20/06/2017
L’espérance
L’espoir est un coup de poing dans le ventre
L’espérance est un débordement de confiture
L’espoir est rude et incertain
Il est terre à terre et provisoire
L’espérance est ronde
Féminine, miel pour l’humanité
C’est un trou dans la poitrine
Qui vous habite à tout instant
Et qui protège des coups de la vie
Certains pensent qu’elle est opium
Et que le peuple doit s’en libérer
Est-ce si sûr ?
Faut-il errer sans but ni intention ?
Faut-il ne voir que l’immédiat ?
Doit-on ne se fier qu’à la société
Et ne plus chercher en soi-même ?
Pour d’autres, c’est une vertu
Elle donne force d’âme
Et faire tendre l’homme vers le bien
Par le seul fait d’un idéal
Mais bien souvent la vertu
Reste un attribut difficile à acquérir
On la prêche, mais la pratique-t-on ?
Pourtant, peut-on vivre sans espérance ?
Son absence est cause de dépression
Voire de mise à mort volontaire
Son absence est un poids sur les épaules
Poids du néant, poids de l’inexistence
Ecrasé d’utilité, enfermé dans les organisations
L’homme a-t-il encore une liberté ?
L’espérance est-elle mystification ?
On la sort du chapeau en un clin d’œil
Et on la fait briller bien visible
Mais ce n’est qu’un morceau de verre
Dont l’éclat n’est qu’un reflet
Des incertitudes du destin
Et de l’ignorance inhérente à l’humanité
Et pourtant, envers et contre tout et tous
L’espérance vous porte, vous allège
Vous délivre, vous enchante
Elle vous accompagne à chaque instant
Elle est compagne de route
Et tient compagnie au fou
Qui n’a rien pour se protéger
Elle tire la pensée vers le haut
Et empêche la noyade dans le quotidien
Elle est le propergol de l’existence
Et jusqu’au dernier souffle
Elle vous conduit à l’amour
Pour soi-même et les autres
Pour le rêve et la réalité
Pour le matériel et le spirituel
Pour ce qui nous enfièvre
Elle fait de nous un chant
Qui clame la lumière
Que tout être porte en lui
Même s’il a du mal
A lui donner sa transparence
© Loup Francart
07:54 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
19/06/2017
Les boîtes chinoises, nouvelle de Graham Charnock
Ce n’est qu’après réflexion que l’on perçoit la profondeur réelle de cette nouvelle qui date de 1970 et est parue dans une anthologie de Maxim Jakubowski. C’est une histoire au fond banale, dont le développement anecdotique ne présente pas de réel intérêt parce que prévisible au milieu de la lecture. Une fois achevée, la nouvelle laisse perplexe ; que peut-on y trouver d’intéressant ?
Le titre seul peut nous mettre sur la voie. Pourquoi les boîtes chinoises ? Au centre d’une pièce, une boîte. Elle et au centre de la nouvelle. Elle contient un homme, sans raison de vivre. Dans la pièce, un autre homme, le gardien, qui se nomme Carpenter, sans raison de travailler. Le premier vit parce qu’il faut vivre. Le second travaille parce qu’il le faut également. Dans une autre boîte encore, qui englobe les deux autres, la société Chemitect, qui connaît une partie des clés de la liberté, mais qui ne peut la dévoiler. Seul sait l’inconnu, l’homme au briquet en forme de boîtes chinoises. Mais il sait aussi que les autres ne peuvent savoir sans détruire l’ordre du monde.
Carpenter sait que l’homme dans la boîte vit une expérience, mais il découvre progressivement que lui-même est sujet d’expériences.
07:48 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
18/06/2017
But de vie
A vingt ans, le nombre de possibilités heureuses qui s’ouvrent devant soi paraissent infinies. Progressivement, cette ouverture se resserre. L’avenir se dessine en ombre et lumière, ébauche un chemin et transforme le rêve en réalité. Celle-ci peut être dorée. Mais elle peut également se ternir et s’effacer brusquement. L’avenir semble tracé, mais il ne l’est jamais à jamais. Pour certains il devient même inexorable et oppressant.
Toujours garder cet équilibre à réaliser : l’imagination éclaire le chemin, fournit un but, mais celui-ci peut être plat, en dénivelé ou se perdre dans les marais.
Avoir un but,
Mais ne pas en être prisonnier.
07:25 Publié dans 61. Considérations spirituelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vie, sentence, vision d'avenir | Imprimer
17/06/2017
Ney
https://www.youtube.com/watch?v=zVzZc8zsJ0k
La fabrication d'un ney n'est pas évidente. Mais lorsque celui-ci est prêt, quel son, suave, coulant, modulant, enchanteur de l'âme qui monte au septième ciel par la pureté de ses vibrations.
07:45 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique, instrument à vent, flute, sonorité | Imprimer
16/06/2017
Fin
C’est la fin…
Qu’a-t-il ?
Rien, plus d’envie, plus de désir
Il est atone
Et son regard est vide
Il a bien tenté quelques jours
De faire semblant
En marquant un intérêt sordide
Aux vendeurs de mirage
Dans les rues de la casbah
Mais submergé de bagouts
Il s’est laissé aller
A la magie des mots
Et, soulé de paroles
Les a vomis sur le palier
Avant de se coucher
Environné de poètes
Pourtant la poésie n’est pas son fait
Il n’a jamais pu résister
A la pesanteur du silence
Et à la douceur négligée
Des draps de la volupté
Il enchaîne son vocabulaire stérile
L’enroule autour du cou
Et chauffe ainsi ses cordes
Pour proclamer sa vertu
Hélas bien petite
Depuis il se vautre dans la solitude
Et chante seul sa haine des autres
Et son espoir d’en finir au plus tôt
Mais de qui parlez-vous donc ?
Ne serait-ce pas de celui
Qui vous colle à la peau
Et qui vous ressemble
Comme deux gouttes d’eau ?
Oui, c’est bien mon double
Celui qui a pris ma place
Dans une vie fade et nauséeuse
Je l’ai longtemps regardé
Comme un compagnon intime
Aimable et guignolesque
Qui déchirait le commun des jours
Et l’ignorance des nuits
Mais il a pris trop de place
Et je le vois maintenant
Avide d’être et d’avoir
Plongeant en l’autre
Pour le déposséder
Et jouir de ses biens
Sans souci, avec condescendance
Que faire, l’assassiner ?
Le laisser s’épanouir en soi ?
Faire comme s’il n’était pas ?
Comment êtes-vous si sûr
Que cet être malveillant
N’a rien à voir avec vous ?
Il vous ressemble pourtant
En plus solide et avenant !
Qu’a-t-il de plus que moi-même ?
Il parle pour ne rien dire
Il dit sans rien penser
Il pense mais n’est rien
Qu’un oiseau chantant
Ses vers de mirliton
Qui font frémir le peuple
C’est la fin, la fin d’une vie
Qui ne pèse pas plus qu’une plume au vent
Et qui s’envole dans l’univers
Adieu, cher camarade
N’oublie pas ton double
Lui ne te laissera pas !
© Loup Francart
07:31 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
15/06/2017
Rappel : Parution de "Récits insolites", déjà 6 mois
« Remontant à la surface pour respirer, elle regarda l’au-dehors, puis l’au-dedans. Aucune rupture. Elle n’éprouva aucun changement d’impression, aucun décalage entre les deux regards, aucun déclic inaudible. Rien, un monde lisse et pourtant ô combien différent. »
Après quoi courons-nous ? L’argent, la gloire ou l’amour ? Au fond, qu’est-ce qui nous anime, nous transporte et nous imprègne ? Enfin… qu’est-ce qui nous fait vivre ?
Avec ce recueil de nouvelles, Loup Francart reprend la plume avec une profondeur nouvelle, affûtée au contact du fantastique. En prenant le quotidien pour cadre, dans tout ce que la vie courante se réclame de banale, il baisse notre garde et nous touche en plein cœur. Voyages initiatiques à part entière, chacun de ses récits sonde nos existences, nos doutes et nos attentes. Que sont devenus nos espoirs d’une vie meilleure ? Décorseté par le surnaturel, l’ordinaire vibre de sa fonction primaire : donner un sens. Épris de liberté, nos existences prennent enfin le chemin différent, éveillé et souriant auquel nous sommes destinés. Sitôt affranchis, le fantastique s’estompe pour laisser place à l’accoutumée. Insolites, ces nouvelles le sont assurément : mais n’est-ce pas le cas de chacun d’entre nous ?
Avec humour et tendresse, Loup Francart patine de nostalgie cet ouvrage intimement philosophique, le troisième paru aux Éditions du Panthéon.
€ 21,90 TTC
314 pages
ISBN 978-2-7547-3158-4
Je serai enchanté que tous ceux qui ont apprécié ce recueil de nouvelles, veuillent bien mettre un petit mot pour donner leurs impressions et leur appréciation sur les sites suivants :
- Le Panthéon
- http://www.editions-pantheon.fr/catalogue/recits-insolites/
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A la fin du mois, un nouveau livre doit sortir de presse. Le mystère reste entier !
17:08 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, ouvrage, recueil, nouvelles, insolites, mystère | Imprimer
14/06/2017
Se voir tel qu'on est
Se voir tel qu'on est et non pas tel que l'on voudrait être.
Voir les autres tels qu'ils sont et non pas tels que l'on croit qu'ils sont.
Ce n'est qu'alors que l'on peut assumer la lourde tâche d'être.
06:37 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, sentence, méditation, paradoxe | | Imprimer
13/06/2017
Equilibre chinois
L'art de l'équilibre délicat uniformément réparti qui envahit l'espace et engendre le temps :
07:26 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art cinétique, op' art, peinture, dessin | Imprimer
12/06/2017
Maxime
L’amour peut naître de deux manières :
Soit par l’attendrissement,
Soit par l’admiration.
Mais il ne peut se prolonger
Que si ces deux sentiments sont intimement liés.
07:18 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, sentence, méditation, paradoxe | Imprimer
11/06/2017
Deux vies
Nous avons vécu tant de jours brûlants
Tant d’heures intrépides et de secondes essoufflées
Que nous ne savons plus vivre simplement
Main dans la main sur les couronnes de laurier
J’aimais courir dans les herbes hautes et mêlées
Te cueillir dans les bras de la victoire méritée
Surmonter dans tes yeux les défaites amères
Et toujours me recueillir dans la tiédeur de ton corps
Nous vivions en esprit, le cœur haletant
Légers comme l’air à l’automne de la vie
Sans attache à la pratique quotidienne de l’inquiétude
Nous laissions voler nos âmes et s’évanouir nos certitudes
Sur le dos de l’histoire, nous cavalcadions activement
Sans prévision ni soucis, sûrs de l’indulgence des nôtres
L’amour simple et nu nous tenait lieu de mémoire
Et courrait devant nous dans cette fuite hors du présent
Maintenant vient le temps des regards croisés
Tu me rêves toujours, enfant de tes désirs
Je te contemple, jeune fille sincère et enivrante
Nous partirons mêlés comme au moment du premier baiser
© Loup Francart
07:20 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
10/06/2017
Pause
Prenez une pause insolite
Gardez-la au-delà du naturel
Surtout ne vous laissez pas submerger
Par la tension de l’attitude
Au contraire, laissez-vous étirer
Disjoignez vos extrémités
Explosez ce corps ramassé sur lui-même
Que vos mains s'échappent vers l’autre
Et que vos pieds s’éloignent l’un de l’autre
Que votre regard fixe le point unique
Où l’œil devient main et la main caresse
Déployez vos membranes ailées
Et, écartelé, devenez le vagabond
A minuit, de l’immense clair de lune
Qui berce vos souvenirs d’enfant
Et éparpille les trésors d’une nuit
Dans laquelle chaque nuage va vers l’inconnu
Alors, et seulement à ce moment
Rassemblez vos membres éparpillés
Regroupez vos pensées dans le cœur
Enfermez vos émotions au creux du ventre
Et, lentement, pleurez sur vous-même
Sur votre innocence perdue
Et votre transparence compromise
Le souffle de l’esprit vous prendra en douceur
Et vous conduira aux portes de l’infini
Là où le rien est plus que tout
Et le tout rien d’autre que l’abîme
Miel que cette tension rompue
Et ce lent passage sur l’ineffable
© Loup Francart
07:41 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poésie, écriture, poème, littérature | Imprimer
09/06/2017
Girafes
https://www.youtube.com/watch?v=N4RlsJSAbSE
Un troupeau de girafes se lance dans un enchaînement de plongeons acrobatiques de haut vol dans une piscine olympique déserte.
Une idée impressionnante !
07:46 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : dressage, situations insolites, plongeon, nage | Imprimer
08/06/2017
A voix haute, un film de Stéphane de Freitas
https://www.youtube.com/watch?v=-KLE7PTx92U
Un concours d’éloquence à Saint Denis, dans le 93, quelle idée ! Et pourtant, oui, quelle idée géniale ! Tous se passionnent, acceptent les contraintes, s’encouragent, se donnent à fond pour se prouver à eux-mêmes et aux autres qu’ils peuvent y arriver. Et ils y arrivent !
Quelle plus belle leçon que ces six semaines de préparation qui se terminent par le concours : cris de joie et sérieux, paroles qui donnent à rire ou à pleurer, où l’émotion submerge le rationnel, mais où toujours l’argument doit être mis en avant, sans concession. « Ce n’est pas un argument, il n’y a rien ! », répète sans cesse l’avocat qui a eu l’idée de ce concours. Ils sont interloqués ces garçons et ces filles qui se sont inscrits. « De quoi parle-t-il ? ». Alors ils apprennent à creuser leurs idées, à les affiner, à en faire des couteaux tranchants comme une arme. Ils apprennent à se battre avec les mots, sans invectives, mais avec passion, certitude et même éloquence.
C’est bien le titre du concours Eloquentia, créé par Stéphane de Freitas en 2012 qui récompense le meilleur orateur du département de Seine-Saint-Denis et c’est le même qui filme cet apprentissage et ces joutes oratoires avec Ladj Ly. C’est dur, même très dur, pour ces jeunes qui ont plus l’habitude de hurler et d’échanger des sarcasmes plus tôt que de parler et d’argumenter. Alors ils apprennent à tourner sept fois leur langue dans la bouche, à utiliser leurs gestes, à moduler les sons, à user de leurs émotions pour convaincre. Oui, s’il ne faut qu’un mot pour définir le film, c’est convaincre. Et ils vont y arriver.
D’ailleurs, il n’importe pas seulement de savoir parler et de convaincre. Il s’agit d’apprendre à se connaître, à s’estimer, à se grandir, à se dévoiler à soi-même et aux autres. L’avocat Bertrand Périer, un des formateurs au concours, les entraîne comme des champions, se donne à fond et avec bonne humeur et humour permanents pour les séduire avant qu’ils ne puissent eux-mêmes convaincre.
On partage ces six semaines avec Souleïla, Franck, Elhadj, Leila, Eddy, Camélia et beaucoup d’autres. Le film ne raconte pas une histoire individuelle, même si certaines sont ébauchées, comme celles de deux finalistes. On partage leur enthousiasme, leurs difficultés, leur retenue, leurs espoirs. Ils impressionnent, émeuvent et finissent par s’imposer individuellement, collectivement. Ils découvrent leur être propre au-delà de l’apparence de l’éloquence et cette découverte de leur moi profond grâce à l’émergence du moi social par la parole est la plus belle leçon de vie qu’ils peuvent donner.
Le vainqueur : Eddy ! Le marcheur qui fait chaque jour dix kilomètres pour se rendre à la fac. Il raconte ses parents et leur vision de la vie : « Quand j’entends "Bravo Eddy" je comprends : "Bravo à tes parents pour l’éducation qu’ils t’ont donné", raconte-t-il. "Ils m’ont toujours encouragé à faire ce que j’aime, sans jamais m’obliger à aimer ce que je fais", clame-t-il avec son talent de poète moderne. »
Oui, elle est belle notre jeunesse, belle d’enthousiasme, d’espoir, de respect mutuel. Elle peut être loin des clichés qu’en donnent les médias. Alors un grand bravo à ce film émouvant, révélateur d’un avenir meilleur.
07:54 Publié dans 13. Cinéma et théâtre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cinéma, film, banlieues, jeunes, éloquence, leçon de vie | Imprimer
07/06/2017
Maxime
Renoncement à soi :
Donner peut être le fait de l’égoïsme
Qui consisterait à s’aimer en tant qu’on se donne
07:37 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, sentence, méditation, paradoxe | Imprimer
06/06/2017
Echec
L’échec n’est le plus souvent qu’un mal passager…
Il arrive, repart sans qu’on y prenne garde
Mais il peut sans relâche vous accompagner
Et vouloir assurer votre arrière-garde...
Méfiez-vous ! Il vous envahit en copain…
Bientôt vous rend démembré à la pesanteur…
Plus de lumière intérieure, comme pour Aladin…
Rasé de près, vous sombrez en incubateur…
Plus rien en vous ne s’intéresse et n’est charmé
La morne plaine de vos passions démontées
Un désert barbare parce que nu et sans espoir…
Alors vous vous laissez aller et préférez
Vous tourner en vous-même et le vide contempler…
Ressaisissez-vous, ne vous laissez pas échoir !
© Loup Francart
04:58 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
05/06/2017
Te souviens-tu
Te souviens-tu du clocher où fleurissaient les mousses de l’été ? Tu y allais souvent pour entendre les bourdons chanter.
Te souviens-tu encore du grincement des roues de bois sur le chemin du hameau ? Nous y allions ensemble voir passer les chevaux.
Je me souviens aussi de la rivière aux eaux rares qui se coulait entre les peupliers. Tu aimais le rire frais de ses rives embourbées.
Je me souviens de plus du bois vers qui sifflait dans la grande cheminée aux dalles odorantes. Nous y pressions nos dos courbées vers la chaleur des flammes dévorantes.
Les feuilles d’or des peupliers nous ont oubliés le jour où elles tombèrent. L4hiver et le temps ont enfouis leur mémoire au creux des terres amères.
Seul peut-être, le hibou aux grands yeux ronds se souvient des rires dans la nuit qui nous jetions au long des feuillées enneigées.
07:31 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : po&sie, écriture, poème, littérature | Imprimer
04/06/2017
Wang Jianzhong - Liuyang River
https://www.youtube.com/watch?v=TEmst1WVTlk
Une pure musique chinoise traduite en musique occidentale, c'est-à-dire avec un environnement sonore mêlant harmonie et contrepoint. Cela donne une musique fluide, coulante comme l'eau qu'elle évoque.
02:46 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musique occidentale, musique chinoise, eaux | Imprimer
03/06/2017
Les moines volants
Bien sûr ce ne sont pas des moines, mais ils volent entre les barres :
07:43 Publié dans 12. Trouvailles diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : acrobates, équilibre, démonstration | Imprimer
02/06/2017
Un arbre
Ce n’était qu’un petit arbre
Un arbre comme les autres
Fragile à sa naissance
Puis devenu fort comme un turc
Bien que sa chair tendre
Réponde aux critères
D’une féminité doucereuse
Lorsque vous arrachez
Ses pousses abondantes
Il s’’en dégage une odeur
Persistante et violente
Que vous ne pouvez définir
Elle envahit votre intimité
Elle trahit votre perspicacité
Vous la rejetez, trop prenante
Et attirante malgré tout
« Reviens-y » semble-t-elle dire
Et pourtant elle pue !
A ses pieds poussent et repoussent
Ses petits, d’un vert tendre
Presque jaune, aux pieds fins
Vous le tirez en biais
Et tout reste dans la main
Une petite boule blanchit
Qui ne s’attache à la racine
Que par l’opération de l’esprit
Dans cet état indolore
Il est simple de l’éliminer
Mais quelques jours plus tard
Le nourrisson revient
Avec assurance, heureux
De vous montrer sa vitalité
Me voici, semble-t-il dire
Étonné, rageusement
Vous lui donnez le coup de grâce
Mais il revient, perspicace
Jusqu’à ce que vous laissiez
De guerre lasse ou par inadvertance
Une pousse bien cachée
Envahir votre espace
Préoccupé par d’autres tâches
Vous ignorez sa puissance virtuelle
Mais un jour de printemps
Il devient arbre réel, envahissant
Au bois dur et flexible
Un arbre réel et rugueux
Bien qu’encore en culottes courtes
Il se moque de vous
En vous regardant dans les yeux :
« Tu vois, dit-il, je suis là ! »
Alors vous décidez de le garder
Pour voir comment il pousse
Et ce qu’il deviendra
Vous n’y pensez plus
Jusqu’à l’automne
Jour de grand ménage ou jardinage
Où est-il ce petit arbre ? vous interrogez-vous
Vous vous appuyez sur un tronc
Sans savoir qu’il est là
Sous votre main, fermement
Établi dans sa robustesse
Ligneux, épanoui, jovial
Étincelant de santé
Aux feuilles bien découpées
Que vous brisez par inadvertance
Et qui repousseront patiemment
Sans cri ni esclandre
Parce que c’est sa tâche
Vivre toujours quoi qu’il arrive
Et décourager l’humain
Trop impatient et indécis
Que faire de ce rejet
Qui sourd des entrailles
D’une terre chaleureuse
Qui donne tout ce qu’elle a
Et même plus encore !
© Loup Francart
05:58 Publié dans 12. Trouvailles diverses, 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arboriculture, jardin, feuillu, caduque | Imprimer
01/06/2017
Parole
L'orateur s'agite derrière la vitre. Un bourdonnement me parvient, mais l'horloge des pensées tourne sans grincement.
Son estrade? Une maison de verre qui l'isole de la foule assise. Une main dans la poche, le regard ailleurs, il agite l'autre main dans un geste d'évidence.
Ecoute-t-on la parole connue ?
07:18 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : parole, orateur, prédication | Imprimer
31/05/2017
Je veux vivre
Je veux vivre, disaient-ils
Ils se gorgeaient de mots
Ils s’emparaient de choses
Et ces choses, ces mots
Ils en faisaient la vie
C’était des appareils de fer et de plastique moulé
Des moteurs tournant bien carrés dans leur caisse
Des chaises et des fauteuils pour ne pas s’assoir
Des tables à musée dans les salles à manger
Un musée limité à leur surface et paré de bibelots
Bibelots étranges et quotidiens possédés par caprice
C’étaient des mots savants, bien formés
Achevés par un isme et vêtus d’une majuscule
Les mots étaient tristes et leurs paraissaient faux
Ces mots sortis de la bouche des enfants
Qui ignorent encore l’ivresse des belles phrases
Ils vivaient, disaient-ils
Ils croyaient tout avoir
Ils avaient le savoir
Ils connaissaient la possession
Un jour, ils moururent
Et ils perdirent tout
Y compris leur âme…
© Loup Francart
07:28 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
29/05/2017
Orage
Après l'éclair, elle tomba
et se perdit dans ce monde sans consistance
07:18 Publié dans 22. Créations numériques | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer
28/05/2017
Silence
Silence, voilà la nuit sur la ville
Un passant cherche la chaleur de l’obscurité
Autour du halo glacial des réverbères
Il va d’un pas rapide et étriqué
On ne voit déjà plus son chapeau
Mais on l’entendra longtemps
Si la fenêtre reste entrebâillée
Silence sonore des résonances
D’une ville prête à vous échapper
Où l’on n’a plus sa part de vie
Parce qu’elle est au monde de la nuit
Mais si cette ville n’est plus la nôtre
Que ne découvre-t-on pas en elle
Chaque bruit prend la consistance
Du rêve étrange de la connaissance
© Loup Francart
07:04 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
27/05/2017
Musiciens
Bach, le musicien de l’esprit atteignant par un maximum d’intelligibilité les frontières du monde divin.
Mozart, musicien de la joie de l’âme ayant découvert Dieu à travers la beauté du monde.
Monteverdi, musicien de l’âme humaine déchirée entre la faiblesse de sa nature humaine et sa force en tant que parcelle du divin.
Beethoven, musicien du sentiment humain qui erre entre l’amour humain et le sentiment ambigu de la présence divine.
Bartok, musicien de la solitude de l’homme dans le monde étrange de l’univers matériel.
07:52 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musiciens, compréhension, finalité, sentiment, musique, âme | Imprimer
26/05/2017
Route des vacances
– On part tôt n’est-ce pas, vers deux heures ?
Alors, juste un petit sandwich, pas de sieste, rupture des habitudes, un trou dans la journée avant la précision orchestrée des départs en week-end prolongé. Les bagages sont prêts, alignés sur le palier comme des soldats, l’arme au pied. Un tas de couleurs disparates, les poignées blanches lâchement abandonnées sur le sol, en attente d’une prise de main que nous ne tardons pas à leur donner. Le remplissage du coffre s’effectue sans bousculade, chaque sac trouvant sa place, se tassant dans les coins pour laisser libre cours à un autre, puis un autre. Deux allers-retours, tout y est. Non, maintenant c’est au tour des enfants à caser sur leur siège respectif. Les ceintures de sécurité sont tellement bien sécurisées qu’ajuster les embouts devient un exercice de haute volée. Vous plongez sous les bras, soulevez un pull, dégagez l’étroit trou non arrondi pour y glisser son double inversé qui se bloque, bien sûr, à un centimètre faute d’avoir suffisamment tiré la courroie. Enfin… Vous y êtes arrivé… Fermeture du coffre, ajustement de vos propres ceintures, mise en route du moteur.
Chauffeur d’occasion dans une voiture au changement de vitesse automatique. Tiens, il n’y a que deux pédales ! Comme votre pied gauche va s’ennuyer tout au long du trajet. Il bat la semelle. Repose-toi pour une fois ! Pas de changement de vitesse, mais des changements d’allure et de direction. Parking pour mettre en route, marche avant, marche arrière. C’est simple, non ? Départ cahoté, puis vertige d’une glissade sans fin ou il suffit d’user de l’accélérateur et du frein. Personne ne pipe. Va-t-il s’en sortir ?
C’est parti. La glissade s’amplifie, vous êtes accroché au volant, entraîné à l’horizontale par l’air, la chaleur et le silence des passagers. Ah… Déjà arrêté… Oui, c’est un jour de départ et nous ne sommes pas seuls. Il semble même que tous se soient donné rendez-vous au même moment, là, à l’accès au périphérique pour trouver une place dans le flot continu des voitures qui cheminent lentement, embrassées ensemble comme les chenilles d’une même couvée. Longue procession à l’allure chaotique, sans heurt ni violence, à pas menus comme une danseuse qui se retient. Une heure plus tard, vous atteigniez enfin le péage, ce hangar qui développe sa toile au-dessus des voitures et d’où vous ne sortez qu’avec un sésame délivré par une machine qui vous tend du bout des lèvres son papier sans couleur. Tous les passagers sourient. Oui, ça y est, la route des vacances est là et déroule son tapis gris qui se promène d’abord entre les bâtiments, puis, progressivement, entre les champs, verts de printemps, jaunes de colza, sombres des bois, ouverts sur le ciel. Vous respirez et une petite ritournelle vous trotte dans la tête. La dernière s’est endormie, un autre joue avec son petit écran, le nez dans un monde où marquer des points constitue le seul objectif d’ambition raisonnable. La troisième regarde l’œil fixe le paysage défiler. Elle est au cinéma, engourdie d’images, sans but, en attente. Le dernier, eh bien, je ne le vois pas. Il est au fond de la voiture, caché sous les sacs, anonyme, silencieux, immobile.
Tiens, une sortie qui déborde sur l’autoroute et inonde d’immobilisme ceux qui désirent poursuivre. Pourquoi ? Ils attendent, stoïques, de passer devant la machine qui ponctionne sa manne avant de lever la barrière. Curieux ! On ouvre la radio au service du conducteur bien intentionné. Un accident au kilomètre 135 : le bouchon se forme ? Il est déjà de trois kilomètres. Il est trop tard. Continuons, on verra bien ! Quelques kilomètres plus loin, du haut de la colline, nous constatons le tassement de la procession, puis l’arrêt progressif des machines. Ça y est, le ralentissement devient pause, la pause devient attente, l’attente devient ennui, puis impatience. À l’intérieur des voitures, chacun s’organise : on parle, rarement ; on lit, pour ceux qui ont prévu ; on boit un peu d’eau fraîche et on mange un morceau. Les activités sont multiples, l’imagination déborde, mais peu de sourires alentours. L’homme moderne est solitaire, parfois amical, mais limité à sa voiturée. Ah, on repart ! Oh, si petitement que les cinq mètres d’avancée constituent une exploration de l’au-delà du raisonnable. Nous avons pris la vitesse de croisière : trois mètres d’avancée, trois minutes d’arrêt. Dans quelques heures nous aurons fait un kilomètre. Un record. Heureusement, une voiture au changement de vitesse automatique est plus simple à manier ! Nous suivons minute par minute les efforts inclassables des gendarmes, des secouristes, des dépanneuses, du speaker qui s’efforce de nous conter dans le détail les bienfaits de notre civilisation pour les citoyens lambda, l’entraide incroyable d’une partie de la population au service de la population, l’efficacité des machines à déblayer le terrain, les pleurs des enfants au bord de la route, le regard morne des occupants d’une voiture cabossée, le camion vert qui tombe en panne au moment de passer la seule voie libre. Mille détails infiniment précieux pour ceux qui n’ont rien à faire qu’attendre.
Une heure… Encore trois kilomètres avant d’arriver sur les lieux de la catastrophe. Ah, une deuxième voie est ouverte. On avance de dix mètres toutes les dix secondes. Un record ! On éteint la radio. Mieux vaut rêver à cette campagne verdoyante… Soudain, la voiture fait un bond prodigieux. Elle roule une minute sans arrêt, puis deux, puis trois. Le sourire revient sur les visages. Le journaliste, oui, on a rallumé la radio, s’esbaudit sur la célérité de services de l’autoroute. Une heure et demie de déblaiement, un record de promptitude ! Le sourire devient crispé. Quelques kilomètres plus loin, nous passons sur une tache par terre à côté d’une voiture de gendarmes qui observent dans le flot des voitures le flot des passagers qui regardent les représentants de la loi. Oui, c’est fini : le journaliste qui n’est pas en mal de trouver l’occasion de raconter se découvre un autre accident presque à l’autre bout de la France. On éteint, cela suffit !
07:12 Publié dans 14. Promenades | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : départ, voyage, route, vacances, embouteillages | Imprimer
25/05/2017
La véritable liberté
La véritable liberté et dans la soumission à l'ordre des choses.
Le véritable amour est dans l'admiration de l'ordre des choses.
La véritable beauté se trouve dans la contemplation de l'ordre des choses.
La règle doit donc être la soumission à l'ordre des choses dans le renoncement de soi.
C'est alors que l'homme devient être aimable et aimant (homme du troisième ordre).
Il ne suffit pas d'être raisonnable, mais bien de dépasser la raison pour atteindre l'essence de choses.
07:43 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, sentence, méditation, paradoxe | Imprimer
24/05/2017
Sentence
Nous ne sommes rien,
parfois seulement désir d'être.
07:06 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, sentence, méditation, paradoxe | Imprimer
23/05/2017
Musée de province
Musée des hospices civils… Errance de chapiteaux et de cloîtres voûtés… L’odeur de la pénicilline mêlée à celle des transpirations… De vieilles femmes montent ou descendent les escaliers en portant des baquets remplis d’éponges et d’eau sale, quelques malades en pantalon de laine brune s’allongent paresseusement sur les bancs. L’apothicaire principal a oublié ses lunettes et sort de l’hospice… Musée de reliques vieillies, musée humain d’os et de chairs malades que l’on meurtrit de poussière et d’obscurité. A travers la grille sombre des fenêtres hautes parvient le bruit de la ville, bourdonnement continu entrecoupé de plaintes passives. Je vois là, les mains liées, le malade emporté par la peste dans la chambre nue des contagieux. Une lampe pend au plafond et projette sa lueur vacillante vers le lit de fer dont les barreaux mêlent leur ombre à celle de la fenêtre grillagée. Là gisent les morts en puissance, morts avant l’agonie dans la chambre nue des pestiférés.
07:52 Publié dans 11. Considérations diverses | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : souvenir, mémoire, frisson, fin | Imprimer
22/05/2017
Inspiration
La nuit a fermé son poing sur la chambre
Tu ne paraîtras plus revêtue de blancheur
Entrouvrant l’huis de ton maigre membre
Avec le regard avide des chercheurs
T’aurais-je perdu au détour d’un couloir
Ou peut-être as-tu franchi le Rubicon
Et nous dis d’un mouchoir agité "au revoir"
Comme à des fantômes vivants au balcon
La nuit a perdu son obscure froideur
Et s’est parée d’intense poudre d’or
Repoussant au loin le spectre de la mort
Voici que surgissent les ambassadeurs
De l’étrange défilé de bulles enlacées
Montant vers la main au stylo accrochée
© Loup Francart
07:06 Publié dans 42. Créations poèmes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : poème, écriture, poésie, littérature | Imprimer
21/05/2017
Musique
La musique doit faire jaillir le feu de l’esprit des hommes.
07:20 Publié dans 45. Maximes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : maxime, sentence, méditation, paradoxe | Imprimer