24/01/2021
Et avant ?
Qu’y avait-il avant treize virgule sept milliards d’années ?
On ne connaît qu’un mur de photons, une lumière fossile
Appelé fonds diffus cosmologique. Rien de visible au-delà !
La science cherche, inventorie, fait preuve d’imagination
Planck décrit ce mur conceptuel, né d’une singularité initiale
Qui ne dure pas ou si peu, entre l’instant zéro de l’univers
Et 10-43 seconde, le temps de Planck ou l’ère de Planck
On se demande même à quoi rime cet instant zéro
Puisque les lois de la physique s’arrêtent devant le mur
Derrière : une énigme sans temps, sans espace, sans matière ?
Y a-t-il eu un instant zéro, nul ne le sait, et pourtant
Planck a bien identifié ou conceptualisé cet instant unique
Pendant lequel les quatre interactions fondamentales
S’appliquaient simultanément dans un bang so big
Avant le bang, il n’y avait rien de matériel
Cela veut-il dire qu’il n’y avait rien ?
Que signifie rien ? N’est-ce qu’une absence ?
L’absence est liée au manque de présence
Et la présence ne serait qu’un signe matériel,
Il y a quelque chose ou il n’y a rien
Mais imaginer ce rien, n’est-ce rien ?
Imaginer ce rien est-il interdit ?
Ce rien est sans consistance, sans temps ni espace
Et pourtant il est et nous pouvons en parler
Nous pouvons même concevoir différents rien(s)
Les comparer, les analyser et imaginer
Leur impact sur la réalité. L’imaginaire existe
Mais qu’est-il ? A-t-il une existence propre ?
Le monde imaginaire ou plutôt les mondes imaginaires
Sont, mais n’existent pas au sens matériel
Ces bulles sans existence physique sont et faits
D’une matière non consistante mais réelle
Puisque je peux les utiliser et progresser
Dans ma vision du monde, même matérielle
Elles font preuve d’une réalité différente
D’un monde d’idées qui se cherchent, se battent
Gagnent ou perdent sur une échelle de différenciations
Réelle, mais sans consistance, vide de matérialité
La bouillie des idées est un autre monde
Différent, réel, mais imaginaire
Où Dieu se conçoit et se construit sans fin
Et ce n’est pas encore le monde divin !
03:48 Publié dans 11. Considérations diverses, 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, concept, idée, monde imaginaire | Imprimer
23/01/2021
Verte
Le décor n’a guère changé
Le vert en compose la toile de fond
Vert de la fièvre de l’enfance
Vert des délires verbaux
Vert des fumeries d’opium
Vert d’un mal de tête
Et pourtant tu trônes hors de toi-même
Dans l’obscurité de tes maux
Et la blancheur de tes pouvoirs
Le décor se meut hors de toi-même
Tu marches léger, en chaussettes
Un brin d’herbe entre les dents
Tu regardes défiler ta vie
Un va et vient d’automne
Une immobilité bienvenue
Une queue de rat comme main courante
Qui parfois s’immobilise
Pour mieux te piéger et tromper
Ton sens aigu de l’écoulement du temps
As-tu vu passer ces années ensoleillées
Ta jeunesse dans ses craintes
Tes désirs ambigus et vertueux
La caresse troublante et passionnée
De celles que tu convoitais
Jusqu’au jour où tu la rencontras
Verte de vertus esseulées
Parapluie contre l’adversité
Immortalisée et tremblante
Sous la pluie de sa beauté
Que toujours tu contemples
Encore maintenant et à jamais
Le regard fixe et émerveillé
Seul point fixe dans ton rêve
D’une vie de jeune homme
Toujours à fleur de peau
Oui, le vert te va bien
Même lorsqu’il jaunit
04:26 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, écriture, littérature | Imprimer
22/01/2021
La mue (16)
– Mais il faut du temps pour arriver à une telle chose, objecta quelqu’un.
– Non, il faut que vous soyez possédé par le sentiment de l’urgence : urgence à vivre la vraie vie, urgence à aider les autres à découvrir ce que j’avais découvert, urgence à transformer le monde par l’amour qui peut tout. Savoir qu’au bout du chemin existe la mort et ne rien faire jusque-là, c’est gâcher sa vie et celle des autres par absence d’attention. Néanmoins, je concède que le temps est indispensable pour parvenir au but.
– C’est quoi ce but ? dit un autre en équilibre sur un fil téléphonique.
– C’est le bonheur, quoi qu’il arrive dans notre vie. Cette compréhension demande du temps, certes, mais la transformation peut venir en un instant.
Je m’interroge. Comment cette colombe a-t-elle pu rallier tous ces oiseaux alors qu’hier j’étais pratiquement seul avec elle ? Serait-ce tout simplement qu’elle possède la conviction et que celle-ci entraîne les autres, qu’elle possède la pureté et que celle-ci convainc les autres. Et moi, et moi, que deviens-je dans tout cela ? C’est alors qu’il m’apparaît clairement que je suis directement concerné par ce que proclame la colombe. Je me tiens immobile et médite cette nouvelle vie qui s’ouvre devant moi. Je me sens le cœur léger, l’esprit aventurier. Mes réflexes d’homme moderne ne m’ont pas sauvé du désastre ; inversement, je suis encouragé par cette colombe qui me dit de tout abandonner, ce que je vais faire à partir d’aujourd’hui. Voilà, c’est fait, j’ai oublié mon passé et me tourne vers le présent et l’avenir. Non, je me tourne vers le néant et celui-ci est aimable et grand. Quelle idée ! Et pourtant, c’est vrai, ce vide m’attire et me donne la chair de poule. Adieu ma vie, en route pour la vraie vie.
La colombe prend son envol, tournoie autour de moi, plane et se pose à mes côtés. Elle me regarde avec tendresse, mais fermeté et dit :
– Toi, Rémi, je connais les événements qui t’ont conduit ici. Je vois tes efforts et ton cheminement intérieur. Tu as, par expérience, compris ce qu’est la vie, la vraie, celle qui est au-delà de ce que nous percevons et ressentons. Dorénavant tu ne t’appelleras plus Rémi, mais Imer. Tu te consolideras toi-même, tu flotteras pour aider les autres et tu connaîtras une nouvelle vie, la vraie, bientôt.
La colombe me caresse de son aile, me regarde une dernière fois et dit :
– Je ne te verrai plus. Tu en sais suffisamment pour voler de tes propres ailes. Sois fort, ta prochaine mue est pour bientôt.
Sur ces paroles que je ne comprends pas réellement, elle s’envole, fait un rond au-dessus de ma tête et s’éloigne. Je suis seul, mais je suis habité d’une nouvelle force qui me guide et me donne détermination et certitude. Je prends mon envol et pars, loin de mon appartement et de Joséphine. Le cordon est coupé, en avant !
07:12 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : métamorphose, évolution, épanouissement | Imprimer
21/01/2021
Les formes de musique sacrée
Alain Danielou distingue plusieurs formes de musique religieuse et de danses sacrées. Dans ces formes, la musique modale tient une place essentielle.
Les formes de musique religieuse
* les bruits ou complexes sonores, qui servent à créer un climat de terreur sacrée ;
* les formes à prédominance rythmique qui servent de base aux danses sacrées ;
* les musiques royales et guerrières destinées à donner de la grandeur aux cérémonies civiles et religieuses ; .
* les psalmodies des textes sacrées, avec trois grands courants :
la psalmodie védique (2° millénaire avant Jésus-Christ) ;
la psalmodie du monde méditerranéen, d'origine juive ;
la psalmodie bouddhique, beaucoup plus récente ;
* les musiques modales savantes, employées comme moyen de concentration intérieure ; .
* les hymnes chantés, dérivés des formes savantes et populaires ;
* la musique savante de style profane créées pour donner plus de grandeur aux cérémonies religieuses.
Les danses sacrées
Elles comprennent :
. les danses extatiques et prophétiques, dont les plus fondamentales sont d'origine africaine, hindoue et turques (derviches tourneurs) ;
. les danses à signification cosmologique (cérémonie chinoise et japonaise) ;
. la danse théâtrale, conception spécifiquement hindoue, mais qui s'est également manifestée dans la célébration des mystères du moyen-âge.
La musique modale
La musique sacrée est partout spécifiquement modale, car c'est cette forme de musique qui exerce l'action psychologique la plus efficace.
Les raisons tiennent à l’existence :
. d'une tonique, son de référence autour duquel tourne les notes de la mélodie ;
. d'intervalles répétitifs agencés en formules ou groupes de notes semblables ;
. d'une finale dont l'arrivée procure un temps de silence et de plénitude ;
. d'un rythme qui divise le temps dans la durée et non dans l'instant. Ce rythme n'a rien à voir avec le rythme tel qu'il est compris actuellement : ainsi la valse adopte non pas un rythme à trois temps, mais un rythme à 24 temps (3 fois 8), car ce sont les groupes de 8 mesures qui exercent une action psychologique sur les danseurs.
01:53 Publié dans 52. Théorie de la musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique sacrée, danse sacrée, musique modale | Imprimer
20/01/2021
Fil d'Ariane
Vous arrive-t-il d’être muet
Et de n’avoir aucune pensée
Rien qu’un vague écœurement
Qui vous fait rejeter l’environnement
Et vous contraint à vous lover
Sur un délicat et discret secret ?
Le monde vous délaisse
Eh bien laissez-le tomber
Prenez votre tête en main
Et courez la mettre au coffre-fort
Puis sortez en toute liberté
Aux vues de tous et toutes
Montrer vos faiblesses
Faites entendre vos plaintes
Transformer votre solitude
Jusqu’à ce point unique
Où tout ne rime à rien
Et rien devient le tout
Alors se dévoilera l’absence
Ce tendre matelas de laine
Où s’enfonce ce moi
Et d’où émerge le soi
La légèreté faite autre
Hors de toute connaissance
Flottez au-dessus du quotidien
Mêlez-vous à l’inconsistant
Aux nuages sans image
Jusqu’à n’être plus qu’un filament
Encore attaché au pouvoir
D’être homme sans devenir
A… Dieu…
Ne rompez pas le fil…
03:41 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, poème, écriture, littérature | Imprimer
19/01/2021
Parution "Les voyages intérieurs"
Les voyages intérieurs
« Deux jours plus tard, ils entrèrent sans coup férir dans la place, soigneusement déguisés en paysans rustres et avinés, ayant caché leurs armes dans les tonneaux emplis de vin. Réfugiés dans une auberge à cent sous, ils partirent en reconnaissance, dispersés, se mêlant au bon peuple qui n’avait pas l’air si réjoui de la présence anglaise. Le plan fut mis au point pour la prochaine sortie de Jeanne de sa prison, quel que soit le moment, avant ou après le jugement. »
Le livre contient 4 nouvelles :
. L’essence de Pierre Heurtebise de Praguilande,
. L’homme sans ombre,
. Ephistole Tecque,
.La fin de l’histoire
Date de parution : 15 janvier 2021
Prix public : 19,90 €
Page : 232
ISBN : 978-2-7547-4426-3
https://www.amazon.fr/voyages-int%C3%A9rieurs-R%C3%A9cits-insolites/dp/2754744266/ref=sr_1_1?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&dchild=1&keywords=Les+voyages+int%C3%A9rieurs+loup+francart&qid=1609752597&s=books&sr=1-1
https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/les-voyages-interieurs/
https://livre.fnac.com/a15593144/Loup-Francart-Les-voyages-interieurs?oref=00000000-0000-0000-0000-000000000000&Origin=SEA_GOOGLE_PLA_BOOKS&esl-k=sem-google%7cng%7cc294196405911%7cm%7ckpla374773846696%7cp%7ct%7cdc%7ca58200328279%7cg1553156614&gclid=EAIaIQobChMIz4j4hY727QIVWunmCh26zgM3EAQYASABEgKQ3fD_BwE&gclsrc=aw.ds
https://www.furet.com/livres
Entrer en soi-même pour y faire la découverte de l'extraordinaire et du paradoxal dépassement de soi. Cette plongée éminemment personnelle est la condition sine qua non à ce que les personnages de ces nouvelles vont vivre comme une libération. Pierre, Mathis, Éphistole et Nicéphore tâtonnent, trébuchent, avant de faire l'expérience de la vacuité de soi et de cette liberté chèrement acquise. Car relever la tête a un prix. Lequel êtes-vous prêt à payer ?
Loup Francart imagine avec humour et une lucidité aiguë les remises en cause intimes de quatre hommes. Méditation, philosophie et tendre ironie font bon ménage sous sa plume si caractéristique.
Auparavant expert en stratégie et gestion de crise, l'auteur se consacre aujourd'hui à ses passions artistiques, la peinture, la musique, la littérature. Il tient également un blog dans lequel il fait part de ses réflexions sociétales et personnelles.
AVIS DE L'ÉDITEUR : Dans ces nouvelles extra-ordinaires, Loup Francart démontre la puissance de deux incontournables du développement personnel : l’introspection et la méditation.
07:30 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : parution, presse, promotion, livre, recueil | Imprimer
18/01/2021
La mue (15)
Je me dirige vers mon appartement. Où irai-je autrement ? Elle est là, je vois son ombre dans la cuisine. Je m’approche de la fenêtre. Ah, elle n’est pas seule. Ça y est, il est adopté. Ça n’a pas duré longtemps. Mais, ayant maintenant un peu de recul, je constate que j’ai fait de même plusieurs mois auparavant. Alors, pourquoi reprocher à cet homme ce que j’ai fait moi-même ? Sur le rebord de la fenêtre, je médite : j’ai reçu Joséphine en cadeau du ciel, il l’a reçoit en cadeau, quoi de plus normal. Est-elle coupable ? Non, ce sont les circonstances qui l’ont conduite à cette attitude. Ma disparition de sa vie est logique et correspond à ce que recherchent les autorités. Alors, laissons-les, éloignons-nous et parcourons le monde pour y trouver la paix. Hum, plus facile à dire qu’à faire. Je m’installe non loin de là. Je ne suis pas encore suffisamment libre pour m’éloigner sans un regard.
Ce matin, je m’installe tôt sur le toit de l’église. Je ne veux pas rater la venue de la colombe. Elle n’est pas encore là. Mais je remarque plusieurs races d’oiseaux qui sont là. D’ordinaire, ils ne se côtoient pas. Aujourd’hui cela ne les gêne pas, chacun pépie dans son propre langage, le front haut, la plume légère. Tous semblent attendre. Attendraient-ils la colombe ?
Celle-ci apparaît, un brin d’olivier dans le bec, semblable à son image. Elle la dépose à ses pattes, regarde les oiseaux présents, les salue de la tête et leur parle dans leur cœur :
– Chers amis, je suis heureuse de vous retrouver. Cela prouve que vous avez médité mes paroles et que vous avez commencé à vous transformer. Je ne vous demande pas une métamorphose. Non, une simple mue. Restez ce que le créateur a fait de vous, chacun unique et possédant sa vocation propre. Mais transformez votre cœur, réveillez votre intelligence, ouvrez votre âme à la vie et celle-ci deviendra enrichissante et multiple. Ne vous souciez pas de ce que vous allez devenir, vivez que diable, sans aucune arrière-pensée. Soyez dans l’instant, là où vous êtes, sans penser à un autre temps ou un autre lieu. Faites le vide en vous et l’univers vous pénètrera. Vous vous unirez à lui ; vous ne serez plus, vous vivrez.
07:05 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : métamorphose, évolution, épanouissement | Imprimer
17/01/2021
Le monde caché
Derrière la grandeur et la beauté de l'univers
se cache la lumière divine, tremblotante
mais sûre d'elle
qui jamais ne se confond
avec la consistance de la matière
L'infini derrière le moi
qui apparaît avec modestie
dans l'émerveillement du Soi
07:49 Publié dans 27. Création photos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : invisible, visible, moi, soi, présence | Imprimer
16/01/2021
La musique sacrée : voie de purification (10)
L'harmonie
Le but ultime recherché dans la musique est alors atteint. L'âme devient réceptacle, vase transparent où les vibrations s'harmonisent et se complètent. L'invisible s'unifie au visible dans l'âme devenue vierge, le visible laisse entendre les sons de l'invisible. Chaque chose, chaque être exprime totalement l'amour divin avec lequel il a été créé.
Ainsi parle l'apôtre divin : "depuis la création du monde, les choses invisibles sont contemplées à travers les créatures". Si à travers les choses visibles les invisibles sont contemplées, dans une bien plus grande mesure les choses visibles sont approfondies à travers les invisibles par ceux qui s'adonnent à la contemplation. Car la contemplation symbolique des choses spirituelles à travers les visibles n'est autre que la compréhension dans l'Esprit des choses visibles à travers les invisibles. Maxime le Confesseur
En celui qui atteint cette harmonie inexprimable faite d'amour brûlant pour tous et tout, les deux aspects qui semblent parfois s'opposer dans la musique se réunissent. Celui qui écoute avec l'ouïe de l'âme rejoint pleinement celui qui joue ou qui chante. Le musicien entre dans la magie divine de la création, il devient créateur non dans l'effort et le travail, mais dans la co-naissance et le vécu. Il est unifié intérieurement et uni à l'univers et à Dieu.
Dans la connaissance, l'esprit offre les essences spirituelles de l'univers, comme autant de dons qu'il fait à Dieu. Dans l'existence, l'esprit reçoit des dons en explicitant par la vie toute la splendeur de la sagesse divine déposée invisiblement dans les êtres. Maxime le Confesseur
Le musicien, le chanteur, se laisse enivrer par l'Esprit qui s'exprime à travers son art. Ce n'est plus lui qui joue avec sa vision personnelle du monde, avec sa culture et ses connaissances musicales. Quelque chose, quelqu'un de plus grand que lui, joue en lui, chante en lui avec des gémissements ineffables, avec des cris de joie, avec la tendresse de l'amour, avec les larmes de la compassion.
La musique trouve alors sa véritable finalité. Elle dévoile l'harmonie qui existe entre le créé et l'incréé, le visible et l'invisible, le son et le silence. Elle conduit celui qui la pratique à s'harmoniser lui-même avec le visible et l'invisible. Elle participe à l'acte créateur, elle devient voie d'expression du Verbe.
Le but de la foi, c'est la vraie révélation de son objet. Et la vraie révélation de l'objet de la foi, c'est la communion indicible avec lui... Et cette communion est le retour des croyants à leur principe comme à leur fin... et donc le rassasiement du désir. Et le rassasiement du désir, c'est la stabilité éternellement en mouvement des désirants autour de l'objet désiré... et donc l'éternelle jouissance sans séparation... la participation aux choses divines. Et cette participation aux choses divines est la similitude du participé et des participants. Et cette similitude, c'est, selon l'énergie, l'identité des participants avec le participé... Cette identité, c'est la déification. Maxime le Confesseur
07:05 Publié dans 52. Théorie de la musique, 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, chant, spiritualité, numineux, religion | Imprimer
15/01/2021
La vie
Le vers de terre est un drôle d’être
Comment ne pas lui donner raison ?
Il lui arrive d’être prisonnier
Mais il se délivre sans difficulté
En se lovant sur lui-même
L’oiseau moqueur a une grande gueule
Et un petit bec prétentieux
Il ne sait pourtant pas protester
Face aux attaques des petits
Qui l’accablent et rient de son inconséquence
L’homme dans sa naïveté frêle
Court après la vie sans pouvoir la doubler
Il lui tend même des embuscades
Sans toutefois pouvoir la piéger
Il ne sait pas feinter le dernier jour
07:33 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature, écriture | Imprimer
14/01/2021
Peinture
En préparation
formes apparaissant
la clarté en jeu
07:12 Publié dans 23. Créations peintures, 31. Pictoème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : abstrait, peinture acrylique | Imprimer
13/01/2021
Rêve d'automne
Fumée du diable,
c'est mieux que l'herbe viable,
de Castaneda.
00:07 Publié dans 31. Pictoème, 46. Haïku | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : imprécation, ésotérisme, rêve | Imprimer
11/01/2021
La mue (14)
Je sais bien que je ne me parle pas à moi-même. Alors, qui est-ce ? Je regarde autour de moi. A côté, sur le même toit, je vois une colombe qui me regarde. Elle est arrivée sans bruit et s’est posée là, comme pour converser avec moi. Elle parle comme vous et moi alors que je ne comprends rien aux pépiements des autres oiseaux. Mieux même, elle me parle directement dans ma tête sans avoir besoin de la voix, organe naturel de la parole.
– Croyez-vous ma situation enviable ?
– Ce ne sont pas les situations qui comptent, mais la façon dont on les vit.
– …
– D’ici tu vois toute la ville, tu devines les peines et les joies selon les circonstances, mais tu sais intimement que ce n’est pas ça l’important. Ce qui compte, c’est ce que l’on fait de ce qui nous arrive. Fabrique-t-on du miel ou du fiel ? Et tu sais qu’il n’appartient qu’à toi de choisir, même si tu ne penses qu’à toi pour l’instant.
– Mais qui êtes-vous, vous qui me parlez ?
– Je ne suis qu’un simple pigeon. Ma seule liberté tient à l’amour. Celui-ci est tout puissant et universel. Je vole sur le monde sans m’attacher à ce qui se passe, mais à ce qui est vécu. Je ne connais que l’intérieur de l’homme et le laisse se saisir des situations. Il apprend dans l’expérience, il saisit dans la science, il comprend dans la conscience et enseigne l’obédience aux intuitions de l’âme.
Que répondre à cette déclaration ? L’ai-je d’ailleurs bien comprise ? Cette colombe est assurément plus qu’un simple pigeon ou une vulgaire tourterelle. Alors je m’efforce de la voir sous un autre jour. Mes yeux s’ouvrent, mon cœur éclate, ma rationalité cède et je découvre l’amour. Cette simple créature devient un être à part entière, plus qu’un humain, au-delà de son apparence physique au demeurant charmante.
– Va mon frère. Tu en as assez appris aujourd’hui. Médite ces paroles et reviens demain.
J’obéis et plonge dans le vide céleste apparu devant moi et qui me porte d’espérance. Je suis léger, détendu et plein d’énergie. La vie s’ouvre et devient nouvelle. Je la découvre et le monde devient autre.
07:19 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : métamorphose, évolution, épanouissement | Imprimer
10/01/2021
La musique sacrée : voie de purification (9)
Purification et unification
La musique sacrée méditative donne à l'homme un moyen de concentration. Cette concentration le purifie. La purification conduit à l'unification de l'être.
La première qualité de ce type de musique doit être de permettre la concentration, c'est à dire de calmer le mental, d'évacuer peu à peu le dialogue intérieur qui sans cesse s'impose à nous, malgré nous. C'est l'attention sur la mélodie qui mène à la concentration en en faisant le fil conducteur des pensées. Le but de l'harmonie, lorsqu'elle est jointe à la mélodie, est de créer l'ambiance intérieure sans distraire la concentration. La musique modale où le rythme et le rappel de formules mélodiques créent un univers sonore particulier, est plus appropriée à cette recherche que la musique dite classique, c'est à dire formée à partir de gammes mineures ou majeures.
Lorsque l'esprit a atteint un certain calme, le corps va pouvoir s'éveiller aux sons. La musique n'est plus entendue par l'intermédiaire de l'ouïe. L'ensemble du corps, devenu perméable aux vibrations, se laisse pénétrer par la mélodie qui l'enveloppe et le fait vibrer. Les sens s'éveillent, libérés de la tyrannie du mental. Le corps apprend à co-naître par lui-même. Ce n'est plus la mémoire des sensations qui s'impose, mais la sensation elle-même, pure, dans l'instant. C'est ici et maintenant que je suis, et non hier ou demain, là ou là-bas. L'instant saisi dans toute sa plénitude ouvre alors à l'éternité.
Le mental et le corps purifiés vont permettre au cœur de s'ouvrir. Pour les Pères de l’Eglise, le cœur est le lieu de l'esprit purifié, le centre de l'homme, l'endroit d'où tout doit venir. Il faut d'abord le débarrasser de ce qui l'opacifie, séparer les émotions des sentiments et les sentiments de l'amour, sentiment ultime, vie du cœur. La musique sacrée fait fondre les cœurs de pierre, les purifie et les transforme en calice pur, coupe offerte au monde et à Dieu.
L'être unifié, purifié d'un moi dominateur, devient prêtre dans toute la plénitude du mot, c'est à dire intermédiaire actif entre Dieu et l'univers. Offert en totalité à la vie divine, il fait monter vers Dieu le cri du monde et renvoie au monde la réponse divine de l'amour, la plénitude de l'Esprit. Temple du Saint Esprit, l'être se transfigure et se divinise.
C'est ainsi qu'en réalité cela devrait être, la grâce divine habitant au plus profond de nous, dans notre cœur. Le Seigneur a dit : "Le royaume des cieux est au-dedans de vous". Par le royaume des cieux, il entend la grâce du Saint-Esprit. Ce royaume de Dieu est en nous maintenant. Le Saint-Esprit nous illumine et nous réchauffe. Il emplit l'air ambiant de parfums variés, réjouit nos sens et abreuve nos cœurs d'une joie indicible. Staretz Séraphim de Sarov
03:08 Publié dans 52. Théorie de la musique, 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
09/01/2021
Jeu de miroirs
Mystère et rêve
La nature se regarde
Et toi, où es-tu ?
07:14 Publié dans 27. Création photos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : intérieur, extérieur, coprs, âme | Imprimer
08/01/2021
Perception
Lorsque la conscience s'abandonne, c'est-à-dire lorsque la perception de soi se résume à un voile transparent entre le naturel et le surnaturel, l'univers se dévoile : la distance et la durée, l'espace et le temps s'abolissent, chaque chose, chaque être peuvent être perçus intérieurement.
06:52 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : moi, soi, intérieur, extérieur | Imprimer
07/01/2021
Conscience et paradoxe
Être là ou l’absence
Quand tu es là où es-tu?
Seul ton corps est présent
Il est là
Il occupe une part de l’espace-temps
Il peut lui arriver de bouger
Il passe du temps à changer d’espace
Il change d’espace en prenant du temps
Espace et temps sont une seule et même chose
Le mouvement c’est la vie
Et la vie c’est la conscience de ce mouvement
La conscience est seule intemporelle
Et donc non spatiale ni temporelle
Mais pour en prendre conscience
Il faut l’oublier
La conscience n’existe réellement
Que lorsqu’elle n’est plus
Ou plutôt lorsqu’on n'en a plus conscience
07:04 Publié dans 42. Créations poèmes, 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : présence, absence, conscience, non-être | Imprimer
06/01/2021
La mue (13)
Elle vient vers moi, retire le voile, me regarde sans animosité, mais sans amour. Je suis devenu un meuble de plus dans l’appartement qu’elle a adopté alors qu’il m’appartenait. C’est sans doute pour cela qu’elle ne me met pas à la porte. Elle n’ose pas. Je vois son œil noir. J’ai bien envie de me jeter dessus avec le bec et de le crever. Mais je ne bouge pas. Que se passerait-il si elle me mettait à la porte ?
Nous sommes mardi. La femme de ménage arrive après le départ de Joséphine. Elle aussi a pris l’habitude de recouvrir la cage du voile opaque. Elle peut fouiller dans nos affaires sans vergogne, personne ne la verra. Je l’entends farfouiller dans le secrétaire, là où je mets mes papiers. Que peut-elle bien faire ? Je l’entends ouvrir grand les fenêtres. Tout à coup, j’ai envie de promenades. J’ouvre la cage sans qu’elle me voie, je me glisse sous le voile, jette un œil et comme elle se trouve dans une autre pièce, je m’envole par la fenêtre. Enfin, de l’air frais et un peu de liberté ! C’est agréable de virevolter dans le soleil du matin, d’aller dans toutes les directions, de se poser sur une branche ou un toit et de rêver devant l’étendue de la ville et ses buildings.
Je suis présentement perché sur le toit de l’église, au soleil. Le clocher est haut ; il domine la ville et cela m’enchante. Je me sens élevé, plus spirituel, moins préoccupé par mes problèmes quotidiens. Je m’interroge sur ma vie. Qu’a-t-elle été jusqu’à maintenant ? Une succession d’événements, des joies et des peines, des gens à côtoyer ou à rejeter. Rien qui ne m’incline à réfléchir sur ce que j’ai fait ou même ce que je vais faire. Je ressens un grand vide lorsque je me penche sur tout cela, un vide un peu écœurant, très différent de ce que j’imaginais à vingt ans. J’avais alors la flamme de la jeunesse, le rêve des entrepreneurs, la richesse du début de l’existence, la tendresse envers ceux qui partageaient avec moi ces moments privilégiés d’un avenir non encore décidé. Je dévorais la vie à pleines dents et n’avais pas besoin de dentiste. Cela a changé depuis. Les émotions se sont tassées, les sensations se sont amoindries, les sentiments ont évolué, mon approche rationnelle des événements s’est même modifiée. L’infini n’est plus ouvert, il se referme peu à peu, surtout ces derniers temps. Il est même tellement fermé que je me demande ce que je fais sur terre. Prisonnier d’une cage ou libre de mourir seul, quel choix ridicule et malsain.
– Mon ami, pourquoi te rends-tu malade comme cela ? me dit tout à coup une voix dans ma tête.
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05/01/2021
La musique sacrée : voie de purification (8)
Enfin, la musique fait appel à l'intellect de deux manières : . Par le son et les rapports entre eux, elle est un phénomène mathématique, quantifiable. Déjà les grecs, il y a deux mille ans, étudiaient la musique pour y trouver les lois de l'univers. Le solfège, l'étude de l'harmonie et du contrepoint, sont une science exacte, une mathématique complexe faisant appel aux bases 7 et 12. C'est la mise au point de l'écriture musicale qui a transformé, en Occident, la conception de la musique. Le chant, par la lecture, s'est intellectualisé, est devenu plus savant, mais a perdu sa spontanéité, son jaillissement intérieur. . Par l'évolution progressive des possibilités musicales, la musique contemporaine est devenue un art d'intellectuel, réservé à une élite qui admire les constructions mathématiques, la technicité poussée à son maximum. Dans cette forme d'art, qu'on retrouve dans certaines œuvres cubistes, dans le Nouveau Roman, l'artiste se met en valeur et évacue souvent la dimension sacrée de l'art. En conclusion, le moi n'est pas permanent. Son aspect momentané dépend de la fonction activée du moment. Il évolue sans cesse. En quelques instants, je passe du raisonnement à l'émotion, du sentiment au désir. Généralement il y a une fonction qui prédomine en nous : la présence physique ou l'intellect est plus marquée chez l’homme ; la femme vit plus dans l'affectivité. Mais ce ne sont que des tendances générales. Notons également qu'à travers la musique, nous pouvons prendre conscience que chacun de ces centres existant en l'homme possède un aspect positif et un aspect négatif. Ainsi, la rêverie romantique recherchée dans la musique accentue l'aspect négatif de l'imagination qui n'est dirigée vers aucun but précis. L'oubli des pensées négatives que permettent certaines musiques constitue une utilisation instinctivement positive de la musique.
Le lieu du moi
La voix humaine n'est pas seulement un moyen d'expression. Elle est aussi un instrument de connaissance, un indicateur de l'état d'être du moment et au-delà de notre véritable être. Chacun sait que la voix trahit l'émotion, que son débit, sa hauteur indique l'état émotionnel du moment. Les comédiens et les chanteurs apprennent à contrôler leur voix, en travaillent les inflexions et pratiquent l'imitation pour arriver à la maîtrise de l'émission. Dans le domaine spirituel, les maîtres se penchent sur l'origine physique de la voix : où le moi résonne-t-il en moi lorsque je dis moi?Expérience intéressante à pratiquer dans la solitude : je prononce moi à haute voix, je chante moi, et je tente de saisir où, en moi, résonne le mot, d'où part la vibration profonde de l'évocation du moi. Cela peut se situer dans la tête, dans le cœur, dans le ventre, ou encore entre deux. Cette sensation de lieu indique la fonction dans laquelle nous vivons le plus : l'intellect, l'affectivité, le centre moteur... Ce lieu se révèle dans la voix, car il est le point de naissance du verbe. Ainsi, au fond de lui, chaque être a sa propre harmonique, son propre son qui entre en vibration avec d'autres sons. Ce son n'est jamais pur. Son timbre est voilé par l'aspect négatif de chaque fonction (la crainte, le désir de raisonner, le contentement du moi, etc.). Sa hauteur dépend du lieu de l'être où se situe le moi. Sa profondeur dépend de l'harmonie qui existe ou non entre chaque fonction.
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04/01/2021
Voeux aux lecteurs d'un jour
Un point crée l’univers
Puissance de la volonté divine
Il souffla sur la poussière
Et celle-ci devint créatrice à son tour
Engendrant la beauté et la vérité
Le souffle divin sur la braise cosmique
Crée l’infini et vous fait participant de l’infini
Que nous tous rêvions d’être créateurs
Faisant avancer l’année
Par de beaux projets
Et apportant notre pierre
Ainsi sera comblé l’infini
En nous conduisant à notre réalisation
Bonne année 2021 à vous tous,
connus ou inconnus,
qu’elle vous apporte espérance et amour du monde.
07:06 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : voeux, poésie, poème, infini, projet, réalisation | Imprimer
03/01/2021
La grande Charlotte
Plus rien ne sera comme avant
Elle n’aura plus ses cheveux blonds
Ne sera plus harnachée de la tête aux pieds
Elle ne partira plus sans que l’on sache où
Elle n’errera plus dans les rues de Tokyo
Ni dans celles de Topahunca la désolée
Dorénavant, elle ira comme sa sœur
Sage et froide comme la mort
Elle sourira aux passants échevelés
Elle caressera les plumes du paon
Elle ira bravement à la ville voisine
Voir si son professeur de musique
Joue toujours du violon à cinq cordes
Elle partira courir aux pieds du Mont Blanc
Et toujours reviendra fraîche et jolie
Auprès de tes rêves les plus fous
Jusqu’à t’enjôler et te rendre fou
Ainsi dépassa en une matinée
L’image dévoyée de la grande Charlotte
Qui dansait la nuit dans les rues de Paris
Et pour moi, ce n’est plus qu’un souvenir
Qui passe au creux de ma mémoire
Et s’évapore au fond d’un rêve
07:18 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, littérature, écriture | Imprimer
02/01/2021
La mue (12)
Aujourd’hui, à huit heures du soir, je perçois la clé dans la serrure. La porte se referme. J’entends parler Joséphine. Je ne sais ce qu’elle dit, mais une voix d’homme lui répond, assez grave et douce. Puis j’entends « Chut ! » Elle vient vers moi, seule et l’air de rien. Elle prend le voile opaque et le met sur la cage. Je ne vois plus et entends très mal, d’autant plus qu’elle met une symphonie de Beethoven assez fort. J’ai beau tendre l’oreille, je ne comprends pas ce qu’ils se disent. J’ai beau faire du bruit, agiter mes ailes, cogner mon bec sur les barreaux, rien n’y fait. Je ne suis plus là pour elle et elle m’ignore totalement. Après leur dîner, il semble s’incruster. La musique devient douce et moderne. Un chanteur noir remplace le classique. Oui, ce n’est pas mal, mais que font-ils ? Je n’entends plus rien, sauf quelques soupirs de temps à autre. Je comprends que j’ai définitivement perdu l’amour de Joséphine ou du moins, que je suis remplacé comme prétendant. Cela me fait une drôle d’impression. C’est une deuxième rupture, presque plus pénible que celle de la mue. Joséphine, que fais-tu ? Je me souviens des nuits passées à nous raconter nos vies respectives, à nous caresser doucement, à échanger nos salives dans des baisers de feu, à explorer nos corps et à les rapprocher. Elle avait un grain de peau très doux, elle savait m’embrasser avec fougue, passer ses doigts sur mon dos pour le faire frémir. Je lui prenais la tête et baisais son cou qui sentait le caramel. Je lui imprimais mes mains sur ses seins et parfois m’aventurais plus bas. Et tout cela n’est plus. Je suis remplacé par un inconnu qui peut faire la même chose, sans vergogne. Non, je ne chanterai pas pour protester, je resterai silencieux. Je finis par m’endormir, blotti sur mon nid douillet.
Je me réveille. Je n’entends rien, ils doivent dormir. Ah, voici Joséphine. J’entends ses pieds nus sur le plancher. Elle va se faire un café à la cuisine. Elle passe devant ma cage. Je suis toujours sous le voile. Je pépie. Mais rien n’y fait. Elle fait semblant de ne pas entendre. Elle vit sa vie sans s’occuper de mon sort. Que vais-je devenir ? Je ressens l’angoisse des relégués, de l’employé que son patron cherche à virer, du sportif moins performant qui ne convient plus à son entraîneur, de l’amant évincé, de l’enfant sans parents. C’est dur cette vie inutile qui n’intéresse personne. Je pleure doucement derrière mon voile, hoquetant de petits gazouillis. J’entends l’homme se préparer à partir. Pourvu qu’elle ne parte pas avec lui. Non, la porte claque et je l’entends marcher.
07:10 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : métamorphose, évolution, épanouissement | Imprimer
01/01/2021
Parution d’un nouvel ouvrage de Loup Francart
Parution d’un nouvel ouvrage de nouvelles, de Loup Francart :
Article disponible à partir du 15 janvier 2021,
livraison à partir de 0 €01, en précommande dans les magasins FNAC, au Furet du Nord, aux Editions du Panthéon
232 pages, 4 nouvelles
https://www.editions-pantheon.fr/catalogue/les-voyages-in...
https://www.furet.com/livres/les-voyages-interieurs-loup-francart-9782754744263.html
https://livre.fnac.com/a15593144/Loup-Francart-Les-voyages-interieurs?oref=00000000-0000-0000-0000-000000000000&Origin=SEA_GOOGLE_PLA_BOOKS&esl-k=sem-google%7cng%7cc294196405911%7cm%7ckpla374773846696%7cp%7ct%7cdc%7ca58200328279%7cg1553156614&gclid=CjwKCAiA57D_BRAZEiwAZcfCxW_U3p6XYvtJO17nqXc72BjzwEnTZeJbZQOHlac8rjMS94CzfXtIRhoCNSwQAvD_BwE&gclsrc=aw.ds
« Deux jours plus tard, ils entrèrent sans coup férir dans la place, soigneusement déguisés en paysans rustres et avinés, ayant caché leurs armes dans les tonneaux emplis de vin. Réfugiés dans une auberge à cent sous, ils partirent en reconnaissance, dispersés, se mêlant au bon peuple qui n’avait pas l’air si réjoui de la présence anglaise. Le plan fut mis au point pour la prochaine sortie de Jeanne de sa prison, quel que soit le moment, avant ou après le jugement. »
Entrer en soi-même pour y faire la découverte de l'extraordinaire et du paradoxal dépassement de soi. Cette plongée éminemment personnelle est la condition sine qua non à ce que les personnages de ces nouvelles vont vivre comme une libération. Pierre, Mathis, Éphistole et Nicéphore tâtonnent, trébuchent, avant de faire l'expérience de la vacuité de soi et de cette liberté chèrement acquise. Car relever la tête a un prix. Lequel êtes-vous prêt à payer ?
Loup Francart imagine avec humour et une lucidité aiguë les remises en cause intimes de quatre hommes. Méditation, philosophie et tendre ironie font bon ménage sous sa plume si caractéristique.
Auparavant expert en stratégie et gestion de crise, l'auteur se consacre aujourd'hui à ses passions artistiques, la peinture, la musique, la littérature. Il tient également un blog dans lequel il fait part de ses réflexions sociétales et personnelles.
AVIS DE L'ÉDITEUR : Dans ces nouvelles extra-ordinaires, Loup Francart démontre la puissance de deux incontournables du développement personnel : l’introspection et la méditation. En route pour la libération.
Bonne année 2021 à vous tous, qu’elle vous apporte l’espérance et l’amour du monde.
N’oubliez pas de commander ce nouveau livre de nouvelles.
07:05 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, ouvrage, nouvelles, méditation, philosophie, soi | Imprimer
31/12/2020
La musique sacrée : voie de purification
Perception de son état d'être
Toute ascèse spirituelle s'appuie sur la psychologie humaine et distingue en l'homme plusieurs fonctions. Notre manière d'écouter la musique peut nous aider à percevoir le lieu, la fonction, où, en nous, le moi se complaît.
- Pour beaucoup, la musique enchante parce qu'elle éveille des émotions ou des sentiments. Elle s'adresse alors à l'affectivité. Cette fonction que nous possédons tous, mais qui est plus spécifiquement féminine, comprend les émotions et les sentiments. Sentiments et émotions sont la plupart du temps confondus. L'émotion est le résultat d'une réaction face à un événement ou de la remémoration d'une émotion déjà vécue. Le sentiment au contraire fait que l'on se sent un avec son objet. Une des tâches de celui qui veut se changer est de purifier le sentiment des émotions pour qu'il devienne instrument d'harmonie avec le monde.
- Pour d'autres, la musique a le pouvoir inconscient de renforcer notre présence physique dans le monde. C'est le rôle des musiques de danse, des musiques très rythmées où le corps peu à peu se mobilise, se coule dans le rythme et fait taire le mental.
Certaines musiques sacrées d'Orient ont été conçues pour agir sur cet aspect de l'être humain qui est appelé dans la tradition des soufis d'Asie centrale et occidentale, le "centre moteur". C'est notre manière d'être et d'agir physiquement. Nous n'y prenons pas garde et ignorons souvent qu'elle est un instrument de connaissance et d'action au même titre que l'affectivité ou l'intellect.
La présence physique regroupe les sensations, qui, contrairement aux émotions, peuvent être indifférentes (sensations des couleurs, de la température). Elle inclut aussi la voix, le maintien, les attitudes et enfin les savoir-faire physiques, c'est à dire l'aptitude à agir avec le corps. Cette fonction travaille par imitation. Elle doit d'abord être pensée au moment de l'apprentissage, puis devenir automatique. Lorsqu'elle est devenue automatique, nous n'en avons plus conscience.
- D'autres musiques éveillent en nous le désir, l'éros. Notre fonction sexuelle ne travaille que par intermittence. Mais à certains moments, elle neutralise toutes les autres fonctions. Sa possibilité d'utilisation en tant que moyen de connaissance a été développée par le Tantrisme. Celui-ci n'est pas, comme on le présente souvent, une confusion entre l'érotisme et le religieux. Il met en valeur une ascèse purifiant cette fonction de son aspect animal.
- Les musiques très primitives, à base de sons non articulés et de cris, s'adressent à l'instinct. Certaines musiques, spécialement conçues par des thérapeutes musiciens, avaient pour rôle de revitaliser les fonctions instinctives, fonctions internes au corps (respiration, circulation, digestion) ou certains réflexes. La différence entre les fonctions instinctives et motrices tient à ce que la première est naturellement automatique alors que la seconde nécessite un apprentissage.
07:05 Publié dans 52. Théorie de la musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : perception, vie divine, réalisation de soi | Imprimer
30/12/2020
Enigme
Comme deux ne font qu'un
puissance supérieure
Un fait-il Zéro ?
Du Rien naît le Tout...
07:10 Publié dans 22. Créations numériques, 31. Pictoème | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rien tout, cration, anéantissement | Imprimer
29/12/2020
La mue (11)
Je sors avant qu’elle n’ait le temps de refermer. Oui, je la connais Joséphine, elle est juste un peu lente. Non, cela ne se voit pas, mais c’est suffisant pour me permettre de me glisser dehors. Elle est furieuse, mais n’ose encore pas le montrer. Elle m’appelle :
– Rémi, comment vas-tu ? Comme tu le vois, je t’ai préparé ton diner. Tu ne veux pas le prendre ?
Je fais non de la tête et lui pépie mes conditions. Je dois pouvoir ouvrir la cage quand je le veux. Elle doit me montrer comment je peux ouvrir. Elle fait semblant de ne pas comprendre, mais devant mon insistance, elle finit par céder. Elle me montre comment je peux ouvrir. C’est simple. Mais a-t-elle le pouvoir de bloquer le système. Oui, je le vois bien. Alors, je me jette sur sa tête et lui cogne deux fois celle-ci avec mon bec. Elle comprend et supprime sa possibilité. Je suis maintenant libre comme je le veux, tout en étant protégé par Joséphine. Que demander de mieux ?
Nous avons chacun pris notre indépendance tout en nous respectant mutuellement. Je prends garde de ne pas faire trop de bruit le matin alors que je suis réveillé tôt. Elle m’apporte chaque jour mes repas avec assiduité. Elle écoute parfois de la musique. Heureusement, elle a de l’oreille et du goût et ne consomme que de la musique classique. J’aime, particulièrement depuis que j’ai mué, la musique de Janequin (Le Chant des Oiseaux) ou Joseph Haydn avec La Poule. Elle me fait plaisir à petits prix et je peux m’exercer à triller tant et plus. Pendant la journée, j’ouvre la cage et je me promène dans l’appartement. Je dois faire attention de ne pas me laisser aller. Il y a deux jours, j’ai lâché une crotte au cours de mes vols et Joséphine était furieuse. Elle m’a recouvert d’un voile opaque pendant la journée et je n’ai rien pu faire. En rentrant le soir, elle m’a dit :
– J’espère que tu as compris. Sinon je serai obligé de t’enfermer définitivement.
Je me suis mis en posture de soumission sur le nid et elle a paru rassurée.
07:05 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : métamorphose, évolution, épanouissement | Imprimer
28/12/2020
L'autre
Il entra subrepticement
Le noir l’emplissait
Il venait de crever l’abcès
Et pénétra au-delà du connu
Le silence accompagnait l’image
Noir, pas un bruit
Rien où s’appuyer
Il marchait dans le coton
Avançait avec peine
Malgré l’absence d’obstacles
Là, au centre de lui-même
Il n’y avait rien
Juste une sphère
Un grain de folie
Dans l’immensité du quotidien
Le temps s’arrête
La vie n’est plus
Ou tout au moins l’agitation
Il s’absente
Il ne sait rien
Et il sait tout
Mais le tout n’est rien
Et le rien devient tout
Il voudrait bien secouer ce refuge
Savoir si le grelot tinte
Est-il encore là, au centre
Dans ce moi qui le détient
Ou a-t-il franchi la porte
De la blancheur absolue
Dans laquelle rien ne pèse
Sans temps ni espace
Juste un douillet nuage
Qui l’entraîne au loin
Au-delà des apparences
Où le rien et le tout se côtoient
Où ni la hauteur ni la largeur
Ni même la profondeur
N’ont d’existence
Le soi est vide de tout
Le tout n’est plus qu’un chatouillement
Au fond de la gorge
Qui n’est ni un rire ni un regret
Un vague souvenir
D’une vie antérieure
Pleine de bruits et de fureur
Ne reste plus qu’un rideau impénétrable
Qui cache l’autre monde
Inconnaissable, mais bien réel
07:25 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, poésie, absence, soi | Imprimer
27/12/2020
La musique : voie de purification
La musique sacrée n’a pas seulement pour fonction d'exprimer le mystère divin et de faire percevoir à celui qui l'écoute le Verbe caché dans les êtres et les choses. Elle est aussi voie d'ascèse et de purification. Dans la musique et en particulier le chant, l'être s'oublie, s'ouvre, se purifie, se livre au mystère et le découvre par communion intime du corps, du cœur et de l'intellect. Celui qui s'engage sur cette voie a déjà été touché profondément par les deux autres aspects de la musique sacrée. Consciemment, il va chercher à progresser sur le chemin en plusieurs étapes : . prise de conscience de son absence d'unité, . perception de son état d'être, . purification du moi et unification, . harmonie. La musique devient ascèse. Elle n'est plus perçue de l'extérieur, elle devient son intérieur qui naît dans le silence de l'âme, prière purifiée de l'agitation du mental.
Prise de conscience de son absence d'unité
L'homme n'a pas de moi permanent et immuable. Chaque pensée, chaque humeur, chaque désir, chaque sensation dit "moi". Et chaque fois, on semble tenir pour assuré que ce "moi" appartient au Tout de l'homme, à l'homme entier, et qu'une pensée, un désir, une aversion sont l'expression de ce Tout. En fait, nulle preuve ne saurait être apportée à l'appui de cette affirmation... L'homme n'a pas de "moi" individuel. A sa place, il y a des centaines de petits "moi" séparés, qui le plus souvent s'ignorent, n'entretiennent aucune relation, ou, au contraire, sont hostiles les uns aux autres, exclusifs et incompatibles. A chaque minute, à chaque moment, l'homme dit ou pense "moi". Et chaque fois son "moi" est différent. A l'instant c'était une pensée, maintenant c'est un désir, puis une sensation, puis une autre pensée, et ainsi de suite, sans fin. L'homme est une pluralité, le nom de l'homme est légion. Il n'y a rien dans l'homme qui soit en état de contrôler ces changements des "moi", principalement parce que l'homme ne les remarque pas ou n'en a pas idée. Il vit toujours dans son dernier "moi".
Ouspensky, Fragments d'un enseignement inconnu
Percevoir cette absence d'unité que tous les spirituels décrivent, c'est prendre conscience de la fonction qui en nous prédomine sur les autres et nous empêche d'avoir une perception globale du monde.
07:35 Publié dans 52. Théorie de la musique, 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique religeuse, spiritualité, chant monodique | Imprimer
26/12/2020
Chants grégoriens
https://www.youtube.com/watch?v=ljci52UccLE&prefetch=1
J'erre et ne suis plus
viens et entre en toi-même
il trouva la paix
05:54 Publié dans 51. Impressions musicales, 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chants monodiques, grégorien, a capella | Imprimer
25/12/2020
Le jour de Noël
La liturgie du temps de Noël nous convie à méditer les trois aspects du mystère de l’Incarnation.
D’abord la naissance éternelle du Verbe qui reçoit éternellement la nature divine du Père. C’est à ce titre qu’est lu dans la messe du jour de Noël le prologue de l’évangile de Saint Jean : Au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. Par lui, tout s’est fait...
Ensuite, la naissance temporelle du Verbe dans l’histoire des hommes : et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous...
Enfin, la naissance spirituelle du Verbe en chacun de nous pour donner vie à l’église, corps mystique du Christ : tous ceux qui l’ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.
Comme les enfants dans la nuit de Noël
Cache-toi sous ta tente et entre en toi-même
Considère le passé, envisage l’avenir
Interroge-toi sur le présent
Prend conscience du faux plein en toi
Envisage le vide de ta conscience
Laisse aller ce moi que tu chéris
Et fait naître en toi celui qui est
Il t’ouvrira les portes de l’infini
07:08 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fête, intériorité, aspiration | Imprimer