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25/08/2020

L'étrange bataille de San Pedro de Atacama (38)

Le lendemain matin, avant de quitter les lieux, il décida de faire un tour dans le campement pour voir les préparatifs du siège. Il vit de nombreuses machines bien construites, résistantes et puissantes, tels deux ou trois béliers protégés par un bâti, deux catapultes et plusieurs onagres. Tout cela était bien rangé dans un enclos spécial gardé par une sentinelle. Assurément, le nombre de soldats et d’engins de siège devrait permettre une victoire aisée. La garnison de San Pedro n’avait aucune chance de s’en sortir. Alors, pourquoi cette manœuvre indirecte qui tenait plus d’un stratagème que d’une réelle stratégie ?

Il remarqua un officier qui le suivait de loin et qui semblait s’intéresser à cette promenade dans le camp. Il décida de partir sur le champ plutôt que de continuer à éveiller des soupçons. Après avoir offert à chaque officier un petit présent, Juan s’apprêtait à partir dans son rôle de colporteur aisé. Il comptait bien encore glaner quelques autres informations concernant le siège auprès du commandement. Mais rien ne filtrait. Il passa faire ses adieux au commandant de la garnison qui le reçut aimablement en lui communiquant l’adresse de leur garnison habituelle pour qu’il vienne lui présenter quelques autres marchandises.

– Nous n’en avons plus pour très longtemps. Le bourg sera à nous d’ici moins de huit jours, lui dit-il d’un air assuré.

– je vous souhaite cette victoire facile. Mais ne risque-t-elle pas malgré tout de faire de nombreux morts ?

– Nous avons trouvé une échappatoire à cette hypothèse et prendront le village sans combattre.

Juan n’osa demander comment il comptait s’y prendre et partit fort des renseignements recueillis. Il ne put revoir Don Rodrigo qui avait quitté le campement tôt le matin pour prendre de l’exercice dans la campagne.

A la fin de la journée, après avoir fait le long crochet entre l’est et l’ouest, il était de retour dans la vallée jouxtant San Pedro. Il attendit la nuit pour se glisser par un passage qu’il s’était préparé. Il fut accueilli en héros par les soldats et les officiers de la petite garnison et fut conduit devant le Capitaine Alexandro Barruez qui le reçut aussitôt dans son bureau, hors des oreilles et commentaires de tous.

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