urgence, mais il était déjà trop tard. Les Chiliens étaient repartis, personne n’avait eu le temps de voir par où et il n’y eu donc pas de poursuite de la bande qui avait perpétrée cette intrusion.
Le lendemain, tout San Pedro ne parlait que de cela. Le capitaine Barruez était furieux. Il avait été réveillé par le lieutenant-major qui était de garde cette nuit-là, mais il était déjà trop tard. Où chercher, quoi chercher ? Rien, il ne savait rien. Il était vexé. Venir démontrer l’inefficacité de sa défense sous le nez des habitants de San Pedro lui paraissait la pire injure qui puisse lui être faite. Il convoqua ses chefs de section et revit une fois de plus le plan de défense du bourg. Mais cela suffirait-t-il ? Et d’abord, quel était ce groupe de Chiliens qui semblaient contrevenir au marché conclu par l’étranger ? La rigueur stratégique des Chiliens semblait remise en cause par cet incident, comme si quelque chose clochait dans l’intention clairement établie il y avait quatre jours. Le capitaine s’interrogeait : est-il possible qu’il y ait des divergences entre les responsables chiliens ? Ou encore, est-il possible que Don Rodrigo Alcantera, le Chilien auteur du défi, fasse bande à part ? Comment le savoir ?
07:05 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chili, guerre, bolivie |
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21/09/2020
Les arts florissants
https://www.youtube.com/watch?v=wNmyYgkG2z8&pbjreload=101
Des pièces magnifiques chantées avec virtuosité et drôleries qui méritent toutes une place plus qu'honorables au panthéon de la musique.
Ensemble de chanteurs et d’instrumentistes voués à la musique baroque, fidèles à l’interprétation sur instruments anciens, Les Arts Florissants sont dans leur spécialité l’une des formations les plus réputées au monde. En 2019 Les Arts Florissants ont fêté leurs 40 ans.
( https://www.arts-florissants.org/les-arts-florissants.html )
07:28 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique baroque, concert |
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20/09/2020
Les longs chevaliers blonds
Les longs chevaliers blonds, aux crinières débordées
Encourent de graves problèmes du haut de leurs remparts
Où donc ont-ils couru, qu’ont-ils pu modeler
Pour encourir l’opprobre juste avant le départ
Rien ne trouble l’oiseau qui picore leurs casques
Et la fleur au fusil, ils partent sans un pleur
Sans un regard pour elles, mignonnes portant masque
Les seins fermes et moulés, éprouvant la chaleur
Ainsi se forma l’ombre, et la moiteur lubrique
De ces messieurs hautains, au franc parlé disert
Partit un jour d’avril, comme proies ésotériques
Ils quittèrent leur pays, en vrais traîne-misère
Laissèrent femmes et enfants, les yeux clos sur leur rêve
Pour crier du plus loin leur satiété de trêve
© Loup Francart
04:24 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, écriture, littérature |
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19/09/2020
Embrasement
Le feu envahissait la colline
Et pourtant l’air n’était pas surchauffé
C’était une après-midi d’automne
Aux poussées de brise froide
Sous des nuées chargés de noir
Personne n’imaginait un soudain embrasement
Un tel cri vers l’azur surchargé
Une telle suffocation de la verdoyance
L’irréel atteignait l’inimaginable
Les portes de l’enfer ouvertes sur l’horizon
Transmettaient l’onde des fins dernières
Contemplant une fois encore, involontairement
La fraicheur exquise et fragile
Des bois ceinturant ces lieux perdus
La matière s’épuise dans son souffle puissant
L’espace se réduit à la suffocation
Le temps s’arrête, figé d’horreur
S’écoulent cependant les secondes
Sans crépitements ni cris de sauve-qui-peut
Le calme règne encore sur la planète
Ce n’est que sa majesté le soleil
Qui se couche avec délectation
Faisant durer son plaisir
Avant de fermer ses paupières
Et de laisser aller ses vapeurs
Au loin derrière les bois et les eaux
Au delà, l’homme contemple l’illumination
Les yeux bordés de larmes et de tendresse
Remerciant le monde et son créateur
De ce coucher du jour et du mystère de la vie
06:59 Publié dans 27. Création photos, 31. Pictoème, 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : feu, vie, nature |
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18/09/2020
L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (43)
Alexandro mit du temps à s’endormir. Pendant son sommeil il gémit. Au matin, il constata qu’il n’était pas plus avancé dans ses réflexions que la veille. Emma l’avait entendu soupirer, mais elle avait fait semblant d’être sereine et de reposer tranquillement comme à son habitude. Ils se regardèrent, se sentirent vieillis, mais déterminés. Ils ne savaient où ils allaient, mais ils iraient ensemble et feraient de leur mieux. Ils se jurèrent de maintenir deux objectifs : ne pas livrer San Pedro aux Chiliens, sauvegarder l’honneur de leurs filles et tout faire pour les rendre heureuses.
Leurs filles arrivèrent. Elles avaient l’air au mieux de leur forme. Elles étaient souriantes et dire bonjour à leurs parents plus joyeusement qu’à l’accoutumée. Elles racontèrent qu’elles avaient discuté tard dans la nuit et s’étaient amusées comme des folles. Elles n’avaient d’ailleurs parlé que d’une chose, ou plutôt que d’un homme, le Chilien qui avait hier proposé le marché extravagant. Elles ne semblaient pas avoir prises conscience du défi qu’il imposait à leurs parents et à la communauté de San Pedro. Elles étaient enchantées d’être le point de mire de tous et en particulier de cet homme. Elles le trouvaient beau, racé, distingué, original. Elles s’étaient endormies en pensant à lui, sentant mille frissons dans leur corps de jeunes femmes. Alexandro dut leur expliquer les dangers d’un tel marché : les risques pour la garnison, pour le pays et pour elles-mêmes. Leurs yeux s’ouvrirent, elles versèrent quelques larmes, tant pour l’amère réalité que pour le rêve qui les avait parcourues.
– Papa, que vas-tu faire ? demanda la plus jeune.
– Pour l’instant je ne sais pas. Mais nous avons une semaine pour trouver. Alors, vous aussi, réfléchissez.
– Moi, je suis prête à me marier avec lui, dit Abigail.
– Moi aussi, dit Libertad.
– Et moi, de même, enchaîna Ernestina.
Alexandro et Emma ne purent s’empêcher de rire de bon cœur à cette déclaration de leurs filles.
06:36 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chili, guerre, bolivie |
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17/09/2020
Naissance

Une apparition...
Images se succédant
Souvenirs de vie !
Après lecture du livre du Père François Brune, Les morts nous parlent, Livre de Poche, 2005
04:43 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dessin, pictoème, géométrie |
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16/09/2020
Elle pense
Comme est beau l’homme pensant ! Que dit-il à lui-même ?
A-t-il donné sa vie à la faune et la flore ?
S’est-il épanoui ou est-ce un requiem
Qu’il joue en sourdine, se tournant vers bâbord ?
L’œil vif encore ouvert, la narine palpitant,
La main frêle et sûre d’elle, il s’échappe en pensée
Vers l’absence de malheur, tenant son front bouillant,
S’égarant dans l’impasse, ressortant nettoyé.
Et voici s’avançant, d’un pas souple et auguste,
La femme évanescente, de retour au foyer.
Elle brille de tous ses feux pour se faire pardonner.
Quelle idée l’échappée, ce départ injuste
Loin de toute caresse, sans un regard pour lui,
Qu’a-t-elle été faire, sans même un parapluie ?
© Loup Francart
05:01 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, écriture, litérature |
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15/09/2020
Cecilia, vergine romana, pour chœur mixte et orchestre du compositeur estonien Arvo Pärt composée en 2000
https://www.youtube.com/watch?v=0RNAYqd1zK4
C'est un oratorio décrivant le martyre de Sainte Cécile sur son chemin de croix.
L'oeuvre fut créée le 19 novembre 2000 à Rome par le chœur et l'Orchestre de l'Académie nationale de Sainte-Cécile par Myung-Whun Chung.
Après une période sérielle qui va jusqu'en 1968, et une période transitoire (troisième symphonie), mais aussi de doute et de stérilité artistique, Arvo Part ouvre en 1976 une période inspirée par son étude du Moyen-Âge. Il appelle cette technique modèle de tintinnabuli qu'il définit ainsi : "Ici je suis seul avec le silence. J'ai découvert qu'il est assez quand une note simple est admirablement jouée. Cette une note, ou un battement silencieux, ou un moment de silence, me soulagent. Je travaille avec très peu d'éléments - d'une seule voix, avec deux voix. Je construis avec les matériaux les plus primitifs - avec la triade, avec une tonalité spécifique. Les trois notes de la triade sont comme des cloches. Et c' est pourquoi je l'appelle tintinnabuli."
07:31 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique minimaliste |
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14/09/2020
L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (42)
Emma repartit rassurée, bien qu’elle n’ait pas trouvé de solutions toutes faites auprès du prêtre. Alexandro était plus circonspect, d’autant plus que le prêtre l’avait désigné comme celui qui s’en sortirait quoiqu’il arrive. « « Certes, cela redonnait confiance à Emma, mais moi, en suis-je capable ? » se demanda-t-il. Conscient de cette responsabilité, il sortit de l’entretien plus fort qu’en entrant. Mais fort de quoi ? Pour l’instant, il ne savait.
– C’est bien à nous et nous seuls de trouver la solution, ne crois-tu pas ? demanda Emma à Alexandro.
– Oui, et pourtant nous ne savons ce que nous pouvons faire, n’est-ce pas ?
– Je t’avoue que je n’en ai pas la moindre idée, et c’est bien ce qui m’ennuie.
– Oh, Alexandro, que somme-nous venu faire dans celle galère ?
– Nous avons été envoyé par le gouvernement pour maintenir la province d’Antofagasta et je le ferai quoi qu’il arrive. Notre second devoir est l’avenir de nos filles et il est maintenant lié au premier, aussi invraisemblable que cela paraisse. Il nous faut maintenant les démêler, et je compte sur toi, ma chérie, pour m’aider à cette tâche que nous n’avons pas encore appréhendée dans sa totalité. Peut-être l’avenir est-il moins sombre que nous le pensons, mais nous l’apprendrons que plus tard, lorsque l’orage sera passé et que nous pourrons nous dire, oui, nous avons bien agi.
– Merci, Alexandro, ton calme et ta détermination me redonne courage. Oui, à nous de nous prendre en main et de discerner ce que cherchent les uns et les autres. Il est temps de rejoindre nos enfants et nous ferons bonne figure devant eux. Allons-y !
Emma et Alexandro prirent le chemin de leur maison, souriants et faisant fi de leurs inquiétudes.
07:06 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chili, guerre, bolivie |
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13/09/2020
Naissance de l'univers
https://youtu.be/QXm6C1wQ22s
13 milliards 819 millions d’années :
Le rayonnement fossile, première lumière de l'univers
07:01 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : big bang, cosmologie, connaissance du monde |
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12/09/2020
A la manière de Django Reinhardt
https://www.youtube.com/watch?v=jey0RRvVcnk
Des nuances, des nuances...
Une beauté sauvage
qui peut se confondre avec de la tendresse
07:15 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jazz, manouche |
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11/09/2020
Dans la peine
Dans la peine, choisis ton camp
L’un ou l’autre ou aucun des deux
Le moi choisit, le soi attend
L’esprit va sans savoir où il va
Il ne se trompe pas de chemin
Il va vers la lumière
Même s’il l’ignore encore
07:15 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) |
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10/09/2020
L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (41)
Au plus profond d’elle-même, Emma était très croyante, ce qui lui donnait confiance en elle et sérénité devant les autres. Elle savait que Dieu veillait sur elle. Depuis le dernier discours du Chilien, elle avait l’impression d’être reniée par Dieu. « Que faire, mais que faire, mon Dieu ? » pensait-elle. Elle en parla avec Alexandro et ils décidèrent d’aller demander conseil au curé de la paroisse. Ils n’avaient pas eu le temps de faire connaissance. Ils lui demandèrent un rendez-vous et se rendirent au presbytère en fin de matinée. Le prêtre les accueillit avec chaleur. Il était grand, maigre, revêtu d’une soutane usée, un sourire aux lèvres, quelque peu intimidant. Ils parlèrent pendant un moment de choses et d’autres, lui de sa paroisse et des habitudes de la population, eux de leurs garnisons, puis de leurs filles. Ce qui les amena tout naturellement aux derniers événements dont le prêtre avait entendu parler sans être présent ce jour-là. Mais de nombreuses paroissiennes lui avaient raconté ce que l’homme avait dit : un mariage avec une des trois filles ou l’extermination de tous.
– Mon Père, imaginez notre souffrance et le dilemme qui s’offre à nous. Nous sommes à bout. Que pouvons-nous faire ? demanda Emma, prête à pleurer.
– Tout d’abord, continuer à faire confiance à Dieu pour vous tirer de ce mauvais pas, ce que vous avez toujours fait jusqu’à présent et vous m’avez dit que Dieu a toujours été là au bon moment. Alors pourquoi pas cette fois-ci encore ?
– C’est vrai, mais nous n’avons jamais été dans une telle situation.
– Rien ne se reproduit deux fois de la même manière, vous le savez bien !
– C’est vrai, mon Père. Mais que devons-nous faire ?
– Poursuivez ce que vous avez commencé, c’est-à-dire restez calmes, n’ayez pas d’inquiétude. Non seulement cela vous aidera, mais de plus cela arrangera vos contacts avec les autres, surtout ceux du village qui sont très friands d’histoires scabreuses et qui sont prêts à raconter n’importe quoi. Faites comme si de rien n’était, souriez à tous et, même à moi, en ce moment. Oui, ce sourire est beau de confiance en Dieu. Quant à vous dire ce que vous devez faire, je ne suis nullement un expert ni des situations difficiles ni de l’influence pour faire changer les choses. Je suis sûr que votre mari, lui, saura ce qu’il convient d’entreprendre pour démêler la situation. Il ne le sait pas encore, mais il trouvera, j’en suis certain. Ayez confiance en lui comme vous avez confiance en Dieu, et tout se passera bien.
05:36 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chili, guerre, bolivie |
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09/09/2020
Montée vers la lumière
Monde naturel
Montée vers la lumière
Le cœur étouffe
C'est un trou blanc !
08:15 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : trou noir, trou blanc, passage |
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08/09/2020
Médiatisation
La preuve d'amour du peuple, c'est, pour le journaliste, d'aller interroger la concierge.
07:32 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : médias, journalisme, populisme |
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07/09/2020
Concerto BWV 596, J-S Bach
https://www.youtube.com/watch?v=w2upDLfG2Os
Feux d'artifice...
mains liées à la musique
la tête ballottant
Il est pris !
05:28 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : orgue, musique, bach |
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06/09/2020
L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (40)
Plongé dans ces pensées, le capitaine n’en oubliait pas moins les réflexes acquis. Tout d’abord, rendre compte à l’échelon supérieur, c’est-à-dire au Commandant du Groupement basé à Calama. Il rédigea le message qui fut confié à deux pigeons voyageurs. Celui-ci contait ce qui s’était passé, mais sans parler du marché concernant ses filles. Expliquant leur infériorité numérique, il demanda la mise en place d’un détachement supplémentaire et la constitution d’une réserve qui serait activé si les chiliens attaquaient. En deuxième lieu, rassurer ses hommes. Il songea bien à doubler les hommes de garde, mais si l’ennemi n’attaquait pas, il les épuiserait pour rien. Alors, il rassembla la compagnie, excepté les hommes de garde et les observateurs en place, et leur fit un discours expliquant que la situation n’avait pas changé, qu’ils devaient se tenir particulièrement sur leur garde et réagir au moindre mouvement suspect. « Ne vous laissez pas distraire par les ragots et les bobards racontés par les uns et les autres. Votre devoir est simple : rester disponible pour votre mission, en tout moment, en tout lieu et en toutes circonstances, même si celles-ci sont variables et difficiles à apprécier. Alors, bon courage à tous ! »
Et Emma, la femme du capitaine, qu’en pensait-elle ? C’est vrai, on l’avait oubliée. Emma est la caresse légère. Elle n’est pas la femme accaparante que l’on rencontre parfois dans les familles dites unies. Elle n’est pas non plus l’épouse qui cherche une satisfaction personnelle dans ses relations avec sa famille. Elle vit sa vie sans contrainte, sûre de ce qu’elle fait, sachant pourquoi elle le fait. Elle est tendre. Elle aime son mari qui le lui rend bien. Elle apporte la gentillesse à tous ceux qui fréquente sa famille. Elle est chaleureuse, affectueuse avec ses filles, sans aucune idée de possession. Vous pensez bien que ce marché la prit par surprise. Cette attention de chaque instant était-elle ce qu’ils attendaient dans ce maelström ? Comment faire pour surmonter un tel défi ? Qu’imaginer pour faire face à un tel piège ? Elle en resta sans voix parce que sans idée. Elle cherchait en elle la force de surmonter cette incapacité à entrevoir une solution. Cela ne l’empêchait pas d’éprouver des sentiments divers, même plus que d’habitude. Elle passa par plusieurs étapes. Tout d’abord le choc et le déni : ce n’est pas possible d’imaginer un tel marché qui contraint moralement plus fortement que la violence. Pendant une journée, elle ne put y croire. Puis, elle fut torturée de culpabilité : elle avait échoué dans l’éducation de ses enfants qu’elle n’avait su protéger d’une telle aventure en les laissant venir habiter avec eux dans ce bourg qui devenait un piège. La colère la gagna. Elle en voulut à tous, d’abord aux Chiliens qui menaient une guerre injuste et amorale, puis à son gouvernement qui n’avait pas la volonté et la force de résister et qui ne pensait qu’à l’accès à la mer, à l’armée, insuffisamment préparée et dans laquelle son mari était trop impliqué, à la population de la province d’Atacama qui se laissait vivre sans s’impliquer réellement dans la défense de leur sol. Enfin, ce matin, elle sort du brouillard de ses réactions et cherche à réfléchir, à comprendre et, éventuellement, à faire appel à d’autres pour trouver une solution.
03:19 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chili, guerre, bolivie |
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05/09/2020
Julia
Au retour d’un voyage hors du pays, je rentrais en avion, heureux de voir ma fiancée qui m’attendait après les formalités douanières. Je lui fis un signe de la main, mais elle ne répondit pas, semblant occupée à examiner les autres passagers qui sortaient de l’avion. Rien à déclarer, dites-vous au préposé des douanes. Julia, c’est ainsi qu’elle s’appelait, ne se préoccupait pas de moi, continuant à observer le flot des voyageurs qui se déversaient dans l’aéroport. Je passais la dernière porte, me pressant pour serrer dans les bras ma future, mais un rien fit cesser mon élan. Elle ne me regardait pas, ignorant mon sourire et mon geste de reconnaissance. Je m’approchais avec un large sourire, heureux de contempler son visage, de presser contre moi son corps mince et grand, de l’entendre me dire : bonjour, mon chéri, as-tu fait bon voyage ? Et enfin, de baiser ses lèvres offertes, si vivantes dans son visage frais. Elle regardait ailleurs, le corps tendu, excitée, semblant reconnaître quelqu’un parmi la foule. Elle alla même jusqu’à lui faire un signe de la main, comme un baiser envoyé par-dessus les voyageurs avant la reconnaissance des corps. Intrigué, je me penchais vers la direction de son regard et vis un homme un peu plus grand que moi, tout sourire, vêtu d’une veste élégante, chaussé de cuir souple et portant une riche petite valise de cabine. Je lui fis signe et l’appelais. Mais rien n’y fit. Elle n’avait d’yeux que pour lui. Arrivé devant elle, je lui dis : « Bonjour Julia, c’est moi ! » Pas un regard. Elle me lâcha et courut vers lui sans même un mot. Je n’existais pas pour elle. Et pourtant je ne m’étais pas trompé, c’était bien Julia, ma fiancée. Elle se précipita dans ses bras et lui fit un baiser sur la bouche. Mon sang ne fit qu’un tour. Je me précipitais, lui pris le bras et la tirait vers moi. Elle me repoussa sans me regarder. Lui ne semblait pas comprendre et devint agressif : « Mais Monsieur, que faites-vous ? » me dit-il l’air furieux. « Julia ? » ne sus-je que dire. Il lui prit la main et l’entraîna vers la sortie. Elle le suivit sans un regard pour moi. Pas même une excuse de sa charmante bouche. Ils disparurent rapidement à ma vue, malgré mon interrogation.
C’est ainsi que je perdis ma première fiancé, dans un aéroport, au retour d’un voyage sans histoire. Le ciel m’est tombé sur la tête. Il me fallut trois ans avant de pouvoir imaginer avoir une relation amoureuse avec une autre femme. Depuis, je ne m’éloigne plus d’elle. Je ne suis que Julia et…
07:05 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fiancailles, égaretion, incompréhension |
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04/09/2020
Le sanglier de l'Argoat
C’était un sanglier…
Il avançait sa hure sur l’eau
Coupant la vue aux vacanciers
S’opposant au pirate paradant
Qui maîtrisait les impressions
Le sanglier heureux de l’Argoat
Faisait fi au poisson de l’Armor
Rencontre explosive
Il ose venir défier l’au-delà
Des terres du bout du bout
Il avance son boutoir innocent
Pourtant il ne confond pas sa souille
Avec l’eau salée de la mer
Il préfère goûter escargots,
Limaces ou grenouilles
Plutôt que boire un verre
Au bord de la plage fumante
Les hommes, voire les femmes
S’emploient à le chasser
De ses terres humides et froides
Le laissant errer dans les jardins
Jusqu’au jour où il rencontre
Son assassin
Il ouvre alors ses paupières
Regarde une dernière fois la mer
Et se dit à voix basse
"Que l’eau était bonne aujourd’hui"
Puis il ferme les yeux et s’en va
Vers des cieux plus cléments
Où rien ne viendra voiler
Son regard fureteur
Et sa gouaille faconde
© Loup Francart
05:10 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bretagne, chasse, pêche, poésie |
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01/09/2020
Vacances
quelques quatre ou cinq jours de vacances bien mérités
reprise à l'issue !
07:00 | Lien permanent | Commentaires (0) |
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31/08/2020
Concert de gala de l'Ensemble de danse Igor Moiseev 2012
https://www.youtube.com/watch?v=4dCmfZID_SM
De quoi vous réjouir le coeur
un spectacle magnifique
qui vous fait oublier vos soucis
03:56 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique et danse russe |
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30/08/2020
L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (39)
– Mon Capitaine, je crains que les Chiliens ne soient trop forts pour nous. Ils possèdent de nombreux engins de siège, le détachement est important et le commandant des troupes m’a dit que d’ici moins de huit jours le village serait à eux. J’ai appris qu’il ne comptait pas combattre et que notre homme, qui s’appelle Don Rodrigo, était probablement l’innovateur de cette tactique qui devrait leur donner une victoire facile. Ce Don Rodrigo semble un peu hurluberlu, mais sympathique et aimé vraisemblablement des soldats et des officiers, probablement en raison de ses largesses. J’ai pu discuter avec lui et mon impression est bonne. C’est un homme raisonnable et sérieux sous des dehors folkloriques et baroques. Il aime les femmes, vu les colifichets qu’il a acheté pour vraisemblablement leur donner.
Le Capitaine, au travers des paroles de Juan, comprit qu’il était de son côté et qu’il pouvait compter sur lui. Il parlait en effet des Chiliens comme en parlent les Boliviens, sans jamais faire allusion à des points communs qu’ils pourraient avoir avec lui. Mais les renseignements rapportés étaient insuffisants et ne lui permettaient pas de concevoir ne serait-ce que l’ombre d’une solution. Que savait-il ? Que les Chiliens comptaient prendre le village sans combattre ? Il s’en doutait bien sûr. Que s’ils y étaient contraints, ils n’auraient aucun mal à le prendre et passerait ses habitants au fil de l’épée ? Il le savait aussi. Il avait appris le nom de l’homme : Don Rodrigo ? Il savait qu’il était fantasque, qu’il aimait les femmes, mais qu’il avait un cœur juste, lui semblait-il. C’était au fond les seuls renseignements intéressants. Mais comment les utiliser ? Il avait toute la nuit réfléchi à ce marchandage. Une de ses filles contre la reddition du village et l’échange de la vie sauve pour le village. Pourquoi une d’entre elles et non telle ou telle ? Deux possibilités : soit il ne les connaissait pas et se demandait laquelle accepterait, soit c’était un piège et il savait laquelle il voulait. Mais qui et pourquoi ? De plus il ne comprenait pas comment, du fait qu’il venait d’arriver dans cette garnison, il avait pu manigancer tout cela sans réellement les connaître. Peut-être l’idée lui était-elle venue de les voir sur le parapet de la porte d’entrée du village lorsqu’il venait faire son numéro. Mais pourquoi ce numéro ? Pour s’amuser, faire une bonne farce ? Etait-ce réellement pensé ou cela a-t-il jailli d’un coup de sa pensée ? A quel moment a-t-il cru pouvoir faire état de ses filles alors qu’il ne les connaissait pas quelques jours auparavant ?
07:44 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chili, guerre, bolivie |
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29/08/2020
Que ma prière s'élève devant toi comme l'encens
https://www.youtube.com/watch?v=nG5gEzymh5c
La vie est dans l'autre et le monde
non en soi
mais il faut entrer en soi pour la trouver
02:49 Publié dans 51. Impressions musicales, 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : psaume, chant orthodoxe |
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28/08/2020
La déité
La déité ne se montre pas
Elle se cache derrière les apparences
La déité n’est qu’un fumet
Que seuls les innocents perçoivent
La déité est le silence
Que l’oreille n’entend pas
La déité est douceur
Elle râpe la gorge des bavards
La déité met le vent en mouvement
Et le rend plus caressant
La déité s’endort dans ton terrier
Et s’y tient au chaud
La déité habite le monde
Mais y reste sur son quant-à-soi
Rien ne trouble l’homme
Si ce n’est l’être intérieur
© Loup Francart
07:10 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, littérature, écriture |
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27/08/2020
Rupture

Tourne autour du pot
Ouvre ta gueule de géant
Le monde est à toi
© Loup Francart
03:14 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : haïku, poésie, pictoème |
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25/08/2020
L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (38)
Le lendemain matin, avant de quitter les lieux, il décida de faire un tour dans le campement pour voir les préparatifs du siège. Il vit de nombreuses machines bien construites, résistantes et puissantes, tels deux ou trois béliers protégés par un bâti, deux catapultes et plusieurs onagres. Tout cela était bien rangé dans un enclos spécial gardé par une sentinelle. Assurément, le nombre de soldats et d’engins de siège devrait permettre une victoire aisée. La garnison de San Pedro n’avait aucune chance de s’en sortir. Alors, pourquoi cette manœuvre indirecte qui tenait plus d’un stratagème que d’une réelle stratégie ?
Il remarqua un officier qui le suivait de loin et qui semblait s’intéresser à cette promenade dans le camp. Il décida de partir sur le champ plutôt que de continuer à éveiller des soupçons. Après avoir offert à chaque officier un petit présent, Juan s’apprêtait à partir dans son rôle de colporteur aisé. Il comptait bien encore glaner quelques autres informations concernant le siège auprès du commandement. Mais rien ne filtrait. Il passa faire ses adieux au commandant de la garnison qui le reçut aimablement en lui communiquant l’adresse de leur garnison habituelle pour qu’il vienne lui présenter quelques autres marchandises.
– Nous n’en avons plus pour très longtemps. Le bourg sera à nous d’ici moins de huit jours, lui dit-il d’un air assuré.
– je vous souhaite cette victoire facile. Mais ne risque-t-elle pas malgré tout de faire de nombreux morts ?
– Nous avons trouvé une échappatoire à cette hypothèse et prendront le village sans combattre.
Juan n’osa demander comment il comptait s’y prendre et partit fort des renseignements recueillis. Il ne put revoir Don Rodrigo qui avait quitté le campement tôt le matin pour prendre de l’exercice dans la campagne.
A la fin de la journée, après avoir fait le long crochet entre l’est et l’ouest, il était de retour dans la vallée jouxtant San Pedro. Il attendit la nuit pour se glisser par un passage qu’il s’était préparé. Il fut accueilli en héros par les soldats et les officiers de la petite garnison et fut conduit devant le Capitaine Alexandro Barruez qui le reçut aussitôt dans son bureau, hors des oreilles et commentaires de tous.
05:20 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chil, guerre, bolivie |
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24/08/2020
Variations Goldberg
Le meilleur de Bach : Les variations Goldberg
par le meilleur pianiste !
07:36 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : glenn gould, interprète |
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23/08/2020
De l'infini
De l'infiniment grand à l"infiniment petit en quelques secondes...
Mais l'homme (ou la femme) au centre !
02:39 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : infini, mesure du temps et de l'espace |
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22/08/2020
L'humain
Lève-toi chaque nuit,
l'enfance est là.
Tu es l'humain,
l'enfant, l'adulte et le vieillard,
vis chacun pleinement !
03:18 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : sentence, aphorisme |
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