Miserere, de Gregorio Allegri (27/08/2015)

https://www.youtube.com/watch?v=IA88AS6Wy_4


Ce miserere comporte quatre formes différentes :

* Un chœur à cinq voix (deux sopranes, alto, ténor, basse) ;

* Une monodie chantée par les hommes d’abord ;

* puis reprise par le chœur  en polyphonie ;

* et se terminant par un contrepoint ornementé chanté par deux sopranes.

C’est donc une musique très construite, mais respectant intégralement la liturgie. Il n’était chanté que lors de la semaine sainte, uniquement à la chapelle Sixtine, à la fin de l’office des Ténèbres.

Les paroles sont bien sûr en latin, mais sa traduction permet de mesurer sa beauté :

Pitié pour moi, mon Dieu, dans Ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché.
Lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense.
Oui, je connais mon péché, ma faute est toujours devant moi.
Contre Toi, et Toi seul, j’ai péché, ce qui est mal à tes yeux, je l’ai fait.
Ainsi, Tu peux parler et montrer Ta justice, être juge et montrer Ta victoire.
Moi, je suis né dans la faute, j’étais pécheur dès le sein de ma mère.
Mais Tu veux au fond de moi la vérité ; dans le secret, Tu m’apprends la sagesse.
Purifie-moi avec l’hysope, et je serai pur ; lave-moi et je serai blanc, plus que la neige.
Fais que j’entende les chants et la fête : ils danseront, les os que Tu broyais.
Détourne Ta face de mes fautes, enlève tous mes péchés.
Crée en moi un cœur pur, ô mon Dieu, renouvelle et raffermis au fond de moi mon esprit.
Ne me chasse pas loin de Ta face, ne me reprends pas Ton Esprit Saint.
Rends-moi la joie d’être sauvé ; que l’esprit généreux me soutienne.
Aux pécheurs, j’enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés.
Libère-moi du sang versé, Dieu, mon Dieu sauveur, et ma langue acclamera Ta justice.
Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche annoncera Ta louange.
Si j’offre un sacrifice, Tu n’en veux pas, Tu n’acceptes pas d’holocauste.
Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un esprit brisé ; Tu ne repousses pas, ô mon Dieu, un cœur brisé et broyé.
Accorde à Sion le bonheur, relève les murs de Jérusalem.
Alors Tu accepteras de justes sacrifices, oblations et holocaustes ; alors on offrira des taureaux sur Ton autel.

Enfin, ce chant était réservé au service du Pape et donc interdit de reproduction. Mozart, après deux auditions réussit à le retranscrire. Publié en 1771, l’interdiction du Pape tomba.

Magnifiquement interprété par le chœur du Claire College de Cambridge, il est dirigé par Timothy Brown, avec la maîtrise bien connue des maîtres anglais.

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