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17/10/2015

Voix bulgares

https://www.youtube.com/watch?v=7gaQMUecZQc

Comment ne pas résister à ces voix qui nous disent la beauté des montagnes bulgares et le bien-être des rencontres humaines. Pourtant ces voix ne sont pas travaillées à la manière occidentale en utilisant la résonance du pharynx. Elles sortent le plus souvent directement de la gorge (exemple en 19:00), style de chant inacceptable en musique classique.

On pourrait penser au chant corse dans la manière d’improviser sur la note de départ, s’éloignant progressivement de celle-ci en commençant par des écarts d’un seul ton, forme inusitée également en musique classique. Celle-ci tourne autour de la voix principale, s’enroule comme un serpent autour de celle-ci, revenant souvent à l’accord de seconde, caractéristique du chant bulgare.

Le chant est souvent rompu par des changements de rythme, comme un vent de folie dans l’écoulement du temps et des choses.

Enfin, quatrième caractéristique, le chant est parfois rythmé par la parole, un peu à la manière du chant parlé (si l’on peut appeler ainsi ce genre) ou du spoken word ou encore du slam.

Cela peut devenir une véritable cacophonie comme en 39 :12. Mais même celle-ci est belle en ce sens qu’elle exprime la particularité du pays, la résonance des voix au travers des montagnes, le son des cloches se propageant dans la froideur de l’air.

 

16/09/2015

Campus Stellae, chants sacrés du XIIème siècle

https://www.youtube.com/watch?v=EX3-K-YPzu8


Apparition de la polyphonie. Elle est bien sûr différente de celle qui suivra, mais elle a sa beauté.

Tout d’abord pour les premiers chants vous entendez une seconde voix monotone, sur la même note, puis sur deux notes et parfois plus. Les Byzantins appelaient cet note d’accompagnement l’ison qui a pu naître soit d’un instinct harmonique primitif, soit simplement du besoin utilitaire de maintenir le ton. Cette teneur est le plus souvent la même note que la finale.

Puis le début d’une vraie polyphonie avec l’organum latin parallèle qui date de l’apparition de l’orgue importé de Byzance en Occident. Cette hétérophonie suit la mélodie principale en intervalles « parfaits », octave, quinte, quarte, note contre note.

Vint ensuite le déchant à partir du XIème siècle où la voix organale se chante plus haut que la voix principale. Apparaissent des éléments de contrepoint jusqu’à l’organum mélismatique ou à vocalises.  

Un magnifique disque de l'ensemble Discantus dirigé par Brigitte Lesne.

31/08/2015

La machine à écrire

https://www.youtube.com/watch?v=G4nX0Xrn-wo

Un peu d'humour avec un soliste encombrant !

27/08/2015

Miserere, de Gregorio Allegri

https://www.youtube.com/watch?v=IA88AS6Wy_4


Ce miserere comporte quatre formes différentes :

* Un chœur à cinq voix (deux sopranes, alto, ténor, basse) ;

* Une monodie chantée par les hommes d’abord ;

* puis reprise par le chœur  en polyphonie ;

* et se terminant par un contrepoint ornementé chanté par deux sopranes.

C’est donc une musique très construite, mais respectant intégralement la liturgie. Il n’était chanté que lors de la semaine sainte, uniquement à la chapelle Sixtine, à la fin de l’office des Ténèbres.

Les paroles sont bien sûr en latin, mais sa traduction permet de mesurer sa beauté :

Pitié pour moi, mon Dieu, dans Ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.
Contre Toi, et Toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.
Ainsi, Tu peux parler et montrer Ta justice, être juge et montrer Ta victoire.
Moi, je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère.
Mais Tu veux au fond de moi la vérité ; dans le secret, Tu m’apprends la sagesse.
Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ; lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.
Fais que j’entende les chants et la fête : ils danseront, les os que Tu broyais.
Détourne Ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de Ta face, ne me reprends pas Ton Esprit Saint.
Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés.
Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur, et ma langue acclamera Ta justice.
Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera Ta louange.
Si j’offre un sacrifice, Tu n’en veux pas, Tu n’acceptes pas d’holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; Tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.
Accorde à Sion le bonheur, relève les murs de Jérusalem.
Alors Tu accepteras de justes sacrifices, oblations et holocaustes ; alors on offrira des taureaux sur Ton autel.

Enfin, ce chant était réservé au service du Pape et donc interdit de reproduction. Mozart, après deux auditions réussit à le retranscrire. Publié en 1771, l’interdiction du Pape tomba.

Magnifiquement interprété par le chœur du Claire College de Cambridge, il est dirigé par Timothy Brown, avec la maîtrise bien connue des maîtres anglais.

20/08/2015

Chants juifs, interprétés par Sonia Wieder Atherton

 https://www.youtube.com/watch?v=Yui3LRh-CIc

Inexprimable ! On peut ainsi qualifier ce chant dans lequel l’âme se perd.

La Cabale distingue l’univers relatif et l’univers absolu. L’absolu se situe au-delà de l’éternité elle-même. Intemporel, informel, insubstantiel, il transcende l’existence. A la fois rien et tout, non changeant et non immuable, il est. L’univers relatif est la manifestation de la Création, le déroulement d’une impulsion divine : croissance, floraison, fructification, puis déclin, mort, retour à la source d’une nouvelle naissance[1].

L’existence négative est au-delà de l’espace-temps. Un seul point de contact possible : la lumière illimitée, l’Aïn Soph Aur. Au-delà l’Aïn Soph qui est l’infini, enfin l’Aïn, le vide. Seul le premier voile donne un aperçu de cette existence négative, indispensable à l’existence. C’est une zone intermédiaire entre la divinité et sa création.

C’est ce que tentent d’exprimer ces chants. Nostalgie d’un monde inaccessible, mais dont on entrevoit l’existence parce que l’on vient de lui et que l’on va vers lui. Alors l’âme s’ouvre et pleure de ne pouvoir accéder à son achèvement.


[1]Z’ev ben Shimon Halevi, L’arbre de vie, introduction à la Cabale, Albin Michel, 1985.

15/08/2015

Arabesques sur les Flutes de l’orgue Cavaillé Coll de Saint Ouen, de Louis Vierne, interprétée par Marie Andrée Morisset Balier

https://www.youtube.com/watch?v=o2DpgRCebUs


 

Peu de choses, une basse continue et un son parfait de flutes qui monte dans la nef, entame la pierre et la rend transparente. Vous passez au paradis, dans l’immensité du cosmos, et reposez, en lévitation, au sein des galaxies et des trous noirs. Et vous vous sentez bien, à l’aise avec tous ces astres qui vous environnent.

Est-ce de la musique ? Vous ne savez plus. Cela peut être le glissement de cristaux de glace sur la banquise ou encore le propre son de votre corps et de sa mécanique qui tourne sans bruit, avec ce léger tremblement de l’air qui produit des ondes sonores imperceptibles. Louis Vierne a bien inventé une nouvelle manière d’utiliser l’orgue : non plus une construction cathédrale à la manière de Bach, mais des sensations qui font entrer dans l’invisible par la porte des oreilles, les yeux fermés, en vibration. 

Peut-on parler de musique sacrée ? Non, pas au sens liturgique du terme. Mais très certainement, on évoque une musique spirituelle, qui ouvre à l’invisible. Mais Louis Vierne ne fut pas seulement un des détenteurs des clés du paradis, il sut aussi traduire les doutes et sentiments de l’homme face à la grandeur du monde divin : peur, tremblements, interrogations, saisissements. Une nouvelle manière d’aborder les rapports entre l’homme et Dieu.

13/08/2015

Pages poétiques

Dimanche dernier, pages poétiques au château de Bourgon dans la grande salle.

Au menu, introduction des textes (poèmes ou récits) par quelques morceaux de musique :

* une improvisation sur les touches noires, suivis du poème « Absurde » ;

* une improvisation de jazz suivi d’un texte humoristique « Les hérons » ;

* le poème « Désir » :

* la valse n°2 de Beethoven suivie du texte « Musique et émotion » ;

* le poème « Instant » ;

* La sonate n°  de Mozart, suivie de l’ « Eté » ;

* le poème « Loup » ;

* Le texte « La dernière traque » ;

* une improvisation classique andante, suivie du poème « Enfant » ;

* le texte « Homme et femme » ;

* le poème « Nuit » ;

* le texte « Le chat » ;

* l’Aria des variations Goldberg de JS Bach, suivie du poème « Ame » ;

* le texte « Le pianiste » ;

* Le poème « Un instant d’éternité »

* la valse n°3 de Beethoven, suivie du poème « Merci ».

 

Quelques photos :

 

 

05/08/2015

Pages poétiques, invitation

Vous êtes conviés à une lecture à deux des pages poétiques de Loup Francart tirées de ces livres « Dictionnaire poétique » et « Petits bouts de rien » et agrémentées de partitions de piano préparant chaque lecture. Tout ceci dans le cadre du château de Bourgon, un splendide château du XIIIème siècle, obligeamment mis à disposition par Alain et Isabelle Ducatillon, ses propriétaires.

En espérant vous voir nombreux lors de cet après-midi rêver et se laisser engourdir l’âme par la magie du lieu, de la musique et des poèmes.

08/07/2015

Journée européenne de l’opéra, le 7 mai 2010

 https://www.youtube.com/watch?v=NLjuGPBusxs#t=351

Quelle étrange et merveilleuse initiative que celle de l’opéra de Pampelune pour cette fête européenne de l’opéra. Le spectacle n’est plus sur la scène. Il est descendu vers les spectateurs, dans leur vie de tous les jours et cette vie quotidienne devient la scène, où se vivent des instants précieux, que l’on ne voit pas habituellement. Inversion des sensations, nous passons dans un monde où la musique devient la norme. Plus de paroles, des chants !

Depuis quelques temps, ces moments fleurissent et font chaud à l’âme. Les anges passent, chantant de tous leurs cœurs, semant la joie dans une assemblée quotidienne, là où personne ne les attend. Etonnement, confusion parfois, mais très vite tous applaudissent et souhaitent que cela ne s’arrête pas.

Alors vous aussi, chantez ! 

01/07/2015

Chant corse : A Paghjella di l'impiccati (Le chant des pendus)

http://www.youtube.com/watch?v=FU-wBJ4r3f0&feature=related


Le groupe A Filetta est véritablement impressionnant de professionnalisme. Il transmet l’émotion sur le fil du chant dans ce tremblement imperceptible de la voix et les harmonies discrètes qu’il détache du chant principal en longs filaments. C’est un peu comme le lent déplacement d’une pieuvre dans une eau claire, entourée de quelques bulles d’air qui montent lentement vers la surface.

Ce chant des pendus est splendide d'émotion contenue :

 

Sè vo ghjunghjite in Niolu
Si vous passez par le Niolu
Ci viderete un cunventu
Vous y verrez un couvent
Di u tempu u tagliolu
Les pleurs qui encore l'entourent
Ùn ci n'hà sguassatu pientu
N'ont pu être effacés par le temps
Eranu una sessantina
Ils étaient près de soixante
Chjosi in pettu à u spaventu
Pris au cœur de l'épouvante.

Dopu stati straziati
Après avoir été torturés
Da i boia o chì macellu
Par les bourreaux, quel massacre !
Parechji funu impiccati
Plusieurs furent pendus
Ci n'era unu zitellu
Il en était un tout jeune
L'anu tuttu sfracillatu
Son corps fut mis en lambeaux
E' di rota è di cultellu
Par la roue, par le couteau

Oghje chi hè oghje in Corsica
Aujourd'hui encore a Corsica
Fateci casu una cria
Si vous y prêtez attention
Si pate sempre l'angoscia
L'angoisse est encore palpable
Intesu dì Marcu Maria
A la seule évocation de son nom (1)
Era quessu lu so nome
Cet enfant s'appelait Marcu Maria (1)
Mancu quindeci anni avia
Il n'avait même pas quinze ans.

(1) En français, pour une meilleure compréhension, on devra inverser ces deux lignes.

 

Traditionnellement le chant corse s’appuie sur trois tessitures de voix :
• La voix principale, a seconda ;
• La voix basse, u bassu ;
• La voix haute, a terza.
Les voix s’agencent par tuilage et mélismes.
Le tuilage est le déplacement irrégulier des voix qui par leurs mouvements conjoints ou contraires par rapport au chant principal, provoque des échos. Le mélisme et une inflexion mélodique autour de notes dites de passage qui permet aux voix d’entrer dans le chant.
(From : http://www.lacoccinelle.net/257544.html)

26/06/2015

Chant juif : Prière, interprétée par Sonia Wieder Atherton

https://www.youtube.com/watch?v=suAwiZ0y4Pk 


Mode traditionnel, un écart de quarte avec un demi-ton entre les deux, ce qui laisse un ton et demi au milieu. C’est l’usage en Orient. Cela peut-être vulgaire dans la ripaille, mais cela aussi peut-être poignant et nostalgique. Ici, c’est une prière qui monte en colonne droit vers le ciel. Mais cet usage est ici employé d’une manière plus complexe avec des tonalités tantôt mineures, tantôt majeures, ce qui donne une ouverture : de l’émotion vers le sentiment.

Autre est le duo Seraphim-Claudio Monteverdi. Toute la sensibilité occidentale dans un tremblement léger des cordes qui ouvre le cœur en une mélodie sur trois notes sol, la, si bémol, donc mineure, et qui s’achève sur une pirouette, une note ascendante majeure, un si triomphant de simplicité.

22/06/2015

Max mon amour, de Michel Portal

http://www.youtube.com/watch?v=fycg2BAeuGI&feature=related


 

Un sol dièse descendant d’un ton, un silence, renouvellement mais un ton plus bas, fa dièse, fa, un demi-ton seulement. Quelle étrange mélodie. Le frôlement des vagues à leur arrivée sur le sable d’une plage pendant que l’on contemple le coucher de soleil sur le trait imperceptible de l’horizon. C’est l’heure où plus rien ne bouge, où l’homme se fige dans le sommeil. Et vous êtes là, sans pensée, sans sentiment, une simple sensation qui s’échappe de vous et court sur les flots.

Pas de changement de rythme, quelques notes de plus, puis un retour à la détresse de l’heure avant que ne s’échappe la dissonance voulue, espérée, recherchée, avant qu’elle ne vous éclate au visage. De la surface de l’océan surgissent de nouvelles images, des feux d’artifice qui papillonnent devant vos yeux avant de s’éteindre pour le retour à l’accompagnement : un ton, puis un demi-ton descendant. Une complainte terne en apparence, un leitmotiv obsédant qui vous rappelle à vous-même. Et tout à coup vous partez en rêve, dans un tourbillon de sons, d’éclairs, de lumière, plus doux qu’un orage, mais pressant. Il ouvre à l’inconnu. Oui, c’est une porte ouverte sur un monde différent, que vous ne pouvez qualifier.

http://www.youtube.com/watch?v=lweHrE8XXSs&feature=related


Le deuxième morceau reprend le thème de fond qui lui permet d'improviser une véritable tempête de sons. Vous coulez, vous vous laissez couler, engloutir dans cette eau calme pour rejoindre le monde invisible des grands fonds. Et vous vous laissez dériver au gré des courants marins comme un immense cétacé. Vous respirez la senteur ineffable d’une vie autre que vous ne pouvez comparer à aucune autre.

Retour à l’homme, au monde physique, à l’agitation débordante. Oui, l’humain est là, toujours présent, encombrant la nature de ses désordres fantasmagoriques.

11/05/2015

"La belle Françoise", variations sur un thème, de Mozart (KV 353)

Partie 1 :      

http://www.youtube.com/watch?v=mOJlUQe0eOs 


 

Partie 2 :

https://www.youtube.com/watch?v=dR1h7tSNxdU

Partie 3 :

 http://www.youtube.com/watch?v=i2eqBsSPM5A

 

Comment, à partir d’une mélodie simple, arriver à construire un tel ensemble vif, plein de charme et aussi varié. C’est un jeu sur un thème : Mozart s’amuse et nous séduit avec beaucoup de sérieux.

A cette fin, il utilise le triolet, groupe de trois notes resserrées dans l’espace de temps de deux notes. Cette division du temps donne une légèreté exceptionnelle à la composition. Ce sont des sauts de cabri qui sonnent aux oreilles émues et montent au cerveau pour y former des images et des sentiments inusités.

Merci à Mozart pour ces variations rafraichissantes qui annoncent l’été.

03/05/2015

Largo du Concerto pour violoncelle en si mineur de Vivaldi

https://www.youtube.com/watch?v=Lv0-JNkxJlw


 

Une seule note et toute l’ambiance du largo est déjà là, un si majestueux, qui résonne tout au long de la pièce et vous enchante. C’est un doux ronronnement de l’âme qui remue en vous des élans et des tressaillements que vous ne connaissiez pas. Et peu à peu vous êtes submergé d’une paix  bienheureuse qui vous fait oublier tout souci. L’âme vibre en résonance, calmée, dévêtue de toute pensée, nue et reposée.

Et pourtant, elle n’est pas inerte, elle cherche dans ses changements de ton d’autres sonorités, des ouvertures qui font apparaître d’autres mondes sans toutefois les dévoiler complètement. L’âme s’élève, espère, chante, soupire et se réjouit d’être ainsi baignée de lumière tamisée.

 

O Dieu, pourquoi m’as-tu donné une âme ?
Elle erre dans le silence de la vie
Et espère… Elle ne sait… La paix...
L’enlacement du divin entraperçu…

 

20/04/2015

J’ai vu le loup, le r’nard, le lièvre, par les Têtes de chien

https://www.youtube.com/watch?v=uz_pJD4zk4k

Quelle originalité ! Est-ce une chanson, une déclamation, une blague ? On ne sait, mais c’est captivant d’ingéniosité, de recherche et, in fine, d’harmonie, même si celle-ci ne saute pas aux oreilles !

  

https://www.youtube.com/watch?v=LaaDR5qEoNA

Cette version est très différente. Elle sent la vieille France. Elle nous donne néanmoins une bonne idée de ce qu’était la chanson au départ.

 

10/03/2015

Paysage musical

 podcast

Cela commence mystérieusement, quatre notes plongeantes, profondes, interrogatives. Puis la caresse du piano, joyeuse, mais méditative, donnant l’espoir nécessaire à la vie, disant la joie et la mesure, avec des ruptures de rythme pour annoncer que l’existence est toujours pleine de surprise.

Un arrêt (en 2.40), une plongée dans la réflexion, comme un retour sur soi-même : qui es-tu ? Où te trouves-tu ? Jusqu’à quand ? La vie reprend plus passive, plus attentiste. Elle s’achève sans qu’on ait pu le prévoir et la tentation immédiate est de la réécouter, la revivre.

Bravo au compositeur, un jeune garçon passionné de musique qui tripatouille son ordinateur pour en tirer des sons dignes d’un instrument. Est-ce une musique de film, un rêve réel, une fiction sonore ou la matérialité qui s’échappe en paillettes d’or. C’est fou ce que peut faire la virtualité !

05/03/2015

Manoir de Mes Rêves avec Angelo Debarre - Thomas Dutronc

https://www.youtube.com/watch?v=qTmwZsy8xbg


 

Avant tout le rythme, balancé, échevelé, qui vous met dans un état second, voire troisième. Vous vibrez naturellement et communiez avec toute la communauté manouche dans cette trépidation incessante.

A l’origine, un homme, Django Reinhardt, qui lui-même avait rencontré le jazz américain. Un mélange subtil à l’intersection de la musique tzigane et du jazz de l’époque de Louis Armstrong.

Un long moment, autour du feu, auprès des meilleurs jazzmen manouches… Une belle virtuosité…

28/02/2015

"Démarche", musique de Nico Muhly, interprétée par le National Youth Orchestra of Great Britain, dirigé par Vasily Petrenko

https://www.youtube.com/watch?v=fAv5QdOa-Ug&index=3&list=RDon6ebe-pQ_g


Dans un désordre apparemment le plus complet (y a-t-il une mélodie ? Non, sûrement pas), tous les musiciens sont concentrés sur leur partition, attentifs les uns aux autres, aux ordres d’un chef d’orchestre battant une mesure mathématique. Ils sont nombreux : quatre ou cinq par instrument, chacun jouant sa romance solitaire et vers de terre qui s’enchevêtre avec celle des autres.

Et tout ceci finit par faire un ensemble cohérent qui prend de l’ampleur et devient une communion intime qui envahit votre esprit, le monopolise et évacue le trop plein de suffisance et de fausse connaissance que vous croyez contenir.

Le songe devient chimère, conduit aux portes de l’oubli, dans les gargouillis de l’inconscient que vous fouillez à pleines mains sans rien trouver. Pourtant si, probablement, puisque vous entendez vos propres sons, ce calmant contrôlable qui s’installe, vous pacifie, vous énerve parfois, mais toujours vous laisse sur votre faim, faim d’autre chose, comme la fin d’un monde cohérent vers une méditation involontaire.

 

Nico Muhly a grandi à Providence où il chante dans le chœur de l'église épiscopale et débute le piano à l'âge de 10 ans. Il part ensuite à New York étudier la littérature anglaise à l'Université Columbia en 2003 et obtient son master de musique de la Juilliard School où il étudie la composition avec John Corigliano et Christopher Rouse1. Il réside depuis à Chinatown.

Il travaille comme éditeur, chef d'ensemble, et soliste avec Philip Glass ainsi qu'avec la chanteuse Björk sur la Oceania en 20042. Il collabore également avec le chorégraphe Benjamin Millepied pour la musique du ballet From Here on Out pour l'American Ballet Theater2 en 2007 ainsi que pour Two Hearts en 2012 pour le New York City Ballet3. En 2009, il travaille avec le groupe new-yorkais Grizzly Bear sur son album Veckatimest et Antony and the Johnsons sur l'album The Crying Light. Il publie son premier album solo en 2006 puis un second Mothertongue en 2008.

En 2007, les Boston Pop's et l'orchestre symphonique de Chicago donnent la première de deux de ses œuvres (Wish You Were Here et Step Team respectivement)1. En 2011, il donnera la première de son opéra écrit avec le librettiste Craig Lucas (en) avec le English National Opera.(From : http://fr.wikipedia.org/wiki/Nico_Muhly)

09/02/2015

Armagueddon, de Vincent Peirani et François Salque

http://www.youtube.com/watch?v=PY_ESt7C0Rg


Un très bon duo de deux instruments qui, de prime abord, fonctionnent difficilement ensemble. Et là, c’est l’harmonie pure, un fluide sensoriel qui vous courre sur les nerfs et crée un arc électrique entre les deux musiciens ; la blanche rondeur des sons du violoncelle et la lente plainte de l’accordéon.

Car cela commence par une plainte, longue, sensuelle, envoûtante, qui est reprise par les cordes, plus nette, jusqu’à vibrer en sanglots étouffés avant que naisse la danse endiablée, furtive, lancée cette fois-ci par le violoncelle, puis reprise par l’accordéon. 

Puis, ensemble, ils mènent leur sarabande, à tour de rôle soliste ou en chœur. Elle est rythmée et s’élance comme une danseuse qui gigote les jambes sans jamais s’emmêler, levant les bras et sautant toujours plus haut sans jamais perdre son harmonie avec les sons.

L’apaisement vient ensuite, méditatif, comme un souvenir perdu qui remonte à la surface, lentement, avec insistance jusqu’à envahir tous les pores de la peau et mourir sobrement, sans bruit, en solitaire. 

09/01/2015

Notre père, musique d’Arvo Pärt

https://www.youtube.com/watch?v=x9Xm_nR4310 


 

D’une autre tenue que le précédent Notre Père, la musique de celui-ci a été écrite par Arvo Pärt. Il est chanté par un soliste de l’école de Montserrat à côté de Barcelone.

On retrouve la musique si particulière d’Arvo Pärt, musique minimaliste :

Né en 1935 en Estonie, Arvo Pärt fait ses études au conservatoire de Talinn avec Heino Eller. En parallèle de ses études musicales, il est ingénieur du son et compositeur de musique pour la télévision et le cinéma estonien, activité qu’il ne cessera pas d’exercer. En 1962, il obtient un premier prix de composition à Moscou, prélude à une alternance d’honneurs officiels et de censures provoquées par le caractère mystique de ses œuvres. Sa musique participe alors de l’esthétique du sérialisme et du collage. Il s’arrête de composer pendant plusieurs années afin de se consacrer à l’étude de la musique chorale française et franco-flamande des XIVè, XVè et XVIè siècles.

A partir de 1976, Arvo Pärt inaugure une nouvelle démarche tournée vers l’intemporalité, son écriture devient postmoderne, en témoigne ces œuvres les plus célèbres : Für Alina, Cantus in Memoriam Benjamin Britten, Fratres. Arvo Pärt appelle ce style tintinnabuli (« petites cloches » en latin). Dans les années 80 il part s’installer à Vienne où il prend la nationalité Autrichienne avant de se fixer à Berlin-ouest. A partir de cette période Arvo Pärt privilégiera les œuvres religieuses vocales et met en musique des liturgies en allemand, anglais et russe dont Passion selon Saint Jean, 1982 ; Miserere, 1989 ; Missa brevis, 2009 ; il retravaille souvent ses œuvres, il existe de nombreuses versions et orchestrations de Fratres de 1977 à 2008. (From http://www.francemusique.fr/personne/arvo-part)

L’école de Montserrat a été créée au XIIème siècle et s’est perpétuée jusqu’à nos jours. Elle comprend une cinquantaine de garçons qui jouent tous d’un instrument et qui s’accompagnent eux-mêmes.

Mais écoutons plutôt ce Notre Père, écrit par un musicien dont le sens mystique est particulièrement développé.

26/12/2014

Lendemain

http://gloria.tv/?media=479543&language=3SsSaAhCEfb

 

Quelle voix magnifique, tendre et ferme. Une caresse sur les poils de l’ignorance et de la vanité.

Certes, la musique est un peu indolente, propre à secouer les cœurs et à faire venir les larmes. Mais c’est comme un grand frémissement qui secoue l’être et le porte à l’attention malgré lui.

N’est-ce pas cela les lendemains de fête...

09/12/2014

Jean Christian Michel : Psaume de Jean-Sébastien Bach

https://www.youtube.com/watch?v=vueh13LCsSA


 

Peut-on parler de musique sacrée ? Il me semble que oui.

La musique sacrée méditative donne à l'homme un moyen de concentration. Cette concentration le purifie. La purification conduit à l'unification de l'être.

La première qualité de ce type de musique doit être de permettre la concentration, c'est à dire de calmer le mental, d'évacuer peu à peu le dialogue intérieur qui sans cesse s'impose à nous, malgré nous. C'est l'attention sur la mélodie qui mène à la concentration en en faisant le fil conducteur des pensées. Le but de l'harmonie, lorsqu'elle est jointe à la mélodie, est de créer l'ambiance intérieure sans distraire la concentration.

Lorsque l'esprit a atteint un certain calme, le corps va pouvoir s'éveiller aux sons. La musique n'est plus entendue par l'intermédiaire de l'ouïe. L'ensemble du corps, devenu perméable aux vibrations, se laisse pénétrer par la mélodie qui l'enveloppe et le fait vibrer. Les sens s'éveillent, libérés de la tyrannie du mental. Le corps apprend à co-naître par lui-même. Ce n'est plus la mémoire des sensations qui s'impose, mais la sensation elle-même, pure, dans l'instant. C'est ici et maintenant que je suis, et non hier ou demain, là ou là-bas. L'instant saisi dans toute sa plénitude ouvre alors à l'éternité.

27/11/2014

Impromptu opus 90, N°3 de Franz Schubert, interprété par Krystian Zimerman

https://www.youtube.com/watch?v=KkqDEh-fXVI


  

C’est un nuage de rêve qui passe et laisse dans le cœur une impression de plénitude et d’espérance.

A quoi tient la beauté de ce morceau ?

Tout d’abord à sa mélodie, une plainte légère débutant sur quatre Si bémol. Puis vient la deuxième tonalité de la mélodie, le La bémol qui constitue le point d'encrage de la musicalité et cet entrelacement de ces deux notes proches crée tout le charme romantique de la pièce. C’est léger, simple et envoutant et cela s’achève sur un Sol bémol qui semble clore la mélodie alors qu'elle va continuer à se déployer. C’est l’équilibre entre ces trois notes qui exerce sur l’âme cet attrait irrésistible.

L’accompagnement précis, une montée et descente de trois notes rapides comme des vagues courtes et caressantes lui donne un air guilleret qui tranche avec la mélodie et lui donne un ensorcellement irrésistible. Enfin n’oublions pas en basse le renforcement de la mélodie par des touches profondes et discrètes qui sont de brefs rappels sonores de celle-ci et lui donnent une profondeur inégalée.

Ces trois mélanges sonores, qui règnent en continu sur la pièce, lui apportent un caractère calme et serein qui rappelle l’adagio de la sonate au clair de lune avec la mélodie jouée par le petit doigt de la main droite pendant que les autres déroulent un accompagnement au fond assez proche.

20/11/2014

Piano à 24 mains

http://www.youtube.com/watch_popup?v=MS9SdWBzy6Q#at=122&vq=hd720

Un vrai ballet, où personne n’est manchot, dans lequel les mains tricotent d’un air guilleret et se mêlent joyeusement pour donner un concert singulier.  Très probablement de nombreuses répétitions ont été nécessaires pour que chacun trouve sa place dans cet étrange ballet de mains.

11/11/2014

The cyber conductor

https://www.youtube.com/watch?v=CFltd2838gc


 

Cette présentation est un exploit musical. Quelle souplesse de la part d’un orchestre et que de répétitions cela a dû demander.

Surprise. L’orchestre s’arrête et repart à volonté, change de rythme, module la hauteur du son, modifie même la tonalité et le mode de la pièce. Il finit par se dérégler et devenir incontrôlable, même son chef s’y perd et devient quasiment fou.

23/10/2014

Percuphone et OMNI, dans l’atelier de Patrice Moullet

http://www.youtube.com/watch?v=5zzU68YGPvs

Musique étrange, sensuelle, dérangeante, qui ébranle le corps et travaille l’esprit. Quelle machine ! On s’attend aux bruits d’un atelier, mais ce sont des cercles envahissants de sons qui progressivement vous entraînent dans une danse infernale et bienheureuse qui vous laisse pantois.

Michel Moullet est un artiste inclassable. Il a fait des études de musique classique, mais s’est assez vite passionné pour les sons produits par l’électronique. Deux instruments qu’il a créés sont véritablement innovants, le percuphone et l’OMNI.

Le percuphone :

« À l'origine acoustique (cordes frappées), le percuphone est actuellement une interface électromécanique pour piloter manuellement et en temps réel les systèmes de production sonore numérique.

L'instrument comporte 256 voix de polyphonie, une banque de 20 000 sons sur ordinateur (sampleurs virtuels) et une interface octophonique fire wire. Cet instrument a été mis au point avec le concours d'Alstom pour la motorisation et de l'Ircam pour l'interface de conversion analogique. 57 prototypes ont été réalisés depuis sa création. » (http://fr.wikipedia.org/wiki/Percuphone)

L’OMNI ou objet musical non identifié :

« L'Omni est un instrument de musique audionumérique créé et développé par Patrice Moullet à partir d'un concept global proposé par Guy Reibel en 1985. Le premier prototype a été créé en 1988 pour la Cité de la musique de la Villette.

L'omni est une interface pour piloter les systèmes sonores virtuels, constituée de 108 plaques de 108 couleurs différentes réparties sur une surface légérement sphérique de 160 cm de diamètre et bénéficiant des convertisseurs d'Emmanuel Flety de l'Ircam.

L'instrument comporte 108 canaux midi, 256 voix de polyphonie, une interface son Firewire octophonique, une banque de 20 000 sons sur ordinateur (sampleurs virtuels). » (http://www.jpontier.com/Omni.html)

 

Alors laissons-nous entraîner dans cette danse envoûtante qui semble sortie des forges de Vulcain.

20/10/2014

Un ensemble mongol dérangeant

 

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=DB0g8g6Hf0o

 
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=DB0g8g6Hf0o

Un mélange éclectique, extraordinaire et envoûtant entre la musique mongole traditionnelle et la musique pop, dans le décor surréaliste d’une Mongolie contemporaine, avec des instruments anciens et modernes. 

On retrouve le vent des steppes, les flots enragés du printemps, le galop des chevaux, dans une impression déphasée.

Où suis-je, est-ce que je rêve ?

17/10/2014

La leçon de piano

L’enfant entame le morceau avec assurance, ferveur et un semblant de délié des doigts qui lui donne assurance. Tout d’un coup, la panne. Il reprend, toujours aussi vite, avec la même détermination. Même échec de la mémoire automatique des gestes. Il s’arrête, ne dit rien, tente de se remémorer la succession, non pas des notes, mais des mouvements de doigts, reprend plus lentement, mais toujours sans penser à regarder les notes qui se trouvent sous ses yeux, imprimées sur l’album. Blocage !

Il faut alors reprendre patiemment le cheminement mental de la lecture de la note à l’écoulement des sons qui s’enchaînent harmonieusement. Comme il est difficile de lire ces ronds pourvus de queue, qu’ils soient noirs ou blancs, perchés entre deux lignes ou à cheval sur l’une d’entre elles. Voyons… Et l’enfant recompte à partir de la ligne du bas… Sol ? La ? Fa ? Bien sûr vous ne l’aidez pas en lui disant oui ou non. Il faut qu’il trouve, qu’il se souvienne de la visualisation de la ligne et du rond. Cela dure… Quel lent apprentissage, quel effort à produire dans un abstrait en dehors de tout son revigorant la motivation. Comment passer de cet apprentissage épuisant pour les neurones à cet enchantement de la mélodie ? C’est un bien grand mystère à reproduire à chaque nouveau morceau. Comment s’enclenche dans cette tête brune, concentrée, le fil ténu d’une continuité de la mélodie ? Mystère. Tout se passe hors de votre contrôle. Un jour, huit jours ou quinze, tout se déroule avec aisance comme par enchantement. La complainte se déploie, frappée avec régularité, dans un automatisme sans faille, peut-être un peu trop mécanique, dans un style de machine à écrire. Ça y est.. On peut passer à l’expression, une phase plus complexe, car la maîtrise de la puissance des sons et du moment de leur frappé est plus complexe que le déroulé mécanique d’une mélodie. Là, marquer un ralentissement avant d’énoncer la note qui produit la douceur attendue ; ici, atténuer l’émission du son en caressant le clavier sans attaque, puis, à cet endroit, au contraire, mettre un contraste qui vous soulève le cœur et le porte aux nues.

Mais quel bonheur lorsque tous ces ajustements faits, l’élève se concentre et joue pour lui, sans plus s’occuper de votre propre impression, le regard sérieux, comme voyageant dans un paysage merveilleux que les sons diffusent. L’esprit de la musique l’atteint, le soulève et le laisse s’envoler vers d’autres cieux, ceux de la félicité de la musique. Et c’est vraiment un autre monde !

14/10/2014

desideri

http://www.youtube.com/watch?v=nVjh-oY0hek


 

Quel chant ! Il ouvre le corps en deux et le projette dans l’espace et le temps et vous vous laissez écarteler, déchirer jusqu’à ne plus être que cette nostalgie délibérée qui vous agresse et vous conduit à l’absence. Vous êtes envoûté et seul un changement de ton, le son frêle du piano vous ramène à la vie tout en vous laissant un goût amère dans la bouche.

C’est un poème de Konstantinos Kavafis (1863-1933) que chante Kyriacoula Constantinou. Il s’éteint comme il est venu, avec insistance et bienfaisance et est remplacé par le silence non pas de l’oubli, mais de la mémoire qui se cherche sans parvenir à savoir d’où est sorti le chant.

06/10/2014

Irish Tune from county Derry, de Percy Grainger

http://www.youtube.com/watch?v=Pff-UtLsqDU


 

Une très belle pièce romantique qui commence par une phrase très simple reprise plusieurs fois : trois notes qui montent, puis la quatrième qui meurt lentement dans quatre accords de reprise du thème. C’est une promenade un soir d’été au bord du fleuve. L’eau coule lentement et on assiste à la tombée de la nuit, interminable. Cela vous serre le cœur, mais sans tristesse, comme une indifférence froide. On se serre les uns contre les autres, attendant le noir qui monte patiemment. Il est là et l’on s’endort sans même s’en rendre compte, heureux de cet intermède qui fait oublier la chaude journée. Départ vers le rêve, un rêve caressant comme un chat.