10/07/2021
Solitude (symphonie nipponne, photos Gildas de la Monneraye)
L’immensité de la solitude humaine
Ne remplace pas les moments de gaité
Ou de déséquilibre des situations
Rien ne fera revenir l’entente
Entre les générations et les sexes
Chacun vit sa vie dans son cercle
Affairé de bonheur et de sommeil
Ou prisonnier d’un bain de société
Qui contraint à faire semblant
D’être marié à tous sans distinction
Tout en étant loin des élans du cœur
Plonge ton nez dans le journal
Pour y lire ta vie et t’en délecter
Ton croit être du monde
Mais déjà tu erres dans la profondeur
Du désordre humain
05:16 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : japon, japonais, orient, quotidien, singulier | Imprimer
08/07/2021
Le Japon, vie quotidienne (photos Gildas de la Monneraye)
Le Japon, c’est la vie à l’envers
Tout est semblable à l’Occident
Agitations, rires, mélancolies
Mais, au-delà, le silence des êtres
Qui se meuvent comme les autres
Sans jamais perdre leur centre
Oubliant l’espace et le temps
Survolant matière et sourires
Pour intégrer leur personnalité
Et construire ce singulier silence
Le Japon respire dans le journalier
Le Japonais défend son cercle intérieur
L’emplit totalement : mesure et équilibre
Qui transparaît dans le quotidien
Où les gestes sont ceux du monde
Imprégnant le Soi derrière le Moi
Telle est la loi de l’être
Au-delà de l’espace et du temps
Vécue dans un quotidien
Qui coule naturellement
Et qui compose une symphonie
A nulle autre pareille
05:24 Publié dans 44. Livres | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : japonais, orient, quotidien, singulier | Imprimer
26/09/2017
Takashi Yoshimatsu - Lullaby in Celestial Night
https://www.youtube.com/watch?v=JtpVk_2RZyI
« Takashi Yoshimatsu est né à Tokyo, au Japon, et comme Toru Takemitsu, il n'a pas reçu de formation musicale dans sa jeunesse. Il a quitté la faculté de technologie de l'Université Keiō en 1972, et a rejoint un groupe amateur nommé NOA comme pianiste, imitant la musique des Pink Floyd. Il s'est intéressé au jazz et au rock progressif, en particulier en explorant les possibilités offertes par la musique électronique.
Il était un fan des Walker Brothers et des Ventures quand il avait 13 ans, mais à 14 ans, il a été fasciné par les symphonies de Beethoven et de Tchaïkovski. Il a commencé à composer de nombreuses pièces avant de se faire un nom en 1981 avec « Threnody for Toki » marqué par le sérialisme. Peu de temps après, il s'est éloigné de la musique atonale, et a commencé à composer dans un style néo-romantique libre avec de fortes influences du jazz, du rock et de la musique classique japonaise, renforçant sa réputation avec son concerto pour guitare de 1984. En 2007, Yoshimatsu avait composé cinq symphonies, des concertos pour basson, violoncelle, guitare, trombone, saxophone alto, saxophone soprano et pour les instruments traditionnels japonais, ainsi que deux concertos pour piano (un pour la main gauche seule et un pour les deux mains), un certain nombre de sonates, et diverses pièces plus courtes pour les ensembles de différentes tailles. Ses « Atom Hearts Club Suites » pour orchestre à cordes rendent explicitement hommage aux Beatles, aux Pink Floyd et Emerson, Lake & Palmer.
Il a publié des essais sur la musique classique. Il aime dessiner et illustre lui-même ses livres. »
(From wikipedia)
07:27 Publié dans 51. Impressions musicales | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : piano, japonais, compositeur, romantique | Imprimer
26/09/2014
L’incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage, un roman d’Haruki Murakami
Haruki Murakami nous avait habitués à des livres à lire d’une seule traite. Là, c’est en dents de scie que s’effectue la lecture. Lassitude et ennui au cours des 75 premières pages. On ne sait quand cela va démarrer. On attend. Cela ne démarre pas. Cela s’enlise dans un magma d’histoires d’amitié et l’on se dit à tout moment que l’on va définitivement fermer le livre. Il ne prend de l’intérêt que lorsque Tsukuru décide de mettre au clair l’épisode de sa vie qui l’a marqué au point de quasiment mourir de désintérêt pour le monde.
Appartenant à un groupe d’amis très fortement soudés, trois garçons et deux filles, il en avait été chassé du jour au lendemain sans savoir pourquoi. Nous ne voulons plus te voir lui avaient-ils dit sans aucune explication. Il vécut tout ce temps tel un somnambule, ou comme un mort qui n’a pas encore compris qu’il était mort. (…) Tsukuru était tombé dans l’estomac de la mort, un vide stagnant et obscur dans lequel il avait passé des jours sans date.
Un jour, il rencontre Sara Kimoto avec laquelle il se lit d’abord d’amitié, puis d'intimité. Très psychologue, elle sent la difficulté de Tsukuru à se comprendre lui-même. Il y avait un endroit spécial sur le corps de Tsukuru, dont il n’avait en général pas conscience, une toute petite zone extrêmement sensible. Quelque part dans son dos. Une partie tendre et délicate, le plus souvent couverte, cachée, invisible de l’extérieur, que sa main n’arrivait pas à atteindre. (…) Los de leur première rencontre, il avait eu la sensation qu’un doigt anonyme avait clairement appuyé sur l’interrupteur. Ce jour-là ils avaient beaucoup parlé, mais il ne se souvenait pas de quoi. Puis, il fait connaissance à la piscine (il y a toujours une histoire de piscine dans les livres de Murakami) avec un jeune homme, Haida. Ils deviennent amis, se rencontrent souvent, discutent tard le soir. Mais Haida disparait à nouveau de sa vie, on ne sait pourquoi.
Sara suggère à Tsukuru de chercher à savoir pourquoi ses amis l’avaient rejeté. Le livre prend alors une autre tournure. C’est presqu’une sorte de roman policier : pourquoi Tsukuru fut-il abandonné aussi brutalement par ses amis. Il va interroger d’abord les deux autres garçons du groupe, puis finalement la seule fille encore vivante dont la rencontre en Finlande est assez émouvante. Il apprend les raisons de son rejet du groupe. Est-il guéri de son sentiment d’être autre, sans consistance ? Non, il réfléchit, s’accroche à Sara. Mais progressivement le livre s’enlise à nouveau, il ne sait ce qu’il est et on ne saisit pas non plus ce qu’il va devenir. Derrière les mots se cache le vrai Tsukuru, un homme de trente-cinq ans qui n’arrive pas à saisir le sens de sa vie. Va-t-il réellement nouer sa vie avec Sara comme il semble en avoir envie, ou va-t-il poursuivre son errance sans aucun but. On ne le saura jamais. Le lecteur reste sur sa faim, sans comprendre pourquoi.
Le livre est bien écrit, il s’étire, s’étire au point que le récit semble céder. Il se resserre avant, à nouveau, de se relâcher et s’étirer sans cependant se rompre. Tsukuru choisit-il Sara ? Celle-ci choisit-elle l’autre homme qu’un jour Tsukuru avait aperçu avec elle ? Quoi qu’il arrive, si Sara ne me choisit pas demain, j’en mourrai vraiment, songea Tsukuru. Que ce soit une mort réelle ou métaphysique, cela ne changera pas grand-chose. Mais peut-être que, cette fois, je rendrai pour de bon mon dernier souffle.
07:10 Publié dans 41. Impressions littéraires | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : livre, roman, japonais, histoire | Imprimer