09/07/2022
Pensée
Il le vit, marchant à petits pas menus
Appuyé sur son engin, roulant lentement
S’arrêtant toutes les dix foulées
Respirant par brefs à-coups
Surgit alors de ses pensées les mots
« Voici celui qu’il faut aider »
Mais comment faire, se dit-il
Le cœur gros, il poursuivit son chemin
05:59 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : incompréhension, erreur | Imprimer
05/09/2020
Julia
Au retour d’un voyage hors du pays, je rentrais en avion, heureux de voir ma fiancée qui m’attendait après les formalités douanières. Je lui fis un signe de la main, mais elle ne répondit pas, semblant occupée à examiner les autres passagers qui sortaient de l’avion. Rien à déclarer, dites-vous au préposé des douanes. Julia, c’est ainsi qu’elle s’appelait, ne se préoccupait pas de moi, continuant à observer le flot des voyageurs qui se déversaient dans l’aéroport. Je passais la dernière porte, me pressant pour serrer dans les bras ma future, mais un rien fit cesser mon élan. Elle ne me regardait pas, ignorant mon sourire et mon geste de reconnaissance. Je m’approchais avec un large sourire, heureux de contempler son visage, de presser contre moi son corps mince et grand, de l’entendre me dire : bonjour, mon chéri, as-tu fait bon voyage ? Et enfin, de baiser ses lèvres offertes, si vivantes dans son visage frais. Elle regardait ailleurs, le corps tendu, excitée, semblant reconnaître quelqu’un parmi la foule. Elle alla même jusqu’à lui faire un signe de la main, comme un baiser envoyé par-dessus les voyageurs avant la reconnaissance des corps. Intrigué, je me penchais vers la direction de son regard et vis un homme un peu plus grand que moi, tout sourire, vêtu d’une veste élégante, chaussé de cuir souple et portant une riche petite valise de cabine. Je lui fis signe et l’appelais. Mais rien n’y fit. Elle n’avait d’yeux que pour lui. Arrivé devant elle, je lui dis : « Bonjour Julia, c’est moi ! » Pas un regard. Elle me lâcha et courut vers lui sans même un mot. Je n’existais pas pour elle. Et pourtant je ne m’étais pas trompé, c’était bien Julia, ma fiancée. Elle se précipita dans ses bras et lui fit un baiser sur la bouche. Mon sang ne fit qu’un tour. Je me précipitais, lui pris le bras et la tirait vers moi. Elle me repoussa sans me regarder. Lui ne semblait pas comprendre et devint agressif : « Mais Monsieur, que faites-vous ? » me dit-il l’air furieux. « Julia ? » ne sus-je que dire. Il lui prit la main et l’entraîna vers la sortie. Elle le suivit sans un regard pour moi. Pas même une excuse de sa charmante bouche. Ils disparurent rapidement à ma vue, malgré mon interrogation.
C’est ainsi que je perdis ma première fiancé, dans un aéroport, au retour d’un voyage sans histoire. Le ciel m’est tombé sur la tête. Il me fallut trois ans avant de pouvoir imaginer avoir une relation amoureuse avec une autre femme. Depuis, je ne m’éloigne plus d’elle. Je ne suis que Julia et…
07:05 Publié dans 43. Récits et nouvelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fiancailles, égaretion, incompréhension | Imprimer